[<] Diagonalisabilité [>] Diagonalisabilité d'une matrice par étude des éléments propres

 
Exercice 1  4339  

Soit u un endomorphisme d’un espace vectoriel réel E représenté dans une base e=(e1,e2,e3) par la matrice

A=(01-1101110).
  • (a)

    Justifier que u est diagonalisable.

  • (b)

    Déterminer une base de diagonalisation de u.

 
Exercice 2  3776    CCINP (MP)Correction  

Soient E un -espace vectoriel de dimension finie non nulle et e=(e1,,en) une base de E.

On considère l’endomorphisme f de E déterminé par

k{1,,n},f(ek)=ek+i=1nei.
  • (a)

    Donner la matrice de f dans e.

  • (b)

    Déterminer les sous-espaces propres de f.

  • (c)

    L’endomorphisme f est-il diagonalisable?

  • (d)

    Calculer le déterminant de f. L’endomorphisme f est-il inversible?

Solution

  • (a)

    On obtient

    Mate(f)=(2(1)(1)2).
  • (b)

    D’une part

    f(e1++en)=(n+1)(e1++en)

    et d’autre part, pour x=x1e1++xnen avec x1++xn=0 on a

    f(x)=x.

    On en déduit que 1 et n+1 sont valeurs propres de f. Puisque le sous-espace propre associé à la valeur propre 1 contient un hyperplan et que le sous-espace propre associé à la valeur n+1 contient au moins une droite, il ne peut y avoir d’autres valeurs propres et les sous-espaces propres sont respectivement un hyperplan et une droite.

    En résumé, Sp(f)={1,n+1} et

    E1(f)={x|x1++xn=0} et En+1(f)=Vect(e1++en).
  • (c)

    L’endomorphisme f est diagonalisable car

    dimE1(f)+dimEn+1(f)=n.
  • (d)

    Par les valeurs propres

    det(f)=(n+1)0

    et l’endomorphisme f est inversible…

 
Exercice 3  799  Correction  

Soit u un endomorphisme d’un 𝕂-espace vectoriel de dimension finie E.
On suppose que

Im(u-IdE)Im(u+IdE)={0E}.

Montrer que u est diagonalisable.

Solution

Puisque Im(u-IdE)Im(u+IdE)={0E}, on a

rg(u-IdE)+rg(u+IdE)dimE.

Par la formule du rang,

dimKer(u-IdE)+dimKer(u+IdE)dimE.

On en déduit que u est diagonalisable de valeurs propres possibles 1 et -1.

 
Exercice 4  801  Correction  

Soit E=n[X]. Pour PE, on pose

φ(P)=(X2-1)P′′(X)+2XP(X).
  • (a)

    Montrer que φ définit un endomorphisme de E.

  • (b)

    Former la matrice de φ relative à la base canonique de E.

  • (c)

    En déduire la diagonalisabilité de φ ainsi que ses valeurs propres et la dimension des sous-espaces propres associés.

Solution

  • (a)

    L’application φ est clairement linéaire de [X] vers lui-même. De plus, si deg(P)n, il est aisé d’observer que deg(φ(P))n. On peut donc conclure que φ est un endomorphisme de n[X].

  • (b)

    Pour tout k{0,,n},

    φ(Xk)=k(k+1)Xk-k(k-1)Xk-2.

    Cela permet de former la représentation matricielle souhaitée.

  • (c)

    On constate que la matrice de φ est triangulaire de coefficients diagonaux 0,,k(k+1),,n(n+1) deux à deux distincts. Il est ensuite aisé de calculer le polynôme caractéristique de φ et de conclure que φ est diagonalisable car admet exactement n+1=dimE valeurs propres qui sont 0,,k(k+1),,n(n+1). De plus, les sous-espaces propres de φ sont de dimension 1.

 
Exercice 5  800   Correction  

Soit E=n[X]. Pour PE, on pose

φ(P)=P-(X+1)P.
  • (a)

    Justifier que φ définit un endomorphisme de n[X].

