[>] Isométries vectorielles

 
Exercice 1  4500  

Vérifier que la matrice suivante est orthogonale:

A=13(12221-22-21).
 
Exercice 2  339  Correction  

Quelles sont les matrices orthogonales triangulaires supérieures?

Solution

Les matrices diagonales avec coefficients diagonaux égaux à 1 ou -1. Le résultat s’obtient en étudiant les colonnes de la première à la dernière, en exploitant qu’elles sont unitaires et deux à deux orthogonales.

 
Exercice 3  5130  

Trouver toutes les matrices de On() diagonalisables.

 
Exercice 4  5289     ENSTIM (MP)Correction  

Calculer

Card(On()n()).

Solution

Les colonnes d’une matrice orthogonale sont unitaires. Une matrice orthogonale à coefficients entiers ne peut avoir que des colonnes égales ou opposées à des colonnes élémentaires. De plus, ces colonnes élémentaires doivent être distinctes car une matrice orthogonale est inversible et donc chacune colonne élémentaire apparaît une fois et une seule (avec un éventuel signe). Inversement, une telle matrice est solution. En choisissant l’ordre des colonnes élémentaires et le signe attribué à chaque,

Card(On()n())=2nn!.
 
Exercice 5  3141   

Soit n avec n2. Déterminer les matrices de On() dont tous les coefficients sont positifs ou nuls.

 
Exercice 6  5131   

Soit A=(ai,j)On().

  • (a)

    Montrer

    1nmax1i,jn|ai,j|1.
  • (b)

    Montrer

    ni,j=1n|ai,j|nn.
 
Exercice 7  2743     MINES (MP)Correction  

Soit A=(ai,j)1i,jn une matrice réelle orthogonale. Montrer que

|1i,jnai,j|n.

Solution

Pour X=(11), on vérifie

1i,jnai,j=XAX.

Or XAX=(XAX) donc par l’inégalité de Cauchy-Schwarz,

|XAX|XAX.

Or X=n et AX=X=n car AOn() donc

|1i,jnai,j|n.
 
Exercice 8  5665   Correction  

(Matrice de Householder)

Soit Vn,1(){0}. On considère Qn() définie par

Q=In2V2VV avec V2=VV.
  • (a)

    Montrer que la matrice Q est symétrique et orthogonale.

  • (b)

    À quelle transformation géométrique correspond la matrice Q?

Solution

  • (a)

    On remarque que VV correspond à une matrice carrée de taille n.

    La matrice VV est symétrique car

    (VV)=V(V)=VV.

    Par combinaison linéaire, la matrice Q est symétrique.

    Par développement du carré de la somme de deux matrices qui commutent

    QQ=Q2=In4V2VV+4V4(VV)2.

    Or

    (VV)2=VVV=V2V=V2VV

    donc

    QQ=Q2=In4V2VV+4V2VV=In.

    Ainsi, la matrice Q est orthogonale.

  • (b)

    Puisque Q2=In, la matrice Q figure une symétrie.

    Aussi, pour XVect(V), en écrivant X=λV

    QX=λV21V2VV(λV)=λV2λV=λV=X

    et, pour XVect(V),

    QX=X21V2VVX=0=X.

    On en déduit que Q est la symétrie orthogonale par rapport à l’espace Vect(V).

 
Exercice 9  3926     MINES (MP)Correction  

Soient A et B dans On() telle que (A+2B)/3 appartienne à On(). Que dire de A et B?

Solution

Puisque On() est un groupe multiplicatif, on a

(In+2M)/3On()

avec M=A-1BOn(). Pour xn unitaire,

x+2Mx=3.

Mais aussi

x+2Mx=x+2x=3.

Il y a donc égalité dans l’inégalité triangulaire et, par conséquent, il existe λ+ vérifiant

2Mx=λx.

En considérant à nouveau la norme, on obtient λ=2 puis Mx=x. Cela valant pour tout xn, on conclut M=In puis A=B.

 
Exercice 10  2744     MINES (MP)Correction  

Soit AOn(). On suppose que 1 n’est pas valeur propre de A.

  • (a)

    Étudier la convergence de

    1p+1(In+A++Ap)

    lorsque p+.

  • (b)

    La suite (Ap)p est-elle convergente?

Solution

  • (a)

    Posons

    Up=1p+1(In+A++Ap).

    Par télescopage,

    (In-A)Up=1p+1k=0p(Ak-Ak+1)=1p+1(In-Ap+1)

    et donc

    (In-A)Up1p+1(In+Ap+1)=2np+1p+0

    car, pour la norme euclidienne;

    MOn(),M=MM=n.

    Ainsi,

    (In-A)Upp+On

    Puisque 1Sp(A), la matrice In-A est inversible et donc

    Upp+(In-A)-1On=On.
  • (b)

    Par l’absurde, supposons que la suite (Ap) converge vers une matrice B. Pour toute colonne Xn,1(), on a Ap+1X=AApX ce qui donne à la limite BX=ABX. Or 1Sp(A) et donc BX=0. Puisque cela vaut pour toute colonne X, B=On.

    Or Ap=n ne tend pas vers 0 quand p tend vers l’infini. C’est absurde.

    La suite (Ap)p est divergente.

 
Exercice 11  341   

(Décomposition QR d’une matrice inversible)

Soit AGLn().

  • (a)

    Montrer qu’il existe une matrice Q orthogonale et une matrice R triangulaire supérieure à coefficients diagonaux strictement positifs telles que A=QR.

  • (b)

    Montrer l’unicité de cette écriture.

 
Exercice 12  2746     MINES (MP)Correction  

Soit J la matrice de n() dont tous les coefficients sont égaux à 1.

Quelles sont les A de On() telles que J+A soit inversible?

Solution

J+A n’est pas inversible si, et seulement si, il existe une colonne non nulle vérifiant AX=-JX.

Puisque la matrice A est orthogonale, on a AJX=-X et donc

-1Sp(AJ)=Sp((AJ))=Sp(JA)

avec une réciproque immédiate.

Le polynôme caractéristique de JA étant

Xn-1(X-σ) avec σ=i=1nj=1nai,j

on obtient le critère

J+A est inversible si, et seulement si, σ0.
 
Exercice 13  2991     ENSTIM (MP)Correction  

(Transformation de Cayley)

Soit An() vérifiant A=A.

  • (a)

    Déterminer les valeurs propres réelles possibles de la matrice A.

  • (b)

    En déduire que les matrices A+In et AIn sont inversibles.

  • (c)

    Montrer que la matrice Ω=(A+In)(AIn)1 est orthogonale.

  • (d)

    Calculer det(Ω).

Solution

  • (a)

    Soient λ et Xn,1() tels que AX=λX.

    En multipliant par X à gauche, on obtient

    XAX=λXX=λX2

    en introduisant la norme euclidienne canonique sur n,1().

    Parallèlement, on a aussi

    XAX=XAX=(AX)X=λXX=λX2.

    On en déduit

    λX2=0.

    Si λ est valeur propre de A, on peut déterminer une colonne X non nulle telle que AX=λX et la relation ci-dessus oblige alors λ=0. Ainsi, seule λ=0 peut être valeur propre réelle de la matrice A.

  • (b)

    Les réels λ=±1 ne sont pas valeurs propres de A, les matrices A+In et AIn sont donc inversibles.

  • (c)

    La matrice proposée est correctement définie et

    ΩΩ=((AIn)1)(A+In)(A+In)(AIn)1.

    Sachant

    (M1)=(M)1pour tout MGLn()

    on poursuit

    ΩΩ =(AIn)1(A+In)(A+In)(AIn)1
    =(AIn)1(A+In)(A+In)(AIn)1
    =(A+In)1(AIn)(A+In)(AIn)1.

    Enfin, les matrices A+In et AIn commutent car ce sont des polynômes en A et l’on peut simplifier

    ΩΩ=(A+In)1(A+In)(AIn)(AIn)1=In.

    La matrice Ω est orthogonale.

  • (d)

    On remarque

    det(AIn)=det(AIn)=(1)ndet(A+In)=(1)ndet(A+In).

    On en déduit det(Ω)=(1)n.

 
Exercice 14  2749     MINES (PC)Correction  

(Transformation de Cayley)

  • (a)

    Si A est une matrice antisymétrique réelle, que peut-on dire des valeurs propres complexes de A?

  • (b)

    Soit

    φ:A𝒜n()(In-A)(In+A)-1.

    Montrer que φ réalise une bijection de 𝒜n() sur

    {ΩOn()|-1Sp(Ω)}.

Solution

  • (a)

    Soit λ une valeur propre complexe de A et Xn,1() une colonne propre associée.

    D’une part,

    X¯AX=λX¯X,.

    D’autre part,

    X¯AX=AX¯X=-λ¯X¯X.

    Puisque X¯X+*, on obtient λ¯=-λ donc λi.

  • (b)

    Pour tout A𝒜n(), Ω=φ(A) est bien définie car -1Sp(A).
    ΩΩ=(In-A)-1(In+A)(In-A)(In+A)-1 or In+A et In-A commutent donc ΩΩ=In.
    De plus, si ΩX=-X alors (In-A)X=-(In+A)X (car In-A et (In+A)-1 commutent) et donc X=0.

    Ainsi, l’application φ:𝒜n(){ΩOn()|-1Sp(Ω)} est bien définie.

    Si φ(A)=φ(B) alors

    (In-A)(In+B)=(In+A)(In-B).

    En développant et en simplifiant, on obtient A=B et l’application φ est donc injective.

    Enfin, soit ΩOn() telle que -1Sp(Ω).

    Posons A=(Ω+In)-1(In-Ω) qui est bien définie car -1Sp(Ω).

    On a

    A =(In-Ω-1)(Ω-1+In)-1
    =(Ω-In)Ω-1Ω(In+Ω)-1
    =(Ω-In)(In+Ω)-1=-A

    et φ(A)=Ω.

    Finalement, φ est bijective.

 
Exercice 15  4167     CENTRALE (MP)Correction  

Soit An().

  • (a)

    Montrer qu’il existe une matrice O orthogonale et une matrice T triangulaire supérieure telles que A=OT.

    On pourra commencer par le cas où la matrice A est inversible.

La fonction numpy.linalg.qr de Python donne une telle décomposition.

  • (b)

    On pose

    N1(A)=1i,jn|ai,j|.

    Montrer que N1 admet un minimum mn et un maximum Mn sur On().

  • (c)

    Utilisation de Python.

    Écrire une fonction randO(n) qui génère une matrice aléatoire A et qui renvoie la matrice orthogonale O de la question précédente.

    Écrire une fonction N1 de la variable matricielle A qui renvoie N1(A). On pourra utiliser les fonctions numpy.sum et numpy.abs.

    Écrire une fonction test(n) qui, sur 1 000 tests, renvoie le minimum et le maximum des valeurs de N1 pour des matrices orthogonales aléatoires.

  • (d)

    Déterminer la valeur de mn. Pour quelles matrices, ce minimum est-il atteint?

    Montrer qu’il y a un nombre fini de telles matrices.

  • (e)

    Montrer que Mnnn et que M3<33.

Solution

  • (a)

    Cas: A inversible. La matrice A est la matrice de passage de la base canonique c de n à une base e. Par le procédé de Schmidt, on orthonormalise (pour le produit scalaire canonique) cette base en une base e. La matrice de passage de e à e est triangulaire supérieure et la matrice de passage de la base canonique c à e est orthogonale. Par formule de changement de base,

    A=Matce=Matce×Matee

    ce qui conduit à l’identité voulue.

    Cas général: On introduit Ap=A+1pIn. Pour p assez grand, Ap est inversible et l’on peut écrire Ap=OpTp avec Op orthogonale et Tp triangulaire supérieure. La suite (Op) évolue dans un compact: il existe une extraction (Oφ(p)) de limite OOn(). Puisque Tφ(p)=Oφ(p)1Aφ(p) est de limite O1A et évolue dans le fermé des matrices triangulaires supérieures, on peut conclure à l’écriture A=OT.

  • (b)

    La fonction N1 est une fonction continue, à valeurs réelles définie sur le compact non vide On(): elle admet un minimum et un maximum.

  • (c)
    import random as rnd
    import numpy as np
    import numpy.linalg
    
    def randO(n):
        A = np.zeros((n,n))
        for i in range(n):
            for j in range(n):
                A[i,j] = 2 * rnd.random() - 1
        q,r = numpy.linalg.qr(A)
        return q
    
    def N1(A):
        S = 0
        N,M = np.shape(A)
        for i in range(N):
            for j in range(M):
                S = S + np.abs(A[i,j])
        return S
    
    def test(n):
        A = randO(n)
        m = N1(A)
        M = N1(A)
        for t in range(1000):
            A = randO(n)
            N = N1(A)
            if N < m:
                m = N
            if N > M:
                M = N
        return m,M
    
  • (d)

    Si AOn(), on a ai,j[1;1] donc |ai,j|ai,j2 puis

    N1(A)i=1nj=1nai,j2i=1n1=n

    car les lignes d’une matrice orthogonale sont unitaires. De plus, pour A=InOn(), on a N1(A)=n. On en déduit mn=n.

    Une matrice A de On() vérifiant N1(A)=n doit satisfaire |ai,j|=ai,j2 et donc ai,j{0,1,1}. De plus, les rangées étant unitaires, ils ne peut figurer qu’un coefficient non nul par rangée et celui-ci est alors un 1 ou un 1. La réciproque est immédiate.

    Ces matrices sont évidemment en nombre fini, précisément, il y en a 2nn! (il y a n! matrice de permutation et 2n choix de signe pour chaque coefficient 1).

  • (e)

    Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz

    N1(A)i=1n[(j=1n12)1/2(j=1nai,j2)1/2]=nn.

    Pour qu’il y ait égalité, il faut qu’il y ait égalité dans chaque inégalité de Cauchy-Schwarz. Ceci entraîne que chaque ligne (|ai,j|)1jn est colinéaire à (1,,1) et donc

    i1;n,(j,k)1;n2,|ai,j|=|ai,k|.

    La ligne étant de plus unitaire, les ai,j sont égaux à ±1/n.

    Lorsque n=3, les coefficients de A sont égaux à ±1/3. Cependant, il n’est pas possible de construire des rangées orthogonales avec de tels coefficients: le cas d’égalité est impossible quand n=3.

 
Exercice 16  2745     MINES (MP)

Soient (a,b,c)3, S=a+b+c, σ=ab+bc+ca et la matrice

M=(abccabbca).
  • (a)

    Montrer

    MO3()σ=0 et S=±1.
  • (b)

    Montrer

    MSO3()σ=0 et S=1.
  • (c)

    Montrer que M est élément de SO3() si, et seulement si, a, b et c sont les trois racines d’un polynôme de la forme X3-X2+k avec k[0;4/27].

 
Exercice 17  2747      MINES (MP)

Soit M une matrice orthogonale de taille n=p+q que l’on écrit par blocs

M=(ABCD) avec Ap() et Dq().

Montrer

(det(A))2=(det(D))2.
 
Exercice 18  3610      CENTRALE (MP)Correction  

Soit n*. Si Mn(), on dira que M a la propriété (P) si, et seulement si, il existe une matrice Un+1() telle que M soit la sous-matrice de U obtenue en supprimant les dernières ligne et colonne de U et que U soit une matrice orthogonale, soit encore si, et seulement si, il existe α1,,α2n+1 tels que

U=(α2n+1Mαn+2α1αnαn+1)On+1().
  • (a)

    Ici

    M=(λ1(0)(0)λn)

    est une matrice diagonale. Déterminer une condition nécessaire et suffisante portant sur les λi pour que M ait la propriété (P).

  • (b)

    Ici M𝒮n(). Déterminer une condition nécessaire et suffisante pour que M ait la propriété (P).

  • (c)

    Si MGLn(), montrer qu’il existe UOn() et S𝒮n() telles que M=US.
    On admettra qu’une telle décomposition existe encore si M n’est pas inversible.

  • (d)

    Déterminer une condition nécessaire et suffisante pour que Mn() quelconque ait la propriété (P).
    Cette condition portera sur MM.

  • (e)

    Montrer le résultat admis dans la question c).
    Énoncé fourni par le CENTRALE-SUPELEC (CC)-BY-NC-SA

Solution

  • (a)

    Si M possède la propriété (P) alors les colonnes de la matrice U introduites doivent être unitaires donc

    1in,λi2+αi2=1

    et elles doivent être deux à deux orthogonales donc

    1ijn,αiαj=0.

    Cette dernière condition ne permet qu’au plus un αk non nul et alors |λk|1 tandis que pour ik, |λi|=1.
    Inversement, si tous les λi vérifient |λi|=1 sauf peut-être un vérifiant |λk|<1, alors on peut construire une matrice U affirmant que la matrice M possède la propriété (P) en posant

    1ikn,αi=α2n+2-i=0,αk=α2n+2-k=1-λk2 et αn+1=-λk.
  • (b)

    La matrice M est orthogonalement diagonalisable, on peut donc écrire

    M=PDP avec POn() et D=diag(λ1,,λn).

    Considérons alors la matrice

    Q=(P001)On+1().

    Si la matrice M possède la propriété (P) alors on peut introduire UOn+1() prolongeant M et alors

    V=QUQ=(β2n+1Dβn+2β1βnβn+1)On+1()

    ce qui entraîne que les valeurs propres λ1,,λn de M sont toutes égales à ±1 sauf peut être une élément de [-1;1].
    La réciproque est immédiate.

  • (c)

    La matrice MM est symétrique définie positive. On peut donc en diagonalisant orthogonalement celle-ci déterminer une matrice S symétrique définie positive telle que

    MM=S2.

    On pose alors U=MS-1 et l’on vérifie UOn() par le calcul de UU.

  • (d)

    Supposons que la matrice M=US possède la propriété (P). En multipliant par la matrice

    V=(U001)On+1()

    on démontre que la matrice S possède aussi la propriété (P).
    Puisque les valeurs propres de S sont les racines des valeurs propres de MM, on obtient la condition nécessaire suivante: les valeurs propres de MM doivent être égales à 1 sauf peut-être une dans [0;1] (ces valeurs propres sont nécessairement positives).
    La réciproque est immédiate.

  • (e)

    Soit Mn(). Pour p assez grand, la matrice

    Mp=M+1pIn

    est assurément inversible ce qui permet d’écrire Mp=UpSp avec Up orthogonale et Sp symétrique réelle.
    La suite (Up) évolue dans le compact On(), elle possède une valeur d’adhérence UOn() et la matrice S=U-1M est symétrique réelle en tant que limite d’une suite de matrices symétriques réelles.
    On peut donc conclure.

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Exercice 19  1600  Correction  

Soit f(E). Montrer que

x,yE,(f(x)f(y))=(xy)xE,f(x)=x.

Solution

() Il suffit de prendre x=y.

() Par polarisation, pour tous x,yE,

(f(x)f(y))=12(f(x)+f(y)2-f(x)2-f(y)2).

Or f(x)+f(y)=f(x+y) et donc

(f(x)f(y))=12(x+y2-x2-y2)=(xy).
 
Exercice 20  4264  

Soit u une isométrie vectorielle d’un espace euclidien E de produit scalaire ,.

  • (a)

    Quelles sont les valeurs propres réelles possibles de u?

  • (b)

    Vérifier que les espaces propres associés sont orthogonaux.

  • (c)

    On suppose que F et G sont deux sous-espaces vectoriels orthogonaux de E. Que dire des espaces images u(F) et u(G)?

 
Exercice 21  342  Correction  

Soit f une isométrie diagonalisable d’un espace euclidien E. Montrer que f est une symétrie orthogonale.

Solution

Soit λ valeur propre de f. Pour x vecteur propre, on a f(x)=λ.x avec f(x)=x d’où λ=±1. Une diagonalisation de f est alors réalisée avec des 1 et des 1 sur la diagonale, c’est une symétrie par rapport à F=Ker(fId) parallèlement à G=Ker(f+Id). Les espaces F et G sont supplémentaires et orthogonaux car, pour xF et yG,

x,y=f(x),f(y)=x,y donc x,y=0.

L’endomorphisme f est donc une symétrie orthogonale.

 
Exercice 22  343  

Soient f une isométrie vectorielle d’un espace euclidien E et F un sous-espace vectoriel de E. Montrer

f(F)=(f(F)).
 
Exercice 23  344  Correction  

Soient f une isométrie vectorielle d’un espace vectoriel euclidien E et F=Ker(f-Id). Montrer

f(F)=F.

Solution

Soit yf(F). Il existe xF tel que y=f(x). On a alors

zF,(yz)=(f(x)f(z))=(xz)=0.

Par suite, f(F)F.
De plus, f conserve les dimensions car c’est un automorphisme. Il y a donc égalité.

 
Exercice 24  345  Correction  

Soient fO(E) et V un sous-espace vectoriel de E.
Montrer que:

V est stable pour f si, et seulement si, V l’est.

Solution

() Si V est stable pour f alors f(V)V et puisque f est un automorphisme f(V)=V. Soient xV et yV

(f(x)y)=(xf-1(y))=0

car f-1(y)V donc f(x)V puis V stable par f.

() Si V stable par f alors V=V aussi

 
Exercice 25  2730     MINES (MP)

Soit E un espace euclidien. Déterminer les endomorphismes f de E tels que, pour tout sous-espace vectoriel V de E,

f(V)(f(V)).
 
Exercice 26  2924     MINES (MP)Correction  

Soient E un espace vectoriel euclidien, uE non nul, gO(E). On note σ la réflexion d’hyperplan u. Décrire la transformation gσg-1.

Solution

On a

(gσg-1)(g(u))=(gσ)(u)=g(-u)=-g(u)

et, v vecteur tel que g(v)g(u),

(gσg-1)(g(v))=(gσ)(v)=g(v).

