[<] Fonction d'Euler

 
Exercice 1  4195   Correction  

Soit f: définie par

f(x)={sin(x)x si x01 si x=0.

Montrer que f est de classe 𝒞 sur et vérifier

supt|f(n)(t)|1n+1.

Solution

Pour x0, on écrit

f(x)=1x0xcos(t)dt=t=xs01cos(xs)ds.

La relation obtenue vaut aussi pour x=0.

Introduisons la fonction u:×[0;1] définie par

u(x,s)=cos(xs).

Cette fonction est indéfiniment dérivable en x avec

nuxn(x,s)=sncos(xs+nπ2).

Cette dérivée partielle est dominée par s1 qui est intégrable sur [0;1].

Par théorème de domination, la fonction f est de classe 𝒞 sur avec

f(n)(x)=01sncos(xs+nπ2)ds

et donc

|f(n)(x)|01snds=1n+1.
 
Exercice 2  6093   Correction  

On note E=𝒞(,) et

F={φE*|(f,g)E2,φ(fg)=f(0)φ(g)+φ(f)g(0)}.

Montrer que F est une droite vectorielle.

Solution

On vérifie sans difficultés que F est un sous-espace vectoriel de E*.

On remarque que θ:ff(0) est un élément non nul de F: l’espace F contient au moins la droite vectorielle Vect(θ).

Soit φF.

Pour f=g fonction constante égale à 1, on a

φ(f)=1φ(f)+φ(f)1=2φ(f)

donc φ(f)=0.

Pour f:xx et g:xxh(x) avec hE,

φ(xx2h(x))=0φ(g)+φ(f)0=0.

Soit fE. Par la formule de Taylor avec reste intégral, pour tout x

f(x)=f(0)+xf(0)+0x(x-t)f′′(t)dt.

En effectuant le changement de variable t=sx,

0x(x-t)f′′(t)dt=x201(1-s)f′′(sx)ds.

La fonction

h:x01(1-s)f′′(sx)ds

est de classe 𝒞 sur par application des théorèmes standards ’analyse intégrale.

Ainsi,

f(x)=f(0)+xf(0)+x2h(x).

Par linéarité de φ et les calculs précédents,

φ(f)=0+f(0)φ(xx)+0=λf(0)

et donc φVect(θ).

Finalement, F=Vect(θ).

 
Exercice 3  1657   Correction  

(Théorème de d’Alembert-Gauss)

On veut établir que tout polynôme complexe non constant possède au moins une racine dans . On raisonne par l’absurde en supposant qu’il existe un polynôme complexe P non constant n’ayant aucune racine complexe et l’on pose

F(r)=02πdθP(reiθ)pour r+.
  • (a)

    Montrer que la fonction F est définie et de classe 𝒞1 sur +.

  • (b)

    Établir que F est constante.

  • (c)

    Conclure en étudiant la limite de F en +.

Solution

  • (a)

    On pose

    f(r,θ)=1P(reiθ)pour (r,θ)+×[0;2π].

    Par l’hypothèse absurde, la fonction f est correctement définie sur +×[0;2π] et, pour tout r+, l’application partielle θf(r,θ) est continue par morceaux sur [0;2π]. La fonction F est donc correctement définie sur +.

    Pour tout θ[0;2π], la fonction rf(r,θ) est dérivable avec

    fr(r,θ)=eiθP(reiθ)P2(reiθ).

    Pour tout θ[0;2π], l’application rfr(r,θ) est continue sur +.

    Pour tout r+, l’application θfr(r,θ) est continue par morceaux sur [0;2π].

    Soit a+*. La fonction (r,θ)|P(reiθ)| est continue sur le compact [0;a]×[0;2π]. Cette fonction admet donc un maximum ce qui permet d’introduire un réel Ma tel que

    (r,θ)[0;a]×[0;2π],|P(reiθ)|Ma.

    Aussi, la fonction (r,θ)|P(reiθ)| est continue sur le compact [0;a]×[0;2π]. Cette fonction admet donc un minimum et, puisque celle-ci est positive et ne s’annule pas, il existe un réel ma tel que

    (r,θ)[0;a]×[0;2π],|P(reiθ)|ma.

    On a alors

    (r,θ)[0;a]×[0;2π],|fr(r,θ)|Mama2=φa(θ).

