[<] Expression de fonctions intégrales [>] Transformée de Fourier et intégrales apparentées

 
Exercice 1  535   

(Calcul de l’intégrale de Gauss)

Soit f:[0;+[ la fonction définie par

f(x)=01ex(1+t2)1+t2dt.
  • (a)

    Montrer que f est dérivable sur [0;+[ et exprimer f(x) par une intégrale.

  • (b)

    Calculer f(0) et étudier la limite de f en +.

On note g l’application définie sur [0;+[ par la relation g(x)=f(x2).

  • (c)

    Montrer que pour tout x0,

    g(x)+(0xet2dt)2=π4.
  • (d)

    Conclure

    0+et2dt=π2.
 
Exercice 2  5690     CENTRALE (MP)Correction  

Pour n, on pose Gn=0+e-t2tndt.

  • (a)

    Établir l’existence de Gn. Écrire un programme calculant Gn puis donner les valeurs de G0,,G30.

  • (b)

    Exprimer Gn, si besoin en fonction de G0.

    Cela donne une autre méthode de calcul de Gn en fonction de la parité de n. L’implémenter. Quelle est la méthode la plus efficace? la plus précise?

Pour x réel convenable, on pose

f(x)=01e-x2(1+t2)1+t2dt.
  • (c)

    Étudier la fonction: définition, continuité, variations, limites.

  • (d)

    Montrer que f est de classe 𝒞1 et calculer f. En déduire la valeur de G0 en introduisant la fonction

    x(0xe-t2dt)2.

Solution

  • (a)

    La fonction te-t2tn est définie, continue par morceaux et intégrable sur [0;+[ car

    t2×e-t2tn=tn+2e-t2t+0.

    L’intégrale définissant G(n) est donc convergente.

    Pour calculer celle-ci, on dispose de la fonction quad de la librairie scipy.integrate.

    import numpy as np
    import scipy.integrate as integr
    
    def G(n):
        return integr.quad(lambda t: np.exp(-t**2)*t**n, 0, np.inf)[0]
    
    for n in range(31):
        print(f"G({n}) = {G(n)}")
    
  • (b)

    Par intégration par parties généralisée,

    Gn =0+te-t2tn-1dt=[-12e-t2tn-1]0++n-120+e-t2tn-2dt
    =n-12Gn-2pour tout n2.

    On en déduit, pour p,

    G2p=(2p)!22pp!G0etG2p+1=p!G1 avec G1=12.

    On programme la fonction factorielle avant d’employer les formules qui précèdent pour évaluer Gn selon la parité de n.

    def fact(n):
        if n == 0:
            return 1
        return n * fact(n-1)
    
    def Gbis(n):
        if n % 2 == 0:
            return fact(n)/2**n/fact(n/2) * G(0)
        else:
            return fact((n-1)/2) / 2
    

    Dans le cas où n est pair, cette méthode n’est pas plus efficace ni plus précise que la précédente sauf si l’on connaît déjà la valeur de G0 (intégrale de Gauss, calculée plus loin). Dans le cas où n est impair, cette méthode est plus efficace et plus précise tant que la valeur de n est «  raisonnable  ».

  • (c)

    Pour tout x, l’intégrale définissant f(x) existe en tant qu’intégrale sur un segment d’une fonction continue par morceaux.

    Posons

    u(x,t)=e-x2(1+t2)1+t2pour x et t[0;1].

    Pour tout x, la fonction tu(x,t) est continue par morceaux sur [0;1].

    Pour tout t[0;1], la fonction xu(x,t) est continue sur .

    Enfin, pour tout (x,t)×[0;1],

    |u(x,t)|=e-x2(1+t2)1+t211+t21=φ(t).

    La fonction φ:[0;1]+ est continue par morceaux et intégrable sur [0;1]. Par domination, f est continue sur .

    Clairement, la fonction f est paire. Pour x,y0 avec xy, on a

    t[0;1],e-y2(1+t2)e-x2(1+t2).

    Par intégration en bon ordre, il vient f(y)f(x). La fonction f est décroissante sur [0;+[ (et donc croissante sur ]-;0] par parité).

    Enfin, pour x,

    0f(x)01e-x21+t2dt=π4e-x2.

