[<] Méthode de variation des constantes [>] Wronskien
Soient deux fonctions continues. Établir que deux solutions linéairement indépendantes à l’équation ne peuvent s’annuler simultanément.
Solution
L’équation est une équation différentielle linéaire homogène d’ordre . L’ensemble de ses solutions est une plan vectoriel inclus dans l’espace des fonctions de classe de vers .
Soient et deux solutions linéairement indépendantes de l’équation . Celles-ci constituent un système fondamental de solutions permettant d’exprimer la solution générale de sous la forme
Par l’absurde, si et s’annulent simultanément en un certain alors toutes les solutions de s’annulent aussi en . C’est absurde car le théorème de Cauchy assure, par exemple, l’existence d’une solution de vérifiant les conditions initiales
On étudie l’équation différentielle
où est une fonction paire de classe .
Montrer que les solutions de sont des fonctions de classe .
Soit une solution de sur .
Montrer que la fonction est aussi solution de sur .
Montrer que l’équation différentielle possède une unique solution sur qui soit une fonction paire prenant la valeur en .
Soit une fonction continue et paire. Montrer qu’une solution de l’équation est impaire si, et seulement si, .
Solution
Soit une solution de sur . On vérifie sans peine que est aussi solution de sur . Par le théorème de Cauchy, deux solutions d’une même équation différentielle sont égales si, et seulement si, elles et leurs dérivées prennent les mêmes valeurs respectives en un certain point. On a donc
est impaire | |||
car tandis que assurément.
Soit une fonction continue et paire. On étudie l’équation différentielle
Justifier l’existence de deux solutions et à l’équation vérifiant
Établir que si est une solution de sur alors est aussi une solution de sur .
En déduire que la fonction est paire tandis que est impaire.
Déterminer les solutions de qui sont des fonctions paires (resp. impaires).
Solution
est une équation différentielle linéaire d’ordre résolue en : tout problème de Cauchy détermine une solution unique.
Soit une solution de sur . On introduit la fonction définie sur . La fonction est deux fois dérivable avec et donc
La fonction est donc solution de sur .
La fonction est solution du problème de Cauchy définissant . Par unicité de la solution à un problème de Cauchy, pour tout . La fonction est donc paire. De même, on établit que est impaire en considérant la fonction .
Soit une solution de . Puisque les fonctions et sont linéairement indépendantes, elles forment un système fondamental de solutions de . La fonction s’écrit donc avec et l’on a
Par unicité des coordonnées dans une base, la fonction est paire si, et seulement si, c’est-à-dire si, et seulement si, . Les solutions de qui sont des fonctions paires sont donc les fonctions avec . De la même manière, les solutions de qui sont des fonctions impaires sont les fonctions avec .
Soient continues et -périodiques avec . Montrer que toute solution de l’équation est -périodique si, et seulement si, et .
Solution
Soit une solution de sur . On vérifie sans peine que est aussi solution de sur . Par le théorème de Cauchy, deux solutions d’une même équation différentielle sont égales si, et seulement si, elles et leurs dérivées prennent les mêmes valeurs respectives en un certain point. On a donc
est -périodique | |||
Soit une fonction continue non nulle.
On se propose de montrer que les solutions sur de l’équation s’annulent.
Pour cela, on raisonne par l’absurde et l’on suppose que est une solution ne s’annulant pas.
Justifier que est de signe constant.
Quitte à considérer au lieu de , on peut supposer
Étudier le signe de .
Soit quelconque. Quelle est l’équation de la tangente à en ?
Montrer que le graphe de est en dessous de sa tangente en .
En déduire que et conclure.
Solution
est continue, si n’est pas de signe constant alors s’annule.
On a
L’équation est
Considérons définie par .
est dérivable et . Or est décroissante, on peut donc dresser le tableau de variation de et puisque , constater
Si alors étant en dessous de sa tangente prend des valeurs négatives, c’est impossible.
On en déduit que
donc est constante et .
Pour que vérifie l’équation
(sachant ) il est nécessaire que soit constante égale à 0.
