[<] Méthode de variation des constantes [>] Wronskien

 
Exercice 1  5924  Correction  

Soient a,b:I deux fonctions continues. Établir que deux solutions linéairement indépendantes à l’équation (E):y′′+a(x)y+b(x)y=0 ne peuvent s’annuler simultanément.

Solution

L’équation (E) est une équation différentielle linéaire homogène d’ordre 2. L’ensemble de ses solutions est une plan vectoriel inclus dans l’espace des fonctions de classe 𝒞2 de I vers .

Soient φ et ψ deux solutions linéairement indépendantes de l’équation (E). Celles-ci constituent un système fondamental de solutions permettant d’exprimer la solution générale de (E) sous la forme

y(x)=λφ(x)+μψ(x) avec (λ,μ)2.

Par l’absurde, si φ et ψ s’annulent simultanément en un certain x0I alors toutes les solutions de (E) s’annulent aussi en x0. C’est absurde car le théorème de Cauchy assure, par exemple, l’existence d’une solution de (E) vérifiant les conditions initiales

{y(x0)=1y(x0)=0.
 
Exercice 2  5100  

On étudie l’équation différentielle

(E):y′′+q(x)y=0

q: est une fonction paire de classe 𝒞.

  • (a)

    Montrer que les solutions de (E) sont des fonctions de classe 𝒞.

  • (b)

    Soit y une solution de (E) sur .

    Montrer que la fonction z:xy(x) est aussi solution de (E) sur .

  • (c)

    Montrer que l’équation différentielle (E) possède une unique solution sur qui soit une fonction paire prenant la valeur 1 en 0.

 
Exercice 3  5923  Correction  

Soit q: une fonction continue et paire. Montrer qu’une solution φ de l’équation (E):y′′+q(x)y=0 est impaire si, et seulement si, φ(0)=0.

Solution

Soit φ une solution de (E) sur . On vérifie sans peine que ψ:x-φ(-x) est aussi solution de (E) sur . Par le théorème de Cauchy, deux solutions d’une même équation différentielle sont égales si, et seulement si, elles et leurs dérivées prennent les mêmes valeurs respectives en un certain point. On a donc

φ est impaire x,φ(-x)=-φ(x)
φ=ψ
φ(0)=ψ(0) et φ(0)=ψ(0)
φ(0)=0

car ψ(0)=-φ(0) tandis que ψ(0)=φ(0) assurément.

 
Exercice 4  5655   Correction  

Soit q: une fonction continue et paire. On étudie l’équation différentielle

(E):y′′+q(t)y=0.
  • (a)

    Justifier l’existence de deux solutions φ et ψ à l’équation (E) vérifiant

    {φ(0)=1φ(0)=0et{ψ(0)=0ψ(0)=1.
  • (b)

    Établir que si y est une solution de (E) sur alors ty(-t) est aussi une solution de (E) sur .

  • (c)

    En déduire que la fonction φ est paire tandis que ψ est impaire.

  • (d)

    Déterminer les solutions de (E) qui sont des fonctions paires (resp. impaires).

Solution

  • (a)

    (E) est une équation différentielle linéaire d’ordre 2 résolue en y′′: tout problème de Cauchy détermine une solution unique.

  • (b)

    Soit y une solution de (E) sur . On introduit la fonction z:ty(-t) définie sur . La fonction z est deux fois dérivable avec z(t)=-y(-t) et z′′(t)=y′′(-t) donc

    t,z′′(t)+q(t)z(t)=y′′(-t)+q(t)=q(-t)y(-t)=0.

    La fonction z est donc solution de (E) sur .

  • (c)

    La fonction tφ(-t) est solution du problème de Cauchy définissant φ. Par unicité de la solution à un problème de Cauchy, φ(-t)=φ(t) pour tout t. La fonction φ est donc paire. De même, on établit que ψ est impaire en considérant la fonction t-ψ(-t).

  • (d)

    Soit y une solution de (E). Puisque les fonctions φ et ψ sont linéairement indépendantes, elles forment un système fondamental de solutions de (E). La fonction y s’écrit donc y=λ.φ+μ.ψ avec λ,μ et l’on a

    t,y(-t)=λφ(-t)+μψ(-t)=λφ(t)-μψ(t).

