[<] Diagonalisabilité des endomorphismes scindés simples [>] Diagonalisabilité de matrices par blocs

 
Exercice 1  3425  Correction  

Soient

M=(0-100010000000010010000010)5()

et m(5) canoniquement associé à M.

  • (a)

    En procédant à un calcul par bloc, déterminer p* tel que Mp=I5.
    En déduire que M est diagonalisable dans 5().

  • (b)

    Déterminer un vecteur x5 tel que x,m(x),m2(x),m3(x) et m4(x) forme une base de 5.
    Quelle est la matrice de m dans cette base?

Solution

  • (a)

    Pour

    A=(0-110)etB=(001100010)

    on vérifie A4=I2 et B3=I3. On en déduit M12=I5.
    Puisque M annule le polynôme X12-1 scindé simple sur [X], la matrice M est diagonalisable dans 5().

  • (b)

    Posons x=(1,0,1,0,0), on a m(x)=(0,1,0,1,0), m2(x)=(-1,0,0,0,1), m3(x)=(0,-1,1,0,0) et m4(x)=(1,0,0,1,0). On vérifie aisément que la famille correspondante est une base de 5 en observant,par exemple, qu’elle est génératrice.

    Puisque m5(x)=(0,1,0,0,1), matrice de m dans cette nouvelle base est

    (0000110000010010010-100010).
 
Exercice 2  846  Correction  

Montrer qu’une matrice de permutation est diagonalisable.

Solution

Soient PMn(𝕂) une matrice de permutation et σ la permutation associée. Il existe q* tel que σq=Id et donc Pq=In. La matrice P annule alors Xq-1 qui est scindé à racines simples donc P est diagonalisable.

 
Exercice 3  2998    CCINP (MP)Correction  

Soit An() telle que An=In et (In,A,,An-1) est une famille libre.

  • (a)

    Justifier que A est diagonalisable.

  • (b)

    Montrer que la trace de A est nulle.

  • (c)

    Que vaut le déterminant de A?

Solution

  • (a)

    Le polynôme Xn-1 est annulateur de A donc le polynôme minimal ΠA le divise. Or la famille (In,A,,An-1) est libre et le polynôme minimal est donc de degré au moins égal à n. On en déduit ΠA=Xn-1. Ce polynôme est scindé sur à racines simples, la matrice A est diagonalisable.

  • (b)

    Le polynôme ΠA est de degré n et le polynôme caractéristique de A aussi car la matrice A est de taille n. On en déduit χA=ΠA. Or on sait

    χA=Xn-tr(A)Xn-1++(-1)ndet(A).

    On en déduit tr(A)=0.

  • (c)

    Par la formule ci-dessus, det(A)=(-1)n-1.

 
Exercice 4  479    ENSTIM (MP)

Soit A la matrice réelle donnée par

A=(1111).
  • (a)

    Déterminer un polynôme annulateur non trivial de la matrice A.

On étudie l’équation M2-M=A d’inconnue M2().

  • (b)

    Justifier que les solutions de cette équation sont diagonalisables et déterminer les valeurs propres possibles de celles-ci.

  • (c)

    Déterminer les matrices M solutions en s’aidant d’un polynôme annulateur.

 
Exercice 5  4318  

Soit Mn() vérifiant M2M=In.

Montrer que M est diagonalisable.

 
Exercice 6  3469  Correction  

Soit Mn() vérifiant M2+M=2In.

Montrer que la matrice M est diagonalisable.

Solution

On a

(M22In)2=(M)2=(M2)=2InM.

On en déduit que le polynôme suivant est annulateur de M:

X44X2+X+2

Or ce polynôme se factorise

X44X2+X+2=(X1)(X+2)(Xα)(Xβ)

avec

α=1+52etβ=152.

Puisque la matrice M annule un polynôme réel simplement scindé, elle est diagonalisable dans n().

 
Exercice 7  3645    CENTRALE (PSI)Correction  

Soit Mn() telle que

M2+M=In.
  • (a)

    Montrer

    M inversible si, et seulement si, 1Sp(M).
  • (b)

    Montrer que la matrice M est diagonalisable.

