[<] Frontière [>] Distance à une partie

 
Exercice 1  4675  

Montrer que est une partie fermée de :

  • (a)

    En étudiant son complémentaire.

  • (b)

    En raisonnant par les suites.

 
Exercice 2  4673  

Dans 2, montrer que l’ensemble décrit ci-dessous définit une partie fermée

={(x,y)2|xy=1}.
 
Exercice 3  5244  

Montrer que On()={An()|AA=In} est une partie fermée et bornée de n().

 
Exercice 4  5239  

Soit une norme sur un espace vectoriel E de dimension finie.

Montrer que la sphère de centre aE et de rayon r>0

𝒮={xE|x-a=r}

est une partie fermée et bornée de E.

 
Exercice 5  5240   

Soit V un sous-espace vectoriel d’un espace normé E de dimension finie.

  • (a)

    Montrer que V est une partie fermée.

  • (b)

    On suppose que le vecteur nul est intérieur à V. Montrer que V=E.

  • (c)

    Plus généralement, on suppose V d’intérieur non vide. Montrer que V=E.

 
Exercice 6  4677   

Soient N1 et N2 deux normes sur un même espace vectoriel E. On suppose que N1 est dominée par N2. Montrer que tout ouvert pour la norme N1 est aussi un ouvert pour la norme N2.

 
Exercice 7  5482   Correction  
  • (a)

    Soit P=X3+aX2+bX+c un polynôme réel. Vérifier que les racines ξ de P satisfont

    |ξ|max{1,|a|+|b|+|c|}.

On note 𝒟 l’ensemble des (a,b,c)3 tels que le polynôme P=X3+aX2+bX+c soit scindé sur .

  • (b)

    Montrer que 𝒟 est une partie fermée de 3.

Solution

  • (a)

    Si ξ est racine de P alors

    ξ3=-aξ2-bξ-c.

    Cas: |ξ|1. L’inégalité voulue est vérifiée.

    Cas: |ξ|>1. On vérifie 1|ξ|2 et |ξ||ξ|2. On a alors

    |ξ|3=|aξ2+bξ+c|
    |a||ξ|2|b||ξ|+|c|
    |a||ξ|2+|b||ξ|2+|c||ξ|2.

    En simplifiant par |ξ|2,

    |ξ||a|+|b|+|c|

    et l’inégalité voulue est à nouveau vérifiée.

  • (b)

    Soit (an,bn,cn)n une suite convergente d’éléments de 𝒟 et notons (a,b,c) sa limite.

    Pour tout n, notons xn, yn et zn les trois racines réelles du polynôme Pn=X3+anX2+bnX+cn que l’on sait scindé sur .

    La suite (an,bn,cn)n est bornée car convergente et la suite (xn,yn,zn)n l’est donc aussi en vertu du résultat de la première question. Par le théorème de Bolzano-Weierstrass, on peut en extraire une suite convergente (xφ(k),yφ(k),zφ(k))k. Notons (x,y,z) la limite de celle-ci. Par les relations coefficients/racines d’un polynôme scindé, on sait

    {an=-(xn+yn+zn)bn=xnyn+ynzn+znxncn=-xnynznpour tout n.

    Cela vaut en particulier pour n=φ(k) et en faisant alors tendre k vers l’infini, il vient

    {a=-(x+y+z)b=xy+yz+zxc=-xyz.

    Par ce système, on peut affirmer que les réels x, y et z sont les trois racines du polynôme X3+aX2+bX+c qui est donc scindé sur . Ainsi, (a,b,c)𝒟 et 𝒟 est donc une partie fermée11 1 Un étude plus approfondie généralisant le concept de discriminant permet de décrire 𝒟 comme l’ensemble des triplets (a,b,c)3 vérifiant a2b2+18abc-4b3-4a3c-27c20: ce résultat permet d’obtenir la fermeture de 𝒟 plus immédiatement en considérant que 𝒟 est l’image réciproque d’un fermé par une application continue. car contient les limites de ses suites convergentes.

 
Exercice 8  1108     CENTRALE (MP)Correction  

On munit le -espace vectoriel (,) des suites réelles bornées de la norme

u=supn|un|.

Déterminer si les sous-ensembles suivants sont fermés ou non:
A={suites croissantes}, B={suites convergeant vers 0}, C={suites convergentes},
D={suites admettant 0 pour valeur dadhérence} et E={suites périodiques}.

