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Exercice 1  4209  

Parmi les quatre matrices suivantes, quelles sont les matrices semblables11 1 Deux matrices carrées de même taille A et B sont semblables lorsqu’il existe une matrice P inversible vérifiant A=PBP-1. Par la formule de changement de bases, cela revient à signifier qu’elles figurent le même endomorphisme. entre elles?

A=(001101111)B=(111011001)C=(100110111)D=(111110011).
 
Exercice 2  5373  Correction  

Soit A2() une matrice non nulle vérifiant A2=O2.

Établir que A est semblable à la matrice

B=(0010).

Solution

La matrice B est une matrice non nulle de 2() vérifiant B2=O2: ce constat est une nécessité pour affirmer que A puisse être semblable à B mais ne démontre pas que cela a lieu!

Soit a l’endomorphisme canoniquement associé à la matrice A: c’est un endomorphisme de E=2 vérifiant a0 et a2=0 car AO2 et A2=O2.

Analyse: Supposons qu’il existe une base e=(e1,e2) dans laquelle la matrice de a soit égale à B. Par les colonnes de la matrice B, on lit

a(e1)=e2eta(e2)=0E. (1)

Le choix du vecteur e1 détermine le vecteur e2=a(e1). Ce dernier ne doit pas être nul et e1 est à choisir en dehors de Ker(a). En revanche, le vecteur e2 doit appartenir au noyau de a mais cela est assuré car a(e2)=a2(e1)=0E.

Justifions maintenant qu’il est possible de construire une telle base.

Synthèse: Soit e1 un vecteur de E n’appartenant pas à Ker(a). Un tel vecteur existe car l’endomorphisme a est non nul. Posons e2=a(e1) ce qui définit un vecteur non nul appartenant au noyau de a car a2=0. Par construction, les égalités (1) sont vérifiées. Il reste à justifier que la famille e=(e1,e2) est une base de E. Il s’agit d’une famille de longueur 2 dans un espace de dimension 2, il suffit de vérifier sa liberté.

Soit (λ1,λ2)2. Supposons

λ1.e1+λ2.e2=0E. ()

En appliquant a aux deux membres de l’égalité () on obtient λ1.e2=0E et donc λ1=0 car e2 n’est pas le vecteur nul. La relation () se simplifie alors en λ2.e2=0E et donc λ2=0. La famille e est donc libre.

Finalement, la famille e=(e1,e2) est une base de E dans laquelle l’endomorphisme a est figuré par B: les matrices A et B sont semblables.

 
Exercice 3  5884  Correction  

Soit A3() une matrice n vérifiant A3=O3 et A2O3.

Établir que A est semblable à la matrice

B=(000100010).

Solution

La matrice B est une matrice de 3() vérifiant B3=O3 et B2O3: ce constat est une nécessité pour affirmer que A puisse être semblable à B mais ne démontre pas que cela a lieu!

Soit a l’endomorphisme canoniquement associé à la matrice A: c’est un endomorphisme de E=3 vérifiant a20 et a3=0 car A2O3 et A3=O3.

Analyse: Supposons qu’il existe une base e=(e1,e2,e3) dans laquelle la matrice de a soit égale à B. Par les colonnes de la matrice B, on lit

a(e1)=e2,a(e2)=e3eta(e3)=0E. (1)

Le choix du vecteur e1 détermine le vecteur e2=a(e1) qui détermine à son tout e3=a(e1). Ce dernier ne doit pas être nul et e1 est à choisir en dehors de Ker(a2). Aussi, le vecteur e3 doit appartenir au noyau de a mais cela est assuré car a(e3)=a3(e1)=0E.

Justifions maintenant qu’il est possible de construire une telle base.

Synthèse: Soit e1 un vecteur de E n’appartenant pas à Ker(a2). Un tel vecteur existe car l’endomorphisme a2 est non nul. Posons e2=a(e1) et e3=a2(e1). Le vecteur e3 est non nul et appartient au noyau de a car a3=0. Par construction, les égalités (1) sont vérifiées. Il reste à justifier que la famille e=(e1,e2,e3) est une base de E. Il s’agit d’une famille de longueur 3 dans un espace de dimension 3, il suffit de vérifier sa liberté.

