[>] Tribu

 
Exercice 1  4140  Correction  

Montrer que l’ensemble des parties finies de est dénombrable.

Solution

Notons E l’ensemble des parties finies de et En l’ensemble des parties finies de 0;n. Puisque toute partie finie de est nécessairement majorée, on peut affirmer l’égalité

E=nEn.

Les ensembles En étant finis et la réunion dénombrable, on peut affirmer que E est dénombrable en tant qu’ensemble infini réunion dénombrable de parties au plus dénombrables. On peut aussi propose un dénombrement expliciter. Si l’on note i1,,ik les éléments d’une partie A finie de , on peut lui associer l’entier

n(A)=2i1++2ik.

L’existence et l’unicité de la décomposition d’un entier en somme de puissances de 2 assurant la bijectivité de cette association.

 
Exercice 2  5551  Correction  

Soient E et F sont deux parties dénombrables de . Montrer que

E+F={x+y|xE,yF}

est dénombrable.

Solution

On remarque

E+F={x+y|xE et yF}=xE(x+F).

Or, pour chaque xE, l’ensemble F est en bijection avec x+F via l’application yx+y. L’ensemble x+F est donc dénombrable et, par réunion dénombrable d’ensembles dénombrables, E+F est dénombrable.

 
Exercice 3  245   Correction  

Existe-t-il une fonction continue f de dans envoyant les rationnels dans les irrationnels et les irrationnels dans les rationnels?

Solution

Une telle fonction ne prendre qu’un nombre dénombrable de valeurs, or si celle-ci n’est pas constante, elle prend toutes les valeurs d’un intervalle non singulier ce qui constitue un nombre non dénombrable de valeurs. Une telle fonction ne peut donc exister.

 
Exercice 4  4063   Correction  

On appelle nombre algébrique, tout nombre complexe x solution d’une équation de la forme

anxn++a1x+a0=0 avec a0,a1,,an et an0.

On appelle degré d’un nombre algébrique x, le plus petit n tel que x soit solution d’une équation comme ci-dessus.

  • (a)

    Quels sont les nombres algébriques de degré 1?

  • (b)

    Montrer que l’ensemble des nombres algébriques de degré au plus n est dénombrable.

  • (c)

    L’ensemble de tous les nombres algébriques est-il dénombrable?

Solution

  • (a)

    Ce sont les nombres rationnels.

  • (b)

    Les nombres algébriques de degré au plus n sont les solutions des équations

    anxn++a1x+a0=0 avec a0,a1,,an et an0.

    Puisque *×n est un ensemble dénombrable, ces équations sont en nombre dénombrable. De plus, chacune possède au plus n solutions. On peut donc percevoir l’ensemble des nombres algébriques comme une réunion dénombrable d’ensembles tous finis, c’est donc un ensemble dénombrable.

  • (c)

    L’ensemble des nombres algébriques est la réunion dénombrable des ensembles précédents, c’est donc un ensemble dénombrable.

 
Exercice 5  4005   Correction  

On souhaite établir que l’ensemble () des parties de n’est pas dénombrable.

Pour cela on raisonne par l’absurde et l’on suppose qu’il existe une bijection φ de vers ().
Établir une absurdité en introduisant l’ensemble

A={n|nφ(n)}.

Solution

L’ensemble A est par définition une partie de . Puisque l’application φ est bijective, il existe n tel que A=φ(n). Étudions alors l’appartenance de n à la partie A.

Si nA alors nφ(n) mais A=φ(n): c’est absurde.

Si nA alors nφ(n) et donc nA: c’est à nouveau absurde.

 
Exercice 6  4304   
  • (a)

    Justifier que l’ensemble des parties finies de est dénombrable.

  • (b)

    Montrer que l’ensemble des parties de n’est pas dénombrable.

    On pourra raisonner par l’absurde et introduire {nN|nφ(n)} lorsque φ désigne une bijection de N vers (N).

 
Exercice 7  4305   

Soit (un)n* une suite d’éléments de [0;1]. Pour tout n*, on pose

In=[un-12n+1;un+12n+1].
  • (a)

    Montrer que pour tout entier naturel n1, le segment [0;1] n’est pas inclus dans la réunion I1In.

On peut alors construire une suite (xn)n* d’éléments de [0;1] choisis tels que xn n’appartienne pas à I1In.

  • (b)

    Établir que l’intervalle [0;1] n’est pas dénombrable11 1 A fortiori, la droite réelle n’est pas non plus dénombrable. On peut aussi montrer que est en bijection avec () mais cela n’a rien d’évident..

 
Exercice 8  5666   Correction  

Justifier que l’ensemble des points de discontinuité d’une fonction continue par morceaux de vers est au plus dénombrable.

Solution

Soit f: une fonction continue par morceaux. Par définition, pour tout segment [a;b], il existe une subdivision σ=(a0,a1,,an) de [a;b] telle que f est continue11 1 et présente des limites finies aux bornes. sur chaque intervalle ]ak-1;ak[ pour k=1,,n. En particulier, f ne possède qu’un nombre fini de points de discontinuité dans [a;b].

En notant Δn l’ensemble des points de discontinuité de f dans [n;n+1] pour n, l’ensemble Δ des points de discontinuité de f vérifie

Δ=nΔn.

L’ensemble Δ est une réunion dénombrable d’ensembles finis, c’est un ensemble au plus dénombrable.

 
Exercice 9  5558  Correction  

Soit (ai)iI une famille sommable de réels.

  • (a)

    On fixe ε>0. Montrer que l’ensemble Jε={iI||ai|ε} est fini

  • (b)

    En déduire que l’ensemble11 1 Celui-ci se nomme le support de la famille (ai)iI. S={iI|ai0} est au plus dénombrable.

Solution

  • (a)

    Puisque la famille (ai)iI est sommable, on peut introduire

    M=iI|ai|+

    Puisque les termes sommés sont positifs,

    M=iI|ai|iJε|ai|iJεε=εCard(Jε)

    On en déduit que l’ensemble Jε est fini.

  • (b)

    On peut écrire

    S=ε>0Jε=ε+*Jε

    Cependant, l’ensemble +* n’est pas dénombrable. Écrivons plutôt

    S=n*J1/n.

    S s’exprime alors comme une réunion dénombrable d’ensembles finis, c’est donc un ensemble fini ou dénombrable.

 
Exercice 10  5845   Correction  

Montrer que l’ensemble des racines complexes des polynômes non nuls à coefficients dans est dénombrable.

Solution

L’ensemble [X] des polynômes à coefficients dans est la réunion des ensembles n[X] pour n:

[X]=nn[X]

n[X] est en bijection avec n+1, cet ensemble est donc dénombrable. Par réunion dénombrable d’ensembles dénombrables, [X] est dénombrable. A fortiori, [X]{0} l’est aussi.

Chaque P[X]{0} ne possède qu’un nombre fini de racines dans :

P[X]{0},CardZ(P)deg(P)<+

La réunion Z des racines de polynômes non nuls à coefficients entiers est donc dénombrable en tant que réunion dénombrable d’ensembles finis:

Z=P[X]{0}Z(P).
 
Exercice 11  5552    Correction  

Soit f:[0;1] une fonction croissante.

Montrer que l’ensemble des points de discontinuité de f est au plus dénombrable.

Solution

Puisque la fonction f est croissante, elle admet une limite à droite et une limite à gauche en tout point x de ]0;1[. De plus, en notant f(x+) et f(x-) ces limites, on sait

f(x-)f(x)f(x+).

Par conséquent, la fonction f est continue en x si, et seulement si, f(x-)=f(x+). Les points de discontinuité de f autres que 0 et 1 constituent donc l’ensemble

D={x[0;1]|f(x-)<f(x+)}.

Soit n*. Considérons l’ensemble

En={x]0;1[|f(x+)-f(x-)1n}.

Cet ensemble est fini car, en chaque point de celui-ci, la fonction f progresse d’au moins 1/n mais ne peut varier en tout que de f(0) à f(1). Puisque D est la réunion des ensembles En pour n*, on peut affirmer que D est une réunion dénombrable d’ensembles finis, c’est donc un ensemble au plus dénombrable.

[<] Ensemble dénombrable[>] Construction d'une probabilité

 
Exercice 12  3995  Correction  

Soient 𝒜 une tribu sur un ensemble Ω et Ω une partie de Ω.
Vérifier que 𝒜={AΩ|A𝒜} définit une tribu sur Ω.

Solution

Ω=ΩΩ avec Ω𝒜 donc Ω𝒜.
Soit B𝒜. On peut écrire B=AΩ avec A𝒜 et alors ΩB=A¯Ω avec A¯𝒜. Ainsi, le complémentaire de B dans Ω est élément de 𝒜.
Soit (Bn) une suite d’éléments de 𝒜. On peut écrire Bn=AnΩ avec An𝒜 et alors

n=0+Bn=(n=0+An)Ω avec n=0+An𝒜.

Ainsi,

n=0+Bn𝒜.
 
Exercice 13  5595  Correction  

Soit 𝒜 une tribu sur vérifiant

x,];x]𝒜.

Montrer que tout intervalle de est élément de 𝒜.

Solution

Par définition d’une tribu, les intervalles et sont éléments de 𝒜.

