[<] Matrice de Gram [>] Endomorphismes normaux
On munit l’espace du produit scalaire canonique donné par
Soient et donné par .
Déterminer l’endomorphisme adjoint de .
À quelle condition l’endomorphisme est-il autoadjoint? À quelle condition l’endomorphisme est-il une isométrie.
Solution
Pour ,
Considérons alors donné par .
Par ce qui précède,
L’endomorphisme adjoint de est donc .
Pour , on remarque11 1 Il suffit de considérer .
On en déduit que l’endomorphisme est autoadjoint si, et seulement si est symétrique.
Aussi, l’endomorphisme est une isométrie si, et seulement si, c’est-à-dire si, et seulement si, . L’endomorphisme est donc une isométrie si, et seulement si, est orthogonale.
Soit un endomorphisme d’un espace euclidien .
Montrer que .
Solution
Soit une base orthonormée de . On sait
Par égalité du déterminant d’une matrice et de sa transposée, on peut conclure.
Soit un endomorphisme d’un espace vectoriel euclidien . On note l’adjoint de . Montrer
Solution
Soit . Pour tout , on peut écrire et l’on a
Ainsi, .
Soit . Pour tout ,
et donc . Ainsi, .
Par double inclusion, on a donc l’égalité
Puisque , on a aussi d’où .
Soit un endomorphisme d’un espace euclidien .
Comparer les espaces et .
Comparer les espaces et .
Solution
D’une part, on sait .
D’autre part, si alors donc
ce qui donne .
Ainsi, par double inclusion, .
Par la formule du rang, il vient alors . Or et donc, par inclusion et égalité des dimensions,
Soit un endomorphisme d’un espace euclidien .
Exprimer et en fonction de .
Solution
On a immédiatement
Inversement, si alors
et donc .
Par double inclusion, on obtient
Soient et . On peut écrire avec et alors
On en déduit
Or
et
donc, par inclusion et égalité des dimensions,
Soit un endomorphisme d’un espace euclidien . Montrer
Solution
D’une part, on sait .
D’autre part, si alors donc
ce qui donne .
Ainsi, par double inclusion, . Par la formule du rang, il vient alors .
Enfin,
Soient un -espace vectoriel euclidien et dans . On note l’endomorphisme adjoint de .
Montrer que et .
On suppose . Montrer
On suppose toujours . Établir
Solution
Soit . Pour tout , on peut écrire et l’on a
Ainsi, .
Soit . Pour tout ,
et donc car est orthogonal à tout vecteur. Ainsi, .
Par double inclusion, on a donc l’égalité
Puisque , on a aussi d’où .
On a immédiatement
Inversement, soit . On a
Or et, puisque , . Par suite, et donc
On en déduit .
Finalement,
puis l’égalité.
Supposons inversible. On a
Par suite,
puis
Or et donc . Ainsi et puisque , on peut conclure .
Supposons .
L’endomorphisme est donc injectif puis bijectif.
Soit avec espace vectoriel euclidien.
Montrer
On suppose . Établir
Solution
Soit . Pour tout , on peut écrire et l’on a
Ainsi, .
Soit . Pour tout ,
et donc . Ainsi, .
Par double inclusion, on a donc l’égalité
Puisque , on a aussi d’où .
L’hypothèse s’exprime aussi .
Supposons inversible.
Soit . On a donc . Par suite, . Cela entraîne
puis
Par suite, .
Supposons . Soit . On a .
Or et donc .
Par suite, et donc .
On conclut que l’endomorphisme est injectif et donc bijectif.
Soient un espace vectoriel euclidien et vérifiant .
Établir
Solution
Immédiatement,
Inversement, soit . On a donc puis
On a donc puis aussi et donc .
Par double inclusion, on a l’égalité demandée.
Soit un espace euclidien et tel que . Montrer
Solution
L’hypothèse s’exprime aussi .
Supposons inversible.
Soit . On a donc . Par suite, . Cela entraîne
puis
Par suite, .
Supposons . Soit . On a .
Or et donc .
Par suite, et donc .
On conclut que l’endomorphisme est injectif et donc bijectif.
Soient un espace vectoriel euclidien et .
On suppose que pour tout , .
Montrer que .
Solution
Soit . Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz,
On en déduit que ou non.
Soient un espace euclidien et vérifiant
Montrer que si alors .
.
Solution
Soit . Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz,
On en déduit que ou non.
