[<] Matrice de Gram [>] Endomorphismes normaux

 
Exercice 1  5903  Correction  

On munit l’espace n() du produit scalaire canonique donné par

M,N=tr(MN).

Soient An() et φ(n()) donné par φ(M)=AM.

  • (a)

    Déterminer l’endomorphisme adjoint de φ.

  • (b)

    À quelle condition l’endomorphisme φ est-il autoadjoint? À quelle condition l’endomorphisme φ est-il une isométrie.

Solution

  • (a)

    Pour M,Nn(),

    φ(M),N=tr((AM)N)=tr(MAN)=M,AN.

    Considérons alors ψ(n()) donné par ψ(M)=AM.

    Par ce qui précède,

    M,Nn(),φ(M),N=M,ψ(N).

    L’endomorphisme adjoint de φ est donc ψ.

  • (b)

    Pour A,Bn(), on remarque11 1 Il suffit de considérer M=In.

    Mn(),AM=BMA=B.

    On en déduit que l’endomorphisme φ est autoadjoint si, et seulement si A est symétrique.

    Aussi, l’endomorphisme φ est une isométrie si, et seulement si, φ*φ=Id c’est-à-dire si, et seulement si, AA=In. L’endomorphisme φ est donc une isométrie si, et seulement si, A est orthogonale.

 
Exercice 2  349  Correction  

Soit f un endomorphisme d’un espace euclidien E.

Montrer que det(f*)=det(f).

Solution

Soit une base orthonormée de E. On sait

Mat(f*)=(Mat(f)).

Par égalité du déterminant d’une matrice et de sa transposée, on peut conclure.

 
Exercice 3  186    ENSTIM (MP)Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace vectoriel euclidien E. On note u* l’adjoint de u. Montrer

Ker(u*)=(Im(u))etIm(u*)=(Ker(u)).

Solution

Soit xKer(u*). Pour tout yIm(u), on peut écrire y=u(a) et l’on a

(xy)=(u*(x)a)=(0Ea)=0.

Ainsi, Ker(u*)(Im(u)).

Soit x(Im(u)). Pour tout aE,

(u*(x)a)=(xu(a))=0

et donc u*(x)=0. Ainsi, (Im(u))Ker(u*).

Par double inclusion, on a donc l’égalité Ker(u*)=(Im(u))

Puisque u**=u, on a aussi (Im(u*))=Ker(u) d’où Im(u*)=(Ker(u)).

 
Exercice 4  353   Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace euclidien E.

  • (a)

    Comparer les espaces Ker(u) et Ker(u*u).

  • (b)

    Comparer les espaces Im(u) et Im(uu*).

Solution

  • (a)

    D’une part, on sait Ker(u)Ker(u*u).

    D’autre part, si xKer(u*u) alors u*(u(x))=0E donc

    u(x)2=(u*(u(x))x)=0

    ce qui donne xKer(u).

    Ainsi, par double inclusion, Ker(u)=Ker(u*u).

  • (b)

    Par la formule du rang, il vient alors rg(u)=rg(u*u). Or Im(uu*)Im(u) et donc, par inclusion et égalité des dimensions,

    Im(uu*)=Im(u).
 
Exercice 5  3149   Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace euclidien E.

Exprimer Ker(u*u) et Im(u*u) en fonction de Ker(u).

Solution

On a immédiatement

Ker(u)Ker(u*u).

Inversement, si xKer(u*u) alors

u(x)2=(u(x)u(x))=(x(u*u)(x))=(x0)=0

et donc xKer(u).

Par double inclusion, on obtient

Ker(u)=Ker(u*u).

Soient xKer(u) et yIm(u*u). On peut écrire y=u*u(a) avec aE et alors

(xy)=(u(x)u(a))=(0u(a))=0.

On en déduit

Im(u*u)(Ker(u)).

Or

dim(Ker(u))+dim(Ker(u))=dimE

et

dimIm(u*u)+dimKer(u*u)=dimE

donc, par inclusion et égalité des dimensions,

Im(u*u)=(Ker(u)).
 
Exercice 6  352   Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace euclidien E. Montrer

rg(u*u)=rg(u)=rg(uu*).