C’est absurde.
Soient et des fonctions continues. On étudie l’équation différentielle définie sur
Montrer que si une solution de l’équation possède une infinité de racines, celle-ci est la fonction identiquement nulle.
On étudie l’équation différentielle
où et désignent des fonctions continues de vers .
Pour deux solutions et de , calculer .
On suppose que est impaire et paire. Montrer que la fonction solution de avec les conditions initiales et est paire. Montrer de même que la fonction solution de avec et est impaire.
Les fonctions et forment-elles une base de l’espace des solutions de ?
On suppose qu’il existe une base de l’espace des solutions de constituée d’une fonction paire et d’une fonction impaire. Montrer que et impaire et paire.
Solution
Soient et deux solutions de et . La fonction est dérivable avec
La fonction est donc solution de l’équation différentielle linéaire d’ordre :
Après résolution, on obtient
avec la primitive de qui s’annule en .
Soit une solution de et . La fonction est deux fois dérivable avec
de sorte que
car est impaire et est paire.
Puisque la fonction a été choisie solution de l’équation sur , cette équation est satisfaite en pour tout et donc est solution de sur .
Si l’on considère la fonction solution au problème de Cauchy constitué par l’équation et les conditions initiales et , ce qui précède assure que la fonction est aussi solution de ce problème de Cauchy. Par unicité des solutions à un problème de Cauchy, il vient
La fonction est donc une fonction paire.
On adapte le raisonnement précédent pour obtenir l’imparité de en observant que et sont solutions d’un même problème de Cauchy.
Les fonctions et ne sont pas identiquement nulle et de parité différentes, elles forment un système libre. Puisque l’espace de solutions de est un plan vectoriel11 1 En effet, est une équation différentielle linéaire d’ordre ., la famille est une base de l’espace des solutions de .
Par l’hypothèse, on peut introduire base de solutions de avec paire et impaire. Considérons la fonction . Par opérations, est une fonction paire car est impaire et est paire. Par l’expression de proposée en première question, il vient que la primitive est une fonction paire et donc sa dérivée est une fonction impaire.
La fonction est solution de l’équation donc est une fonction paire. Cela donne
Aussi, est une fonction impaire et l’on en déduit
Cependant, les fonctions et ne peuvent pas s’annuler simultanément. En effet, si par l’absurde les fonctions et s’annulent en un certain alors toutes22 2 On peut aussi construire une absurdité en constatant la nullité du wronskien . les combinaisons linéaires linéaires de et s’annulent en et donc toutes les solutions de s’annulent en . C’est absurde car il est possible de former un problème de Cauchy déterminant une solution de prenant par exemple la valeur en .
Puisque les fonctions et ne s’annulent pas simultanément, on peut simplifier l’une ou l’autre des relations… pour affirmer
La fonction est donc paire.
Soit une fonction continue et -périodique. On étudie l’équation différentielle
Justifier l’existence de deux solutions linéairement indépendantes et à l’équation .
Montrer qu’il existe des constantes réelles et telles que, pour tout ,
Montrer que l’équation possède des solutions périodiques non identiquement nulles si, et seulement si, est valeur propre de la matrice
Solution
est une équation différentielle linéaire homogène d’ordre , l’ensemble de ses solutions est un plan vectoriel inclus dans l’espace des fonctions de classe définies sur : il existe donc deux solutions linéairement indépendantes et .
Soit une solution de sur . On introduit la fonction définie sur . La fonction est deux fois dérivable avec
La fonction est donc solution de sur .
Les fonctions et constituent un système fondamental de solutions de : toute solution de est donc combinaison linéaire des fonctions et . Cela vaut en particulier pour les fonctions et .
Soit une solution de l’équation . On peut écrire avec et l’on a alors
Par unicité des coordonnées dans une base,
On en déduit que l’équation possède une solution -périodique non identiquement nulle si, et seulement si, valeur propre de la matrice . Or on sait que et ont les mêmes valeurs propres car le même polynôme caractéristique. On peut alors conclure.
