[<] Convergence dominée [>] Applications de la convergence dominée

 
Exercice 1  2567    ENSTIM (MP)Correction  

Soit f:[0;+[ continue.

On suppose que la fonction f admet une limite finie en + vers une limite finie .

Déterminer la limite quand n+ de

μn=1n0nf(t)dt.

Solution

Par changement de variable,

μn=01f(ns)ds.

La fonction f est continue sur [0;+[ et admet une limite finie en +, c’est donc une fonction bornée par un certain M+.

Par convergence dominée (domination par la fonction consante tM intégrable sur [0;1]),

μnn+01dt=.
 
Exercice 2  922   Correction  

Étudier

limn+0n(1+xn)ne-2xdx.

Solution

Posons

fn(x)={(1+xn)n si x[0;n]0 sinon.

Pour x[0;+[, à partir d’un certain rang xn et

fn(x)=(1+xn)ne-2x=exp(nln(1+xn)-2x)n+e-x.

Ainsi, la suite (fn) converge simplement vers f:xe-x.

En vertu de l’inégalité ln(1+u)u, on obtient

|fn(x)|e-x=φ(x)

et ce que x[0;n] ou non.

La fonction φ est intégrable sur [0;+[.

Par application du théorème de convergence dominée,

limn+0n(1+xn)ne-2xdx=0+e-xdx=1.
 
Exercice 3  4079   Correction  

Étudier

limn+0n(1-t2n)ndt.

Solution

Posons

fn(t)={(1-t2n)n si t[0;n[0 sinon.

Pour t[0;+[, à partir d’un certain rang t<n et

fn(t)=(1-t2n)n=exp[nln(1-t2n])n+e-t2.

Ainsi, la suite (fn) converge simplement vers f:te-t2.

En vertu de l’inégalité ln(1+u)u, on obtient

|fn(t)|e-t2=φ(t)

et ce que t[0;n] ou non.

La fonction φ est intégrable sur [0;+[.

Par application du théorème de convergence dominée,

limn+0n(1-t2n)ndt=0+e-t2dt.
 
Exercice 4  2982      X (MP)Correction  

Déterminer

limn+0n(cos(xn))n2dx.

Solution

Posons

fn(x)={(cos(xn))n2 si x[0;n[0 sinon.

Soit x+. Pour n assez grand,

fn(x)=(cos(xn))n2=n+exp(n2ln(1-x22n2+o(1n2)))n+e-x2/2.

Ainsi, la suite de fonctions (fn) converge simplement vers f:xe-x2/2 sur [0;+[.

Soit ψ:[0;1] définie par ψ(t)=1-t2/4-cos(t). La fonction ψ est de classe 𝒞 avec

ψ(t)=sin(t)-t/2etψ′′(t)=cos(t)-1/2

Pour t[0;1][0;π/3], ψ′′(t)0.

Par ce tableau de variation,

x[0;1],ψ(x)0.

On en déduit que, pour x[0;n],

ln(cos(xn))ln(1-x24n2)-x24n2

puis

fn(x)e-x2/4.

Cette inégalité vaut aussi pour x]n;+[ et puisque la fonction xe-x2/4 est intégrable sur [0;+[, on peut appliquer le théorème de convergence dominée et affirmer

limn+0n(cos(xn))n2dx=0+e-x2/2dx=π2

(la dernière intégrale est une valeur «  connue  »).

 
Exercice 5  5796    Correction  
  • (a)

    Justifier

    t[0;π/2],cos(t)1-t2π.
  • (b)

    En exprimant un développement de la fonction cos en 0, déterminer un changement de variable judicieux pour établir

    0π/2cosn(t)n+π2n.

    On donne

    0+e-x2/2dx=π2.

Solution

  • (a)

    Considérons la fonction f:[0;π/2] définie par

    f(t)=1-t2π-cos(t).

    La fonction f est dérivable (et même de classe 𝒞) sur [0;π/2] avec

    f(t)=sin(t)-2πt.

    Or la fonction sin est concave sur [0;π/2] et son graphe est donc au-dessus de la corde joignant les points d’abscisses 0 et π/2. On a donc

    t[0;π/2],sin(t)2πt.