Solution

D’une part, on sait Ker(u)Ker(u*u).

D’autre part, si xKer(u*u) alors u*(u(x))=0R donc

u(x)2=(u*(u(x))x)=0

ce qui donne xKer(u).

Ainsi, par double inclusion, Ker(u)=Ker(u*u). Par la formule du rang, il vient alors rg(u)=rg(u*u).

Enfin,

rg(u)=rg(u*)=rg(u**u*)=rg(uu*).
 
Exercice 7  2420     CCINP (MP)Correction  

Soient E un -espace vectoriel euclidien et u dans (E). On note u* l’endomorphisme adjoint de u.

  • (a)

    Montrer que Ker(u*)=(Im(u)) et Im(u*)=(Ker(u)).

  • (b)

    On suppose u2=0. Montrer

    Ker(u+u*)=Ker(u)Ker(u*).
  • (c)

    On suppose toujours u2=0. Établir

    u+u* est inversibleKer(u)=Im(u).

Solution

  • (a)

    Soit xKer(u*). Pour tout yIm(u), on peut écrire y=u(a) et l’on a

    (xy)=(u*(x)a)=(0Ea)=0.

    Ainsi, Ker(u*)(Im(u)).

    Soit x(Im(u)). Pour tout aE,

    (u*(x)a)=(xu(a))=0

    et donc u*(x)=0E car u*(x) est orthogonal à tout vecteur. Ainsi, (Im(u))Ker(u*).

    Par double inclusion, on a donc l’égalité Ker(u*)=(Im(u))

    Puisque u**=u, on a aussi (Im(u*))=Ker(u) d’où Im(u*)=(Ker(u)).

  • (b)

    On a immédiatement

    Ker(u)Ker(u*)Ker(u+u*).

    Inversement, soit xKer(u+u*). On a

    u(x)=u*(x)Im(u)Im(u*).

    Or Im(u*)=(Ker(u)) et, puisque u2=0, Im(u)Ker(u). Par suite, Im(u*)(Im(u)) et donc

    u(x)=u*(x)Im(u)(Im(u)).

    On en déduit u(x)=u*(x)=0E.

    Finalement,

    Ker(u+u*)Ker(u)Ker(u*)

    puis l’égalité.

  • (c)

    () Supposons u+u* inversible. On a

    {0E}=Ker(u+u*)=Ker(u)Ker(u*)=Ker(u)(Im(u)).

    Par suite,

    dimKer(u)+dim(Im(u))dimE

    puis

    dimKer(u)dimIm(u).

    Or Im(u)Ker(u) et donc dimIm(u)dimKer(u). Ainsi dimIm(u)=dimKer(u) et puisque Im(u)Ker(u), on peut conclure Im(u)=Ker(u).

    ()

    Supposons Im(u)=Ker(u).

    Ker(u+u*)=Ker(u)Ker(u*)=Im(u)(Im(u))={0E}

    L’endomorphisme u+u* est donc injectif puis bijectif.

 
Exercice 8  356   Correction  

Soit u(E) avec E espace vectoriel euclidien.

  • (a)

    Montrer

    Ker(u*)=(Im(u))etIm(u*)=(Ker(u)).
  • (b)

    On suppose u2=0. Établir

    u+u* inversible Im(u)=Ker(u).

Solution

  • (a)

    Soit xKer(u*). Pour tout yIm(u), on peut écrire y=u(a) et l’on a

    (xy)=(u*(x)a)=(0Ea)=0.

    Ainsi, Ker(u*)(Im(u)).

    Soit x(Im(u)). Pour tout aE,

    (u*(x)a)=(xu(a))=0

    et donc u*(x)=0. Ainsi, (Im(u))Ker(u*).

    Par double inclusion, on a donc l’égalité Ker(u*)=(Im(u))

    Puisque u**=u, on a aussi (Im(u*))=Ker(u) d’où Im(u*)=(Ker(u)).

  • (b)

    L’hypothèse u2=0 s’exprime aussi Im(u)Ker(u).

    () Supposons u+u* inversible.