On considère l’équation différentielle
avec une fonction continue et positive.
Soit une solution de sur . Étudier la convexité de .
En déduire que si alors la fonction est identiquement nulle sur .
Soient et deux solutions de telles que
Démontrer que les fonctions et constituent une base de l’espace des solutions de .
Soit une fonction continue. Démontrer que l’équation différentielle
admet une unique solution11 1 Ce problème n’est pas un problème de Cauchy mais un problème de conditions aux limites: l’existence et l’unicité d’une solution n’est pas garantie! vérifiant .
Soit une fonction de classe croissante et à valeurs strictement positives. Montrer que les solutions sur de l’équation différentielle sont bornées.
Solution
Soit une solution de l’équation . En multipliant par , on obtient
puis
Soit . En intégrant la relation précédente, il vient
D’une part,
D’autre part, une intégration par parties donne
On obtient alors
car est positive.
La fonction est donc bornée.
(Lemme de Grönwall)
Soient de classe , continue et telle
Montrer que pour tout ,
Application : Soient une fonction croissante et de classe de dans et une solution de l’équation . Montrer que est bornée.
Solution
Introduisons donnée par
La fonction est dérivable avec
On en déduit
puis
Pour ,
Par l’équation différentielle,
et l’on a donc
avec et .
La fonction est continue et ses valeurs sont positives car est croissante. Par le résultat précédent appliqué à la fonction , on obtient
En simplifiant par , il vient
La fonction est donc bornée par
Une démarche alternative n’employant pas le résultat de la question précédente est aussi possible, voir le sujet 5770.
Soient et dans et l’équation différentielle .
Montrer qu’il existe deux solutions et de vérifiant si, et seulement si, est de classe , et .
Solution
Supposons qu’il existe deux solutions et de vérifiant . La fonction ne s’annule pas et est son inverse. On a alors
La fonction est solution de . L’égalité donne alors
Puisque est aussi solution de , on a aussi l’égalité ce qui entraîne après simplification
On en tire
La fonction est donc négative. Aussi, la fonction étant de classe , la fonction est de classe avec
Sachant avec , on parvient à .
Supposons que soit une fonction négative, de classe et vérifiant .
Par résolution de l’équation différentielle , on peut affirmer que la fonction est soit identiquement nulle, soit de signe strict constant.
Si la fonction est identiquement nulle, les fonctions sont solutions de et vérifient .
Sinon, la fonction est strictement négative, on peut introduire et, par composition, est de classe . La résolution de l’équation détermine alors une fonction de classe pour laquelle
Considérons alors la fonction solution de avec la condition initiale . La fonction ne s’annule pas et est solution de l’équation différentielle telle que . En reprenant les calculs initiaux, on obtient et est alors aussi solution de .
Dans cet exercice, on considère l’équation différentielle linéaire
On note l’unique solution de sur l’intervalle vérifiant les conditions initiales et .
Justifier l’existence de cette fonction.
En utilisant la méthode d’Euler, tracer une approximation du graphe de sur .
Justifier que .
On pose, pour tout ,
Établir que la suite vérifie une relation de récurrence liant , , et pour tout entier .
Calculer alors pour tout .
Démontrer que pour tout , .
Qu’en déduit-on en ce qui concerne la fonction ?
Que peut-on dire du signe de sur ?
Démontrer que pour tout
Calculer cette dernière intégrale.
Que peut-on en déduire concernant le comportement de en ?
Solution
L’équation équivaut sur à l’équation résolue en suivante
Le facteur de correspond à une fonction continue et l’on peut appliquer le théorème de Cauchy relatif aux équations d’ordre .
import matplotlib.pyplot as plt Y = [0, 1] N = 100 dx = 0.9/N Lx = [0] Ly = [0] for i in range(N): Y = [Y[0] + dx * Y[1], Y[1] + dx * Y[0]/(1-Lx[-1])**3] Lx.append(Lx[-1] + dx) Ly.append(Y[-1]) plt.plot(Lx, Ly) plt.show()
La fonction est définie et deux fois dérivable sur . Par l’équation différentielle résolue en , on établit alors que est deux fois dérivable et donc est quatre fois dérivable. Par récurrence, on établit que est fois dérivable pour tout . On en déduit que est de classe .