    Par encadrement,

    f(x)x+0.

    Par parité,

    f(x)x-0.
  • (d)

    Pour tout t[0;1], la fonction xu(x,t) est dérivable avec

    ux(x,t)=-2xe-x2(1+t2).

    Cette dérivée partielle est continue en x et continue par morceaux en t.

    Soit a>0. Pour x[-a;a] et t[0;1],

    |ux(x,t)|=2|x|e-x2(1+t2)2a=ψ(t).

    La fonction ψ:[0;1]+ est continue par morceaux et intégrable sur [0;1]. Par domination sur tout segment, f est de classe 𝒞1 sur avec

    x,f(x)=01-2xe-x2(1+t2)dt=-2e-x201xe-(xt)2dt=s=xt-2e-x20xe-s2dx.

    On reconnaît la dérivée de la fonction introduite dans l’énoncé et il existe donc une constante C telle que

    x,f(x)=(0xe-t2dt)2+C.

    Pour x=0, on détermine la valeur de C:

    C=01dt1+t2=π4.

    Par la limite en +, on détermine la valeur de G0:

    G0=π2.
 
Exercice 3  3654   Correction  

L’objectif de ce sujet est de calculer

I=0+ettdt.

Pour x0, on pose

F(x)=0+extt(1+t)dt.
  • (a)

    Justifier que la fonction F est bien définie et continue sur +.

  • (b)

    Calculer F(0) et étudier la limite de F en +.

  • (c)

    Justifier que F est de classe 𝒞1 sur ]0;+[ et solution de l’équation différentielle

    yy=Ix.
  • (d)

    En déduire la valeur de I.

Solution

  • (a)

    Posons

    f(x,t)=extt(1+t)

    définie sur [0;+[×]0;+[.

    Pour tout t]0;+[, l’application xf(x,t) est continue sur +.

    Pour tout (x,t)[0;+[×]0;+[

    0f(x,t)1t(1+t)=φ(t)

    avec φ:]0;+[+ intégrable car

    1t(1+t)t0+1tet1t(1+t)t+1t3/2.

    Par domination, on en déduite que F est définie et continue sur +.

  • (b)

    On a

    F(0)=0+dtt(1+t)=t=u20+2du1+u2=π

    et

    0F(x)0+exttdt=Ixx+0

    donc, par encadrement, F+0.

  • (c)

    Pour chaque t]0;+[, la fonction xf(x,t) est de classe 𝒞1 avec

    fx(x,t)=textt(1+t).

    Soit a>0. Pour (x,t)[a;+[×]0;+[,

    |fx(x,t)|teat=φ(t)

    avec φ:]0;+[+ intégrable.

    Par domination sur tout [a;+[]0;+[, F est de classe 𝒞1 sur ]0;+[ et

    F(x)=0+textdtt(1+t).

    On constate alors

    F(x)F(x)=0+exttdt=xt=u1x0+euudu=Ix.
  • (d)

    Via la méthode de la variation de la constante, l’équation différentielle précédente a pour solution générale sur ]0;+[

    y(x)=λexIex0xettdt avec λ.

    La fonction F est de cette forme et, sachant F continue en 0 avec F(0)=π, on obtient

    x0,F(x)=ex(πI0xettdt).

    La nullité de la limite de F en + impose alors

    I0xettdtx+π

    et donc

    I=π.

    Notons que le changement de variable u=t permet alors de retrouver

    0+et2dt=π2.
 
Exercice 4  5835    Correction  

L’objectif de cet exercice est de calculer

I=0+e-ttdt.

Pour cela, on introduit

F(x)=0+e-tt(t+x)dtpour x]0;+[.
  • (a)

    Établir l’existence de l’intégrale définissant I.

  • (b)

    Montrer que F est définie et de classe 𝒞1 sur ]0;+[.

  • (c)

    Établir

    x>0,xF(x)-(x-12)F(x)=-I.

On pose G(x)=xe-xF(x) pour tout x>0.

  • (d)

    Montrer qu’il existe C tel que

    x>0,G(x)=C-I0xe-ttdt.
  • (e)

    En déduire la valeur de I.

Solution

  • (a)

    La fonction te-tt est définie et continue par morceaux sur ]0;+[. Elle y est intégrable car

    e-ttt0+1tett2×e-tt=t3/2e-tt+0.