Ainsi, gσg-1 est la réflexion d’hyperplan {g(u)}.

 
Exercice 27  346   Correction  

Soient E un espace vectoriel euclidien et f:EE une application telle que

(x,y)E2,(f(x)f(y))=(xy).

En observant que l’image par f d’une base orthonormée est une base orthonormée montrer que f est linéaire.

Solution

f transforme une base orthonormée =(e1,,en) en une base orthonormée =(e1,,en). Pour tout xE,

f(x)=i=1n(f(x)ei)ei=i=1n(xei)ei

d’où la linéarité de f.

 
Exercice 28  3082   Correction  

Soient E un espace euclidien et f un endomorphisme de E conservant l’orthogonalité, c’est-à-dire:

(x,y)E2,(xy)=0(f(x)f(y))=0.
  • (a)

    Calculer (u+vuv) pour u,vE vecteurs unitaires.

  • (b)

    Établir qu’il existe α+ vérifiant

    xE,f(x)=αx.
  • (c)

    Conclure qu’il existe gO(E) vérifiant f=α.g

Solution

  • (a)

    Soit u,vE unitaires.

    (u+vuv)=u2v2=0
  • (b)

    Soient u et v des vecteurs unitaires de E.

    Les vecteurs u+v et uv sont orthogonaux donc f(u+v) et f(uv) le sont aussi. Or, par linéarité,

    f(u+v)=f(u)+f(v)etf(uv)=f(u)f(v)

    de sorte que l’orthogonalité de ces deux vecteurs entraîne

    f(u)=f(v).

    Ainsi, les vecteurs unitaires de E sont envoyés par f sur des vecteurs ayant tous la même norme. Notons α+ la norme commune des images des vecteurs unitaires. Montrons que

    xE,f(x)=αx.

    Soit xE.

    Cas: x=0. On a f(x)=0 donc f(x)=αx.

    Cas: x0. En introduisant le vecteur unitaire u=x/x, on a f(u)=α puis f(x)=αx

  • (c)

    Si α=0 alors f=0 et n’importe quel gO(E) convient.

    Si α0 alors introduisons l’endomorphisme

    g=1α.f.

    La relation obtenue au-dessus assure que g conserve la norme et donc gO(E). On peut alors conclure.

 
Exercice 29  3075   

Soient E un espace euclidien de dimension n1 et f une fonction de E vers E vérifiant

f(0E)=0Eet(x,y)E2,f(x)-f(y)=x-y.
  • (a)

    Montrer que f(x)=x pour tout x de E.

  • (b)

    Établir (f(x)f(y))=(xy) pour tous x et y de E.

  • (c)

    En introduisant une base orthonormale de E, établir que l’application f est linéaire.

 
Exercice 30  2740     MINES (MP)Correction  

Dans un espace euclidien E, soit f(E). Montrer que deux des trois propriétés suivantes entraînent la troisième:

  • (i)

    f est une isométrie vectorielle;

  • (ii)

    f2=-Id;

  • (iii)

    f(x) est orthogonal à x pour tout x.

Solution

Supposons (i) et (ii).
Pour xE, on a

(f(x)x)=-(f(x)f2(x))=-(xf(x))

et donc

(f(x)x)=0.

Supposons (ii) et (iii).
Le vecteur x+f(x) et son image par f sont orthogonaux donc

(x+f(x)f(x+f(x)))=(x+f(x)f(x)-x)=0

puis f(x)2=x2. Ainsi f est une isométrie.
Supposons (i) et (iii).
Pour tous vecteurs x et y

(f2(x)+xf(y))=(f(x)y)+(xf(y)).

Or

(f(x+y)x+y)=(f(x)y)+(f(y)x)=0

donc

(f2(x)+xf(y))=0.

Puisque f est surjective, f2(x)+x=0E.

 
Exercice 31  1606   Correction  

Soient a un vecteur unitaire d’un espace vectoriel euclidien E, α un réel et fα:EE l’application définie par

fα(x)=x+α(xa).a.
  • (a)

    Montrer que {fα|α} est stable pour le produit de composition et observer que fα et fβ commutent.

  • (b)

    Calculer fαp pour p.

  • (c)

    Montrer que fα est inversible si, et seulement si, α-1. Quelle est la nature de f-1?

  • (d)

    Montrer

    fαO(E)α=0 ou α=-2.

    Quelle est la nature de f-2?

Solution

  • (a)

    On a

    (α,β)2,fαfβ=fα+β+αβ=fβfα.
  • (b)

    Par récurrence

    fαp=f(α+1)p-1.
  • (c)

    Si α=-1 alors fα(a)=0.
    f-1 est la projection orthogonale sur Vect(a).
    Si α-1 alors g=f-α/(α+1) satisfait à la propriété fαg=gfα=Id donc fα inversible.

  • (d)

    Si α=0 alors fα=Id.
    Si α=-2 alors fα est la réflexion par rapport à Vect(a).
    Dans les deux cas fαO(E).
    Si α0,-2 alors fα(a)=(1+α).a puis

    fα(a)=|1+α|1=a

    et donc fαO(E).

 
Exercice 32  5132   

Soient f une isométrie d’un espace euclidien E, g=f-IdE et p la projection orthogonale sur Ker(g).

  • (a)

    Montrer l’égalité Ker(g)=(Im(g)).

  • (b)

    Montrer11 1 On dit qu’une suite (un) de vecteurs de E tend vers un vecteur E lorsque un- tend vers 0 quand n croît vers l’infini. que pour tout xE,

    1nk=0n-1fk(x)n+p(x).
 
Exercice 33  2591     MINES (MP)Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace euclidien E.

Montrer que u est une homothétie si, et seulement si, u commute avec toute isométrie de E.

Solution

Si u est une homothétie, c’est-à-dire un endomorphisme de la forme λ.IdE, l’endomorphisme u avec tout endomorphisme de E et en particulier avec les isométries.

Inversement, soit u un endomorphisme commutant avec toutes les isométries de E. Notons A la matrice de u dans une base orthonormale e=(e1,,en). La matrice A commute avec toute matrice orthogonale. En particulier, pour i=1,,n, la matrice A commute avec la matrice

Di=In-2Ei,i=diag(1,,-1,1)

Par le produit DiA, la i-ème ligne de A est transformée en son opposé. Par le produit ADi, c’est la i-ème colonne de A qui est transformée en son opposé. Les matrices ADi et DiA étant égales, les coefficients de la i-ème ligne et de la i-ème colonne sont assurément nuls à l’exception du coefficient diagonal. La matrice A est donc diagonale.

De plus, pour 1i<jn, la matrice

Ωi,j=In-Ei,i-Ej,j+Ei,j+Ej,i

est orthogonale et l’égalité AΩi,j=Ωi,jA assure que les coefficients diagonaux d’indices i et j de A sont égaux. Finalement, la matrice A est une matrice scalaire et l’endomorphisme u figuré par A est une homothétie.

 
Exercice 34  2731    MINES (MP)Correction  

Soit n*. On note l’espace vectoriel réel n(). On pose

φ:(A,B)2tr(AB).
  • (a)

    Montrer que φ est un produit scalaire.

  • (b)

    Donner une condition nécessaire et suffisante sur Ω pour que MΩM soit φ-orthogonale.

Solution

  • (a)

    On reconnaît le produit scalaire canonique sur n().

  • (b)

    Posons f:MΩM. (f(M)f(N))=tr(MΩΩN).
    f est φ-orthogonale si, et seulement si, pour tout M,N, (MΩΩN)=(MN) c’est-à-dire pour tout N, ΩΩN=N c’est-à-dire ΩΩ=In.
    Ainsi f est φ-orthogonale si, et seulement si, Ω l’est.

 
Exercice 35  5311     CCINP (MP)Correction  

Soit E un espace euclidien de dimension 2n (avec n1) et de produit scalaire ,. On introduit F et G deux sous-espaces vectoriels de E chacun de dimension n et tels que E=FG. On note pF et pG les projections respectivement sur F et G et parallèlement à G et F. Soit φ une isométrie de E telle que φ(F)G. Enfin, on étudie

fφ:{EExφ(pF(x))+φ-1(pG(x)).
  • (a)

    Démontrer φ(F)=G, fφfφ=IdE, fφ(F)=G et fφ(G)=F.

  • (b)

    On suppose que

    φ(u),u=u,φ(u)pour tous u,uF.

    Démontrer que fφ est un automorphisme orthogonal.

  • (c)

    Établir la réciproque.

Solution

  • (a)

    L’application linéaire φ est injective et par conséquent conserve la dimension. Par inclusion et égalité des dimensions, φ(F)=G.

    Pour xF, fφ(x)=φ(x)G et donc fφ(fφ(x))=φ-1(φ(x))=x. Pour xG, le calcul est semblable. Par égalité d’applications linéaires sur des espaces supplémentaires, fφfφ=IdE.

    On a vu au-dessus fφ(F)G et cette inclusion se transforme en égalité par les dimensions car fφ est une application linéaire injective. On acquiert de même fφ(G)=F.

  • (b)

    Vérifions que fφ conserve la norme. Soit xE que l’on écrit x=a+b avec aF et bG. On a

    fφ(x)2 =φ(a)+φ-1(b)
    =φ(a)2+2φ(a),φ-1(b)+φ-1(b)2.

    La conversation du produit scalaire par φ et la propriété supposée entraîne

    fφ(x)2=a2+2a,b+b2=x2.

    On en déduit que fφ est un automorphisme orthogonal.

  • (c)

    Si fφ est un automorphisme orthogonal, il conserve le produit scalaire et donc

    fφ(x),fφ(y)=x,ypour tous x,yE.

    En particulier, pour x=u et y=φ-1(u) on obtient la relation voulue.

 
Exercice 36  3076      X (MP)Correction  

Soit (E,,) un espace euclidien.
Pour φO(E), on note M(φ)=Im(φ-IdE) et F(φ)=Ker(φ-IdE).
Si uE{0}, su désigne la symétrie orthogonale par rapport à l’hyperplan u.

  • (a)

    Soit φO(E). Montrer que M(φ)F(φ)=E.

  • (b)

    Si (u1,,uk) est libre, montrer:

    M(su1suk)=Vect(u1,,uk).
  • (c)

    On suppose (u1,,uk) libre. Soient v1,,vkE{0} tels que

    su1suk=sv1svk.

    Montrer que (v1,,vk) est libre.

Solution

  • (a)

    Soient yM(φ) et xF(φ).
    φ(x)=x et il existe aE tel que y=φ(a)-a.
    On a alors

    x,y=x,φ(a)-x,a=φ(x),φ(a)-x,a=0

    car φO(E).
    Ainsi, M(φ) et F(φ) sont orthogonaux et par la formule du rang

    dimM(φ)+dimF(φ)=dimE

    donne

    M(φ)F(φ)=E.
  • (b)

    Par récurrence sur k1.

    Pour k=1: la propriété est immédiate.

    Supposons la propriété vraie au rang k1.

    Soient (u1,,uk+1) une famille libre et φ=su1suk+1O(E). Étudions F(φ).

    Soit xF(φ). La relation φ(x)=x donne

    su2suk+1(x)=su1(x)

    puis

    su2suk+1(x)-x=su1(x)-x.

    Or su1(x)-xVect(u1) et par hypothèse de récurrence su2suk+1(x)-xVect(u2,,uk+1).

    Puisque la famille (u1,,uk+1) est libre, on obtient

    su2suk+1(x)-x=su1(x)-x=0.

    Ainsi, x est point fixe de su2suk+1 et de su1 et donc

    xVect(u2,,uk+1)Vect(u1)=Vect(u1,,uk+1).

    Par suite,

    F(φ)Vect(u1,,uk+1).

    L’autre inclusion étant immédiate, on obtient

    F(φ)=Vect(u1,,uk+1)

    puis

    M(φ)=Vect(u1,,uk+1).

    Récurrence établie.

  • (c)

    Posons

    φ=su1suk=sv1svk.

    Par l’étude qui précède

    F(φ)=Vect(u1,,uk).

    De façon immédiate

    Vect(v1,,vk)F(φ).

    En passant à l’orthogonal

    Vect(u1,,uk)Vect(v1,,vk).

    Puisque la famille (u1,,uk) est supposé libre, un argument de dimension permet d’affirmer que la famille (v1,,vk) l’est aussi.

 
Exercice 37  3741      CENTRALE (MP)Correction  

Soit E un espace euclidien. On note O(E) le groupe des endomorphismes orthogonaux de E et l’on définit l’ensemble

Γ={u(E)|xE,u(x)x}.
  • (a)

    Montrer que Γ est une partie convexe de (E) qui contient O(E).

  • (b)

    Soit uΓ tel qu’il existe (f,g)Γ2 vérifiant

    fg et u=12(f+g).

    Montrer que uO(E).

  • (c)

    Soit v un automorphisme de E. Montrer qu’il existe ρO(E) et s un endomorphisme symétrique de E de valeurs propres positives tels que v=ρs.

    On admet que ce résultat reste valable si l’on ne suppose plus v bijectif.

  • (d)

    Soit uΓ qui n’est pas un endomorphisme orthogonal.
    Montrer qu’il existe (f,g)Γ2 tels que

    fgetu=12(f+g).
  • (e)

    Démontrer le résultat admis à la question (c). [Énoncé fourni par le concours CENTRALE-SUPELEC (CC)-BY-NC-SA]

Solution

  • (a)

    Soient u,vΓ et λ[0;1]. Pour tout xE,

    (λu+(1-λ)v(x)λu(x)+(1-λ)v(x)x

    donc λu+(1-λ)vΓ.
    Pour uO(E), on a

    xE,u(x)=xx

    et donc uΓ.

  • (b)

    Puisque fg, il existe un vecteur x vérifiant f(x)g(x).
    Si f(x)<x ou g(x)<x alors

    u(x)=12f(x)+g(x)f(x)+g(x)2<x

    et donc uO(E).
    Si f(x)=x et g(x)=x alors la condition f(x)g(x) entraîne

    f(x)+g(x)<f(x)+g(x)

    car il y a égalité dans l’inégalité triangulaire euclidienne si, et seulement si, les vecteurs sont positivement liés.
    On en déduit que dans ce cas aussi u(x)<x et donc uO(E).

  • (c)

    Soit M la matrice de v dans une base orthonormale e de E. La matrice MM est symétrique à valeurs propres strictement positives donc orthogonalement semblable à une matrice diagonale D de coefficients diagonaux strictement positifs. On peut alors former une matrice symétrique S de valeurs propres strictement positives telles que S2=MM. Considérons s l’endomorphisme figuré par S dans la base e et ρ=vs-1. Matriciellement, on vérifie ρO(E) et v=ρs est l’écriture voulue.

  • (d)

    Soit uΓO(E). On peut écrire u=ρs avec ρO(E) et s endomorphisme symétrique de valeurs propres positives. Puisque

    xE,u(x)=s(x)

    on a sΓ et donc les valeurs propres de s sont éléments de [0;1]. Dans une base orthonormée de diagonalisation, la matrice de s est de la forme

    (λ1(0)(0)λn) avec λ1,,λn[0;1].

    Si les λi sont tous égaux à 1 alors s=IdE et u=ρO(E) ce qui est exclu. Il y a donc au moins un λi différent de 1. Considérons alors l’endomorphisme t dont la matrice dans la base orthonormée précédente est

    (2λ1-1(0)(0)2λn-1).

    On peut écrire

    s=12(IdE+t)

    avec IdEΓ, IdEt et tΓ car les coefficients diagonaux précédents sont inférieurs à 1 en valeur absolue.
    On en déduit

    u=12(ρ+ρt)

    avec ρ,ρtΓ et ρρt.

  • (e)

    Soit v(E). Pour k>0 assez grand

    vk=v+1kIdEGL(E)

    car v ne possède qu’un nombre fini de valeurs propres.

    On peut alors écrire

    vk=ρksk avec ρkO(E) et sk𝒮+(E).

    Puisque O(E) est compact, il existe une suite extraite (ρφ(k)) qui converge ρO(E). On a alors

    sφ(k)=ρφ(k)-1vφ(k)k+ρ-1v.

    En posant s=ρ-1v, on a s𝒮+(E) car 𝒮+(E) est fermé et donc v=ρs donne l’écriture voulue.

[<] Isométries vectorielles[>] Mesures angulaires

 
Exercice 38  5133  

Soit E un plan euclidien orienté.

  • (a)

    Montrer que la composée de deux réflexions du plan E est une rotation.

  • (b)

    Justifier que toute rotation peut s’écrire comme le produit de deux réflexions dont l’une peut être choisie arbitrairement.

 
Exercice 39  1608  

Soient r une rotation et s une réflexion d’un plan euclidien orienté E.

Simplifier les composées srs et rsr.

 
Exercice 40  1609  

Dans un plan euclidien orienté, à quelle condition peut-on affirmer qu’une rotation et qu’une réflexion commutent?

 
Exercice 41  5134   

Soient u et v deux vecteurs de même norme du plan euclidien orienté E.

Déterminer les isométries f envoyant u sur v.

[<] Isométries du plan[>] Réduction des isométries vectorielles

 
Exercice 42  5142  

On définit l’écart angulaire entre deux vecteurs non nuls x et y d’un espace préhilbertien de produit scalaire , comme étant l’unique11 1 Le réel θ existe et unique car l’inégalité de Cauchy-Schwarz donne x,yxy[-1;1]. θ appartenant à [0;π] tel que x,y=xycos(θ).

Que dire d’une famille de trois vecteurs ayant deux à deux entre eux un écart angulaire égal à 2π/3?

 
Exercice 43  4507   

Soient s1 et s2 deux réflexions de droites D1 et D2 d’un plan euclidien orienté E. On introduit u1 et u2 des vecteurs directeurs des droites D1 et D2 et l’on pose θ une mesure de l’angle orienté de u1 à u2. Préciser la composée s2s1.

 
Exercice 44  1597   Correction  

On définit l’écart angulaire entre deux vecteurs non nuls x et y d’un espace préhilbertien de produit scalaire , comme étant l’unique11 1 Le réel θ existe et unique car l’inégalité de Cauchy-Schwarz donne x,yxy[-1;1]. θ=Ecart(x,y) appartenant à [0;π] tel que x,y=xycos(θ).

Soient u,v,w trois vecteurs unitaires d’un espace euclidien E de dimension 2. On introduit les

α=Ecart(u,v),β=Ecart(v,w)etθ=Ecart(u,w).

En projetant v sur un plan contenant u et w, montrer que θα+β.

Solution

Notons v le projeté de v sur un plan P contenant u et w.

Orientons P, de sorte que (u,w)=θ[2π].

Notons α=Ecart(u,v) et β=Ecart(v,w).

On

(uv)=uvcos(α)et(uv)=(uv)=uvcos(α)

avec vv donc cos(α)cos(α) puis αα.
De même, on établit ββ.

Par des considérations d’angles orientés,

θ=α+β,α-β,-α+βou-α-β[2π].

Cas: θ=α+β[2π]. θ=α+β et θα+β.

Cas: θ=α-β[2π]. θ=α-βαα+β.

Cas: θ=-α+β[2π]. idem.

Cas: θ=-α-β[2π]. θ=2π-α-β et α+βα+βπθ.

[<] Mesures angulaires[>] Isométries de l'espace de dimension 3

 
Exercice 45  3487  Correction  

Déterminer les applications uO(E) vérifiant

(u-Id)2=0~.

Solution

Il existe une base orthonormale de E dans laquelle la matrice de u est diagonale par blocs de blocs diagonaux

(1),(-1) ou (cos(θ)-sin(θ)sin(θ)cos(θ)).

Pour que (u-Id)2=0, il faut et il suffit qu’il n’y ait que des blocs (1) ce qui correspond au cas où u=Id.

 
Exercice 46  2403    CENTRALE (MP)
  • (a)

    Trouver toutes les matrices de On() diagonalisables sur .

  • (b)

    Montrer que toutes les matrices de On() sont diagonalisables sur .

 
Exercice 47  2562    ENSTIM (MP)Correction  

Soit Ωn() une matrice orthogonale.
Soit λ une valeur propre complexe de Ω et Xn,1() vérifiant

ΩX=λX.

En calculant de deux façons

(Ω¯X¯)ΩX

établir que λ est de module 1.

Solution

D’une part

(Ω¯X¯)ΩX=X¯ΩΩX=X¯X

et d’autre part

(Ω¯X¯)ΩX=(λ¯X¯)λX=|λ|2X¯X.

Puisque X¯X est un réel non nul, on en déduit |λ|=1.

 
Exercice 48  3343   Correction  

Soit AOn().

  • (a)

    Montrer que si λ est une valeur propre complexe de A alors |λ|=1.

Soit λ une valeur propre complexe non réelle de A que l’on écrit λ=eiθ avec θ0[π]. Soit Zn,1() un vecteur propre associé à λ. On pose X=Re(Z) et Y=Im(Z)

  • (b)

    Montrer que Vect(X,Y) est stable par A.

  • (c)

    Montrer que les colonnes X et Y ont alors la même norme et sont orthogonales.

  • (d)

    Quelle est la nature de l’endomorphisme induit par la matrice A sur l’espace Vect(X,Y)?

Solution

  • (a)

    Soient λ une valeur propre complexe de A et Z un vecteur propre associé.

    On a AZ=λZ. Par conjugaison, AZ¯=λZ¯=λ¯Z¯ donc

    (A¯Z¯)AZ=|λ|2Z¯Z.

    On a aussi

    (A¯Z¯)AZ=Z¯A¯AZ=Z¯AAZ=Z¯Z.

