[<] Frontière [>] Distance à une partie
Montrer que est une partie fermée de :
En étudiant son complémentaire.
En raisonnant par les suites.
Dans , montrer que l’ensemble décrit ci-dessous définit une partie fermée
Montrer que est une partie fermée et bornée de .
Soit une norme sur un espace vectoriel de dimension finie.
Montrer que la sphère de centre et de rayon
est une partie fermée et bornée de .
Soit un sous-espace vectoriel d’un espace normé de dimension finie.
Montrer que est une partie fermée.
On suppose que le vecteur nul est intérieur à . Montrer que .
Plus généralement, on suppose d’intérieur non vide. Montrer que .
Soient et deux normes sur un même espace vectoriel . On suppose que est dominée par . Montrer que tout ouvert pour la norme est aussi un ouvert pour la norme .
Soit un polynôme réel. Vérifier que les racines de satisfont
On note l’ensemble des tels que le polynôme soit scindé sur .
Montrer que est une partie fermée de .
Solution
Si est racine de alors
Cas: . L’inégalité voulue est vérifiée.
Cas: . On vérifie et . On a alors
En simplifiant par ,
et l’inégalité voulue est à nouveau vérifiée.
Soit une suite convergente d’éléments de et notons sa limite.
Pour tout , notons , et les trois racines réelles du polynôme que l’on sait scindé sur .
La suite est bornée car convergente et la suite l’est donc aussi en vertu du résultat de la première question. Par le théorème de Bolzano-Weierstrass, on peut en extraire une suite convergente . Notons la limite de celle-ci. Par les relations coefficients/racines d’un polynôme scindé, on sait
Cela vaut en particulier pour et en faisant alors tendre vers l’infini, il vient
Par ce système, on peut affirmer que les réels , et sont les trois racines du polynôme qui est donc scindé sur . Ainsi, et est donc une partie fermée11 1 Un étude plus approfondie généralisant le concept de discriminant permet de décrire comme l’ensemble des triplets vérifiant : ce résultat permet d’obtenir la fermeture de plus immédiatement en considérant que est l’image réciproque d’un fermé par une application continue. car contient les limites de ses suites convergentes.
On munit le -espace vectoriel des suites réelles bornées de la norme
Déterminer si les sous-ensembles suivants sont fermés ou non:
, , ,
et .
Solution
est fermé car si est une suite d’éléments de convergeant vers une suite pour la norme alors pour tout et tout , qui donne à la limite et donc .
est fermé car si est une suite d’éléments de convergeant vers une suite pour la norme alors pour tout il existe tel que et puisque , il existe tel que
et donc
Ainsi et donc .
est fermé. En effet, si est une suite d’éléments de convergeant vers une suite pour la norme alors en notant la limite de , la suite est une suite de Cauchy puisque . Posons la limite de la suite et considérons . et donc et .
est fermé car si est une suite d’éléments de convergeant vers une suite pour la norme alors pour tout il existe tel que et puisque 0 est valeur d’adhérence de , il existe une infinité de tels que et donc tels que
Ainsi 0 est valeur d’adhérence de et donc .
n’est pas fermé. Notons , la suite déterminée par si et 0 sinon. La suite est périodique et toute combinaison linéaire de suites l’est encore. Posons alors
qui est élément de . La suite converge car
et la limite de cette suite n’est pas périodique car
et que pour tout puisque pour que il faut pour tout .
On munit l’espace des suites bornées réelles de la norme
Montrer que l’ensemble des suites convergentes est un fermé de .
Montrer que l’ensemble des suites qui sont terme général d’une série absolument convergente n’est pas un fermé de .
Solution
Notons l’espace des suites convergentes de .
Soit une suite convergente d’éléments de de limite .
Pour chaque , posons .
Par le théorème de la double limite appliquée à la suite des fonctions , on peut affirmer que la suite converge et que la suite converge vers la limite de . En particulier, .
L’ensemble est une partie fermée?
Notons l’espace des suites dont le terme général est terme général d’une série absolument convergente.
Soit la suite définie par
La suite est une suite d’éléments de et une étude en norme permet d’établir que avec . La suite n’étant pas élément de , la partie n’est pas fermée.
