[<] Groupe des classes de congruence

 
Exercice 1  2505    ENTPE (MP)Correction  

Soit

M=(01(0)(0)11(0)0)n().
  • (a)

    Calculer le polynôme caractéristique de M. La matrice M est-elle diagonalisable? est-elle inversible?

  • (b)

    Soit G={Mk|k}. Montrer que G est une groupe cyclique et préciser son cardinal.

Solution

  • (a)

    On obtient χM(X)=(-1)n(Xn-1).
    Les racines de χM sont les racines de l’unité, il y en a n ce qui est la taille de la matrice et donc M est diagonalisable.
    Puisque 0 n’est pas racine de χM, la matrice M est inversible.

  • (b)

    Par Cayley-Hamilton, nous savons Mn=In et donc M est un élément d’ordre fini du groupe (GLn(),×). Par calcul ou par considération de polynôme minimal, on peut affirmer que n est le plus petit exposant p>0 tel que Mp=In et donc M est un élément d’ordre exactement n. On en déduit que G est un groupe cyclique de cardinal n.

 
Exercice 2  4221  

Soit G une partie de n(𝕂) telle que (G,×) soit un groupe11 1 On ne suppose pas a priori que G soit un sous-groupe de GLn(𝕂). En particulier, le neutre du groupe (G,×) peut être différent de la matrice In..

Que peut-on dire du rang des matrices de G?

 
Exercice 3  2541   Correction  

Soit G une partie de n() non réduite à la matrice nulle.

On suppose que (G,×) est un groupe. Montrer qu’il existe r* tel que le groupe (G,×) soit isomorphe à un sous-groupe de (GLr(),×).

Solution

Notons E la matrice correspondant à l’élément neutre de (G,×). Celle-ci est nécessairement non nulle car sinon la partie G serait réduite à la matrice nulle.
Puisque la matrice E est neutre, on a E2=E et donc E est la matrice d’une projection. En posant r=rg(E)*, il existe PGLn() telle que

E=PJrP-1 avec Jr=(IrOOO)n().

Pour toute matrice Mn(), on peut écrire par blocs

M=P(ABCD)P-1.

L’identité EM=M=ME donne la nullité des blocs B,C et D.
On peut alors introduire l’application φ:Gr() qui associe à MG le bloc A de la description ci-dessus. On vérifie aisément que l’application φ est injective et que

M,NG,φ(MN)=φ(M)×φ(N).

Enfin, on a aussi φ(E)=Ir de sorte que l’on peut affirmer que l’image de φ est un sous-groupe de (GLr(),×). Le groupe (G,×) alors isomorphe à ce sous-groupe.

 
Exercice 4  4228   

Soient F et G deux sous-espaces vectoriels supplémentaires d’un espace E et

Γ={u(E)|Im(u)=F et Ker(u)=G}.
  • (a)

    Soit u appartenant à Γ. Justifier que la restriction de u au départ de F et à valeurs dans F est un automorphisme.

  • (b)

    Vérifier que Γ est stable pour le produit de composition des applications.

  • (c)

    Établir que (Γ,) est un groupe dont on précisera l’élément neutre.

 
Exercice 5  3845   Correction  

Montrer que les sous-groupes finis du groupe (SO(2),×) des rotations du plan sont cycliques.

Solution

Commençons par rappeler que les éléments de SO(2) sont les matrices

R(θ)=(cos(θ)-sin(θ)sin(θ)cos(θ)).

Soit G un sous-groupe fini de (SO(2),×).
L’ensemble T={θ>0|R(θ)G} est une partie non vide (car 2π en est élément) et minorée de . On peut donc introduire

θ0=infT+.

Commençons par établir que θ0 est élément de T.
On peut construire une suite (θn)n1 d’éléments de T convergeant vers θ0. Puisque l’ensemble G est fini, l’ensemble des R(θn) est lui aussi fini. Il existe donc une infinité d’indices n pour lesquels les θn sont égaux modulo 2π à une valeur α. Puisque θnθ0, il y a une infinité de θn égaux à θ0 et donc θ0T.
Puisque R(θ0)G, on a R(θ0)G.
Inversement, soit R un élément de G. Il existe θ tel que R=R(θ). On peut écrire θ=qθ0+θ avec q et θ[0;2π[. On a alors

R(θ)=R(θ)R(θ0)-qG.

Si θ>0 alors θT ce qui contredit la définition de θ0=infT car θ<θ0.
Nécessairement θ=0 et donc θ=qθ0 ce qui donne R=R(θ0)qR(θ0).
Finalement,

G=R(θ0).
 
Exercice 6  3001     NAVALE (MP)Correction  

Soit A une matrice de n(). Établir que les assertions suivantes sont équivalentes:

  • (i)

    A est élément d’un groupe multiplicatif inclus dans n();

  • (ii)

    rg(A)=rg(A2);

  • (iii)

    Ker(A)=Ker(A2);

  • (iv)

    Im(A) et Ker(A) sont supplémentaires dans n;

  • (v)

    Xn(),AX=XA,A2X=A et X2A=X.