    Puisque Z¯Z+*, on obtient |λ|2=1.

  • (b)

    L’identité AZ=λZ donne par identification des parties réelles et imaginaires

    {AX=cos(θ)X-sin(θ)YAY=sin(θ)X+cos(θ)Y.

    Il est alors immédiat de vérifier que Vect(X,Y) est stable par A.

  • (c)

    On a

    ZZ=XX-YY+2iXY.

    Or ZAZ=eiθZZ et ZAZ=(AZ)Z=(A-1Z)Z=e-iθZZ. On en déduit

    ZZ=e2iθZZ.

    Or e2iθ1 donc ZZ=0 puis

    XX=YYetXY=0.
  • (d)

    Quitte à multiplier les colonnes X et Y par un même scalaire unitaire, on peut affirmer que la famille (X,Y) est une base orthonormée du plan Vect(X,Y). En orientant ce plan par cette base, l’endomorphisme induit apparaît comme étant une rotation d’angle θ.

 
Exercice 49  5399   Correction  

Soient A,BOn().

Montrer que A et B sont semblables si, et seulement si, χA=χB.

Solution

() Deux matrices semblables ont assurément le même polynôme caractéristique. La réciproque est fausse en général mais nous allons ici l’établir du fait que les matrices A et B sont orthogonales.

() Supposons χA=χB. Puisque la matrice A est orthogonale, le théorème de réduction des isométries assure que la matrice A est orthogonalement semblable à une matrice réduite diagonale par blocs avec des blocs diagonaux de la forme

(1),(-1),ou(cos(θ)-sin(θ)sin(θ)cos(θ)) avec θ]0;π[.

Le polynôme caractéristique de A est alors un produit de facteurs

X-1,X+1,ouX2-2cos(θ)X+1.

L’égalité χA=χB assure alors que, à l’ordre près des blocs diagonaux, les matrices réduites auxquelles sont semblables A et B sont identiques. Puisque réorganiser les blocs diagonaux revient à remplacer une matrice par une matrice semblable, on peut affirmer que les matrices A et B sont semblables.

[<] Réduction des isométries vectorielles[>] Endomorphismes autoadjoints

 
Exercice 50  1613  Correction  

Soient (a,b)2 et

A=(abbbabbba).
  • (a)

    Pour quels a,b, a-t-on AO(3)?

  • (b)

    Vérifier qu’alors A2=I3 et préciser la transformation réalisée par l’endomorphisme f de 3 canoniquement associé à la matrice A.

Solution

  • (a)

    Par orthogonalité et unitarité des colonnes

    AO(3)a2+2b2=1 et 2ab+b2=0.

    Ainsi,

    AO(3)(a,b){(1,0),(-1,0),(1/3,-2/3),(-1/3,2/3)}.
  • (b)

    Puisque la matrice A est symétrique, il vient

    A2=AA=A-1A=I3

    L’endomorphisme f est donc une symétrie. Plus précisément,

    Cas: a=1 et b=0. f=Id.

    Cas: a=-1 et b=0. f=-Id.

    Cas: a=1/3 et b=-2/3. f est la réflexion par rapport au plan d’équation x+y+z=0.

    Cas: a=-1/3 et b=2/3. f est l’opposée à la transformation précédente, c’est la symétrie par rapport à la droite dirigée par w=i+j+k (vecteur normal au plan précédent).

 
Exercice 51  3803    CCINP (PSI)Correction  

Montrer que la matrice

M=13(1-2-2-21-2-2-21)

est orthogonale.
Calculer det(M). Qu’en déduire d’un point de vue géométrique?
Donner les caractéristiques géométriques de M.

Solution

Les colonnes de M sont unitaires et deux à deux orthogonales, c’est donc une matrice orthogonale.
En développant selon une rangée det(M)=-1.
Puisque la matrice M est de surcroît symétrique, c’est une matrice de réflexion par rapport à un plan. Ce plan est celui de vecteur normal (111).

 
Exercice 52  1611   Correction  

Soit E un espace vectoriel euclidien orienté muni d’une base orthonormée directe =(i,j,k).
Soit f(E) dont la matrice dans la base est

12(1-2120-2121).
  • (a)

    Former une base orthonormée directe =(u,v,w) telle que v,wP:x+z=0.

  • (b)

    Former la matrice de f dans et reconnaître f.

Solution

  • (a)

    Les vecteurs suivants conviennent

    u=12(i+k),v=j et w=12(-i+k).
  • (b)
    Mat(f)=(10000-1010)

    donc f est le quart de tour direct autour de la droite dirigée et orientée par u.

 
Exercice 53  2923    MINES (MP)

Soient E un espace euclidien orienté de dimension 3, r une rotation de E et s une symétrie orthogonale de E. Caractériser l’application srs.

 
Exercice 54  1615   

Soit f une rotation d’un espace euclidien orienté E de dimension 3.

  • (a)

    On suppose qu’il existe x0 tel que f(x)=-x. Montrer que f est une symétrie orthogonale par rapport à une droite11 1 Une symétrie orthogonale par rapport à une droite se nomme un retournement. orthogonale à Vect(x).

  • (b)

    En déduire que toute rotation f peut s’écrire comme la composée de deux retournements.

 
Exercice 55  1616   Correction  

Dans un espace euclidien orienté de dimension 3, on considère une réflexion s et une rotation f d’axe D dirigé et orienté par un vecteur unitaire u et d’angle θ0[(2π)].

Montrer que f et s commutent si, et seulement si, D est orthogonale au plan de réflexion de s ou bien D est incluse dans ce plan et f est un retournement.

Solution

Supposons que f et s commutent.

L’égalité fs=sf donne f(s(u))=s(u). On en déduit que la vecteur s(u) est colinéaire à u car élément de D. Aussi, le vecteur s(u) est de même norme que u et donc s(u)=u ou s(u)=-u.

Cas: s(u)=-u. La réflexion s opère par rapport à plan P={u}.

Cas: s(u)=u. Le vecteur u appartient au plan de réflexion P. Aussi, si v est un vecteur de ce plan P qui est orthogonal à u alors s(f(v))=f(v) et donc f(v) est aussi un vecteur de ce plan P. Or ce ne peut être v et c’est donc -v. Par suite, -1 est valeur propre de f et donc f est un retournement.

Inversement, par considération des matrices de f et g dans une base orthonormée adaptée, on établit que f et g commutent.

 
Exercice 56  2925      MINES (MP)

Soient f et g deux rotations d’un espace euclidien orienté E de dimension 3.

À quelle(s) condition(s) a-t-on gf=fg?

[<] Isométries de l'espace de dimension 3[>] Théorème spectral vectoriel

 
Exercice 57  361  

Montrer que le noyau et l’image d’un endomorphisme autoadjoint u d’un espace euclidien E sont supplémentaires et orthogonaux.

 
Exercice 58  5129  

Montrer que les sous-espaces propres d’un endomorphisme autoadjoint u d’un espace euclidien E sont deux à deux orthogonaux.

 
Exercice 59  5137  

Soit E un espace euclidien. Montrer que, si un sous-espace vectoriel F de E est stable par un endomorphisme autoadjoint u, alors F est aussi stable par u.

 
Exercice 60  4266  

Déterminer les isométries d’un espace euclidien E qui sont aussi des endomorphismes autoadjoints.

 
Exercice 61  363  Correction  

Soit p une projection d’un espace vectoriel euclidien E. Montrer que la projection p est orthogonale si, et seulement si, l’endomorphisme p est autoadjoint.

Solution

Si p est une projection orthogonale alors

x,yE,(xp(y)) =(x-p(x)p(y))=0+(p(x)p(y))
=(p(x)p(y)-y)=0+(p(x)y)
=(p(x)y).

Ainsi, l’endomorphisme p est autoadjoint.

Inversement, si p est autoadjoint alors Im(p)=(Ker(p)) et donc p est une projection orthogonale.

 
Exercice 62  362  Correction  

Soient f et g deux endomorphismes autoadjoints d’un espace vectoriel euclidien E.

Montrer que fg est autoadjoint si, et seulement si, fg=gf.

Solution

Soit e une base orthonormée de E.

Notons A et B les matrices de f et g dans la base e.

Ces matrices sont symétriques et

(AB)=ABBA=AB.

Ainsi,

fg est autoadjointfg=gf.
 
Exercice 63  1751  

Soient E un espace euclidien de dimension n2 de produit scalaire ,, a un vecteur unitaire de E et k un réel.

  • (a)

    Montrer que l’on définit un endomorphisme autoadjoint f de E en posant

    f(x)=x+ka,x.apour tout xE.
  • (b)

    Déterminer les éléments propres de f.

 
Exercice 64  3591     CCINP (MP)Correction  

Soient a*, u un vecteur unitaire de 3 euclidien.

  • (a)

    Montrer que l’application fa définie par

    fa(x)=x+ax,uu

    est un endomorphisme de 3.

  • (b)

    Montrer qu’il existe un unique a0 vérifiant

    x3,fa(x)=x.

    Donner la nature de fa (on pourra s’intéresser à fa2).

  • (c)

    Montrer que fa est un endomorphisme autoadjoint et déterminer ses éléments propres.

Solution

  • (a)

    L’application est évidemment linéaire de 3 dans 3.

  • (b)

    Si fa conserve la norme alors, en particulier, fa(u)=u c’est-à-dire |1+a|u=u.

    La seule valeur a non nulle est alors a=-2.

    Inversement, f-2 se reconnaît comme la réflexion d’hyperplan Vect(u) et conserve donc la norme.

  • (c)

    On vérifie aisément par le calcul

    x,y3,fa(x),y=x,fa(y).

    On en déduit que fa est un endomorphisme autoadjoint.

    Pour xVect(u), on a fa(x)=(1+a)x et pour xVect(u), fa(x)=x.

    On en déduit que 1+a et 1 sont valeurs propres de u avec

    E1+a(fa)=Vect(u)etE1(fa)=Vect(u).

    Il n’y a pas d’autres valeurs propres (plus assez de place dans 3).

 
Exercice 65  5109   

On munit n[X] du produit scalaire , défini par

P,Q=-11P(t)Q(t)dt.

Montrer que l’endomorphisme φ de n[X] déterminé par

φ(P)=(X2-1)P′′+2XP+P

est autoadjoint.

 
Exercice 66  3430   Correction  

On pose E=n[X] muni du produit scalaire défini par

(PQ)=01P(t)Q(t)dt.
  • (a)

    Montrer que la relation

    u(P)(x)=01(x+t)nP(t)dt

    définit un endomorphisme u de l’espace E.

  • (b)

    Vérifier que l’endomorphisme u est autoadjoint.

  • (c)

    Calculer la trace de u.

Solution

  • (a)

    En développant

    u(P)(X)=k=0n(nk)(01tn-kP(t)dt)Xk.

    Ceci assure la bonne définition de l’application u:EE et permet aussi de vérifier sa linéarité.

  • (b)

    Pour P,QE,

    (u(P)Q)=01(01(x+t)nP(t)dt)Q(x)dx

    et par le théorème de Fubini

    (u(P)Q)=[0;1]2(x+t)nP(t)Q(x)dtdx=01(01(x+t)nQ(x)dx)P(t)dt

    ce qui se relit

    (u(P)Q)=(Pu(Q)).
  • (c)

    Les coefficients diagonaux de la matrice de u dans la base canonique sont les

    (nk)01tn-k×tkdt=1n+1(nk).

    La trace de u est donc donnée par

    tr(u)=k=0n1n+1(nk)=2nn+1.
 
Exercice 67  3486   Correction  
  • (a)

    Vérifier que l’on définit un produit scalaire sur 2 par:

    x,y=x1y1+5x2y2-2(x1y2+x2y1).
  • (b)

    Pour quelle(s) valeur(s) de a l’endomorphisme u canoniquement représenté par

    M=(2a00)

    est-il autoadjoint?

Solution

  • (a)

    L’application , est évidemment une forme bilinéaire symétrique.

    Puisque

    x,x=x12+5x22-4x1x2=(x1-2x2)2+x22

    cette forme bilinéaire symétrique est aussi définie positive et c’est donc un produit scalaire.

  • (b)

    De façon immédiate

    Im(u)=Vect(1,0) et Ker(u)=Vect(-a,2).

    Si l’endomorphisme est autoadjoint alors Im(u)=Ker(u) et donc

    (1,0),(-a,2)=-a-4=0

    et donc a=-4.

    Inversement, si a=-4 alors les vecteurs (1,0) et (-a,2) sont orthogonaux et l’on peut diagonaliser u dans une base orthonormée.

 
Exercice 68  4275    

(Pseudo inverse)

Soit a une application linéaire d’un espace euclidien E vers un espace euclidien E.

Montrer qu’il existe une unique application linéaire b de E vers E vérifiant:

  • (i)

    ab et ba sont des endomorphismes autoadjoints;

  • (ii)

    aba=a et bab=b.

L’application linéaire b est appelée pseudo-inverse11 1 Lorsque l’on veut résoudre l’équation linéaire a(x)=y, ni l’existence, ni l’unicité d’une solution ne sont assurées. Introduire le pseudo-inverse b permet de déterminer le vecteur x0=b(y) qui est le vecteur de norme minimale tel que a(x0) soit le plus proche possible de y. de a.

[<] Endomorphismes autoadjoints[>] Orthodiagonalisation de matrices symétriques

 
Exercice 69  364  Correction  

Soit f un endomorphisme autoadjoint de E vérifiant

xE,(f(x)x)=0.

Déterminer f.

Solution

Si λ est valeur propre de f et si x0E est vecteur propre associé alors (f(x)x)=0 donne λ=0. Sachant que f est diagonalisable car autoadjoint et que Sp(f){0}, on peut conclure f est l’endomorphisme identiquement nul.

 
Exercice 70  366   

Soit u un endomorphisme autoadjoint d’un espace euclidien E de dimension n1 et de produit scalaire noté ,. On pose

λmin=minλSp(u)λetλmax=maxλSp(u)λ.

Montrer que pour tout vecteur x de E,

λminx2u(x),xλmaxx2.
 
Exercice 71  4267   

Soit u un endomorphisme autoadjoint d’un espace euclidien E non réduit au vecteur nul. Montrer11 1 Précisément, la borne supérieure porte sur les vecteurs de E de norme 1.

supx=1u(x)=maxλSp(u)|λ|.
 
Exercice 72  368   Correction  

Soient E un espace vectoriel euclidien de dimension n et S sa sphère unité

S={xE|x=1}.

Pour p{1,,n}, on note 𝒱p l’ensemble des sous-espaces vectoriels de E de dimension p.

Soit f un endomorphisme autoadjoint de E de valeurs propres λ1λn comptées avec multiplicité. Établir

λp=minV𝒱pmaxxSV(f(x)x).

Solution

Soit (e1,,en) une base orthonormée de E formée de vecteurs vérifiant

f(ei)=λiei.

Soit V𝒱p. Établissons

maxxSV(f(x)x)λp.

On a

(f(x)x)=i=1nλixi2.

Considérons W=Vect(ep,,en). On a dimV=p et dimW=n-p+1 donc VW n’est pas réduit au vecteur nul.

Pour xVWS, on a

(f(x)x)=i=pnλixi2λpi=pnxi2=λp

et donc

maxxSV(f(x)x)λp.

Par suite,

minV𝒱pmaxxSV(f(x)x)λp.

Pour V=Vect(e1,,ep)𝒱p, on a

xVS,(f(x)x)=i=1pλixi2λpi=1pxi2=λp

donc

maxxSV(f(x)x)λp

puis

minV𝒱pmaxxSV(f(x)x)λp

et finalement l’égalité.

 
Exercice 73  3941   Correction  

Soit u un endomorphisme autoadjoint d’un espace euclidien E de dimension n non nulle.

On pose

Hu={xE|(u(x)x)=1}.

Énoncer une condition nécessaire et suffisante portant sur le spectre de u pour qu’il existe un vecteur unitaire élément de Hu.

Solution

Si λmin=minSp(u) et λmax=maxSp(u), en introduisant une base orthonormée diagonalisant u, on montre

xE,λminx2(u(x)x)λmaxx2.

Pour qu’il existe un vecteur unitaire appartenant à Hu, il est nécessaire que 1[λmin;λmax].

Inversement, supposons que 1 soit élément de [λmin;λmax].

Si λmin=λmax, il est immédiat de conclure.

Supposons désormais λmin<λmax. On introduit emin un vecteur propre unitaire associé à λmin et emax un vecteur propre unitaire associé à λmax. Considérons enfin

eθ=cos(θ).emin+sin(θ).emax.

Puisque les vecteurs emin et emax sont unitaires et orthogonaux, on vérifie eθ=1. Considérons ensuite la fonction f:[0;π/2] déterminée par f(θ)=(u(eθ)eθ). La fonction f est continue, f(0)=λmin et f(π/2)=λmax. Par le théorème des valeurs intermédiaires, il existe θ[0;π/2] vérifiant eθHu.

 
Exercice 74  4269    

(Théorème de Courant-Fischer)

Soit u un endomorphisme autoadjoint d’un espace euclidien E de dimension n1 dont le produit scalaire est noté ,.

On note λ1λ2λn les valeurs propres de u comptées avec multiplicité, S la sphère unité de E et, pour tout p1;n, p l’ensemble de tous les sous-espaces vectoriels de E dimension p.

Soit p1;n. Établir

λp=supFp(infxFSu(x),x)=infFn+1-p(supxFSu(x),x).
 
Exercice 75  2732    

Soient p et q des projections orthogonales d’un espace euclidien E de dimension n1.

  • (a)

    Montrer que pqp est diagonalisable.

  • (b)

    Déterminer (Im(p)+Ker(q)).

  • (c)

    En déduire que pq est diagonalisable.

  • (d)

    Établir que les valeurs propres de pq sont comprises entre 0 et 1.

[<] Théorème spectral vectoriel[>] Théorème spectral matriciel

 
Exercice 76  2757    MINES (MP)Correction  

Soit J la matrice de n() dont tous les coefficient sont égaux à 1. Trouver POn() et Dn() diagonale telles que PJP=D.

Solution

Sp(J)={0,n}, E0(J):x1++xn=0 et En(J):x1==xn.
Les matrices

D=diag(n,0,,0)

et

P=(1/n1/21/61/n2-n-1/21/6-2/61/n2-n1/n(0)-(n-1)/n2-n)

conviennent.
Les colonnes d’indices 2 à n de la matrice P sont formées de coefficients de a,a,b,0,,0 de somme nulle et de somme de carrés égale à 1.

 
Exercice 77  4270  

On considère la matrice

A=(2-12-12222-1).

Déterminer PO3() et D3() diagonale telle que A=PDP.

 
Exercice 78  3398    CCINP (MP)Correction  

Justifier que

A=(1-2-2-21-2-2-21)

est diagonalisable et trouver PGL3() telle que PAP soit diagonale.

Solution

La matrice A est symétrique réelle donc diagonalisable.

Après calculs,

χA=-(X+3)(X-3)2.

Le sous-espace propre associé à la valeur propre 3 est le plan d’équation

x+y+z=0.

Les sous-espaces propres d’une matrice symétrique réelle étant deux à deux orthogonaux, on peut affirmer que le sous-espace propre associé à la valeur propre -3 est la droite x=y=z. On en déduit une base orthonormée de diagonalisation puis une matrice P convenable

P=(1/31/21/61/3-1/21/61/30-2/6).
 
Exercice 79  2413    CCINP (MP)Correction  

On considère la matrice

A=(-2-21-21-21-2-2).
  • (a)

    Justifiez que la matrice A est diagonalisable.

  • (b)

    Déterminer P et D dans 3() telles que P=P-1, D est diagonale et PAP=D.

Solution

  • (a)

    La matrice A est symétrique réelle donc diagonalisable.

  • (b)

    Après calculs,

    χA=(X-3)(X+3)2.

    Le sous-espace propre associé à la valeur propre -3 est le plan d’équation

    x-2y+z=0.

    Les sous-espaces propres d’une matrice symétrique réelle étant deux à deux orthogonaux, on peut affirmer que le sous-espace propre associé à la valeur propre 3 est la droite

    Vect(1,-2,1).

    On en déduit une base orthonormée de diagonalisation puis une matrice orthogonale P convenable

    P=(1/61/21/3-2/601/31/6-1/21/3)

    pour

    D=(3000-3000-3).

[<] Orthodiagonalisation de matrices symétriques[>] Équations matricielles avec transposition

 
Exercice 80  2614    ENSTIM (MP)Correction  

Soit An() symétrique.
On suppose An=On. Déterminer A.

Solution

A est diagonalisable car symétrique réelle et ses valeurs propres sont nulles car racines de Xn. On en déduit que A est semblable à la matrice nulle et donc égale à la matrice nulle.

 
Exercice 81  2750    MINES (MP)Correction  

Si M𝒮n() vérifie Mp=In avec p*, que vaut M2?

Solution

M est diagonalisable et ses valeurs propres sont réelles et racines de Xp-1, elles ne peuvent donc qu’être 1 ou -1. Par suite, M2=In.

 
Exercice 82  5308    ENSTIM (MP)Correction  
  • (a)

    Énoncer le théorème spectral.

  • (b)

    Soit A une matrice symétrique réelle. Prouver que ses sous-espaces propres sont orthogonaux deux à deux.

  • (c)

    Soit A une matrice carrée réelle telle que A+A est nilpotente. Prouver que A est antisymétrique.

Solution

  • (a)

    Dans un espace euclidien, tout endomorphisme symétrique est diagonalisable dans une base orthonormale.

