[>] Calculs dans un espace préhilbertien réel

 
Exercice 1  2126    SAINT CYR (MP)Correction  

Pour A,Bn(), on pose

(AB)=tr(AB).
  • (a)

    Montrer que () définit un produit scalaire sur n().

  • (b)

    En déduire

    An(),tr(A)2ntr(AA).

Soit F={Mn()|tr(M)=0}.

  • (c)

    Montrer que F est un sous-espace vectoriel de n() et donner sa dimension.

  • (d)

    Déterminer F.

  • (e)

    Démontrer l’inégalité de Cauchy-Schwarz.

Solution

  • (a)

    On trouvera cette démonstration dans le cours.

  • (b)

    Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz,

    tr(A)2=(InA)2(InIn)(AA)=ntr(AA).
  • (c)

    L’ensemble F est le noyau de l’application linéaire trace sur n(), c’est donc un sous-espace vectoriel de n(). Au surplus, la trace est une forme linéaire non nulle, l’espace F est donc un hyperplan de n(), c’est-à-dire un sous-espace vectoriel de dimension n2-1.

  • (d)

    Pour tout MF, on remarque (InM)=tr(M)=0. La matrice In appartient à F. Or F est un sous-espace vectoriel supplémentaire de F et c’est donc un sous-espace vectoriel de dimension 1. Par inclusion et égalité des dimensions, on obtient F=Vect(In).

  • (e)

    On trouvera cette démonstration dans le cours.

 
Exercice 2  5671     CCINP (MP)Correction  

Soit n*. Pour M,Nn(), on pose

φ(M,N)=tr(MN).
  • (a)

    Montrer que φ définit un produit scalaire sur n().

  • (b)

    Soit (U,V)On()2. Montrer que φ(U,V)n.

  • (c)

    Soit (A,B)𝒮n()2. Montrer que tr((AB)2)tr(A2B2).

  • (d)

    Soit (A,B)𝒮n()2. Montrer que tr((AB+BA)2)4tr(A2B2).

Solution

  • (a)

    C’est une question de cours. Notons qu’avec des notations entendues

    φ(M,N)=i=1nj=1nmi,jni,j
  • (b)

    Pour (U,V)On()2, le produit Ω=UV est une matrice orthogonale. Or les coefficients d’une matrice orthogonale sont tous inférieurs à 1 en valeur absolue. On en déduit

    φ(U,V)=tr(Ω)=i=1n[Ω]i,in.
  • (c)

    Soit (A,B)𝒮n()2.

    On remarque

    tr((AB)2)=tr((AB)(AB))=tr((BA)(AB))=φ(BA,AB)

    Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz appliquée au produit scalaire φ,

    tr((AB)2)BAAB

    Or

    AB2=tr((AB)AB)=tr(BAAB)=tr(AABB)=tr(A2B2)

    et, par le même calcul,

    BA2=tr(B2A2)=tr(A2B2)

    On en déduit l’inégalité voulue.

  • (d)

    Par développement,

    tr((AB+BA)2)=tr((AB)2)+2tr(ABBA)+tr((BA)2).

    D’une part,

    tr((AB)2)tr(A2B2)ettr((BA)2)tr(B2A2)=tr(A2B2).

    D’autre part,

    tr(ABBA)=tr((ABB)A)=tr(A(ABB))=tr(A2B2).

    On obtient alors l’inégalité souhaitée.

 
Exercice 3  6005  Correction  

Montrer que l’on définit un produit scalaire sur [X] en posant

(P,Q)[X]2,φ(P,Q)=0+P(t)Q(t)e-tdt.

Solution

Soient P,QE. La fonction f:tP(t)Q(t)e-t est définie et continue par morceaux sur [0;+[. Elle est négligeable devant 1/t2 quand t tend vers + car

t2f(t)=t2P(t)Q(t)e-tt+0

puisqu’une fonction polynomiale est négligeable devant te-t en +. La fonction f est donc intégrable sur [0;+[ et l’intégrale définissant φ(P,Q) est convergente. L’application φ est donc bien définie de E×E vers .

Soient λ,μ et P,Q,RE.

On vérifie sans peine la symétrie φ(P,Q)=φ(Q,P). Avec convergence de chacune des intégrales écrites, on a aussi

0+P(t)(λQ(t)+μR(t))e-tdt=λ0+P(t)Q(t)e-tdt+μ0+P(t)R(t)e-tdt

et donc φ(P,λQ+μR)=λφ(P,Q)+μφ(P,R). On en déduit que φ est linéaire en sa deuxième variable et donc bilinéaire par symétrie.

Il reste à montrer qu’elle est définie positive. Par positivité de l’intégrale,

φ(P,P)=0+P(t)2e-t0dt0.

De plus, si φ(P,P)=0, on obtient une intégrale nulle d’une fonction continue et positive qui est donc la fonction nulle: P(t)2e-t=0 pour tout t[0;+[. On en déduit que le polynôme P admet une infinité de racines, c’est le polynôme nul.

Finalement, φ est un produit scalaire sur E.

 
Exercice 4  3480   

On note E=[X] et l’on considère l’application φ:E×E donnée par

φ(P,Q)=0+P(t)Q(t)etdt.
  • (a)

    Montrer que φ définit un produit scalaire sur E.

  • (b)

    Pour p,q, calculer φ(Xp,Xq).