Par hypothèse, les intervalles ];x] avec x sont éléments de 𝒜.

Par passage au complémentaire, les intervalles ]x;+[ sont aussi éléments de 𝒜.

Aussi, on remarque

];x[=n*];x1/n].

Par stabilité par réunion dénombrable, les intervalles ];x[ avec x sont éléments de 𝒜.

Par passage au complémentaire, les intervalles [x;+[ sont aussi éléments de 𝒜.

Enfin, pour tous ab, les intervalles bornés [a;b], [a;b[, ]a;b] et ]a;b[ appartiennent à 𝒜 en tant qu’intersection de deux intervalles de la forme précédente:

[a;b]=];b][a;+[,
[a;b[=];b[[a;+[,
]a;b]=];b]]a;+[,
]a;b[=];b[]a;+[.
 
Exercice 14  5622  Correction  

On note 𝒜 l’ensemble des parties A de vérifiant

k, 2kA2k+1A.

Établir que 𝒜 est une tribu sur .

Solution

L’ensemble 𝒜 est constitué de parties de et 𝒜.

Pour A𝒜, on vérifie que le complémentaire A¯ appartient à 𝒜. En effet, pour k,

2kA¯ 2kA
2k+1A
2k+1A¯.

Soit (An)n une suite d’éléments de 𝒜. Étudions la réunion de ses termes

A=nAn.

Pour k,

2kA n, 2kAn
n, 2k+1An
2k+1A.

Ainsi, A est une partie de 𝒜.

On peut conclure que 𝒜 est une tribu sur .

 
Exercice 15  5726   Correction  

Soit B un élément d’une tribu 𝒜 sur un ensemble Ω.

  • (a)

    Montrer que 𝒜1={AΩ|AB𝒜} est une tribu sur Ω.

  • (b)

    Montrer que 𝒜2={AΩ|AB𝒜} est une tribu sur Ω.

  • (c)

    Que dire de 𝒜3={AΩ|AB𝒜 et AB𝒜}?

Solution

  • (a)

    𝒜1 est une partie de (Ω) qui contient Ω puisque ΩB=B𝒜.

    Si A𝒜1 alors AB𝒜 et donc, par passage au complémentaire A¯B¯𝒜 puis (A¯B¯)B𝒜. Or

    (A¯B¯)B=(A¯B)(B¯B=)=A¯B.

    Ainsi, A¯B𝒜: 𝒜1 est stable par passage au complémentaire.

    Enfin, soit (An)n est une suite d’éléments de 𝒜1. On observe

    (nAn)B=n(AnB)𝒜

    et donc

    nAn𝒜1.

    Finalement, 𝒜1 est une tribu sur Ω.

  • (b)

    On peut adapter la démonstration qui précède ou observer

    AB𝒜A¯B¯𝒜.

    Par l’étude précédente,

    {AΩ|AB¯𝒜}

    est une tribu sur Ω. Celle-ci étant stable par passage au complémentaire,

    AB¯𝒜A¯B¯𝒜

    et donc

    𝒜2={AΩ|A¯B¯𝒜}={AΩ|AB¯𝒜}

    est une tribu sur Ω.

  • (c)

    Pour AΩ, on remarque

    A=(AB)(AB¯).

    Si AB𝒜 alors A¯B𝒜 donc AB¯𝒜. Si de plus AB𝒜, l’égalité précédente assure que A𝒜. Ainsi,

    {AΩ|AB𝒜 et AB𝒜}𝒜.

    L’inclusion réciproque est immédiate et donc 𝒜3=𝒜.

 
Exercice 16  4007   Correction  

Dans ce sujet dénombrable signifie «  au plus dénombrable   ».
Soit Ω un ensemble. On introduit

𝒜={AΩ|A ou A¯ est dénombrable}.
  • (a)

    Vérifier que 𝒜 est une tribu sur Ω.

  • (b)

    Justifier que 𝒜 est la plus petite tribu (au sens de l’inclusion) contenant les singletons {ω} pour ω parcourant Ω.

  • (c)

    Vérifier que si Ω est dénombrable alors 𝒜=(Ω).

Solution

  • (a)

    Ω¯= donc Ω¯ est dénombrable et Ω𝒜.
    𝒜 est évidemment stable par passage au complémentaire.
    Soit (An)n une suite d’éléments de 𝒜.
    Cas: Tous les An sont dénombrables. La réunion nAn est dénombrable en tant qu’union dénombrable de parties dénombrables.
    Cas: L’un des An n’est pas dénombrable. Posons An0 ce vilain canard. On a nécessairement An0¯ dénombrable.
    Or

    nAn¯nAn¯An0¯

    donc nAn¯ est dénombrable car inclus dans une partie qui l’est.
    Dans les deux cas, l’union des (An)n est élément de 𝒜.

  • (b)

    𝒜 est une tribu contenant tous les {ω} pour ω parcourant Ω.
    Soit 𝒜 une tribu contenant tous les {ω} pour ω parcourant Ω.
    Les parties dénombrables de Ω peuvent se percevoir comme réunion dénombrable de leurs éléments et sont donc éléments de la tribu A.
    Les partie dont le complémentaire est dénombrables sont alors aussi éléments de la tribu A.
    On en déduit que 𝒜𝒜.

  • (c)

    Si Ω est dénombrable alors toute partie de Ω peut s’écrire comme réunion dénombrable de parties {ω} et est donc élément de 𝒜. On en déduit (Ω)=𝒜.

 
Exercice 17  3997   Correction  

Soient f:ΩΩ une application et 𝒜 une tribu sur Ω. Vérifier que

𝒜={f1(A)|A𝒜}

définit une tribu sur Ω.

Solution

Ω=f1(Ω) avec Ω𝒜 donc

Ω𝒜.

Soit A𝒜. Il existe A𝒜 tel que A=f1(A). On a alors

A¯=f1(A¯) avec A¯𝒜

donc

A¯𝒜.

Soit (An)n𝒜. Il existe (An)n𝒜 telle que

n,An=f1(An).

Or

n=0+An=f1(n=0+An) avec n=0+An𝒜

donc

n=0+An𝒜.
 
Exercice 18  4008   Correction  

Soit une application f:ΩΩ et l’ensemble

𝒜={AΩ|A=f1(f(A))}.

Vérifier que 𝒜 est une tribu sur Ω.

Solution

On a Ω=f1(f(Ω)) donc Ω𝒜.

Soit A𝒜. Vérifions A¯𝒜 c’est-à-dire A¯=f1(f(A¯)).

L’inclusion directe est toujours vraie. Inversement, soit xf1(f(A¯)). Il existe yA¯ tel que f(x)=f(y). Si par l’absurde xA alors yf1(f(A))=A. Ceci étant exclu, xA¯ et donc f1(f(A¯))A¯ puis égal.

Soit (An)n une suite d’éléments de 𝒜.

On a

f(n=0+An)=n=0+f(An)

puis

f1(f(n=0+An))=n=0+f1(f(An))=n=0+An.

On peut donc conclure

n=0+An𝒜.
 
Exercice 19  4302   

(Tribu engendrée par une partie)

Soit Ω un univers.

  • (a)

    Soit (𝒜i)iI une famille de tribus sur Ω. Montrer que 𝒜=iI𝒜i détermine une tribu sur Ω.

  • (b)

    Soit 𝒮 une partie de (Ω). Montrer qu’il existe une unique tribu contenant 𝒮 et incluse dans toutes les tribus contenant 𝒮.

 
Exercice 20  3999  Correction  

Soit (An)n une suite d’évènements de l’espace probabilisable (Ω,𝒜).

  • (a)

    Vérifier que l’ensemble A suivant est un événement:

    A=pnpAn

    Comment exprimer l’événement A en langage naturel?

  • (b)

    Mêmes questions avec

    A=pnpAn.

Solution

  • (a)

    Pour tout p, npAn est un évènement car c’est une intersection dénombrable d’évènements. On en déduit que A est un évènement par union dénombrable d’évènements.

    L’évènement A sera réalisé si, et seulement si, npAn est réalisé pour un certain p. Cela signifie que les évènements de la suite (An) sont réalisés à partir d’un certain rang (ou encore que seul un nombre fini de An ne sont pas réalisés).

  • (b)

    A est un évènement par des arguments analogues aux précédents.

    La non réalisation de A signifie la réalisation de

    A¯=pnpAn¯

    ce qui revient à signifier que seul un nombre fini de An sont réalisés.

    Par négation, la réalisation de A signifie qu’une infinité de An sont réalisés.

 
Exercice 21  4301   

Soit B un événement d’un espace probabilisé (Ω,𝒜,P).

Montrer que l’ensemble des événements indépendants de B

  • (a)

    contient Ω,

  • (b)

    est stable par passage au complémentaire,

  • (c)

    est stable par réunion dénombrable d’événements deux à deux incompatibles,

  • (d)

    ne forme généralement pas une tribu sur Ω.

 
Exercice 22  4006    Correction  

Soient Ω un ensemble infini et (An)n une famille de parties de Ω vérifiant

nmAnAm=etnAn=Ω.

On pose

𝒜={nTAn|T()}.
  • (a)

    Montrer que 𝒜 est une tribu de Ω.

  • (b)

    On suppose l’ensemble Ω dénombrable.
    Montrer que toute tribu infinie sur Ω est de la forme ci-dessus pour une certaine famille (An)n.