    L’intégrale définissant I est donc convergente.

  • (b)

    Introduisons

    u(x,t)=e-tt(t+x)pour x>0 et t>0

    de sorte que, sous réserve d’existence,

    F(x)=0+u(x,t)dt.

    Pour tout x>0, tu(x,t) est continue par morceaux sur ]0;+[ et intégrable car

    u(x,t)t0+1xtett2u(x,t)t+0.

    La fonction F est donc définie sur ]0;+[.

    Pour tout t]0;+[, la fonction xu(x,t) est de classe 𝒞1 sur ]0;+[ avec

    ux(x,t)=-e-tt(t+x)2.

    Soit a>0.

    x[a;+[,t]0;+[,|ux(x,t)|e-tt(t+a)2=φa(t).

    Par des arguments analogues aux précédents, φa est intégrable sur ]0;+[.

    Par domination, F est de classe 𝒞1 sur [a;+[. Or cela vaut pour tout a>0 et donc F est de classe 𝒞1 sur ]0;+[. Au surplus,

    x>0,F(x)=0+-e-tt(t+x)2dt.
  • (c)

    Pour x>0, réalisons une intégration par parties généralisée avec

    u(t)=1t+x-1x=-tx(t+x)etv(t)=e-tt.

    Cela donne

    F(x)=[-te-ttx(t+x)]0+=0-0+te-ttx(t+x)dt-120+e-ttx(x+t)dt

    et donc

    xF(x)=0+(x-(t+x))e-tt(t+x)dt-12F(x)=xF(x)-I+12F(x).

    Cette relation se réorganise en celle souhaitée.

  • (d)

    Sur ]0;+[,

    ddx(G(x)+I0xe-ttdt) =e-x2xF(x)-xe-xF(x)+xe-xF(x)+Ie-xx
    =(12F(x)-xF(x)+xF(x)+I)e-xx=0.

    Il existe donc une constante C réelle telle que

    x>0,G(x)=C-I0xe-ttdt.
  • (e)

    Pour x>0,

    xF(x)=t=sx0+e-sxs(s+1)ds.

    On remarque

    s]0;+[,e-sxs(s+1)x0+1s(s+1)

    et

    s]0;+[,x>0,|e-sxs(s+1)|1s(s+1)=φ(s)

    avec φ intégrable sur ]0;+[ par équivalence à des fonctions de Riemann.

    Par domination,

    xF(x)x0+0+dss(s+1)=s=t20+2dtt2+1=π.

    On en déduit

    G(x)=xF(x)×e-xx0+π.

    Parallèlement,

    G(x)x0+C-I×0

    et donc C=π.

    Aussi,

    |F(x)|=0+e-tt(t+x)dt0+e-txtdt=Ixx+0

    et donc

    G(x)=xe-x×F(x)x+0.

    Parallèlement

    G(x)x+π-I2.

    Puisque I0, on conclut I=π.

 
Exercice 5  2638   Correction  

On pose, pour x0,

F(x)=0+e-xt1-cos(t)t2dt.
  • (a)

    Montrer que F est continue sur [0;+[ et tend vers 0 en +.

  • (b)

    Montrer que F est deux fois dérivable sur ]0;+[ et calculer F′′(x).

  • (c)

    En déduire la valeur de F(0) puis la valeur de l’intégrale convergente

    0+sin(t)tdt.

Solution

  • (a)

    La fonction

    φ:t1-cos(t)t2

    est intégrable sur ]0;+[ car

    φ(t)=t+O(1/t2)etφ(t)t012.

    La fonction g:(x,t)e-xt1-cos(t)t2 est continue sur +×]0;+[ et dominée par φ donc F est continue.

    De plus, la fonction φ est bornée donc, pour x>0,

    |F(x)|φ0xe-xtdt=φxt+0

    On en déduit que F tend vers 0 en +.

  • (b)

    Les dérivées partielles gx et 2gx2 existent sur +*×]0;+[.

    tgx(x,t) est continue par morceaux et intégrable sur ]0;+[.

    Soit [a;b]+*

    (x,t)[a;b]×]0;+[,|2gx2(x,t)|2e-at=ψ(t).