En dérivant à l’ordre l’équation (via la formule de Leibniz) et en évaluant en , il vient
On divise par et l’on obtient
a = [0, 1, 0] for n in range(3, 21): a.append(3*(n-2)/n * a[-1] + \ (1 + 3*(n-2)-3*(n-2)**2)/(n-1)/n * a[-2] + \ (n-3)*(n-4)/(n-1)/n * a[-3])
La relation est vraie pour , , .
Supposons que celle-ci soit vraie aux rangs , et (pour ). Par la relation de récurrence,
La récurrence est établie.
On en déduit que la série de Taylor de converge au moins sur . Or la somme de celle-ci est aussi solution de l’équation différentielle avec les mêmes conditions initiales (après calculs dans l’équation résolue en ).Par unicité de la solution au problème de Cauchy, on en déduit que est égale à la somme de sa série de Taylor: elle est développable en série entière.
Par l’absurde, montrons que est positive sur . Si cela n’est pas vrai, la fonction continue doit s’annuler en un certain élément de . On introduit la première de ces annulations:
La fonction est positive sur , est croissante donc positive sur et donc, par l’équation différentielle, est positive sur . On en déduit que est croissante sur . Cependant est nulle en et prend la valeur en . C’est absurde.
On en déduit que est positive sur et est donc croissante sur . On en déduit que est positive sur .
Puisque est croissante sur ,
puis
Par la formule de Taylor avec reste intégral,
On écrit et alors
On en déduit que tend vers en .
Soient une fonction continue et croissante et une solution de l’équation différentielle11 1 Il ne s’agit pas ici d’une équation différentielle linéaire: ce type d’équation sort du cadre théorique étudié dans le cours. .
On suppose . Montrer que la fonction est paire.
(Inégalité de Liapounov)
Soient une fonction continue et une solution non identiquement nulle de l’équation
Montrer que les zéros11 1 On parle de zéros d’une fonction pour signifier une valeur d’annulation. de sont isolés22 2 On dit qu’un zéro d’une fonction est isolé lorsqu’il existe un voisinage de celui-ci dans lequel il est le seul zéro de la fonction..
Dans la suite, et sont deux zéros consécutifs de vérifiant .
Montrer, pour , l’identité
En déduire une minoration de
On considère l’équation différentielle
Soient et deux solutions de telles que . On pose . Montrer que les sont deux solutions opposées d’une équation différentielle non linéaire .
En déduire une condition nécessaire et suffisante sur et pour que admette deux solutions et telles que .
Résoudre sur l’équation
Solution
En dérivant , on obtient ce qui permet d’établir que et sont deux fonctions opposées. Aussi
et donc est solution de l’équation différentielle
Analyse: Si l’équation admet deux solutions et avec alors admet deux solutions opposées et :
La différentce et la somme de ces deux équations donnent
On en déduit et donne . Notons que si la fonction s’annule, l’équation différentielle précédente assure que est la fonction nulle. Synthèse: Si la fonction est nulle l’équation admet des solutions constantes et, parmi celles-ci, il figure des solutions dont le produit vaut 1. Si la fonction est strictement négative et vérifie , on peut introduire et l’on observe car
Si est une solution non nulle de l’équation différentielle , elle ne s’annule pas et l’on vérifie par le calcul que et sont solutions de l’équation .
En résumé, l’équation admet deux solutions dont le produit vaut si, et seulement si, est une fonction négative vérifiant .
La condition précédente est vérifiée pour
En adaptant les calculs qui précèdent, on obtient une solution en prenant
et l’on parvient à
La fonction inverse est aussi solution et l’on peut exprimer la solution générale de cette équation différentielle linéaire d’ordre 2
[<] Méthode de variation des constantes [>] Wronskien
Édité le 22-07-2024
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