  • (c)

    Existe-t-il des tribus dénombrables?

Solution

  • (a)

    Considérons l’application φ:Ω qui envoie ω sur l’unique n tel que ωAn.
    Pour chaque T, on a φ-1(T)=nTAn et donc 𝒜 se comprend comme l’image réciproque de la tribu () par l’application φ. C’est donc bien une tribu.

  • (b)

    Soit 𝒜 une tribu sur l’ensemble dénombrable Ω. On définit une relation d’équivalence sur Ω en affirmant que deux éléments ω et ω sont en relation si, et seulement si,

    A𝒜,ωAωA.

    Les classes d’équivalence de la relation constituent une partition de Ω et puisque l’ensemble Ω est dénombrable, ces classes d’équivalence sont au plus dénombrables.
    Par construction

    A𝒜,ωACl(ω)A.

    Aussi, si ωCl(ω) alors il existe A𝒜 tel que

    (ωA et ωA) ou (ωA et ωA).

    Quitte à considérer A¯, on peut supposer ωA et ωA et l’on note Aω cet ensemble.
    On a alors

    Cl(ω)=ωCl(ω)Aω𝒜.

    En effet:

    • l’intersection est élément de 𝒜 car il s’agit d’une intersection au plus dénombrable;

    • la classe est incluse dans l’intersection car ω est élément de cette intersection;

    • si un élément ω n’est par dans la classe, il n’est pas non plus dans l’ensemble Aω figurant dans l’intersection.

    De plus, les éléments A de la tribu 𝒜 se décrivent sous la forme

    A=ωACl(ω).

    S’il n’y a qu’un nombre fini de classe d’équivalence, la tribu 𝒜 est de cardinal fini ce que les hypothèses excluent. Les classes d’équivalences sont donc en nombre dénombrables, on peut les décrire par une suite (An)n vérifiant les hypothèses du sujet et les éléments de la tribu 𝒜 apparaissent comme ceux de la forme

    nTAn avec T().
  • (c)

    L’ensemble () n’étant pas dénombrable, ce qui précède assure l’inexistence de tribus dénombrables.

[<] Tribu[>] Propriétés d'une probabilité

 
Exercice 23  5553  Correction  

Soit ω un élément d’un ensemble Ω muni d’une tribu 𝒜. Montrer que l’on définit une probabilité P sur (Ω,𝒜) en posant, pour tout A𝒜,

P(A)={0 si ωA1 si ωA.

Solution

L’application P est correctement définie de 𝒜 vers [0;1].

On vérifie immédiatement P(Ω)=1.

Soit (An)n une suite d’événements deux à deux incompatibles et A la réunion de ceux-ci.

Cas: ωA. L’élément ω n’appartient à aucun An et alors

P(A)=0=n=0+P(An)=0.

Cas: ωA. Il existe n0 tel que ωAn0 et l’élément ω n’appartient à aucun autre An car les événements An sont incompatibles. On vérifie alors

P(A)=1=P(An0)=1+n=0nn0+P(An)=0=n=0+P(An).
 
Exercice 24  4016  Correction  

Soit (an)n une suite strictement décroissante de réels positifs de limite nulle.

Déterminer λ tel qu’il existe une probabilité P sur (,()) vérifiant

n,P({n,n+1,})=λan.

Solution

On remarque a0>0 car (an) est une suite strictement décroissante de limite nulle.

Analyse: Si P est solution alors P()=1 et donc λa0=1. On en déduit λ=1/a0.

De plus,

P({n}) =P({n,n+1,}({n+1,n+2,})
=P({n,n+1,})-P({n+1,n+2,})=an-an+1a0.

Cela détermine P.

Synthèse: Posons

pn=an-an+1a0pour tout n.

Les pn sont des réels positifs car la suite (an)n est décroissante. De plus,

npn=n=0+pn=1a0n=0+(an-an+1)=1

car la suite (an)n est de limite nulle. La famille (pn)n est donc une distribution de probabilités discrètes sur . Il existe donc une probabilité P sur (,()) vérifiant

n,P({n})=pn.

Au surplus,

P({n,n+1,})=k{n,n+1,}pk=k=n+pk=ana0=λan avec λ=1a0.

La probabilité P résout le problème posé.

 
Exercice 25  4011   

Soit Ω un ensemble. On introduit

𝒜={AΩ|A ou A¯ est au plus dénombrable}.
  • (a)

    Vérifier que 𝒜 est une tribu sur Ω.

  • (b)

    On suppose l’ensemble Ω infini et non dénombrable.

    Montrer que l’on définit une probabilité P sur (Ω,𝒜) en posant, pour tout A de 𝒜,

    P(A)={0 si A au plus dénombrable1 si A¯ au plus dénombrable.
 
Exercice 26  3009     MINES (MP)Correction  

Soit f:[0;1] une fonction de classe 𝒞1 à valeurs positives. Pour tout n, on pose

pn=01tnf(t)dt.

À quelles conditions sur f existe-t-il une probabilité P sur (,()) pour laquelle

P({n})=pnpour tout n?

Solution

Une telle probabilité existe si, et seulement si, les pn forment une famille de réels positifs de somme égale à 1, c’est-à-dire une distribution de probabilités discrètes. Il est immédiat d’affirmer que les pn sont positifs. Étudions à quelles conditions sur f ils forment une famille sommable de somme égale à 1.

Pour N,

n=0Npn=01(n=0Ntnf(t))dt=011-tN+11-tf(t)dt.

On écrit astucieusement

f(t)=f(1)+f(t)-f(1)

et l’on obtient la décomposition

n=0Npn=011-tN+11-tf(1)dt+[0;1[f(t)-f(1)1-tdt+01tN+1f(t)-f(1)t-1dt.

où l’intégrale intermédiaire existe car la fonction intégrée se prolonge par continuité avec la valeur f(1) en 1.

À rebours des calculs précédents,

011-tN+11-tf(1)dt=k=0N01tkf(1)dt=f(1)k=0N1k+1N+{0 si f(1)=0± si f(1)0.

Aussi,

|01tN+1f(t)-f(1)t-1dt|01MtN+1dt=Mn+2N+0

avec

M=supt[0;1[|f(t)-f(1)t-1|

On en déduit que la famille (pn)n est sommable de somme égale à 1 si, et seulement si,

f(1)=0et01f(t)1-tdt=1

[<] Construction d'une probabilité[>] Événements Indépendants

 
Exercice 27  4002  Correction  

Soit P une probabilité sur (,()).
Montrer que

P({n})n+0.

Solution

On a P()=1 et =n{n}. Par σ-additivité d’une probabilité

n=0+P({n})=1.

Puisque cette série converge, son terme général tend vers 0.
Par considération de reste de série convergente, on a aussi

P({k}kn)n+0.
 
Exercice 28  4041    MINES (PC)

Soit (An)n une suite d’événements deux à deux incompatibles d’un espace probabilisé (Ω,𝒜,P). Montrer

limn+P(An)=0.
 
Exercice 29  5559  Correction  

Soient A et B deux événements d’un espace probabilisé (Ω,𝒜,P).

  • (a)

    On suppose que B est négligeable. Vérifier P(AB)=P(A).

  • (b)

    On suppose que B est presque sûr. Vérifier P(AB)=P(A).

Solution

  • (a)

    Par croissance, P(A)P(AB) car AAB.

    Par l’inégalité de Boole, P(AB)P(A)+P(B)=P(A).

    Par double inégalité,

    P(AB)=P(A).
  • (b)

    Par expression de la probabilité d’une réunion,

    P(AB)=P(A)+P(B)-P(AB).

    Or P(B)=1 et P(AB)=1 car AB contient B. Après simplification, il vient alors

    P(A)=P(AB).
 
Exercice 30  5147   

Soit (Ω,𝒜,P) un espace probabilisé. Pour A,B𝒜, on pose

d(A,B)=P(AB)P(AB).
  • (a)

    Soient A,B,C𝒜. Vérifier

    d(A,C)d(A,B)+d(B,C).
  • (b)

    En déduire

    |P(A)P(B)|d(A,B).
 
Exercice 31  5471   Correction  

Soit P une probabilité sur un univers Ω.

  • (a)

    Montrer que pour tout événement A, P(A)P(A¯)1/4.

  • (b)

    En déduire que, pour tous événements A et B,

    |P(AB)-P(A)P(B)|14.

Solution

  • (a)

    Pour x=P(A), l’inégalité voulue se réécrit x(1-x)1/4. Une étude de la fonction xx(1-x) sur [0;1] suffit à valider cette inégalité (classique).

  • (b)

    L’événement B est la réunion des événements incompatibles AB et A¯B et donc

    P(AB)-P(A)P(B) =P(AB)-P(A)(P(AB)+P(A¯B))
    =P(AB)(1-P(A))-P(A)P(A¯B)
    P(AB)(1-P(A))P(A)P(A¯)14

    mais aussi

    P(AB)-P(A)P(B) =P(AB)(1-P(A))-P(A)P(A¯B)
    -P(A)P(A¯B)-P(A)P(A¯)-14.

On en déduit l’inégalité voulue.

 
Exercice 32  5146   

On considère un espace probabilisé (Ω,𝒜,P).

