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Exercice 1  5532  Correction  

Justifier que tout polynôme réel de degré impair possède au moins une racine réelle:

  • (a)

    en employant le théorème des valeurs intermédiaires;

  • (b)

    en employant le théorème de décomposition en facteurs irréductibles.

Solution

Soit P un polynôme réel de degré impair 2n+1 avec n:

P=a2n+1X2n+1+a2nX2n++a0

avec a0,,a2n+1, a2n+10.

  • (a)

    La fonction polynomiale xP(x) est définie et continue sur avec

    P(x)x+{+ si a2n+1>0- si a2n+1<0etP(x)x-{- si a2n+1>0+ si a2n+1<0.

    La fonction continue xP(x) prend donc des valeurs positives et des valeurs négatives, le théorème des valeurs intermédiaires assure que cette fonction s’annule. Par conséquent, le polynôme P admet au moins une racine réelle.

  • (b)

    Si le polynôme P ne présente pas de racines réelles, sa décomposition en facteurs irréductibles est un produit de polynômes de degrés 2. Le polynôme P est alors de degré pair. Par contraposition, si P est de degré impair, il possède au moins une racine réelle.

 
Exercice 2  4562  

Donner une condition nécessaire et suffisante sur (p,q)2 pour que le polynôme X3+pX+q admette une racine multiple et déterminer celle-ci.

 
Exercice 3  4560  

Soit

P=Xn+an-1Xn-1++a1X+a0[X].

Montrer que, si un nombre complexe ξ est racine de P, alors

|ξ|max(1,|a0|+|a1|++|an-1|).
 
Exercice 4  3342   Correction  

Soit P=a0+a1X++anXn[X]. On pose

M=sup|z|=1|P(z)|.

Montrer

k{0,,n},|ak|M.

On pourra employer des racines de l’unité.

Solution

Soit ω=e2iπ/(n+1) une racine (n+1)-ième de l’unité. On a

P(1)+P(ω)++P(ωn)=(n+1)a0

car

k=0nωk={n+1 si 0[n+1]0 sinon.

On en déduit (n+1)|a0|(n+1)M puis |a0|M.
De façon plus générale, on a

P(1)+ω-kP(ω)++ω-nkP(ωn)=(n+1)ak

et on en déduit |ak|M.

 
Exercice 5  2158   Correction  

Soient a,b,c trois éléments, non nuls et distincts, du corps 𝕂.
Démontrer que le polynôme

P=X(X-b)(X-c)a(a-b)(a-c)+X(X-c)(X-a)b(b-c)(b-a)+X(X-a)(X-b)c(c-a)(c-b)

peut s’écrire sous la forme P=λ(X-a)(X-b)(X-c)+1λ est une constante que l’on déterminera.

Solution

P(a)=P(b)=P(c)=1 et a,b,c deux à deux distincts donc

(X-a)(X-b)(X-c)P-1.

De plus, deg(P)3 donc il existe λ𝕂 tel que

P=λ(X-a)(X-b)(X-c)+1.

Puisque P(0)=0, on a λ=1abc.

 
Exercice 6  5211  

Soit n*. Montrer que les racines du polynôme

P=1+X+12!X2++1n!Xn

sont simples.

 
Exercice 7  4559   

Soit

P=anXn+an-1Xn-1++a1X+a0

un polynôme à coefficients entiers tel que an0 et a00.

  • (a)

    On suppose que P admet une racine rationnelle r=p/q exprimée sous forme irréductible. Montrer que pa0 et qan.

  • (b)

    Factoriser dans [X]

    P=2X3-X2-X-3.
 
Exercice 8  2663     MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Montrer que a=cos(π/9) est racine d’un polynôme de degré trois à coefficients dans .

  • (b)

    Justifier que le nombre a est irrationnel.

Solution

  • (a)

    On a

    cos(3x)=4cos3(x)-3cos(x)

    donc

    4a3-3a=cos(π/3)=1/2.

    Ainsi a est racine du polynôme 8X3-6X-1.

  • (b)

    Soit x une racine rationnelle de ce polynôme. On peut écrire x=p/q avec pq=1. On a alors

    8p3-6pq2-q3=0.

    On en déduit p8p3-6pq2=q3. Or p et q sont premiers entre eux et donc par le théorème de Gauss p=±1. De plus, q26pq2+q3=8p3 et, par un argument analogue au précédent, q28. Ainsi q=±1 ou q=±2.
    Or 1,-1,1/2 et -1/2 ne sont pas les valeurs de cos(π/9). On peut donc conclure que a est irrationnel.

 
Exercice 9  2371     CENTRALE (MP)Correction  
  • (a)

    Soit n. Exprimer sin((2n+1)α) en fonction de sin(α) et cos(α).

  • (b)

    En déduire que les racines du polynôme:

    P(X)=p=0n(-1)p(2n+12p+1)Xn-p

    sont de la forme xk=cot2(βk). Déterminer les βk.