    Par unicité des coordonnées dans une base, la fonction y est paire si, et seulement si, μ=-μ c’est-à-dire si, et seulement si, μ=0. Les solutions de (E) qui sont des fonctions paires sont donc les fonctions λ.φ avec λ. De la même manière, les solutions de (E) qui sont des fonctions impaires sont les fonctions μ.ψ avec μ.

 
Exercice 5  5922  Correction  

Soient a,b,c: continues et T-périodiques avec T>0. Montrer que toute solution φ de l’équation (E):y′′+a(x)y+b(x)y=c(x) est T-périodique si, et seulement si, φ(0)=φ(T) et φ(0)=φ(T).

Solution

Soit φ une solution de (E) sur . On vérifie sans peine que ψ:xφ(x+T) est aussi solution de (E) sur . Par le théorème de Cauchy, deux solutions d’une même équation différentielle sont égales si, et seulement si, elles et leurs dérivées prennent les mêmes valeurs respectives en un certain point. On a donc

φ est T-périodique x,φ(x+T)=φ(x)
φ=ψ
φ(0)=ψ(0) et φ(0)=ψ(0)
φ(0)=φ(T) et φ(0)=φ(T).
 
Exercice 6  1555  Correction  

Soit q:+ une fonction continue non nulle.

On se propose de montrer que les solutions sur de l’équation y′′+q(x)y=0 s’annulent.

Pour cela, on raisonne par l’absurde et l’on suppose que f est une solution ne s’annulant pas.

  • (a)

    Justifier que f est de signe constant.

Quitte à considérer -f au lieu de f, on peut supposer

x,f(x)>0.
  • (b)

    Étudier le signe de f′′.

  • (c)

    Soit a quelconque. Quelle est l’équation de la tangente à f en a?

  • (d)

    Montrer que le graphe de f est en dessous de sa tangente en a.

  • (e)

    En déduire que f(a)=0 et conclure.

Solution

  • (a)

    f est continue, si f n’est pas de signe constant alors f s’annule.

  • (b)

    On a

    x,f′′(x)=-q(x)f(x)0.
  • (c)

    L’équation est

    y=f(a)(x-a)+f(a).
  • (d)

    Considérons g: définie par g(x)=f(x)-(f(a)(x-a)+f(a)).
    g est dérivable et g(x)=f(x)-f(a). Or f est décroissante, on peut donc dresser le tableau de variation de g et puisque g(a)=0, constater

    x,g(x)0.
  • (e)

    Si f(a)0 alors f étant en dessous de sa tangente prend des valeurs négatives, c’est impossible.
    On en déduit que

    a,f(a)=0

    donc f est constante et f′′=0.
    Pour que f vérifie l’équation

    y′′+q(x)y=0

    (sachant q0) il est nécessaire que f soit constante égale à 0.
    C’est absurde.

 
Exercice 7  3499   

Soient p et q:[0;1] des fonctions continues. On étudie l’équation différentielle définie sur [0;1]

(E):y′′+p(t)y+q(t)y=0.

Montrer que si une solution de l’équation (E) possède une infinité de racines, celle-ci est la fonction identiquement nulle.

 
Exercice 8  5786     MINES (PSI)Correction  

On étudie l’équation différentielle

(E):y′′+a(t)y+b(t)y=0

a et b désignent des fonctions continues de vers .

  • (a)

    Pour deux solutions f et g de (E), calculer w=fg-fg.

  • (b)

    On suppose que a est impaire et b paire. Montrer que la fonction f solution de (E) avec les conditions initiales f(0)=1 et f(0)=0 est paire. Montrer de même que la fonction g solution de (E) avec g(0)=0 et g(0)=1 est impaire.

    Les fonctions f et g forment-elles une base de l’espace des solutions de (E)?

  • (c)

    On suppose qu’il existe une base de l’espace des solutions de (E) constituée d’une fonction paire et d’une fonction impaire. Montrer que a et impaire et b paire.

Solution

  • (a)

    Soient f et g deux solutions de (E) et w=fg-fg. La fonction w est dérivable avec

    w=fg′′-f′′g=-f(ag+bg)+(af+bf)g=-aw

    La fonction w est donc solution de l’équation différentielle linéaire d’ordre 1:

    y+a(t)y=0

    Après résolution, on obtient

    w(t)=w(0)eA(t)

    avec A la primitive de a qui s’annule en 0.

