[<] Étude de la somme d'une série entière abstraite [>] Fonctions développables en série entière

 
Exercice 1  5907  Correction  

Soit (an)n une suite réelle convergente de limite .

Montrer

limx1(1x)n=0+anxn=.

Solution

Puisque la suite (an) converge, elle est bornée et cela assure que le rayon de convergence de la série entière anxn est au moins égal à 1. Pour x[0;1[, on peut initier le calcul

(1x)n=0+anxn =n=0+anxnn=0+anxn+1
=n=0+anxnn=1+an1xn
=a0+n=1+(anan1)xn.

La série entière (anan1)xn est définie en x=1 et sa somme est donc continue en 1. On en déduit

(1x)n=0+anxnx1a0+n=1+(anan1)=.
 
Exercice 2  3989     CENTRALE (PSI)Correction  

On pose

f(x)=n=1+ln(n)xnetg(x)=n=2+ln(1-1n)xn.
  • (a)

    Déterminer les rayons de convergence des séries entières définissant f et g.

  • (b)

    Montrer que g est définie et continue sur [-1;1[.

  • (c)

    Trouver une relation entre (1-x)f(x) et g(x) pour x]-1;1[.

  • (d)

    Montrer que f peut être prolongée en une fonction continue sur [-1;1[.

  • (e)

    Trouver des équivalents de f et g en 1.

Solution

  • (a)

    Par application de la règles de d’Alembert, les rayons de convergence de séries entières définissant f et g sont égaux à 1.

  • (b)

    g est assurément définie et continue sur ]-1;1[ en tant que somme de série entière.

    La série entière définissant g converge aussi sur [-1;0] par application du critère spécial et

    x[-1;0],|k=n+1+ln(1-1k)xk|-ln(1-1n+1).

    Il y a donc convergence uniforme de la série de fonctions continues définissant g sur [-1;0].

    Ainsi, g est définie et continue sur [-1;1[.

    On peut aussi souligner que g n’est pas définie en 1 car

    ln(1-1n)1nn+-1n.
  • (c)

    Pour x]-1;1[,

    (1-x)f(x)=n=2+(ln(n)-ln(n-1))xn=-g(x).
  • (d)

    La fonction f est continue sur ]-1;1[ en tant que somme de série entière de rayon de convergence 1. On peut prolonger f par continuité en -1 via

    f(x)=-g(x)1-xx-1-g(-1)2.
  • (e)

    On a

    ln(1-1n)=-1n-12n2+o(1n2)

    donc pour x]-1;1[

    g(x)=n=2+-1nxn-n=2+(12n2+o(1n2))xn

    et donc

    g(x)=ln(1-x)+1-n=2+(12n2+o(1n2))xn.

    Le terme sommatoire définit une fonction continue sur [-1;1] (par convergence normale) et donc

    g(x)x1-ln(1-x)

    puis

    f(x)x1--ln(1-x)1-x.
 
Exercice 3  5073   

Pour x réel convenable, on pose

f(x)=n=1+ln(1+1n)xn.
  • (a)

    Préciser le domaine de définition de la fonction f et étudier sa continuité.

  • (b)

    Déterminer un équivalent simple de f en 1.

  • (c)

    En déduire un équivalent quand x tend vers 1 de

    g(x)=n=1+ln(n)xn.
  • (d)

    Déterminer la limite de g en -1.

 
Exercice 4  3747      MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Donner l’ensemble de définition de

    f(x)=n=1+ln(1+1n)xn.
  • (b)

    Calculer f(-1) et 01(-1)(1/x)xdx est la fonction partie entière.

  • (c)

    Donner un équivalent de f en x=1

Solution

  • (a)

    f est la somme d’une série entière de rayon de convergence R=1.
    Puisque ln(1+1/n)1/n, la série n’est pas définie pour x=1. En revanche, on vérifie aisément la convergence de la série en x=-1 en vertu du critère spécial des séries alternées.

    Finalement, f est définie sur [-1;1[.

  • (b)

    Calculons la somme partielle

    n=12Nln(1+1n)(-1)n=p=1Nln(2p+12p)-ln(2p2p-1)=ln((2N+1)((2N)!)2(2NN!)4).

    Par la formule de Stirling,

    f(1)=ln(2π).

    Par le changement de variable u=1/x (qui est de classe 𝒞1 strictement décroissant), on ne modifie par la nature de l’intégrale et l’on a

    01(-1)1/xxdx=1+(-1)uudu.

