[<] Groupe des classes de congruence
Soit
Calculer le polynôme caractéristique de . La matrice est-elle diagonalisable? est-elle inversible?
Soit . Montrer que est une groupe cyclique et préciser son cardinal.
Solution
On obtient .
Les racines de sont les racines de l’unité, il y en a ce qui est la taille de la matrice et donc est diagonalisable.
Puisque 0 n’est pas racine de , la matrice est inversible.
Par Cayley-Hamilton, nous savons et donc est un élément d’ordre fini du groupe . Par calcul ou par considération de polynôme minimal, on peut affirmer que est le plus petit exposant tel que et donc est un élément d’ordre exactement . On en déduit que est un groupe cyclique de cardinal .
Soit une partie de telle que soit un groupe11 1 On ne suppose pas a priori que soit un sous-groupe de . En particulier, le neutre du groupe peut être différent de la matrice ..
Que peut-on dire du rang des matrices de ?
Soit une partie de non réduite à la matrice nulle.
On suppose que est un groupe. Montrer qu’il existe tel que le groupe soit isomorphe à un sous-groupe de .
Solution
Notons la matrice correspondant à l’élément neutre de . Celle-ci est nécessairement non nulle car sinon la partie serait réduite à la matrice nulle.
Puisque la matrice est neutre, on a et donc est la matrice d’une projection. En posant , il existe telle que
Pour toute matrice , on peut écrire par blocs
L’identité donne la nullité des blocs et .
On peut alors introduire l’application qui associe à le bloc de la description ci-dessus. On vérifie aisément que l’application est injective et que
Enfin, on a aussi de sorte que l’on peut affirmer que l’image de est un sous-groupe de . Le groupe alors isomorphe à ce sous-groupe.
Soient et deux sous-espaces vectoriels supplémentaires d’un espace et
Soit appartenant à . Justifier que la restriction de au départ de et à valeurs dans est un automorphisme.
Vérifier que est stable pour le produit de composition des applications.
Établir que est un groupe dont on précisera l’élément neutre.
Montrer que les sous-groupes finis du groupe des rotations du plan sont cycliques.
Solution
Commençons par rappeler que les éléments de sont les matrices
Soit un sous-groupe fini de .
L’ensemble est une partie non vide (car en est élément) et minorée de . On peut donc introduire
Commençons par établir que est élément de .
On peut construire une suite d’éléments de convergeant vers . Puisque l’ensemble est fini, l’ensemble des est lui aussi fini. Il existe donc une infinité d’indices pour lesquels les sont égaux modulo à une valeur . Puisque , il y a une infinité de égaux à et donc .
Puisque , on a .
Inversement, soit un élément de . Il existe tel que . On peut écrire avec et . On a alors
Si alors ce qui contredit la définition de car .
Nécessairement et donc ce qui donne .
Finalement,
Soit une matrice de . Établir que les assertions suivantes sont équivalentes:
est élément d’un groupe multiplicatif inclus dans ;
;
;
et sont supplémentaires dans ;
et .
Solution
(i)(ii) Supposons que soit élément d’un groupe multiplicatif .
On sait que le rang d’un produit est inférieur au rang des facteurs. On a donc immédiatement . Soit l’inverse de dans le groupe . On a et donc . Par double inégalité11 1 Plus généralement, dans le groupe , toutes les matrices ont le rang de la matrice élément neutre (qui n’est pas supposé nécessairement égale à car le sujet parle de groupe multiplicatif inclus dans et non de sous-groupe de )., .
(ii)(iii) Supposons .
Par la formule du rang, . Sachant , il vient .
(iii)(iv) Supposons .
Soit . Il existe tel que . Aussi, et donc . Ainsi, et donc ce qui donne . Ainsi, . Les espaces et sont en somme directe. Par la formule du rang, on conclut que ceux-ci sont supplémentaires.
(iv)(v) Supposons que les espaces et soient supplémentaires dans . Soit la matrice de passage de la base canonique de à une base adaptée à la supplémentarité des espaces et . Par formule de changement de base,
La matrice est inversible car . On peut alors introduire
et l’on vérifie les relations voulues.
(v)(i) Supposons qu’il existe tel que , et . On vérifie que est un groupe multiplicatif de neutre et pour lequel et sont inverses l’un de l’autre.
