[<] Matrices antisymétriques

 
Exercice 1  2552    CCINP (MP)Correction  

On note E l’espace vectoriel n, n2, muni de sa structure euclidienne canonique. Le produit scalaire est noté ().
On dit qu’une application f:EE est antisymétrique si

x,yE,(xf(y))=-(f(x)y).
  • (a)

    Montrer qu’une application antisymétrique de E est linéaire.
    Que dire de sa matrice dans la base canonique de E?

  • (b)

    Montrer que l’ensemble des endomorphismes antisymétriques de E est un sous-espace vectoriel de (E) et donner sa dimension.

Solution

  • (a)

    Pour tout vecteur x de E,

    (xf(λy+μz))=-(f(x)λy+μz)=-λ(f(x)y)-μ(f(x)z).

    Ainsi,

    (xf(λy+μz))=(xλf(y)+μf(z)).

    Or cela valant pour tout x, on peut affirmer

    f(λy+μz)=λf(y)+μf(z)

    (par exemple, parce que le vecteur différence est orthogonal à tout vecteur de E et donc nul)
    L’application f est donc linéaire.
    Notons A=(ai,j) la matrice de f dans la base canonique (e1,,en) de n.
    Puisque ai,j correspond à la i-ème coordonnée de l’image du j-ème vecteur, on a

    ai,j=(eif(ej))

    car la base canonique est orthonormée. L’antisymétrie de f donne alors

    ai,j=-aj,i

    et la matrice A est donc antisymétrique.

  • (b)

    Les endomorphismes antisymétriques sont, par représentation matricielle, en correspondance avec les matrices antisymétriques. L’ensemble des matrices antisymétriques est un sous-espace vectoriel de dimension n(n-1)/2, donc, par l’isomorphisme de représentation matricielle, l’ensemble des endomorphismes antisymétriques est un sous-espace vectoriel de dimension

    n(n-1)2.
 
Exercice 2  3434     CCINP (MP)Correction  

Soient E un espace euclidien dont le produit scalaire est noté () et u un endomorphisme de E vérifiant

xE,(u(x)x)=0.
  • (a)

    Montrer que u*=-u.

  • (b)

    Montrer que l’image et le noyau de u sont supplémentaires.

  • (c)

    Montrer que le rang de u est pair.

Solution

  • (a)

    La propriété

    x,yE,(u(x+y)x+y)=0

    donne après calculs

    x,yE,(u(x)y)=(x-u(y)).

    On en déduit u*=-u.

  • (b)

    Im(u)=(Ker(u*)) et Ker(u*)=Ker(u) donc Im(u) et Ker(u) sont supplémentaires et orthogonaux.

  • (c)

    L’image de u est stable par u et l’on peut donc considérer l’endomorphisme v induit sur Im(u).
    Puisque u*=-u on a aussi v*=-v. En passant au déterminant

    det(v)=det(v*)=det(-v)=(-1)rg(u)det(v).

    De plus,

    Ker(v)=Im(u)Ker(u)={0}

    et v est donc un automorphisme ce qui donne det(v)0.

    On en déduit (-1)rg(u)>0 et le rang de u est donc pair.

 
Exercice 3  375   Correction  

Un endomorphisme u d’un espace euclidien E est dit antisymétrique si

xE,(u(x)x)=0.

Soit u un endomorphisme antisymétrique.

  • (a)

    Quelles sont les seules valeurs propres possibles pour u?

    À quelle condition un endomorphisme antisymétrique est-il diagonalisable?

  • (b)

    Établir que, pour tous x,yE,

    (u(x)y)=-(xu(y)).

    En déduire que la matrice A dans une base orthonormée d’un endomorphisme antisymétrique est elle-même antisymétrique.

  • (c)

    Soient A une matrice antisymétrique réelle, λ une valeur propre complexe de la matrice A et X un vecteur propre associé.
    En étudiant X¯AX, établir que λi.

Solution

  • (a)

    Si λ est valeur propre de u de vecteur propre x0 alors la relation (u(x)x)=0 donne λx2=0 qui entraîne λ=0.

    Seul 0 peut être valeur propre de u. Par suite, un endomorphisme antisymétrique est diagonalisable si, et seulement si, il est nul.

  • (b)

    L’égalité (u(x+y)x+y)=0 avec (u(x)x)=(u(y)y)=0 donne le premier résultat. On en déduit u*=-u. Puisque la matrice de u* en base orthonormée est la transposée de la matrice de u, celle-ci est antisymétrique.

  • (c)

    D’une part,

    X¯AX=λX¯X.

    D’autre part,

    X¯AX=-X¯A¯X=-AX¯X=-λ¯X¯X.

    Or, en notant x1,,xn les éléments de la colonne X, on a

    X¯X=i=1n|xi|2>0

    car X0.

    On en déduit λ¯=-λ et donc λi.

 
Exercice 4  3618     CCINP (PC)Correction  

Soit f un endomorphisme bijectif d’un espace euclidien E vérifiant:

(x,y)E2,(f(x)y)=(xf(y)).
  • (a)

    Montrer que pour tout vecteur x de E, les vecteurs x et f(x) sont orthogonaux.

  • (b)

    Vérifier que l’endomorphisme s=ff est autoadjoint.

Soient λ l’une des valeurs propres de s et Eλ le sous-espace propre associé.

  • (c)

    Soit xEλ{0E}. Montrer que λx2=f(x)2 et en déduire que λ<0.

  • (d)

    On considère toujours xEλ{0E}.

    Montrer que les espaces V=Vect(x,f(x)) et V sont stables par f et que l’endomorphisme induit par f sur V a une matrice de la forme

    (0αα0) avec α>0

    dans une base orthonormée bien choisie. On précisera α en fonction de λ.

  • (e)

    Conclure que l’espace E est de dimension paire.

Solution

  • (a)

    On a (xf(x))=(xf(x)) donc (xf(x))=0. Les vecteurs x et f(x) sont orthogonaux et ce, quel que soit x dans E.

  • (b)

    Pour tous x,yE

    (s(x)y)=(f(x)f(y))=(xs(y)).

    L’endomorphisme s est autoadjoint.

  • (c)

    Ici xEλ{0E} donc s(x)=λ.x puis

    (s(x)x)=(λ.xx)=λx2.

    On a aussi comme vu ci-dessus

    (s(x)x)=(f(x)f(x))=f(x)2.

    Puisque x0E et f(x)0E (car f est bijective), on en déduit λ<0.

  • (d)

    On a immédiatement f(x)V et aussi f(f(x))=s(x)=λ.xV. L’image par f d’une combinaison linéaire de x et f(x) est élément de V: l’espace V est stable par f.

    Pour yV,

    (f(y)x)=(yf(x))=0et(f(y)f(x))=(ys(x))=λ(yx)=0.

    On a donc f(y)V. L’espace V est donc aussi stable par f.

    Posons

    e1=xxete2=f(x)f(x).

    La famille (e1,e2) est assurément une base orthonormée de V.

    On a

    f(e1)=f(x)x=f(x)xe2=αe2 avec α=λ.

    Aussi,

    f(e2)=s(x)f(x)=λxf(x)e1=λλe1=αe1.

    La matrice de l’endomorphisme induit par f sur V dans la base orthonormée (e1,e2) est

    (0αα0).
  • (e)

    Par les outils qui précèdent, on parvient par récurrence, à décomposer l’espace E en somme directe orthogonale de plans V1,V2, stables par f, l’espace E est donc de dimension paire.

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Édité le 28-05-2025

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