Solution

  • (a)

    Si M n’est pas inversible, il existe une colonne X non nulle telle que MX=0 et alors l’identité de l’énoncé donne MX=X donc 1Sp(M)=Sp(M).
    Inversement, si 1Sp(M) alors il existe une colonne X non nulle telle que MX=X et alors l’identité de l’énoncé donne MX=0 et donc M n’est pas inversible. Or det(M)=det(M) donc M n’est pas inversible non plus.

  • (b)

    La relation donnée entraîne

    (M)2=(In-M2)2=M4-2M2+In.

    Or

    (M)2=(M2)=In-M

    donc

    M4-2M2+In=In-M

    et donc la matrice M est annulé par le polynôme

    P(X)=X4-2X2+X=X(X-1)(X2+X-1).

    C’est un polynôme scindé à racines simples donc la matrice M est diagonalisable.

 
Exercice 8  2595    CCINP (PSI)Correction  

Soient (a1,,an)(+*)n et

N=(a1a1a1a2a2a2ananan).
  • (a)

    Calculer N2, la matrice N est-elle diagonalisable?

  • (b)

    Montrer que M=2N+In est inversible et exprimer M-1.

Solution

  • (a)

    On obtient N2=sN avec s=a1++an.

    Puisque s>0, N annule un polynôme scindé simple et est donc diagonalisable.

  • (b)

    -1/2 n’est pas valeur propre de N car n’est pas racine du polynôme annulateur X2-sX et donc M est inversible. En recherchant M-1 de la forme xM+yIn, on obtient

    M-1=In-22+sN.
 
Exercice 9  794   Correction  

Soient X,Yn,1(𝕂) non nuls.

À quelle condition la matrice XY est-elle diagonalisable?

Solution

Posons M=XY. On a M2=X(YX)Y. Or α=YX est un scalaire donc M2=αXY=αM.

Cas: α0. La matrice M annule le polynôme scindé simple X(X-α) et donc M est diagonalisable.

Cas: α=0. La matrice M annule le polynôme X2 et donc 0 est la seule valeur propre possible. Si M est diagonalisable alors M est semblable à la matrice nulle et donc M=On. Cela est exclu car on suppose les colonnes X et Y non nulles.

Au final, M est diagonalisable si, et seulement si, α0.

Notons que α=tr(YX)=tr(XY)=tr(M) et que M est une matrice de rang 1. On peut montrer qu’une matrice de rang 1 est diagonalisable si, et seulement si, sa trace est non nulle.

 
Exercice 10  5635   Correction  

Soit Am() vérifiant An+1-(n+1)A=Im (avec n*).

Montrer que A est diagonalisable.

Solution

Le polynôme P=Xn+1-(n+1)X-1 est annulateur de A. Ce polynôme est assurément scindé sur . Vérifions que toutes ses racines sont simples.

Les racines multiples de P sont les racines communes à P et P. On ne peut pas déterminer les racines de P mais celles de P=(n+1)(Xn-1) sont les racines n-ième de l’unité. Si ω est une racine n-ième de l’unité alors

P(ω)=ωn+1-(n+1)ω-1=ω-(n+1)ω-1=-(nω+1).

Puisque ω est de module 1, l’équation nω+1=0 ne peut avoir une solution de module 1 que pour n=1. Dans ce cas, cette solution est ω=-1 mais celle-ci n’est pas racine 1-ième de l’unité. Au final, les racines de P ne sont pas racines de P. Le polynôme annulateur P est donc scindé à racines simples et, par conséquent, la matrice A est diagonalisable.

 
Exercice 11  2702     MINES (MP)Correction  

Soit (a1,,an)n. La matrice (aiaj)1i,jn est-elle diagonalisable?

Solution

En posant M=(aiaj)1i,jn, on vérifie M2=λM avec λ=k=1nak2.

Cas: λ0. La matrice M annule un polynôme scindé simple, elle est donc diagonalisable.

Cas: λ=0. On a M2=On et donc M est diagonalisable si, et seulement si, M=On ce qui revient à (a1,,an)=0.