On note l’ensemble des suites réelles nulles à partir d’un certain rang.
Montrer que est un sous-espace vectoriel de l’espace des suites réelles bornées.
étant normé par . Le sous-espace vectoriel est-il une partie ouverte? une partie fermée?
Solution
Les éléments de sont bornés donc .
L’appartenance de l’élément nul et la stabilité par combinaison linéaire sont immédiates.
Si est ouvert alors puisque il existe tel que .
Or la suite constante égale à appartient à et n’est pas nulle à partir d’un certain rang donc et donc n’est pas ouvert.
Pour , posons définie par si et sinon.
et avec donné par . En effet,
Mais donc n’est pas fermé.
Soit l’ensemble des suites de telles que la série converge. Si appartient à , on pose
Montrer que est une norme sur .
Soit
L’ensemble est-il ouvert? fermé? borné?
Solution
Par définition de l’ensemble , l’application est bien définie.
Soient , éléments de et .
avec convergence des séries écrites, et
Enfin, si alors
donne
Considérons la forme linéaire
On vérifie
La forme linéaire est donc continue.
Puisque avec , la partie est fermée en tant qu’image réciproque d’une partie fermée par une application continue.
Posons et un élément de et
On en déduit que n’est pas un voisinage de son élément et par conséquent la partie n’est pas ouverte.
Posons .
La partie n’est donc pas bornée.
On note l’ensemble des polynômes réels unitaires de degré exactement.
Soit . Établir
En déduire que le sous-ensemble de formé des polynômes scindés sur est une partie fermée de .
Solution
Supposons scindé sur . Le polynôme possède exactement racines réelles comptées avec multiplicité que l’on note . Sachant de plus que le polynôme est unitaire, on peut écrire
Pour tout , on a alors
car
Supposons pour tout .
On sait que le polynôme est assurément scindé sur . Or, si est une racine de , on a et donc . Ainsi, les racines de sont toutes réelles et le polynôme est scindé sur .
On note le sous-ensemble de formé des polynômes scindés sur .
Soit une suite convergente d’éléments de . Notons sa limite.
Les coefficients de tendent vers les coefficients respectifs de : le polynôme est unitaire de degré (et en substance est une partie fermée de ).
Soit . Pour tout , .
L’application est continue car linéaire au départ d’un espace de dimension finie. On peut alors passer à la limite la relation précédente et l’on obtient . Cela valant pour tout , on peut affirmer que est scindé et donc .
L’ensemble contient les limites de ses suites convergentes, c’est donc un polynôme scindé.
Soit un espace normé réel de dimension quelconque.
Montrer qu’une famille de vecteurs de est libre si, et seulement si,
En déduire que l’ensemble des familles libres de vecteurs est un ouvert de .
Proposer une démonstration plus directe en dimension finie.
Solution
Supposons la famille liée. On peut écrire une relation linéaire
Pour
on obtient
Par conséquent,
Supposons la famille libre. L’ensemble est une partie compacte. L’application est continue sur le compact , à valeurs réelles et ne s’annule pas. Cette application présente donc un minimum de valeur strictement positive et par conséquent
Soit une famille libre d’éléments de . On sait
Soient et une famille d’éléments de avec
Supposons que la famille soit liée. Comme au-dessus, on peut écrire
et l’on a donc
Si , ce cas de figure est impossible et la famille est alors nécessairement libre. On peut alors conclure que l’ensemble des familles libres de est voisinage de chacun de ses points: c’est un ouvert.
On introduit une base de et l’on considère l’application de vers qui à une famille de vecteurs de associe sa matrice dans la base . Cette application est linéaire donc continue. Pour conclure, il suffit alors d’observer que les matrices de rang forment une partie ouverte de . Or une matrice de est de rang si, et seulement si, elle possède un déterminant extrait non nul. L’ensemble des matrices de rang est donc la réunion des images réciproques de par les différentes applications continues qui calculent les déterminants extraits d’une matrice de .
On munit l’espace de la norme .
On note le sous-ensemble de formé des fonctions injectives. Montrer que n’est ni ouvert ni fermé.