  • (b)

    Déterminer les valeurs propres de φ et justifier que φ est diagonalisable.

Solution

  • (a)

    φ est clairement linéaire et à valeurs dans E.

  • (b)

    Pour k0;n,

    φ(Xk)=Xk-k(X+1)Xk-1=(1-k)Xk-kXk-1.

    La matrice de φ dans la base canonique de E est triangulaire supérieure. Les coefficients diagonaux sont alors les racines du polynôme caractéristique et ce sont donc les valeurs propres de φ à savoir 1,0,-1,,(1-n). Cela détermine n+1=dimE valeurs propres distinctes, l’endomorphisme φ est donc diagonalisable (et ses sous-espaces propres sont des droites vectorielles).

 
Exercice 6  5542   Correction  

On considère l’application φ définie sur n[X] par

φ(P)=(X2-1)P-nXP.
  • (a)

    Vérifier que φ définit un endomorphisme de n[X].

  • (b)

    Établir la diagonalisabilité de φ.

Solution

  • (a)

    L’application φ est bien définie au départ de n[X] et à valeurs dans n[X] car transforme un polynôme de degré inférieur à n en un autre après une éventuelle simplification des termes Xn+1.

    La linéarité de φ est immédiate.

  • (b)

    La matrice de φ dans la base canonique est tridiagonale et ne permet11 1 En revanche, la matrice de φ dans la base des (X-1)k pour k=0,,n est triangulaire et permet ce calcul! pas un calcul simple du polynôme caractéristique de φ. Étudions les valeurs propres de φ par résolution de l’équation aux éléments propres. Pour λ,

    φ(P)=λPP=nX+λ(X-1)(X+1)

    Résolvons alors sur ]-1;1[, l’équation différentielle linéaire

    y=nx+λx2-1y

    Par décomposition en éléments simples,

    nx+λx2-1=12(λ+nx-1+λ-nx+1)

    La solution générale de cette équation s’exprime

    y(x)=C(x-1)λ+n2(x+1)λ-n2 avec C

    Cette expression détermine une fonction polynomiale non nulle de degré au plus n si, et seulement si, λ{n-2k|k0;n}. Plus précisément, pour

    Pk=(X-1)n-k(X+1)k

    on observe

    φ(Pk)=λkPk avec λk=n-2k

    L’endomorphisme φ possède donc (au moins) n+1 valeurs propres deux à deux distinctes. Puisque dimn[X]=n+1, on peut conclure que φ est diagonalisable (et il n’y a pas d’autres valeurs propres).

 
Exercice 7  3395     NAVALE (MP)Correction  

Soient n* et

A=(0100n020020n0010)n+1().

Soit f l’endomorphisme de n[X] figuré par la matrice A dans la base canonique.

  • (a)

    Exprimer f(P) en fonction de P et P pour tout Pn[X].

  • (b)

    Que dire de deg(f(P)) pour P polynôme non nul?

  • (c)

    La matrice A est-elle diagonalisable?

Solution

  • (a)

    Dans la base canonique, la matrice de l’endomorphisme PP est

    B=(01000020000n0000)n+1().

    Dans la base canonique, la matrice de l’endomorphisme11 1 L’application considérée est linéaire et l’on vérifie, après une éventuelle simplification qu’un polynôme de degré au plus n est transformé en un polynôme de degré au plus n. PnXP-X2P est

    C=(0000n00002000010)n+1().

    Puisque A=B+C, on obtient

    f(P)=nXP+(1-X2)P.
  • (b)

    Si P est un polynôme de degré k avec k1;n-1 et de coefficient dominant a* alors nXP et (1-X2)P sont des polynômes de degrés k+1 et de coefficients dominants na et -ka. Le polynôme f(P) est alors de degré k+1.

    Si P est un polynôme de degré 0, c’est-à-dire un polynôme constant non nul, f(P) est de degré 1.