Notons que la matrice M est symétrique mais pas nécessairement réelle, le théorème spectral ne s’applique pas. Notons aussi que la matrice M est de rang 1 et qu’il est classique d’établir que les matrices de rang 1 sont diagonalisables si, et seulement si, de trace non nulle.

 
Exercice 12  3056     CCINP (MP)Correction  

Soient λ,μ*, λμ et A,B,Mn() telles que

{In=A+BM=λA+μBM2=λ2A+μ2B.
  • (a)

    Montrer que M est inversible et exprimer M-1.

    On pourra calculer M2-(λ+μ)M+λμIn.

  • (b)

    Montrer que A et B sont des projecteurs.

  • (c)

    La matrice M est-elle diagonalisable? Préciser ses valeurs propres.

Solution

  • (a)

    Par le biais des relations proposées,

    M2-(λ+μ)M+λμIn =λ2A+μ2B-(λ+μ)(λA+μB)+λμ(A+B)
    =(λ2-λ2-λμ+λμ)A+(μ2-λμ-μ2+λμ)B=On.

    On en déduit

    M2-(λ+μ)M=-λμIn

    puis

    M((λ+μ)In-M)=λμIn

    et enfin

    M(λ+μλμIn-1λμM)=In.

    Par le théorème d’inversibilité des matrices, on peut affirmer que M est inversible et

    M-1=λ+μλμIn-1λμM.
  • (b)

    On observe

    M-μIn=(λ-μ)AetM-λIn=(μ-λ)B.

    Or

    (M-μIn)(M-λIn)=M2-(λ+μ)M+λμIn=On

    donc (λ-μ)2AB=On puis AB=On car λμ.

    Puisque A=A×In=A2+AB=A2, A est un projecteur.
    Il en est de même pour B.

  • (c)

    M annule le polynôme scindé simple

    X2-(λ+μ)X+λμ=(X-λ)(X-μ).

    La matrice M est donc diagonalisable et Sp(M){λ,μ}.
    Il se peut que cette inclusion soit stricte, c’est le cas si M=λIn avec A=In et B=On.

    En tout cas, le spectre n’est pas vide car M est diagonalisable.

 
Exercice 13  708     MINES (PC)Correction  

Soit (A,B,C)n()3 tel que

C=A+B,C2=2A+3BetC3=5A+6B.

Les matrices A et B sont-elles diagonalisables?

Solution

On remarque

C3-C2=3A+3B=3C.

La matrice C annule donc le polynôme

X3-X2-3X.

On vérifie aisément que ce polynôme est scindé à racines simples et l’on peut donc affirmer que C est diagonalisable. Or

A=C3-2C2etB=C+2C2-C3

donc A et B sont diagonalisables.

 
Exercice 14  3374   Correction  

Soient A,B,Cn() vérifiant

AB-BA=C.

On suppose en outre que C commute avec les matrices A et B.

  • (a)

    On suppose que A et diagonalisable. Montrer que la matrice C est nulle.

  • (b)

    On suppose que la matrice C est diagonalisable. Montrer à nouveau que la matrice C est nulle.

Solution

  • (a)

    Par récurrence, on obtient

    k*,AkB-BAk=kAk-1C.

    On en déduit

    P𝕂[X],P(A)B-BP(A)=P(A)C.

    Si la matrice A est diagonalisable, elle annule un polynôme scindé à racine simple P et donc

    P(A)C=0.

    Puisque les racines de P sont simples, les valeurs propres de A ne sont pas racines de P et une diagonalisation de A permet d’affirmer

    det(P(A))0.

    Puisque la matrice P(A) est inversible, l’identité P(A)C=0 donne C=0.

  • (b)

    Supposons C diagonalisable.

    Notons a,b,c les endomorphismes de n canoniquement associés aux matrices A,B,C. Soit λ une valeur propre de C. Le sous-espace propre Eλ(c) est stable par les endomorphismes a et b car la matrice C commute avec A et B. Notons aλ et bλ les endomorphismes induits associés. On a

    aλbλ-bλaλ=λIdEλ(c).

    En considérant la trace, on obtient

    λdimEλ(c)=0.