Supposons de plus . On a alors
et donc .
Soit . On a (donc ) et il existe vérifiant .
Par adjonction,
Par suite,
Enfin, par le théorème du rang,
ce qui permet de conclure
Soit un endomorphisme d’un espace euclidien de norme .
On note la norme d’opérateur sur subordonnée à .
Établir .
Solution
Pour , l’inégalité de Cauchy-Schwarz donne
On en déduit puis, par sous-multiplicativité,
Que , ou non, on obtient
Enfin, par l’identité , on obtient l’inégalité inverse et donc l’égalité.
Soit un projecteur d’un espace euclidien .
Montrer que est un projecteur orthogonal si, et seulement si, est autoadjoint.
Montrer que est un projecteur orthogonal si, et seulement si,
Application : Soient et deux projecteurs orthogonaux de l’espace euclidien . Montrer que est un projecteur si, et seulement si, .
Solution
Supposons que soit la projection orthogonale sur un sous-espace vectoriel . Pour tous ,
car et . Ainsi, . Par un calcul symétrique, et donc . L’endomorphisme est autoadjoint.
Supposons que soit un endomorphisme autoadjoint. Pour et , on écrit avec et l’on a
Les espaces et sont orthogonaux: la projection est une projection orthogonale.
Supposons que soit une projection orthogonale sur un sous-espace vectoriel . Pour tout , on écrit avec et . On a et, par le théorème de Pythagore, donc .
Supposons pour tout . Soient . On considère pour . L’inégalité donne
donc
Pour au voisinage de , l’expression change de signe sauf si . On a donc nécessairement . Les espaces et sont orthogonaux: la projection est une projection orthogonale.
Si alors donc est un projecteur.
Si est un projecteur, celui-ci est un projecteur orthogonal car
C’est donc un projecteur autoadjoint et par conséquent
Soit un endomorphisme d’un espace euclidien de norme .
On note la norme d’opérateur sur subordonnée à .
Comparer et .
Si , comparer et .
Si , montrer .
Solution
Pour , l’inégalité de Cauchy-Schwarz donne
On en déduit puis, par sous-multiplicativité,
Que , ou non, on obtient
Enfin, par l’identité , on obtient l’inégalité inverse et donc l’égalité.
Soit .
car . Ainsi, et . On peut conclure puis l’égalité par symétrie.
Soit . Il existe tel que . L’égalité donne puis
qui conduit à
Ainsi, . De plus, donc .
Soit un espace euclidien non réduit au vecteur nul dont on note le produit scalaire et la norme euclidienne associée.
Pour endomorphisme de , on note la norme d’opérateur définie par
Pour , établir
Application : Montrer
Solution
D’une part, l’inégalité de Cauchy-Schwarz donne
donc
D’autre part, puisque est un endomorphisme autoadjoint positif, il existe une base orthonormée de dans laquelle la matrice de s’écrit
Pour tout tel que de coordonnées dans , on a
donc
Par double inégalité,
Soit . On vérifie aisément donc
Par sous-multiplicativité de la norme triple,
Que la quantité soit nulle ou non, on obtient
En appliquant ce résultat à au lieu de , on peut aussi affirmer
Par double inégalité, on conclut .
désigne un espace euclidien de dimension et de produit scalaire noté .
On fixe deux vecteurs non nuls et dans .
Pour tout vecteur de , on pose .
Justifier que est un endomorphisme de et donner son rang.
Déterminer les éléments propres de . L’endomorphisme est-il diagonalisable?
Calculer et retrouver le résultat de diagonalisabilité de la question précédente.
Sot un endomorphisme de . On note son adjoint.
Montrer que commute avec si, et seulement si, il existe tel que et .
Solution
L’application est définie de vers .
Par linéarité du produit scalaire en sa deuxième variable, l’application est linéaire.
On remarque et car . On en déduit . En particulier, l’application est de rang .
Par la formule du rang, . On en déduit que est valeur propre de de multiplicité au moins .
Aussi, . Distinguons alors deux cas:
Cas: . Le réel est aussi valeur propre de . Celle-ci est alors nécessairement simple et il n’y a pas d’autres valeurs propres. L’endomorphisme est diagonalisable car la somme des dimensions des sous-espaces propres vaut .
