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Exercice 1  220  Correction  

Pour d, notons Hd l’ensemble formé des fonctions polynomiales de 2 vers homogènes de degré d c’est-à-dire pouvant s’écrire comme combinaison linéaire de fonctions monômes de degré d.

Montrer que (Hd)0dn est une famille de sous-espaces vectoriels en somme directe.

Solution

Hd est définit comme le sous-espace vectoriel engendré par les monômes de degré d, c’est donc un sous-espace vectoriel. Si k=0nPk=0 avec PkHk alors l’unicité de l’écriture d’un polynôme en somme de monôme permet de conclure Pk=0 pour tout k{0,,n}. La famille (Hd)0dn est donc bien une famille de sous-espaces vectoriels en somme directe.

 
Exercice 2  222  Correction  

Soient E1,,En et F1,,Fn sous-espaces vectoriels de E tel que EiFi et

i=1nEi=i=1nFi.

Montrer que Ei=Fi.

Solution

Soit xFi.
Puisque a xi=1nFi=i=1nEi, on peut écrire x=x1++xn avec xiEi.
On a alors

x1++(xi-x)++xn=0E

avec x1F1,…, xi-xFi,…, xnFn.
Or les espaces F1,,Fn sont en somme directe, donc les vecteurs précédents sont nuls et en particulier

x=xiEi.
 
Exercice 3  190   Correction  

Soient F,G,F,G des sous-espaces vectoriels d’un 𝕂-espace vectoriel E vérifiant

FG=FG=EetFG.

Montrer

FF(GG)=E.

Solution

Supposons x+x+y=0 avec xF, xF et yGG.
Puisque xFG et yGGG, on a x+yG.
Or F et G sont en somme directe donc x+(x+y)=0 avec xF et x+yG entraîne x=0 et x+y=0.
Sachant x+y=0 avec xF, yG et F,G en somme directe, on a x=y=0.

Finalement, x=x=y=0 et l’on peut affirmer que les espaces F,F et GG sont en somme directe.
Soit aE. Puisque E=FG, on peut écrire a=x+b avec xF et bG.
Sachant E=FG, on peut écrire b=x+y avec xF et yG.
Or y=b-x avec bG et xFG donc yG et ainsi yGG.
Finalement, on obtient a=x+x+y avec xF, xF et yGG.
On peut conclure EFF(GG) puis E=FF(GG).

 
Exercice 4  3852   

Dans l’espace E des fonctions continues de [-1;1] vers , on considère les sous-espaces vectoriels

F1={fE|f est constante},F2={fE|t[-1;0],f(t)=0} et 
F3={fE|t[0;1],f(t)=0}.

Établir

E=F1F2F3.
 
Exercice 5  217   Correction  

Soient n et E=n[X]. Pour tout i=0,,n, on note

Fi={PE|j0;n{i},P(j)=0}.

Montrer que les Fi sont des sous-espaces vectoriels et que

E=F0Fn.

Solution

Les ensembles Fi sont clairement des sous-espaces vectoriels de E.

Supposons P0++Pn=0 avec PiFi pour i=0,,n.

Soit i0;n. Le polynôme Pi possède par définition n racines. Aussi, (P0++Pn)(i)=0 donne Pi(i)=0 ce qui fournit une (n+1)-ième racine au polynôme Pi. Par suite, Pi=0 car deg(Pi)n.

Les espaces Fi sont donc en somme directe.

Au surplus, aucun de ces espaces n’est réduit au polynôme nul car

ji(X-j)Pi.

On a donc dimFi1 pour i=0,,n puis

dim(F0Fn)n+1.

Or F0Fn est un sous-espace vectoriel de E qui est de dimension n+1. On a donc nécessairement

E=F0Fn

(avec chaque espace Fi de dimension 1 exactement).

 
Exercice 6  218   

Soient f1,,fn des endomorphismes d’un espace vectoriel E vérifiant:

f1++fn=IdEet1ijn,fifj=0.
  • (a)

    Montrer que chaque fi est une projection vectorielle.

  • (b)

    Établir i=1nIm(fi)=E.

 
Exercice 7  5613   Correction  

Soient p1,,pn des endomorphismes d’un espace vectoriel E vérifiant:

p1++pn=IdEet1ijn,pipj=0.

Montrer que les endomorphismes p1,,pn sont les projecteurs associés à une décomposition en somme directe de E.

Solution

Commençons par vérifier que les endomorphismes pi sont des projecteurs.

Pour i1;n,

pi=piIdE=pij=1npj=j=1n(pipj)=j=1jin(pipj=0)+pipi=pipi.

Ainsi, l’endomorphisme pi est une projecteur.

Posons Ei=Im(pi) pour i=1,,n et vérifions

E=E1En.