Soit (λ1,λ2,λ3)3. Supposons

λ1.e1+λ2.e2λ3.e3=0E.

En appliquant a aux deux membres de cette égalité, on obtient

λ1.e2+λ2.e3=0E.

En appliquant à nouveau a, il vient

λ1.e3=0E.

On a donc λ1=0 car e3 n’est pas le vecteur nul. En revenant sur les équations précédentes, on obtient ensuite λ2=0 puis λ3=0. La famille e est donc libre.

Finalement, la famille e=(e1,e2,e3) est une base de E dans laquelle l’endomorphisme a est figuré par B: les matrices A et B sont semblables.

 
Exercice 4  4210  

Soit A3() une matrice non nulle vérifiant A2=O3. Établir que A est semblable à la matrice

B=(000100000).
 
Exercice 5  1322     CENTRALE (MP)Correction  

Soit A3() une matrice non nulle vérifiant A2=O3. Déterminer la dimension de l’espace

𝒞={M3()|AM-MA=O3}.

Solution

On vérifie aisément que 𝒞 est un sous-espace vectoriel de 3() car c’est le noyau de l’endomorphisme MAM-MA.
Puisque A2=O3, on a Im(A)Ker(A).
Puisque AO3, la formule du rang et l’inclusion précédente montre

rg(A)=1etdimKer(A)=2.

Soient X1Im(A) non nul, X2 tel que (X1,X2) soit base de Ker(A) et X3 un antécédent de X1. En considérant la matrice de passage P formée des colonnes X1,X2,X3, on a

P-1AP=(001000000)=B.

En raisonnant par coefficients inconnus, on obtient que les matrices N vérifiant BN=NB sont de la forme

N=(abc0bc00a).

Par suite, les matrices M vérifiant AM=MB sont celle de la forme

M=P(abc0bc00a)P-1.

L’espace 𝒞 est donc de dimension 5 et l’on en forme une base à l’aide des matrices

M1=P(100000001)P-1,M2=P(000010000)P-1,M3=P(010000000)P-1.
M4=P(000001000)P-1 et M5=P(001000000)P-1.
 
Exercice 6  4222   

Soit An(𝕂) vérifiant

An-1OnetAn=On.

Établir que A est semblable à la matrice

B=(0(0)1(0)10).
 
Exercice 7  724   Correction  

Soit An(𝕂) une matrice telle que A2=0 et de rang r>0.

Montrer que A est semblable à

B=(0Ir00).

Solution

Soient E un 𝕂-espace vectoriel de dimension n muni d’une base et f(E) de matrice A dans .

On observe r=rg(f), f0 et f2=0 de sorte que Im(f)Ker(f). On a

dimIm(f)=retdimKer(f)=n-r.

Soit (e1,,er) une base de Im(f). On complète celle-ci en une famille (e1,,en-r) base de Ker(f). Aussi, chaque vecteur ei pour i=1,,r possède un antécédent par f. On introduit e1,,er des vecteurs tels que

ei=f(ei) pour i=1,,r.

Considérons alors la famille (e1,,en-r,e1,,er). Celle-ci est formée de n vecteurs de E. Montrons que c’est une famille libre.

Soit (λ1,,λn-r,μ1,,μr)𝕂n. Supposons

λ1.e1++λr.er+λr+1.er+1++λn-r.en-r+μ1.e1++μr.er=0E. (1)

En appliquant f à la relation (1), on obtient

μ1.e1++μr.er=0E.

On en déduit μ1==μr=0 car la famille (e1,,er) est libre.

La relation (1) se simplifie alors en

λ1.e1++λr.er+λr+1.er+1++λn-r.en-r=0E

et donc λ1==λn-r=0 car la famille (e1,,en-r) est libre puisque c’est une base de Ker(f).

La famille (e1,,en) est libre et formée de n=dimE vecteurs de E, c’est donc une base de E. La matrice de f dans celle-ci est égale à B et l’on peut conclure que les matrices A et B sont semblables.

 
Exercice 8  723  

Soit An() une matrice non nulle telle que les espaces Im(A) et Ker(A) sont supplémentaires. Montrer que la matrice A est semblable à une matrice de la forme

(A000) avec AGLr()

(où les 0 désignent des blocs nuls de tailles appropriées).

