[<] Applications de la connexité par arcs [>] Continuité et densité

 
Exercice 1  1130  Correction  

Montrer que GLn() est dense dans n().

On pourra considérer, pour AMn(R), les matrices de la forme A-λIn.

Solution

L’application λdet(A-λIn) est polynomiale et non nulle, elle possède donc un nombre fini de racines. Par suite,

An(),α>0,B(A,α)GLn().
 
Exercice 2  1135  Correction  

Montrer que l’ensemble des matrices diagonalisables de n() est une partie dense de n().

Solution

Soit An(). On sait que la matrice A est trigonalisable puisque χA est assurément scindé sur . Il existe donc PGLn() telle que P-1AP=T avec T triangulaire supérieure. Pour p*, posons alors

Tp=T+diag(1p,2p,,np)etAp=PTpP-1.

Il est immédiat que

Tpp+T

Par opérations sur les limites, on obtient alors

App+A.

De plus, pour p assez grand, la matrice Tp est triangulaire supérieure à coefficients diagonaux deux à deux distincts. Cette matrice admet alors n valeurs propres distinctes et est donc diagonalisable. Il en est de même pour Ap qui lui est semblable. Ainsi, toute matrice de n() est limite d’une suite de matrices diagonalisables.

 
Exercice 3  5935  Correction  

Dans E=n[X], on note 𝒫n l’ensemble des polynômes de degré n exactement. Montrer que 𝒫n est une partie ouverte et dense de E.

Solution

L’application φ qui à PE associe son coefficient devant Xn est linéaire. Cette application linéaire est au départ d’un espace de dimension finie, c’est donc une application continue. Par conséquent, 𝒫n=φ-1(*) est l’image réciproque d’un ouvert par une application continue définie sur E, c’est un ouvert de E.

Soit PE.

Si deg(P)=n, la suite constante égale à P est une suite d’éléments de 𝒫n de limite P.

Si deg(P)<n, la suite de terme général Pk=1kXn+P est une suite d’éléments de 𝒫n de limite P.

Finalement, tout élément de E est limite d’une suite d’éléments de 𝒫n. L’ensemble 𝒫n est une partie dense de E.

 
Exercice 4  5580  Correction  

On munit [X] de la norme définie par

P=supt[0;1]|P(t)|.
  • (a)

    On pose Pn=12nXn. Déterminer la limite de la suite (Pn).

  • (b)

    Justifier que l’application φ:PP(2) n’est pas continue sur [X].

  • (c)

    Justifier que l’ensemble F={P[X]|P(2)=0} est une partie dense de [X].

Solution

  • (a)

    La suite (Pn) tend vers 0 car

    Pn-0=supt[0;1](12ntn)=12nn+0.
  • (b)

    On remarque φ(Pn)=1 et donc

    Pnn+0etφ(Pn)n+0=φ(0).

    L’application φ n’est donc pas continue (en 0).

  • (c)

    Soit P[X]. Pour Qn=P-P(2)Pn, on vérifie

    Qn(2)=0etQnn+P.

    Le polynôme P est donc limite d’une suite d’éléments de F.

    En fait, F est le noyau de la forme linéaire φ. C’est un exercice classique que de vérifier que le noyau d’une forme linéaire est un sous-espace vectoriel fermé ou une partie dense.

 
Exercice 5  1134   Correction  

On note () l’ensemble des suites réelles nulles à partir d’un certain rang.

  • (a)

    Montrer que () est une partie dense de l’espace des suites sommables normé par

    u1=n=0+|un|.
  • (b)

    () est-il une partie dense de l’espace des suites bornées normé par

    u=supn|un|?

Solution

  • (a)

    Soit u une suite sommable. On a

    n=N+1+|un|0

    donc pour tout α>0, il existe N tel que

    n=N+1+|un|<α.

    Considérons alors v définie par vn=un si nN et vn=0 sinon.
    On a v() et v-u1<α donc B(u,α)().

  • (b)

    Non, en notant u la suite constante égale à 1, B(u,1/2)()=.

 
Exercice 6  2779     MINES (MP)

Montrer qu’un hyperplan d’un espace normé E est une partie dense ou fermée.

 
Exercice 7  1132   Correction  

Soient U et V deux ouverts denses d’un espace vectoriel normé E.

  • (a)

    Établir que UV est encore un ouvert dense de E.

  • (b)

    En déduire que la réunion de deux fermés d’intérieurs vides est aussi d’intérieur vide.