On note le sous-ensemble de formé des fonctions surjectives de sur . S’agit-il d’une partie ouverte, d’une partie fermée?
On note le sous-ensemble de formé des fonctions bijectives de vers . S’agit-il d’une partie ouverte, d’une partie fermée?
Solution
Dans , on peut construire une suite de fonctions strictement croissantes convergeant uniformément vers une fonction constante. Par exemple, pour . L’ensemble n’est pas une partie fermée.
Dans , la fonction est injective mais on peut construire une fonction avec un petit palier constant égal à au voisinage de qui soit uniformément proche de à n’importe quel préalablement fixé. L’ensemble n’est pas ouvert.
Le même exemple qu’au dessus assure que n’est pas une partie ouverte. On peut cependant établir qu’il s’agit d’une partie fermée. Soit une suite convergente d’éléments de . Notons sa limite dans (donc continue).
Pour tout , il existe tel que . La suite est bornée. Par le théorème de Bolzano-Weierstrass, on peut en extraire une suite convergente . Notons la limite de cette suite extraite. On a
Par continuité de et par convergence de vers pour , on obtient
On en déduit . Ainsi, prend la valeur . On établit de même que prend la valeur . Par continuité, est une application surjective sur . Notons qu’on peut aussi vérifier que par passage à la limite prend ses valeurs dans .
À nouveau l’exemple de la fonction assure que n’est pas une partie ouverte. Ce n’est pas une partie fermée non plus car il est possible avec des fonctions continues affines par morceaux de construite des fonctions continues strictement croissante prenant la valeur en 0 et la valeur en (donc bijective) convergeant uniformément sur vers la fonction identiquement nulle.
Caractériser dans les matrices dont la classe de similitude est fermée.
Même question avec au lieu de
Solution
Cas: est diagonalisable.
Soit une suite convergente de matrices semblables à .
Notons la limite de .
Si est un polynôme annulateur de , est annulateur des et donc annule . Puisque est supposée diagonalisable, il existe un polynôme scindé simple annulant et donc et par suite est diagonalisable.
De plus, donc à la limite .
On en déduit que et ont les mêmes valeurs propres et que celles-ci ont mêmes multiplicités. On en conclut que et sont semblables.
Ainsi, la classe de similitude de est fermée.
Cas: non diagonalisable.
À titre d’exemple, considérons la matrice
Pour , on obtient
qui n’est pas semblable à .
De façon plus générale, si la matrice n’est pas diagonalisable, il existe une valeur propre pour laquelle
Pour et , la famille vérifie et . En complétant la famille libre en une base, on obtient que la matrice est semblable à
Pour , on obtient
Or cette matrice n’est pas semblable à ni à car .
Ainsi, il existe une suite de matrices semblables à qui converge vers une matrice qui n’est pas semblable à , la classe de similitude de n’est pas fermée.
Cas: .
Si est diagonalisable dans alors toute limite d’une suite de la classe de similitude de est semblable à dans . Soit telle que . On a alors . En introduisant les parties réelles et imaginaires de , on peut écrire avec .
L’identité avec et réelles entraîne et .
Puisque la fonction polynôme n’est pas nulle (car non nulle en ), il existe tel que et pour cette matrice .
Ainsi, les matrices et sont semblables dans .
Si n’est pas diagonalisable dans .
Il existe une valeur propre complexe pour laquelle .
Pour et , la famille vérifie et .
Si , il suffit de reprendre la démonstration qui précède.
Si , on peut écrire avec .
Posons et .
La famille est libre car .
Introduisons ensuite , , et .
Puisque , la famille est libre et peut donc être complétée en une base.
On vérifie par le calcul , , et .
et l’on obtient que la matrice est semblable dans à la matrice
avec
Pour , on obtient
avec
Or dans , la matrice est semblable est à qui n’est pas semblable à pour des raisons de dimensions analogues à ce qui a déjà été vu.
Les matrices réelles et ne sont pas semblables dans ni a fortiori dans .
On en déduit que la classe de similitude de n’est pas fermée
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Édité le 29-11-2025
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