[>] Dérivée selon un vecteur

 
Exercice 1  5478  Correction  

Soient f:n()n() définie par f(M)=M2.

Justifier que f est différentiable et calculer sa différentielle en An().

Solution

Soit An().

Méthode: On exprime un développement limité à l’ordre 1 de f en A.

Pour Hn(),

f(A+H)=(A+H)2=A2+AH+HA+H2. (1)

D’une part, la partie linéaire de cette écriture correspond au terme AH+HA.

D’autre part, le terme H2 peut se comprendre comme un o(H). En effet, en introduisant une norme sous-multiplicative, on a

H2H2=H0H

La relation (1) se comprend donc

f(A+H)=HOnf(A)+(H)+o(H)

avec :HAH+HA application linéaire et ε fonction de limite nulle en On. La fonction f est donc différentiable en A de différentielle:

df(A):{n()n()HAH+HA.
 
Exercice 2  5712  Correction  

Soient f:n() définie par f(M)=tr(M2).

Justifier que f est différentiable et calculer sa différentielle en tout An().

Solution

Soit An().

Méthode: On exprime un développement limité à l’ordre 1 de f en A.

Pour Hn(),

f(A+H)=tr((A+H)2)=tr(A2)+tr(AH)+tr(HA)+tr(H2). (1)

D’une part, la partie linéaire de cette écriture correspond au terme tr(AH)+tr(HA)=2tr(AH).

D’autre part, le terme tr(H2) peut se comprendre comme un terme Hε(H) avec ε de limite nulle en On. En effet, en introduisant =, on remarque

|tr|H2||nH2.

La relation (1) se comprend donc

f(A+H)=f(A)+(H)+Hε(H)

avec :H2tr(AH) application linéaire et ε fonction de limite nulle en On. La fonction f est donc différentiable en A de différentielle:

df(A):{n()H2tr(AH).
 
Exercice 3  31  

Soit f:n()n() l’application définie par f(M)=M3.

Justifier que f est différentiable et calculer sa différentielle en tout Mn().

 
Exercice 4  35  Correction  

Montrer que l’application

P01P(t)2dt

définie sur E=n[X] est différentiable et exprimer sa différentielle.

Solution

Notons f:n[X] l’application étudiée:

f(P)=01P(t)2dt.

Soit Pn[X]. Pour Hn[X],

f(P+H)=f(P)+201P(t)H(t)dt+01H(t)2dt.

Posons

(H)=201P(t)H(t)dt

Cela définit une forme linéaire sur E.

Munissons E de la norme =,[0;1]. On observe

|01H(t)2dt|H2=o(H).

Ainsi, la relation précédente donne

f(P+H)=H0f(P)+(H)+o(H)

avec application linéaire.

Cela assure que f est différentiable en P et

df(P)=:H201P(t)H(t)dt.
 
Exercice 5  2904     MINES (MP)Correction  

Soient p et fp la fonction définie sur 2{(0,0)} par

fp(x,y)=(x+y)psin(1x2+y2).
  • (a)

    Donner une condition nécessaire et suffisante pour que fp se prolonge par continuité en (0,0).

  • (b)

    On suppose que la condition précédente est remplie. Donner une condition nécessaire et suffisante pour que le prolongement obtenu soit différentiable en (0,0).

Solution

  • (a)

    En polaires, x=rcos(θ), y=rsin(θ),

    fp(x,y)=(cos(θ)+sin(θ))prpsin(1r).

    Cas: p1.

    |fp(x,y)|2prp(x,y)(0,0)0

    et l’on peut prolonger f par continuité en (0,0).

    Cas: p=0.

    f0(x,y)=sin(1x2+y2)

    n’admet pas de limite finie en (0,0) car le sinus n’admet pas de limite finie en +.

  • (b)

    On suppose p*.

    Cas: p=2.

    f2(x,y)=(x+y)2sin(1x2+y2)=O((x,y)2)

    ce qui s’apparente à un développement limité à l’ordre 1 en (0,0).

    La fonction f2 est donc différentiable en (0,0) de différentielle nulle.

    Cas: p>2.

    fp(x,y)=(x+y)p-2f2(x,y).

