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Exercice 1  25   Correction  

Soient A𝒮n++() et B𝒮n().

  • (a)

    Montrer qu’il existe S𝒮n++() tel que A=S2.

  • (b)

    Établir qu’il existe une matrice PGLn() et une matrice DDn() vérifiant

    A=PPetB=PDP.
  • (c)

    Application : Établir que le polynôme xdet(xAB) est scindé sur .

Solution

  • (a)

    Par le théorème spectral, on peut écrire

    A=PDP avec POn() et D=diag(λ1,,λn)

    λ1,,λn sont les valeurs propres strictement positives de la matrice A. Posons alors S=PDP avec D=diag(λ1,,λn). On remarque D2=D et donc

    S2=PDPPDP=PDP=A car PP=In.

    Au surplus, la matrice S est symétrique car

    S=(PDP)=(P)DP=PDP=S.

    Enfin, les valeurs propres de S sont strictement positives car ce sont les coefficients diagonaux de la matrice D à laquelle S est semblable puisque S=PDP1.

  • (b)

    On peut écrire A=S2 avec S𝒮n++(). Posons C=S1BS1. Cette matrice est symétrique car on vérifie sans peine C=C. Par le théorème spectral, on peut écrire C=PDP avec POn() et DDn(). On obtient alors B=SCS=SPDPS=QDQ avec Q=PS. La matrice Q est inversible car produit de deux matrices inversibles. Parallèlement, QQ=SPPS=S2=A.

  • (c)

    Avec l’écriture qui précède

    det(xAB)=det(P)2det(xInD)=det(P)2i=1n(xδi)

    en notant δ1,,δn les coefficients diagonaux de la matrice D.

 
Exercice 2  2398     CENTRALE (MP)Correction  

Soient A𝒮n++() et B𝒮n+().

  • (a)

    Montrer qu’il existe PGLn() et Dn() diagonale à coefficients diagonaux strictement positifs telles que

    A=PPetB=PDP.
  • (b)

    Montrer que

    det(A+B)det(A)+det(B).
  • (c)

    Montrer que l’inégalité précédente subsiste pour A,B𝒮n+().

Solution

  • (a)

    La matrice A est symétrique définie positive donc orthogonalement semblable à une matrice diagonale Δ à coefficients diagonaux strictement positifs. On peut donc écrire

    A=Qδ2Q=(Qδ)Qδ

    avec QOn() et δ une matrice diagonale à coefficients diagonaux non nuls. À ce stade, on pourrait croire avoir déterminé la matrice P=Qδ mais on peut aussi remarquer que n’importe quelle matrice P=ΩQδ avec ΩOn() marche aussi. Nous allons employer ce degré de liberté pour écrire B sous la forme souhaitée.

    Considérons la matrice C=((Qδ))1B(Qδ)1. Celle-ci est symétrique donc orthogonalement diagonalisable. Cela permet d’écrire

    C=RDR

    avec ROn() et DDn() à coefficients diagonaux positifs. On en déduit

    B=(RQδ)DRQδ=PDP avec P=RQδGLn().

    On remarque aussi

    PP=(Qδ)RR=In(Qδ)=(Qδ)(Qδ)=A.
  • (b)

    Notons λ1,,λn les valeurs diagonales de D.

    On a det(A)=(det(P))2, det(B)=λ1λn(det(P))2 et

    det(A+B)=(1+λ1)(1+λn)(det(P))2

    Les λi étant positifs, on vérifie par développement

    1+λ1λn(1+λ1)(1+λn)

    donc

    det(A)+det(B)det(A+B).
  • (c)

    Toute matrice symétrique réelle positive peut être diagonalisée via une matrice orthogonale en une matrice diagonale à coefficients diagonaux positifs. Cette dernière peut se voir comme limite d’une suite de matrices diagonales à coefficients diagonaux strictement positifs. Par suite, 𝒮n++() est dense 𝒮n+(). Par continuité du déterminant et densité, la relation précédente s’étend à A,B𝒮n+().

 
Exercice 3  2756      MINES (MP)Correction  

Soient A,B𝒮n+().

  • (a)

    On suppose que A est définie positive. Montrer qu’il existe PGLn() et Dn() diagonale à coefficients positifs telles que

    A=PPetB=PDP.
  • (b)

    Établir

    t]0;1[,(det(A))t(det(B))1tdet(tA+(1t)B).

Solution

  • (a)

    La matrice A est symétrique définie positive donc orthogonalement semblable à une matrice diagonale Δ à coefficients diagonaux strictement positifs. On peut donc écrire

    A=Qδ2Q=(Qδ)Qδ

    avec QOn() et δ une matrice diagonale à coefficients diagonaux non nuls. À ce stade, on pourrait croire avoir déterminé la matrice P=Qδ mais on peut aussi remarquer que n’importe quelle matrice P=ΩQδ avec ΩOn() marche aussi. Nous allons employer ce degré de liberté pour écrire B sous la forme souhaitée.

    Considérons la matrice C=((Qδ))1B(Qδ)1. Celle-ci est symétrique donc orthogonalement diagonalisable. Cela permet d’écrire

    C=RDR

    avec ROn() et DDn() à coefficients diagonaux positifs. On en déduit

    B=(RQδ)DRQδ=PDP avec P=RQδGLn().

    On remarque aussi

    PP=(Qδ)RR=In(Qδ)=(Qδ)(Qδ)=A.
  • (b)

    Cas: La matrice A est définie positive.

    Par le résultat précédent, il suffit d’établir (det(D))1tdet(tIn+(1t)D) avec D matrice diagonale à coefficients diagonaux λ1,,λn positifs. On souhaite donc établir,

    (i=1nλi)1ti=1n(t+(1t)λi).

    Or pour tout λ0, λ1tt+(1t)λ.
    En effet pour λ=0, la propriété est immédiate et pour λ>0, celle-ci équivaut à

    tln(1)+(1t)ln(λ)ln(t+(1t)λ)

    qui découle de la concavité du logarithme.

    On peut donc conclure en multipliant les comparaisons 0λi1tt+(1t)λi.

    Cas: La matrice A est positive.

    La matrice Ap=A+1pIn est définie positive et donc

    t]0;1[,(det(Ap))t(det(B))1tdet(tAp+(1t)B).

    En passant à la limite quand p+, on obtient

    t]0;1[,(det(A))t(det(B))1tdet(tA+(1t)B)

    (avec ici det(A)=0 si A n’est pas définie positive).

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Édité le 08-12-2023

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