Solution

  • (a)

    Pour tout aE et tout ε>0, on a B(a,ε)U car U est une partie dense. On peut donc introduire xB(a,ε)U. Aussi, puisque B(a,ε)U est une partie ouverte, il existe α>0 tel que

    B(x,α)B(a,ε)U

    Enfin, puisque V est une partie dense B(x,α)V. Par suite,

    B(a,ε)(UV)

    car contient B(x,α)V qui est non vide.

  • (b)

    Soient F et G deux fermés d’intérieurs vides.

    E(FG)=E(FG)¯=EFEG¯

    avec EF et EG ouverts denses donc

    EFEG¯=E

    puis

    (FG)=.
 
Exercice 8  3649   Correction  

Soient A et B deux parties denses d’un espace normé E.
On suppose la partie A ouverte, montrer que AB est une partie dense.

Solution

Soient xE et r>0.
Puisque A est une partie dense, B(a,r)A. On peut donc introduire xB(a,r)A. Or par intersection d’ouverts, B(a,r)A est aussi une partie ouverte et donc il existe α>0 tel que B(x,α)B(a,r)A. Puisque la partie B est dense, B(x,α)B et finalement B(a,r)AB.
On peut donc conclure que AB est une partie dense de E.

 
Exercice 9  2944     X (MP)Correction  

Soit A une partie convexe et dense d’un espace euclidien E.

Montrer que A=E.

Solution

Par l’absurde, supposons AE. Il existe un élément aE tel que aA. Par translation du problème (la partie -a+A est encore convexe et dense), on peut supposer a=0E. Posons n=dimE.

Si Vect(A) est de dimension strictement inférieure à n alors A est inclus dans un hyperplan de E et son adhérence aussi. C’est absurde car cela contredit la densité de A.

Si Vect(A) est de dimension n, on peut alors considérer (e1,,en) une base de E formée d’éléments de A. Puisque 0EA, pour tout xA, on remarque

λ-,-λxA

(car sinon, par convexité, 0EA).

Par convexité de A,

λ1,,λn0,λ1++λn=1λ1e1++λnenA

et donc

λ-,λ1,,λn0,λ1++λn=1λ(λ1e1++λnen)A.

Ainsi,

μ1,,μn0,μ1e1++μnenA.

Or la partie {μ1e1++μnen|μi<0} est un ouvert non vide inclus dans le complémentaire de A. Aucun de ses éléments n’est adhérent à A. Cela contredit la densité de A.

 
Exercice 10  1133   Correction  

Soit H un sous-groupe de (,+) non réduit à {0}.

  • (a)

    Justifier l’existence de a=inf{xH|x>0}.

  • (b)

    On suppose a>0. Établir que a est élément de H puis H=a.

  • (c)

    On suppose a=0. Établir que H est dense dans .

Solution

  • (a)

    Il existe hH tel que h0 car H n’est pas réduit à {0}.
    Si h>0 alors h{xH|x>0}. Si h<0 alors h{xH|x>0}.
    Dans les deux cas {xH|x>0}. De plus, {xH|x>0} et {xH|x>0} est minoré par 0 donc a=inf{xH|x>0} existe dans .

  • (b)

    On suppose a>0.
    Si aH alors il existe x,yH tel que a<x<y<2a et alors yx est élément de H et vérifie 0<yx<a ce qui contredit la définition de a. C’est absurde.
    aH donc a=<a>H.
    Inversement, soit xH. On peut écrire x=aq+r avec q, r[0;a[ (en fait q=E(x/a) et r=xaq)
    Puisque r=xaq avec xH et aqaH on a rH.
    Si r>0 alors r{xH|x>0} et r<a contredit la définition de a.
    Il reste r=0 et donc x=aq. Ainsi Ha puis l’égalité.

  • (c)

    Puisque inf{xH|x>0}=0, on peut affirmer que pour tout α>0, il existe xH tel que 0<x<α.
    Soient a et α>0. Montrons HB(a,α) c’est-à-dire H]aα;a+α[
    Il existe xH tel que 0<x<α. Posons n=E(a/x). On a a=nx+r avec 0r<α.
    nx<x>H et |anx|=r<α donc nxHB(a,α) et donc HB(a,α).
    Ainsi H est dense dans .

 
Exercice 11  23   Correction  
  • (a)

    Montrer que {cos(n)|n} est dense dans [-1;1].

  • (b)

    Montrer que {cos(ln(n))|n*} est dense dans [-1;1].

Solution

  • (a)

    On a

    {cos(n)|n} ={cos(n)|n}
    ={cos(n+2kπ)|n,k}
    =cos(+2π).