    La fonction ψ est intégrable sur ]0;+[.

    Par domination sur tout segment, F est de classe 𝒞2 sur ]0;+[ et

    F′′(x)=0+e-xt(1-cos(t))dt=1x-xx2+1.
  • (c)

    On a

    F(x)=ln(x)-12ln(x2+1)

    car F(x)x+0 et

    F(x)=xln(x)-xln(x2+1)-arctan(x)+π2

    car F(x)x+0.

    Par continuité, on obtient F(0)=π/2.

    Par intégrations par parties généralisées,

    0+1-cos(t)t2dt=[-1-cos(t)t]0++0+sin(t)tdt

    donc

    0+sin(t)tdt=π2.
 
Exercice 6  2872     MINES (MP)Correction  

Pour x+, soit

f(x)=0+sin(t)te-txdt.
  • (a)

    Justifier la définition de f(x).

  • (b)

    Montrer que f est classe 𝒞1 sur +*.

  • (c)

    Calculer f(x) si x+*.

  • (d)

    Montrer que f est continue en 0. Qu’en déduit-on?

Solution

  • (a)

    Pour x>0, t2sin(t)te-txt+0 donne l’intégrabilité de tsin(t)te-tx.
    Pour x=0, il est connu que l’intégrale 0+sin(t)tdt est convergente bien que tsin(t)t ne soit pas intégrable.

  • (b)

    Pour x[a;b]]0;+[,

    |ddx(sin(t)te-tx)|e-ax=φ(x)

    avec φ intégrable. Par domination sur tout segment f est de classe 𝒞1 sur ]0;+[.

  • (c)

    Pour x>0,

    f(x)=0+-sin(t)e-txdt=Im(-0+e(-x+i)tdt)=-1x2+1

    donc f(x)=C-arctan(x).
    Or

    |f(x)|0+e-txdt=1xx+0

    donc

    C=π2.
  • (d)

    En découpant l’intégrale, on a

    f(x)=n=0+nπ(n+1)πsin(t)te-txdt.

    Posons

    un(t)=nπ(n+1)πsin(t)te-txdt.

    Par application du critère spécial des séries alternées, on établir que la série de fonctions continues un converge uniformément sur [0;1], on en déduit que sa somme, à savoir la fonction f, est continue en 0. On peut conclure que

    0+sin(t)tdt=π2.
 
Exercice 7  543   Correction  

Pour x+ et t0, on pose f(x,t)=e-xtsinc(t)sinc (lire sinus cardinal) est la fonction tsin(t)t prolongée par continuité en 0.
Pour n, on pose

un(x)=nπ(n+1)πf(x,t)dt.
  • (a)

    Montrer que un(x)=(-1)n0πgn(x,u)du avec gn(x,u) que l’on explicitera.

  • (b)

    Montrer que la série de fonctions de terme général un converge uniformément sur +.

  • (c)

    On pose U(x)=n=0+un(x). Justifier que U est continue et expliciter U sous la forme d’une intégrale convergente.

  • (d)

    Montrer que U est de classe 𝒞1 sur ]0;+[ et calculer U(x).

  • (e)

    Expliciter U(x) pour x>0 puis la valeur de

    U(0)=0+sin(t)tdt.

Solution

  • (a)

    On réalise le changement de variable t=u+nπ:

    un(x)=(-1)n0πe-x(u+nπ)sin(u)u+nπdu.

    Ici

    gn(x,u)=e-x(u+nπ)sin(u)u+nπ.
  • (b)

    Pour tout x+ et tout u[0;π], gn(x,u)0 et gn+1(x,u)gn(x,u) donc un(x)=(-1)n|un(x)| avec (|un(x)|)n0 décroissante. De plus,

    |un(x)|0πdunπ=1n pour n*

    donc |un(x)|n0. Par application du critère spécial, la série n0un(x) converge et

    |k=n+1+uk(x)||un+1(x)|1n+10

    ce qui donne la convergence uniforme de la série de fonctions n0un.

  • (c)

    La fonction gn est continue en x, continue par morceaux en u et

    (x,u)[0;+[×[0;π],|gn(x,u)||sincu|1.