Soit un -espace vectoriel. On considère
Pour tout de , on note la restriction de au départ de et à valeurs dans . Montrer que est un automorphisme de .
On note l’application définie par .
Montrer que est une loi interne dans .
Montrer que est un morphisme injectif de dans .
Montrer que est surjectif.
En déduire que est un groupe. Quel est son élément neutre?
Solution
est stable pour donc est bien défini. Par le théorème du rang la restriction de à tout supplémentaire de définit un isomorphisme avec . Ici cela donne automorphisme.
Soient . Si alors donc et puis . Ainsi et l’inclusion réciproque est immédiate.
car est un automorphisme de . Ainsi .
Si alors . Or donc les applications linéaires et coïncident sur des sous-espaces vectoriels supplémentaires et donc .
Une application linéaire peut être définie de manière unique par ses restrictions linéaires sur deux sous-espaces vectoriels supplémentaires. Pour considérons déterminé par et . On vérifie aisément et . Pour , avec et . La relation donne alors c’est-à-dire . Or donc puis . Ainsi et finalement . Pour , il existe tel que . Or on peut écrire avec et . La relation donne alors . Ainsi et finalement . On peut conclure que et : est surjectif.
est un morphisme bijectif: il transporte la structure de groupe existant sur en une structure de groupe sur . Le neutre est l’antécédent de c’est-à-dire la projection sur parallèlement à .
Soient . Déterminer les morphismes de vers .
Solution
Soit un morphisme de groupes.
Pour toute matrice , on a .
Soit . Pour toute matrice dont on peut extraire une racine -ième, le calcul ci-dessus assure .
En suivant l’algorithme du pivot de Gauss, nous allons transformer une matrice en une matrice simple en multipliant par des matrices dont on peut extraire des racines -ièmes. Ces opérations ne modifieront pas la valeur prise par sur .
Cas: impair.
Étudions les matrices des opérations élémentaires
Soit avec une matrice de transvection. On a avec et donc
Soit matrice d’échange. On a car impair et donc
Soit avec . On a avec (pour impair, est la bijection réciproque de vers ) et donc .
Soit . Par l’algorithme du pivot de Gauss, on transforme par opérations élémentaires sur les lignes la matrice en . Ces opérations sur les lignes se traduisent par des produits à gauche par des matrices d’opérations élémentaires et cela ne modifie pas la valeur de . On a donc .
La fonction est constante égale à et, inversement, cela correspond bien à un morphisme de groupes.
Cas: pair. On peut reprendre les propos précédents pour les matrices transvections et les matrices diagonales à coefficients diagonaux strictement positifs.
Remplaçons la matrice d’échange par . Le produit à gauche par échange la -ème et la -ème ligne en réalisant au surplus un passage à l’opposé sur la -ième ligne. L’application linéaire canoniquement associée se comprend comme une rotation d’un quart de tour dans un plan engendré par les -ème et -ème vecteur de la base canonique: on peut extraire une racine -ième à l’aide d’une rotation d’angle . Ainsi, .
Par l’algorithme du pivot de Gauss suivi en réalisant les échanges de lignes par au lieu de , on transforme la matrice en une matrice diagonale. En réalisant encore des produits par des matrices convenables, on élimine les termes négatifs sur la diagonale sauf peut-être un. En multipliant par une matrice adaptée, on positionne ce terme en dernière position de la diagonale. Enfin, par produit par une matrice diagonale à coefficients strictement positifs, on finit de transformer la matrice en ou . Ces transformations correspondent à des produits par des matrices dont la valeur par est donc ou .
Les différentes transformations sur les lignes réalisées pour passer de à ou n’ont pas modifié le signe du déterminant. La matrice est donc transformée en lorsque et en lorsque . On sait . Il reste à calculer .
On remarque et donc . Sachant pair, il y a deux possibilités ou avec .
Si , on obtient constante égale à et il s’agit bien d’un morphisme de groupes.
Si , on obtient
On vérifie sans peine que cette application est bien un morphisme de groupes.
[<] Groupe des classes de congruence
Édité le 11-11-2025
Bootstrap 3
-
LaTeXML
-
Powered by MathJax