  • (b)

    Soit y une solution de (E) et z:ty(-t). La fonction z est deux fois dérivable avec

    z(t)=-y(-t)etz′′(t)=y′′(-t)

    de sorte que

    z′′(t)+a(t)z(t)+b(t)z(t)=y′′(-t)+a(-t)y(-t)+b(-t)y(-t)

    car a est impaire et b est paire.

    Puisque la fonction y a été choisie solution de l’équation (E) sur , cette équation est satisfaite en -t pour tout t et donc z est solution de (E) sur .

    Si l’on considère la fonction f solution au problème de Cauchy constitué par l’équation (E) et les conditions initiales f(0)=1 et f(0)=0, ce qui précède assure que la fonction tf(-t) est aussi solution de ce problème de Cauchy. Par unicité des solutions à un problème de Cauchy, il vient

    t,f(-t)=f(t)

    La fonction f est donc une fonction paire.

    On adapte le raisonnement précédent pour obtenir l’imparité de g en observant que g et t-g(-t) sont solutions d’un même problème de Cauchy.

    Les fonctions f et g ne sont pas identiquement nulle et de parité différentes, elles forment un système libre. Puisque l’espace de solutions de (E) est un plan vectoriel11 1 En effet, (E) est une équation différentielle linéaire d’ordre 2., la famille (f,g) est une base de l’espace des solutions de (E).

  • (c)

    Par l’hypothèse, on peut introduire (f,g) base de solutions de (E) avec f paire et g impaire. Considérons la fonction w=fg-fg. Par opérations, w est une fonction paire car f est impaire et g est paire. Par l’expression de w proposée en première question, il vient que la primitive A est une fonction paire et donc sa dérivée a est une fonction impaire.

    La fonction f est solution de l’équation (E) donc bf=-f′′+af est une fonction paire. Cela donne

    t,b(-t)f(t)=b(t)f(t)

    Aussi, bg est une fonction impaire et l’on en déduit

    t,b(-t)g(t)=b(t)g(t)

    Cependant, les fonctions f et g ne peuvent pas s’annuler simultanément. En effet, si par l’absurde les fonctions f et g s’annulent en un certain t0 alors toutes22 2 On peut aussi construire une absurdité en constatant la nullité du wronskien w. les combinaisons linéaires linéaires de f et g s’annulent en t0 et donc toutes les solutions de (E) s’annulent en t0. C’est absurde car il est possible de former un problème de Cauchy déterminant une solution de (E) prenant par exemple la valeur 1 en t0.

    Puisque les fonctions f et g ne s’annulent pas simultanément, on peut simplifier l’une ou l’autre des relations… pour affirmer

    t,b(-t)=b(t)

    La fonction b est donc paire.

 
Exercice 9  5654   Correction  

Soit q: une fonction continue et 2π-périodique. On étudie l’équation différentielle

(E):y′′+q(t)y=0
  • (a)

    Justifier l’existence de deux solutions linéairement indépendantes φ et ψ à l’équation (E).

  • (b)

    Montrer qu’il existe des constantes réelles a,b,c et d telles que, pour tout t,

    {φ(t+2π)=aφ(t)+bψ(t)ψ(t+2π)=cφ(t)+dψ(t)
  • (c)

    Montrer que l’équation (E) possède des solutions 2π périodiques non identiquement nulles si, et seulement si, 1 est valeur propre de la matrice

    M=(abcd)

Solution

  • (a)

    (E) est une équation différentielle linéaire homogène d’ordre 2, l’ensemble de ses solutions est un plan vectoriel inclus dans l’espace des fonctions de classe 𝒞2 définies sur : il existe donc deux solutions linéairement indépendantes φ et ψ.

  • (b)

    Soit y une solution de (E) sur . On introduit la fonction z:ty(t+2π) définie sur . La fonction z est deux fois dérivable avec

    t,z′′(t)+q(t)z(t)=y′′(t+2π)+q(t)=q(t+2π)y(t+2π)=0

    La fonction z est donc solution de (E) sur .

    Les fonctions φ et ψ constituent un système fondamental de solutions de E: toute solution de (E) est donc combinaison linéaire des fonctions φ et ψ. Cela vaut en particulier pour les fonctions tφ(t+2π) et tψ(t+2π).