    Par domination, les fonctions un sont continues.
    Comme somme d’une série uniformément convergente de fonctions continues sur +, la fonction U est continue sur +. De plus, par sommation d’intégrales contiguës

    U(x)=0+e-xtsin(t)tdt

    avec cette intégrale qui est définie quand x>0 et connue convergente quand x=0.

  • (d)

    Posons

    h(x,t)=e-xtsin(t)t

    définie sur ]0;+[×]0;+[.
    Pour tout x>0, la fonction th(x,t) est continue par morceaux sur ]0;+[ et intégrable car

    f(x,t)t0+1 et t2f(x,t)t+0

    h admet une dérivée partielle

    hx(x,t)=e-xtsin(t).

    Celle-ci est continue en x et continue par morceaux en t.
    Soit [a;b]]0;+[. On a

    (x,t)[a;b]×]0;+[,|hx(x,t)|e-at=φ(t).

    La fonction φ est intégrable sur ]0;+[. Par domination sur tout segment, on obtient U de classe 𝒞1 sur ]0;+[ et

    U(x)=0+e-txsin(t)dt.

    En exploitant

    0+e-txsin(t)dt=Im(0+e-txeitdt)

    on obtient

    U(x)=-11+x2.
  • (e)

    En intégrant

    U(x)=C-arctan(x) sur ]0;+[.

    Or

    |U(x)|0+e-xtdt=1xx+0

    donc C=π/2.
    Par continuité en 0,

    U(0)=0+sin(t)tdt=π2.
 
Exercice 8  541      CENTRALE (MP)

(Calcul de l’intégrale de Dirichlet)

On considère les fonctions F et G d’une variable réelle définies par

F(x)=0+e-xt1+t2dtetG(x)=0+sin(t)x+tdt.
  • (a)

    Montrer que les fonctions F et G sont définies et continues sur +.

  • (b)

    Montrer que les fonctions F et G sont de classe 𝒞2 sur +* et qu’elles sont toutes les deux solutions de l’équation différentielle linéaire

    y′′+y=1x.
  • (c)

    En déduire la valeur de

    0+sin(t)tdt.
 
Exercice 9  3312   Correction  
  • (a)

    Montrer que pour tout x>-1

    01ln(1+xt)1+t2dt=ln(2)2arctan(x)+π8ln(1+x2)-0xln(1+t)1+t2dt.
  • (b)

    En déduire la valeur de

    01ln(1+t)1+t2dt.

Solution

  • (a)

    Posons

    f(x,t)=ln(1+xt)1+t2.

    La fonction f est définie et continue sur ]-1;+[×[0;1].
    Pour t[0;1], la fonction xf(x,t) est dérivable et

    fx(x,t)=t(1+xt)(1+t2).

    La fonction fx est continue sur ]-1;+[×[0;1].
    Par intégration sur un segment, on peut affirmer que la fonction

    F:x01f(x,t)dt

    est définie, de classe 𝒞1 sur ]-1;+[ et

    F(x)=01t(1+xt)(1+t2)dt.

    Par décomposition en éléments simples (en la variable t)

    t(1+xt)(1+t2)=-x(x2+1)(1+xt)+x+t(x2+1)(1+t2)

    donc

    F(x)=-ln(1+x)x2+1+π4xx2+1+ln(2)211+x2.

    Puisque F(0)=0, on peut écrire

    F(x)=0xF(t)dt=-0xln(1+t)t2+1dt+π8ln(x2+1)+ln(2)2arctan(x).
  • (b)

    Pour x=1, la relation précédente donne

    01ln(1+t)1+t2dt=πln(2)8.
 
Exercice 10  5437     MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Montrer qu’il existe une constante C telle que

    x>1,0πln(x-cos(t))dt=πln(x+x2-1)+C.
  • (b)

    Soient a,b>1. Calculer

    0πln(b-cos(t)a-cos(t))dt.

Solution

  • (a)

    Il suffit de vérifier que les deux membres sont des fonctions dérivables de x de dérivées égales.

    D’une part,

    ddx(πln(x+x2-1))=πx2-1.

    D’autre part, dérivons le terme intégral. On introduit

    f(x,t)=ln(x-cos(t))pour x]1;+[ et t[0;π].

    Pour tout x]1;+[, la fonction tf(x,t) est définie et continue par morceaux sur [0;π] ce qui assure la définition de l’intégrale.

