[<] Application à l'étude de suites [>] Condensation
On dit que la série de terme général enveloppe le réel si, pour tout entier naturel , on a
On dit qu’elle enveloppe strictement le réel s’il existe une suite d’éléments de telle que pour tout entier naturel :
Donner un exemple de série divergente qui enveloppe .
Donner un exemple de série convergente qui enveloppe un réel.
Donner un exemple de série convergente qui n’enveloppe aucun réel.
Démontrer que, si la série de terme général enveloppe strictement , alors elle est alternée.
Démontrer que est alors compris entre deux sommes partielles consécutives.
Démontrer que, si la série de terme général est alternée et que, pour tout entier
est du signe de , alors, elle enveloppe strictement .
Démontrer que, si la série de terme général enveloppe et si la suite de terme général est strictement décroissante, alors, la série est alternée et encadre strictement .
Solution
Pour , la série de terme général est divergente et puisque ces sommes partielles valent 0 ou 1, elle enveloppe tout réel de l’intervalle .
Pour , la série de terme général satisfait le critère spécial des séries alternées et donc elle converge et la valeur absolue de son reste est inférieure à son premier terme. Cette série enveloppe donc sa somme, à savoir .
Pour , la série de terme général converge. Puisque , le seul réel qu’elle peut envelopper est sa somme, or
n’est pas inférieur à . Cette série convergente n’enveloppe aucun réel.
Posons pour la suite de notre étude
On a
Puisque et , on peut affirmer que et sont de signes opposés.
Puisque est du signe de , les réels et sont de signes opposés et donc est encadré par et .
Puisque est du signe de , on peut écrire avec .
Puisque est du signe de et puisque et sont de signes opposés, on a et donc .
On ne peut rien dire de plus, sauf à savoir que est non nul pour tout .
En effet, pour et , la série de terme général est alternée et
pour pair: est du signe de .
pour impair: est du signe de .
Si en revanche, on suppose pour tout , obtenir est désormais immédiat.
Par l’absurde, supposons .
On a donc puis et donc . Or et , c’est absurde et donc et ne sont pas tous deux strictement positifs. Un raisonnement symétrique établit qu’ils ne sont pas non plus tous deux strictement négatifs et donc la série de terme général est alternée à partir du rang 1 (on ne peut rien affirmer pour le rang 0).
Puisque , on a .
Si alors et donc du signe de .
Si alors et donc à nouveau du signe de .
Enfin n’est pas nul, car sinon est de signe strict opposé à et n’est donc pas du signe de .
On peut alors exploiter le résultat du c) et affirmer que la série de terme général encadre strictement .
Soit une suite décroissante à termes strictement positifs telle que la série converge.
On pose
On introduit
On dit que la suite est une base discrète lorsque est un intervalle.
Montrer que est bien défini. Déterminer son maximum et son minimum.
On suppose dans cette question que est une base discrète. Montrer que pour tout .
On suppose que pour tout . Soit . On définit la suite par
Montrer que
et conclure.
Dans cette question, on suppose pour tout .
Déterminer . Quelles suites permettent d’obtenir respectivement et ?
Pour , y a-t-il une unique suite telle que
Solution
Puisque avec convergence de , on peut affirmer que les éléments de sont des sommes de séries absolument convergentes. Les éléments de sont donc bien définis et puisque
on a . Enfin avec et avec .
Si est une base discrète alors .
Par l’absurde, supposons qu’il existe tel que .
Introduisons
(comprendre si ).
Soit
S’il existe tel que alors
Or
donc
Si pour tout alors
Dans tous les cas, et donc . C’est absurde.
Raisonnons par récurrence sur .
Cas: . On a bien
Supposons la propriété vérifiée au rang .
Si alors
et
Ainsi,
Si alors
et l’étude est analogue.
Récurrence établie.
On en déduit que puis que .
En conclusion,
| est une base discrète si, et seulement si, . |
La condition précédente est vérifiée et, puisque , on obtient .
On peut écrire
et
En remarquant
on peut proposer
Il peut y avoir unicité de la suite (c’est le cas pour ) ou non (c’est le cas pour où lorsque convient, convient aussi).
On pose
Écrire une fonction fib(n) renvoyant avec une complexité en .
Montrer que la série converge et calculer sa somme à près.
Soit . Montrer que l’on peut définir deux suites et en posant et, pour tout ,
Montrer que est décroissante et .
Montrer que est une suite croissante d’entiers avec .
Montrer que si est rationnel alors est stationnaire. Étudier la réciproque.
En déduire que est irrationnel.
Solution
À l’aide d’un couple de valeurs on peut calculer en temps linéaire.
def fib(n):
if n == 0:
return 0
a, b = 0, 1
for _ in range(1, n):
a, b = b, a + b
return b
Par une récurrence facile,on établit pour tout . On a alors
Par comparaison de séries à termes positifs, la série converge.
Le reste de rang de cette série vérifie
Pour , on constate . Une valeur décimale par défaut près de la somme partielle de rang correspondant donne la valeur souhaitée.
def S(n):
res = 0
for k in range(n + 1):
res += 1 / 7**(fib(k) * fib(k+1))
return res
S(6)
On obtient .
La définition des deux suites est possible sous la réserve que ne s’annule pas. Or, par calcul d’une partie entière,
et donc . Sachant , on peut calculer les valeurs successives des suites et .
Pour ,
La suite est décroissante.
Comme vu au-dessus, les termes de la suite sont strictement positifs et donc vérifient .
Par composition de monotonies, la suite est croissante. C’est évidemment une suite d’entiers et l’on a car .
Si est rationnel, les termes de la suite sont aussi des nombres rationnels et ceux-ci peuvent s’écrire avec le même dénominateur que celui employé pour car avec entier. Les numérateurs associés forment une suite décroissante d’entiers naturels: elle est stationnaire. La suite est alors aussi stationnaire.
Inversement, supposons que la suite soit stationnaire. On remarque
Plus généralement, par une récurrence facile,
À la limite, on obtient
En notant un rang à partir duquel la suite est stationnaire égale à ,
On remarque
pour suite croissante. On peut établir qu’alors pour tout . En effet,
donc . On a ensuite
ce qui permet de répéter l’opération.
La suite n’étant pas stationnaire, on obtient que est irrationnel et donc la somme étudiée aussi.
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Édité le 18-06-2024
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