    On en déduit que seule 0 est valeur propre de C et donc la matrice diagonalisable C est nulle.

 
Exercice 15  5374     NAVALE (MP)Correction  

Soit AGLn(). Montrer

A est diagonalisable A-A-1 est diagonalisable.

Solution

Posons B=A-A-1.

() C’est immédiat, une matrice PGLn() diagonalisant A diagonalise aussi B.

() Supposons B diagonalisable. Le polynôme minimal de B s’écrit

Q=λSp(B)(X-λ).

L’égalité Q(B)=On se relit alors

λSp(B)(A-A-1-λIn)=On.

En multipliant par Ap avec p=Card(Sp(B)), on obtient

λSp(B)(A2-λA-In)=On.

Cela détermine un polynôme annulateur de A qui est

P=λSp(B)(X2-λX-1).

Celui-ci est scindé car les facteurs X2-λX-1 le sont tous puisque Δ=λ2+4>0. Celui-ci est à racines simples car les facteurs X2-λX-1 n’ont pas de racines en commun. En effet, par différence d’équations,

{x2-λx-1=0x2-μx-1=0 {x0(μ-λ)x=0
λ=μ.

On en déduit que la matrice A est diagonalisable.

 
Exercice 16  5867    Correction  

On appelle classe de similitude d’une matrice An() l’ensemble des matrices semblables à A.

  • (a)

    On suppose que An() est diagonalisable.

    Montrer que Bn() est semblable à A si, et seulement si,

    χA=χBetπA(B)=On.
  • (b)

    En déduire que la classe de similitude d’une matrice diagonalisable est une partie fermée.

Inversement, on suppose que la classe de similitude d’une matrice An() est une partie fermée.

  • (c)

    Montrer que cette classe de similitude contient au moins une matrice triangulaire supérieure T.

  • (d)

    Pour k*. On introduit la matrice diagonale Dk=diag(k,k2,,kn). Calculer DkTDk-1.

  • (e)

    Établir que A est diagonalisable.

Solution

  • (a)

    Si B est semblable à A alors A et B ont le même polynôme caractéristique et le même polynôme minimal. On a donc χA=χB et aussi πA(B)=πB(B)=On.

    Inversement, si πA(B)=On alors B est diagonalisable. En effet, πA est simplement scindé puisqu’on suppose A est diagonalisable. Si de plus χA=χB alors A et B ont les mêmes valeurs propres comptées avec multiplicité. Les matrices A et B sont donc diagonalisables semblables à une même matrice diagonale, elles sont semblables entre elles.

  • (b)

    L’application χ:MχM de n() vers n[X] est continue. En effet, les coefficients de χM sont des polynômes en les coefficients de M. On en déduit que l’ensemble χ-1({χA}) est une partie fermée en tant qu’image réciproque d’une partie fermée par une application continue. Aussi, l’application πA:MπA(M) de n() vers lui-même est continue par opérations sur les fonctions continues. On en déduit que l’ensemble πA-1({On}) est fermée. Par intersection, la classe de similitude de A qui peut se décrire comme χ-1({χA})πA-1({On}) est fermée.

  • (c)

    La matrice An() est assurément trigonalisable (son polynôme caractéristique est nécessairement scindé sur ). Il existe donc au moins une matrice triangulaire supérieure dans sa classe de similitude.

  • (d)

    En notant ti,j le coefficient général de T, le coefficient général de Dk-1TDk est kiti,jk-j=ti,jki-j.

  • (e)

    Pour i<j,

    ti,jki-jk+0.

    Pour i=j,

    ti,jki-j=ti,ik+ti,i.

    Pour i>j,

    ti,jki-j=0k+0.

    On a donc Dk-1TDkk+D=diag(t1,1,,tn,n). Or les matrices Dk-1TDk sont semblables à T donc à A. La suite (Dk-1TDk)k* apparaît comme une suite convergente d’éléments du fermé qu’est la classe de similitude de A, sa limite D est donc aussi élément de cette classe de similitude. Ainsi, il existe une matrice diagonale dans la classe de similitude de A: la matrice A est diagonalisable.

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Édité le 23-02-2024

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