  • (c)

    Orthonormaliser la famille (1,X,X2) par le procédé de Gram-Schmidt.

  • (d)

    Calculer

    inf(a,b,c)30+(t3(at2+bt+c))2etdt.
 
Exercice 5  4252   

On note E=2(,) l’ensemble des suites réelles (un) telles que la série un2 converge.

  • (a)

    Montrer que E est un sous-espace vectoriel de l’espace des suites réelles.

Pour u,vE, on pose

u,v=n=0+unvn.
  • (b)

    Montrer que , définit un produit scalaire sur E.

On note F le sous-espace vectoriel de E constitué des suites nulles à partir d’un certain rang et l’on considère v une suite élément de E qui n’appartient pas à F.

  • (c)

    Déterminer F. Les espaces F et F sont-ils supplémentaires?

  • (d)

    On pose G=Vect(v). Comparer F+G et (FG).

 
Exercice 6  3322   Correction  

Soient a un vecteur unitaire d’un espace préhilbertien réel E, k un réel et φ:E×E l’application déterminée par

φ(x,y)=x,y+kx,ay,a.

Donner une condition nécessaire et suffisante pour que φ soit un produit scalaire.

Solution

Il est immédiat que φ est une forme bilinéaire symétrique sur E avec

φ(x,x)=x2+kx,a2.

En particulier,

φ(a,a)=a2+ka4=(1+k).

Pour que la forme bilinéaire symétrique φ soit définie positive, il est nécessaire que 1+k>0.

Inversement, supposons 1+k>0.

Si k0 alors φ(x,x)x2 et donc

xE{0E},φ(x,x)>0.

Si k]-1;0[, k=-α avec α]0;1[ et

φ(x,x)=x2-αx,a2.

Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz,

x,a2x2a2=x2

donc

φ(x,x)x2-αx2=(1-α)x2

de sorte que

xE{0E},φ(x,x)>0.

Ainsi, φ est une forme bilinéaire symétrique définie positive donc un produit scalaire.

Finalement, φ est un produit scalaire si, et seulement si, 1+k>0.

 
Exercice 7  4092   Correction  

Soit E=𝒞1([0;1],). Pour f,gE, on pose

φ(f,g)=01f(t)g(t)dt+f(1)g(0)+f(0)g(1).

Montrer que φ définit un produit scalaire sur E.

Solution

L’application φ est bien définie de E×E et clairement bilinéaire et symétrique.

Soit fE.

φ(f,f)=01f(t)2dt+2f(0)f(1).

Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz,

(01f(t)dt)201f(t)2dt

et donc

01f(t)2dt(f(1)-f(0))2

puis

φ(f,f)f(1)2+f(0)20.

Au surplus, si φ(f,f)=0 alors f(0)=f(1)=0, mais aussi 01f(t)2dt=0. La fonction f est donc constante égale à 0.

 
Exercice 8  5902   Correction  

On munit l’espace E=𝒞([0;1],) du produit scalaire , donné par

f,g=01f(t)g(t)dt

Déterminer l’orthogonal du sous-espace vectoriel F={fE|f(0)=0}.

Solution

Soit gF. Pour n*, considérons la fonction continue φn:[0;1] donnée par

φn(t)={nt si t[0;1/n]1 si t[1/n;n]

Considérons ensuite fn=φng. La fonction fn est élément de F et donc fn,g=0. Or, par convergence dominée11 1 La domination a lieu par la fonction constante égale à g2.,

01fn(t)g(t)dtn+01(g~(t))2dt

avec

g~={0 si t=0g(t) si t]0;1]

On en déduit

01(g~(t))2dt=0

Or on ne change pas la valeur d’une intégrale en modifiant la valeur de la fonction intégrée en un nombre fini de points. On a donc aussi

01(g(t))2dt=0

La fonction g2 est continue, positive et d’intégrale nulle, c’est donc la fonction identiquement nulle. Cela donne g=0.

Ainsi, F{0}. L’inclusion réciproque est immédiate et donc F={0}.

 
Exercice 9  6036     CENTRALE (MP)Correction  

Soit

φ:(P,Q)[X]2P(0)Q(0)+01P(t)Q(t)dt.
  • (a)

    Montrer que φ est un produit scalaire.

On se place désormais dans l’espace préhilbertien ([X],φ).

  • (b)

    Soit F un sous-espace vectoriel de [X]. Montrer F¯(F).

  • (c)

    On pose F={Q[X]|Q(0)=0}. Montrer que l’inclusion précédente est stricte.

Solution

  • (a)

    C’est immédiat.

  • (b)

    On sait que de façon générale A(A) pour toute partie A d’un espace préhilbertien. On sait aussi que A est une partie fermée pour toute partie A d’un espace préhilbertien.

    On a donc F(F), puis par croissance du passage à l’adhérence, F¯(F)¯=(F).

  • (c)

    L’application QQ(0) est linéaire et continue car |Q(0)|Q en notant la norme euclidienne associée au produit scalaire φ. On en déduit que F est une partie fermée de l’espace préhilbertien ([X],φ): F¯=F.

    Soit PF. Pour tout QF, φ(P,Q)=01P(t)Q(t)dt=0. En particulier, Q=XPF et donc

    01t(P(t))2dt=0.

    On en déduit que le polynôme P est nul. Ainsi, F={0} puis (F)=[X]. L’inclusion F¯(F) est stricte.

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Édité le 29-11-2025

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