Soient une partie fermée et une partie compacte d’un espace normé .
Établir que
est une partie fermée de .
Soit un compact d’un espace vectoriel normé tel que .
On forme . Montrer que est une partie fermée.
Solution
Soit une suite convergente d’éléments de et posons sa limite.
On peut écrire avec et .
donc
et donc est bornée.
Par double extraction et convergent vers et . On a alors .
Soit une partie fermée non vide d’un espace vectoriel normé de dimension finie .
Montrer que, pour tout , la distance de à est atteinte en un certain élément .
Y a-t-il unicité de cet élément ?
Solution
Posons .
Cela permet de définir une bornée, elle admet donc une sous-suite convergente dont on note la limite. On a car est une partie fermée et puisque on obtient .
Non, prendre et l’hypersphère unité.
Soit une partie compacte non vide d’un espace normé .
Montrer qu’il existe un plus grand segment inclus dans .
Solution
On introduit
Puisque est non vide, la partie contient au moins . Puisque est bornée, la partie est majorée. On peut donc introduire .
Par la réalisation séquentielle des bornes supérieures, il existe des suites et d’éléments de telles que pour tout et
Par compacité, on peut extraire conjointement des suites et des suites convergentes et de limites et . Pour tout ,
avec .
Puisqu’une partie compacte est fermée, elle contient les limites de ses suites convergentes et donc . Ainsi, et contient un segment de longueur .
(Théorème de Dini)
Soit une partie compacte non vide d’un espace normé .
Soit une suite décroissante de fermés non vides inclus dans . Montrer
Soit une suite décroissante de fonctions continues de vers convergeant simplement vers une fonction continue de dans . Montrer que la convergence est uniforme.
Solution
Pour tout , choisissons un élément dans et étudions la suite .
La suite est une suite d’éléments du compact , elle admet donc une valeur d’adhérence et il existe strictement croissante telle que
La suite étant décroissante, on vérifie que, pour tout , est une suite d’éléments de . La suite extraite est donc une suite d’éléments du fermé et par conséquent . Cela valant pour tout , on peut conclure
Par décroissance, on remarque
Soit . Pour tout , on introduit
Pour tout , est une partie fermée relatif à en tant qu’image réciproque d’un fermé par une application continue, est donc une partie fermée. Aussi, car la suite est décroissante. De plus,
car converge simplement vers . On en déduit qu’au moins l’une des parties est vide et les suivantes le sont alors aussi de sorte que, pour tout ,
On peut alors conclure que la suite de fonctions converge uniformément vers sur .
(Théorème des fermés emboîtés)
Soit une suite décroissante de fermés non vides et bornés d’un espace normé de dimension finie. On suppose que la suite tend vers en notant le diamètre de défini par
Montrer que l’intersection de tous les est un singleton.
Soit une suite décroissante de parties compactes non vides dans un espace normé de dimension quelconque.
Montrer que est une partie compacte non vide.
Solution
est une partie fermée car intersection de parties fermées. Aussi, est incluse dans un compact (par exemple, ) donc est une partie compacte11 1 Par théorème, toute partie fermée d’une partie compacte est compacte..
Pour tout , on peut introduire car est une partie non vide. Considérons alors la suite . Celle-ci est une suite d’éléments de , elle possède donc une suite extraite convergente . Notons la limite de cette suite extraite. Pour tout , la décroissance de la suite donne
Puisque est une partie fermée, car limite de la suite constituée d’éléments de .
Ainsi, ce qui assure que est une partie non vide.
(Théorème du graphe fermé)
Soient et deux espaces normés de dimensions finies et une application bornée.
On suppose que le graphe de
est une partie fermée de . Montrer que est continue.
Soit une partie compacte d’un espace normé .
Montrer qu’il existe un segment de longueur maximale inclus dans .