    Puisque

    |xx(-1)uudu|xxduux+0

    la nature de l’intégrale et sa valeur sont données par la limite de

    1n+1(-1)uudu=k=1nkk+1(-1)kudu=k=1n(-1)kln(1+1k).

    On peut conclure

    01(-1)1/xxdx=ln(2π).
  • (c)

    On peut écrire

    ln(1+1n)=1n+εn avec εn=n+O(1n2).

    On a alors

    f(x)=n=1+xnn+n=1nεnxn.

    D’une part

    n=1+xnn=-ln(1-x)x1-+

    et d’autre part

    |n=1+εnxn|n=1+|εn|<+.

    On peut donc conclure

    f(x)x1--ln(1-x).
 
Exercice 5  5908   Correction  

Pour n*, on pose

Hn=k=1n1k.
  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence de la série entière n1Hnxn.

  • (b)

    Établir

    n=1+Hnxnx1n=1+ln(n)xn.
  • (c)

    En déduire un équivalent n=1+ln(n)xn.

Solution

  • (a)

    On sait

    Hnn+ln(n)

    et donc

    |Hn+1Hn|n+ln(n+1)ln(n)n+1.

    On en déduit le rayon de convergence R=1.

  • (b)

    Pour x]1;1[, on est assuré de l’existence des deux sommes

    n=1+Hnxnetn=1+ln(n)xn.

    On peut donc considérer la différence

    n=1+(Hnln(n))xn.

    Aussi,

    Hnln(n)n+γ

    avec γ la constante d’Euler.

    Soit ε>0. Il existe N1 tel que |Hnln(n)|εln(n) pour tout nN. On a alors pour tout x[0;1[

    |n=1+(Hnln(n))xn| n=1N1|Hnln(n)|xn+n=N+εln(n)xn
    n=1N1|Hnln(n)|+εn=1+ln(n)xn.

    Or,

    n=1+ln(n)xnln(2)n=2+xn=ln(2)x21xx1+.

    Il existe donc α>0 tel que pour tout x[1α;1[,

    n=1N1|Hnln(n)|constanteεn=1+ln(n)xn.

    Ainsi, on a établi

    ε>0,α>0,x[1α;1[,|n=1+(Hnln(n))xn|2εn=1+ln(n)xn

    autrement dit

    n=1+(Hnln(n))xn=x1o(n=1+ln(n)xn).

    On peut alors conclure

    n=1+Hnxnx1n=1+ln(n)xn.
  • (c)

    Par produit de Cauchy,

    n=1+Hnxn=(n=1+1nxn)(n=0+xn)=ln(1x)1x.

    On a donc

    n=1+ln(n)xnx1ln(1x)1x.
 
Exercice 6  2844     MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Soit (an) une suite complexe. On suppose que la série entière anxn a pour rayon de convergence R. Déterminer les rayons de convergence de

    (anln(n))xnet(ank=1n1k)xn.
  • (b)

    Application : Donner un équivalent simple de n=1+ln(n)xn quand x1-.

Solution

  • (a)

    On sait que les séries entières anxn et nanxn ont le même rayon de convergence R (notamment car une série entière et sa série dérivée ont le même rayon de convergence). Puisque an=o(anln(n)) et anln(n)=o(nan) on peut affirmer par encadrement que la série entière (anln(n))xn a aussi pour rayon de convergence R. De plus,

    ank=1n1kn+anln(n)

    donc la série entière (ank=1n1k)xn a encore pour rayon de convergence R.

  • (b)

    Notons que ln(n)xn a pour rayon de convergence R=1. On sait

    k=1n1k=n+ln(n)+γ+o(1).

    Le terme général

    ln(n)-k=1n1k

    est donc borné par un certain M.

    Par suite,

    |n=1+ln(n)xn-n=1+k=1n1kxn|n=1+Mxn=Mx1-x=x1-O(11-x).

    Or, par produit de Cauchy,

    n=1+k=1n1kxn=-ln(1-x)1-x

    donc

    n=1+ln(n)xnx1--ln(1-x)1-x.
 
Exercice 7  2853     MINES (MP)Correction  

On pose

an=n+th(t)t2dt

pour n*.

  • (a)

    Étudier la convergence de la série entière anxn entière pour x réel.

On pose

f(x)=n=1+anxn

pour x convenable.

  • (b)

    La fonction f est-elle continue en -1?

  • (c)

    Donner un équivalent simple de f en 1-.

Solution

Notons que l’intégrale définissant an converge car |th(t)|1.

  • (a)

    Pour tn,

    th(n)t2th(t)t21t2.

