[<] Nilpotence

 
Exercice 1  5637  Correction  

Quels sont les sous-espaces caractéristiques d’un endomorphisme diagonalisable?

Solution

Soit u un endomorphisme diagonalisable d’un espace vectoriel E.

Pour λSp(u), notons Eλ(u) et Fλ(u) les sous-espaces propres et caractéristiques de l’endomorphisme u associés à la valeur propre λ. On sait Eλ(u)Fλ(u). Aussi, les espaces Fλ(u) sont en somme directe et, par l’hypothèse de diagonalisabilité

E=λSp(u)Eλ(u)λSp(u)Fλ(u)E.

On en déduit

dimE=λSp(u)dimEλ(u)λSp(u)dimFλ(u)dimE

puis

λSp(u),dimEλ(u)=dimFλ(u).

Par inclusion et égalité des dimensions, il vient

λSp(u),Fλ(u)=Eλ(u).
 
Exercice 2  5641   Correction  

Soit λ une valeur propre d’un endomorphisme u d’un espace vectoriel E de dimension finie.

  • (a)

    On suppose qu’il existe p tel que Ker(up)=Ker(up+1). Montrer que pour tout k

    Ker(up+k)=Ker(up+k+1).

On note β la multiplicité de λ en tant que racine du polynôme minimal πu.

  • (b)

    Pour k, montrer

    Ker((u-λ.IdE)k)=Ker((u-λ.IdE)k+1)kβ.
  • (c)

    En déduire que le sous-espace caractéristique de u associé à la valeur propre λ est

    Fλ(u)=Ker((u-λ.IdE)β).

Solution

  • (a)

    Soit k. Pour xE,

    xKer(up+k) up(uk(x))=0E
    uk(x)Ker(up)
    uk(x)Ker(up+1)
    up+1(uk(x))=0E
    xKer(up+k).

    Ainsi, Ker(up+k)=Ker(up+k+1).

  • (b)

    On écrit πu=(X-λ)βQ(X) avec Q(λ)0.

    Par croissance des noyaux itérés, on sait

    Ker((u-λ.IdE)β-1)Ker((u-λ.IdE)β)Ker((u-λ.IdE)β+1).

    Montrons que la première inclusion est stricte alors que la seconde est un égalité.

    Par l’absurde, supposons Ker((u-λ.IdE)β-1)=Ker((u-λ.IdE)β). Pour tout xE,

    πu(u)(x)=(u-λ.IdE)βQ(u)(x)=0E

    donc Q(u)(x)Ker((u-λ.IdE)β)=Ker((u-λ.IdE)β-1) ce qui entraîne

    (u-λ.IdE)β-1Q(u)(x)=0E.

    Le polynôme (X-λ)β-1Q est alors annulateur de u. C’est absurde car contredit la minimalité du polynôme πu.

    Poursuivons en montrant Ker((u-λ.IdE)β+1)Ker((u-λ.IdE)β).

    Soit xKer((u-λ.IdE)β+1). Puisque Q(λ)0, les polynômes X-λ et Q sont premiers entre eux. Il existe donc deux polynômes V,W𝕂[X] tels que V(X-λ)+WQ=1 et alors

    (X-λ)n=V(X-λ)n+1+W(X-λ)nQ=V(X-λ)n+1+Wπu.

    En évaluant en u puis en x,

    ((u-λ.IdE)β)(x)=(V(u)(u-λ.IdE)β+1)(x)+(W(u)πu(u))(x)=0E.

    Par double inclusion,

    Ker((u-λ.IdE)β)=Ker((u-λ.IdE)β+1).

    Enfin, par la propriété de la question précédente employée avec l’endomorphisme u-λ.IdE au lieu de u, on peut conclure

    Ker((u-λ.IdE)k)=Ker((u-λ.IdE)k+1)kβ.
  • (c)

    Par définition, le sous-espace caractéristique Fλ(u) est

    Fλ(u)=Ker((u-λ.IdE)α)

    avec α la multiplicité de λ en tant que racine du polynôme caractéristique χu. Or on sait que πu divise χu et donc βα. Le résultat de la question précédente donne alors

    Fλ(u)=Ker((u-λ.IdE)β).
 
Exercice 3  4325    

Soit u un endomorphisme d’un espace vectoriel complexe E de dimension finie n1. On note λ1,,λm les valeurs propres sans répétitions de u et α1,,αm leurs multiplicités respectives. Montrer que pour tout k1;m,

dimKer(u-λk.IdE)αk=αk.
 
Exercice 4  5747    Correction  

Soit λ une valeur propre de multiplicité α d’un endomorphisme u d’un espace vectoriel E de dimension finie.

Établir

dim(Ker(u-λ.IdE)α)=α.

Solution

Puisque α est la multiplicité de λ en tant que racine du polynôme caractéristique, on peut écrire χu=(X-λ)αQ avec Q𝕂[X] tel que Q(λ)0. Les polynômes (X-λ)α et Q sont premiers entre eux et, par application du théorème de Cayley-Hamilton et du lemme des noyaux,

E=Ker(χu(u))=Ker((u-λ.IdE)α)Ker(Q(u))=FG

avec F=Ker((u-λ.IdE)α) et G=Ker(Q(u)). Les espaces F et G sont stables par u car ce sont des noyaux de polynômes en u et que ces derniers commutent avec u. En introduisant une base adaptée à la supplémentarité précédente, la matrice représentative de u est de la forme

M=(A(0)(0)B)

avec A et B les matrices représentatives des endomorphismes uF et uG induits par u sur F et G. On a alors

χu=χM=χAχB=χuFχuG.

L’endomorphisme uF vérifie (uF-λ.IdF)α=((u-λ.IdE)α)F=0. L’endomorphisme uF-λ.IdF est donc nilpotent et l’on peut introduire une base de F dans laquelle la matrice de cet endomorphisme est triangulaire supérieure stricte. La matrice de uF dans cette base est alors

(λ(*)(0)λ)β(𝕂) avec β=dimF.

On en déduit

χuF=(X-λ)dimF.

L’endomorphisme uG induit par u sur G vérifie Q(uG)=(Q(u))G=0. Puisque λ n’est pas racine de Q annulateur de uG, λ n’est pas valeur p de uG et donc λ n’est pas racine de χuG.

On a donc

χu=(X-λ)dimFχuG avec χuG(λ)0.

Ainsi, dimF est exactement la multiplicité de λ en tant que racine de χM. Autrement dit, dimF=α.

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Édité le 29-08-2023

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