  • (b)

    Soient λ,μ deux valeurs propres distinctes de A et X,Y des colonnes éléments des sous-espaces propres Eλ(A) et Eμ(A). On a

    XAY=X(AY)=μXY

    et

    XAY=(AX)Y=(AX)Y=λXY.

    On en déduit XY=0 car λμ.

  • (c)

    La matrice M=A+A est symétrique réelle donc diagonalisable. La matrice M est aussi nilpotente et admet 0 pour seule valeur propre. On en déduit que la matrice M est semblable à la matrice nulle et A est donc antisymétrique.

 
Exercice 83  3161  

Soit A=(ai,j)𝒮n() de valeurs propres λ1,,λn. Établir

i=1nj=1nai,j2=i=1nλi2.
 
Exercice 84  5794  Correction  

Soit A𝒮n(). Établir qu’il existe une famille de réels (λ1,,λn) et une famille orthonormée (X1,,Xn) d’éléments de n,1() telles que

A=λ1X1X1++λnXnXn.

Solution

Par le théorème spectral, la matrice A est orthogonalement diagonalisable. Il existe donc POn() et DDn() tel que

A=PDP.

Notons (λ1,,λn) la famille des coefficients diagonaux de D et (X1,,Xn) la famille orthonormée des colonnes de P. En introduisant les matrices élémentaires de n(), on écrit

D=λ1E1,1++λnEn,n

puis

A=PDP=i=1nλiPEi,iP

avec

PEi,iP=XiXi.

Cela produit l’écriture voulue.

 
Exercice 85  3002    NAVALE (MP)Correction  

Soit AGLn().

  • (a)

    Justifier que la matrice AA est diagonalisable.

On munit n du produit scalaire canonique.

  • (b)

    Justifier qu’il existe une base orthonormée e=(e1,,en) de n telle que la famille (Ae1,,Aen) soit orthogonale.

  • (c)

    En déduire qu’il existe deux matrices U,V orthogonales telles que A=UDV avec D une matrice diagonale à coefficients diagonaux positifs.

Solution

  • (a)

    La matrice AA est symétrique réelle donc orthogonalement diagonalisable.

  • (b)

    Il existe alors une base orthonormale (e1,,en) de n diagonalisant l’endomorphisme canoniquement associé.

    Pour i,j{1,,n} distincts,

    (AeiAej)=(Aei)Aej=eiAAej=(eiAAej).

    Puisque le vecteur AAej est colinéaire à ej, le produit scalaire précédent est nul.

    La famille (Ae1,,Aen) est constituée de vecteurs deux à deux orthogonaux. De plus, celle-ci est constituée de vecteurs non nuls car la matrice A est inversible. La famille (Ae1,,Aen) est donc libre. De plus, elle est formée de n=dimn vecteurs de n, c’est une base de n.

  • (c)

    Notons M la matrice de la famille (Ae1,,Aen) dans la base orthonormale e. Par formule de changement de base, la matrice A s’écrit A=PMP-1 avec P la matrice de passage de la base canonique à la base e. Cette matrice est orthogonale car il s’agit de la matrice de passage entre deux bases orthonormales. Considérons ensuite la matrice diagonale D de coefficients diagonaux les λi=Aei pour i=1,,n. Puisque la matrice A est inversible, les réels λi sont non nuls et la matrice D est inversible. Par construction, les colonnes de la matrice Q=MD-1 sont unitaires mais aussi deux à deux orthogonales. La matrice Q est donc orthogonale et l’on peut écrire

    A=PQDP-1=UDV

    avec U=PQ et V=P-1 matrices orthogonales par calcul dans le groupe orthogonal.

 
Exercice 86  2751     MINES (MP)Correction  

Montrer que le rang de An() est égal au nombre de valeurs propres non nulles (comptées avec leur ordre de multiplicité) de AA.

Solution

Par comparaison de noyau, il est facile d’obtenir: rg(A)=rg(AA).
La matrice AA étant symétrique réelle, elle est diagonalisable et donc son rang est égal au nombre de ses valeurs propres non nulles comptées avec multiplicité.

 
Exercice 87  370   Correction  

Soit A une matrice réelle carrée d’ordre n.

  • (a)

    Montrer que

    χAA=χAA.
  • (b)

    Montrer que les matrices AA et AA sont semblables.

Solution

  • (a)

    Pour A inversible,

    det(A).χAA(λ)=det(AAA-λA)=χAA(λ).det(A)

    donc χAA=χAA puisque det(A)0.

    Les applications AχAA et AχAA étant continues et coïncidant sur la partie dense GLn(), on peut affirmer qu’elles sont égales sur n().

  • (b)

    AA est une matrice symétrique réelle donc diagonalisable. Ses valeurs propres sont les racines de χAA et la dimension des espaces propres correspondent à la multiplicité des racines respectives de χAA. Puisque l’on a la même affirmation pour AA, on peut affirmer que AA et AA sont semblables car toutes deux semblables à une même matrice diagonale.

 
Exercice 88  371   

Soit An(). On note α et β les plus petite et plus grande valeurs propres de la matrice S déterminée par

S=12(A+A).
  • (a)

    Soit Xn,1(). Comparer XAX et XSX.

  • (b)

    Montrer que pour toute colonne Xn,1(),

    αXXXAXβXX.
  • (c)

    En déduire que les valeurs propres de A sont comprises entre α et β.

 
Exercice 89  3491   Correction  

Soit A=(ai,j)n() une matrice symétrique.

  • (a)

    Justifier que le spectre de A est une partie finie non vide de .
    On pose

    λmin=minSp(A)etλmax=maxSp(A).
  • (b)

    Montrer

    1in,λminai,iλmax.

Solution

  • (a)

    La matrice est symétrique réelle donc orthogonalement diagonalisable et par conséquent possède des valeurs propres toutes réelles. Bien entendu ces valeurs propres sont en nombre fini.

  • (b)

    Notons λ1,,λn les valeurs propres comptées avec multiplicité de la matrice A. Puisque la matrice A est orthogonalement diagonalisable, il existe une matrice POn() telle que

    A=PDP avec D=diag(λ1,,λn).

    Pour tout colonne X=(x1xn), en posant Y=PX=(y1yn), on a

    XAX=YDY=i=1nλiyi2.

    Or

    λmini=1nyi2i=1nλiyi2λmaxi=1nyi2

    avec

    i=1nyi2=YY=XPPX=XX=i=1nxi2.

    On en déduit

    λmini=1nxi2XAXλmaxi=1nxi2.

    En prenant la colonne élémentaire X=Ei, on obtient

    λminai,iλmax.
 
Exercice 90  4273   

Soient A et B deux matrices de n(). On note α et β les plus grandes valeurs propres des matrices AA et BB.

Montrer que les valeurs propres λ de AB vérifient λ2αβ.

 
Exercice 91  4108     CENTRALE (PSI)Correction  

Soient n3, E=n,1(), A,B deux colonnes non colinéaires dans E et M=AB+BA.

  • (a)

    Justifier que M est diagonalisable.

  • (b)

    Déterminer rg(M) en fonction de A et B.

  • (c)

    Déterminer le spectre de M et décrire les sous-espaces propres associés.

Solution

  • (a)

    La matrice M est symétrique réelle donc diagonalisable.

  • (b)

    Pour XE, on a MX=ABX+BAX=B,XA+A,XB. Les colonnes A et B n’étant pas colinéaires

    MX=0A,X=B,X=0.

    On en déduit

    Ker(M)=(Vect(A,B)).

    Par la formule du rang, on obtient rg(M)=2.

  • (c)

    On complète la base (A,B) de Vect(A,B) par une base de Ker(M) et l’on obtient que la matrice M est semblable à la matrice

    (A,BB2O1,n-2A2A,BO1,n-2On-2,1On-2,1On-2).

    L’étude des valeurs propres de cette matrice, donne

    Sp(M)={0,A,B-AB,A,B+AB}.

    Pour la valeur propre λ=A,B-AB, le sous-espace propre associé est

    Vect(BA-AB).

    Pour la valeur propre λ=A,B+AB, le sous-espace propre associé est

    Vect(BA+AB)

    et enfin, pour λ=0,

    (Vect(A,B)).
 
Exercice 92  3488   Correction  

Soit An() vérifiant

Sp(AA-AA)+.

Montrer que les matrices A et A commutent.

Solution

La matrice AA-AA est symétrique réelle et donc diagonalisable. Sa trace est alors égale à la somme de ses valeurs propres. Or

tr(AA-AA)=tr(AA)-tr(AA)=0

car tr(AB)=tr(BA). Puisque toutes les valeurs propres sont positives, on en déduit qu’elles sont toutes nulles et donc AA-AA est la matrice nulle car diagonalisable de seule valeur propre 0.

 
Exercice 93  3489   Correction  

Soit A𝒮n() vérifiant A2=A. Établir

A1ntr(A).

Solution

Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz

A1=i,j=1n|ai,j|i,j=1n12i,j=1n|ai,j|2=nA2.

Or la matrice A est orthogonalement semblable à une matrice de diagonale D. On peut donc écrire A=PDP avec POn() et alors

A22=tr(AA)=tr(PDPPDP)=tr(PD2P)=tr(D2PP)=tr(D2).

Puisque A annule le polynôme X(X-1), les valeurs propres de A ne peuvent qu’être égales à 0 ou 1 et donc

tr(D2)=tr(D)=tr(A)

et l’on obtient la relation proposée.

 
Exercice 94  4997   

Soient A et B deux matrices de n().

  • (a)

    On suppose que XAY=XBY pour toutes colonnes X et Y de n,1(). Montrer que les matrices A et B sont égales.

  • (b)

    On suppose que XAX=XBX pour toute colonne X de n,1(). Les matrices A et B sont-elles nécessairement égales?

  • (c)

    On suppose de plus que les matrices A et B sont symétriques. Montrer que celles-ci sont alors égales.

 
Exercice 95  3088   Correction  

Soit

A=(a1b1(0)c1a2bn-1(0)cn-1an)n()

vérifiant bkck>0 pour tout 1kn-1.

  • (a)

    Montrer qu’il existe une matrice diagonale inversible D vérifiant

    D-1AD𝒮n().
  • (b)

    En déduire que A est diagonalisable.

Solution

  • (a)

    Posons D=diag(λ1,,λn).
    En notant ai,j le coefficient d’indice (i,j) de la matrice A, le coefficient d’indice (i,j) de D-1AD est

    λi-1λjai,j.

    La matrice D-1AD est alors symétrique si, et seulement si, ses coefficients d’indices (i,i+1) et (i+1,i) sont égaux c’est-à-dire

    λi-1λi+1bi=λi+1-1λici

    soit encore

    λi+12=λi2cibi.

    En choisissant λ1 non nul quelconque et en posant

    λ2=λ1c1/b1,,λn=λn-1cn-1/bn-1

    on forme une matrice D convenable.

  • (b)

    D-1AD est symétrique réelle donc diagonalisable et puisque A est semblable à une matrice diagonalisable, elle l’est aussi.

 
Exercice 96  3162   Correction  

Soient A,B𝒮n() et p. On suppose que A2p+1=B2p+1. Montrer que A=B.

Solution

Soit λ. On a de façon immédiate

Ker(A-λIn)Ker(A2p+1-λ2p+1In).

Or la matrice A est diagonalisable donc

n=λSp(A)dimKer(A-λIn).

Puisque les λ2p+1 sont deux à deux distincts quand les λ varient et puisque les sous-espaces propres de A2p+1 sont en somme directe, on peut affirmer que les inclusions précédentes sont en fait des égalités.
Ainsi,

λ,Ker(A-λIn)=Ker(A2p+1-λ2p+1In).

Puisque l’on a la même affirmation pour B, on obtient

λ,Ker(A-λIn)=Ker(B-λIn).

Sachant que les matrices A et B sont diagonalisables et ont les mêmes sous-espaces propres, on peut conclure A=B.

 
Exercice 97  3762     MINES (PC)Correction  

Soient An() symétrique. On pose

B=A3+A+In.

Montrer que A est un polynôme en B.

Solution

La matrice A est diagonalisable semblable à

D=diag(λ1,,λn).

Posons C=D3+D+In. En montrant que D est un polynôme en C c’est-à-dire D=P(C) on vérifie par similitude que A est un polynôme en B à savoir A=P(B).
On a

C=diag(μ1,,μn) avec μi=λi3+λi+1.

On vérifie aisément que la fonction xx3+x+1 est injective sur . Ainsi, les μi égaux correspondent aux λi égaux et inversement ce qui permet de considérer un polynôme interpolateur construit de sorte que

1in,P(μi)=λi.

On vérifie alors P(C)=D et l’on conclut.

 
Exercice 98  3758     Telecom Sud Paris (MP)Correction  

Soient An() symétrique à valeurs propres positives. On pose

B=A2+A+In.

Montrer que A est un polynôme en B.

Solution

La matrice A est diagonalisable semblable à

D=diag(λ1,,λn) avec λi0.

Posons C=D2+D+In. En montrant que D est un polynôme en C c’est-à-dire D=P(C) on vérifie par similitude que A est un polynôme en B à savoir A=P(B).
On a

C=diag(μ1,,μn) avec μi=λi2+λi+1.

On vérifie aisément que la fonction xx2+x+1 est injective sur +. Ainsi, les μi égaux correspondent aux λi égaux et inversement ce qui permet de considérer un polynôme interpolateur construit de sorte que

1in,P(μi)=λi.

On vérifie alors P(C)=D et l’on conclut.

 
Exercice 99  1331   Correction  

Soient A et B dans 𝒮2() telles que A2=A et B2=B.

  • (a)

    La matrice AB est-elle diagonalisable?

  • (b)

    Encadrer les valeurs propres de AB.

Solution

Notons que les matrices A et B sont des matrices de projections orthogonales car symétriques et idempotentes.
Les cas A=O2 et A=I2 sont immédiats. De même, pour les cas B=O2 et B=I2.
On suppose dans la suite ces cas exclus et l’on travaille donc sous l’hypothèse supplémentaires

rg(A)=rg(B)=1.
  • (a)

    Si Im(B)=Ker(A) alors AB=O2 est donc AB est diagonalisable.
    Si Im(B)=Ker(A) alors en passant à l’orthogonal Im(A)Ker(B).
    Les droites Im(A) et Ker(B) étant distinctes dans le plan, elles sont supplémentaires.
    Considérons une base (X1,X2) adaptée à la supplémentarité de Im(A) et Ker(B).
    ABX1=A(BX1)Im(A) donc on peut écrire ABX1=λX1 car Im(A)=Vect(X1).
    ABX2=0 car BX2=0.
    Ainsi la base (X1,X2) diagonalise la matrice AB.

  • (b)

    Il s’agit ici essentiellement d’encadrer la valeur λ introduite dans l’étude précédente quand Im(B)Ker(A).
    On a

    λX12=(λX1X1)=(ABX1X1).

    Puisque X1Im(A), on peut écrire X1=AU et alors

    (λX1X1)=(ABAUAU).

    Puisque A est symétrique

    (ABAUAU)=(BAUA2U).

    Puisque A2=A

    (BAUA2U)=(BAUAU).

    Enfin en procédant de façon semblable

    (BAUAU)=(B2AUAU)=(BAUBAU)=BX12.

    Au final

    λX12=BX12.

    Or B correspond à une projection orthogonale donc BX12X12 et l’on peut affirmer

    λ[0;1].
 
Exercice 100  2120   Correction  

Pour M𝒮n(), on pose

ρ(M)=max{|λ||λSp(M)}.
  • (a)

    Vérifier que, pour toute colonne Xn,1(),

    |XMX|ρXX.
  • (b)

    Montrer que l’application ρ définit une norme sur 𝒮n().

Solution

  • (a)

    Soit M𝒮n(). Notons λ1,,λn les valeurs propres de M comptées avec multiplicité. Il existe POn() telle que

    M=PDP avec D=diag(λ1,,λn).

    Pour Xn,1(), on a XMX=YDY avec Y=PX. On vérifie YY=XX car PP=In et, en introduisant les coefficients y1,,yn de la colonne Y

    XMX=i=1nλiyi2 avec i=1nyi2=YY.

    On en déduit

    |XMX|i=1n|λi|yi2ρ(M)i=1nyi2=XX.
  • (b)

    L’application ρ:𝒮n()+ est correctement définie.

    Soient λ et M,M𝒮n().

    Si ρ(M)=0 alors 0 est la seule valeur propre de M. Puisque M est diagonalisable, M est semblable à la matrice nulle et donc égale à la matrice nulle.

    Puisque Sp(λM)=λSp(M), on vérifie immédiatement ρ(λM)=|λ|ρ(M).

    Soit une colonne Xn,1() vecteur propre unitaire de M+M associé à la valeur λ pour laquelle |λ|=ρ(M+M). On a

    X(M+M)X=X(λX)=λXX

    mais aussi

    |X(M+M)X||XMX|+|XMX|(ρ(M)+ρ(M))XX.

    Sachant XX>0, on simplifie pour obtenir

    ρ(M+M)=|λ|ρ(M)+ρ(M).

    Finalement, ρ détermine une norme sur 𝒮n().

 
Exercice 101  2401      CENTRALE (MP)Correction  

Soient A et B dans n() telles que AA=BB.

Montrer qu’il existe une matrice QOn() telle que B=AQ.

Solution

La résolution est immédiate si A est inversible puisque la matrice Q=A-1B convient. En effet, c’est une matrice orthogonale car

QQ=B(A-1)A-1B=B(AA)-1B=B(BB)-1B=In.

Passons au cas général. Pour Mn(), on sait

Ker(M)=Ker(MM)

et donc, par la formule du rang,

rg(MM)=rg(M).

En appliquant ce résultat à M=A, il vient

rg(AA)=rg(A)=rg(A)=r.

Au surplus, Im(AA)Im(A) et donc

Im(A)=Im(AA)=Im(BB)=Im(B).

Considérons une base orthonormée de n adaptée à l’écriture

n=Im(A)(Im(A)).

Considérons aussi une base orthonormée de n adaptée à l’écriture

n=(Ker(A))Ker(A).

Par formule de changement de base orthonormée (au départ et à l’arrivée), on peut écrire

A=U(A000)V avec U,VOn() et AGLr().

De même, en introduisant une base orthonormée adaptée à l’écriture

n=(Ker(B))Ker(B)

on parvient à

B=U(B000)W avec WOn() et BGLr().

L’égalité AA=BB entraîne alors AA=BB. On peut donc introduire QOr() telle que B=AQ. On considère ensuite

Q=(Q00In-r)On()

et l’on observe

(B000)=(A000)Q.

On en déduit

U-1BW-1=U-1AV-1Q

puis

B=AV-1QW avec V-1QWOn().
 
Exercice 102  4157      CENTRALE (MP)Correction  

Soient n avec n2 et M𝒮n() à coefficients tous positifs.

On veut montrer que M admet un vecteur propre à coordonnées toutes positives, associé à une valeur propre positive.

  • (a)

    Trouver les valeurs propres de

    (abbbabbba).
  • (b)

    Montrer que si S𝒮n() a des valeurs propres toutes positives, ses coefficients ne sont pas forcément tous positifs.

  • (c)

    Montrer que

    α=sup{X,MX|Xn,1(),X=1}

    existe et est valeur propre de M.

  • (d)

    En considérant la valeur absolue d’un vecteur X à définir, établir la propriété voulue.

  • (e)

    Cette propriété reste-t-elle vraie si la matrice M n’est pas symétrique ?

Solution

  • (a)

    C’est un calcul classique

    χA(λ)=(λ-a-(n-1)b)(λ-a+b)n-1.

    Les valeurs propres de A sont a+(n-1)b et a-b.

  • (b)

    Pour a=n et b=-1, la matrice précédente produit un contre-exemple.

  • (c)

    La matrice M est symétrique réelle donc diagonalisable dans une base orthonormée. En décomposant, une colonne unitaire X dans cette base et en notant x1,,xn ses coordonnées, on a

    X,MX=i=1nλixi2eti=1nxi2=1

    avec λ1,,λn les valeurs propres de M.

    On en déduit que α est la plus grande valeur propre de M.

  • (d)

    Soient X un vecteur propre unitaire associé à la plus grande valeur propre de M et Y la colonne (unitaire) formée par les valeurs absolues des coefficients de X. On a

    α=X,MX|X,MX|Y,MYα

    et donc Y,MY=α. En décomposant le vecteur Y sur la base orthonormée de vecteurs propres précédente, on obtient que Y est combinaison linéaire des vecteurs propres associés à la plus grande valeur propre de M (il peut y en avoir plusieurs). Le vecteur Y est donc vecteur propre de M à coefficients positifs.

  • (e)

    Oui, c’est le théorème de Perron-Frobenius. Cependant cela n’a rien d’immédiat…

 
Exercice 103  3738      CENTRALE (MP)Correction  
  • (a)

    A=(abbc)2() et B=(2112)
    À quelles conditions nécessaires et suffisantes sur a,b,c existe-t-il PO2() telle que A=PBP?
    À quelles conditions nécessaires et suffisantes sur a existe-t-il b,c et PO2() tels que A=PBP?
    À quelles conditions nécessaires et suffisantes sur c existe-t-il a,b et PO2() tels que A=PBP?

  • (b)

    A=(abcd)2() et B=(2112)
    À quelles conditions nécessaires et suffisantes sur a,b,c,d existe-t-il PGL2() telle que A=PBP-1?
    À quelles conditions nécessaires et suffisantes sur a existe-t-il b,c,d et PGL2() tels que A=PBP-1?
    À quelles conditions nécessaires et suffisantes sur d existe-t-il a,b,c et PGL2() tels que A=PBP-1?

  • (c)

    Si A,Bn(), justifier l’existence de

    maxP,QOn()det(PAP+QBQ).
  • (d)

    Calculer ce maximum si B=(2112) et A=(1-2-2-1).