Solution

A est fermé car si up=(unp) est une suite d’éléments de A convergeant vers une suite u=(un) pour la norme alors pour tout n et tout p, unpun+1p qui donne à la limite unun+1 et donc uA.
B est fermé car si up=(unp) est une suite d’éléments de B convergeant vers une suite u=(un) pour la norme alors pour tout ε>0 il existe p tel que u-upε/2 et puisque unpn+0, il existe N tel que

nN,|unp|ε/2

et donc

|un||un-unp|+|unp|ε.

Ainsi u0 et donc uB.
C est fermé. En effet, si up=(unp) est une suite d’éléments de C convergeant vers une suite u=(un) pour la norme alors en notant p la limite de up, la suite (p) est une suite de Cauchy puisque |p-q|up-uq. Posons la limite de la suite (p) et considérons vp=up-p. vpB et vpu- donc u-B et uC.
D est fermé car si up=(unp) est une suite d’éléments de D convergeant vers une suite u=(un) pour la norme alors pour tout ε>0 il existe p tel que u-upε/2 et puisque 0 est valeur d’adhérence de up, il existe une infinité de n tels que |unp|ε/2 et donc tels que

|un||un-unp|+|unp|ε.

Ainsi 0 est valeur d’adhérence de u et donc uD.
E n’est pas fermé. Notons δp, la suite déterminée par δnp=1 si pn et 0 sinon. La suite δp est périodique et toute combinaison linéaire de suites δp l’est encore. Posons alors

up=k=1p12kδk

qui est élément de E. La suite up converge car

up+q-upk=p+1p+q12k12p0

et la limite u de cette suite n’est pas périodique car

u0=limp+k=1p12k=1

et que un<1 pour tout n puisque pour que un=1 il faut kn pour tout k.

 
Exercice 9  2770     MINES (MP)Correction  

On munit l’espace des suites bornées réelles (,) de la norme

u=supn|un|.
  • (a)

    Montrer que l’ensemble des suites convergentes est un fermé de (,).

  • (b)

    Montrer que l’ensemble des suites (an) qui sont terme général d’une série absolument convergente n’est pas un fermé de (,).

Solution

  • (a)

    Notons C l’espace des suites convergentes de (,).

    Soit (un)n une suite convergente d’éléments de C de limite u.

    Pour chaque n, posons n=limun=limp+upn.

    Par le théorème de la double limite appliquée à la suite des fonctions un, on peut affirmer que la suite (n) converge et que la suite u converge vers la limite de (n). En particulier, uC.

    L’ensemble C est une partie fermée?

  • (b)

    Notons A l’espace des suites dont le terme général est terme général d’une série absolument convergente.

    Soit (un) la suite définie par

    n*,p,upn=1(p+1)1+1/n.

    La suite (un)n est une suite d’éléments de A et une étude en norme permet d’établir que unu avec up=1p+1. La suite u n’étant pas élément de A, la partie A n’est pas fermée.

 
Exercice 10  1110   Correction  

On note () l’ensemble des suites réelles nulles à partir d’un certain rang.

  • (a)

    Montrer que () est un sous-espace vectoriel de l’espace (,) des suites réelles bornées.

  • (b)

    (,) étant normé par . Le sous-espace vectoriel () est-il une partie ouverte? une partie fermée?

Solution

  • (a)

    Les éléments de () sont bornés donc ()(,).
    L’appartenance de l’élément nul et la stabilité par combinaison linéaire sont immédiates.

  • (b)

    Si () est ouvert alors puisque 0() il existe α>0 tel que B(0,α)().

    Or la suite constante égale à α/2 appartient à B(0,α) et n’est pas nulle à partir d’un certain rang donc B(0,α)() et donc () n’est pas ouvert.

    Pour N, posons uN définie par unN=1n+1 si nN et unN=0 sinon.
    (uN)() et uNu avec u donné par un=1n+1. En effet,

    uNu=1N+20.

    Mais u() donc () n’est pas fermé.

 
Exercice 11  2771     MINES (MP)Correction  

Soit E l’ensemble des suites (an)n0 de telles que la série |an| converge. Si a=(an)n0 appartient à E, on pose

a=n=0+|an|.
  • (a)

    Montrer que est une norme sur E.

  • (b)

    Soit

    F={aE|n=0+an=1}.

    L’ensemble F est-il ouvert? fermé? borné?