    En intégrant et en exploitant th(n)1, on obtient

    ann+1n.

    On en déduit que R=1. Pour x=-1, anxn converge en vertu du critère spécial des séries alternées car (an) décroît vers 0.

    Pour x=1, anxn diverge par l’équivalent précédent. La fonction somme est définie sur [-1;1[.

  • (b)

    Pour x[-1;0], on peut appliquer le critère spécial des séries alternées à la série anxn et affirmer

    |k=n+1+akxk|an+1|x|n+1an+1

    ce qui assure la convergence uniforme de la série. Par suite, la fonction somme est continue en -1.

  • (c)

    On a

    |an-1n|1-th(n)n

    donc pour x[0;1[,

    |n=1+anxn-n=1+1nxn|n=1+1-th(n)nxn.

    Or

    n=1+1nxn=-ln(1-x)n++etn21-th(n)nn+2ne-2nn+0

    donc 1-th(n)n est absolument convergente et la somme de la série entière 1-th(n)nxn est définie et continue en 1. On en déduit

    f(x)x1--ln(1-x).
 
Exercice 8  158      ENSTIM (MP)

On considère la suite récurrente (an) définie par

a0>0etan+1=ln(1+an)pour tout n.
  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence R de la série entière anxn.

  • (b)

    Étudier la convergence et la continuité de anxn en x=-R.

  • (c)

    Déterminer la limite de la suite (un) de terme général

    un=1an+1-1an.
  • (d)

    En déduire

    ann+2n.
  • (e)

    Donner un équivalent en R- de la somme de la série entière.

 
Exercice 9  985   Correction  

Soient anxn et bnxn deux séries entières de sommes respectives f(x) et g(x) avec, pour tout n, bn>0.

On note R le rayon de convergence de bnxn. On suppose R+* et on suppose aussi que la série entière bnxn diverge en x=R.

  • (a)

    On suppose que an=o(bn). Montrer que f(x)=o(g(x)) quand xR-.

  • (b)

    On suppose que anbn. Que dire de f(x) et g(x) au voisinage de R?

Solution

  • (a)

    On peut écrire an=bnεn avec εn0 et alors

    f(x)=n=0+bnεnxn.

    Pour tout ε>0, il existe N tel que pour tout nN, on ait |εn|ε. On peut alors écrire

    |f(x)-n=0N-1bnεnxn|εn=N+bnxnεg(x)

    puis

    |f(x)|εg(x)+|n=0N-1bnεnxn|.

    Quand xR-,

    g(x)+etn=0N-1bnεnxnn=0N-1bnεnRn=Cte

    donc pour x assez proche de R

    |n=0N-1bnεnRn|εg(x)

    puis

    |f(x)|2εg(x).

    Cela permet de conclure que f(x)=o(g(x)) quand xR.

  • (b)

    Si anbn alors an=bn+o(bn) donc

    f(x)=xR-g(x)+o(g(x))xR-g(x)

    en vertu du résultat précédent.

 
Exercice 10  5911   Correction  
  • (a)

    Soit f:]0;+[+ une fonction continue, décroissante et intégrable sur ]0;+[. Montrer que pour tout h>0

    limh0+hn=1+f(nh)=0+f(t)dt.
  • (b)

    Application : En posant x=eh, déterminer un équivalent de n=1+xnn lorsque x1.

Solution

  • (a)

    Soit n*. Par décroissance de f,

    nh(n+1)hf(t)dthf(nh)(n1)hnhf(t)dt.

    En sommant, on obtient avec convergence de la série

    h+f(t)dthn=1+f(nh)0+f(t)dt.

    Par encadrement,

    limh0+hn=1+f(nh)=0+f(t)dt.
  • (b)

    Par la règle de d’Alembert, on vérifie que le rayon de convergence de la série entière 1nxn vaut 1.

    Soit x[0;1[. On peut écrire x=eh avec h>0 et l’on a

    n=1+xnn=n=1+enhn=1hhn=1+f(nh) avec f(t)=ett.

    La fonction f est continue, positive et décroissante sur ]0;+[ avec

    0+ettdt=t=x220+ex2dx.

    Par le résultat précédent,

    hn=1+f(nh)h0+20+ex2dx=π.

    Aussi,

    1x=1ehx1h donc hx11x

    et l’on a donc

    n=1+xnnx1π1x.
 
Exercice 11  3783     ENSTIM (MP)Correction  

Donner un équivalent simple quand x1 de

f(x)=n=0+xn2.