    La fonction f est croissante sur [0;π/2]. Or f(0)=0 et donc f est positive sur [0;π/2]. On en déduit l’inégalité demandée.

  • (b)

    On peut écrire

    cos(t)n=(1-t22+o(t2))n=exp[nln(1-t22+o(t2))].

    Pour parvenir à une limite finie non nulle quand n+, il serait pertinent que la variable t s’exprime x/n. On réalise donc le changement de variable t=x/n. Pour celui-ci,

    0π/2(cos(t))ndt=1n0nπ/2[cos(xn)]ndx.

    Introduisons fn:[0;+[ donnée par

    fn(x)={[cos(xn)]n si x[0;nπ/2[0 si x[nπ/2;+[.

    Soit x[0;+[. Lorsque n tend vers l’infini, pour n assez grand, nπ/2x et alors

    fn(x)=[cos(xn)]nn+e-x2/2.

    La suite de fonctions (fn) converge donc simplement vers f:xe-x2/2 sur [0;+[.

    Aussi, par l’inégalité établie en première question, on a pour tout x[0;nπ/2[

    |fn(x)|(1-x2nπ)n=enln(1-x2nπ).

    Par l’inégalité classique ln(1+u)u, on poursuit

    |fn(x)|e-x2/π=φ(x).

    Cette inégalité est aussi vraie pour x[nπ/2;+[ et la fonction φ est assurément intégrable sur [0;+[. Par convergence dominée,

    0nπ/2[cos(xn)]ndxn+0+e-x2/2dx=π2.

    On en déduit

    0π/2(cos(t))ndtn+π2n.
 
Exercice 6  925   

Soit f:[0;+[ continue et intégrable.

Déterminer la limite quand n tend vers + de

n01f(nt)1+tdt.
 
Exercice 7  3013      KER LANN (MP)

On introduit la constante d’Euler

γ=limn+k=1n1k-ln(n).

En utilisant une suite de fonctions judicieuse, exprimer à l’aide du réel γ l’intégrale suivante

I=0+e-tln(t)dt.
 
Exercice 8  4726    

(Formule de Stirling)

On donne11 1 La première intégrale se déduit de l’intégrale de Gauss calculée dans le sujet 545 par parité et le changement de variable u=t/2. La seconde intégrale s’obtient par intégrations par parties successives comme détaillé dans le sujet 678.

-+e-t2/2dt=2πetn,0+tne-tdt=n!.
  • (a)

    Calculer

    -n+(1+tn)ne-tdt.
  • (b)

    Déterminer

    limn+1nn+(1+tn)ne-tdt.
  • (c)

    Calculer

    limn+1n-nn(1+tn)ne-tdt.
  • (d)

    Retrouver ainsi la formule de Stirling.

 
Exercice 9  6089    Correction  

(Méthode de Laplace)

On admet l’identité

-+e-x2dx=π.

Soient a<b deux réels et f:[a;b] une fonction indéfiniment dérivable vérifiant

  • il existe un unique point x0[a;b]f atteint son maximum;

  • on a a<x0<b et f′′(x0)0.

  • (a)

    Montrer que f′′(x0)<0.

  • (b)

    Montrer que pour tout η>0 tel que η<min(x0-a,b-x0), on a

    abetf(x)dxt+x0-ηx0+ηetf(x)dx.
  • (c)

    Conclure

    abetf(x)dxt+etf(x0)2πt|f′′(x0)|.
  • (d)

    Application: Retrouver la formule de Stirling en commençant par observer que, pour tout entier n

    n!=0+e-ttndt.

Solution

  • (a)

    Par la formule de Taylor-Young,

    f(x)=xx0f(x0)+f(x0)(x-x0)+12f′′(x0)(x-x0)2+o((x-x0)2).

    Puisque f admet un extremum local en x0 et est définie de part et d’autre de x0, on a f(x0)=0. L’égalité asymptotique qui précède donne alors

    f(x)-f(x0)xx012f′′(x0)(x-x0)2carf′′(x0)0.

    Sachant f(x)-f(x0)0 au voisinage de x0, on obtient f′′(x0)<0.

  • (b)

    Soit η>0 tel que proposé. Par la relation de Chasles,

    abetf(x)dx=ax0-ηetf(x)dx+x0-ηx0+ηetf(x)dx+x0+ηbetf(x)dx.