    Soit xKer(u)Im(u). On a u(x)+u*(x)=0E donc x=0E. Par suite, Ker(u)Im(u)={0E}. Cela entraîne

    dimKer(u)+dimIm(u)dimE

    puis

    dimKer(u)dimIm(u).

    Par suite, Im(u)=Ker(u).

    ()

    Supposons Im(u)=Ker(u). Soit xKer(u+u*). On a u(x)+u*(x)=0E.

    Or u(x)Im(u) et u*(x)Im(u*)=(Ker(u))=(Im(u)) donc u(x)=u*(x)=0E.

    Par suite, xKer(u) et xKer(u*)=(Im(u))=(Ker(u)) donc x=0E.

    On conclut que l’endomorphisme u+u* est injectif et donc bijectif.

 
Exercice 9  355     ENSTIM (MP)Correction  

Soient E un espace vectoriel euclidien et u(E) vérifiant u2=0.

Établir

Ker(u+u*)=Ker(u)Ker(u*).

Solution

Immédiatement,

Ker(u+u*)Ker(u)Ker(u*).

Inversement, soit xKer(u+u*). On a u(x)+u*(x)=0E donc u(u*(x))=0E puis

(u(u*(x))x)=(u*(x)u*(x))=u*(x)2=0

On a donc u*(x)=0E puis aussi u(x)=0E et donc xKer(u)Ker(u*).

Par double inclusion, on a l’égalité demandée.

 
Exercice 10  2739     MINES (MP)Correction  

Soit E un espace euclidien et u(E) tel que uu=0. Montrer

Im(u)=Ker(u)u+u*GL(E).

Solution

L’hypothèse u2=0 s’exprime aussi Im(u)Ker(u).

() Supposons u+u* inversible.

Soit xKer(u)Im(u). On a u(x)+u*(x)=0E donc x=0E. Par suite, Ker(u)Im(u)={0E}. Cela entraîne

dimKer(u)+dimIm(u)dimE

puis

dimKer(u)dimIm(u).

Par suite, Im(u)=Ker(u).

()

Supposons Im(u)=Ker(u). Soit xKer(u+u*). On a u(x)+u*(x)=0E.

Or u(x)Im(u) et u*(x)Im(u*)=(Ker(u))=(Im(u)) donc u(x)=u*(x)=0E.

Par suite, xKer(u) et xKer(u*)=(Im(u))=(Ker(u)) donc x=0E.

On conclut que l’endomorphisme u+u* est injectif et donc bijectif.

 
Exercice 11  358  Correction  

Soient E un espace vectoriel euclidien et f(E).

On suppose que pour tout xE, f(x)x.

Montrer que f*(x)x.

Solution

Soit xE. Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz,

f*(x)2=(ff*(x)x)f(f*(x))xf*(x)x.

On en déduit f*(x)x que f*(x)=0 ou non.

 
Exercice 12  359   Correction  

Soient E un espace euclidien et f(E) vérifiant

xE,f(x)x.
  • (a)

    Montrer que si f(x)=x alors f*(x)=x.

  • (b)

    E=Ker(f-IdE)Im(f-IdE).

Solution

  • (a)

    Soit xE. Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz,

    f*(x)2=(ff*(x)x)f(f*(x))xf*(x)x.

    On en déduit f*(x)x que f*(x)=0 ou non.

    Supposons de plus f(x)=x. On a alors

    f*(x)-x2=f*(x)2-2(f*(x)x)+x2x2-2(xf(x))+x2=0

    et donc f*(x)=x.

  • (b)

    Soit xKer(f-IdE)Im(f-IdE). On a f(x)=x (donc f*(x)=x) et il existe aE vérifiant x=f(a)-a.

    x2=(xf(a)-a)=(xf(a))-(xa).

    Par adjonction,

    x2=(f*(x)a)-(xa)=0.

    Par suite,

    Ker(f-IdE)Im(f-IdE)={0}.

    Enfin, par le théorème du rang,

    dimKer(f-IdE)+rg(f-IdE)=dimE

    ce qui permet de conclure

    E=Ker(f-IdE)Im(f-IdE).
 
Exercice 13  5710   Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace euclidien E de norme .

On note |||||| la norme d’opérateur sur (E) subordonnée à .