    La fonction constante φa:[0;2π]+ est intégrable sur [0;2π].

    Par domination, F est de classe 𝒞1 sur [0;a]. Or cela vaut pour tout a>0, on peut donc affirmer que F est de classe 𝒞1 sur + avec

    F(r)=02πeiθP(reiθ)P2(reiθ)dθ.
  • (b)

    Par calcul de primitive,

    irF(r)=02πireiθP(reiθ)P2(reiθ)dθ=[1P(reiθ)]02π=0.

    On en déduit que F(r)=0 pour tout r+*. Par continuité de F, cela vaut aussi pour r=0. On en déduit que la fonction F est constante.

  • (c)

    On écrit

    P=aNXN++a1X+a0 avec aN0.

    Pour r assez grand,

    |aN|rN|aN-1|rN-1++|a1|r+|a0|

    et alors

    θ[0;2π],|P(reiθ)| =|P(reiθ)-aNrNeiNθ+aNrNeiNθ|
    |aNrNeiNθ|-|P(reiθ)-aNrNeiNθ|
    |aN|rN-(|aN-1|rN-1++|a1|r+|a0|)

    puis

    θ[0;2π],|1P(reiθ)|1|aN|rN-(|aN-1|rN-1++|a1|r+|a0|)

    et enfin

    |F(r)|2π1|aN|rN-(|aN-1|rN-1++|a1|r+|a0|)r+0.

    Or la fonction F est constante, elle est donc constante égale à 0. Cela est absurde car

    F(0)=2πP(0)0.
 
Exercice 4  5963   Correction  

(Théorème de d’Alembert-Gauss)

Soit P[X] de degré n, n2. On veut établir que P possède au moins une racine dans et pour cela on raisonne par l’absurde en supposant P(z)0 pour tout z. On peut alors introduire la fonction F donnée par

r[0;+[,F(r)=02πrneintP(reit)dt.
  • (a)

    Montrer qu’il existe M+ tel que

    z,1|P(z)|M.
  • (b)

    Justifier que F est de classe 𝒞1 sur [0;+[ puis que F est constante.

  • (c)

    Conclure en étudiant la limite de F en +.

Solution

  • (a)

    En notant λ le coefficient dominant de P, on a

    |P(z)zn|=|λ+*z++*zn||z|+|λ|>0

    et donc

    |P(z)||z|++.

    Pour ε=1, il existe A+ tel que

    z,|z|>A|P(z)|1.

    La fonction z|P(z)| est continue sur le compact {z||z|A} et donc admet un minimum de valeur m. En vertu de l’hypothèse absurde, ce minimum est non nul. On a alors l’inégalité voulue pour M=max{1,1/m}.

  • (b)

    Posons

    f(r,t)=rneintP(reit) pour r[0;+[ et t[0;2π].

    Pour tout r+, la fonction tf(r,t) est intégrable sur [0;2π].

    Pour tout t[0;2π], la fonction rf(r,t) est de classe 𝒞1 avec

    fr(r,t)=nrn1eintP(reit)rnei(n+1)tP(reit)(P(reit))2.

    Soit a>0. Pour tout (r,t)[0;a]×[0;2π],

    |fr(r,t)|nan1M+anMsup|z|a|P(z)|=C.

    La fonction constante tC est intégrable sur [0;2π].

    Par domination sur tout [0;a][0;+[, on obtient que F est de classe 𝒞1 sur [0;+[ avec

    F(r)=02π(nrn1eintP(reit)rnei(n+1)tP(reit)(P(reit))2)dt=[1irn1eintP(reit)]02π=0.

    La fonction F est donc constante sur [0;+[.

  • (c)

    On a pu voir

    P(z)zn|z|+λ

    et donc

    t[0;2π],rneintP(reit)r+1λ.

    Aussi, il existe donc A+ tel que

    z,|z|A|P(z)zn|λ2

    et donc

    rA,t[0;2π],|rneintP(reit)|=z=reit|znP(z)|2|λ|.

    Par convergence dominée à paramètre continu,

    F(r)r+02πdtλ=2πλ0.

    Parallèlement, F(0)=0. Cela est absurde puisque F est constante.

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Édité le 29-11-2025

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