    Pour tout t[0;π], la fonction xf(x,t) est dérivable et f admet donc une dérivée partielle

    fx(x,t)=ddx(ln(x-cos(t)))=1x-cos(t).

    Celle-ci est continue en x et continue par morceaux en t. De plus, pour tout a>1, on vérifie

    (x,t)[a;+[×[0;π],|fx(x,t)|1a-cos(t)=φ(t)

    avec φ intégrable sur le segment [0;π].

    Par domination,

    ddx(0πln(x-cos(t)))=0πdtx-cos(t).

    Par le changement de variable u=tan(t/2) (bijection 𝒞1 croissante)

    0πdtx-cos(t) =0+2du(x+1)+(x-1)u2=2x-10+dux+1x-1+u2
    =[1x2-1arctan(x+1x-1u)]0+=πx2-1.
  • (b)

    Par différence,

    0πln(b-cos(t)a-cos(t))dt=πln(b+b2-1a+a2-1).
 
Exercice 11  550   Correction  

Soit F la fonction définie par:

F(x)=0+arctan(xt)t(1+t2)dt.
  • (a)

    Montrer que F est définie et de classe 𝒞1 sur +.

  • (b)

    Déterminer l’expression de F(x).

  • (c)

    Calculer

    0+arctan2(t)t2dt.

Solution

  • (a)

    Posons

    f(x,t)=arctan(xt)t(1+t2)

    est définie sur [0;+[×]0;+[,
    tf(x,t) est intégrable sur ]0;+[ car prolongeable par continuité en 0 et égale à un O(1/t3) en +. Ainsi F est définie sur +

    fx(x,t)=1(1+x2t2)(1+t2)

    est définie sur [0;+[×]0;+[,
    tfx(x,t) est continue par morceaux sur ]0;+[ et xfx(x,t) est continue sur [0;+[.

    |fx(x,t)|11+t2=φ(t)

    avec φ continue par morceaux et intégrable sur ]0;+[,
    donc F est de classe 𝒞1 sur + avec

    F(x)=0+dt(1+x2t2)(1+t2).
  • (b)

    Pour x1

    1(1+x2t2)(1+t2)=1x2-1(x21+x2t2-11+t2)

    d’où

    F(x)=x-1x2-1π2=π2(x+1)

    ce qui est encore valable en 1 par continuité.
    Par suite,

    F(x)=π2ln(x+1)+C

    avec C=0 puisque F(0)=0.

  • (c)

    En intégrant par parties, on obtient πln(2).

 
Exercice 12  4177      CENTRALE (MP)Correction  
  • (a)

    Déterminer le domaine de définition réel de

    F(x)=0π/2arctan(xtan(θ))tan(θ)dθ.
  • (b)

    Calculer F(x).

  • (c)

    En déduire les valeurs de

    0π/2θtan(θ)dθ

    et de

    0π/2ln(sin(θ))dθ.

Solution

  • (a)

    Posons

    f(x,θ)=arctan(xtan(θ))tan(θ).

    La fonction arctan étant définie sur , la fonction f est définie pour tout couple (x,θ) de ×]0;π/2[.

    Pour x, la fonction θf(x,θ) est continue par morceaux sur ]0;π/2[ et

    f(x,θ)x0+xetf(x,θ)x(π/2)-0.

    L’intégrale est faussement généralisée en ses deux bornes et donc converge.

    Finalement, F est définie sur .

  • (b)

    La fonction f admet une dérivée partielle

    fx(x,θ)=11+x2tan2(θ).

    Cette dérivée partielle est continue en x, continue par morceaux en θ et, pour tout (x,θ)×]0;π/2[

    |fθ(x,θ)|1=φ(θ)

    avec φ intégrable. Par domination, F est de classe 𝒞1 et

    F(x)=0π/2dθ1+x2tan2(θ)dθ.

    On poursuit le calcul à l’aide du changement de variable 𝒞1 bijectif t=tan(θ)

    F(x)=0+dt(1+x2t2)(1+t2).

    Pour x20 et x21, on décompose en éléments simples la fraction

    1(1+x2X)(1+X)

    et l’on en déduit en prenant t2 au lieu de X

    1(1+x2t2)(1+t2)=x2x2-11+x2t2+11-x21+t2.