Solution

Commençons par noter que f est la somme d’une série entière de rayon de convergence R=1 et est donc définie sur ]1;1[. Pour x[0;1[, la fonction txt2=et2ln(x) est décroissante et donc

nn+1xt2dtxn2n1nxt2dt.

En sommant

0+xt2dtf(x)1+0+xt2dt.

Or

0+xt2dt=0+et2ln(x)dt avec ln(x)<0.

Posons le changement de variable u=t|ln(x)|

0+et2ln(x)dt=1|ln(x)|0+eu2du.

Or ln(x)x1 quand x1 donc

f(x)x1π21x.
[Uncaptioned image]
 
Exercice 12  2452     CENTRALE (MP)Correction  

Soit (pn) une suite strictement croissante d’entiers naturels telle que n=o(pn). On pose

f(x)=n=0+xpn.
  • (a)

    Donner le rayon de convergence de la série entière xpn et étudier la limite de (1-x)f(x) quand x tend vers 1 par valeurs inférieures.

  • (b)

    Ici, pn=nq avec q et q2. Donner un équivalent simple de f en 1-.

Solution

  • (a)

    Notons an le coefficient général de la série entière étudiée: am=1 s’il existe n tel que m=pn et am=0 sinon.

    La suite (an) est bornée et ne tend pas vers 0 donc R=1.

    Soit ε>0, il existe un rang N tel que, pour tout nN, nεpn. On a alors

    0(1-x)f(x)(1-x)n=0N-1xpn+(1-x)n=N+xn/ε.

    Quand x1-,

    (1-x)n=0N-1xpn0

    et

    (1-x)n=N+xn/ε1-x1-x1/εε

    donc, pour x suffisamment proche de 1,

    0(1-x)f(x)2ε.

    Cela permet d’affirmer

    (1-x)f(x)x1-0.
  • (b)

    Ici, il faut penser à une comparaison série-intégrale…

    Pour x]0;1[, la fonction txtq est décroissante. Par la démarche classique, on obtient

    0+xtqdtf(x)1+0+xtqdt.

    Or

    0+xtqdt=0+etqln(x)dt=0+e-aqtqdt

    avec a=-ln(x)q donc

    0+xtqdt=1a0+e-uqdu

    et l’on ne calculera pas cette dernière intégrale.

    Par l’encadrement qui précède, on peut affirmer

    f(x)x1-11-xq0+e-uqdu

    sachant ln(x)x1-x-1

 
Exercice 13  5774     X (PC)Correction  

Soit

f:xn=0+xn(n!)2.
  • (a)

    Calculer le rayon de convergence de la série entière définissant f.

  • (b)

    Établir que f(x)=o(ex) lorsque x tend vers +.

Solution

  • (a)

    Posons an=1(n!)20. On a

    |an+1an|=1(n+1)2n+0

    donc R=+.

  • (b)

    On remarque n!2n-1 pour tout n et donc, pour x[0;+[,

    0f(x)n=0+xn2n-1n!=2ex/2=x+o(ex).
 
Exercice 14  2483     CENTRALE (MP)Correction  

Soit α>-1.

  • (a)

    Donner le rayon de convergence R de

    fα(x)=n=1+nαxn.

On désire trouver un équivalent de fα lorsque xR-.

  • (b)

    On suppose que α est un entier p.

    Montrer qu’il existe Qp[X] tel que

    fp(x)=Qp(x)(1-x)p+1.

    On calculera fp.

    En déduire l’équivalent recherché.

  • (c)

    On suppose α>-1 quelconque. Donner le coefficient général bn du développement en série entière de

    1(1-x)1+α.

    Montrer qu’il existe un réel A(α)>0 tel que nαA(α)bn.

    On étudiera la nature de la série de terme général

    ln((n+1)αbn+1)-ln(nαbn).

    En déduire que fα(x) est équivalente à

    A(α)(1-x)1+α

    quand x tend vers R-.

Solution

  • (a)

    R=1.

  • (b)

    Pour x]-1;1[,

    fp(x)=n=1+np+1xn-1

    donc

    xfp(x)=fp+1(x).

    En raisonnant par récurrence sur p, on définit la suite (Qp) de polynômes de sorte que

    Q0=XetQp+1(X)=X(1-X)Qp(X)+(p+1)XQp(X).

    On observe Qp+1(1)=(p+1)Qp(1) de sorte que Qp(1)=p!. On peut alors affirmer

    fp(x)x1-p!(1-x)1+p.
  • (c)

    À partir du développement connu de (1+u)α, on obtient

    bn=(α+1)(α+2)(α+n)n!.