  • (c)

    Soit f une solution de l’équation (E). On peut écrire f=λφ+μψ avec (λ,μ)2 et l’on a alors

    t,f(t+2π)=(λa+μc)φ(t)+(λb+μd)ψ(t)

    Par unicité des coordonnées dans une base,

    t,f(t+2π)=f(t) {λa+μc=λλb+μd=μ
    MX=X avec X=(λμ)

    On en déduit que l’équation (E) possède une solution 2π-périodique non identiquement nulle si, et seulement si, 1 valeur propre de la matrice M. Or on sait que M et M ont les mêmes valeurs propres car le même polynôme caractéristique. On peut alors conclure.

 
Exercice 10  3100     ENSTIM (MP)

On considère l’équation différentielle

(Eh):y′′-q(x)y=0

avec q: une fonction continue et positive.

  • (a)

    Soit y une solution de (Eh) sur . Étudier la convexité de y2.

    En déduire que si y(0)=y(1)=0 alors la fonction y est identiquement nulle sur .

  • (b)

    Soient y1 et y2 deux solutions de (Eh) telles que

    (y1(0),y1(0))=(0,1)et(y2(1),y2(1))=(0,1).

    Démontrer que les fonctions y1 et y2 constituent une base de l’espace des solutions de (Eh).

  • (c)

    Soit f: une fonction continue. Démontrer que l’équation différentielle

    (E):y′′-q(x)y=f(x)

    admet une unique solution11 1 Ce problème n’est pas un problème de Cauchy mais un problème de conditions aux limites: l’existence et l’unicité d’une solution n’est pas garantie! y vérifiant y(0)=y(1)=0.

 
Exercice 11  5770     X (PC)Correction  

Soit q:[0;+[ une fonction de classe 𝒞1 croissante et à valeurs strictement positives. Montrer que les solutions sur [0;+[ de l’équation différentielle y′′+q(x)y=0 sont bornées.

Solution

Soit f:[0;+[ une solution de l’équation y′′+q(x)y=0. En multipliant par f, on obtient

f′′f+qff=0

puis

ff=-1qf′′f.

Soit x[0;+[. En intégrant la relation précédente, il vient

0xf(t)f(t)dt=-0x1q(t)f′′(t)f(t)dt.

D’une part,

0xf(t)f(t)dt=[12(f(t))2]0x=12(f(x))2-12(f(0))2.

D’autre part, une intégration par parties donne

0x1q(t)f′′(t)f(t)dt=[121q(t)(f(t))2]0x+120xq(t)(q(t))2(f(t))2dt.

On obtient alors

(f(x))2 =(f(0))2-1q(x)(f(x))2+1q(0)(f(0))2-0xq(t)(q(t))2(f(t))2dt
(f(0))2+1q(0)(f(0))2

car q est positive.

La fonction f est donc bornée.

 
Exercice 12  5771     MINES (PSI)Correction  

(Lemme de Grönwall)

  • (a)

    Soient y:[0;+[ de classe 𝒞1, φ:[0;+[+ continue et c telle

    x[0;+[,y(x)c+0xφ(t)y(t)dt.

    Montrer que pour tout x[0;+[,

    y(x)cexp(0xφ(t)dt).
  • (b)

    Application : Soient q une fonction croissante et de classe 𝒞1 de + dans +* et f une solution de l’équation f′′+qf=0. Montrer que f est bornée.

Solution

  • (a)

    Introduisons z:[0;+[ donnée par

    z(x)=y(x)exp(-0xφ(t)dt).

    La fonction z est dérivable avec

    z(x)=(y(x)-φ(x)y(x))exp(-0xφ(t)dt0)y(x)-φ(x)y(x).

    On en déduit

    z(x)z(0)=y(0)+0x(y(t)-φ(t)y(t))dt=y(x)-0xφ(t)y(t)dtc

    puis

    y(x)cexp(0xφ(t)dt).
  • (b)

    Pour x[0;+[,

    q(x)(f(x))2-q(0)(f(0))2=0x(qf2)(t)dt=0x2q(t)f(t)f(t)dt+0xq(t)(f(t))2dt.