    Si P est un polynôme de degré n de la forme P=aXn+bXn-1+ avec a0 alors

    f(P)=naXn+1+nbXn++(1-X2)(naXn-1+(n-1)bXn-2+)=bXn+

    Le polynôme f(P) est alors de degré n si le coefficient de Xn-1 est non nul et de degré strictement inférieur à n sinon.

  • (c)

    Soit λ. Résoudre l’équation f(P)=λP d’inconnue Pn[X] conduit à étudier l’équation différentielle

    (1-x2)y+(nx-λ)y=0.

    Sur ]1;+[, la solution générale de cette équation différentielle linéaire d’ordre 1 s’exprime

    y(x)=C(x+1)(n+λ)/2(x-1)(n-λ)/2 avec C.

    Pour λ{-n+2k|k0;n}, on obtient f(Pλ)=λPλ avec

    Pλ=(X+1)(n+λ)/2(X-1)(n-λ)/2

    polynôme non nul de n[X]. On en déduit que l’endomorphisme f (et donc la matrice A) possède n+1 valeurs propres deux à deux distinctes. La matrice A est diagonalisable.

 
Exercice 8  802   Correction  

Soient E=n[X] et deux réels ab. Pour PE, on pose

φ(P)=(X-a)(X-b)P-nXP.
  • (a)

    Montrer que φ est un endomorphisme de E.

  • (b)

    Déterminer les valeurs propres de φ et en déduire que φ est diagonalisable.

Solution

  • (a)

    Si deg(P)n-1, il est clair que φ(P)E.

    Si deg(P)=n après simplification des termes en Xn+1, on obtient que φ(P)E.

    La linéarité de φ est claire et on peut donc conclure que φ est un endomorphisme de n[X].

  • (b)

    La matrice de φ dans la base canonique est tridiagonale et peu pratique.

    Formons plutôt la matrice de φ dans la base des (X-a)k pour k=0,,n.

    φ((X-a)k)=k(X-a)k(X-b)-nX(X-a)k

    donc

    φ((X-a)k)=(k-n)(X-a)k+1+(k(a-b)-na)(X-a)k

    et, cette fois-ci, la matrice de φ est triangulaire inférieure à coefficients diagonaux distincts:

    -nb,-(a+(n-1)b),-(2a+(n-2)b),,-((n-1)a+b),-na.

    Ce sont les valeurs propres de φ. Puisque φ admet n+1 valeurs propres distinctes et que dimE=n+1, on peut conclure que φ est diagonalisable

 
Exercice 9  2511     CCINP (MP)Correction  

Soient E=n[X] (avec n2) et a. Pour PE, on pose

ϕ(P)(X)=(X-a)(P(X)-P(a))-2(P(X)-P(a)).
  • (a)

    Montrer que ϕ définit un endomorphisme de n[X].

  • (b)

    À l’aide de la formule de Taylor, déterminer l’image et le noyau de ϕ.

  • (c)

    Trouver les éléments propres de Φ. Cet endomorphisme est-il diagonalisable?

Solution

  • (a)

    La linéarité est immédiate et sans peine deg(ϕ(P))n pour Pn[X].

  • (b)

    On a

    P(X)=k=0nP(k)(a)k!(X-a)k.
    P(X)=k=1nP(k)(a)(k-1)!(X-a)k-1

    puis

    ϕ(P)(X)=k=2nP(k)(a)(k-1)!(X-a)k-2k=1nP(k)(a)k!(X-a)k

    donc

    ϕ(P)(X)=k=3n(k-2)P(k)(a)k!(X-a)k-2P(a)(X-a).

    Ainsi,

    PKer(ϕ)P(a)=0 et 3kn,P(k)(a)=0

    et donc

    Ker(ϕ)=Vect(1,(X-a)2).

    Aussi,

    PIm(ϕ)P(a)=P′′(a)=0

    et donc

    Im(ϕ)=(X-a)3n-3[X]+Vect(X-a).
  • (c)

    On a

    ϕ(P)=λP{0=λP(a)-2P(a)=λP(a)(k-2)P(k)(a)=λP(k)(a) pour k{2,,n}.