Solution

  • (a)

    Par définition de l’ensemble E, l’application :E+ est bien définie.
    Soient (an)n0, (bn)n0 éléments de E et λ.

    a+b=n=0+|an+bn|n=0+(|an|+|bn|)=a+b

    avec convergence des séries écrites, et

    λ.a=n=0+|λan|=n=0+|λ||an|=|λ|n=0+|an|=|λ|a.

    Enfin, si a=0 alors

    n,|an|a=0

    donne (an)n0=(0)n0

  • (b)

    Considérons la forme linéaire

    φ:(an)n0n=0+an.

    On vérifie

    a=(an)n0E,|φ(a)|=|n=0+an|n=0+|an|=a.

    La forme linéaire φ est donc continue.
    Puisque F=φ1({1}) avec {1}, la partie F est fermée en tant qu’image réciproque d’une partie fermée par une application continue.
    Posons e=(1,0,0,) et un élément de F et

    α>0,e+αeF et e(e+αe)=α.

    On en déduit que F n’est pas un voisinage de son élément e et par conséquent la partie F n’est pas ouverte.
    Posons αp=e+p.(1,1,0,0,).

    p,αpF et αpp++.

    La partie F n’est donc pas bornée.

 
Exercice 12  5879   Correction  

On note 𝒫n l’ensemble des polynômes réels unitaires de degré n exactement.

  • (a)

    Soit P𝒫n. Établir

    P est scindé sur z,|P(z)||Im(z)|n.
  • (b)

    En déduire que le sous-ensemble de 𝒫n formé des polynômes scindés sur est une partie fermée de n[X].

Solution

  • (a)

    () Supposons P scindé sur . Le polynôme P possède exactement n racines réelles comptées avec multiplicité que l’on note λ1,,λn. Sachant de plus que le polynôme est unitaire, on peut écrire

    P=(X-λ1)(X-λn).

    Pour tout z, on a alors

    |P(z)|=k=1n|z-λk||Im(z)|n

    car

    |z-λk|=(Re(z)-λk)2+(Im(z))2|Im(z)|.

    () Supposons |Im(z)|n|P(z)| pour tout z.

    On sait que le polynôme P est assurément scindé sur . Or, si z est une racine de P, on a |Im(z)|nP(z)=0 et donc z. Ainsi, les racines de P sont toutes réelles et le polynôme P est scindé sur .

  • (b)

    On note 𝒮n le sous-ensemble de 𝒫n formé des polynômes scindés sur .

    Soit (Pk) une suite convergente d’éléments de 𝒮n. Notons P sa limite.

    Les coefficients de Pk tendent vers les coefficients respectifs de P: le polynôme P est unitaire de degré n (et en substance 𝒫n est une partie fermée de n[X]).

    Soit z. Pour tout k, |Pk(z)||Im(z)|n.

    L’application Ez:PP(z) est continue car linéaire au départ d’un espace de dimension finie. On peut alors passer à la limite la relation précédente et l’on obtient |P(z)||Im(z)|n. Cela valant pour tout z, on peut affirmer que P est scindé et donc 𝒫𝒮n.

    L’ensemble 𝒮n contient les limites de ses suites convergentes, c’est donc un polynôme scindé.

 
Exercice 13  6084     MINES (MP)Correction  

Soit E un espace normé réel de dimension quelconque.

  • (a)

    Montrer qu’une famille (x1,,xp) de vecteurs de E est libre si, et seulement si,

    inf{λ1x1++λpxp|(λ1,,λp)p,λ12++λp2=1}>0.
  • (b)

    En déduire que l’ensemble des familles libres de p vecteurs est un ouvert de Ep.

  • (c)

    Proposer une démonstration plus directe en dimension finie.

Solution

  • (a)

    Supposons la famille (x1,,xp) liée. On peut écrire une relation linéaire

    α1x1++αpxp=0Eavec(α1,,αp)(0,,0).

    Pour

    λi=αiα12++αp2aveci=1,,p

    on obtient

    λ1x1++λpxp=0Eavecλ12++λp2=1.

    Par conséquent,

    inf{λ1x1++λpxp|(λ1,,λp)p,λ12++λp2=1}=0.