    Par l’équation différentielle,

    0x2q(t)f(t)f(t)dt=-0x2f′′(t)f(t)dt=[-(f(t))2]0x=(f(0))2-(f(x))2

    et l’on a donc

    q(x)(f(x))2 =q(0)(f(0))2+(f(0))2-(f(x))2+0xq(t)(f(t))2dt
    c+0xφ(t)q(t)(f(t))2dt

    avec c=q(0)(f(0))2+(f(0))2 et φ(t)=q(t)/q(t).

    La fonction φ est continue et ses valeurs sont positives car q est croissante. Par le résultat précédent appliqué à la fonction qf2, on obtient

    x[0;+[,q(x)(f(x))2 cexp(0xq(t)q(t)dt)=cexp([ln(|q(t)|)]0x)
    =cexp(ln(q(x))-ln(q(0)))=Cq(x) avec C=cq(0).

    En simplifiant par q(x)0, il vient

    x[0;+[,(f(x))2C.

    La fonction f est donc bornée par

    C=(f(0))2+(f(0))2q(0).

    Une démarche alternative n’employant pas le résultat de la question précédente est aussi possible, voir le sujet 5770.

 
Exercice 13  5775     X (PC)Correction  

Soient a et b dans 𝒞(,) et (E) l’équation différentielle y′′+ay+by=0.

Montrer qu’il existe deux solutions f et g de (E) vérifiant fg=1 si, et seulement si, b est de classe 𝒞1, b0 et b=2ab.

Solution

() Supposons qu’il existe deux solutions f et g de (E) vérifiant fg=1. La fonction f ne s’annule pas et g est son inverse. On a alors

g=1f,g=ff2etg′′=2f2f′′ff3.

La fonction g est solution de (E). L’égalité g′′+ag+bg=0 donne alors

2f2f′′faff+bf2=0.

Puisque f est aussi solution de (E), on a aussi l’égalité f′′+af+bf=0 ce qui entraîne après simplification

2f2+2bf2=0.

On en tire

b=f2f2.

La fonction b est donc négative. Aussi, la fonction f étant de classe 𝒞2, la fonction b est de classe 𝒞1 avec

b=2f3f′′fff3.

Sachant f′′=afbf avec bf2=f2, on parvient à b=2ab.

() Supposons que b soit une fonction négative, de classe 𝒞1 et vérifiant b=2ab.

Par résolution de l’équation différentielle b=2ab, on peut affirmer que la fonction est soit identiquement nulle, soit de signe strict constant.

Si la fonction b est identiquement nulle, les fonctions f=g=1 sont solutions de (E) et vérifient fg=1.

Sinon, la fonction b est strictement négative, on peut introduire c=b et, par composition, c est de classe 𝒞1. La résolution de l’équation y=cy détermine alors une fonction de classe 𝒞2 pour laquelle

y′′=cy+cy=byb2by=byaby=byay.

Considérons alors la fonction f solution de y=cy avec la condition initiale y(0)=1. La fonction f ne s’annule pas et est solution de l’équation différentielle (E) telle que 2f2+2bf2=0. En reprenant les calculs initiaux, on obtient 2f2f′′faff+bf2=0 et g=1/f est alors aussi solution de (E).

 
Exercice 14  5370     CENTRALE (MP)Correction  

Dans cet exercice, on considère l’équation différentielle linéaire

(E):(1-x)3y′′(x)=y(x).

On note f l’unique solution de (E) sur l’intervalle ]-;1[ vérifiant les conditions initiales f(0)=0 et f(0)=1.

  • (a)

    Justifier l’existence de cette fonction.

    En utilisant la méthode d’Euler, tracer une approximation du graphe de f sur [0;0,9].

  • (b)

    Justifier que f𝒞(]-;1[,).

On pose, pour tout n,

an=f(n)(0)n!.
  • (c)

    Établir que la suite (an)n vérifie une relation de récurrence liant an+2, an+1, an et an-1 pour tout entier n1.

    Calculer alors an pour tout n0;20.

  • (d)

    Démontrer que pour tout n, |an|4n.

    Qu’en déduit-on en ce qui concerne la fonction f?

  • (e)

    Que peut-on dire du signe de f sur [0;1[?

  • (f)

    Démontrer que pour tout x[0;1[

    f(x)x+0x(x-t)t(1-t)3dt.
  • (g)

    Calculer cette dernière intégrale.