  • (a)

    Montrer qu’une réunion finie ou dénombrable d’événements négligeables est un événement négligeable.

  • (b)

    Que dire d’une intersection dénombrable d’événements presque sûrs?

 
Exercice 33  4000   

(Lemme de Borel-Cantelli)

Soit (An)n une suite d’événements d’un espace probabilisé (Ω,𝒜,P). On considère l’événement

A*=p(npAn).
  • (a)

    Exprimer l’événement A* en langage naturel.

  • (b)

    On suppose la convergence de la série P(An). Montrer P(A*)=0.

 
Exercice 34  4010    

(Inégalités de Fatou)

Soit (An)n une suite d’événements de l’espace probabilisé (Ω,𝒜,P).
On introduit

A*=p(npAn)etA*=p(npAn).
  • (a)

    Vérifier que A* et A* sont des événements. Comment interpréter simplement ceux-ci?

  • (b)

    Montrer A*A*.

  • (c)

    Établir les inégalités

    P(A*)limp+(infnpP(An))etlimp+(supnpP(An))P(A*).
  • (d)

    Déterminer un exemple où ces inégalités sont strictes.

[<] Propriétés d'une probabilité[>] Calculs de probabilités

 
Exercice 35  3397  Correction  

Soit n*.

On repète n fois et indépendamment une expérience qui a la probabilité 1/n de réussite. Établir que la probabilité d’obtenir au moins un succès est supérieure à

1-1e.

Solution

Pour i=1,,n, on introduit l’événement

Ai=«  La i-ème expérience est un succès  ».

L’événement étudié s’exprime

A=A1An.

Par passage à l’événement contraire,

P(A)=1-P(A¯)=1-P(i=1nAi¯)=1-P(i=1nAi¯).

Par indépendance des événements Ai, on a aussi l’indépendance des événements Ai¯ et donc

P(A)=1-i=1nP(Ai¯)=1-(1-1n)n.

Or, sachant ln(1+x)x pour tout x>-1,

(1-1n)n=exp(nln(1-1n))exp(-n1n)=e-1

et donc

P(A)1-1e.
 
Exercice 36  4013   Correction  
  • (a)

    Soit (A1,,An) une famille d’évènements indépendants. Pour chaque i{1,,n}, on pose Ai~=Ai ou Ai¯. Vérifier la famille (A1~,,An~) est constituée d’évènements indépendants.

  • (b)

    Étendre le résultat au cas d’une famille (Ai)iI.

Solution

  • (a)

    Un calcul facile fournit

    P(AB)=P(A)P(B)P(AB¯)=P(A)P(B¯).

    Il est alors immédiat de vérifier que

    A1,,An indépendants A1,,Ai¯,,An indépendants.

    En enchaînant les négations, on obtiendra

    A1,,An indépendants A1~,,An~ indépendants.
  • (b)

    C’est immédiat puisque l’indépendance d’une famille infinie se ramène à celle des sous-familles finies.

 
Exercice 37  4081   Correction  

Soit (An)n une suite d’évènements indépendants.

  • (a)

    Vérifier que, pour tout x réel, 1-xe-x.

  • (b)

    Montrer que la probabilité qu’aucun des An ne soit réalisé est inférieure à

    exp(-n=0+P(An)).

Solution

  • (a)

    La fonction f:xe-x+x-1 est dérivable sur avec f(x)=1-e-x du signe de x. La fonction f présente un minimum en x=0 de valeur f(0)=0. Cette fonction est donc positive ce qui produit l’inégalité voulue.

  • (b)

    On étudie

    P(n=0+An¯)=limN+P(n=0NAn¯).

    Par indépendances des An¯, on a

    P(n=0NAn¯)=n=0N(1-P(An)).

    Or 1-xe-x pour tout x donc

    P(n=0NAn¯)n=0Ne-P(An)=exp(-n=0NP(An)).

    À la limite quand N+

    P(n=0+An¯)exp(-n=0+P(An))

    où l’on comprend l’exponentielle nulle si la série des P(An) diverge.

 
Exercice 38  5843   Correction  

(Loi du zéro-un de Borel)

Soit (An)n une suite d’événements indépendants d’un espace probabilisé (Ω,𝒜,P). On considère l’événement

A*=p(npAn).
  • (a)

    Exprimer l’événement A* en langage naturel.

  • (b)

    Selon la nature de la série P(An), établir que P(A*) vaut 0 ou 1.

    On pourra employer l’inégalité 1xex valable pour tout x réel.

Solution

  • (a)

    Pour p, introduisons

    Bp=npAn.

    L’événement Bp signifie l’existence d’au moins un An réalisé parmi ceux d’indices supérieurs à p. L’intersection définissant A* signifie que cela a lieu pour tout p. L’événement A* signifie donc qu’il y a une infinité de An réalisés.

  • (b)

    Cas: P(An) converge.

    La suite d’événements (Bp) est décroissante car Bp+1Bp pour tout p.

    Par continuité monotone,

    P(A*)=limp+P(Bp).

    Par l’inégalité de Boole,

    P(Bp)n=p+P(An).

    Le majorant est ici le reste d’une série convergente, il est donc de limite nulle lorsque p tend vers l’infini. Par le théorème de convergence par encadrement, on conclut P(A*)=0.

    Notons que l’indépendance des événements An n’a pas été employée ici. En fait, on retrouve ici la lemme de Borel-Cantelli (sujet 4000).

    Cas: P(An) diverge.

    En passant à l’événement contraire,

    P(A*¯)=limp+P(Bp¯) avec Bp¯=npAn¯.

    Par continuité monotone,

    P(Bp¯)=limN+P(n=pNAn¯).

    Soit Np. Par indépendance11 1 L’indépendance des événements entraîne celle des événements contraires: voir le sujet 4585.,

    P(n=pNAn¯)=n=pNP(An¯)=n=pN(1P(An)).

    Par l’inégalité donnée en indication,

    0P(n=pNAn¯)n=pNeP(An)=exp(n=pNP(An)).

    La divergence de la série à termes positifs P(An) donne

    n=pNP(An)N++

    et donc, par théorème de convergence par encadrement, P(Bp¯)=0. On peut alors conclure P(A*¯)=0 puis P(A*)=1.

 
Exercice 39  4082   

Soit s un réel strictement supérieur à 1.

  • (a)

    Pour quelle valeur de λ, existe-t-il une probabilité P sur (*,(*)) telle que

    P({n})=λnspour tout n*?

On munit l’espace (*,(*)) de cette probabilité.

Pour p*, on introduit l’événement Ap={n*|p divise n} et l’on note 𝒫 l’ensemble des nombres premiers.

  • (b)

    Montrer que les événements Ap pour p parcourant 𝒫 sont indépendants.

  • (c)

    En étudiant P({1}), établir

    n=1+1ns=p𝒫(1-1ps)-1.
 
Exercice 40  4109   Correction  

Soient (Ω,𝒜,P) un espace probabilisé et (An)n une suite d’événements indépendants.

  • (a)

    Démontrer

    P(nAn)=1-limn+k=0n(1-P(Ak)).
  • (b)

    On suppose P(An)1 pour tout n. Démontrer

    P(nAn)=1P(An) diverge.

Solution

  • (a)

    On a

    nAn¯=nAn¯.

    Par continuité décroissante,

    P(nAn¯)=limn+P(k=0nAk¯).

    Enfin, par indépendance,

    P(k=0nAk¯)=k=0nP(Ak¯)=k=0n(1-P(Ak)).

    La relation demandée est dès lors immédiate.

  • (b)

    () Supposons P(nAn)=1. On a donc

    k=0n(1-P(Ak))n+0.

    Sachant P(Ak)1, on peut introduire ln(1-P(Ak)) et l’on a

    k=0nln(1-P(Ak))=ln(k=0n(1-P(Ak)))n+-.

    Ainsi, la série ln(1-P(An)) est divergente.

    Distinguons alors deux cas:

    Cas: La suite (P(An)) tend vers 0. On a

    -ln(1-P(An))n+P(An).

    Par équivalence de séries à termes positifs, la série P(An) diverge.

    Cas: La suite (P(An)) ne tend pas vers 0. La série P(An) diverge grossièrement et donc diverge.

    () Supposons la divergence de P(An).

    On sait

    x>-1,ln(1+x)x.

    On en déduit

    n,-ln(1-P(A))P(An).

    Par comparaison de séries à termes positifs, la série -ln(1-P(An)) diverge. Ses sommes partielles croissent alors vers + et donc

    k=0nln(1-P(Ak))n+-.

    Par composition avec la fonction exponentielle,

    k=0n(1-P(Ak))n+0.

    Ce qui nous mène à

    P(nAn)=1.

[<] Événements Indépendants[>] Tournois

 
Exercice 41  4299  

On lance indéfiniment un dé équilibré à six faces et l’on admet11 1 L’ensemble Ω des suites d’entiers compris entre 1 et 6 n’est pas dénombrable, il n’est alors pas immédiat de définir une tribu et une probabilité permettant d’étudier l’expérience en cours. qu’il existe un espace probabilisé (Ω,𝒜,P) qui permet d’étudier la succession des valeurs obtenues.

  • (a)

    Calculer la probabilité d’obtenir un six pour la première fois lors du n-ième lancer.