    Puisque +2π est un sous-groupe de (,+) et c’est un sous-groupe dense car il n’est pas monogène puisque π n’est pas rationnel; c’est en effet un résultat classique bien que en dehors du programme, les sous-groupes de (,+) sont monogènes ou denses.
    Pour tout x[-1;1], il existe θ[0;π] tel que cos(θ)=x et puisque +2π est dense dans , il existe une suite d’éléments +2π convergeant vers θ. L’image de cette suite par la fonction continue cosinus détermine une suite d’élément de {cos(n)|n} convergeant vers x.

  • (b)

    En notant que les 2p avec p sont des naturels non nuls, on observe

    {cos(pln(2))|p}{cos(ln(n))|n*}.

    Ainsi,

    cos(ln(2)+2π){cos(ln(n))|n*}.

    Si π et ln(2) ne sont pas commensurables, on peut conclure en adaptant la démarche précédente. Si en revanche π et ln(2) sont commensurables (ce qui est douteux…), on reprend l’idée précédente avec ln(3) au lieu de ln(2)

    Assurément π et ln(3) ne sont pas commensurables car s’ils l’étaient, ln(2) et ln(3) le seraient aussi ce qui signifie qu’il existe p,q* tels que pln(2)=qln(3) soit encore 2p=3q ce qui est faux!

 
Exercice 12  3058   Correction  

Soient (un)n et (vn)n deux suites réelles telles que

unn++,vnn++etun+1-unn+0.
  • (a)

    Soient ε>0 et n0 tels que pour tout nn0, |un+1-un|ε.
    Montrer que pour tout aun0, il existe nn0 tel que |un-a|ε.

  • (b)

    En déduire que {un-vp|n,p} est dense dans .

  • (c)

    Montrer que l’ensemble {cos(ln(n))|n*} est dense dans [-1;1].

Solution

  • (a)

    Posons

    A={nn0|aun}

    A est une partie de , non vide car n0A et majorée car un+.
    La partie A admet donc un plus grand élément nn0 et pour celui-ci una<un+1.
    Par suite, |un-a||un+1-un|ε car nn0.

  • (b)

    Soient x et ε>0.
    Puisque un+1-un0, il existe n0 tel que pour tout nn0, |un+1-un|ε.
    Puisque vn+, il existe p tel que x+vpun0.
    Par l’étude précédente, il existe n tel que |un-(x+vp)|ε c’est-à-dire |(un-vp)-x|ε.
    Par suite, l’ensemble {un-vp|n,p} est dense dans .

  • (c)

    Remarquons que

    A={cos(ln(n))|n*}={cos(ln(n+1)-2pπ)|n,p}.

    Posons un=ln(n+1) et vn=2nπ. Les hypothèses précédentes sont réunies et donc

    B={un-vp|n,p}={ln(n+1)-2pπ|n,p}

    est dense dans .
    Soient x[-1;1] et θ=arccos(x).
    Par densité, il existe une suite (θn) d’éléments de B convergeant vers θ et, par continuité de la fonction cosinus, la suite (xn) de terme général xn=cos(θn) converge vers x=cos(θ).
    Or cette suite (xn) est une suite d’éléments de cos(B)=A et donc A est dense dans [-1;1].

 
Exercice 13  4170     CENTRALE (MP)Correction  

Soit (un) une suite réelle telle que un+1-un0 et un+. Soit (vp) une suite réelle telle que vp+.

  • (a)

    On fixe deux réels a et b tels que a<b. Pour p et q dans , on pose (wn)=(un+p-vq). Montrer que l’on peut choisir p et q de telle sorte que l’on ait w0a et |wn+1-wn|(b-a)/2 pour tout n.

  • (b)

    Montrer que {un-vp|(n,p)2} est dense dans .

  • (c)

    Déterminer l’adhérence de {sin(un)|n}.

  • (d)

    Déterminer l’adhérence de {un-un|n}.

  • (e)

    Quel est l’ensemble des valeurs d’adhérence de la suite (un-un)?

Solution

  • (a)

    Sachant (un+1-un) de limite nulle, pour ε=(b-a)/2>0, il existe un rang p tel que

    n,np|un+1-un|ε

    et alors

    n,|un+p+1-un+p|ε.

    Sachant (vp) de limite +, le terme up-vq tend vers - lorsque q tend vers + et il existe donc un rang q tel que up-vqa.

    Pour ces paramètres p et q, la suite de terme général wn=un+p-vq vérifie les conditions requises.

  • (b)

    Posons

    E={un-vp|(n,p)2}.