Établir |||u|||=|||u*|||.

Solution

Pour xE, l’inégalité de Cauchy-Schwarz donne

u(x)2=(u*(u(x))x)u*(u(x))x|||u*u|||x2.

On en déduit |||u|||2|||u*u||| puis, par sous-multiplicativité,

|||u|||2|||u*||||||u|||.

Que |||u|||=0, ou non, on obtient

|||u||||||u*|||.

Enfin, par l’identité u**=u, on obtient l’inégalité inverse et donc l’égalité.

 
Exercice 14  5994   Correction  

Soit p un projecteur d’un espace euclidien (E,,).

  • (a)

    Montrer que p est un projecteur orthogonal si, et seulement si, p est autoadjoint.

  • (b)

    Montrer que p est un projecteur orthogonal si, et seulement si,

    xE,p(x)x.
  • (c)

    Application : Soient p et q deux projecteurs orthogonaux de l’espace euclidien E. Montrer que pq est un projecteur si, et seulement si, pq=qp.

Solution

  • (a)

    () Supposons que p soit la projection orthogonale sur un sous-espace vectoriel F. Pour tous x,yE,

    p(x),y=p(x),y-p(y)+p(x),p(y) avec p(x),y-p(y)=0

    car p(x)F et y-p(y)=F. Ainsi, p(x),y=p(x),p(y). Par un calcul symétrique, x,p(y)=p(x),p(y) et donc p(x),y=x,p(y). L’endomorphisme p est autoadjoint.

    () Supposons que p soit un endomorphisme autoadjoint. Pour yIm(p) et xKer(p), on écrit y=p(a) avec aE et l’on a

    y,x=p(a),x=a,p(x)=a,0E=0.

    Les espaces Im(p) et Ker(p) sont orthogonaux: la projection p est une projection orthogonale.

  • (b)

    () Supposons que p soit une projection orthogonale sur un sous-espace vectoriel F. Pour tout xE, on écrit x=a+b avec aF et bF. On a p(x)=a et, par le théorème de Pythagore, x2=a2+b2a2 donc xp(x).

    () Supposons p(x)x pour tout xE. Soient xKer(p)et yIm(p). On considère z=λx+yE pour λ. L’inégalité p(z)z donne

    y2λ2x2+2λx,y+y2

    donc

    0λ2x2+2λx,y.

    Pour λ au voisinage de 0, l’expression λ2x2+2λx,y change de signe sauf si x,y=0. On a donc nécessairement x,y=0. Les espaces Im(p) et Ker(p) sont orthogonaux: la projection p est une projection orthogonale.

  • (c)

    () Si pq=qp alors (pq)2=p(qp)q=p(pq)q=pq donc pq est un projecteur.

    () Si pq est un projecteur, celui-ci est un projecteur orthogonal car

    xE,pq(x)q(x)x.

    C’est donc un projecteur autoadjoint et par conséquent

    pq=(pq)*=q*p*=qp.
 
Exercice 15  2738     MINES (MP)Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace euclidien E de norme .

On note (E) la norme d’opérateur sur (E) subordonnée à .

  • (a)

    Comparer u(E) et u*(E).

  • (b)

    Si u(E)1, comparer Ker(u-IdE) et Ker(u*-IdE).

  • (c)

    Si u(E)1, montrer E=Ker(u-IdE)Im(u-IdE).

Solution

  • (a)

    Pour xE, l’inégalité de Cauchy-Schwarz donne

    u(x)2=(u*(u(x))x)u*(u(x))xu*u(E)x2.

    On en déduit u(E)2u*u(E) puis, par sous-multiplicativité,

    u(E)2u*(E)u(E).

    Que u(E)=0, ou non, on obtient

    u(E)u*(E).

    Enfin, par l’identité u**=u, on obtient l’inégalité inverse et donc l’égalité.

  • (b)

    Soit xKer(u-IdE).

    u*(x)-x2=u*(x)2-2(u*(x)x)+x2x2-2(xu(x))+x2=0

    car u(x)=x. Ainsi, u*(x)=x et xKer(u*-IdE). On peut conclure Ker(u-IdE)Ker(u*-IdE) puis l’égalité par symétrie.

