[<] Matrices commutant avec leur transposée [>] Matrices symétriques positives

 
Exercice 1  8  Correction  

Soient f(E) et u=f*f. Montrer que u𝒮+(E).

Solution

D’une part,

u*=(f*f)*=f*f=u

donc u𝒮(E).

D’autre part, pour xE

(u(x)x)=(f*f(x)x)=(f(x)f(x))=f(x)20

Ainsi, u est un endomorphisme autoadjoint positif.

 
Exercice 2  365   Correction  

Soit f un endomorphisme d’un espace vectoriel euclidien E.

  • (a)

    Montrer que u=f*f est diagonalisable et que ses valeurs propres sont positives ou nulles.

  • (b)

    Établir Ker(u)=Ker(f) puis Im(u)=(Ker(f)).

Solution

  • (a)

    u*=u donc u est autoadjoint et par conséquent diagonalisable (dans une base orthonormée).

    Si λ est valeur propre de u et x vecteur propre associé

    λ.x2=(u(x)x)=f(x)2

    donc λ0.

  • (b)

    On a Ker(f)Ker(u) de manière immédiate.

    Soit xKer(u). On a (u(x)x)=0 ce qui donne f(x)=0E donc xKer(f).

    Ainsi, Ker(u)=Ker(f).

    Soit yIm(u), on peut écrire y=u(x) avec xE et alors

    aKer(f),(ya)=(f(x)f(a))=0

    donc Im(u)Ker(f). Enfin,

    dimIm(u)=dimE-dimKer(u)=dimE-dimKer(f)=dimKer(f)

    et l’on peut conclure par inclusion et égalité des dimensions que Im(u)=Ker(f).

 
Exercice 3  5567  Correction  

Soit u est un endomorphisme autoadjoint d’un espace euclidien E. Retrouver le résultat du cours

xE,(u(x)x)0Sp(u)+.

Solution

() Supposons (u(x)x)0 pour tout xE.

Soient λ une valeur propre de u et x un vecteur propre associé. On a u(x)=λ.x avec x0E. L’inégalité (u(x)x)0 donne alors λx20 et donc λ0 car x2>0.

() Supposons Sp(u)+. Puisque l’endomorphisme u est autoadjoint, il est diagonalisable en base orthonormée. Il existe e=(e1,,en) base orthonormée de E formée de vecteurs propres de u. On note λi la valeur propre associée au vecteur propre ei, on sait λi0. Pour xE, on introduit x1,,xn les coordonnées de x dans e et l’on a

x=i=1nxi.eietu(x)=i=1nxi.u(ei)=i=1nλixi.ei

donc

(u(x)x)=i=1nλixi20.
 
Exercice 4  9   Correction  

Soit u un endomorphisme autoadjoint à valeurs propres positives d’un espace vectoriel euclidien E.

  • (a)

    Montrer qu’il existe un endomorphisme v autoadjoint à valeurs propres positives tel que u=v2.

  • (b)

    Établir l’unicité de v en étudiant l’endomorphisme induit par v sur les sous-espaces propres de u.

Solution

  • (a)

    u est diagonalisable de valeurs propres λ1,,λr positives. E est la somme directe orthogonale des sous-espaces propres Eλ1,,Eλr, notons p1,,pr les projecteurs orthogonaux associés à cette décomposition.
    On a u=λ1p1++λrpr et en posant v=λ1p1++λrpr, on a v2=u avec v endomorphisme autoadjoint à valeurs propres positives. On peut aussi proposer une résolution matricielle via représentation dans une base orthonormée

  • (b)

    Soit v solution. Pour tout λSp(u), F=Eλ(u) est stable par v car u et v commutent. vF𝒮+(F) et vF2=λIdF donc via diagonalisation de vF, on obtient vF=λIdF. Ceci détermine v de manière unique sur chaque sous-espace propre de u et puisque ceux-ci sont en somme directe égale à E, on peut conclure à l’unicité de v.