 
Exercice 9  725   

Soit A3() une matrice non nulle vérifiant A3+A=O3. Montrer que A est semblable à la matrice

B=(0-10100000).
 
Exercice 10  726   Correction  

Soit M4() telle que M2+I4=O4.

Montrer que M est semblable à la matrice

(0-1001000000-10010).

Solution

Soit f(4) l’endomorphisme canoniquement associé à la matrice M.

Analyse: Cherchons une base (e1,e2,e3,e4) telle que: f(e1)=e2,f(e2)=-e1,f(e3)=e4 et f(e4)=-e3.
La connaissance de e1 et e3 suffit pour former e2 et e4 avec les quatre relations voulues.

Synthèse: Prenons e10, e2=f(e1), e3Vect(e1,e2) et e4=f(e3).
Supposons λ1e1+λ2e2+λ3e3+λ4e4=0 c’est-à-dire

λ1e1+λ2f(e1)+λ3e3+λ4f(e3)=0.

En appliquant l’endomorphisme f:

λ1f(e1)-λ2e1+λ3f(e3)-λ4e3=0

λ3(1)-λ4(2) donne

(λ3λ1+λ2λ4)e1+(λ3λ2-λ4λ1)f(e1)+(λ32+λ42)e3=0.

Puisque e3Vect(e1,e2), on a λ32+λ42=0 d’où λ3=λ4=0.

(1) et (2) donne alors λ1e1+λ2f(e1)=0 et λ1f(e1)-λ2e1=0.

Comme ci-dessus on parvient à λ12+λ22=0 d’où λ1=λ2=0.

Finalement, (e1,e2,e3,e4) est une base convenable. On peut conclure que M est semblable à la matrice proposée.

 
Exercice 11  3778    ENSTIM (MP)Correction  

Les matrices suivantes sont-elles semblables?

A=(36-5-2-1-65-2-1-108-30-320)etB=(12621022500320005).

Solution

tr(A)tr(B) dont A et B ne sont pas semblables.

 
Exercice 12  4349  

Deux matrices de n(𝕂) ayant même polynôme caractéristique et même rang sont-elles nécessairement semblables?

 
Exercice 13  2382    CENTRALE (MP)Correction  

Quelles sont les matrices carrées réelles d’ordre n qui commutent avec diag(1,2,,n) et lui sont semblables?

Solution

Posons D=diag(1,2,,n). L’étude, coefficient par coefficient, de la relation MD=DM donne que les matrices commutant avec D sont les matrices diagonales. Parmi les matrices diagonales, celles qui sont semblables à D sont celles qui ont les mêmes coefficients diagonaux

 
Exercice 14  3136   Correction  

Soit An(𝕂) une matrice de rang 1.

  • (a)

    Montrer que A est semblable à une matrice dont les n1 premières colonnes sont nulles.

  • (b)

    En déduire

    A2=tr(A).Aetdet(In+A)=1+tr(A).

Solution

  • (a)

    Soit f l’endomorphisme de 𝕂n canoniquement associé à A. On a

    rg(f)=rg(A)=1

    et donc par la formule du rang

    dimKer(f)=n1.

    Si est une base adaptée à Ker(f), la matrice de f dans cette base a ses n1 premières colonnes nulles.

  • (b)

    On peut écrire A=PBP1 avec P matrice inversible et B une matrice de la forme

    (00**00λ).

    On a alors

    λ=tr(B)=tr(A).

    Puisque B2=λB, on a

    P1A2P=tr(A).P1AP

    puis

    A2=tr(A).A.

    Puisque det(In+B)=1+λ, on a

    det(P1)det(In+A)det(P)=1+tr(A)

    puis

    det(In+A)=1+tr(A).
 
Exercice 15  5125   

Dans ce sujet, on considère des matrices de n(𝕂) avec n2.

  • (a)

    Montrer que deux matrices de rang 1 sont semblables si, et seulement si, elles ont la même trace.

  • (b)

    À quelle condition deux matrices élémentaires sont-elles semblables?

 
Exercice 16  2691      MINES (MP)

Soient A et B dans n() telles qu’il existe PGLn() vérifiant A=PBP-1.