    Cette équation possède une solution non nulle si, et seulement si, λ=0, λ=-2 ou λ=k-2 avec k{2,,n}.

    Ainsi,

    Sp(ϕ)={-2,0,1,,n-2}.

    On a

    E-2(ϕ)=Vect(X-a),E0(ϕ)=Ker(ϕ),Ek-2(ϕ)=Vect(X-a)k

    pour k{3,,n}. La somme des dimensions des sous-espaces propres valant dimn[X], l’endomorphisme est diagonalisable.

    En fait, la base des (X-a)k est une base de diagonalisation de l’endomorphisme ϕ.

 
Exercice 10  5975     CCINP (MP)Correction  

On note E=n[X]. Soient F et G deux polynômes de degrés n+1. On note f l’application qui à un polynôme P de E associe le reste de la division euclidienne de FP par G.

  • (a)

    Montrer que f est un endomorphisme de E.

  • (b)

    Dans quels cas f est-il un automorphisme de E?

    On pourra discuter selon que les polynômes F et G sont premiers entre eux ou non.

  • (c)

    On suppose que G est scindé à racines simples.

    Trouver les valeurs propres de f. L’endomorphisme f est-il diagonalisable?

Solution

  • (a)

    Le polynôme G étant de degré n+1, le reste d’une division euclidienne par G est un polynôme de n[X]: l’application f est donc bien définie de n[X] vers lui-même. Il reste à étudier sa linéarité. Soient λ1,λ2 et P1,P2n[X]. Les divisions euclidiennes de FP1 et FP2 par G s’écrivent

    FP1=GQ1+R1etFP2=GQ2+R2

    avec Q1,Q2 des polynômes et R1=f(P1), R2=f(P2) des polynômes de degrés inférieurs à n. On a alors

    F(λ1P1+λ2P2)=G(λ1Q1+λ2Q2)+λ1R1+λ2R2.

    Par combinaison linéaire, le polynôme λ1R1+λ2R2 est de degré strictement inférieur à celui de G et correspond donc au reste de la division euclidienne de F(λ1P1+λ2P2) par G. Ainsi, on obtient l’identité de linéarité

    f(λ1P1+λ2P2)=λ1R1+λ2R2=λ1f(P1)+λ2f(P2).

    Finalement, f est un endomorphisme de n[X].

  • (b)

    Soit PKer(f). Le reste de la division euclidienne de FP par G est nul et donc G divise FP.

    Si FG=1 alors G divise P. Or deg(P)<deg(G) et donc P=0. Le noyau de f est alors réduit au polynôme nul. L’endomorphisme f est alors injectif donc bijectif puisqu’il opère dans un espace de dimension finie.

    Si FG1 alors on peut introduire D un diviseur commun à F et G non constant. En écrivant G=DH avec Hn[X], on remarque que G divise FH et donc HKer(f). L’endomorphisme f n’est alors pas bijectif.

  • (c)

    Notons x0,,xn les racines deux à deux distinctes de G..

    Soient λ et Pn[X]. Étudions l’équation f(P)=λP. Puisque le polynôme λP est de degré inférieur à n, on a f(P)=λP si, et seulement si, il existe un polynôme Q tel que FP=GQ+λP ce qui revient encore à dire que G divise (F-λ)P:

    f(P)=λPG(F-λ)P.

    Le polynôme G étant le produit des X-xi avec les xi deux à deux distincts, on a encore

    G(F-λ)P (i0;n,xi est racine de (F-λ)P)
    (i0;n,(F(xi)-λ)P(xi)=0).

    Distinguons alors deux cas.

    Cas: λ{F(x0),,F(xn)}. La condition xi est racine de (F-λ)P signifie P(xi)=0. Le polynôme P admet alors au moins n+1 racines distinctes et c’est le polynôme nul. L’équation f(P)=λP n’admet donc pas d’autres solutions que la solution nulle, le réel λ n’est pas valeur propre de f.