Solution
Considérons l’ensemble des longueurs des segments inclus dans :
L’ensemble est une partie de non vide et majorée (car est bornée), on peut introduire
Par réalisation séquentielle d’une borne supérieure, il existe deux suites et d’éléments de telles que
La suite est formée d’éléments du compact , on peut en extraire une suite convergente . Notons sa limite.
D’une part, par extraction d’une suite convergente,
Par unicité de la limite, .
D’autre part, car
En effet, est une partie fermée et contient donc les limites de ses suites convergentes.
Ainsi, est un segment inclus dans de longueur maximale.
Soit telle que la suite soit bornée. Pour , on pose
Montrer que la suite admet au moins une valeur d’adhérence .
Montrer que cette valeur d’adhérence vérifie .
En déduire que est la projection sur parallèlement à .
Conclure que la suite converge vers .
Soit une partie bornée non vide d’un -espace vectoriel de dimension finie .
Montrer qu’il existe une boule fermée de rayon minimal contenant .
On suppose l’espace euclidien, montrer l’unicité de la boule précédente.
Solution
Soit . Puisque la partie est bornée et non vide, l’ensemble est une partie non vide et majorée de ce qui permet d’introduire
Il est immédiat que et que est le rayon minimal d’une boule fermée de centre contenant la partie .
L’ensemble est une partie non vide et minorée de , on peut donc introduire
Par la caractérisation séquentielle des bornes inférieures, il existe une suite d’éléments de telle que
Soit . Puisque , on a
et donc
ce qui permet d’affirmer que la suite est bornée. Puisque , on peut extraire de une suite convergente dont on notera la limite.
Soit . Puisque
on obtient à la limite
et donc .
Enfin, par construction, est une boule de rayon minimal contenant la partie (en s’autorisant de parler de boule fermée de rayon nul dans le cas où ).
On suppose ici l’espace euclidien.
Supposons et solutions et montrons .
Posons
En vertu de l’identité du parallélogramme
appliquée à
on obtient pour tout
et donc
Ainsi,
Or par définition de , on a aussi et donc on peut affirmer c’est-à-dire .
Soit un sous-espace vectoriel d’un espace vectoriel normé .
On suppose de dimension finie. Montrer que .
On ne suppose plus de dimension finie, montrer qu’il est possible que .
Solution
Si est de dimension finie alors est fermé car tout sous-espace vectoriel de dimension finie est fermé. On en déduit .
Il suffit de considérer un sous-espace vectoriel dense comme par exemple l’espace des fonctions polynômes de vers dense dans celui des fonctions continues de vers normé par .
Soit une partie fermée d’un -espace vectoriel de dimension finie.
L’ensemble est-il fermé?
Qu’en est-il si on ne suppose plus l’espace de dimension finie?
Solution
Soit une suite convergente d’élément de de limite .
Pour chaque , il existe tel que
Puisque la suite converge, elle est bornée et donc la suite l’est aussi.
Puisque l’espace est de dimension finie, on peut extraire une suite convergente de la suite . Notons-la . La limite de cette suite extraite appartient à car est une partie fermée.
Pour tout , on a
donc à la limite
et donc .
Ainsi, la partie est fermée.
Supposons muni de la norme
Posons
Pour tout
et
donc la partie n’est pas fermée.
Soient et deux espaces vectoriels normés réels, une application de dans telle que pour tout compact de , soit un compact de . Montrer, si est un fermé de , que est un fermé de .
Solution
Soit une suite convergente d’éléments de de limite . On veut établir que . Si est l’un des éléments de la suite l’affaire est entendue. Sans perte de généralités, on peut supposer que pour tout , .
Pour tout , il existe tel que . L’ensemble est un compact de donc est un compact de . La suite apparaît comme étant une suite d’éléments du compacte , on peut donc en extraire une suite convergeant dans la partie . De plus, étant une suite d’éléments du fermé , on peut affirmer . On va maintenant établir ce qui permettra de conclure. Pour tout , posons . est un compact, est donc fermé et par suite . Ainsi, . Or donc .