Cas: . Il n’y a pas d’autres valeurs propres que car un vecteur propre associé à une valeur propre non nulle est nécessairement dans l’image de donc colinéaire à . Puisque , l’endomorphisme n’est pas diagonalisable.
Pour ,
On remarque avec .
Le polynôme est annulateur de .
Cas: . L’endomorphisme annule un polynôme simplement scindé, il est diagonalisable.
Cas: . est la seule valeur propre de . Pour que cet endomorphisme soit diagonalisable, il faut et il suffit qu’il soit égal à l’endomorphisme nul. Ce n’est pas le cas.
Supposons que commute avec .
Pour tout ,
soit encore
Pour , on obtient
Injectée dans la relation précédente, cela donne
et donc
Puisque le vecteur est non nul et que la relation doit valoir pour tout , on obtient .
Si et alors, pour tout ,
Les endomorphismes et commutent.
Soit un espace euclidien. Montrer l’équivalence des assertions suivantes:
;
est un projecteur orthogonal;
est un projecteur orthogonal;
.
Solution
Rappelons les propriétés classiques suivantes utiles pour la suite:
(i)(ii) Supposons . On a alors
donc est un projecteur.
De plus, . Le projecteur est donc autoadjoint et par conséquent c’est un projecteur orthogonal.
(ii)(iii) Supposons projecteur orthogonal. On a donc puis
Par suite, l’endomorphisme prend ses valeurs dans . Or il prend aussi ses valeurs dans , c’est donc l’endomorphisme nul. On en déduit que est un projecteur. On vérifie aussi qu’il est autoadjoint et c’est donc un projecteur orthogonal.
(iii)(iv) Supposons projecteur orthogonal.
Puisque et puisque , on a
Ainsi, est la projection orthogonale sur .
Soit .
Inversement, supposons .
Par les calculs qui précédent, on obtient . On peut écrire avec et . L’égalité donne puis et donc .
Ainsi, .
(iv)(i) Supposons
Puisque est stable par , est stable par .
L’endomorphisme induit par sur est un endomorphisme autoadjoint positif.
Si est valeur propre de alors il existe vérifiant et alors
donc .
L’endomorphisme est diagonalisable sur le sous-espace vectoriel stable et sa seule valeur propre possible est , c’est donc l’identité sur cet espace.
Puisque l’endomorphisme est nul sur et égal à l’identité sur , on peut affirmer que les endomorphismes et sont égaux car ils coïncident sur les deux espaces supplémentaires et .
Soient et deux endomorphismes d’un espace euclidien non réduit à .
On suppose que les endomorphismes et commutent et qu’ils sont nilpotents.
Montrer qu’il existe un vecteur de non nul vérifiant
On suppose que les endomorphismes et commutent et qu’ils possèdent un vecteur propre en commun.
Montrer que les endomorphismes adjoints et possèdent aussi un vecteur propre en commun.
Solution
Puisque l’endomorphisme est nilpotent, il est non injectif et son noyau n’est pas réduit à . De plus, ce noyau est stable par car et commutent. Tout comme , l’endomorphisme induit par sur est nilpotent et donc non injectif. Cela assure l’existence d’un vecteur non nul dans .
Soient et les valeurs propres associés à un vecteur propre commun à et .
Le polynôme caractéristique de est de la forme
Le sous-espace vectoriel est stable par et aussi par car et commutent.
Puisque le polynôme est annulateur de et aussi de , on peut affirmer que
et donc
On en déduit que l’endomorphisme induit par sur est nilpotent.
De façon analogue, on peut écrire le polynôme caractéristique de sous la forme
et affirmer que le sous-espace vectoriel est stable par et et que de plus, l’endomorphisme induit par sur est nilpotent.
Considérons alors l’espace
Cet espace vectoriel est stable par les endomorphismes et et ceux-ci y induisent des endomorphismes nilpotents.
Pour conclure, il suffit maintenant de montrer que l’espace est non nul car on peut alors appliquer pour conclure le résultat de la question précédente aux endomorphismes commutant et nilpotents induits par et sur .
Par la propriété , on obtient
et donc
Rappelons que nous avons noté un vecteur propre tel que
Si par l’absurde, , on peut écrire
On a alors
avec
et ainsi
On a encore en appliquant l’endomorphisme à cette relation
car et commutent.
Or et . C’est absurde.
On peut donc conclure que donc puis .
[<] Matrice de Gram [>] Endomorphismes normaux
Édité le 04-06-2025
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