    La suite (un) étant de limite +, la suite (wn) l’est aussi et l’ensemble A des n vérifiant wna est une partie de non vide et majorée. On peut alors introduire le plus grand entier N vérifiant wNa. On vérifie

    wN+1>aetwN+1wN+|wN+1-wN|(b-a)/2<b.

    On a ainsi établi:

    (a,b)2,a<bxE,x]a;b[.

    La partie E est donc dense dans .

  • (c)

    Introduisons (vp)=(2pπ) de limite +. La partie E est dense dans et l’image de celle-ci par la fonction sinus est S={sin(un)|n}.

    Cette partie est incluse dans le fermé [-1;1] et donc S¯ aussi.

    Inversement, tout élément de [-1;1] est le sinus d’un angle θ et il existe une suite d’éléments de E de limite θ. Par continuité de la fonction sinus, il existe une suite d’éléments de S de limite sin(θ). Au final,

    S¯=[-1;1].
  • (d)

    Introduisons (vp)=(p) de limite +. La partie E est dense dans et l’image de celle-ci par la fonction f:xx-x est F={un-un|n}.

    Cette partie est incluse dans le fermé [0;1] et donc F¯ aussi.

    Inversement, tout élément de ]0;1[ est limite d’une suite d’éléments de E. Les termes de cette suite appartiennent à ]0;1[ à partir d’un certain rang et sont donc invariants par f: ils appartiennent à F. Ainsi,

    ]0;1[F¯.

    Enfin, F¯ étant une partie fermée, on a aussi

    [0;1]F¯

    puis l’égalité.

  • (e)

    L’ensemble des valeurs d’adhérence de (un) est

    Adh(u)=N{un|nN}¯.

    Par l’étude qui précède

    {un|nN}¯=[0;1]

    et l’ensemble des valeurs d’adhérence de u est exactement11 1 L’ensemble des valeurs d’adhérence d’une suite n’est pas immédiatement l’adhérence de l’ensemble de ses termes, par exemple, pour un=n, la suite (un) n’a pas de valeurs d’adhérence! [0;1].

 
Exercice 14  3017     X (MP)Correction  

Montrer que {m-ln(n)|(m,n)×*} est dense dans .

Solution

Soient x et ε>0.
Il existe n0* tel que 1/n0ε.
Pour aln(n0) et n=E(ea)n0, on a ln(n)aln(n+1).
On en déduit

|a-ln(n)|ln(n+1)-ln(n)=ln(1+1/n)1/n1/n0ε.

Puisque m-xm++, pour m assez grand, on a a=m-xln(n0) et donc il existe n* vérifiant |a-ln(n)|ε c’est-à-dire

|m-ln(n)-x|ε.

Par suite, {m-ln(n)|(m,n)×*} est dense dans .

 
Exercice 15  3402     ENS (MP)Correction  

Soit (un) une suite de réels strictement positifs. On suppose

(un) strictement croissante, un+ et un+1un1.

Montrer que l’ensemble

A={umun|m>n}

est une partie dense dans l’intervalle [1;+[

Solution

Soit [a;b][1;+[ avec a<b. Pour établir la densité de A, montrons que A[a;b] est non vide.
Considérons q>1 tel que qab.
Il existe N tel que

n,nNun+1unq.

Considérons alors

E={m|m>N et umuNb}

E est une partie de , non vide (car N+1E) et majorée (car un+). La partie E possède donc un plus grand élément M. Pour celui-ci, on a

uMuNb et uM+1uN>b.

Or

uM+1quM

donc

uMuN>bqa.

Ainsi, uM/uN est un élément de A[a;b].

 
Exercice 16  3018   Correction  

Soit A une partie non vide de vérifiant

a,bA,a+b2A.

Montrer que A est dense dans l’intervalle ]infA;supA[.

Solution

Soient a<bA.
Puisque a,bA, a+b2A, puis 3a+b4=a+(a+b)/22A et a+3b4A etc.
Par récurrence sur n, montrons

k{0,,2n},ka+(2n-k)b2nA.

La propriété est immédiate pour n=0.
Supposons la propriété vraie au rang n0.
Soit k{0,,2n+1}.

Cas: k pair. k=2k avec k{0,,2n} et ka+(2n+1-k)b2n+1=ka+(2n-k)b2nA en vertu de l’hypothèse de récurrence.

Cas: k impair. k=2k+1 avec k{0,,2n-1} et

ka+(2n+1-k)b2n+1=12(ka+(2n-k)b2n+(k+1)a+(2n-(k+1))b2n)A

car par hypothèse de récurrence

ka+(2n-k)b2n,(k+1)a+(2n-(k+1))b2nA.