    On peut alors poursuivre le calcul de F(x). Pour x>0 et x1,

    F(x)=xx2-1π2+11-x2π2=1x+1π2.

    La fonction F étant continue et paire, on obtient l’expression sur

    F(x)=1|x|+1π2.

    Enfin, sachant F(0)=0, on conclut

    F(x)={π2ln(1+x) si x0-π2ln(1-x) si x0.
  • (c)

    Pour x=1, on obtient

    0π/2θtan(θ)dθ=π2ln(2).

    Par intégration par parties généralisée,

    0π/2θtan(θ)dθ=[θln(sin(θ))]0π/2=0-0π/2ln(sin(θ))dθ

    et donc

    0π/2ln(sin(θ))dθ=-π2ln(2).
 
Exercice 13  4722    

(Intégrales de Fresnel)

On donne11 1 Ces intégrales sont calculées dans le sujet 4711 et le sujet 535.

0+dtt4+1=π22et0+e-t2dt=π2.

On pose

F(x)=0+e-(t2+i)x2t2+idtpour x.
  • (a)

    Montrer que F est définie et continue sur et déterminer sa limite en +.

  • (b)

    Montrer que F est de classe 𝒞1 sur ]0;+[ et exprimer F(x) pour x>0.

  • (c)

    En déduire la convergence ainsi que les valeurs des intégrales suivantes

    0+cos(x2)dxet0+sin(x2)dx.
 
Exercice 14  2556      CCINP (MP)Correction  

Pour x>0, on pose

F(x)=01ln(t)t+xdt.
  • (a)

    Montrer que F est de classe 𝒞1 sur ]0;+[.

  • (b)

    Calculer F(x) et en déduire l’expression de

    G(x)=F(x)+F(1/x).
  • (c)

    Soit θ. Calculer

    01t-1t+1ln(t)t2+2tch(θ)+1dt.

Solution

  • (a)

    Posons f(x,t)=ln(t)t+x.
    f est définie et continue sur ]0;+[×]0;1].
    Pour x>0, f(x,t)t0+1xln(t) donc tf(x,t)t0+0 puis tf(x,t) est intégrable sur ]0;1].
    Ainsi F est définie sur ]0;+[.
    f admet une dérivée partielle fx continue avec fx(x,t)=-ln(t)(t+x)2.
    Soit [a;b]]0;+[. Pour x[a;b],

    |fx(x,t)||ln(t)|a2=φ(t)

    avec φ intégrable sur ]0;1].
    Par domination sur tout segment, on peut affirmer que F est de classe 𝒞1 et

    F(x)=01-ln(t)(t+x)2dt.
  • (b)

    Par intégration par parties,

    F(x)=[ln(t)(1t+x-1x)]01-011t(1t+x-1x)dt

    où la primitive de t1t+x est choisie de sorte de s’annuler en 0 pour que l’intégration par parties présente deux convergences.
    Ainsi,

    F(x)=01dtx(t+x)=ln(x+1)-ln(x)x.

    Par opérations

    G(x)=ln(x+1)-ln(x)x-ln(1+1/x)+ln(x)x=-1xln(x)

    puis

    G(x)=G(1)-12(ln(x))2.

    Or G(1)=2F(1) avec

    F(1)=01ln(t)t+1dt=01k=0+(-1)ktkln(t)dt.

    Or 01tkln(t)dt=-1(k+1)2 donc par convergence de la série des intégrales des valeurs absolues, F(1)=n=1+(-1)nn2. Sachant n=1+1n2=π26, on obtient F(1)=-π212 puis

    G(x)=12(ln(x))2-π26.
  • (c)

    Par décomposition en éléments simples

    t-1(t+1)(t2+2tch(θ)+1)=1ch(θ)-1t+1-1ch(θ)-1(t+ch(θ))t2+2tch(θ)+1.

    Donc

    01t-1t+1ln(t)t2+2tch(θ)+1dt=1ch(θ)-1(F(1)-12G(eθ))=θ24(ch(θ)-1).

[<] Expression de fonctions intégrales [>] Transformée de Fourier et intégrales apparentées



Édité le 08-12-2023

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