  • (b)

    Montrer qu’il est presque sûr d’obtenir un six.

  • (c)

    Montrer qu’il est presque sûr d’obtenir une infinité de six.

 
Exercice 42  4300  

Une urne contient une boule blanche. Un joueur lance un dé équilibré à six faces. S’il obtient un six, il tire une boule dans l’urne, note sa couleur et l’expérience s’arrête. Sinon, il ajoute une boule rouge dans l’urne et répète l’expérience. On admet l’existence d’un espace probabilisé (Ω,𝒜,P) permettant l’étude de cette expérience.

  • (a)

    Quelle est la probabilité que le joueur tire la boule blanche?

    On donne:

    n=1+1nxn=ln(1x)pour tout x[1;1[.
  • (b)

    On suppose que le joueur a tiré la boule blanche. Quelle est la probabilité qu’il n’y ait pas d’autres boules dans l’urne?

 
Exercice 43  5336  Correction  

On lance indéfiniment un dé équilibré. On sait qu’il est presque certain d’obtenir un six. Quelle est la probabilité que tous les lancers qui ont précédé le premier six soient distincts de un?

Solution

Pour n*, on introduit les événements

An =«  On obtient un premier six lors du n-ième lancer  »
Bn =«  On n’obtient pas de un avant le n-ième lancer  ».

On veut déterminer la probabilité de l’événement

E=n*P(AnBn).

Les événements AnBn sont deux à deux incompatibles et donc, par σ-additivité,

P(E)=n=1+P(AnBn).

Or, puisque le dé est équilibré,

P(An)=16(56)n-1etP(BnAn)=(45)n-1.

Par la formule des probabilités composées,

P(E)=n=1+P(An)P(BnAn)=n=1+4n-16n=1611-2/3=12.
 
Exercice 44  4303   

Une urne contient une boule blanche et une boule rouge. On tire dans cette urne une boule, on note sa couleur et on la remet dans l’urne accompagnée de deux autres boules de la même couleur. On répète cette opération indéfiniment.

  • (a)

    Quelle est la probabilité que les n premières boules tirées soient rouges?

  • (b)

    Justifier qu’il est presque sûr que la boule blanche initiale sera tirée.

 
Exercice 45  5839   Correction  

On effectue des tirages dans une urne contenant initialement a boules blanches et b boules rouges. Après chaque tirage, la boule est remise dans l’urne accompagnée de c boules de la même couleur.

  • (a)

    Pour n*, calculer la probabilité pn qu’une première boule blanche soit obtenue lors du n-ième tirage.

On introduit

u0=1etun=k=0n-1b+kca+b+kcpour n*.
  • (b)

    Établir que pn=un-1-un pour n*.

  • (c)

    Calculer n=1+pn et interpréter.

Solution

  • (a)

    Introduisons l’événement

    An=« Une boule blanche est obtenue lors du n-ième tirage ».

    Par définition,

    pn=P(A1¯An-1¯An).

    Par la formule des probabilités composées

    pn=P(A1¯)P(A2¯A1¯)××P(An-1¯A1¯An-2¯)P(AnA1¯An-1¯).

    À chaque calcul, la composition de l’urne est connue donc

    P(A1¯) =ba+b
    P(A2¯A1¯) =b+ca+b+c
    P(An-1¯A1¯An-2¯) =b+(n-2)ca+b+(n-2)c
    P(AnA1¯An-1¯) =aa+b+(n-1)c.

    On a donc

    pn=(k=1n-1b+(k-1)ca+b+(k-1)c)aa+b+(n-1)c.
  • (b)

    Pour n=1,

    p1=aa+betu0-u1=1-ba+b=aa+b.

    Pour n2,

    un-1-un =k=0n-2b+kca+b+kc-k=0n-1b+kca+b+kc
    =(k=0n-2b+kca+b+kc)(1-b+(n-1)ca+b+(n-1)c)
    =(k=0n-2b+kca+b+kc)aa+b+(n-1)c=pn.
  • (c)

    Pour n*,

    k=1npk=u0-un.

    Or un>0 et

    ln(un)=k=0n-1ln(b+kca+b+kc)

    avec

    ln(b+kca+b+kc)=ln(1-aa+b+kc)k+-akc.

    Par équivalence de séries divergentes à termes négatifs,

    k=0n-1ln(b+kca+b+kc)n+-

    et donc, par composition avec la fonction exponentielle,

    unn+0.

    On en déduit

    n=1+pn=1.

    Quel que soit les paramètres a, b et c retenus, une boule blanche sera tirée.

 
Exercice 46  5148  

Dans une population, la probabilité qu’une famille ait n enfants est

pn=a2nn! avec a>0.
  • (a)

    Déterminer la valeur de a.

  • (b)

    Une famille comporte au moins un enfant. Quelle est la probabilité que la famille ait exactement deux enfants?

On suppose qu’il est équiprobable qu’un enfant soit une fille ou un garçon et l’indépendance des sexes des enfants à l’intérieur d’une même famille.

  • (c)

    Calculer la probabilité qu’une famille comporte au moins une fille.

  • (d)

    On suppose qu’une famille a au moins une fille. Quelle est la probabilité que la famille soit constituée de deux enfants exactement?

 
Exercice 47  5337   Correction  

Un étudiant passe une épreuve constituée par une série illimitée de questions numérotées 1,2,3,. Ces questions lui sont posées dans cet ordre et sont ordonnées en difficulté croissante de sorte que la probabilité que l’étudiant réponde correctement à la question d’indice k* est égale à 1/k. L’épreuve s’arrête dès que l’étudiant se trompe.

Soit n*.

  • (a)

    Quelle est la probabilité que l’étudiant réponde correctement à au moins n questions.

  • (b)

    Quelle est la probabilité que l’étudiant réponde correctement à exactement n questions.

  • (c)

    Quelle est la probabilité que l’étudiant réponde indéfiniment aux questions posées?

Solution

  • (a)

    Pour n*, on introduit les événements

    An =«  L’étudiant répond correctement à la n-ième question  »,
    Bn =«  L’étudiant répond correctement aux n premières questions  ».

    On remarque Bn=A1An. Par indépendance (présupposée),

    P(Bn)=P(A1)××P(An)=1n!.
  • (b)

    On étudie ici la probabilité de BnBn+1. Puisque Bn+1 est inclus dans Bn,

    P(BnBn+1)=1n!-1(n+1)!=n(n+1)!.
  • (c)

    La probabilité de Bn est de limite nulle: la probabilité que l’étudiant réponde indéfiniment aux questions posées est nulle.

 
Exercice 48  5341   Correction  

On étudie la descendance d’une variété de fleurs. À l’instant 0, on dispose d’une fleur qui meurt à l’instant suivant en engendrant deux fleurs avec la probabilité p]0;1[ ou aucune avec la probabilité q=1-p. Chaque nouvelle fleur à la même destinée indépendamment de ses congénères.

On admet l’existence d’un espace probabilisé (Ω,𝒜,P) permettant l’étude de cette expérience. Pour n, on introduit un la probabilité de l’événement

En=«  La lignée de la fleur initiale est éteinte à l’instant n ».
  • (a)

    Calculer u0,u1 et u2.

  • (b)

    Établir que la suite (un) converge. On note L sa limite.

  • (c)

    Montrer que, pour tout n, un+1=pun2+q.

  • (d)

    En déduire

    L=min(1,qp).

Solution

  • (a)

    À l’instant initiale, il y a une fleur et donc u0=0.

    À l’instant suivant, il y a deux fleurs avec la probabilité p ou aucune avec la probabilité q. On a donc u1=q.

    En figurant un arbre visualisant l’expérience, on obtient

    u2=q+pq2.

    ce que l’on comprend «  soit la fleur initiale s’éteind immédiatement, soit elle génère deux fleurs qui s’éteignent immédiatement  ».

  • (b)

    Les événements En constituent une suite croissante et donc unun+1. La suite (un+1) est croissante et majorée (par 1), elle admet donc une limite finie L.

  • (c)

    Méthode: On applique la formule des probabilités totales en discutant selon le début du processus.

    On introduit le système complet d’événement (A,A¯) avec

    A=«  La fleur initiale a généré deux fleurs  ».

    Soit n. Par la formule des probabilités totales,

    un+1=P(En+1)=P(A)P(En+1A)+P(A¯)P(En+1A¯)=pP(En+1A)+q×1.

    Lorsque la fleur initiale a généré deux fleurs, il faut et il suffit que les générations d’ordre n de ces deux-ci soient éteintes pour que la génération d’ordre n+1 de la fleur initiale le soit. Par indépendance des deux lignées,

    P(En+1A¯)=P(En)2=un2.

    On forme ainsi la relation de récurrence attendue un+1=pun2+q pour tout nN.

  • (d)

    Méthode: On passe la relation de récurrence à la limite.

    Les suites (un) et (un+1) étant de limite L, la relation précédente donne à la limite

    L=pL2+q.

    Cette équation possède deux solutions: 1 et q/p. Poursuivons en comparant celles-ci.

    Cas: q/p1. Les termes de la suite (un) appartiennent à [0;1] et donc la limite L aussi. On en déduit L=1 car 1 est la seule limite possible.