Solution

(i)(ii) Supposons que A soit élément d’un groupe multiplicatif G.

On sait que le rang d’un produit est inférieur au rang des facteurs. On a donc immédiatement rg(A2)rg(A). Soit X l’inverse de A dans le groupe G. On a A2X=A et donc rg(A2)rg(A). Par double inégalité11 1 Plus généralement, dans le groupe G, toutes les matrices ont le rang de la matrice élément neutre (qui n’est pas supposé nécessairement égale à In car le sujet parle de groupe multiplicatif inclus dans n() et non de sous-groupe de GLn())., rg(A)=rg(A2).

(ii)(iii) Supposons rg(A)=rg(A2).

Par la formule du rang, dimKer(A)=dimKer(A2). Sachant Ker(A)Ker(A2), il vient Ker(A)=Ker(A2).

(iii)(iv) Supposons Ker(A)=Ker(A2).

Soit yIm(A)Ker(A). Il existe xn tel que y=Ax. Aussi, Ay=0 et donc A2x=0. Ainsi, xKer(A2) et donc xKer(A) ce qui donne y=Ax=0. Ainsi, Im(A)Ker(A)={0}. Les espaces Im(A) et Ker(A) sont en somme directe. Par la formule du rang, on conclut que ceux-ci sont supplémentaires.

(iv)(v) Supposons que les espaces Im(A) et Ker(A) soient supplémentaires dans n. Soit P la matrice de passage de la base canonique de n à une base adaptée à la supplémentarité des espaces Im(A) et Ker(A). Par formule de changement de base,

P-1AP=(B000) avec Br(A) et r=rg(A)

La matrice B est inversible car rg(B)=rg(A)=r. On peut alors introduire

X=P(B-1000)P-1

et l’on vérifie les relations voulues.

(v)(i) Supposons qu’il existe Xn() tel que AX=XA, A2X=A et X2A=X. On vérifie que G={AX,A,X} est un groupe multiplicatif de neutre AX et pour lequel A et X sont inverses l’un de l’autre.

 
Exercice 7  760     CENTRALE (MP)Correction  

Soit E=E1E2 un 𝕂-espace vectoriel. On considère

Γ={u(E)|Ker(u)=E1 et Im(u)=E2}.
  • (a)

    Pour tout u de Γ, on note u~ la restriction de u au départ de E2 et à valeurs dans E2. Montrer que u~ est un automorphisme de E2.

On note ϕ:ΓGL(E2) l’application définie par ϕ(u)=u~.

  • (b)

    Montrer que est une loi interne dans Γ.

  • (c)

    Montrer que ϕ est un morphisme injectif de (Γ,) dans (GL(E2),).

  • (d)

    Montrer que ϕ est surjectif.

  • (e)

    En déduire que (Γ,) est un groupe. Quel est son élément neutre?

Solution

  • (a)

    Im(u) est stable pour u donc uE2 est bien défini. Par le théorème du rang la restriction de u à tout supplémentaire de Ker(u) définit un isomorphisme avec Im(u). Ici cela donne uE2 automorphisme.

  • (b)

    Soient u,vΓ. Si xKer(vu) alors u(x)Im(u)Ker(v) donc u(x)E1E2 et u(x)=0 puis xE1. Ainsi Ker(vu)E1 et l’inclusion réciproque est immédiate.
    Im(vu)=v(u(E))=v(E2)=E2 car vE2 est un automorphisme de E2. Ainsi vuΓ.

  • (c)

    Si ϕ(u)=ϕ(v) alors uE2=vE2. Or uE1=0=vE1 donc les applications linéaires u et v coïncident sur des sous-espaces vectoriels supplémentaires et donc u=v.

  • (d)

    Une application linéaire peut être définie de manière unique par ses restrictions linéaires sur deux sous-espaces vectoriels supplémentaires. Pour wGL(E2) considérons u(E) déterminé par uE1=0 et uE2=w. On vérifie aisément E1Ker(u) et E2Im(u). Pour xKer(u), x=a+b avec aE1 et bE2. La relation u(x)=0 donne alors u(a)+u(b)=0 c’est-à-dire w(b)=0. Or wGL(E2) donc b=0 puis xE1. Ainsi Ker(u)E1 et finalement Ker(u)=E1. Pour yIm(u), il existe xE tel que y=u(x). Or on peut écrire x=a+b avec aE1 et bE2. La relation y=u(x) donne alors y=u(a)+u(b)=w(b)E2. Ainsi Im(u)E1 et finalement Im(u)=E1. On peut conclure que uΓ et u~=w: ϕ est surjectif.

  • (e)

    φ est un morphisme bijectif: il transporte la structure de groupe existant sur GL(E2) en une structure de groupe sur (Γ,). Le neutre est l’antécédent de IdE2 c’est-à-dire la projection sur E2 parallèlement à E1.

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Édité le 29-08-2023

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