  • (c)

    Soit xKer(u-IdE)Im(u-IdE). Il existe aE tel que x=u(a)-a. L’égalité u*(x)=x donne u*(u(a))-u*(a)=u(a)-a puis

    (u*(u(a))-u*(a)a)=(u(a)-aa)

    qui conduit à

    x2=u(a)2-2(u(a)a)+a2=0.

    Ainsi, Ker(u-IdE)Im(u-IdE)={0}. De plus, dimKer(u-IdE)+rg(u-IdE)=dimE donc Ker(u-IdE)Im(u-IdE)=E.

 
Exercice 16  5659   Correction  

Soit E un espace euclidien non réduit au vecteur nul dont on note () le produit scalaire et la norme euclidienne associée.

Pour u endomorphisme de E, on note |||u||| la norme d’opérateur définie par

|||u|||=supx=1u(x).
  • (a)

    Pour f𝒮+(E), établir

    |||f|||=supx=1(f(x)x).
  • (b)

    Application : Montrer

    u(E),|||u|||=|||u*|||.

Solution

  • (a)

    D’une part, l’inégalité de Cauchy-Schwarz donne

    xE,(f(x)x)f(x)x|||f|||x2

    donc

    supx=1(f(x)x)|||f|||.

    D’autre part, puisque f est un endomorphisme autoadjoint positif, il existe une base orthonormée e=(e1,,en) de E dans laquelle la matrice de f s’écrit

    D=diag(λ1,,λn) avec 0λ1λn.

    Pour tout xE tel que x=1 de coordonnées x1,,xn dans e, on a

    f(x)2=i=1nλi2xi2i=1nλn2xi2λn2i=1nxi2=λn2x2=λn2

    donc

    |||f|||=supx=1f(x)λn=(f(en)en)supx=1(f(x)x).

    Par double inégalité,

    |||f|||=supx=1(f(x)x).
  • (b)

    Soit u(E). On vérifie aisément u*u𝒮+(E) donc

    |||u|||2 =supx=1u(x)2=supx=1(u(x)u(x))
    =supx=1(u*u(x)x)=|||u*u|||.

    Par sous-multiplicativité de la norme triple,

    |||u|||2|||u*||||||u|||.

    Que la quantité |||u||| soit nulle ou non, on obtient

    |||u||||||u*|||.

    En appliquant ce résultat à u* au lieu de u, on peut aussi affirmer

    |||u*||||||u**|||=|||u|||.

    Par double inégalité, on conclut |||u|||=|||u*|||.

 
Exercice 17  5951     CCP (MP)Correction  

E désigne un espace euclidien de dimension n2 et de produit scalaire noté ,.

On fixe deux vecteurs non nuls u et v dans E.

Pour tout vecteur x de E, on pose (uv)(x)=v,xu.

  • (a)

    Justifier que uv est un endomorphisme de E et donner son rang.

  • (b)

    Déterminer les éléments propres de uv. L’endomorphisme uv est-il diagonalisable?

  • (c)

    Calculer (uv)2=(uv)(uv) et retrouver le résultat de diagonalisabilité de la question précédente.

  • (d)

    Sot g un endomorphisme de E. On note g* son adjoint.

    Montrer que g commute avec uv si, et seulement si, il existe α tel que g(u)=αu et g*(v)=αv.

Solution

  • (a)

    L’application uv est définie de E vers E.

    Par linéarité du produit scalaire en sa deuxième variable, l’application uv est linéaire.

    On remarque Im(uv)Vect(u) et uv0 car (uv)(v)=v2u0. On en déduit Im(uv)=Vect(u). En particulier, l’application uv est de rang 1.

  • (b)

    Par la formule du rang, dimKer(u)=n1. On en déduit que 0 est valeur propre de uv de multiplicité au moins n1.

    Aussi, (uv)(u)=v,uu. Distinguons alors deux cas:

    Cas: v,u0. Le réel α=v,u est aussi valeur propre de uv. Celle-ci est alors nécessairement simple et il n’y a pas d’autres valeurs propres. L’endomorphisme uv est diagonalisable car la somme des dimensions des sous-espaces propres vaut n.