    Cas: q/p<1. On vérifie par récurrence que les termes de la suite (un) sont tous inférieurs à q/p. En effet, cela est vrai pour le terme d’indice 0 et si unq/p alors

    un+1=pun2+qpq2p2+q=q2+pqp=q(q+p)pqp.

    La suite (un) est alors croissante et majorée par L: elle ne peut pas tendre vers 1 et q/p est donc sa limite.

 
Exercice 49  5086    

On suppose disposer d’une pièce dont la probabilité p]0;1[ de donner pile n’est pas connue.

Proposer une expérience employant cette pièce permettant de définir un événement de probabilité 1/2.

[<] Calculs de probabilités[>] Temps d'attente

 
Exercice 50  4097  

Deux archers tirent à tour de rôle sur une cible. Le premier qui touche a gagné. Le joueur qui commence a la probabilité p1 de toucher à chaque tir et le second la probabilité p2 (avec p1,p2]0;1]).

  • (a)

    Quelle est la probabilité que le premier archer gagne?

  • (b)

    Montrer qu’il est quasi certain que le tournoi se termine.

  • (c)

    Pour quelles valeurs de p1 existe-t-il une valeur de p2 pour laquelle le tournoi est équitable?

 
Exercice 51  5840   Correction  

Deux joueurs J1 et J2 s’affrontent dans un tournoi jusqu’à la victoire de l’un d’eux. Le tournoi consiste en une succession de manches indépendantes. À chaque manche, le joueur J1 peut l’emporter avec la probabilité p1>0, le joueur J2 avec la probabilité p2>0 ou bien il peut y avoir match nul avec la probabilité q=1-p1-p2. S’il l’un des joueurs emporte la manche, il est déclarer vainqueur du tournoi. S’il y a match nul, on passe à la manche suivante.

Justifier que le tournoi s’arrête et calculer la probabilité de victoire de chaque joueur.

Solution

Pour n*, introduisons les événements:

An =« Le joueur J1 emporte la n-ième manche »
Bn =« Le joueur J2 emporte la n-ième manche »
Cn =« Il y a match nul lors de la n-ième manche ».

L’événement « Le tournoi ne s’arrête pas » correspond à

n*Cn.

Par continuité monotone puis indépendance,

P(n*Cn)=limN+P(n=1NCn)=limN+n=1NP(Cn)=limn+qn=0.

L’événement « Le tournoi s’arrête » est donc presque sûr.

La victoire du joueur J1 correspond à l’existence d’une manche à laquelle celui-ci gagne précédée uniquement de manches nulles. L’événement correspondant est

V1=n*C1Cn-1An.

Par incompatibilité puis indépendance,

P(V1)=n=1+P(C1)××P(Cn-1)P(An)=p1n=1+qn=p11-q=p1p1+p2.

Par les mêmes calculs, la probabilité de victoire du joueur J2 est

P(V2)=p2p1+p2.
 
Exercice 52  4031   

Deux joueurs J1 et J2 s’affrontent lors d’un tournoi constitué de parties indépendantes. Initialement, les joueurs possèdent N pièces à eux deux. À chaque tour, le joueur J1 a la probabilité p]0;1[ d’emporter la partie et le joueur J2 la probabilité complémentaire q=1-p. Le joueur perdant cède alors une pièce au vainqueur. La succession de parties continue jusqu’à ce que l’un des deux joueurs ne possède plus de pièces, l’autre est alors déclaré vainqueur du tournoi.

Soit n0;N. On note an la probabilité que le joueur J1 gagne le tournoi lorsqu’il possède initialement n pièces.

  • (a)

    Déterminer a0 et aN et établir an=pan+1+qan-1 pour tout n1;N-1.

  • (b)

    Calculer an en introduisant un=an-an-1 pour n1;N.

  • (c)

    Montrer que le tournoi s’arrête presque sûrement.

 
Exercice 53  5342   Correction  

Deux joueurs s’affrontent dans un tournoi constitué de plusieurs manches indépendantes. À chacune d’elles, le premier joueur a la probabilité p]0;1[ de l’emporter et le tournoi s’arrête lorsque l’un des joueurs à emporter deux parties de plus que son adversaire et est déclaré vainqueur.

  • (a)

    Justifier que le tournoi ne peut s’arrêter qu’après un nombre pair de manches.

  • (b)

    Calculer la probabilité de l’événement

    «  Les joueurs sont à égalité au bout de 2n manches  ».
  • (c)

    Quelle est la probabilité que le premier joueur gagne?

  • (d)

    Montrer que le tournoi s’arrête presque sûrement.

Solution

  • (a)

    Avant de gagner la manche où l’un des joueurs emporte le tournoi, celui-ci avait gagné une manche de plus que son adversaire et, avant celle-ci, les deux joueurs étaient nécessairement à égalité. Ils avaient donc emporter chacun le même nombre n de manches et la partie s’est arrêté au bout de 2n+2 manches.

  • (b)

    Posons un la probabilité de l’événement

    En=«  Les joueurs sont à égalité au bout de 2n manches  ».

    Méthode: On forme une relation de récurrence satisfaite par la suite des P(En) en déduisant l’événement En+1 de l’événement En.

    L’événement E0 est presque sûr et donc u0=1. Aussi, En+1 est inclus dans En car si les joueurs ne sont pas à égalité au bout de 2n manches c’est que l’un des deux a déjà emporté le tournoi. Si, pour k*, on introduit l’événement

    Vk=«  Le premier joueur emporte la manche d’indice k »

    on remarque

    En+1=(EnV2n+1V2n+2¯)(EnV2n+1¯V2n+2).

    Par incompatibilité,

    P(En+1)=P(EnV2n+1V2n+2¯)+P(EnV2n+1¯V2n+2).

    Par l’indépendance des résultats des différentes manches,

    P(En+1)=P(En)P(V2n+1)P(V2n+2¯)+P(En)P(V2n+1¯)P(V2n+2)

    ce qui donne la relation de récurrence géométrique

    un+1=2p(1-p)un.

    On en déduit

    un=(2p(1-p))npour tout n.
  • (c)

    On veut déterminer la probabilité de l’événement

    W=«  Le premier joueur gagne le tournoi  ».

    L’événement W est la réunion disjointe pour n parcourant des événements

    Wn=«  Le premier joueur gagne le tournoi lors de la (2n+2)-ième manche  ».

    Avant de gagner à la (2n+2)-ième manche, les joueurs étaient à égalité lors de la 2n-ième et donc

    Wn=EnV2n+1V2n+2.

    Par indépendance des différentes manches,

    P(Wn)=p2un.

    Par additivité dénombrable11 1 La série de terme général P(Wn) est assurément convergente car les événements Wn sont deux à deux incompatibles. La série géométrique de terme général (2p(1-p))n est donc convergente ce qui assure que sa raison 2p(1-p) est strictement inférieur à 1. On peut aussi retrouver cette affirmation en employant l’inégalité classique p(1-p)1/4.,

    P(W)=P(nWn)=n=0+P(Wn)=p2n=0+(2p(1-p))n=p21-2p(1-p).
  • (d)

    On détermine la probabilité de l’événement contraire

    I=«  Le tournoi ne se termine pas  ».

    On peut percevoir l’événement I comme une succession de situation d’égalités

    I=nEn.

    Les événements En formant une suite décroissante, on obtient par continuité monotone

    P(I)=limn+P(En)=limn+(2p(1-p))n=0<2p(1-p)<10.

    On en déduit que l’événement contraire I¯ est presque sûr.

 
Exercice 54  5560   Correction  

Deux joueurs J1 et J2 s’affrontent dans un tournoi constitué d’une succession de manches indépendantes. À chaque manche, le joueur J1 a la probabilité p]0;1[ de remporter celle-ci et J2 la probabilité q=1-p. Le premier joueur gagnant deux manches consécutives est déclarée vainqueur.

Calculer la probabilité que le joueur J1 soit déclaré vainqueur.

Solution

Pour n*, on introduit les événements

An =«  Le joueur J1 remporte la n-ième manche  »
Wn =«  Le joueur J1 remporte le tournoi lors de la n-ième manche  ».

L’événement Wn correspond à la victoire du joueur J1 lors des n-ième et (n-1)-ième manches précédé d’une alternance de défaites et de victoires. Selon la parité de n, il est possible de décrire l’événement Wn à partir des événements Ai pour i1;n:

W2k+2 =A1A2¯A2k-1A2k¯A2k+1A2k+2
W2k+3 =A1¯A2A3¯A2kA2k+1¯A2k+3A2k+3.

Par indépendance des manches,

P(W2k+2)=(p(1-p))kp2etP(W2k+3)=p(p(1-p))kp2.

L’événement V=«  Le joueur J1 est déclaré vainqueur  » est la réunion des événements incompatibles Wn. Par σ-additivité,

P(V)=k=0+p2(p(1-p))k+k=0+p3(p(1-p))k.

Par sommation géométrique de raison p(1-p)[0;1[, on conclut

P(V)=p2+p31-p(1-p).

On pourra vérifier que P(V)=1/2 lorsque p=1/2 ce qui est conforme aux attentes.

 
Exercice 55  5338   Correction  

Deux joueurs de tennis s’affrontent au tie-break. À chaque point, le premier joueur a la probabilité p[0;1] de l’emporter et l’autre joueur la probabilité q=1-p. Le premier joueur ayant emporté au moins sept points dont deux de plus que son adversaire gagne le tie-break.