La récurrence est établie.
Soit x]infA;supA[.
Il existe a,bA tel que x[a;b] ce qui permet d’écrire x=λa+(1-λ)b.
Soit kn=E(2nλ) et xn=kna+(2n-kn)b2n.
On vérifie aisément que xnx car 2nkλ et pour tout n xnA
Ainsi, A est dense dans ]infA;supA[.

 
Exercice 17  3020     X (MP)Correction  

Soit A une partie non vide de +* vérifiant

(a,b)A2,abA.

Montrer que A() est dense dans ]infA;supA[.

Solution

Considérons l’ensemble B=ln(A)={ln(a)|aA}.
Pour tout x,yB, x+y2=ln(a)+ln(b)2=ln(ab)B.
En raisonnant par récurrence, on montre que pour tout x,yB, on a la propriété

n,k{0,,2n},kx+(2n-k)y2nB.

Soit x]infA;supA[. Il existe a,bA tels que a<x<b.
On a alors ln(a)<ln(x)<ln(b) avec ln(a),ln(b)B.
On peut écrire ln(x)=λln(a)+(1-λ)ln(b) avec λ]0;1[.
Posons alors kn la partie entière de λ2n et xn=exp(kn2nln(a)+(1-kn2n)ln(b))
Il est immédiat que xnx avec pour tout n, xnA.
Si, dans cette suite, il existe une infinité d’irrationnels, alors x est limite d’une suite d’éléments de A().
Sinon, à partir d’un certain rang, les termes de la suite xn sont tous rationnels.
Le rapport xn+1/xn est alors aussi rationnel; mais

xn+1xn=(ab)kn+12n+1-kn2n avec kn+12n+1-kn2n=0 ou 12n+1.

S’il existe une infinité de n tels que kn+12n+1-kn2n=12n+1 alors il existe une infinité de n tels que

(ab)12n

et puisque l’élévation au carré d’un rationnel est un rationnel, le nombre a/b est lui-même rationnel. Or les racines carrées itérés d’un rationnel différent de 1 sont irrationnelles à partir d’un certain rang.
Il y a absurdité et donc à parti d’un certain rang kn+1=2kn.
Considérons à la suite (xn) définie par

xn=exp(kn2nln(a)+(1-kn2n)ln(b)) avec kn=kn+1.

On obtient une suite d’éléments de A, convergeant vers x et qui, en vertu du raisonnement précédent, est formée d’irrationnels à partir d’un certain rang.

 
Exercice 18  5685     ENSTIM (MP)Correction  

Soit E l’espace des fonctions de + vers continues et de limite nulle en +.

  • (a)

    Montrer que l’on définit une norme sur E en posant

    f=supt[0;+[|f(t)|pour tout fE.
  • (b)

    Établir que F=Vect{te-nt|n*} est une partie dense de E.

Solution

  • (a)

    Les fonctions continues sur [0;+[ et de limite nulle en + sont assurément bornées. L’espace E est donc inclus dans l’espace des fonctions bornées de [0;+[ vers . Ce dernier est normé par . Par restriction, est aussi une norme sur E.

  • (b)

    Soit tf(t) un élément arbitraire de E. Considérons l’application g définie sur ]0;1] par

    g(x)=f(-ln(x)).

    L’application g est continue et peut se prolonger par continuité en 0 en posant g(0)=0. Par le théorème d’approximation uniforme de Weierstrass, on peut introduire une suite de fonctions polynomiales (φn) approchant uniformément g sur [0;1]. Pour ε>0, il existe N tel que

    nN,x[0;1],|φn(x)-g(x)|ε.

    En particulier,

    nN,|φn(0)-g(0)|=|φn(0)|ε.

    Considérons alors ψn=φn-φ(0). Les fonctions ψn sont polynomiales et

    nN,x[0;1],|ψn(x)-g(x)||φn(x)-g(x)|+|φn(0)|2ε.

    Posons alors θn:[0;+[ définie par θn(t)=ψn(e-t). On a

    nN,t[0;+[,|θn(t)-f(t)|=t=-ln(x)|ψn(x)-g(x)|2ε

    De plsu, θnF car ψn(0)=0 et le coefficient constant du polynôme décrivant ψn est nul.

    Finalement, tout élément de E est limite d’une suite d’éléments de F au sens de la norme : F est une partie dense de l’espace normé (E,).

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Édité le 23-02-2024

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