    Cas: v,u=0. Il n’y a pas d’autres valeurs propres que 0 car un vecteur propre associé à une valeur propre non nulle est nécessairement dans l’image de uv donc colinéaire à u. Puisque dimE0(u)=n1, l’endomorphisme uv n’est pas diagonalisable.

  • (c)

    Pour xE,

    (uv)2(x)=v,(uv)(x),u=v,uv,xu.

    On remarque (uv)2=αuv avec α=v,u.

    Le polynôme X2αX est annulateur de uv.

    Cas: α0. L’endomorphisme uv annule un polynôme simplement scindé, il est diagonalisable.

    Cas: α=0. 0 est la seule valeur propre de uv. Pour que cet endomorphisme soit diagonalisable, il faut et il suffit qu’il soit égal à l’endomorphisme nul. Ce n’est pas le cas.

  • (d)

    () Supposons que g commute avec uv.

    Pour tout xE,

    v,g(x)u=v,xg(u)

    soit encore

    g*(v),xu=v,xg(u).

    Pour x=v0, on obtient

    g(u)=αu avec α=g*(v),vv,v.

    Injectée dans la relation précédente, cela donne

    g*(v),xu=v,xαu=αv,xu

    et donc

    g*(v)αv,xu=0.

    Puisque le vecteur u est non nul et que la relation doit valoir pour tout xE, on obtient g*(v)=αv.

    () Si g(u)=αu et g*(v)=αv alors, pour tout xE,

    v,g(x)u=g*(v),xu=αv,xu=v,xg(u).

    Les endomorphismes g et uv commutent.

 
Exercice 18  629    Correction  

Soit E un espace euclidien. Montrer l’équivalence des assertions suivantes:

  • (i)

    uu*u=u;

  • (ii)

    uu* est un projecteur orthogonal;

  • (iii)

    u*u est un projecteur orthogonal;

  • (iv)

    (Ker(u))={xE|u(x)=x}.

Solution

Rappelons les propriétés classiques suivantes utiles pour la suite:

(Ker(u))=Im(u*),rg(u*u)=rg(u*)=rg(u)etu*u𝒮+(E).

(i)(ii) Supposons uu*u=u. On a alors

(uu*)(uu*)=(uu*u)u*=uu*

donc uu* est un projecteur.

De plus, (uu*)*=u**u*=uu*. Le projecteur uu* est donc autoadjoint et par conséquent c’est un projecteur orthogonal.

(ii)(iii) Supposons uu* projecteur orthogonal. On a uu*uu*=uu* donc u(u*uu*u)=u(u*u) puis

u(u*uu*u-u*u)=0~.

Par suite, l’endomorphisme u*uu*u-u*u prend ses valeurs dans Ker(u). Or il prend aussi ses valeurs dans Im(u*)=(Ker(u)), c’est donc l’endomorphisme nul. On en déduit que u*u est un projecteur. On vérifie aussi qu’il est autoadjoint et c’est donc un projecteur orthogonal.

(iii)(iv) Supposons u*u projecteur orthogonal.

Puisque Im(u*u)Im(u*) et puisque rg(u*u)=rg(u*), on a

Im(u*u)=Im(u*)=(Ker(u)).

Ainsi, u*u est la projection orthogonale sur (Ker(u)).

Soit x(Ker(u)).

u(x)2=(u(x)u(x))=(u*u(x)x)=(xx)=x2.

Inversement, supposons u(x)2=x2.

Par les calculs qui précédent, on obtient (x-u*u(x)x)=0. On peut écrire x=a+b avec a=u*u(x)(Ker(u)) et bKer(u). L’égalité (x-u*u(x)x)=0 donne (ba+b)=0 puis (bb)=0 et donc b=0E.

Ainsi, x=a+b=a(Ker(u)).

(iv)(i) Supposons

(Ker(u))={xE|u(x)=x}.

Puisque Ker(u) est stable par u*u, (Ker(u)) est stable par (u*u)*=u*u.

L’endomorphisme induit par u*u sur (Ker(u)) est un endomorphisme autoadjoint positif.