Quelle est la probabilité que ce soit le joueur 1?

Solution

Distinguons deux cas selon que le score de la partie passe par l’égalité six-six ou non.

Affirmer que le premier joueur gagne le tie-break sans passer par le score six-six signifie qu’il l’emporte avec un score du type sept-k avec k0;5. Afin de gagner avec le score sept-k, le premier joueur doit atteindre le score six-k puis l’emporter. La probabilité correspondante et

(6+kk)p6qk×p=(6+kk)p7qk.

La probabilité d’une victoire du premier joueur sans passer par le score six-six vaut donc

p1=p7k=05(6+kk)qk.

Si le premier joueur emporte le tie-break en passant par le score six-six, son score final sera de la forme (k+2)- k avec k6. La probabilité d’atteindre le score de six-six vaut

(126)p6q6.

Avant de gagner (k+2)- k le premier joueur passe par les scores intermédiaires - pour tout 6;k et arbitrairement par les scores (+1)- ou - (+1) pour tout 6;k-1. La probabilité que le premier joueur gagne avec un score de (k+2)- k vaut donc

(126)p6q6×pk-6qk-62k-6×p2=(126)pk+2qk2k-6.

La probabilité de victoire du premier joueur en passant par le score de six-six vaut donc

p2=k=6+(126)pk+2qk2k-6=(126)p8q61-2pq.

Finalement, la probabilité de victoire du premier joueur est

p1+p2=p7k=05(6+kk)qk+(126)p8q61-2pq.
 
Exercice 56  4030    

Trois joueurs J1, J2 et J3 participent à un tournoi selon les règles qui suivent. À chaque partie, deux joueurs entrent en concurrence et chacun peut gagner l’affrontement avec la même probabilité. Le gagnant d’une partie affronte à la partie suivante le joueur n’ayant pas participé. Le tournoi s’arrête lorsque l’un des joueurs gagne deux parties consécutives. Celui-ci est alors déclaré vainqueur.

  • (a)

    Établir que le tournoi s’arrête presque sûrement.

  • (b)

    Les joueurs J1 et J2 s’affrontent en premier. Quelles sont les probabilités de gagner le tournoi de chaque joueur?

[<] Tournois[>] Marches aléatoires

 
Exercice 57  5572   Correction  

Une urne contient des boules blanches et des boules noires.

La proportion de boules blanches dans cette urne vaut p]0;1[.

On tire successivement et avec remise des boules dans cette urne jusqu’à tirer une première boule noire.

  • (a)

    Quelle est la probabilité d’avoir tiré au moins une boule blanche avant d’avoir tiré cette première boule noire?

On ajoute des boules rouges à l’urne. Les boules blanches sont alors en proportion q et les boules rouges en proportion r. On reprend l’expérience et l’on tire successivement et avec remise des boules dans cette urne jusqu’à tirer une première boule noire.

  • (b)

    Quelle est la probabilité d’avoir tiré au moins une boule rouge et une boule blanche avant d’avoir tiré cette première boule noire?

Solution

  • (a)

    On introduit les événements:

    B =«  La première boule tirée est blanche  »
    N =«  La première boule tirée est noire  »
    S =«  Au moins une boule blanche a été tirée avant la première boule noire  ».

    La famille (B,N) est un système complet d’événements. Par la formule des probabilités totales,

    P(S)=P(B)P(SB)+P(N)P(SN)=p×1+(1-p)×0=p.
  • (b)

    On introduit les événements:

    B =«  La première boule tirée est blanche  »
    R =«  La première boule tirée est rouge  »
    N =«  La première boule tirée est rouge  »
    S =«  Des boules blanches et rouges ont été tirée avant la première boule noire  ».

    La famille (B,R,N) est un système complet d’événements. Par la formule des probabilités totales,

    P(S)=P(B)P(SB)+P(R)P(SR)+P(N)P(SN)=qP(SB)+rP(SR).

    Sachant que la première boule tirée est blanche, l’événement S est réalisé sous réserve qu’une boule rouge soit tirée avant la première boule noire, peu importe les boules blanches qui sont peut-être à nouveau tirées dans l’entre-temps. En retirant de l’expérience tous les tirages de boules blanches, on se ramène à la situation où l’on tire avec remise dans une urne contenant des boules rouges et noires et où l’on étudie si au moins une boule rouge a été tirée avant la première boule noire. Puisque dans cette urne reformulée, les boules rouges sont en proportion r/(1-q), il vient

    P(SB)=r1-q.

    Par un argument semblable,

    P(SR)=q1-r

    et donc

    P(S)=qr1-q+qr1-r.
 
Exercice 58  5574   Correction  

On lance un dé équilibré jusqu’à l’obtention d’un premier six.

Quelle est la probabilité d’avoir obtenu toutes les valeurs entre 1 et 5 avant d’obtenir ce premier six?

Solution

Prolongeons l’expérience et lançons le dé jusqu’à obtenir les six valeurs allant de 1 à 6. On est presque sûr que cette expérience s’arrête et la probabilité qu’elle s’arrête sur un six vaut 1/6. Or cette expérience s’arrête sur un six si, et seulement si, toutes les valeurs de 1 à 5 sont sorties avant ce premier six. La probabilité recherchée est donc égale à 1/6.

 
Exercice 59  5939   Correction  
  • (a)

    On lance six fois un dé équilibré à six faces. Quelle a la probabilité d’avoir obtenu toutes les valeurs allant de 1 à 6.

  • (b)

    Même question en lançant le dé sept fois.

Solution

Introduisons les événements

Ak=« Lors du k-ième lancer, on obtient une valeur non encore obtenue ».
  • (a)

    Il s’agit de calculer P(A1A2A6).

    On applique la formule des probabilités composées sachant

    P(A1)=1etP(AkA1Ak-1)=6-(k-1)6.

    On obtient

    P(A1A2A6)=1×56×46××16=5!650.015.
  • (b)

    En lançant le dé sept fois, une des valeurs sera obtenue en double à un certain rang i=2,,7.

    Obtenir toutes les valeurs et la valeur en double au i-ème lancer correspond à l’événement

    Bi=A1Ai-1Ai¯Ai+1A7.

    Par probabilités composées,

    P(Bi)=1××6-(i-2)6×i-16×6-(i-1)6××16=5!67(i-1).

    L’événement étudié est la réunion B2B7. Par incompatibilité,

    P(B2B7)=5!66i=27(i-1)=215!660.054.
 
Exercice 60  5735   Correction  

On lance un dé équilibré jusqu’à l’obtention d’un six. Quelle est la probabilité que tous les lancers qui ont précédé soient pairs?

Solution

Pour n*, on introduit les événements

An =«  On obtient un premier six lors du n-ième lancer  »
Bn =«  On n’obtient que des valeurs paires lors des n premiers lancers  ».

On veut déterminer la probabilité de l’événement

E=n*P(AnBn).

Les événements AnBn sont deux à deux incompatibles et donc, par σ-additivité,

P(E)=n=1+P(AnBn).

Or, puisque le dé est équilibré,

P(An)=16(56)n-1etP(BnAn)=(12)n-1.

Par la formule des probabilités composées,

P(E)=n=1+P(An)P(BnAn)=n=1+5n-16n12n-1

Par sommation géométrique,

P(E)=16n=1+(512)n-1=1611-5/12=27.
 
Exercice 61  4098   Correction  

On lance une pièce avec la probabilité p]0;1] de faire pile. On note An l’événement

« On obtient pour la première fois deux piles consécutifs lors du n-ième lancer »

et l’on désire calculer sa probabilité an.

  • (a)

    Déterminer a1,a2 et a3.

  • (b)

    Exprimer an+2 en fonction de an et an+1 pour n1.

  • (c)

    Calculer n=1+an et interpréter le résultat obtenu.

Solution

Pour n*, on introduit l’événement

Pn=« On obtient pile lors du n-ième lancer »

Les événements Pn sont indépendants et chacun de probabilité p.

  • (a)

    Immédiatement, A1= et donc a1=0.

    Aussi, A2=P1P2. Par indépendance des lancers, a2=P(P1)P(P2)=p2.

    Enfin, A3=P1¯P2P3 ce qui donne a3=(1p)p2.

  • (b)

    Visualisons l’expérience par un arbre des cas

    [Uncaptioned image]

    Considérons les résultats des deux premiers lancers11 1 On omet le symbole d’intersection pour alléger les écritures.:

    P1P2,P1F2,F1P2 et F1F2

    On forme un le système complet d’événements en regroupant

    P1P2,P1F2 et F1=F1P2F1F2.

    Par translation du problème,

    P(An+2F1)=P(An+1)etP(An+2P1F2)=P(An)

    tandis que

    P(An+2P1P2)=0.

    Par la formule des probabilités totales,

    an+2=0×p2+an×p(1p)+an+1(1p)

    soit encore

    an+2=(1p)an+1+p(1p)an.
  • (c)

    Les événements An étant deux a deux incompatibles,

    n=1+an=n=1+P(An)=P(n*An)

    Notons S cette valeur (élément de [0;1]). En sommant pour n* la relation de la question précédente, on obtient

    n=1+an+2=(1p)n=1+an+2+(1p)n=1+an

    ce qui donne par translation d’indice

    n=3+an=(1p)n=2+an+(1p)n=1+an

    On en déduit

    S(a1+a2)=(1p)(Sa1)+p(1p)S.