  • (e)

    Si A,Bn(),

    supP,QGLn()det(PAP-1+QBQ-1)

    est-il fini en général? (Si oui, le montrer, si non, donner un contre-exemple).

  • (f)

    De manière générale, si A1,,Ak𝒮2+() déterminer

    maxP1,,PkO2()det(P1A1P1++PkAkPk)

    [Énoncé fourni par le concours CENTRALE-SUPELEC (CC)-BY-NC-SA]

Solution

  • (a)

    Si A et B sont orthogonalement semblables, ces deux matrices sont semblables et ont donc même trace et même déterminant. On en tire les conditions nécessaires a+c=4 et ac-b2=3
    Inversement, si a+c=4 et ac-b2=3 alors A et B ont le même polynôme caractéristique X2-4X+3 de racines 1 et 3. Les matrices A et B étant symétriques réelles, elles sont toutes les deux orthogonalement semblables à D=diag(1,3) et donc A et B sont orthogonalement semblables.
    Pour a fixé, on trouvera b et c convenables si, et seulement si, on peut trouver b tel que b2=ac-3=a(4-a)-3 d’où la condition nécessaire et suffisante 1a3.
    Par symétrie, pour c fixé, on obtient la condition 1c3.

  • (b)

    Le raisonnement est analogue au précédent en parlant seulement de matrices semblables et l’on obtient la condition double a+d=4 et ad-bc=3.
    Pour a fixé, il existe toujours b,c,d tels que A et B soient semblables: il suffit de prendre d=4-a et b et c de sorte que bc=-a2+4a-3.
    Pour d fixé: idem.

  • (c)

    La fonction (P,Q)det(PAP+QBQ) est continue, à valeurs réelles et définie sur le compact non vide On()×On(), elle y admet donc un maximum.

  • (d)

    Après réduction, la matrice symétrique réelle A est orthogonalement semblable à la matrice D=diag(5,-5) ce qui permet d’écrire A=UDU avec UO2(). On a alors

    det(PAP+QBQ)=det(D+VBV)

    avec V=UPQ parcourant O2(). La matrice VBV est de la forme

    (abbc) avec a+c=4,ac-b2=3 et 1a3

    et donc

    det(PAP+QBQ)=2(2-a)5-2

    est maximal pour a=1.

    Finalement,

    maxP,QOn()det(PAP+QBQ)=2(5-1).
  • (e)

    Non, prenons par exemple

    A=(0001) et B=(0001).

    La matrice

    C=(x1-xx1-x)

    est semblable à B et peut donc s’écrire C=QBQ-1 avec QGL2(). Pour P=I2GL2(), on obtient

    PAP-1+QBQ-1=(x1-xx2-x)

    de déterminant

    x(2-x)-x(1-x)=xx++.
  • (f)

    En remplaçant Ai par une matrice orthosemblable, on peut supposer Ai de la forme

    Ai=(αi00βi) avec αiβi

    et donc écrire

    Ai=tr(Ai)2I2+(δi00-δi) avec δi=αi-βi20.

    Une matrice orthogonale Pi peut s’écrire sous la forme

    Pi=(cos(θi)-sin(θi)sin(θi)cos(θi)) ou Pi=(cos(θi)sin(θi)sin(θi)-cos(θi))

    et alors dans les deux cas

    PiAiPi=tr(Ai)2I2+(δicos(2θi)δisin(2θi)δisin(2θi)-δicos(2θi)).

    En posant

    m=12(tr(A1)++tr(Ak))

    on peut écrire

    det(P1A1P1++PkAkPk)=det(mI2+i=1k(δicos(2θi)δisin(2θi)δisin(2θi)-δicos(2θi)))

    et après calcul

    det(P1A1P1++PkAkPk)=m2-((i=1kδicos(2θi))2+(i=1kδisin(2θi))2).

    Pour maximiser le déterminant, il suffit de savoir minimiser la fonction donnée par

    f(α1,,αk)=(i=1kδicos(αi))2+(i=1kδisin(αi))2.

    On peut interpréter f dans le plan complexe

    f(α1,,αk)=|δ1eiα1++δkeiαi|2.

    Quitte à réordonner les matrices Ai, on peut supposer

    δ1δ2δk.

    Cas: δ1δ2++δk. On peut montrer que la fonction f s’annule: c’est assez facile si k=2 car alors δ1=δ2, c’est aussi vrai si k3 en établissant que le système suivant possède une solution

    {δ2sin(α)=δ3sin(β)δ2cos(α)+δ3cos(β)=δ1-(δ4++δk)

    que l’on obtient avec

    α=arcsin(δ3sin(β)δ2) et β[0;π/2] bien choisi.

    Dans ce cas le maximum de det(P1A1P1++PkAkPk) vaut m2.
    Cas: δ1>δ2++δk. La fonction f ne peut s’annuler car

    |δ1eiα1++δkeiαi|=0δ1=-(δ2ei(α2-α1)++δkei(αk-α1))

    et, en passant au module, on obtient alors δ1δ2++δk.
    La fonction est de classe 𝒞1 et admet donc un minimum sur le compact [0;2π]k qui est un point critique. Si (β1,,βk) est un point critique alors

    1ik,fαi(β1,,βk)=0

    ce qui donne

    1ik,Csin(βi)=Scos(βi) avec C=j=1kδjcos(βj) et S=j=1kδjsin(βj).

    Ici (C,S)(0,0) car on est dans le cas où la fonction f ne s’annule pas. On obtient alors

    |cos(βi)cos(βj)sin(βi)sin(βj)|=0.

    Les points du cercles trigonométriques repérés par les angles βi et βj sont alors confondus ou diamétralement opposés. Cela permet d’écrire pour chaque indice i

    cos(βi)=εicos(α) et sin(αi)=εisin(α)

    avec εi=±1 et α un angle fixé. On a alors

    f(β1,,βn)=(i=1kεiδi)2

    et donc

    minf=(minε1,,εn=±1|i=1kεiδi|)2=μ2

    et alors la borne supérieure cherchée vaut

    m2-μ2=(m-μ)(m+μ).

    Cette quantité peut aussi s’interpréter comme égale à

    λ(2m-λ)

    avec λ la quantité la plus proche de m que l’on parvient à obtenir en sommant k valeurs chacune choisies parmi les deux valeurs propres possibles de chaque matrice A1,,Ak.
    Cette résolution m’a pris des heures…elle me semble bien compliquée et n’exploite pas la positivité des matrices Ai! Néanmoins l’expression compliquée de la solution et, notamment la discussion, ne me semble pas pouvoir être évitée!

[<] Théorème spectral matriciel[>] Matrice de Gram

 
Exercice 104  2600  Correction  

On étudie l’équation MMM=In d’inconnue Mn().

  • (a)

    Montrer qu’une solution est une matrice symétrique.

  • (b)

    En déduire les solutions de l’équation étudiée.

Solution

  • (a)

    Soit M solution. On a M(MM)=In et aussi (MM)M=In.
    Ainsi l’inverse de la matrice MM est égale à M et à M. On en déduit M=M.

  • (b)

    Soit M solution. La matrice M est donc symétrique et vérifie M3=In.
    Puisque X3-1 est annulateur de M, 1 est sa seule valeur propre réelle.
    Puisque M est symétrique réelle, M est diagonalisable dans n().
    Au final M est semblable à In donc M=In.
    Réciproque immédiate.

 
Exercice 105  3751     MINES (MP)Correction  

Soit AGLn() telle que A=A2.

  • (a)

    Montrer que A3=In et que A est orthogonale.

  • (b)

    Soit f l’endomorphisme canoniquement associé à la matrice A.
    Montrer que le noyau de f2+f+Id est de dimension paire et en déduire la forme de la matrice de f dans une base bien choisie.

Solution

  • (a)

    A=A2 donne aussi A=(A2)=(A)2=A4. Or A est inversible donc A3=In.
    Enfin AA=A3=In et donc A est orthogonale.

  • (b)

    L’endomorphisme induit par f sur le noyau de f2+f+Id est représentable par une matrice Mp() vérifiant M2+M+Ip=Op. Cette matrice est diagonalisable dans p() avec les deux valeurs propres complexes j et j2=j¯. Celles-ci ont même multiplicité m et donc p=dimKer(f2+f+Id)=2m est un entier pair. De plus, M est alors semblable dans p() à une matrice diagonale avec des blocs diagonaux diag(j,j2). Or la matrice de rotation

    Ω=(cos(2π/3)-sin(2π/3)sin(2π/3)cos(2π/3))

    est aussi semblable à la matrice diag(j,j2) dans 2().
    En raisonnant par blocs, on obtient que la matrice M est semblable dans p() à une matrice diagonale par blocs de blocs diagonaux Ω. Or ces deux matrices sont réelles et il est «  bien connu   » que deux matrices réelles semblables sur p() le sont aussi sur p().
    Enfin, par le lemme de décomposition des noyaux

    n=Ker(f-Id)Ker(f2+f+Id)

    et dans une base adaptée à cette décomposition, on obtient que f peut être représenté par une matrice de la forme

    diag(1,,1,Ω,,Ω).
 
Exercice 106  2715     MINES (MP)Correction  

Trouver les M de n() telles que M=M2 et que M n’ait aucune valeur propre réelle.

Solution

Soit M solution. M4=(M2)=M donc X4-X est annulateur de M et puisque 0 et 1 ne sont pas valeurs propres de M, X3-1 puis X2+X+1 sont annulateurs de M.
Ainsi, on peut affirmer M3=MM=I (ainsi MOn()) et M2+M+I=0.
Pour X0, P=Vect(X,MX) est un plan (car il n’y a pas de valeurs propres réelles) stable par M (car M2=-M-I). La restriction de M à ce plan est un automorphisme orthogonal sans valeur propre, c’est donc une rotation et celle-ci est d’angle ±2π/3 car M3=In. De plus, ce plan est aussi stable par M2=M donc P est stable par M ce qui permet de reprendre le raisonnement à partir d’un XP{0}. Au final, M est orthogonalement semblable à une matrice diagonale par blocs et aux blocs diagonaux égaux à

(-1/23/2-3/2-1/2)ou(-1/2-3/23/2-1/2).

La réciproque est immédiate.

 
Exercice 107  3923     MINES (MP)Correction  

Soit An() vérifiant

A3=AA.

Montrer que la matrice A est diagonalisable sur .

Solution

On a

A7=A4×(AA)=A5A

puis

A7=A3(A)2=A(A)3=A(AA)=A2A=A4.

Ainsi, X7-X4=X4(X3-1) annule A.
Ce polynôme n’est pas à racines simples, mais en montrant

Ker(A4)=Ker(A)

on pourra affirmer que le polynôme X(X3-1) annule aussi A et, ce dernier étant scindé à racines simples sur , cela sera décisif pour conclure.
Evidemment Ker(A)Ker(A4). Inversement, soit XKer(A4). On a

AAAX=A4X=0

donc

AAX2=XAAAAX=0

et par conséquent AAX=0. Alors

AX2=XAAX=0

et donc AX=0. Ainsi, Ker(A4)Ker(A) puis l’égalité.

[<] Équations matricielles avec transposition[>] Adjoint

 
Exercice 108  10   Correction  

Soient a,b,c trois vecteurs de 3 et

M=(aaabacbabbbccacbcc).

Montrer que M diagonalisable, de valeurs propres positives et det(M)0.

Solution

La matrice M est symétrique réelle et donc diagonalisable.
Soit λ une valeur propre de M de colonne propre associé X=(xyz).
On a

XMX=λXX=λX2

et

XMX=x.a+y.b+z.c20.

Par conséquent, λ0 et det(M)0 car det(M) est le produit des valeurs propres comptées avec multiplicité.
En fait, si P est la matrice dont les colonnes sont les coordonnées des vecteurs a,b,c dans une base orthonormale, on observe que M=PP ce qui permet de retrouver les résultats précédents.

 
Exercice 109  5144   Correction  

Soit (x1,,xp) une famille de vecteurs d’un espace préhilbertien E. On introduit sa matrice de Gram

G=(xi,xj)1i,jpp().

Montrer rg(G)=rg(x1,,xp).

Solution

Introduisons l’espace F=Vect(x1,,xp) et e=(e1,,en) une base orthonormée de F. Considérons A=(ai,j) la matrice des coordonnées des vecteurs xj dans la base orthonormée e. On observe

xi,xj=k=1nak,iak,j=[AA]i,j.

Ainsi, G=AA puis

rg(G)=rg(AA)=rg(A)=rg(x1,,xp).

Notons que l’égalité rg(AA)=rg(A) se justifie en observant Ker(AA)=Ker(A).

 
Exercice 110  4274   

Soient E un espace vectoriel euclidien de dimension n1 de produit scalaire , et e=(e1,,en) une base orthonormale de E.

On appelle matrice de Gram11 1 On trouvera une autre application classique des matrices de Gram dans le sujet 1599. d’une famille (x1,,xn) de vecteurs de E, la matrice G(x1,,xn)n() de coefficient général xi,xj.

  • (a)

    On note A la matrice figurant la famille (x1,,xn) dans la base e. Exprimer G(x1,,xn) en fonction des matrices A et A.

  • (b)

    Soit Mn(). À quelle(s) condition(s) existe-t-il une famille (x1,,xn) de vecteurs de E telle que M=G(x1,,xn)?

  • (c)

    Application : On suppose n2. Pour quelles valeurs de c réelles existe-t-il une famille (x1,,xn) de vecteurs unitaires de E vérifiant xi,xj=c pour tous les indices i et j distincts?

 
Exercice 111  5463   Correction  

On appelle matrice de Gram d’une famille (a1,,an) de vecteurs d’un espace euclidien E, la matrice carrée

G(a1,,an)=(ai,aj)1i,jn.
  • (a)

    Montrer que G(a1,,an) est une matrice symétrique à valeurs propres positives.

  • (b)

    Montrer que la matrice G(a1,,an) est inversible si, et seulement si, la famille (a1,,an) est libre.

Solution

  • (a)

    La matrice G=G(a1,,an) est symétrique car ai,aj=aj,ai pour tout couple (i,j)1;n2.

    Soient λSp(G) et Xn,1(){0} tels que GX=λX. Avec des notations entendues, on observe

    XGX=i=1nj=1nxiai,ajxj=i=1nxi.ai,j=1nxj.aj=x2 avec x=i=1nxi.ai.

    Aussi, XGX=λXX avec XX+*. On en déduit λ+.

  • (b)

    () Supposons la famille (a1,,an) libre. Pour XKer(G), on a XGX=0 et les calculs qui précèdent donnent x=0 avec x=x1.a1++xn.an. Par liberté de la famille (a1,,an), il vient x1==xn=0 et donc X=0. On conclut que la matrice G est inversible.

    () Supposons G inversible. Puisque G est symétrique à valeurs propres strictement positives, on peut introduire une matrice H symétrique et à valeurs propres strictement positives telle que G=H2. Soit (λ1,,λn)n tel que λ1.a1++λn.an=0E. En considérant la colonne X=(λ1λn), on observe

    HX2=XHHX=XGX=λ1.a1++λn.an2=0.

    Ainsi, HX=0. Or la matrice H est inversible et donc X=0.

    On peut aussi résoudre ces questions en observant G=AA avec A matrice des coordonnées des vecteurs ai dans une base orthonormale.

 
Exercice 112  3743     CENTRALE (PC)Correction  

p,q sont deux entiers strictement positifs. A,B deux matrices de p,q() telles que AA=BB.

  • (a)

    Comparer Ker(A) et Ker(B).

  • (b)

    Soit f (respectivement g) l’application linéaire de q dans p de matrice A (respectivement B) dans les bases canoniques de q et p. On munit p de sa structure euclidienne canonique. Montrer que

    xq,f(x),f(y)=g(x),g(y).
  • (c)

    Soient (ε1,,εr) et (ε1,,εr) deux bases d’un espace euclidien F de dimension r vérifiant

    (i,j){1,,r}2,εi,εj=εi,εj.

    Montrer qu’il existe une application orthogonale s de F telle que

    i{1,,r},s(εi)=εi.
  • (d)

    Montrer qu’il existe UOp() tel que A=UB.

[Énoncé fourni par le concours CENTRALE-SUPELEC (CC)-BY-NC-SA]

Solution

  • (a)

    Soit XKer(A). On a BBX=AAX=0 donc XBBX=0. Or XBBX=BX2 et donc XKer(B). Ainsi, Ker(A)Ker(B) et même Ker(A)=Ker(B) par une démarche symétrique.

  • (b)

    En notant X,Y les colonnes des coordonnées de X et Y

    f(x),f(y)=(AX)AY=XAAY

    et

    g(x),g(y)=(BX)BY=XBBY

    d’où la conclusion.

  • (c)

    Considèrons l’application linéaire s(F) déterminée par

    i{1,,r},s(εi)=εi.

    Il s’agit de montrer que s est orthogonale, par exemple en observant que s conserve la norme.
    Soit xF. On peut écrire

    x=i=1rxiεi et s(x)=i=1rxiεi.

    On a alors

    s(x)2=i,j=1rxixjεi,εj=i,j=1rxixjεi,εj=x2.
  • (d)

    Soit H un sous-espace vectoriel supplémentaire de Ker(A)=Ker(B) dans q.
    Introduisons (x1,,xr) une base de H et posons (ε1,,εr) et (ε1,,εr) les familles données par

    εi=f(xi) et εi=g(xi).

    En vertu du b), on peut affirmer

    (i,j){1,,r}2,εi,εj=εi,εj.

    Introduisons (εr+1,,εp) une base orthonormée de l’orthogonal de l’image de f et (εr+1,,εp) une base orthonormée de l’orthogonal de l’image de g. On vérifie alors

    (i,j){1,,p}2,εi,εj=εi,εj.

    On peut alors introduire une application orthogonale s:pp vérifiant

    i{1,,r},s(εi)=εi.

    On a alors l’égalité d’application linéaire

    uf=g

    car celle-ci vaut sur les xi donc sur H et vaut aussi évidement sur Ker(f)=Ker(g).
    En introduisant U matrice de s-1 dans la base canonique de p, on obtient

    A=US avec UOp().
 
Exercice 113  4268    

Soit E un espace euclidien de dimension n1 de produit scalaire noté ,.

On appelle matrice de Gram d’une famille 𝒰=(u1,,up) de vecteurs de E, la matrice G𝒰p() de coefficient général ui,uj.

  • (a)

    Montrer que la famille 𝒰=(u1,,up) et la matrice G𝒰 ont le même rang.

  • (b)

    Soient 𝒰=(u1,,up) et 𝒱=(v1,,vp) deux familles de vecteurs de E telles que G𝒰=G𝒱. Montrer qu’il existe une isométrie f de E vérifiant f(ui)=vi pour tout indice i=1,,p.

 
Exercice 114  3919      CENTRALE (MP)Correction  

Soit (E,,) un espace euclidien de dimension n2.

  • (a)

    Soient e=(e1,,en) une base orthonormée de E, (x1,,xn) et (y1,,yn) dans En. On introduit

    A=Mate(x1,,xn)etB=Mate(y1,,yn).

    Déterminer les coefficients de la matrice AB.

  • (b)

    Soit (x1,,xn) une base de E. Montrer qu’il existe une unique famille (y1,,yn) de E telle que

    (i,j){1,,n}2,yi,xj=δi,j.

    Montrer que (y1,,yn) est une base de E et exprimer la matrice de passage de la base (x1,,xn) à la base (y1,,yn) à l’aide de la matrice

    M=(xi,xj)1i,jn.

    On considère dans la suite une famille (x1,,xn) de E vérifiant

    i{1,,n},xi=1et(i,j){1,,n}2,ijxi,xj<0

    et

    vE,i{1,,n},xi,v>0.
  • (c)

    Montrer que la famille (x1,,xn) est une base de E.

  • (d)

    On pose M=(xi,xj)1i,jnn() et S=In-M/n.
    Montrer que S est diagonalisable et que Sp(S)]0;1[.

  • (e)

    Montrer que les coefficients de M-1 sont positifs.

  • (f)

    Soit (y1,,yn) déduit de (x1,,xn) comme dans b). Montrer

    (i,j){1,,n}2,yi,yj0.

Solution

  • (a)

    On a ai,j=ei,xj, bi,j=ei,yj donc

    [AB]i,j=k=1nek,xiek,yj=xi,yj.
  • (b)

    La condition étudiée sera remplie si, et seulement si, AB=In. Il existe donc une unique famille y solution et celle-ci est déterminée par

    B=(A)-1.

    La matrice B étant inversible, la famille y est une base et

    P=Matx(y)=Mate,x(IdE)×Maty,e(IdE)=A-1B

    ce qui donne P=M-1 car M=AA.

  • (c)

    Supposons λ1x1++λnxn=0E. Notons I={i1;n|λi>0} et J=1;nI. On a

    iIλixi=-iJλixi

    donc

    iIλixi2=-iIλixi,iJλixi=-(i,j)I×Jλiλjxi,xj.

    Or, dans les termes sommés, λiλj0 et xi,xj0 donc

    iIλixi20.

    On en déduit

    iIλixi=0E.

    En faisant le produit scalaire avec un vecteur v comme dans l’énoncé, on obtient

    iIλixi,v=0

    avec λi>0 et xi,v>0 pour tout iI. On en déduit I=.
    Un raisonnement analogue fournit aussi

    {i1;n|λi<0}=

    et l’on conclut que la famille x est libre. C’est donc une base puisqu’elle est de longueur n=dimE.