    Supposons la famille (x1,,xp) libre. L’ensemble K={(λ1,,λp)p|λ12++λp2=1} est une partie compacte. L’application (λ1,,λp)λ1x1++λpxp est continue sur le compact K, à valeurs réelles et ne s’annule pas. Cette application présente donc un minimum de valeur strictement positive et par conséquent

    inf{λ1x1++λpxp|(λ1,,λp)p,λ12++λp2=1}>0.
  • (b)

    Soit (x1,,xp) une famille libre d’éléments de E. On sait

    m=inf{λ1x1++λpxp|(λ1,,λp)p,λ12++λp2=1}>0.

    Soient α>0 et (x1,,xp) une famille d’éléments de E avec

    j=1,,p,xjxj<α.

    Supposons que la famille (x1,,xp) soit liée. Comme au-dessus, on peut écrire

    λ1x1++λpxp=0Eavecλ12++λp2=1

    et l’on a donc

    λ1x1++λpxp =λ1(x1x1)++λp(xpxp)
    |λ1|α++|λp|αpα.

    Si pα<m, ce cas de figure est impossible et la famille (x1,,xp) est alors nécessairement libre. On peut alors conclure que l’ensemble des familles libres de Ep est voisinage de chacun de ses points: c’est un ouvert.

  • (c)

    On introduit une base e de E et l’on considère l’application de Ep vers n,p() qui à une famille (x1,,xp) de vecteurs de E associe sa matrice dans la base e. Cette application est linéaire donc continue. Pour conclure, il suffit alors d’observer que les matrices de rang p forment une partie ouverte de n,p(). Or une matrice de n,p() est de rang p si, et seulement si, elle possède un déterminant extrait non nul. L’ensemble des matrices de rang p est donc la réunion des images réciproques de * par les différentes applications continues qui calculent les déterminants extraits d’une matrice de n,p().

 
Exercice 14  6082      MINES (MP)Correction  

On munit l’espace E=𝒞([0;1],) de la norme .

  • (a)

    On note le sous-ensemble de E formé des fonctions injectives. Montrer que n’est ni ouvert ni fermé.

  • (b)

    On note 𝒮 le sous-ensemble de E formé des fonctions surjectives de [0;1] sur [0;1]. S’agit-il d’une partie ouverte, d’une partie fermée?

  • (c)

    On note le sous-ensemble de E formé des fonctions bijectives de [0;1] vers [0;1]. S’agit-il d’une partie ouverte, d’une partie fermée?

Solution

  • (a)

    Dans E, on peut construire une suite de fonctions strictement croissantes convergeant uniformément vers une fonction constante. Par exemple, fn(t)=2nt pour t[0;1]. L’ensemble n’est pas une partie fermée.

    Dans E, la fonction f:tt2 est injective mais on peut construire une fonction avec un petit palier constant égal à 0 au voisinage de 0 qui soit uniformément proche de f à n’importe quel ε0 préalablement fixé. L’ensemble n’est pas ouvert.

    [Uncaptioned image]
  • (b)

    Le même exemple qu’au dessus assure que 𝒮 n’est pas une partie ouverte. On peut cependant établir qu’il s’agit d’une partie fermée. Soit (fn)n une suite convergente d’éléments de 𝒮. Notons f sa limite dans E (donc continue).

    Pour tout n, il existe xn[0;1] tel que fn(xn)=0. La suite (xn) est bornée. Par le théorème de Bolzano-Weierstrass, on peut en extraire une suite convergente (xφ(n)). Notons x la limite de cette suite extraite. On a

    |f(x)fφ(n)(xφ(n))| |f(x)f(xφ(n))|+|f(xφ(x))fφ(n)(xφ(n))|
    |f(x)f(xφ(n))|+ffφ(n).

    Par continuité de f et par convergence de (fφ(n)) vers f pour , on obtient

    |f(x)fφ(n)(xφ(n))|n+0.

    On en déduit f(x)=0. Ainsi, f prend la valeur 0. On établit de même que f prend la valeur 1. Par continuité, f est une application surjective sur [0;1]. Notons qu’on peut aussi vérifier que par passage à la limite f prend ses valeurs dans [0;1].

  • (c)

    À nouveau l’exemple de la fonction tt2 assure que n’est pas une partie ouverte. Ce n’est pas une partie fermée non plus car il est possible avec des fonctions continues affines par morceaux de construite des fonctions continues strictement croissante prenant la valeur 0 en 0 et la valeur 1 en 1 (donc bijective) convergeant uniformément sur [0;1/2] vers la fonction identiquement nulle.