Montrer11 1 Les matrices réelles A et B sont semblables sur , il s’agit ici de montrer qu’elles sont aussi semblables sur . qu’il existe QGLn() telle que A=QBQ-1.

 
Exercice 17  4953   

Soit A2(). Les matrices A et A sont-elles semblables?

 
Exercice 18  5679   Correction  

Soit A une matrice de 3().

  • (a)

    On suppose que A est semblable à -A. Établir tr(A)=det(A)=0.

Inversement, on suppose tr(A)=det(A)=0.

  • (b)

    On suppose que A possède au moins une valeur propre non nulle. Montrer que A est diagonalisable puis que A est semblable à -A.

  • (c)

    On suppose que A ne possède pas de valeurs propres non nulles. Montrer que A est nilpotente puis que A est semblable à -A.

Solution

  • (a)

    Puisque A est semblable à -A, ces deux matrices ont la même trace et le même déterminant. On en déduit

    tr(A)=tr(-A)=-tr(A) donc tr(A)=0

    et

    det(A)=det(-A)=(-1)3det(A) donc det(A)=0.
  • (b)

    Commençons par souligner que A possède trois valeurs propres comptées avec multiplicité et que 0 est valeur propre car la matrice A n’est pas inversible.

    La trace de A étant nulle, la somme des valeurs propres est nulle. Puisque l’on suppose qu’il existe une valeur propre non nulle λ, la matrice A possède trois valeurs propres distinctes λ, -λ et 0. On en déduit que A est diagonalisable semblable à

    D=(λ000-λ0000).

    Or, par échange des deux premiers vecteurs de base, c’est-à-dire par l’intermédiaire de la matrice de passage

    P=(010100001)

    la matrice D est semblable à -D et A est donc semblable à -A.

  • (c)

    La matrice A est nilpotente car 0 est sa seule valeur propre. On a donc A3=O3.

    Sachant A3=O3, on va montrer que A est semblable à l’une des matrices

    O3,(001000000)ou(010001000).

    Notons a l’endomorphisme de 3 canoniquement associé à la matrice A.

    Si A2O3, on peut introduire un vecteur x de 3 qui n’annule pas a2. On vérifie11 1 On peut trouver une étude analogue dans le sujet 4222. alors que (a2(x),a(x),x) est une base de 3 dans laquelle la matrice de a est

    T1=(010001000).

    La matrice A est donc semblable à T1. Aussi, -A vérifie (-A)3=O3 et (-A)2O3 donc -A est semblable22 2 On peut aussi remarquer que T1 est semblable à -T1 via renversement des vecteurs de base et passage à l’opposé du vecteur du milieu, c’est-à-dire via la matrice de passage P1=(0010-10100). à T1 donc à A.

    Si A2=O3 et AO3, l’image de a est incluse dans le noyau de a et le rang de a est alors nécessairement égal à 1. On introduit un vecteur x de 3 qui n’annule pas a. Le vecteur a(x) est un vecteur non nul de Ker(a) que l’on complète en une base du plan Ker(a) à l’aide d’un vecteur y. On vérifie alors que (a(x),y,x) est une base de 3 dans laquelle la matrice de a est

    T2=(001000000).

    La matrice A est donc semblable à T2. Aussi, -A vérifie (-A)2=O3 et -AO3 donc -A est semblable33 3 On peut aussi remarquer que T2 est semblable à son opposé via échange des premier et dernier vecteurs de base et passage à l’opposé de l’un deux, c’est-à-dire via la matrice P2=(00-1010100). à T2 donc à A.

    Enfin, si A=O3, la conclusion est immédiate.

 
Exercice 19  4999    

Soient Dn() une matrice diagonale à coefficients diagonaux deux à deux distincts et φ l’endomorphisme de n() défini par φ(X)=DX-XD.

  • (a)

    Déterminer le noyau et l’image de l’endomorphisme φ.

  • (b)

    Soit Mn() de trace nulle. Montrer que M est semblable à une matrice de diagonale nulle.

  • (c)

    En déduire que toute matrice Mn() de trace nulle peut s’écrire

    M=AB-BA avec A,Bn().

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Édité le 14-10-2023

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