Montrer que toute matrice peut s’écrire avec et .
En déduire que l’ensemble des matrices trigonalisables de est une partie fermée.
Solution
On munit l’espace de sa structure euclidienne canonique et l’on introduit sa base canonique . La matrice figure dans la base une famille de vecteurs de :
Puisque la matrice est inversible, la famille est une base de et se comprend comme la matrice de passage de à . On orthonormalise alors la base par le procédé de Gram-Schmidt ce qui forme une base orthonormale .
La matrice de passage de à est orthogonale car il s’agit d’une matrice de passage entre deux bases orthonormales.
La matrice de passage de à est triangulaire supérieure car, par le procédé de Gram-Schmidt,
Enfin, les trois matrices de passages , et sont liées par la formule . En effet,
Soit une suite convergente de matrices trigonalisables. Notons sa limite. Pour tout , on peut écrire avec et . Par la question précédente, on peut aussi écrire avec et . Ainsi,
La suite est formée d’éléments du compact , elle admet donc une valeur d’adhérence dans . Cela permet d’introduire strictement croissante telle que
Par opérations sur les suites convergentes,
Or est une suite d’éléments de la partie fermée11 1 est un sous-espace vectoriel de , c’est donc une partie fermée. , sa limite est donc aussi élément de . Finalement, avec inversible et triangulaire supérieure. La matrice est trigonalisable.
Puisque l’ensemble des matrices trigonalisables contient les limites de ses suites convergentes, c’est une partie fermée de .
(Projection sur un convexe fermé)
Soit un espace euclidien dont le produit scalaire est noté .
Soient et trois vecteurs de tels que et . Montrer
Soit un convexe fermé non vide de .
Montrer qu’il existe un unique vecteur tel que
On pose ce qui définit une application appelée projection sur le convexe .
Soit tel que pour tout . Montrer .
Inversement, on suppose qu’il existe un vecteur tel que
En considérant les vecteurs de la forme avec , obtenir une contradiction.
Ce qui précède permet d’affirmer que est l’unique vecteur vérifiant
Établir que pour tous vecteurs et de ,
En déduire que l’application est continue.
Soient une partie fermée non vide d’un espace normé de dimension finie et un vecteur de .
On étudie la distance du vecteur à la partie définie par
Justifier qu’il existe une suite d’éléments de pour laquelle
En déduire qu’il existe tel que .
Soit une suite d’éléments de pour laquelle il existe un réel tel que l’on ait pour tous entiers naturels distincts.
Montrer qu’une telle suite n’admet aucune valeur adhérence.
Soit une partie compacte d’un espace normé .
Montrer que pour tout réel , il existe un entier et éléments de tels que
Pour un ensemble d’indexation quelconque, on considère une famille de parties ouvertes de telle que11 1 On dit que la famille est un recouvrement de .
Montrer qu’il existe un réel tel que, pour tout , il existe un indice pour lequel la boule soit contenue dans l’ouvert .
En déduire qu’il existe une sous-famille finie de la famille telle que22 2 Ainsi, de tout recouvrement d’un compact constitué de parties ouvertes, on peut extraire un recouvrement fini.
Solution
S’il existe suite extraite de convergente de limite alors, pour assez grand, et donc
Cela contredit l’hypothèse vérifiée par la suite : celle-ci n’admet donc pas de valeur d’adhérence.
Méthode: On raisonne par l’absurde en employant l’hypothèse absurde pour construire une suite d’éléments du compact vérifiant pour tous distincts.
Par l’absurde, supposons la propriété énoncée fausse, c’est-à-dire supposons qu’il existe un réel tel que ne puisse pas être inclus dans une réunion finie de boules ouvertes de rayons . On va construire par récurrence une suite satisfaisant à la propriété de la question précédente.
On choisit arbitrairement dans .