  • (d)

    On a M=AA et la matrice S est diagonalisable car symétrique réelle. Pour étudier ses valeurs propres, commençons par étudier celles de M. Soit λ une valeur propre de M et X vecteur propre associé. On a MX=λX donc

    AX2=XAAX=λXX=λX2

    avec X2>0 et AX2>0 (car A est inversible) donc λ>0.
    Aussi

    AX2=i=1n(j=1nai,jαj)2

    avec α1,,αn les coefficients de X.

    Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz,

    AX2i=1n(j=1nai,j2×j=1nxj2)

    et l’on peut même affirmer qu’il n’y a pas égalité car X ne peut être colinéaires aux transposées de chaque ligne de A. On a alors

    AX2<i=1n(j=1nai,j2)X2=j=1n(i=1nai,j2)X2=nX2

    car les colonnes de la matrice A sont unitaires puisque xj2=1.
    On en déduit λ<n et finalement

    Sp(M)]0;n[.

    En conséquence,

    Sp(S)]0;1[.
  • (e)

    On écrit S=QDQ-1 avec D diagonale à coefficients diagonaux dans ]0;1[. On a

    M-1=1n(In-S)-1=1nQ(In-D)-1Q-1.

    Or

    (In-D)-1=In+D+D2+=n=0+Dn

    avec convergence de la série matricielle. On en déduit

    M-1=1nn=0+Sn.

    La matrice S est à coefficients positifs, ses puissances aussi et donc M-1 est à coefficients positifs.

  • (f)

    En reprenant les notations précédentes,

    M-1=A-1(A)-1=BB=(yi,yj)1i,jn.

[<] Matrice de Gram[>] Endomorphismes normaux

 
Exercice 115  5903  Correction  

On munit l’espace n() du produit scalaire canonique donné par

M,N=tr(MN).

Soient An() et φ(n()) donné par φ(M)=AM.

  • (a)

    Déterminer l’endomorphisme adjoint de φ.

  • (b)

    À quelle condition l’endomorphisme φ est-il autoadjoint? À quelle condition l’endomorphisme φ est-il une isométrie.

Solution

  • (a)

    Pour M,Nn(),

    φ(M),N=tr((AM)N)=tr(MAN)=M,AN.

    Considérons alors ψ(n()) donné par ψ(M)=AM.

    Par ce qui précède,

    M,Nn(),φ(M),N=M,ψ(N).

    L’endomorphisme adjoint de φ est donc ψ.

  • (b)

    Pour A,Bn(), on remarque11 1 Il suffit de considérer M=In.

    Mn(),AM=BMA=B.

    On en déduit que l’endomorphisme φ est autoadjoint si, et seulement si A est symétrique.

    Aussi, l’endomorphisme φ est une isométrie si, et seulement si, φ*φ=Id c’est-à-dire si, et seulement si, AA=In. L’endomorphisme φ est donc une isométrie si, et seulement si, A est orthogonale.

 
Exercice 116  349  Correction  

Soit f un endomorphisme d’un espace euclidien E.

Montrer que det(f*)=det(f).

Solution

Soit une base orthonormée de E. On sait

Mat(f*)=(Mat(f)).

Par égalité du déterminant d’une matrice et de sa transposée, on peut conclure.

 
Exercice 117  186    ENSTIM (MP)Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace vectoriel euclidien E. On note u* l’adjoint de u. Montrer

Ker(u*)=(Im(u))etIm(u*)=(Ker(u)).

Solution

Soit xKer(u*). Pour tout yIm(u), on peut écrire y=u(a) et l’on a

(xy)=(u*(x)a)=(0Ea)=0.

Ainsi, Ker(u*)(Im(u)).

Soit x(Im(u)). Pour tout aE,

(u*(x)a)=(xu(a))=0

et donc u*(x)=0. Ainsi, (Im(u))Ker(u*).

Par double inclusion, on a donc l’égalité Ker(u*)=(Im(u))

Puisque u**=u, on a aussi (Im(u*))=Ker(u) d’où Im(u*)=(Ker(u)).

 
Exercice 118  353   Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace euclidien E.

  • (a)

    Comparer les espaces Ker(u) et Ker(u*u).

  • (b)

    Comparer les espaces Im(u) et Im(uu*).

Solution

  • (a)

    D’une part, on sait Ker(u)Ker(u*u).

    D’autre part, si xKer(u*u) alors u*(u(x))=0E donc

    u(x)2=(u*(u(x))x)=0

    ce qui donne xKer(u).

    Ainsi, par double inclusion, Ker(u)=Ker(u*u).

  • (b)

    Par la formule du rang, il vient alors rg(u)=rg(u*u). Or Im(uu*)Im(u) et donc, par inclusion et égalité des dimensions,

    Im(uu*)=Im(u).
 
Exercice 119  3149   Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace euclidien E.

Exprimer Ker(u*u) et Im(u*u) en fonction de Ker(u).

Solution

On a immédiatement

Ker(u)Ker(u*u).

Inversement, si xKer(u*u) alors

u(x)2=(u(x)u(x))=(x(u*u)(x))=(x0)=0

et donc xKer(u).

Par double inclusion, on obtient

Ker(u)=Ker(u*u).

Soient xKer(u) et yIm(u*u). On peut écrire y=u*u(a) avec aE et alors

(xy)=(u(x)u(a))=(0u(a))=0.

On en déduit

Im(u*u)(Ker(u)).

Or

dim(Ker(u))+dim(Ker(u))=dimE

et

dimIm(u*u)+dimKer(u*u)=dimE

donc, par inclusion et égalité des dimensions,

Im(u*u)=(Ker(u)).
 
Exercice 120  352   Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace euclidien E. Montrer

rg(u*u)=rg(u)=rg(uu*).

Solution

D’une part, on sait Ker(u)Ker(u*u).

D’autre part, si xKer(u*u) alors u*(u(x))=0R donc

u(x)2=(u*(u(x))x)=0

ce qui donne xKer(u).

Ainsi, par double inclusion, Ker(u)=Ker(u*u). Par la formule du rang, il vient alors rg(u)=rg(u*u).

Enfin,

rg(u)=rg(u*)=rg(u**u*)=rg(uu*).
 
Exercice 121  2420     CCINP (MP)Correction  

Soient E un -espace vectoriel euclidien et u dans (E). On note u* l’endomorphisme adjoint de u.

  • (a)

    Montrer que Ker(u*)=(Im(u)) et Im(u*)=(Ker(u)).

  • (b)

    On suppose u2=0. Montrer

    Ker(u+u*)=Ker(u)Ker(u*).
  • (c)

    On suppose toujours u2=0. Établir

    u+u* est inversibleKer(u)=Im(u).

Solution

  • (a)

    Soit xKer(u*). Pour tout yIm(u), on peut écrire y=u(a) et l’on a

    (xy)=(u*(x)a)=(0Ea)=0.

    Ainsi, Ker(u*)(Im(u)).

    Soit x(Im(u)). Pour tout aE,

    (u*(x)a)=(xu(a))=0

    et donc u*(x)=0E car u*(x) est orthogonale à tout vecteur. Ainsi, (Im(u))Ker(u*).

    Par double inclusion, on a donc l’égalité Ker(u*)=(Im(u))

    Puisque u**=u, on a aussi (Im(u*))=Ker(u) d’où Im(u*)=(Ker(u)).

  • (b)

    On a immédiatement

    Ker(u)Ker(u*)Ker(u+u*).

    Inversement, soit xKer(u+u*). On a

    u(x)=-u*(x)Im(u)Im(u*).

    Or Im(u*)=(Ker(u)) et, puisque u2=0, Im(u)Ker(u). Par suite, Im(u*)(Im(u)) et donc

    u(x)=-u*(x)Im(u)(Im(u)).

    On en déduit u(x)=u*(x)=0E.

    Finalement,

    Ker(u+u*)Ker(u)Ker(u*)

    puis l’égalité.

  • (c)

    () Supposons u+u* inversible. On a

    {0E}=Ker(u+u*)=Ker(u)Ker(u*)=Ker(u)(Im(u)).

    Par suite,

    dimKer(u)+dim(Im(u))dimE

    puis

    dimKer(u)dimIm(u).

    Or Im(u)Ker(u) et donc dimIm(u)dimKer(u). Ainsi dimIm(u)=dimKer(u) et puisque Im(u)Ker(u), on peut conclure Im(u)=Ker(u).

    ()

    Supposons Im(u)=Ker(u).

    Ker(u+u*)=Ker(u)Ker(u*)=Im(u)(Im(u))={0E}

    L’endomorphisme u+u* est donc injectif puis bijectif.

 
Exercice 122  356   Correction  

Soit u(E) avec E espace vectoriel euclidien.

  • (a)

    Montrer

    Ker(u*)=(Im(u))etIm(u*)=(Ker(u)).
  • (b)

    On suppose u2=0. Établir

    u+u* inversible Im(u)=Ker(u).

Solution

  • (a)

    Soit xKer(u*). Pour tout yIm(u), on peut écrire y=u(a) et l’on a

    (xy)=(u*(x)a)=(0Ea)=0.

    Ainsi, Ker(u*)(Im(u)).

    Soit x(Im(u)). Pour tout aE,

    (u*(x)a)=(xu(a))=0

    et donc u*(x)=0. Ainsi, (Im(u))Ker(u*).

    Par double inclusion, on a donc l’égalité Ker(u*)=(Im(u))

    Puisque u**=u, on a aussi (Im(u*))=Ker(u) d’où Im(u*)=(Ker(u)).

  • (b)

    L’hypothèse u2=0 s’exprime aussi Im(u)Ker(u).

    () Supposons u+u* inversible.

    Soit xKer(u)Im(u). On a u(x)+u*(x)=0E donc x=0E. Par suite, Ker(u)Im(u)={0E}. Cela entraîne

    dimKer(u)+dimIm(u)dimE

    puis

    dimKer(u)dimIm(u).

    Par suite, Im(u)=Ker(u).

    ()

    Supposons Im(u)=Ker(u). Soit xKer(u+u*). On a u(x)+u*(x)=0E.

    Or u(x)Im(u) et u*(x)Im(u*)=(Ker(u))=(Im(u)) donc u(x)=u*(x)=0E.

    Par suite, xKer(u) et xKer(u*)=(Im(u))=(Ker(u)) donc x=0E.

    On conclut que l’endomorphisme u+u* est injectif et donc bijectif.

 
Exercice 123  355     ENSTIM (MP)Correction  

Soient E un espace vectoriel euclidien et u(E) vérifiant u2=0.

Établir

Ker(u+u*)=Ker(u)Ker(u*).

Solution

Immédiatement,

Ker(u+u*)Ker(u)Ker(u*).

Inversement, soit xKer(u+u*). On a u(x)+u*(x)=0E donc u(u*(x))=0E et u*(x)Ker(u). Or u*(x)Im(u*)=(Ker(u)) et donc u*(x)=0E puis aussi u(x)=0E et donc xKer(u)Ker(u*).

On peut conclure quant à l’égalité demandée.

 
Exercice 124  2739     MINES (MP)Correction  

Soit E un espace euclidien et u(E) tel que uu=0. Montrer

Im(u)=Ker(u)u+u*GL(E).

Solution

L’hypothèse u2=0 s’exprime aussi Im(u)Ker(u).

() Supposons u+u* inversible.

Soit xKer(u)Im(u). On a u(x)+u*(x)=0E donc x=0E. Par suite, Ker(u)Im(u)={0E}. Cela entraîne

dimKer(u)+dimIm(u)dimE

puis

dimKer(u)dimIm(u).

Par suite, Im(u)=Ker(u).

()

Supposons Im(u)=Ker(u). Soit xKer(u+u*). On a u(x)+u*(x)=0E.

Or u(x)Im(u) et u*(x)Im(u*)=(Ker(u))=(Im(u)) donc u(x)=u*(x)=0E.

Par suite, xKer(u) et xKer(u*)=(Im(u))=(Ker(u)) donc x=0E.

On conclut que l’endomorphisme u+u* est injectif et donc bijectif.

 
Exercice 125  358  Correction  

Soient E un espace vectoriel euclidien et f(E).

On suppose que pour tout xE, f(x)x.

Montrer que f*(x)x.

Solution

Soit xE. Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz,

f*(x)2=(ff*(x)x)f(f*(x))xf*(x)x.

On en déduit f*(x)x que f*(x)=0 ou non.

 
Exercice 126  359   Correction  

Soient E un espace euclidien et f(E) vérifiant

xE,f(x)x.
  • (a)

    Montrer que si f(x)=x alors f*(x)=x.

  • (b)

    E=Ker(f-IdE)Im(f-IdE).

Solution

  • (a)

    Soit xE. Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz,

    f*(x)2=(ff*(x)x)f(f*(x))xf*(x)x.

    On en déduit f*(x)x que f*(x)=0 ou non.

    Supposons de plus f(x)=x. On a alors

    f*(x)-x2=f*(x)2-2(f*(x)x)+x2x2-2(xf(x))+x2=0

    et donc f*(x)=x.

  • (b)

    Soit xKer(f-IdE)Im(f-IdE). On a f(x)=x (donc f*(x)=x) et il existe aE vérifiant x=f(a)-a.

    x2=(xf(a)-a)=(xf(a))-(xa).

    Par adjonction,

    x2=(f*(x)a)-(xa)=0.

    Par suite,

    Ker(f-IdE)Im(f-IdE)={0}.

    Enfin, par le théorème du rang,

    dimKer(f-IdE)+rg(f-IdE)=dimE

    ce qui permet de conclure

    E=Ker(f-IdE)Im(f-IdE).
 
Exercice 127  5710   Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace euclidien E de norme .

On note |||||| la norme d’opérateur sur (E) subordonnée à .

Établir |||u|||=|||u*|||.

Solution

Pour xE, l’inégalité de Cauchy-Schwarz donne

u(x)2=(u*(u(x))x)u*(u(x))x|||u*u|||x2.

On en déduit |||u|||2|||u*u||| puis, par sous-multiplicativité,

|||u|||2|||u*||||||u|||.

Que |||u|||=0, ou non, on obtient

|||u||||||u*|||.

Enfin, par l’identité u**=u, on obtient l’inégalité inverse et donc l’égalité.

 
Exercice 128  2738     MINES (MP)Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace euclidien E de norme .

On note (E) la norme d’opérateur sur (E) subordonnée à .

  • (a)

    Comparer u(E) et u*(E).

  • (b)

    Si u(E)1, comparer Ker(u-IdE) et Ker(u*-IdE).

  • (c)

    Si u(E)1, montrer E=Ker(u-IdE)Im(u-IdE).

Solution

  • (a)

    Pour xE, l’inégalité de Cauchy-Schwarz donne

    u(x)2=(u*(u(x))x)u*(u(x))xu*u(E)x2.

    On en déduit u(E)2u*u(E) puis, par sous-multiplicativité,

    u(E)2u*(E)u(E).

    Que u(E)=0, ou non, on obtient

    u(E)u*(E).

    Enfin, par l’identité u**=u, on obtient l’inégalité inverse et donc l’égalité.

  • (b)

    Soit xKer(u-IdE).

    u*(x)-x2=u*(x)2-2(u*(x)x)+x2x2-2(xu(x))+x2=0

    car u(x)=x. Ainsi, u*(x)=x et xKer(u*-IdE). On peut conclure Ker(u-IdE)Ker(u*-IdE) puis l’égalité par symétrie.

  • (c)

    Soit xKer(u-IdE)Im(u-IdE). Il existe aE tel que x=u(a)-a. L’égalité u*(x)=x donne u*(u(a))-u*(a)=u(a)-a puis

    (u*(u(a))-u*(a)a)=(u(a)-aa)

    qui conduit à

    x2=u(a)2-2(u(a)a)+a2=0.

    Ainsi, Ker(u-IdE)Im(u-IdE)={0}. De plus, dimKer(u-IdE)+rg(u-IdE)=dimE donc Ker(u-IdE)Im(u-IdE)=E.

 
Exercice 129  5659   Correction  

Soit E un espace euclidien non réduit au vecteur nul dont on note () le produit scalaire et la norme euclidienne associée.

Pour u endomorphisme de E, on note |||u||| la norme d’opérateur définie par

|||u|||=supx=1u(x).
  • (a)

    Pour f𝒮+(E), établir

    |||f|||=supx=1(f(x)x).
  • (b)

    Application : Montrer

    u(E),|||u|||=|||u*|||.

Solution

  • (a)

    D’une part, l’inégalité de Cauchy-Schwarz donne

    xE,(f(x)x)f(x)x|||f|||x2

    donc

    supx=1(f(x)x)|||f|||.

    D’autre part, puisque f est un endomorphisme autoadjoint positif, il existe une base orthonormée e=(e1,,en) de E dans laquelle la matrice de f s’écrit

    D=diag(λ1,,λn) avec 0λ1λn.

    Pour tout xE tel que x=1 de coordonnées x1,,xn dans e, on a

    f(x)2=i=1nλi2xi2i=1nλn2xi2λn2i=1nxi2=λn2x2=λn2

    donc

    |||f|||=supx=1f(x)λn=(f(en)en)supx=1(f(x)x).

    Par double inégalité,

    |||f|||=supx=1(f(x)x).
  • (b)

    Soit u(E). On vérifie aisément u*u𝒮+(E) donc

    |||u|||2 =supx=1u(x)2=supx=1(u(x)u(x))
    =supx=1(u*u(x)x)=|||u*u|||.

    Par sous-multiplicativité de la norme triple,

    |||u|||2|||u*||||||u|||.

    Que la quantité |||u||| soit nulle ou non, on obtient

    |||u||||||u*|||.

    En appliquant ce résultat à u* au lieu de u, on peut aussi affirmer

    |||u*||||||u**|||=|||u|||.

    Par double inégalité, on conclut |||u|||=|||u*|||.

 
Exercice 130  629    Correction  

Soit E un espace euclidien. Montrer l’équivalence des assertions suivantes:

  • (i)

    uu*u=u;

  • (ii)

    uu* est un projecteur orthogonal;

  • (iii)

    u*u est un projecteur orthogonal;

  • (iv)

    (Ker(u))={xE|u(x)=x}.

Solution

Rappelons les propriétés classiques suivantes utiles pour la suite:

(Ker(u))=Im(u*),rg(u*u)=rg(u*)=rg(u)etu*u𝒮+(E).

(i)(ii) Supposons uu*u=u. On a alors

(uu*)(uu*)=(uu*u)u*=uu*

donc uu* est un projecteur.

De plus, (uu*)*=u**u*=uu*. Le projecteur uu* est donc autoadjoint et par conséquent c’est un projecteur orthogonal.

(ii)(iii) Supposons uu* projecteur orthogonal. On a uu*uu*=uu* donc u(u*uu*u)=u(u*u) puis

u(u*uu*u-u*u)=0~.

Par suite, l’endomorphisme u*uu*u-u*u prend ses valeurs dans Ker(u). Or il prend aussi ses valeurs dans Im(u*)=(Ker(u)), c’est donc l’endomorphisme nul. On en déduit que u*u est un projecteur. On vérifie aussi qu’il est autoadjoint et c’est donc un projecteur orthogonal.

(iii)(iv) Supposons u*u projecteur orthogonal.

Puisque Im(u*u)Im(u*) et puisque rg(u*u)=rg(u*), on a

Im(u*u)=Im(u*)=(Ker(u)).

Ainsi, u*u est la projection orthogonale sur (Ker(u)).

Soit x(Ker(u)).

u(x)2=(u(x)u(x))=(u*u(x)x)=(xx)=x2.

Inversement, supposons u(x)2=x2.

Par les calculs qui précédent, on obtient (x-u*u(x)x)=0. On peut écrire x=a+b avec a=u*u(x)(Ker(u)) et bKer(u). L’égalité (x-u*u(x)x)=0 donne (ba+b)=0 puis (bb)=0 et donc b=0E.

Ainsi, x=a+b=a(Ker(u)).

(iv)(i) Supposons

(Ker(u))={xE|u(x)=x}.

Puisque Ker(u) est stable par u*u, (Ker(u)) est stable par (u*u)*=u*u.

L’endomorphisme induit par u*u sur (Ker(u)) est un endomorphisme autoadjoint positif.

Si λ est valeur propre de u*u alors il existe x0E vérifiant u*u(x)=λ.x et alors

λx2=(u*u(x)x)=u(x)2=x2

donc λ=1.

L’endomorphisme u*u est diagonalisable sur le sous-espace vectoriel stable (Ker(u)) et sa seule valeur propre possible est 1, c’est donc l’identité sur cet espace.

Puisque l’endomorphisme u*u est nul sur Ker(u) et égal à l’identité sur (Ker(u)), on peut affirmer que les endomorphismes uu*u=u(u*u) et u sont égaux car ils coïncident sur les deux espaces supplémentaires Ker(u) et (Ker(u)).

 
Exercice 131  3516    Correction  

Soient f et g deux endomorphismes d’un espace euclidien E non réduit à 0E.

  • (a)

    On suppose que les endomorphismes f et g commutent et qu’ils sont nilpotents.
    Montrer qu’il existe un vecteur x de E non nul vérifiant

    f(x)=g(x)=0E.
  • (b)

    On suppose que les endomorphismes f et g commutent et qu’ils possèdent un vecteur propre en commun.
    Montrer que les endomorphismes adjoints f* et g* possèdent aussi un vecteur propre en commun.

Solution

  • (a)

    Puisque l’endomorphisme f est nilpotent, il est non injectif et son noyau Ker(f) n’est pas réduit à {0E}. De plus, ce noyau est stable par g car f et g commutent. Tout comme g, l’endomorphisme induit par g sur Ker(f) est nilpotent et donc non injectif. Cela assure l’existence d’un vecteur non nul dans Ker(f)Ker(g).