    Que peut-on en déduire concernant le comportement de f en 1-?

Solution

  • (a)

    L’équation (E) équivaut sur ]-;1[ à l’équation résolue en y′′ suivante

    y′′(x)=1(1-x)3y(x).

    Le facteur de y(x) correspond à une fonction continue et l’on peut appliquer le théorème de Cauchy relatif aux équations d’ordre 2.

    import matplotlib.pyplot as plt
    Y = [0, 1]
    N = 100
    dx = 0.9/N
    Lx = [0]
    Ly = [0]
    for i in range(N):
        Y = [Y[0] + dx * Y[1], Y[1] + dx * Y[0]/(1-Lx[-1])**3]
        Lx.append(Lx[-1] + dx)
        Ly.append(Y[-1])
    plt.plot(Lx, Ly)
    plt.show()
    
  • (b)

    La fonction f est définie et deux fois dérivable sur ]-;1[. Par l’équation différentielle résolue en y′′, on établit alors que f′′ est deux fois dérivable et donc f est quatre fois dérivable. Par récurrence, on établit que f est 2p fois dérivable pour tout p. On en déduit que f est de classe 𝒞.

  • (c)

    En dérivant à l’ordre n* l’équation E (via la formule de Leibniz) et en évaluant en 0, il vient

    f(n+2)(0)-3nf(n+1)(0)+3n(n-1)f(n)(0)-n(n-1)(n-2)f(n-1)(0)=f(n)(0).

    On divise par (n+2)! et l’on obtient

    an+2=3nn+2an+1+1+3n-3n2(n+1)(n+2)an+(n-1)(n-2)(n+1)(n+2)an-1.
    a = [0, 1, 0]
    for n in range(3, 21):
        a.append(3*(n-2)/n * a[-1] + \
                 (1 + 3*(n-2)-3*(n-2)**2)/(n-1)/n * a[-2] + \
                 (n-3)*(n-4)/(n-1)/n * a[-3])
    
  • (d)

    La relation est vraie pour n=0, 1, 2.

    Supposons que celle-ci soit vraie aux rangs n-1, n et n+1 (pour n*). Par la relation de récurrence,

    |an+2| 3|an+1|+3|an|+|an-1|
    34n+1+34n+4n-1
    34n+1+34n+4n=4n+2.

    La récurrence est établie.

    On en déduit que la série de Taylor de f converge au moins sur [-1/4;1/4]. Or la somme de celle-ci est aussi solution de l’équation différentielle avec les mêmes conditions initiales (après calculs dans l’équation résolue en y′′).Par unicité de la solution au problème de Cauchy, on en déduit que f est égale à la somme de sa série de Taylor: elle est développable en série entière.

  • (e)

    Par l’absurde, montrons que f est positive sur [0;1[. Si cela n’est pas vrai, la fonction continue f doit s’annuler en un certain élément de [0;1[. On introduit la première de ces annulations:

    c=inf{x[0;1[|f(x)=0}=min{x[0;1[|f(x)=0}.

    La fonction f est positive sur [0;c], f est croissante donc positive sur [0;c] et donc, par l’équation différentielle, f′′ est positive sur [0;c]. On en déduit que f est croissante sur [0;c]. Cependant f est nulle en c et prend la valeur 1 en 0. C’est absurde.

    On en déduit que f est positive sur [0;1[ et f est donc croissante sur [0;1[. On en déduit que f est positive sur [0;1[.

  • (f)

    Puisque f est croissante sur [0;1[,

    f(x)=f(0)+0xf(t)dt0xf(0)dt=xpour tout x[0;1[

    puis

    f′′(x)=f(x)(1-x)3x(1-x)3pour tout x[0;1[.

    Par la formule de Taylor avec reste intégral,

    f(x)=f(0)+xf(0)+0x(x-t)f′′(t)dtx+0x(x-t)t(1-t)3dt.
  • (g)

    On écrit (x-t)t=-(1-t)2+(2-x)(1-t)+x-1 et alors

    0x(x-t)t(1-t)3dt =0x-dt1-t+(2-x)0xdt(1-t)2+(x-1)0xdt(1-t)3
    =ln(1-x)+(2-x)x1-x+(x2-2x)2(1-x)
    =ln(1-x)+122x-x21-x.

    On en déduit que f tend vers + en 1-.