Une fois déterminés, l’hypothèse absurde assure que n’est pas inclus dans la réunion des . On peut alors choisir appartenant à en dehors des boules précédentes, c’est-à-dire vérifiant pour tout . On définit ainsi une suite d’éléments de telle que pour tous distincts.
On définit ainsi une suite d’éléments du compact qui ne possède pas de valeurs d’adhérence: c’est absurde.
Méthode: On raisonne à nouveau par l’absurde pour construire une suite d’éléments de n’ayant aucune suite extraite convergente.
Par l’absurde, supposons la propriété énoncée fausse: pour tout réel , il existe tel que la boule n’est incluse dans aucun .
Pour et , il existe tel que la boule de centre et de rayon n’est incluse dans aucun . La partie étant compacte, on peut extraire de une suite convergente de limite . L’élément appartient à la réunion de et il existe donc un indice tel que . La partie étant ouverte, il existe tel que . Cependant, pour assez grand, et de sorte que
C’est absurde puisque cela contredit le principe de construction de la suite .
Pour le réel introduit à la question précédente, il existe et éléments de tels que
Pour chaque , il existe un indice tels que et alors
Soient et une matrice à coefficients strictement positifs.
Pour et choisis dans , on écrit si pour tout indice .
Écrire un programme Python qui renvoie la valeur propre de module maximal d’une matrice passée en argument.
Tester ce programme pour dix matrices carrées à coefficients pris aléatoirement dans .
Soit
Soit . Montrer qu’il existe tel que
Soit une valeur propre complexe. Montrer que .
Montrer que la partie est majorée et expliciter un majorant.
Montrer que est une partie compacte.
Soit . Montrer que est une valeur propre de strictement positive associée à un vecteur propre strictement positif.
Solution
import numpy as np import numpy.linalg def eigmax(A): eig = numpy.linalg.eigvals(A) maxi = eig[0] for e in eig: if abs(e) > abs(maxi): maxi = e return maxi
import random as rnd def generematrice(n): A = np.zeros((n,n)) for i in range(n): for j in range(n): A[i,j] = 1 + rnd.random() return A for t in range(10): print(eigmax(generematrice(3)))
Soit . Il existe non nul à coefficients positifs tel que . En divisant par la somme de ses coefficients (qui est un réel strictement positif), on détermine un nouveau vecteur comme voulu.
Soit une valeur propre complexe et le vecteur propre associé. Pour tout ,
et donc
Le vecteur , est un vecteur réel non nul vérifiant et . On en déduit .
Soient et non nul tel que et . Considérons l’indice tel que soit maximal parmi . On a
En simplifiant par (qui est strictement positif car et non nul), il vient
On en déduit que la partie est majorée par le réel
La partie est bornée dans un espace de dimension finie, il suffit d’établir qu’elle est fermée pour pouvoir affirmer qu’elle est compacte.
Soit une suite d’éléments de de limite . Pour tout , on peut introduire à coefficients positifs de somme égale à et vérifiant . La suite évolue dans le compact
Il existe une suite extraite de limite . Pour tout , ce qui donne à la limite . On peut donc affirmer que est élément de . La partie contient les limites de ses suites convergentes, elle est donc fermée et finalement compacte.
La compacité de permet d’introduire son élément maximal . Soit aussi tel que . Si , le vecteur est à coefficients positifs et n’est pas nul. La matrice étant à coefficients strictement positifs, est à coefficients strictement positifs. Considérons ensuite . Le vecteur est à coefficients strictement positifs car les coefficients de sont strictement positifs et les coefficients de sont positifs et non tous nuls. Quitte à considérer assez petit, on peut écrire . Cette comparaison se réorganise pour permettre d’écrire
ce qui contredit la définition de . On en déduit et, comme souligné au-dessus, est un vecteur à coefficients strictement positifs ce qui entraine et à coefficients strictement positifs.
Édité le 08-12-2023
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