  • (b)

    Soient α et β les valeurs propres associés à un vecteur propre x commun à f et g.
    Le polynôme caractéristique de f est de la forme

    χf(X)=(X-α)kQ(X) avec Q(α)0.

    Le sous-espace vectoriel Im(Q(f*)) est stable par f* et aussi par g* car f* et g* commutent.
    Puisque le polynôme χf est annulateur de f et aussi de f*, on peut affirmer que

    xE,(f*-αId)k(Q(f*)(x))=0E

    et donc

    yIm(Q(f*)),(f*-αId)k(y)=0E.

    On en déduit que l’endomorphisme induit par f*-αId sur Im(Q(f*)) est nilpotent.
    De façon analogue, on peut écrire le polynôme caractéristique de g sous la forme

    χg(X)=(X-β)R(X) avec R(β)0

    et affirmer que le sous-espace vectoriel Im(R(g*)) est stable par f* et g* et que de plus, l’endomorphisme induit par g*-βId sur Im(R(g*)) est nilpotent.
    Considérons alors l’espace

    F=Im(Q(f*))Im(R(g*)).

    Cet espace vectoriel est stable par les endomorphismes f*-αId et g*-βId et ceux-ci y induisent des endomorphismes nilpotents.
    Pour conclure, il suffit maintenant de montrer que l’espace F est non nul car on peut alors appliquer pour conclure le résultat de la question précédente aux endomorphismes commutant et nilpotents induits par f*-αId et g*-βId sur F.
    Par la propriété Im(u*)=(Ker(u)), on obtient

    F=Im(Q(f*))Im(R(g*))=(Ker(Q(f))+Ker(R(g)))

    et donc

    F=Ker(Q(f))+Ker(R(g)).

    Rappelons que nous avons noté x un vecteur propre tel que

    f(x)=αx et g(x)=βx.

    Si par l’absurde, xF, on peut écrire

    x=x1+x2 avec x1Ker(Q(f))etx2Ker(R(g)).

    On a alors

    Q(f)(x)=Q(f)(x1)+Q(f)(x2)

    avec

    Q(f)(x)=Q(α)x et Q(f)(x1)=0E

    et ainsi

    Q(α)(x)=Q(f)(x2).

    On a encore en appliquant l’endomorphisme R(g) à cette relation

    Q(α)R(β)x=R(g)(Q(f))(x2)=Q(f)(R(g))(x2)=0E

    car R(g) et Q(f) commutent.
    Or Q(α),R(β)0 et x0E. C’est absurde.
    On peut donc conclure que xF donc FE puis F{0E}.

[<] Adjoint[>] Matrices commutant avec leur transposée

 
Exercice 132  3661   Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace euclidien E. On suppose u*u=uu*.

  • (a)

    Montrer que les endomorphismes u et u* ont les mêmes sous-espaces propres.

  • (b)

    Montrer que les sous-espaces propres de u sont deux à deux orthogonaux.

Solution

  • (a)

    Soient λ et F=Eλ(u)=Ker(u-λIdE).

    Puisque u et u* commutent, l’espace F est stable par u*.

    Considérons alors les endomorphismes v et w restrictions de u et u* à l’espace F. Puisque

    x,yE,(u(x)y)=(xu*(y))

    on a en particulier

    x,yF,(v(x)y)=(xw(y))

    et donc w=v*. Or v=λ.IdF donc w*=(λ.IdF)*=λ.IdF. Ainsi, Eλ(u)Eλ(u*). Un raisonnement symétrique donne l’autre inclusion ce qui assure l’égalité.

  • (b)

    Soient λ,μ deux valeurs propres distinctes de u.

    Soient xEλ(u) et yEμ(u)=Eμ(u*). D’une part,

    (u(x)y)=λ(xy).

    D’autre part;

    (u(x)y)=(xu*(y))=μ(xy).

    Puisque λμ, on obtient (xy)=0.

    Les espaces Eλ(u) et Eμ(u) sont donc orthogonaux.

 
Exercice 133  3400   Correction  

Soit u un endomorphisme diagonalisable d’un espace euclidien E.
On suppose que les endomorphismes u et u* commutent. Montrer que l’endomorphisme u est autoadjoint.

Solution

Notons Eλ les sous-espaces propres de l’endomorphisme u. Puisqu’il est diagonalisable, on peut écrire

E=λSp(u)Eλ.

Nous allons montrer que les espaces de cette décomposition sont deux à deux orthogonaux.
Soit λ une valeur propre de u. L’espace

Fλ=μSp(u)-{λ}Eμ

est un supplémentaire de Eλ. Puisque, les endomorphismes u et u* commutent, chaque espace propre Eμ est stable u* et donc Fλ est stable par u*. On en déduit que Fλ est stable par u. Puisque l’endomorphisme induit par u sur Fλ est diagonalisable, il existe une base de Fλ formé de vecteurs propres de u. Or aucun de ces vecteurs propres ne peut être élément de Fλ. On en déduit l’inclusion FλEλ puis l’égalité par un argument de dimensions.
Ainsi, les sous-espaces propres de u sont deux à deux orthogonaux. En introduisant une base orthonormée de chaque sous-espace propre, on forme alors une base orthonormée de E diagonalisant u. L’endomorphisme u est donc autoadjoint car représenté par une matrice symétrique en base orthonormée.

[<] Endomorphismes normaux[>] Endomorphismes autoadjoints positifs

 
Exercice 134  3171  Correction  

Soit An() une matrice inversible vérifiant

AA=AA.

Montrer que la matrice Ω=(A-1)A est orthogonale.

Solution

On a

ΩΩ=(A-1)AAA-1.

Or A et A commutent donc

ΩΩ=(A-1)AAA-1=In.
 
Exercice 135  1330    MINES (MP)Correction  

Soit An() telle que AA=AA. On suppose qu’il existe p* tel que Ap=0.

  • (a)

    Montrer que AA=0.

  • (b)

    En déduire que A=0.

Solution

  • (a)

    Puisque A et A commutent, on a (AA)p=(A)pAp=0 et donc AA est nilpotente.
    D’autre part, la matrice AA est symétrique réelle donc diagonalisable. Étant nilpotente, sa seule valeur propre possible est 0 et donc AA est nulle car semblable à la matrice nulle.

  • (b)

    En exploitant le produit scalaire canonique sur n() on a

    A2=(AA=)tr(AA)=0

    et donc A=0

 
Exercice 136  5408  Correction  

On dit qu’une matrice An() est unipotente lorsque l’on peut écrire A=In+N avec N matrice nilpotente. Quelles sont les matrices unipotentes orthogonales?

Solution

Soit A=In+Nn() une matrice unipotente orthogonale. L’égalité AA=In donne NN+N+N=On. Aussi, l’égalité AA=In donne NN+N+N=On. On en déduit que les matrices N et N commutent. Puisque N est nilpotente, on peut affirmer par commutation que NN est aussi nilpotente. Or cette matrice est symétrique réelle et donc diagonalisable, c’est alors la matrice nulle. En particulier, N22=tr(NN)=0 ce qui donne N=On. Finalement, A=In. La réciproque est entendue.

 
Exercice 137  2716     MINES (MP)Correction  

Résoudre dans n() le système

{M2+M+In=0MM=MM.

Solution

Soit M solution, M est diagonalisable sur avec pour valeurs propres j et j2.
Puisque tr(M) est réel, les valeurs propres j et j2 ont même multiplicité. Par suite, n est pair, n=2p.
Nous allons montrer, en raisonnant par récurrence sur p qu’il existe une matrice orthogonale P tel que

PMP-1=(J(0)(0)J)

avec

J=R2π/3=(-1/2-3/23/2-1/2)ouJ=R-2π/3.

Pour n=2: M=(abcd).

MM=MM{ab+cd=ac+dbb2=c2.

Si b=c alors M est symétrique donc diagonalisable sur ce qui n’est pas le cas.
Il reste b=-c et donc a=d.
Ainsi M=(ab-ba) et la relation M2+M+I=0 donne

{a2-b2+a+1=02ab+b=0

puis

{a=-1/2b=±3/2

ce qui permet de conclure (car le cas b=0 est à exclure).
Supposons la propriété établie au rang n=2p et étudions le rang n=2p+2.
Soit M une matrice solution.
La matrice S=M+M est symétrique et donc il existe X0 tel que SX=λX.
On observe alors que l’espace F=Vect(X,MX) est stable par M et par M. Par suite, F est aussi stable par M et M. On peut alors appliquer l’étude menée pour n=2 à l’action de M sur F et l’hypothèse de récurrence à celle sur F.
Cela établit la récurrence. Il ne reste plus qu’à souligner que les matrices ainsi obtenues sont bien solutions.

 
Exercice 138  3928      MINES (MP)

Soit Mn() vérifiant11 1 On dit que M est une matrice normale. MM=MM. Montrer que M est orthogonalement semblable22 2 C’est-à-dire semblable par l’intermédiaire d’une matrice de passage orthogonale. à une matrice diagonale par blocs dont les blocs diagonaux sont de taille 1 et/ou de taille 2 de la forme33 3 La matrice Mα,β étant diagonalisable dans , on peut affirmer que toute matrice commutant avec sa transposée est diagonalisable sur .

Mα,β=(α-ββα) avec α,β.

On admettra qu’un endomorphisme d’un espace réel de dimension finie non nulle admet au moins une droite ou un plan stable44 4 Voir le sujet 5157..

 
Exercice 139  4168      CENTRALE (MP)Correction  

Soient n* et Mn().

  • (a)

    Montrer qu’il existe un unique couple (A,S)n()2 tel que

    M=A+S,A=-AetS=S.
  • (b)

    Montrer que M et M commutent si, et seulement si, A et S commutent.

  • (c)

    Soit An() telle que A=-A. On suppose que A est inversible. Montrer que n est pair et qu’il existe POn() et (a1,,ap)(+*)p tels que A=PDP-1D est une matrice diagonale par blocs avec des blocs D1,,Dp

    Di=(0-aiai0).
  • (d)

    Énoncer et prouver un théorème de réduction pour les matrices normales de n(), c’est-à-dire les matrices Mn() telles que MM=MM.

Solution

  • (a)

    Unicité:

    Si M=A+S avec A et S comme voulues, on a M=-A+S et donc

    S=12(M+M)etA=12(M-M).

    Existence:

    Les matrices S et A proposées ci-dessus conviennent.

  • (b)

    Si M et M commutent, il en est de même des matrices A et S fournies par les expressions précédentes. Inversement, si A et S commutent, il en est de même de M=A+S et M=-A+S.

  • (c)

    A=-A donne det(A)=det(-A) et donc det(A)=(-1)ndet(A). On en déduit que n est pair lorsque det(A)0.

    La matrice A2 est symétrique réelle et possède donc une valeur propre λ. Soit x un vecteur propre associé et y=Ax. On a

    (xy)=xAx=-(Ax)x=-(yx).

    On en déduit que x et y sont orthogonaux. Posons alors

    e1=1xxete2=1yy

    et complétons la famille (e1,e2) en une base orthonomale. L’endomorphisme canoniquement associé à A est alors figuré dans cette base par une matrice de la forme

    B=(0β(*)α0(*)(0)(0)A).

    Les matrices A et B sont orthogonalement semblables et donc B est antisymétrique. On en déduit β=-α, les étoiles sont nulles et A est antisymétrique ce qui permet de propager une récurrence.

  • (d)

    Lorsque la matrice antisymétrique A n’est pas inversible, le résultat qui précède est étendu en autorisant des blocs nuls en plus des Di.

    Supposons MM=MM. Par commutation, les sous-espaces propres de S sont stables par A ce qui permet de mener le raisonnement précédent en choisisssant e1 vecteur propre commun à S et A2. En notant que e2 sera alors vecteur propre de S pour la même valeur propre que e1, on obtient que M est orthogonalement semblable à une matrice diagonale par blocs avec des blocs diagonaux de la forme

    (λ)et(α-ββα).

[<] Matrices commutant avec leur transposée[>] Matrices symétriques positives

 
Exercice 140  8  Correction  

Soient f(E) et u=f*f. Montrer que u𝒮+(E).

Solution

D’une part,

u*=(f*f)*=f*f=u

donc u𝒮(E).

D’autre part, pour xE

(u(x)x)=(f*f(x)x)=(f(x)f(x))=f(x)20

Ainsi, u est un endomorphisme autoadjoint positif.

 
Exercice 141  365   Correction  

Soit f un endomorphisme d’un espace vectoriel euclidien E.

  • (a)

    Montrer que u=f*f est diagonalisable et que ses valeurs propres sont positives ou nulles.

  • (b)

    Établir Ker(u)=Ker(f) puis Im(u)=(Ker(f)).

Solution

  • (a)

    u*=u donc u est autoadjoint et par conséquent diagonalisable (dans une base orthonormée).

    Si λ est valeur propre de u et x vecteur propre associé

    λ.x2=(u(x)x)=f(x)2

    donc λ0.

  • (b)

    On a Ker(f)Ker(u) de manière immédiate.

    Soit xKer(u). On a (u(x)x)=0 ce qui donne f(x)=0E donc xKer(f).

    Ainsi, Ker(u)=Ker(f).

    Soit yIm(u), on peut écrire y=u(x) avec xE et alors

    aKer(f),(ya)=(f(x)f(a))=0

    donc Im(u)Ker(f). Enfin,

    dimIm(u)=dimE-dimKer(u)=dimE-dimKer(f)=dimKer(f)

    et l’on peut conclure par inclusion et égalité des dimensions que Im(u)=Ker(f).

 
Exercice 142  5567  Correction  

Soit u est un endomorphisme autoadjoint d’un espace euclidien E. Retrouver le résultat du cours

xE,(u(x)x)0Sp(u)+.

Solution

() Supposons (u(x)x)0 pour tout xE.

Soient λ une valeur propre de u et x un vecteur propre associé. On a u(x)=λ.x avec x0E. L’inégalité (u(x)x)0 donne alors λx20 et donc λ0 car x2>0.

() Supposons Sp(u)+. Puisque l’endomorphisme u est autoadjoint, il est diagonalisable en base orthonormée. Il existe e=(e1,,en) base orthonormée de E formée de vecteurs propres de u. On note λi la valeur propre associée au vecteur propre ei, on sait λi0. Pour xE, on introduit x1,,xn les coordonnées de x dans e et l’on a

x=i=1nxi.eietu(x)=i=1nxi.u(ei)=i=1nλixi.ei

donc

(u(x)x)=i=1nλixi20.
 
Exercice 143  9   Correction  

Soit u un endomorphisme autoadjoint à valeurs propres positives d’un espace vectoriel euclidien E.

  • (a)

    Montrer qu’il existe un endomorphisme v autoadjoint à valeurs propres positives tel que u=v2.

  • (b)

    Établir l’unicité de v en étudiant l’endomorphisme induit par v sur les sous-espaces propres de u.

Solution

  • (a)

    u est diagonalisable de valeurs propres λ1,,λr positives. E est la somme directe orthogonale des sous-espaces propres Eλ1,,Eλr, notons p1,,pr les projecteurs orthogonaux associés à cette décomposition.
    On a u=λ1p1++λrpr et en posant v=λ1p1++λrpr, on a v2=u avec v endomorphisme autoadjoint à valeurs propres positives. On peut aussi proposer une résolution matricielle via représentation dans une base orthonormée

  • (b)

    Soit v solution. Pour tout λSp(u), F=Eλ(u) est stable par v car u et v commutent. vF𝒮+(F) et vF2=λIdF donc via diagonalisation de vF, on obtient vF=λIdF. Ceci détermine v de manière unique sur chaque sous-espace propre de u et puisque ceux-ci sont en somme directe égale à E, on peut conclure à l’unicité de v.

 
Exercice 144  3692     CCINP (MP)Correction  

Soit u un endomorphisme autoadjoint d’un espace euclidien E de dimension n1.

Soit p* un entier impair.

  • (a)

    Montrer qu’il existe un endomorphisme autoadjoint v de E tel que vp=u.

  • (b)

    Justifier que cet endomorphisme est unique.

On suppose désormais que l’entier p* est pair.

  • (c)

    Donner une condition nécessaire et suffisante pour qu’il existe un endomorphisme autoadjoint v de E tel que vp=u.

  • (d)

    Lorsqu’il existe, l’endomorphisme v solution est-il unique?

Solution

  • (a)

    L’endomorphisme u est autoadajoint donc diagonalisable en base orthonormée. Soit une telle base et

    D=Mat(u)=(λ1(0)(0)λn).

    Considérons alors v l’endomorphisme de E déterminé par

    Mat(v)=(λ1p(0)(0)λnp).

    L’endomorphisme v est autoadajoint car représenté par une matrice symétrique en base orthonormée et l’endomorphisme v vérifie, par construction, vp=u: il est solution.

  • (b)

    Soit v un endomorphisme autoadajoint solution. L’endomorphisme v commute avec u car vu=vp+1=uv. Les sous-espaces propres de u sont alors stables par v. Soit Eλ(u) un tel sous-espace propre. L’endomorphisme induit par v sur ce sous-espace propre est diagonalisable car c’est un endomorphisme induit par un endomorphisme diagonalisable. Considérons une base λ de diagonalisation de cet endomorphisme induit. La matrice de l’endomorphisme induit par v dans cette base λ est diagonale et sa puissance p-ième est égale à λId car vp=u. On en déduit que l’endomorphisme induit par v sur l’espace Eλ(u) n’est autre que λpId. Cela détermine entièrement v sur chaque sous-espace propre de u. Or ces derniers forment une décomposition en somme directe de E, l’endomorphisme v est donc entièrement déterminé.

  • (c)

    Si v est un endomorphisme autoadajoint, il est diagonalisable et les valeurs propres de vp sont les λp avec λ valeur propre de v. En particulier, les valeurs propres de vp sont toutes positives car p est un entier pair. Par conséquent, s’il existe v autoadjoint vérifiant v2p=u, les valeurs propres sont toutes positives. Inversement, si les valeurs propres de u sont positives, on peut adapter la résolution de la première question et établir qu’il existe un endomorphisme autoadjoint v solution de l’équation vp=u. Si p est pair et que u possède une valeur propre négative, l’endomorphisme v n’existe pas.

  • (d)

    Si p est pair et u positif alors on peut à nouveau établir l’existence mais l’unicité n’est plus vraie car on peut changer les signes des valeurs propres de v tout en conservant la propriété vp=u.

 
Exercice 145  2753      MINES (MP)Correction  

Soient E un espace euclidien et u(E) symétrique à valeurs propres strictement positives.
Montrer que, pour tout xE,

x4u(x),xu-1(x),x.

Donner une condition nécessaire et suffisante pour qu’il y ait égalité.

Solution

Puisque les valeurs propres de u sont strictement positives, on montre par orthodiagonalisation

xE{0E},u(x),x>0.

Soit xE.
Si x=0E, l’inégalité demandée est évidente et c’est même une égalité.
Si x0E, considérons λ. On a

u(x+λu-1(x)),x+λu-1(x)0

donc en développant

λ2x,u-1(x)+2λx,x+u(x),x0.

Or x,u-1(x)=u(u-1(x)),u-1(x)>0, par suite, le discriminant

Δ=4x4-4u(x),xu-1(x),x

est négatif ou nul car sinon le trinôme en λ précédent posséderait deux racines et ne serait donc pas de signe constant.
On en déduit l’inégalité proposée.
De plus, il y a égalité si, et seulement si, il existe λ vérifiant x+λu-1(x)=0E c’est-à-dire si, et seulement si, x est vecteur propre de u.

[<] Endomorphismes autoadjoints positifs[>] Endomorphismes autoadjoints définis positifs

 
Exercice 146  11  Correction  

Soit A𝒮n(). Montrer

Xn,1(),XAX0Sp(A)+.

Solution

() Supposons

Xn,1(),XAX0.

Pour X vecteur propre associé à la valeur propre λ, on obtient

XAX=λXX avec XX>0

et donc λ0.
() Supposons Sp(A)+.
Par le théorème spectral, on peut écrire A=PDP avec POn() et D diagonale. De plus, les coefficients diagonaux de D sont les valeurs propres λ1,,λn+ de A. Pour toute colonne X, on a alors

XAX=YDY avec Y=PX

puis

XAX=i=1nλiyi20.
 
Exercice 147  5904   Correction  

Soit 𝒫={An(),Xn,XAX0}.

  • (a)

    Soit An(). Montrer que A𝒫 si, et seulement si, A+A𝒮n+().

  • (b)

    Montrer que les valeurs complexes des matrices éléments de 𝒫 sont de parties réelles positives.

Solution

  • (a)

    Commençons par remarquer que la matrice A+A est assurément symétrique.

    De plus, pour Xn,1(), on constate par transposition d’un réel

    XAX=(XAX)=XAX

    Par conséquent,

    XAX=12(X(A+A)X)

    et donc A𝒫 si, et seulement si, A+A𝒮n+().

  • (b)

    Soient λ une valeur propre complexe d’une matrice A𝒫 et n,1(){0} un vecteur propre associé. En écrivant Z=X+iY avec X,Y colonnes réelles et λ=α+iβ avec α,β, l’égalité AZ=λZ donne

    Z¯AZ=λZ¯Z

    et

    Z¯AZ=XAX-iYAX+iYAX+YAY

    En considérant la partie réelle, il vient

    αZ¯Z=XAX+YAY0

    avec Z¯Z+* car la colonne complexe Z est non nulle.

    On en déduit α>0.

 
Exercice 148  372  Correction  

Soit A𝒮n() à valeurs propres positives. Établir

(det(A))1/n1ntr(A).

Solution

Notons λ1,,λn les valeurs propres de A. On a

det(A)=λ1λnettr(A)=λ1++λn.