Si λ est valeur propre de u*u alors il existe x0E vérifiant u*u(x)=λ.x et alors

λx2=(u*u(x)x)=u(x)2=x2

donc λ=1.

L’endomorphisme u*u est diagonalisable sur le sous-espace vectoriel stable (Ker(u)) et sa seule valeur propre possible est 1, c’est donc l’identité sur cet espace.

Puisque l’endomorphisme u*u est nul sur Ker(u) et égal à l’identité sur (Ker(u)), on peut affirmer que les endomorphismes uu*u=u(u*u) et u sont égaux car ils coïncident sur les deux espaces supplémentaires Ker(u) et (Ker(u)).

 
Exercice 19  3516    Correction  

Soient f et g deux endomorphismes d’un espace euclidien E non réduit à 0E.

  • (a)

    On suppose que les endomorphismes f et g commutent et qu’ils sont nilpotents.
    Montrer qu’il existe un vecteur x de E non nul vérifiant

    f(x)=g(x)=0E.
  • (b)

    On suppose que les endomorphismes f et g commutent et qu’ils possèdent un vecteur propre en commun.
    Montrer que les endomorphismes adjoints f* et g* possèdent aussi un vecteur propre en commun.

Solution

  • (a)

    Puisque l’endomorphisme f est nilpotent, il est non injectif et son noyau Ker(f) n’est pas réduit à {0E}. De plus, ce noyau est stable par g car f et g commutent. Tout comme g, l’endomorphisme induit par g sur Ker(f) est nilpotent et donc non injectif. Cela assure l’existence d’un vecteur non nul dans Ker(f)Ker(g).

  • (b)

    Soient α et β les valeurs propres associés à un vecteur propre x commun à f et g.
    Le polynôme caractéristique de f est de la forme

    χf(X)=(X-α)kQ(X) avec Q(α)0.

    Le sous-espace vectoriel Im(Q(f*)) est stable par f* et aussi par g* car f* et g* commutent.
    Puisque le polynôme χf est annulateur de f et aussi de f*, on peut affirmer que

    xE,(f*-αId)k(Q(f*)(x))=0E

    et donc

    yIm(Q(f*)),(f*-αId)k(y)=0E.

    On en déduit que l’endomorphisme induit par f*-αId sur Im(Q(f*)) est nilpotent.
    De façon analogue, on peut écrire le polynôme caractéristique de g sous la forme

    χg(X)=(X-β)R(X) avec R(β)0

    et affirmer que le sous-espace vectoriel Im(R(g*)) est stable par f* et g* et que de plus, l’endomorphisme induit par g*-βId sur Im(R(g*)) est nilpotent.
    Considérons alors l’espace

    F=Im(Q(f*))Im(R(g*)).

    Cet espace vectoriel est stable par les endomorphismes f*-αId et g*-βId et ceux-ci y induisent des endomorphismes nilpotents.
    Pour conclure, il suffit maintenant de montrer que l’espace F est non nul car on peut alors appliquer pour conclure le résultat de la question précédente aux endomorphismes commutant et nilpotents induits par f*-αId et g*-βId sur F.
    Par la propriété Im(u*)=(Ker(u)), on obtient

    F=Im(Q(f*))Im(R(g*))=(Ker(Q(f))+Ker(R(g)))

    et donc

    F=Ker(Q(f))+Ker(R(g)).

    Rappelons que nous avons noté x un vecteur propre tel que

    f(x)=αx et g(x)=βx.

    Si par l’absurde, xF, on peut écrire

    x=x1+x2 avec x1Ker(Q(f))etx2Ker(R(g)).

    On a alors

    Q(f)(x)=Q(f)(x1)+Q(f)(x2)

    avec

    Q(f)(x)=Q(α)x et Q(f)(x1)=0E

    et ainsi

    Q(α)(x)=Q(f)(x2).

    On a encore en appliquant l’endomorphisme R(g) à cette relation

    Q(α)R(β)x=R(g)(Q(f))(x2)=Q(f)(R(g))(x2)=0E

    car R(g) et Q(f) commutent.
    Or Q(α),R(β)0 et x0E. C’est absurde.
    On peut donc conclure que xF donc FE puis F{0E}.

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Édité le 04-06-2025

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