Pour commencer, pour tout xE, on a

x=IdE(x)=i=1npi(x)i=1nIm(pi)=i=1nEi.

On peut alors affirmer

i=1nEi=E.

Montrons maintenant que les espaces E1,,En sont en somme directe.

Supposons x1++xn=0E avec chaque xiEi pour i=1,,n.

Soit i1;n. En appliquant pi à l’égalité précédente, on obtient

pi(x1)++pi(xi)++pi(xn)=0E.

D’une part, pi(xi)=xi car pi est un projecteur et xiIm(pi).

D’autre part, pi(xj)=0 car xjIm(pj)Ker(pi) puisque pipj=0.

On obtient donc xi=0E. Les espaces E1,,En sont bien en somme directe et l’on a donc la décomposition

E=E1En.

Enfin, pour tout xE,

x=p1(x)++pn(x) avec pi(x)Ei

ce qui détermine la décomposition de x dans l’écriture E=E1En.

Les endomorphismes p1,,pn sont donc les projecteurs associés à cette décomposition en somme directe.

 
Exercice 8  5882   Correction  

Soient F1,,Fm des sous-espaces vectoriels d’un 𝕂-espace vectoriel E vérifiant E=F1Fm.

Pour tout k=1,,m, on note k={u(E)|Im(u)Fk}.

  • (a)

    Montrer que les k sont des sous-espaces vectoriels de (E).

  • (b)

    Justifier

    (E)=1m.

Solution

  • (a)

    Soit k1;m.

    L’ensemble k est une partie de (E) et celle-ci contient l’endomorphisme nul puisque Im(0)={0E}Fk.

    Soient λ,μ𝕂 et u,vk. Pour tout xE, u(x)Fk et v(x)Fk. Or Fk est un sous-espace vectoriel donc

    (λ.u+μ.v)(x)=λ.u(x)+μ..v(x)Fk.

    Ainsi, Im(λ.u+μ.v)Fk, c’est-à-dire λ.u+μ.vk

    k est bien un sous-espace vectoriel de (E).

  • (b)

    Introduisons p1,,pm les projecteurs associés à la décomposition en somme directe E=F1Fm.

    Soit u(E).

    Analyse: Supposons u=u1++um avec ukk pour k=1,,m.

    Pour 1;m{k}, on remarque pku=0 car Im(u)FKer(pk) tandis que pkuk=uk car Im(uk)Fk=Im(pk)=Ker(pk-Id). On en déduit

    pku==1mpku=uk.

    Cela détermine les endomorphismes uk.

    Synthèse: Posons uk=pku pour k=1,,m. On remarque Im(uk)Im(pk)=Fk donc ukk. Aussi, puisque p1++pm=IdE,

    u1++um=(p1++pm)u=IdEu=u.

    Finalement,

    u(E),!(u1,,um)1××m,u=u1++um.

    Cela permet d’écrire

    (E)=1m.
 
Exercice 9  5893   Correction  

Soit E un 𝕂-espace vectoriel de dimension finie n2 muni d’une base (e1,,en).

Pour i=1,,n, on pose

Gi=Vect(e1,,ei-1,ei+1,,en)etHi={f(E)|GiKer(f)}.
  • (a)

    Vérifier que les Hi sont des sous-espaces vectoriels de (E).

  • (b)

    Établir

    (E)=i=1nHi.

Solution

  • (a)

    Hi est une partie de (E) contenant l’endomorphisme nul.

    Soient λ,μ𝕂 et f,gHi. Pour tout xGi,

    (λf+μg)(x)=λf(x)=0E+μg(x)=0E=0E

    et donc GiKer(λf+μg). Ainsi, λf+μgHi.

  • (b)

    Supposons h1++hn=0 avec hiHi. On a

    xE,h1(x)++hn(x)=0E.

    Soit j{1,,n}. Pour x=ej, on a hi(x)=0E pour tout ij et la relation précédente se simplifie en hj(ej)=0. Or on a aussi GjKer(hj) et donc hj=0 car l’application linéaire hj est nulle sur une base. Ainsi, les espaces H1,,Hn sont en somme directe.

    Soit f(E).

    Pour i=1,,n, considérons hi(E) donnée par hi(ei)=f(ei) et hi(ej)=0 pour ji (l’endomorphisme hi est déterminé par l’image d’une base).

    On vérifie hiHi et, pour tout x{e1,,en}

    j=1,,n,f(x)=h1(x)++hn(x).

    Les applications linéaires f et h1++hn sont égales sur une base de E donc égales sur E. On a donc

    f=h1++hn avec hiHi

    et l’on peut écrire

    (E)=i=1nHi.

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Édité le 14-10-2023

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