 
Exercice 5  3692     CCINP (MP)Correction  

Soit u un endomorphisme autoadjoint d’un espace euclidien E de dimension n1.

Soit p* un entier impair.

  • (a)

    Montrer qu’il existe un endomorphisme autoadjoint v de E tel que vp=u.

  • (b)

    Justifier que cet endomorphisme est unique.

On suppose désormais que l’entier p* est pair.

  • (c)

    Donner une condition nécessaire et suffisante pour qu’il existe un endomorphisme autoadjoint v de E tel que vp=u.

  • (d)

    Lorsqu’il existe, l’endomorphisme v solution est-il unique?

Solution

  • (a)

    L’endomorphisme u est autoadajoint donc diagonalisable en base orthonormée. Soit une telle base et

    D=Mat(u)=(λ1(0)(0)λn).

    Considérons alors v l’endomorphisme de E déterminé par

    Mat(v)=(λ1p(0)(0)λnp).

    L’endomorphisme v est autoadajoint car représenté par une matrice symétrique en base orthonormée et l’endomorphisme v vérifie, par construction, vp=u: il est solution.

  • (b)

    Soit v un endomorphisme autoadajoint solution. L’endomorphisme v commute avec u car vu=vp+1=uv. Les sous-espaces propres de u sont alors stables par v. Soit Eλ(u) un tel sous-espace propre. L’endomorphisme induit par v sur ce sous-espace propre est diagonalisable car c’est un endomorphisme induit par un endomorphisme diagonalisable. Considérons une base λ de diagonalisation de cet endomorphisme induit. La matrice de l’endomorphisme induit par v dans cette base λ est diagonale et sa puissance p-ième est égale à λId car vp=u. On en déduit que l’endomorphisme induit par v sur l’espace Eλ(u) n’est autre que λpId. Cela détermine entièrement v sur chaque sous-espace propre de u. Or ces derniers forment une décomposition en somme directe de E, l’endomorphisme v est donc entièrement déterminé.

  • (c)

    Si v est un endomorphisme autoadajoint, il est diagonalisable et les valeurs propres de vp sont les λp avec λ valeur propre de v. En particulier, les valeurs propres de vp sont toutes positives car p est un entier pair. Par conséquent, s’il existe v autoadjoint vérifiant v2p=u, les valeurs propres sont toutes positives. Inversement, si les valeurs propres de u sont positives, on peut adapter la résolution de la première question et établir qu’il existe un endomorphisme autoadjoint v solution de l’équation vp=u. Si p est pair et que u possède une valeur propre négative, l’endomorphisme v n’existe pas.

  • (d)

    Si p est pair et u positif alors on peut à nouveau établir l’existence mais l’unicité n’est plus vraie car on peut changer les signes des valeurs propres de v tout en conservant la propriété vp=u.

 
Exercice 6  2753      MINES (MP)Correction  

Soient E un espace euclidien et u(E) symétrique à valeurs propres strictement positives.
Montrer que, pour tout xE,

x4u(x),xu-1(x),x.

Donner une condition nécessaire et suffisante pour qu’il y ait égalité.

Solution

Puisque les valeurs propres de u sont strictement positives, on montre par orthodiagonalisation

xE{0E},u(x),x>0.

Soit xE.
Si x=0E, l’inégalité demandée est évidente et c’est même une égalité.
Si x0E, considérons λ. On a

u(x+λu-1(x)),x+λu-1(x)0

donc en développant

λ2x,u-1(x)+2λx,x+u(x),x0.

Or x,u-1(x)=u(u-1(x)),u-1(x)>0, par suite, le discriminant

Δ=4x4-4u(x),xu-1(x),x

est négatif ou nul car sinon le trinôme en λ précédent posséderait deux racines et ne serait donc pas de signe constant.
On en déduit l’inégalité proposée.
De plus, il y a égalité si, et seulement si, il existe λ vérifiant x+λu-1(x)=0E c’est-à-dire si, et seulement si, x est vecteur propre de u.

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Édité le 29-08-2023

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