    Cas: λ{F(x0),,F(xn)}. Formons I l’ensemble (non vide) des i de 0;n tels que λ=F(xi). Pour tout iI, le réel xi est assurément racine de (F-λ)P et, pour tout iI, xi est racine de (F-λ)P si, et seulement si, xi est racine de P. Par conséquent,

    f(P)=λP (iI,xi est racine de P)
    GIP avec GI=0iniI(X-xi).

    Le polynôme GI étant de degré inférieur à n, il existe des polynômes non nuls solutions de l’équation f(P)=λP et l’on peut affirmer que λ est valeur propre de f.

    Au surplus l’espace propre associé11 1 La condition sur le degré de Q provient du fait que le produit GIQ doit être élément de n[X]. s’exprime

    Eλ(f)={GIQ|Q[X],deg(Q)<Card(I)}.

    Cet espace propre associé a pour dimension le cardinal de l’ensemble I des indices i0;n tels que λ=F(xi). La somme des dimensions des sous-espaces propres de f correspond alors au cardinal de l’ensemble 0;n de tous les indices, c’est-à-dire à n+1 qui est la dimension de l’espace n[X]. On en déduit que l’endomorphisme f est diagonalisable.

 
Exercice 11  803  Correction  

Étudier la diagonalisabilité de l’endomorphisme ϕ de n() défini par

ϕ(M)=M+tr(M).In.

Solution

Si M appartient à l’hyperplan des matrices de trace nulle alors ϕ(M)=M et donc ME1(ϕ).

Ainsi, l’espace E1(ϕ) est de dimension au moins égale à n2-1.

De plus, ϕ(In)=(n+1)In donc l’espace propre En+1(ϕ) est de dimension au moins égale à 1.

Puisque la somme des dimensions des sous-espaces propres est au moins égale à n2=dimn(), l’endomorphisme ϕ est diagonalisable (et les inégalités précédentes étaient des égalités).

 
Exercice 12  810  Correction  

Soient D=diag(λ1,,λn) et φ:MDM-MD endomorphisme de n(𝕂).

  • (a)

    Calculer φ(Ei,j)Ei,j désigne la matrice élémentaire d’indice (i,j) de n(𝕂).
    Quelle particularité présente la matrice de φ relativement à la base canonique de n(𝕂)?

  • (b)

    Soit f un endomorphisme diagonalisable d’un 𝕂-espace vectoriel E de dimension finie.
    L’endomorphisme ϕ:ufu-uf de (E) est-il diagonalisable?

Solution

  • (a)

    φ(Ei,j)=(λi-λj)Ei,j. La matrice de φ relative à la base canonique de n(𝕂) est diagonale.

  • (b)

    Soit une base de E dans laquelle l’endomorphisme f est représenté par une matrice diagonale D. En introduisant l’image réciproque de la base canonique de n(𝕂) par l’isomorphisme de représentation matricielle dans , on obtient une base de (E) dans laquelle ϕ est représenté par une matrice diagonale.

 
Exercice 13  1324     CENTRALE (PSI)Correction  

Soient E=𝒮2(),

A=(abcd)2()

et Φ:𝒮2()𝒮2() définie par

Φ(S)=AS+SA.
  • (a)

    Déterminer la matrice de Φ dans une base de E.

  • (b)

    Pour λ, quelle relation existe-t-il entre χΦ(2λ) et χA(λ)?

  • (c)

    Si Φ est diagonalisable, la matrice A l’est-elle?

  • (d)

    Si A est diagonalisable, l’endomorphisme Φ l’est-il?

Solution

On vérifie aisément que Φ est endomorphisme de 𝒮2().

  • (a)

    En choisissant la base de 𝒮2() formée des matrices E1,1,E2,2 et E1,2+E2,1, on obtient la matrice de Φ suivante

    (2a02b02d2ccba+d).
  • (b)

    Par la règle de Sarrus, on calcule χΦ(λ) et l’on obtient

    χΦ(2λ)=8(λ-a+d2)χA(λ).
  • (c)

    Posons Δ égal au discriminant de χA.
    Si Δ>0 alors χΦ possède trois racines réelles distinctes

    a+d,a+d+Δeta+d-Δ.

