[<] Adjoint [>] Matrices commutant avec leur transposée

 
Exercice 1  3661   Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace euclidien E. On suppose u*u=uu*.

  • (a)

    Montrer que les endomorphismes u et u* ont les mêmes sous-espaces propres.

  • (b)

    Montrer que les sous-espaces propres de u sont deux à deux orthogonaux.

Solution

  • (a)

    Soient λ et F=Eλ(u)=Ker(u-λIdE).

    Puisque u et u* commutent, l’espace F est stable par u*.

    Considérons alors les endomorphismes v et w restrictions de u et u* à l’espace F. Puisque

    x,yE,(u(x)y)=(xu*(y))

    on a en particulier

    x,yF,(v(x)y)=(xw(y))

    et donc w=v*. Or v=λ.IdF donc w*=(λ.IdF)*=λ.IdF. Ainsi, Eλ(u)Eλ(u*). Un raisonnement symétrique donne l’autre inclusion ce qui assure l’égalité.

  • (b)

    Soient λ,μ deux valeurs propres distinctes de u.

    Soient xEλ(u) et yEμ(u)=Eμ(u*). D’une part,

    (u(x)y)=λ(xy).

    D’autre part;

    (u(x)y)=(xu*(y))=μ(xy).

    Puisque λμ, on obtient (xy)=0.

    Les espaces Eλ(u) et Eμ(u) sont donc orthogonaux.

 
Exercice 2  3400   Correction  

Soit u un endomorphisme diagonalisable d’un espace euclidien E.
On suppose que les endomorphismes u et u* commutent. Montrer que l’endomorphisme u est autoadjoint.

Solution

Notons Eλ les sous-espaces propres de l’endomorphisme u. Puisqu’il est diagonalisable, on peut écrire

E=λSp(u)Eλ.

Nous allons montrer que les espaces de cette décomposition sont deux à deux orthogonaux.
Soit λ une valeur propre de u. L’espace

Fλ=μSp(u)-{λ}Eμ

est un supplémentaire de Eλ. Puisque, les endomorphismes u et u* commutent, chaque espace propre Eμ est stable u* et donc Fλ est stable par u*. On en déduit que Fλ est stable par u. Puisque l’endomorphisme induit par u sur Fλ est diagonalisable, il existe une base de Fλ formé de vecteurs propres de u. Or aucun de ces vecteurs propres ne peut être élément de Fλ. On en déduit l’inclusion FλEλ puis l’égalité par un argument de dimensions.
Ainsi, les sous-espaces propres de u sont deux à deux orthogonaux. En introduisant une base orthonormée de chaque sous-espace propre, on forme alors une base orthonormée de E diagonalisant u. L’endomorphisme u est donc autoadjoint car représenté par une matrice symétrique en base orthonormée.

 
Exercice 3  5959   Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace euclidien E. Montrer

u*u=uu*xE,u*(x)=u(x).

Solution

() Supposons u*u=uu*. Pour tout xE, on obtient par propriété d’adjonction

u(x)2 =u(x),u(x)=u*u(x),x
=uu*(x),x=u*(x),u*(x)=u*(x)2.

Ainsi, u(x)=u*(x).

() Supposons u(x)=u*(x) pour tout xE. Soient x,yE. On a par développement

u(x+y)2 =u(x)2+2u(x),u(y)+u(y)2
u*(x+y)2 =u*(x)2+2u*(x),u*(y)+u*(y)2.

On en déduit

u(x),u(y)=u*(x),u*(y).

Par adjonction, on a encore

u*u(x),y=uu*(x),y

ce qui se réorganise en

u*u(x)-uu*(x),y=0.

Le vecteur u*u(x)-uu*(x) est orthogonal à tout vecteur y de E, c’est le vecteur nul. Cela vaut pour tout xE et donc u*u=uu*.

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Édité le 18-06-2024

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