    La fonction fp est différentiable par produit de fonctions différentiables.

    Cas: p=1. Quand h0+,

    1h(f1(h,0)-f1(0,0))=sin(1h)

    n’admet pas de limite finie. Ainsi, f n’est pas dérivable en (0,0) selon le vecteur (1,0), elle ne peut donc y être différentiable.

 
Exercice 6  28   Correction  

Justifier que la fonction f:* définie par f(z)=1/z est différentiable et calculer sa différentielle en tout a*.

Solution

Soit a*.

Pour h avec a+h0, on peut écrire

f(a+h)-f(a)=-ha(a+h)=(h)+α(h)

avec :h-ha2 linéaire et

α(h)=-ha(a+h)+ha2=h2a2(a+h)=O(h2)=o(h).

La différentielle de f en a est donc

:h-ha2.
 
Exercice 7  4628   

Soit Δ:n() l’application définie par Δ(A)=det(A).

  • (a)

    Justifier que l’application Δ est différentiable.

On convient de noter ai,j (avec 1i,jn) les coefficients génériques d’une matrice A de n().

  • (b)

    En employant un développement selon une rangée, exprimer en fonction des cofacteurs de A, les dérivées partielles

    Δai,j(A).
  • (c)

    En déduire la différentielle de l’application Δ.

 
Exercice 8  32   Correction  

On étudie l’application déterminant det:n().

  • (a)

    Justifier que l’application det est différentiable.

  • (b)

    Calculer la différentielle de det en In puis en toute matrice M inversible.

  • (c)

    En introduisant la comatrice de M, exprimer la différentielle de l’application det en tout Mn().

Solution

  • (a)

    L’application det est différentiable (et même de classe 𝒞) car polynomiale en vertu de l’expression générale définissant le déterminant

    det(M)=σSnε(σ)i=1naσ(i),i.
  • (b)

    Pour Hn(), le développement limité à l’ordre 1 de det s’exprime

    det(In+H)=1+φ(H)+Hε(H)

    avec φ=d(det)(In) et ε(H)H00.

    Pour H=tEi,j, on obtient par calcul d’un déterminant diagonal (cas i=j) ou triangulaire (cas ij)

    det(In+tEi,j)=1+tδi,j=t01+tφ(Ei,j)+o(t)

    donc φ(Ei,j)=δi,j. On en déduit φ=tr.

    Pour M inversible,

    det(M+H)=det(M)det(In+M1H)=det(M)+det(M)tr(M1H)+Hε(H)

    donc

    d(det)(M):Hdet(M)tr(M1H).
  • (c)

    En M inversible,

    d(det)(M):Hdet(M)tr(M1H)=tr(Com(M)×H).

    Les applications Md(det)(M) (car en fait det est de classe 𝒞1) et Mtr(Com(M)×) sont continues et co$̈\mathrm{i}$ncident sur la partie dense GLn(), elles sont donc égales sur n().

 
Exercice 9  34   

On étudie l’application f:MM-1 définie sur l’ouvert GLn().

  • (a)

    En exploitant l’identité (In+H)(In-H)=In-H2, établir que l’application f est différentiable en In.

  • (b)

    En déduire que f est différentiable en toute matrice MGLn() et exprimer sa différentielle.

 
Exercice 10  29   Correction  

Soient E et F deux -espaces vectoriels de dimension finies et φ:E×EF une application bilinéaire.
Établir que φ est différentiable et calculer sa différentielle dφ.

Solution

On a

φ(a+h,b+k)=φ(a,b)+φ(h,b)+φ(a,k)+φ(h,k)=φ(a,b)+ψ(h,k)+o((h,k))

avec ψ:(h,k)φ(h,b)+φ(a,k) linéaire et φ(h,k)=o((h,k)) car |φ(h,k)|Mhk.
Par suite, φ est différentiable en (a,b) et dφ(a,b)=ψ.

 
Exercice 11  37   

Soient E un espace euclidien dont le produit scalaire est noté () et u un endomorphisme autoadjoint de E.

  • (a)

    On considère l’application f:E définie par f(x)=(u(x)x).