    [Uncaptioned image]
 
Exercice 15  3037      X (MP)Correction  

Caractériser dans n() les matrices dont la classe de similitude est fermée.
Même question avec au lieu de

Solution

Cas: An() est diagonalisable. Soit (Ap) une suite convergente de matrices semblables à A.
Notons A la limite de (Ap).
Si P est un polynôme annulateur de A, P est annulateur des Ap et donc P annule A. Puisque A est supposée diagonalisable, il existe un polynôme scindé simple annulant A et donc A et par suite A est diagonalisable.
De plus, χA=χAp donc à la limite χA=χA.
On en déduit que A et A ont les mêmes valeurs propres et que celles-ci ont mêmes multiplicités. On en conclut que A et A sont semblables.
Ainsi, la classe de similitude de A est fermée.
Cas: An() non diagonalisable. À titre d’exemple, considérons la matrice

A=(λ10λ).

Pour Pp=(p001), on obtient

Pp-1APp=(λ1/p0λ)λI2

qui n’est pas semblable à A.
De façon plus générale, si la matrice A n’est pas diagonalisable, il existe une valeur propre λ pour laquelle

Ker(A-λI2)2Ker(A-λI2).

Pour X2Ker(A-λI2)2Ker(A-λI2) et X1=(A-λI2)X2, la famille (X1,X2) vérifie AX1=λX1 et AX2=λX2+X1. En complétant la famille libre (X1,X2) en une base, on obtient que la matrice A est semblable à

T=(λ1(*)0λ(*)(0)(0)B).

Pour Pp=diag(p,1,,1), on obtient

Pp-1TPp=(λ1/p(*/p)0λ(*)(0)(0)B)(λ0(0)0λ(*)(0)(0)B)=A.

Or cette matrice n’est pas semblable à T ni à A car rg(A-λIn)rg(T-λIn).
Ainsi, il existe une suite de matrices semblables à A qui converge vers une matrice qui n’est pas semblable à A, la classe de similitude de A n’est pas fermée.

Cas: An(). Si A est diagonalisable dans alors toute limite A d’une suite de la classe de similitude de A est semblable à A dans n(). Soit PGLn() telle que P-1AP=A. On a alors AP=PA. En introduisant les parties réelles et imaginaires de P, on peut écrire P=Q+iR avec Q,Rn().
L’identité AP=PA avec A et A réelles entraîne AQ=QA et AR=RA.
Puisque la fonction polynôme tdet(Q+tR) n’est pas nulle (car non nulle en i), il existe t tel que P=Q+tRGLn() et pour cette matrice AP=PA.
Ainsi, les matrices A et A sont semblables dans n().
Si A n’est pas diagonalisable dans .
Il existe une valeur propre complexe λ pour laquelle Ker(A-λI2)2Ker(A-λI2).
Pour X2Ker(A-λI2)2Ker(A-λI2) et X1=(A-λI2)X2, la famille (X1,X2) vérifie AX1=λX1 et AX2=λX2+X1.
Si λ, il suffit de reprendre la démonstration qui précède.
Si λ, on peut écrire λ=a+ib avec b*.
Posons X3=X¯1 et X4=X¯2.
La famille (X1,X2,X3,X4) est libre car λλ¯.
Introduisons ensuite Y1=Re(X1), Y2=Re(X2), Y3=Im(X1) et Y4=Im(X2).
Puisque Vect(Y1,,Y4)=Vect(X1,,X4), la famille (Y1,,Y4) est libre et peut donc être complétée en une base.
On vérifie par le calcul AY1=aY1-bY3, AY2=aY2-bY4+Y1, AY3=aY3+bY1 et AY4=bY2+aY4+Y3. et l’on obtient que la matrice A est semblable dans n() à la matrice

(T*OB)

avec

T=(a1b00a0b-b0a10-b0a).

Pour Pp=diag(p,1,p,1,1), on obtient

Pp-1TPp(T*OB)=A

avec

T=(a0b00a0b-b0a00-b0a).

Or dans n(), la matrice A est semblable est à diag(λ,λ,λ¯,λ¯,B) qui n’est pas semblable à A pour des raisons de dimensions analogues à ce qui a déjà été vu.
Les matrices réelles A et A ne sont pas semblables dans n() ni a fortiori dans n().
On en déduit que la classe de similitude de A n’est pas fermée

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Édité le 29-11-2025

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