    Si Δ=0 alors χΦ possède une racine réelle triple

    a+d.

    Si Δ<0 alors χΦ possède une racine réelle et deux racines complexes non réelles.

    Supposons Φ diagonalisable.

    Le polynôme caractéristique de Φ est scindé sur donc Δ0.

    Si Δ>0 alors χA possède deux racines réelles distinctes et la matrice A est donc diagonalisable.

    Si Δ=0 alors Φ est diagonalisable et ne possède qu’une seule valeur propre λ=a+d donc l’endomorphisme Φ est une homothétie vectorielle de rapport égal à cette valeur propre. On obtient matriciellement

    (2a02b02d2ccba+d)=(a+d000a+d000a+d).

    On en déduit

    A=(abcd)=(a00a)

    et donc la matrice A est diagonalisable.

  • (d)

    Supposons A diagonalisable
    Le polynôme caractéristique de A est scindé sur donc Δ0.
    Si Δ>0 alors Φ est diagonalisable car possède 3 valeurs propres réelles distinctes.
    Si Δ=0 alors A possède une seule valeur propre et étant diagonalisable, c’est une matrice scalaire

    A=(a00a)

    et alors la matrice de Φ est diagonale

    (2a0002a0002a).
 
Exercice 14  6009   Correction  

Soient (a,b)2. On considère l’endomorphisme u de n() donné par

Mn(),u(M)=aM+bM.
  • (a)

    Vérifier que les sous-espaces des matrices symétriques et antisymétriques sont stables par u.

  • (b)

    Établir que u est diagonalisable et préciser ses valeurs propres.

  • (c)

    Calculer la trace et le déterminant de u.

Solution

  • (a)

    Supposons M𝒮n(). On a M=M et donc

    u(M)=aM+bM=(a+b)M𝒮n().

    Supposons M𝒜n(). On a M=-M et donc

    u(M)=aM-bM=(a-b)M𝒜n().
  • (b)

    Dans une base adaptée à l’écriture n()=𝒮n()𝒜n(), la matrice de u est diagonale de coefficients diagonaux a+b ( dim𝒮n() fois) et a-b ( dim𝒜n() fois). L’endomorphisme u est diagonalisable.

  • (c)

    Par la représentation diagonale précédente,

    tr(u)=(a+b)dim𝒮n()+(a-b)dim𝒜n().

    Sachant

    dim𝒮n()=n(n+1)2etdim𝒜n()=n(n-1)2

    on obtient

    tr(u)=an2+bn.

    Aussi,

    det(u)=(a+b)dim𝒮n()(a-b)dim𝒜n()=(a+b)n(a2-b2)n(n-1)/2.
 
Exercice 15  3450     CCINP (MP)Correction  

On considère un -espace vectoriel de dimension finie E, u un endomorphisme de E, U=(ui,j) la matrice de u dans une base de E, ei,j les projecteurs associés à cette base et Ei,j la matrice de ces projecteurs.
On considère φ l’endomorphisme dans (E) tel que

φ(v)=uv.
  • (a)

    Montrer que φ et u ont les mêmes valeurs propres.

  • (b)

    Calculer UEi,j en fonction des Ek,j. En déduire qu’il existe une base de (E) dans laquelle la matrice de φ est diagonale par blocs et exprimer cette matrice.

Solution

  • (a)

    Soit λ une valeur propre de φ.
    Il existe v(E){0~} tel que uv=λv.
    Soit alors xE tel que v(x)0 (ce qui est possible puisque v0~)
    Puisque u(v(x))=λv(x), on peut affirmer que λ est valeur propre de u.
    Inversement, soit λ une valeur propre de u et x0 un vecteur propre associé.
    Considérons v l’endomorphisme de E déterminé par

    1in,v(ei)=x.