    Montrer que f est différentiable et calculer sa différentielle en tout point a de E.

  • (b)

    On considère l’application F:E{0E} définie par

    F(x)=(u(x)x)(xx).

    Montrer que F est différentiable et que sa différentielle vérifie, pour tout aE{0E},

    dF(a)=0a est vecteur propre de u.
  • (c)

    Montrer que F est bornée et atteint un maximum en un vecteur x0 de la sphère unité. Que dire de x0?

 
Exercice 12  36   Correction  

Soit f:EF une différentiable en 0E vérifiant f(λx)=λf(x) pour tout λ et tout xE.

Montrer que l’application f est linéaire.

Solution

Remarquons

f(0)=f(0.0)=0.f(0)=0

et notons =df(0).

D’une part,

f(λx)=f(0)+(λx)+o(λx)

D’autre part,

f(λx)=λf(x).

On en déduit

λ(x)+o(λx)=λf(x).

En simplifiant par λ et en faisant tendre λ vers 0+, on obtient f(x)=(x).

Ainsi, l’application f est linéaire (égale à sa différentielle en 0).

 
Exercice 13  3502     CENTRALE (MP)Correction  

Soient E=𝒞(n,), E* le dual de E et

𝒟={dE*|(f,g)E2,d(fg)=f(0)d(g)+g(0)d(f)}.
  • (a)

    Montrer que 𝒟 est un sous-espace vectoriel de E*.

  • (b)

    Montrer que 𝒟 est non réduit à {0}.

  • (c)

    Soit d𝒟 et h une fonction constante. Que vaut d(h)?

  • (d)

    Soit fE. Montrer

    xn,f(x)=f(0)+i=1nxi01fxi(tx)dt.

    Vérifier que l’application x01fxi(tx)dt est dans E.

  • (e)

    Soit d𝒟. Établir l’existence de (a1,,an)n tel que

    fE,d(f)=i=1naifxi(0).
  • (f)

    Déterminer la dimension de 𝒟.

Solution

  • (a)

    immédiat.

  • (b)

    L’application dh:fdhf(0) fait l’affaire pour n’importe quel hn non nul.

  • (c)

    Si h est constante égale à λ alors pour toute fonction fE on a par linéarité

    d(fh)=λd(f)

    et par définition des éléments de 𝒟,

    d(fh)=f(0)d(h)+λd(f).

    En employant une fonction f ne s’annulant pas en 0, on peut affirmer d(h)=0.

  • (d)

    Soit xn, puisque la fonction φ:t[0;1]f(tx) est de classe 𝒞1, on a

    φ(1)=φ(0)+01φ(t)dt

    ce qui donne

    f(x)=f(0)+01i=1nxifxi(tx)dt.

    Soit K un compact de n.
    Toutes les dérivées partielles en x de (x,t)fxi(tx) sont continues sur K×[0;1] donc bornées.
    Par domination sur tout compact, on peut affirmer que la fonction fi:x01fxi(tx)dt est de classe 𝒞.

  • (e)

    Notons pi:xxi.
    Par linéarité de d, on a

    d(f)=i=1nd(pifi)=i=1nd(pi)fi(0)

    car d(f(0))=0 et pi(0)=0.
    En posant ai=d(pi) et sachant

    fi(0)=01fxi(0)dt=fxi(0)

    on obtient

    fE,d(f)=i=1naifxi(0).
  • (f)

    L’application qui à hn associe dh est donc une surjection de n sur 𝒟. Cette application est linéaire et aussi injective (prendre f:x(hx) pour vérifier dh=0h=0) c’est donc un isomorphisme et

    dim𝒟=n.
 
Exercice 14  4145      MINES (MP)

Soient n* et f:n()n l’application définie par

f(M)=(tr(M),tr(M2),,tr(Mn)).
  • (a)

    Montrer que f est différentiable et calculer sa différentielle en Mn().

  • (b)

    Comparer le rang de df(M) et le degré du polynôme minimal de M.

  • (c)

    Montrer que l’ensemble des matrices de n() dont le polynôme minimal est de degré n est une partie ouverte de n().

 [>] Dérivée selon un vecteur



Édité le 12-04-2024

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