Solution

  • (a)

    L’égalité

    sin((2n+1)α)=Im(ei(2n+1)α)=Im((cos(α)+isin(α))2n+1)

    donne en développant

    sin((2n+1)α)=p=0n(-1)p(2n+12p+1)cos2(n-p)(α).sin2p+1(α).
  • (b)

    On observe

    sin((2n+1)α)=sin2n+1(α)P(cot2(α)).

    Posons βk=kπ2n+1 pour 1kn. Les xk=cot2(βk) sont n racines distinctes de P, or deg(P)=n, ce sont donc exactement les racines de P.

 
Exercice 10  5479   Correction  

Soit

P=anXn++a1X+a0

un polynôme réel de degré n. On dit que ce polynôme est réciproque lorsque

an-i=aipour tout i0;n.
  • (a)

    Montrer que le polynôme P est réciproque si, et seulement si,

    XnP(1X)=P(X).
  • (b)

    On suppose que P est un polynôme réciproque. Montrer que si x est une racine de P alors x0 et 1/x est aussi racine de P de même multiplicité.

  • (c)

    Vérifier que si P est un polynôme réciproque de degré pair n=2p alors il existe Q[X] tel que

    P(X)=XpQ(X+1X).
  • (d)

    Vérifier que si P est un polynôme réciproque de degré impair n=2p+1 alors il existe Q[X] tel que

    P(X)=(X+1)XpQ(X+1X).

Solution

  • (a)

    On remarque

    XnP(1X)=Xni=0naiXi=i=0naiXn-i.

    Deux polynômes étant égaux si, et seulement si, leurs coefficients le sont, on obtient

    XnP(1X)=P(X)i0;n,an-i=ai.
  • (b)

    Le coefficient constant d’un polynôme réciproque est égal à son coefficient dominant, il n’est donc pas nul et cela assure que 0 n’est pas racine de P.

    Si x est racine de P alors on peut introduire 1/x est l’égalité précédente donne

    xnP(1x)=P(x)=0.

    On en déduit que 1/x est aussi racine de P.

    Si x=±1, x et 1/x désignent la même racine et il y a donc égalité des multiplicités. Sinon, on peut factoriser P par Q=(X-x)(X-1/x). Ce polynôme Q est réciproque et l’égalité P=QR avec P et Q réciproques implique R réciproque. En effet,

    P(X)=XnP(1X)=Xq+rQ(1X)R(1X)=Q(X)R(X)

    avec n, q, et r les degrés des polynômes P, Q et R.

    On en déduit que les racines x et 1/x ont la même multiplicité.

  • (c)

    On raisonne par récurrence forte sur p.

    Pour p=0, c’est immédiat.

    Supposons la propriété vérifiée jusqu’au rang p-1 (avec p1).

    Soit P un polynôme réciproque de degré 2p. Notons α sont coefficients dominant et posons

    R(X)=P(X)-αXp(X+1X)p.

    On vérifie que R est un polynôme et qu’il s’écrit

    R(X)=i=02pbiXi avec b2p-i=bietb2p=b0=0.

    Si le polynôme R est nul, on conclut avec Q=αXp.

    Sinon, on introduit m1 la multiplicité de 0 en tant que racine de R et l’on observe

    R(X)=Xmj=02p-2mbj+mXj=XmS(X).

    Le polynôme S est réciproque de degré 2p-2m exactement.

    Par hypothèse de récurrence forte, il existe T[X] tel que

    S(X)=Xp-mT(X+1X)

    et alors

    P(X)=XpQ(X) avec Q(X)=αXp+T(X).

    La récurrence est établie.

  • (d)

    On remarque que si P est un polynôme réciproque de degré impair alors -1 en est racine. On peut alors factoriser P par X+1 et écrire P=(X+1)R. Le polynôme X+1 est réciproque et donc le polynôme R l’est aussi. De plus, R est de degré pair et l’on peut conclure en employant le résultat de la question précédente.

 
Exercice 11  5445     MINES (MP)Correction  

Soient a,b,c,d,e et les polynômes

P=aX2+(c-b)X+e-detQ=aX4+bX3+cX2+dX+e.

On suppose que P possède une racine dans [1;+[. Montrer que Q possède au moins une racine réelle.

Solution

Pour x>0, on remarque

12(Q(x)+Q(-x))=ax2+cx+eet12x(Q(x)-Q(-x))=bx+d

donc

P(x)=12((Q(x)+Q(-x))-1x(Q(x)-Q(-x))).

Si x1 est raine de P, il vient donc

(1-1x)0Q(x)=-(1+1x)0Q(-x).

Les valeurs Q(x) et Q(-x) sont de signes opposés, la fonction polynôme Q s’annule alors car continue.

 
Exercice 12  1352      X (MP)

Soient n*, a0,,an des réels deux à deux distincts et P=(X-a0)(X-an).

  • (a)

    Simplifier l’expression du polynôme

    i=0n0jnjiX-ajai-aj.
  • (b)

    Calculer

    S=i=0n1P(ai).
 
Exercice 13  2941      X (MP)

Soient A,B deux polynômes complexes et non constants vérifiant

{z|A(z)=0} ={z|B(z)=0} et
{z|A(z)=1} ={z|B(z)=1}.

Montrer que les polynômes A et B sont égaux.

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Édité le 29-08-2023

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