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Exercice 1  5444  Correction  

Soit p une application continue de [0;1] vers n(). On suppose que pour tout t[0;1], p(t) est un projecteur.

Montrer que le rang de p(t) ne dépend pas de t.

Solution

Puisque p(t) est un projecteur, on sait

rg(p(t))=tr(p(t)).

Or l’application linéaire trace est continue car au départ d’un espace de dimension finie. Celle-ci ne prend que des valeurs entières car c’est un rang, elle est constante.

 
Exercice 2  1151  Correction  

Soit f: continue et injective.

  • (a)

    Justifier que l’ensemble X={(x,y)2|x<y} est convexe.

  • (b)

    Établir que f est strictement monotone.

Solution

  • (a)

    Soient a=(x,y)X et b=(x,y)X. On sait x<y et x<y.

    Pour tout λ[0;1],

    (1-λ).a+λ.b=((1-λ)x+λx,(1-λ)y+λy).

    Sachant 1-λ et λ positifs et non tous deux nuls,

    (1-λ)x+λx<(1-λ)y+λy

    et donc (1-λ).a+λ.bX. Ainsi, [a;b]X.

    La partie X est donc convexe.

  • (b)

    Considérons l’application V:X définie par

    V(x,y)=f(y)-f(x)pour tout (x,y)X.

    L’application V est continue par opérations sur les fonctions continues. L’ensemble X est convexe donc connexe par arcs. L’ensemble V(X) est donc une partie connexe par arcs de , c’est-à-dire un intervalle.

    Puisque f est injective, l’application V ne prend pas la valeur 0 et donc V(X) est un intervalle inclus dans +* ou -*.

    Si V(X)+*, on peut affirmer

    (x,y)2,x<y (x,y)X
    V(x,y)>0
    f(x)<f(y).

    La fonction f est alors strictement croissante.

    Dans le cas, V(X)-*, on obtient f strictement décroissante.

 
Exercice 3  1150   Correction  

Soit f:I une fonction dérivable. On suppose que f prend des valeurs strictement positives et des valeurs strictement négatives et l’on souhaite établir que f s’annule.

  • (a)

    Établir que A={(x,y)I2,x<y} est une partie connexe par arcs de I2.

  • (b)

    On note δ:A l’application définie par δ(x,y)=f(y)-f(x). Établir que 0δ(A).

  • (c)

    Conclure en exploitant le théorème de Rolle

Solution

  • (a)

    A est une partie convexe donc connexe par arcs.

  • (b)

    L’application δ est continue donc δ(A) est connexe par arcs c’est donc un intervalle de . Puisque f prend des valeurs strictement positives et strictement négative, la fonction f n’est pas monotone et par conséquent des valeurs positives et négatives appartiennent à l’intervalle δ(A). Par conséquent, 0δ(A).

  • (c)

    Puisque 0δ(A), il existe a<bI tels que f(a)=f(b). On applique le théorème de Rolle sur [a;b] avant de conclure.

 
Exercice 4  5443   Correction  

Montrer qu’il n’existe pas d’applications continues injectives de [0;1]2 dans .

Solution

Par l’absurde, supposons qu’une telle application f:[0;1]2 existe. L’ensemble f([0;1]2) est une partie connexe par arcs de car image continue d’un connexe par arcs, c’est donc un intervalle. Aussi, f([0;1]2) est une partie compacte car image continue d’un compact. Il existe donc a<b tels que

f([0;1]2)=[a;b].

Considérons alors c]a;b[ et (x,y)[0;1]2 tel que f(x,y)=c. D’une part, l’ensemble [0;1]2{(x,y)} est connexe par arcs. D’autre part, son image par f qui est [a;b]{c} ne l’est pas. C’est absurde.

 
Exercice 5  3737   

(Théorème de Darboux)

Soit f:I une fonction dérivable définie sur un intervalle I de .

  • (a)

    Montrer que U={(x,y)I2|x<y} est une partie connexe par arcs de 2.

On note τ:U l’application définie par

τ(x,y)=f(y)-f(x)y-x.
  • (b)

    Justifier τ(U)f(I)τ(U)¯.

  • (c)

    En déduire que f(I) est un intervalle11 1 En conséquence, bien qu’une fonction dérivée ne soit pas forcément une fonction continue, elle satisfait l’affirmation du théorème des valeurs intermédiaires. de .

 
Exercice 6  5455   Correction  

Soit A une partie à la fois ouverte et fermée d’un espace normé E.

  • (a)

    Donner deux exemples de parties A possibles.

  • (b)

    Montrer que la fonction indicatrice de A est continue sur E.

  • (c)

    En déduire que la partie A est vide ou égale à E.

Solution

  • (a)

    L’ensemble vide et la partie E sont à la fois ouverte et fermée.

  • (b)

    Étudions la continuité de 1A en aE.

    Cas: aA. Puisque la partie A est ouverte, il existe une boule ouverte centrée en a incluse dans A. La fonction 1A est constante égale à 1 sur cette boule et, en particulier, la fonction 1A est continue en a.

    Cas: aA. Puisque le complémentaire de A est aussi une partie ouverte, il existe une boule centrée en a incluse dans ce complémentaire. À nouveau, la fonction 1A est continue en a, cette fois-ci car constante égale à 0 au voisinage de a.

  • (c)

    L’image du connexe par arcs E par la fonction continue 1A est donc une partie connexe par arcs de , c’est donc un intervalle. Or la fonction indicatrice prend seulement ses valeurs dans {0,1}. On en déduit

    1A(E)={0}ou1A(E)={1}.

    La partie A est donc égale à ou à E.

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Édité le 29-08-2023

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