 
Exercice 15  5096    

Soient f: une fonction continue et croissante et y:[-a;a] une solution de l’équation différentielle11 1 Il ne s’agit pas ici d’une équation différentielle linéaire: ce type d’équation sort du cadre théorique étudié dans le cours. y′′=f(y).

On suppose y(-a)=y(a). Montrer que la fonction y est paire.

 
Exercice 16  3110    

(Inégalité de Liapounov)

Soient f: une fonction continue et g une solution non identiquement nulle de l’équation

(E):y′′+f(x)y=0.
  • (a)

    Montrer que les zéros11 1 On parle de zéros d’une fonction pour signifier une valeur d’annulation. de g sont isolés22 2 On dit qu’un zéro d’une fonction est isolé lorsqu’il existe un voisinage de celui-ci dans lequel il est le seul zéro de la fonction..

Dans la suite, x1 et x2 sont deux zéros consécutifs de g vérifiant x1<x2.

  • (b)

    Montrer, pour x[x1;x2], l’identité

(x2-x)x1x(t-x1)f(t)g(t)dt+(x-x1)xx2(x2-t)f(t)g(t)dt=(x2-x1)g(x).
  • (c)

    En déduire une minoration de

    x1x2|f(t)|dt.
 
Exercice 17  4178      CENTRALE (MP)Correction  

On considère l’équation différentielle

(E1):x′′+p(t)x+q(t)x=0.
  • (a)

    Soient u1 et u2 deux solutions de (E1) telles que u1u2=1. On pose zi=ui/ui. Montrer que les zi sont deux solutions opposées d’une équation différentielle non linéaire (E2).

  • (b)

    En déduire une condition nécessaire et suffisante sur p et q pour que (E1) admette deux solutions u1 et u2 telles que u1u2=1.

  • (c)

    Résoudre sur I=]-π/4;π/4[ l’équation

    (1+cos(4t))x′′-2sin(4t)x-8x=0.

Solution

  • (a)

    En dérivant u1u2=1, on obtient u1u2+u1u2=0 ce qui permet d’établir que z1 et z2 sont deux fonctions opposées. Aussi

    zi=ui′′ui-ui2ui2=-puiui+qui2+ui2ui2

    et donc zi est solution de l’équation différentielle

    (E2):z+p(t)z+z2+q(t)=0.
  • (b)

    Analyse: Si l’équation (E1) admet deux solutions u1 et u2 avec u1u2=1 alors (E2) admet deux solutions opposées z1 et z2=-z1:

    z1+pz1+z12+q=0etz2+pz2+z22+q=0.

    La différentce et la somme de ces deux équations donnent

    z1+pz1=0etz12+q=0.

    On en déduit q0 et z1z1+pz12=0 donne q+2pq=0. Notons que si la fonction q s’annule, l’équation différentielle précédente assure que q est la fonction nulle. Synthèse: Si la fonction q est nulle l’équation (E1) admet des solutions constantes et, parmi celles-ci, il figure des solutions dont le produit vaut 1. Si la fonction q est strictement négative et vérifie q+2pq=0, on peut introduire z=-q et l’on observe z=-pz car

    2zz=(-q)=2pq=-2pz2.

    Si u est une solution non nulle de l’équation différentielle u=uz, elle ne s’annule pas et l’on vérifie par le calcul que u et 1/u sont solutions de l’équation (E1).

    En résumé, l’équation (E1) admet deux solutions dont le produit vaut 1 si, et seulement si, q est une fonction négative vérifiant q+2pq=0.

  • (c)

    La condition précédente est vérifiée pour

    p(t)=-2sin(4t)1+cos(4t)=2sin(2t)cos(2t)etq(t)=-81+cos(4t)=-4cos2(2t).

    En adaptant les calculs qui précèdent, on obtient une solution u en prenant

    u=uz avec z=2cos(2t)

    et l’on parvient à

    u(t)=1-sin(2t)1+sin(2t)=1-sin(2t)cos(2t).

    La fonction inverse est aussi solution et l’on peut exprimer la solution générale de cette équation différentielle linéaire d’ordre 2

    x(t)=λ(1-sin(2t))+μ(1+sin(2t))cos(2t).

[<] Méthode de variation des constantes [>] Wronskien



Édité le 22-07-2024

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