    L’endomorphisme v est bien déterminé puisque l’on a ici fixé l’image d’une base.
    Puisque a uv=λv (car cette égalité vaut pour les vecteurs d’une base), on obtient φ(v)=λv avec v0~. Ainsi, λ est aussi valeur propre de φ.

  • (b)

    Sachant Ei,jEk,=δj,kEi,,

    UEi,j=k,=1nuk,Ek,Ei,j=k=1nuk,iEk,j.

    Dans la base ((E1,1,,En,1),(E1,2,,En,2),,(E1,n,,En,n)), la matrice de φ est diagonale par blocs avec des blocs diagonaux chacun égaux à U.

 
Exercice 16  3015     ENSTIM (MP)Correction  

Soient E un espace vectoriel de dimension finie, p un projecteur fixé de E et :(E)(E) définie par

:f12(fp+pf).
  • (a)

    L’application est-elle linéaire?

  • (b)

    L’endomorphisme est-il diagonalisable?

  • (c)

    Quelle est la dimension des sous-espaces propres associés?

Solution

  • (a)

    Par bilinéarité du produit de composition, on vérifie aisément que est linéaire.

  • (b)

    Soit f(E).

    Cas: Im(f)Im(p) et Ker(p)Ker(f). On a (f)=f.

    Un tel endomorphisme f est entièrement déterminé par sa restriction de Im(p) vers Im(p). On en déduit

    dimE1()(dimIm(p))2.

    Cas: Im(f)Ker(p) et Im(p)Ker(f). On a (f)=0.

    Un tel endomorphisme f est entièrement déterminé par sa restriction de Ker(p) vers Ker(p). On en déduit

    dimE0()(dimKer(p))2.

    Cas: Im(f)Im(p) et Im(p)Ker(f). On a (f)=12f.

    Un tel endomorphisme f est entièrement déterminé par sa restriction de Ker(p) vers Im(p).

    Cas: Im(f)Ker(p) et Ker(p)Ker(f). On a (f)=12f.

    Un tel endomorphisme f est entièrement déterminé par sa restriction de Im(p) vers Ker(p).

    De plus, un endomorphisme appartenant à ces deux dernières catégories est nécessairement nul. On en déduit

    dimE1/2()2dimKer(p)×dimIm(p).

    Or

    (dimIm(p))2+2dimKer(p)dimIm(p)+(dimKer(p))2=(dimIm(p)+dimKer(p))2=dimE2=dim(E)

    donc est diagonalisable.

  • (c)

    Les inégalités sur les dimensions précédentes sont alors des égalités dimE1()=(dimIm(p))2, dimE0()=(dimKer(p))2 et dimE1/2()=2dimKer(p)×dimIm(p).

 
Exercice 17  2723     MINES (MP)Correction  

Soient E un espace vectoriel réel de dimension finie et f(E). On définit T:(E)(E) par

T(g)=fg-gfpour tout g(E).
  • (a)

    Montrer que si f est diagonalisable, alors T est diagonalisable.

  • (b)

    Montrer que si f est nilpotent, alors T est nilpotent.

Solution

  • (a)

    Supposons f diagonalisable et soit =(e1,,en) une base de vecteurs propres de f. Pour 1i,jn, on pose gi,j l’endomorphisme de E déterminé par

    gi,j(ek)=δj,k.ei.

    La famille (gi,j) est une base de (E) et l’on observe

    T(gi,j)=(λi-λj).gi,j

    donc T est diagonalisable (et ses valeurs propres sont les λi-λj).

  • (b)

    Supposons f nilpotent et soit n* tel que fn=0. Puisque par développement Tp(g) est combinaison linéaire de termes de la forme

    fkgfp-k avec k0;p

    il est assuré que T2n=0 car chacun des termes précédents comporte un facteur nul (à droite ou à gauche). L’endomorphisme T est donc nilpotent.

[<] Diagonalisabilité [>] Diagonalisabilité d'une matrice par étude des éléments propres



Édité le 22-03-2025

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