    On remarque

    ln((n+1)αbn+1)-ln(nαbn) =αln(n+1n)-ln(bn+1bn)
    =n+O(1n2).

    La série ln((n+1)αbn+1)-ln(nαbn) est absolument convergente. Par le lien suite-série, on obtient que la suite de terme général ln(nαbn) converge puis que nαbn tend vers une constante A(α)>0.

    On peut alors conclure en exploitant le résultat suivant: Si anbn avec an>0, R=1 et an diverge alors

    n=0+anxnx1-n=0+bnxn

    (voir le sujet 985) On obtient alors

    fα(x)x1-A(α)(1-x)1+α.
 
Exercice 15  5912    Correction  

Pour x réel convenable, on pose

f(x)=n=0+(1+xn)nxn.
  • (a)

    Préciser le domaine de définition de f.

  • (b)

    Établir que f est développable en série entière sur ]1;1[.

  • (c)

    Donner un équivalent de f(x) lorsque x tend vers 1.

  • (d)

    Déterminer la limite de la suite des coefficients du développement en série entière de f.

Solution

  • (a)

    Pour x, posons11 1 Lorsque n=0, on convient u0(x)=1. un(x)=(1+xn)nxn.

    La série un(0) converge.

    On remarque

    un(x)n+exxn.

    Pour x0, on a donc

    |un+1(x)un(x)|n+ex|x|n+1ex|x|nn+|x|.

    On en déduit que la série de fonctions un(x) converge pour x]1;1[ et peut-être aussi en x=1 et x=1.

    Cependant, les suites (un(1)) et (un(1)) ne tendent pas vers zéro et la série un(x) diverge donc grossièrement en ±1. Finalement, la fonction f est définie sur ]1;1[.

  • (b)

    Pour x[0;1[, on a

    f(x)=n=0+k=0n(nk)xn+knk.

    Les termes sommés sont positifs, on peut réorganiser selon la valeur p=n+k et écrire

    f(x)=p=0+k=0p/2(pkk)1(pk)kapxp.

    Le même calcul avec des valeurs absolues assure la sommabilité permettant d’affirmer que la relation précédente est aussi vraie pour x]1;1[.

    On en déduit que f est développable en série entière sur ]1;1[.

  • (c)

    Puisque

    un(x)n+exxn

    on peut avoir l’intuition

    f(x)x1ex1xx1e1x.

    Pour cette raison, nous allons étudier

    limx1(1x)f(x).

    Soit x[0;1[,

    (1x)f(x)=n=0+(1+xn)nxnn=0+(1+xn)nxn+1.

    Par glissement d’indice puis regroupement

    (1x)f(x)=1+n=1+[(1+xn)n(1+xn1)n1]xn.

    Posons

    vn(x)=[(1+xn)n(1+xn1)n1]xn.

    On remarque

    limx1vn(x)=(1+1n)n(1+1n1)n1.

    Étudions la convergence normale sur [0;1[ de vn afin d’appliquer le théorème de la double limite.

    Pour x[0;1[, on pose φx:[1;+[ donnée par

    φx(t)=(1+xt)t.

    La fonction φx est dérivable sur [1;+[ avec

    φx(t)=[ln(1+xt)xt+x]φx(t).

    Par l’inégalité classique ln(1+u)u pour u>1, on remarque

    ln(1+xt)xt+xxtxt+x=x2t(t+x)1t2

    et aussi

    ln(1+xt)=ln(tt+x)=ln(1xt+x)xt+x

    de sorte que

    0φx(t)φx(t)t2ext2et2.

    Par l’inégalité des accroissements finis,

    |vn(x)|=|φx(n)φx(n1)|xne(n1)2.

    Par majoration uniforme sommable, n2vn converge normalement sur [0;1[. Quitte à isoler un terme, on peut appliquer le théorème de la double limite et affirmer

    limx11(1x)f(x)=1+n=1+[(1+1n)n(1+1n1)n1]=limn+(1+1n)n=e.

    On conclut

    f(x)x1e1x.
  • (d)

    Pour p,

    ap=k=0p/21k!(pk)(pk1)××(p2k+1)(pk)k=k=0p/21k!j=0k1(1jpk).

    Par cette expression, on vérifie que la suite (ap)p1 est croissante et majorée par e. Cette suite admet donc une limite finie e et est majorée par celle-ci. On a alors

    f(x)p=0+xp=1x.

    Le résultat qui précède entraîne alors e et l’on peut conclure =e.

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Édité le 12-04-2024

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