    On en tire S=1: il est quasi-certain que deux piles consécutifs apparaissent.

 
Exercice 62  4123   

On effectue une suite de lancers indépendants d’une pièce équilibrée et l’on désigne par an la probabilité de ne pas avoir obtenu trois côtés piles consécutifs lors des n premiers lancers.

  • (a)

    Calculer a1,a2 et a3.

  • (b)

    Pour n4, exprimer an en fonction de an-1, an-2 et an-3.

  • (c)

    Déterminer la limite de la suite (an)n1.

 
Exercice 63  5000   Correction  

On répète successivement et indépendamment une expérience qui a la même probabilité de réussir que d’échouer. Pour n2, on introduit les événements:

An =« On obtient deux succès consécutifs lors des n premières expériences »,
Bn =« On obtient le premier couple de succès consécutifs aux rangs n1 et n ».

Enfin, on pose pn=P(Bn) et p1=0.

  • (a)

    Calculer p2, p3 et p4.

  • (b)

    Pour n2, vérifier

    P(An)=k=1npketpn+3=18(1k=1npk).
  • (c)

    En déduire une relation entre pn+3, pn+2 et pn valable pour tout n1.

  • (d)

    Exprimer le terme général de la suite (pn)n1.

Solution

  • (a)

    Notons Sn l’événement « L’expérience au rang n est un succès ». On sait

    P(Sn)=P(Sn¯)=12.

    On peut exprimer simplement11 1 L’expression de B5 est plus complexe: B5=S3¯S4S5S1S2¯. B2, B3 et B4 en fonctions des événements Sn:

    B2=S1S2,B3=S1¯S2S3etB4=S2¯S3S4.

    Par indépendance des résultats des différentes expériences

    p2=14,p3=18etp4=18.
  • (b)

    L’événement An est la réunion des Bk pour k allant de 2 à n et ces derniers sont deux à deux incompatibles. Par additivité, on a donc

    P(An)=P(k=2nBk)=k=2nP(Bk)=k=1npk car p1=0.

    Étudions ensuite P(Bn+3).

    Méthode: On exprime Bn+3 comme intersection d’événements indépendants.

    L’événement Bn+3 signifie que deux succès consécutifs sont rencontrés aux rangs n+2 et n+3 et que cette situation n’a pas été rencontrée précédemment:

    Bn+3=Sn+2Sn+3An+2¯.

    Cependant, si l’expérience a réussi au rang n+2 mais que l’on n’a pas rencontré deux succès consécutifs avant ce rang, c’est qu’elle a échoué au rang n+1. Ainsi, Sn+2An+2¯Sn+1¯ et donc

    Sn+2An+2¯=Sn+1¯Sn+2An+2¯.

    Aussi, sachant que l’expérience a échoué au rang n+1, affirmer qu’il n’y a pas eu deux succès consécutifs avant le rang n+2 revient à signifier que l’on n’a pas rencontré deux succès consécutifs avant le rang n:

    Sn+1¯An+2¯=Sn+1¯An¯.

    Ainsi, on a l’égalité

    Bn+3=Sn+1¯Sn+2Sn+3An¯.

    Enfin, les différentes expériences étant indépendantes et l’événement An n’étant que fonctions des événements S1,,Sn, les événements de l’intersection précédentes sont indépendants ce qui donne

    pn+3=P(Bn+3)=P(Sn+1¯)P(Sn+2)P(Sn+3)P(An¯)=18(1k=1npk).
  • (c)

    L’égalité précédente démontrée pour n2 est aussi vraie pour n=1. Pour n2, on peut alors écrire à la fois

    pn+3=18(1k=1npk)etpn+2=18(1k=1n1pk).

    Par différence, on obtient pn+3pn+2=18pn et cette égalité est encore vraie pour n=1.

  • (d)

    Méthode: (pn)n1 est une suite récurrente linéaire d’ordre 3: l’expression de son terme général se déduit du calcul des puissances d’une matrice traduisant la relation de récurrence.

    Pour n1, introduisons Xn la colonne de coefficients pn,pn+1 et pn+2. On a

    Xn+1=AXn avec A=(0100011801).

    Par récurrence, on obtient Xn=An1X1 pour tout n1. Afin de calculer la puissance de A, on étudie la réduction de cette matrice. Son polynôme caractéristique est

    χA=X3X2+18=(X12)(X212X14)

    de racines distinctes:

    α=12,β=1+54etγ=154.

    Pour λ valeur propre de A, l’espace propre associé est engendré par la colonne (1λλ2) et l’on peut donc écrire

    A=PDP1 avec P=(111αβγα2β2γ2) et D=(α000β000γ).

    Après calculs, on obtient

    P1=1(βα)(γα)(γβ)(βγ(γβ)(β+γ)(γβ)γβαγ(γα)(α+γ)(γα)γαβα(βα)(β+α)(βα)βα)

    soit

    P1=(1241515125+21515125+2).

    Enfin, l’égalité An1=PDn1P1 permet de conclure:

    pn=125((1+54)n1(154)n1)pour tout n1.
 
Exercice 64  4307    

(Succès consécutifs)

On effectue une succession de lancers indépendants d’une pièce ayant la probabilité p de tomber du côté pile et 1-p de tomber du côté face. Pour n*, on introduit les événements Pn=«  La pièce tombe du côté pile au n-ième tirage  » et Fn=Pn¯.

Soit r*. On s’intéresse à l’obtention d’une série de r côtés piles consécutifs. Pour n*, on introduit l’événement An= «  Au n-ième tirage, on obtient pour la première fois une série de r côtés piles consécutifs  » dont on note an la probabilité. On convient que a0 est nul.

  • (a)

    Calculer a1,,ar-1 et ar.

  • (b)

    Soit n*. Exprimer l’événement An+r à l’aide des événements A1,,An-1 et d’événements Fk et Pk d’indices bien choisis. En déduire

    an+r=(1-p)pr(1-k=0n-1ak).

On introduit la série entière anxn dont on note G la somme.

  • (c)

    Montrer que la fonction G est bien définie sur ]-1;1[ et vérifier

    G(x)1-x=n=0+(k=0nak)xnpour tout x]-1;1[.
  • (d)

    Exprimer G(x).

[<] Temps d'attente

 
Exercice 65  5149   

Trois individus A, B et C se lancent une balle. À chaque instant n:

  • si le joueur A a la balle, il la lance au joueur B avec la probabilité 1/3 ou au joueur C avec la probabilité 2/3;

  • si le joueur B a la balle, il la lance au joueur C avec la probabilité 1/3 ou au joueur A avec la probabilité 2/3;

  • si le joueur C a la balle, il la lance au joueur A avec la probabilité 1/3 ou au joueur B avec la probabilité 2/3.

Les différents lancers sont indépendants et c’est le joueur A qui a la balle à l’instant initial n=0. On note an,bn,cn les probabilités respectives que les joueurs A,B,C aient la balle à l’instant n.

  • (a)

    Exprimer an+1 en fonction de an, bn et cn.

On introduit Xn la colonne de coefficients an,bn,cn.

  • (b)

    Déterminer une matrice M de 3() telle que Xn+1=MXn.

  • (c)

    En déduire les expressions de an, bn et cn en fonction de n.

 
Exercice 66  5110    

Un individu se déplace sur l’axe des . À l’instant n=0, il se positionne en 0 et, à chaque instant n, il se déplace à droite ou à gauche d’une unité, de façon équiprobable et indépendante des mouvements qui précèdent. Soit n*.

  • (a)

    Calculer la probabilité que l’individu soit de nouveau en 0 à l’instant n.

  • (b)

    Calculer la probabilité que l’individu soit de nouveau en 0 pour la première fois à l’instant n.

  • (c)

    Établir que l’individu repasse presque sûrement par 0.

 
Exercice 67  4306    

(Retour à l’origine)

Un individu se déplace sur l’axe des . Il est initialement en 0 et, à chaque instant n, il a la probabilité d]0;1[ de se déplacer sur la droite et g=1-d de se déplacer sur la gauche. Pour n, on pose pn la probabilité que l’individu soit en 0 à l’instant n. Pour n>0, on pose qn la probabilité qu’il soit une première fois de retour en 0 à l’instant n. Enfin, on introduit les fonctions

P:tn=0+pntnetQ:tn=1+qntn.
  • (a)

    Montrer que la fonction P est définie sur [0;1[ et calculer P(t) pour t[0;1[.

    On donne:

    11-x=n=0+122n(2nn)xnpour tout x]-1;1[.
  • (b)

    Montrer que la fonction Q est définie et continue sur [0;1].

  • (c)

    Vérifier que P(t)=1+P(t)Q(t) pour tout t[0;1[.

  • (d)

    Calculer la probabilité de l’événement «  L’individu repasse par 0  ».

  • (e)

    Calculer la probabilité de «  L’individu repasse au moins deux fois par 0  ».

  • (f)

    On suppose d=g. Établir que l’individu repasse presque sûrement une infinité de fois par 0.



Édité le 23-02-2024

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