    La fonction f est continue sur le segment [a;x0-η] dont admet un maximum en un certain x1[a;x0-η]. On a alors

    0ax0-ηetf(x)dx(x0-η-a)etf(x1).

    De même, il existe x2[x0+η;b] tel que

    0x0+ηbetf(x)dx(b-x0-η)etf(x2).

    Puisque f présente un maximum strict en x0, il existe δ>0 tel que

    x[x0-δ;x0+δ],f(x)>max{f(x1),f(x2)}.

    Nécessairement δ<η et, en considérant x3[x0-δ;x0+δ], où f admet un minimum, on obtient

    x0-ηx0+ηetf(x)dxx0-δx0+δetf(x)dx2δetf(x3).

    Puisque f(x3)>max{f(x1),f(x2)}, il vient

    (x0-η-a)etf(x1)=t+o(etf(x3))et(b-x0-η)etf(x2)=t+o(etf(x3)).

    On en déduit

    abetf(x)dx=t+x0-ηx0+ηetf(x)dx+o(x0-ηx0+ηetf(x)dx)t+x0-ηx0+ηetf(x)dx.
  • (c)

    On choisit η>0 assez petit pour que f(x)f(x0) sur [x0-η;x0+η].

    On écrit par la formule de Taylor-Young

    f(x)=f(x0)+12f′′(x0)(x-x0)2+(x-x0)2ε(x-x0)avecε(h)h0.

    Au surplus, le choix de η oblige que ε est à valeurs négatives sur [-η;η].

    On a

    x0-ηx0+ηetf(x)dx=etf(x0)-ηηe12tf′′(x0)h2+th2ε(h)dh.

    Par le changement de variable s=th,

    -ηηe12tf′′(x0)h2+th2ε(h)dh=1t-ηtηte12f′′(x0)s2e-s2ε(-s2/t)ds.

    Appliquons le théorème de convergence dominée à paramètre continu à l’étude de

    limt+-ηtηte12f′′(x0)s2e-s2ε(-s2/t)ds.

    On introduit ft: donnée par

    ft(s)={e12f′′(x0)s2e-s2ε(-s2/t) si s[-ηt;ηt]0 sinon.

    On observe

    s,ft(s)t+e12f′′(x0)s2

    et

    s,|ft(s)|e12f′′(x0)s2=φ(s)

    car ε est une fonction à valeurs négatives sur [-η;η].

    La fonction φ:+ introduite est intégrable sur car f′′(x0)<0.

    Le théorème de convergence dominée à paramètre continu s’applique et donne

    limt+-ηtηte12f′′(x0)s2e-s2/tε(-s2/t)ds=-+e12f′′(x0)s2ds.

    Un ultime changement de variable donne

    -+e12f′′(x0)s2ds=2|f′′(x0)|-+e-x2dx=2π|f′′(x0)|.

    En regroupant l’ensemble de ces résultats, on obtient

    abetf(x)dxt+etf(x0)2πt|f′′(x0)|.
  • (d)

    On établit 0+e-ttndt=n! par intégrations par parties successives.

    Par le changement de variable t=nu,

    n!=0+e-nu(nu)nndu=nn+10+en(ln(u)-u)du.

    On considère f:+* donnée par f(u)=ln(u)-u. La fonction f est de classe 𝒞2 sur ]0;+[, strictement croissante sur ]0;1] et strictement décroissante sur [1;+[. La fonction f atteint un maximum unique en u0=1 avec f(1)=-1 et f′′(1)=-1.

    À l’aide de ce qui précède, on peut affirmer

    [a;b]]0;+[,aben(ln(u)-u)dun+e-n2πn.

    On choisit [a;b] tel que a<1 et tel que f(u)-u/2 pour tout ub. Cela est possible car f(u) équivaut à -u lorsque u tend vers +.

    On remarque

    0aen(ln(u)-u)duaenf(a)avecf(a)<1

    et

    b+en(ln(u)-u)dub+e-12nudu0+e-12nudu=2n.

    On peut alors conclure à la formule de Stirling

    n!n+2πn(ne)n.

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Édité le 30-10-2025

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