L’inégalité de convexité

(λ1λn)1/n1n(λ1++λn)

est bien connue, c’est la comparaison des moyennes géométrique et arithmétique qui s’obtient par la convexité de l’exponentielle appliquée aux réels ai=ln(λi) lorsque λi>0.

 
Exercice 149  369  

Soit An().

  • (a)

    Justifier que la matrice AA est diagonalisable.

  • (b)

    Montrer que les valeurs propres de AA sont toutes positives.

 
Exercice 150  3664  Correction  

Soient Mn() et A=MM.

  • (a)

    Montrer que les valeurs propres de A sont positives.

  • (b)

    Soit (Xi)1in une famille orthonormée de colonnes telle que la famille (MXi)1in soit orthogonale.
    Montrer que les Xi sont des vecteurs propres de A.

Solution

  • (a)

    Soient λ une valeur propre de A et X0 un vecteur propre associé. On a AX=λX.
    D’une part

    XAX=λXX=λX2.

    D’autre part

    XAX=(MX)MX=MX2

    donc

    λ=MX2X20.
  • (b)

    Pour ji, on a

    XjAXi=(MXj)MXi=0

    donc

    AXiVect(X1,,Xi-1,Xi+1,Xn)=Vect(Xi)

    et par conséquent Xi est vecteurs propres de A.

 
Exercice 151  3008  Correction  

Soit Sn() une matrice symétrique réelle à valeurs propres positives. Pour k*, on pose

uk=(tr(Sk))1/k

Étudier la limite de (uk)k1

Solution

La matrice S est diagonalisable. Notons λ1,,λn+ les valeurs propres de S comptées avec multiplicité et rangées en ordre croissant. Pour tout k*,

tr(Sk)=λ1k++λnk

Les valeurs propres étant positives,

λnktr(Sk)nλnk

puis

λnukn1kλnk+λn

Par théorème d’encadrement,

υkk+λn

La suite (uk)k1 converge vers la plus grande valeur propre de S.

 
Exercice 152  13   Correction  

Soit A=(ai,j)𝒮n+().

  • (a)

    Montrer que pour tout i{1,,n}, ai,i0.

  • (b)

    Observer que si ai,i=0 alors, pour tout j{1,,n}, ai,j=0.

Solution

  • (a)

    Pour X=Ei colonne élémentaire,

    XAX=EiAEi=ai,i0.
  • (b)

    Pour Xλ=Ei+λEj avec λ,

    XλAXλ=ai,i+2λai,j+λ2aj,j0.

    Si ai,i=0, l’expression précédente se simplifie et l’on obtient

    λ, 2λai,j+λ2aj,j0.

    Cela oblige ai,j=0 car sinon il y a changement de signe au voisinage de 0.

 
Exercice 153  3175   Correction  

Soit A=(ai,j)𝒮n+(). On note m le plus grand coefficient diagonal de A.

Établir

1i,jn,|ai,j|m.

Solution

Notons que les coefficients diagonaux de A sont assurément positifs car

ai,i=EiAEi0.

Il est alors immédiat que

i{1,,n},|ai,i|=ai,im.

Pour ij{1,,n}, introduisons Xλ=λEi+Ejn,1() avec λ. On a

XλAXλ=λ2ai,i2+2λai,j+aj,j20.

Si ai,i=0 alors on a nécessairement ai,j=0 et donc |ai,j|m.

Si ai,i0 alors puis que le trinôme du second degré est de signe constant, on a

Δ=4ai,j2-4ai,jaj,j0

puis

ai,j2ai,iaj,jm2

d’où |ai,j|m.

 
Exercice 154  3927     MINES (MP)Correction  

Soient A𝒮n() avec Sp(A)+ et Bn(). On suppose

AB+BA=0.

Montrer AB=BA=0.

Solution

Cas: A diagonale. On écrit A=diag(λ1,,λn) avec λ1,,λn+. On a

AB+BA=((λi+λj)bi,j)1i,jn

et donc

1i,jn,(λi+λj)bi,j=0.

Si λi0 alors λi+λj>0 et donc bi,j=0 puis λibi,j=0.
Sinon, on a encore λibi,j=0.
Ainsi, AB=0 puis aussi BA=0.

Cas général: Par le théorème spectral, on peut écrire A=PDP-1 avec D diagonale à coefficients diagonaux positifs et POn().
La relation AB+BA=0 donne alors DM+MD=0 avec M=P-1BP. Comme au dessus, on obtient DM=0 puis

AB=PDP-1PMP-1=0.
 
Exercice 155  3168   Correction  

Soient A,B𝒮n+(). Montrer

tr(AB)0.

Solution

Puisque symétrique réelle positive, la matrice A est orthogonalement semblable à une matrice diagonale à coefficients positifs ce qui permet décrire

A=PDP

avec POn(), D=diag(λ1,,λn), λi0 pour i=1,,n.

On a alors

tr(AB)=tr(DPBP)=tr(DB)

avec B=PBP. On vérifie aisément que B est symétrique positive car B l’est et alors ses coefficients diagonaux sont positifs puisque

bii=EiBEi0.

On a alors

tr(AB)=i=1nλibii0.
 
Exercice 156  3150   Correction  

Soient A,B𝒮n+(). Montrer tr(AB)tr(A)tr(B).

Solution

Puisque la matrice A est symétrique réelle positive, elle est orthogonalement semblable à une matrice diagonale à coefficients positifs. On peut donc écrire

A=PDP1 avec POn()etD=diag(λ1,,λn),λk0.

On a alors

tr(AB)=tr(PDP1B)=tr(DC)

avec C=P1BP qui est encore une matrice symétrique réelle positive.

On a alors

tr(DC)=i=1nλici,i(i=1nλi)(i=1nci,i)=tr(D)tr(C)

car les scalaires λi et les coefficients ci,i sont positifs.

Puisque deux matrices semblables ont même trace, on parvient à l’inégalité voulue.

 
Exercice 157  3752     MINES (MP)Correction  

Soit An() une matrice symétrique à valeurs propres toutes positives.

Montrer

UOn(),tr(AU)tr(A)

Solution

Si A est diagonale égale à diag(λ1,,λn) avec λi+ alors

tr(AU)=i=1nλiui,i.

Or les coefficients d’une matrice orthogonale appartiennent à [1;1] donc

tr(AU)i=1nλi=tr(A).

Plus généralement, si A est symétrique réelle à valeurs propres positives, on peut écrire A=ΩDΩ avec Ω orthogonale et D=diag(λ1,,λn)λi+. On a alors

tr(AU)=tr(ΩDΩU)=tr(DV)

avec V=ΩUΩ orthogonale. On a alors

tr(AU)tr(D)=tr(A).
 
Exercice 158  18  Correction  

Soit Mn(). Montrer que A=MM𝒮n() et Sp(A)+.

Inversement, pour A𝒮n() telle que Sp(A)+, établir qu’il existe Mn() telle que A=MM.

Solution

Si A=MM alors pour toute colonne X

XAX=(MX)MX0

et donc Sp(A)+.
Inversement, pour A𝒮n() telle que Sp(A)+, il existe POn() telle que P-1AP=D avec D=diag(λ1,,λn) et λi0.
Posons alors M=PΔP-1 avec Δ=diag(λ1,,λn). On a M𝒮n() et M2=A ce qui fournit A=MM.

 
Exercice 159  3090   Correction  

On note 𝒮n+() l’ensemble des matrices symétriques de n() de valeurs propres positives. Soit S𝒮n+().

  • (a)

    Montrer qu’il existe une matrice A𝒮n+() qui est un polynôme en S vérifiant

    A2=S.
  • (b)

    Soit B𝒮n+() vérifiant B2=S. Montrer que B commute avec A puis que B=A.

Solution

  • (a)

    Il existe POn(), vérifiant S=PDP-1 avec D=diag(λ1,,λn), λi0. Considérons alors un polynôme Π, construit par interpolation de Lagrange vérifiant

    1in,π(λi)=λi.

    Posons ensuite A=Π(S). A est un polynôme en S, A est symétrique réelle et

    P-1AP=P-1Π(S)P=Π(D)=diag(λ1,,λn).

    Les valeurs propres de A sont positives donc A𝒮n+(). Enfin, puisque

    P-1A2P=diag(λ1,,λn)=D

    on a A2=S.

  • (b)

    Soit B𝒮n+() vérifiant B2=S. On a BS=B3=SB donc B commute avec S et donc avec A qui est un polynôme en S. Puisque A et B sont diagonalisables et qu’elle commutent toutes deux, elles sont codiagonalisables. Ainsi, il existe une matrice de passage QGLn() vérifiant

    Q-1AQ=diag(λ1,,λn)etQ-1BQ=diag(μ1,,μn).

    Or A2=S=B2 donc μi2=λi puis μi=λi car μi0

    Finalement, A=B

 
Exercice 160  4271    

On note 𝒮n+() l’ensemble des matrices symétriques de n() dont les valeurs propres sont toutes positives. Soit A𝒮n+(). On souhaite établir qu’il existe une unique matrice B𝒮n+() telle que B2=A.

  • (a)

    Montrer l’existence d’une telle matrice.

  • (b)

    Soit B𝒮n+() vérifiant B2=A. Établir que pour tout λ+,

    Ker(B-λIn)=Ker(A-λIn).
  • (c)

    Justifier l’unicité d’une matrice solution.

 
Exercice 161  5758   Correction  

(Inégalité de Hadamard)

Soit S=(si,j)𝒮n+().

On rappelle l’inégalité arithmético-géométrique: pour tous réels positifs a1,,an,

(a1,,an)+n,(i=1nai)1/n1ni=1nai.
  • (a)

    Montrer

    det(S)(1ntr(S))n.
  • (b)

    Soient α=(α1,,αn)n, D=diag(α1,,αn) et Sα=DSD.

    Vérifier que Sα𝒮n+() et exprimer tr(Sα).

  • (c)

    On suppose S inversible. Vérifier que les coefficients diagonaux de S sont strictement positifs et, en introduisant des réels α1,,αn pertinemment choisis, établir

    det(S)i=1nsi,i.
  • (d)

    Justifier que l’inégalité précédente est encore vraie lorsque S n’est pas inversible.

Solution

  • (a)

    En introduisant λ1,,λn les valeurs propres de S comptées avec multiplicité, on a

    det(S)=λ1××λnettr(S)=λ1++λn

    car S est semblable à diag(λ1,,λn).

    L’inégalité voulue est alors une conséquence directe de l’inégalité arithmético-géométrique sachant que les réels λi sont tous positifs.

  • (b)

    On vérifie immédiatement que Sα est symétrique en calculant Sα.

    Pour toute colonne Xn,1(),

    XSαX=(DX)SDX=YSY0 avec Y=DXn,1().

    La matrice Sα est donc symétrique positive.

    Aussi, pour tout (i,j)1;n2,

    [DSD]i,j=αisi,jαj

    et donc

    tr(Sα)=i=1nαi2si,i.
  • (c)

    Puisque S est symétrique positive inversible, S est définie positive. En notant Ei la colonne élémentaire d’indice i, on a

    si,i=EiSEi>0.

    Posons αi=1/si,i de sorte que tr(Sα)=1. L’inégalité de la première question donne det(Sα)1. Or

    det(Sα)=det(D)det(S)det(D)=det(S)i=1nαi2.

    On en déduit

    det(S)i=1nαi-2=i=1nsi,i.
  • (d)

    Si S n’est pas inversible alors det(S)=0. Parallèlement, si,i=EiSEi0 pour i=1,,n. L’inégalité précédente est donc encore vraie.

 
Exercice 162  5905   Correction  

Soit An(). Montrer qu’il existe des matrices P,QOn() telles que PAQ soit diagonale à coefficients diagonaux positifs.

Solution

Si D=PAQ est diagonale à coefficients diagonaux positifs avec P,QOn(), on remarque AA=QDPPDQ=QD2Q. Cela permet d’initier la démarche qui suit.

Cas: A inversible.

Considérons M=AA. La matrice M est symétrique puisque M=M et définie positive car

Xn,1(){0},XMX=(AX)AX=AX2>0.

Par le théorème spectral, on peut écrire M=ΩΔΩ avec Δ=diag(λ1,,λn)λ1,,λn>0 et ΩOn().

Posons alors D=diag(λ1,,λn), Q=Ω et P=DQA-1. On vérifie

PP=(A-1)ΩDDΩA-1=(A-1)ΩΔΩA-1=(A-1)MA-1=In.

On en déduit POn() et l’on obtient l’écriture PAQ=D comme voulu.

Cas: A non inversible.

Par densité de GLn() dans n(), on peut introduire une suite (Ak)k de matrices inversibles de limite A. Pour tout k, il existe Pk,QkOn() telles que PkAkQk=Dk soit une matrice diagonale à coefficients diagonaux positifs. Par produit de parties compactes, On()×On() est une partie compacte et l’on peut introduire φ: strictement croissante telle que la suite (Pφ(k),Qφ(k)) converge vers un couple (P,Q) formé de matrices orthogonales. Par opérations sur les limites Dφ(k)=Pφ(k)Aφ(k)Qφ(k) admet une limite D=PAQ qui est nécessairement une matrice diagonale à coefficients diagonaux positifs car l’ensemble des matrices de ce type est une partie fermée.

 
Exercice 163  5274    Correction  

Soient A et B deux matrices de 𝒮n() à valeurs propres toutes positives.

  • (a)

    Montrer qu’il existe une matrice symétrique C telle que C2=A.

  • (b)

    Établir

    det(A)+det(B)det(A+B).

    On pourra commencer par étudier le cas où A=In.

Solution

  • (a)

    La matrice A est symétrique réelle donc orthogonalement diagonalisable: il existe une matrice POn() telle que A=PDP-1 avec

    D=(λ1(0)(0)λn).

    Les réels λ1,,λn sont les valeurs propres comptées avec multiplicité de la matrice A et celles-ci sont supposées positives ce qui permet d’introduire

    Δ=(λ1(0)(0)λn).

    On vérifie Δ2=D et la matrice C=PΔP-1 résout alors le problème posé puisque

    C2=PΔ2P-1=AetC=(P-1)ΔP=PΔP-1=C car P-1=P.
  • (b)

    Supposons A=In et introduisons μ1,,μn les valeurs propres de B comptées avec multiplicité. Les valeurs propres de In+B sont alors les 1+λi pour i=1,,n et l’inégalité det(In)+det(B)det(In+B) se relit

    1+μ1××μn(1+μ1)××(1+μn).

    Or cette dernière est évidente car, lorsque l’on développe (1+μ1)××(1+μn), on obtient les termes 1 et μ1××μn ainsi que d’autres, tous positifs puisque les valeurs propres μi sont supposées positives. Ainsi, la propriété est établie lorsque A est la matrice In.

    Méthode: Lorsque la matrice A est inversible, on emploie la matrice C de la question précédente pour se ramener au cas qui vient d’être résolu.

    Cas: A est inversible. On introduit une matrice C symétrique de carré A. Celle-ci est inversible car A=C2 l’est et, en multipliant11 1 Peu importe le signe de det(C-1), les deux multiplications conservent le sens de l’inégalité. Cependant, si la matrice C est définie comme à la question précédente, elle est de déterminant strictement positif. par det(C-1) à droite et à gauche, on remarque

    det(A) +det(B)det(A+B)
    det(C-1AC-1)+det(C-1BC-1)det(C-1AC-1+C-1BC-1)
    det(In)+det(C-1BC-1)det(In+C-1BC-1)
    det(In)+det(M)det(In+M) avec M=C-1BC-1.

    La matrice M est symétrique car

    M=(C-1BC-1)=(C-1)B(C-1)=C-1BC-1=M.

    Il reste à vérifier que ses valeurs propres sont toutes positives.

    Méthode: On sait22 2 Voir le sujet 5312. qu’une matrice symétrique S est à valeurs propres positives si, et seulement si, XSX0 pour toute colonne X.

    La matrice B étant symétrique à valeurs propres positives, on a

    XBX0pour tout Xn,1().

    Or

    XMX=YBY avec Y=C-1X

    et donc

    XMX0pour tout Xn,1().

    On en déduit que les valeurs propres de M sont toutes positives et l’on peut affirmer que la comparaison det(In)+det(M)det(In+M) est vraie.

    Cas: A non inversible.

    Méthode: On généralise l’étude qui précède par un passage à la limite.

    Pour ε>0, on introduit Aε=A+εIn. La matrice Aε est symétrique et ses valeurs propres se déduisent de celles de A par l’ajout de ε: elles sont strictement positives. Par l’étude du cas précédent, on sait alors

    det(Aε+B)det(Aε)+det(B).

    En passant à la limite quand ε tend vers 0+, on conclut par continuité du déterminant

    det(A+B)det(A)+det(B).
 
Exercice 164  2759      MINES (MP)Correction  

On munit n() du produit scalaire canonique. On note 𝒜n() l’ensemble des matrices antisymétriques de n() et 𝒮n+() l’ensemble des matrices symétriques à valeurs propres positives.
Soit An() telle que pour tout UOn(), tr(AU)tr(A).

  • (a)

    Déterminer le supplémentaire orthogonal de 𝒜n().

  • (b)

    Soit B𝒜n(). Montrer que pour tout x, exp(xB)On().

  • (c)

    Montrer que A𝒮n+().

  • (d)

    Étudier la réciproque.

  • (e)

    Montrer que pour toute matrice Mn() il existe S𝒮n+() et UOn() telles que M=SU.

Solution

Le produit scalaire canonique sur n() est donné par

(AB)=tr(AB).
  • (a)

    L’espace solution est 𝒮n(). En effet, les espaces 𝒮n() et 𝒜n() sont orthogonaux car pour (A,B)𝒮n()×𝒜n() on a

    (AB)=tr(AB)=tr(AB)=tr(BA)

    et

    (AB)=(BA)=tr(BA)=-tr(BA)

    donc (AB)=0.
    Les espaces étant orthogonaux, ils sont donc en somme directe. Puisque de plus on peut écrire n’importe quelle matrice Mn() sous la forme M=A+B avec

    A=M+M2𝒮n() et B=M-M2𝒜n()

    les espaces 𝒮n() et 𝒜n() sont supplémentaires orthogonaux et donc chacun est l’orthogonale de l’autre.
    car ces espaces sont évidemment orthogonaux et supplémentaires.

  • (b)

    On a

    exp(xB)exp(xB)=exp((xB))exp(xB)=exp(-xB)exp(xB).

    Or -xB et xB commutent donc

    exp(xB)exp(xB)=exp(-xB+xB)=exp(0)=In.
  • (c)

    La fonction dérivable f:xtr(Aexp(xB)) admet un maximum en 0 donc f(0)=0 ce qui donne tr(AB)=0 pour tout B𝒜n(). Ainsi, A est une matrice symétrique car dans l’orthogonal de l’espace des matrices antisymétrique.
    Par le théorème spectrale, on peut écrire A=PDP avec D=diag(λ1,,λn) et POn().
    Posons V=diag(ε1,,εn) avec εi=±1 et εiλi=|λi|.
    Considérons alors U=PVPOn().

    tr(AU)=tr(APVP)=tr(PAPV)=tr(DV)=|λ1|++|λn|

    et

    tr(A)=λ1++λn.

    La propriété tr(AU)tr(A) entraîne λi0 pour tout i.
    La matrice A est alors symétrique positive.

  • (d)

    Supposons A𝒮n+(). On peut écrire A=PDP avec D=diag(λ1,,λn), λi0 et POn(). Pour tout UOn(), tr(AU)=tr(DV) avec V=(vi,j)=PUPOn().
    On a alors

    tr(DV)=i=1nλivi,ii=1nλi=tr(A)

    car vi,i1.

  • (e)

    L’application réelle f:Vtr(MV) est continue sur le compact On(), elle y admet donc un maximum en un certain UOn(). On a alors pour tout VOn(),

    tr(MV)tr(MU).

    Posons alors A=MU. Pour tout WOn(),

    tr(AW)tr(A)

    donc A𝒮n+() et ainsi M=AU-1 avec A𝒮n+() et U-1On().

 
Exercice 165  2514      CENTRALE (MP)Correction  

Soit A une matrice symétrique réelle positive de taille n.
Pour α>0, on note

𝒮α={M𝒮n()|Sp(M)+ et det(M)α}.

Le but est de montrer la formule:

infM𝒮αtr(AM)=n(αdet(A))1/n.
  • (a)

    Démontrer la formule dans le cas A=In.

  • (b)

    Montrer que toute matrice A symétrique réelle positive peut s’écrire A=PP avec P matrice carrée de taille n.

  • (c)

    Démontrer la formule.

  • (d)

    Le résultat est-il encore vrai si α=0?

  • (e)

    Le résultat reste-t-il vrai si A n’est que symétrique réelle?

Solution

  • (a)

    Soit M𝒮α. La matrice M est diagonalisable de valeurs propres λ1,,λn0 avec λ1λnα et l’on a
    tr(M)=λ1++λn. Par l’inégalité arithmético-géométrique

    λ1++λnnλ1λnn

    et donc

    tr(M)nα1/n

    avec égalité si M=α1/nIn𝒮α.

  • (b)

    Par orthodiagonalisation de la matrice A, on peut écrire

    A=QΔQ avec Δ=diag(λ1,,λn) et QOn().

    Les valeurs propres de A étant positives, on peut poser P=diag(λ1,,λn)Q et vérifier A=PP.

  • (c)

    On peut écrire

    tr(AM)=tr(PPM)=tr(PMP)

    avec PMP matrice symétrique de déterminant det(M)×det(A)αdet(A).
    Par l’étude qui précède avec α=αdet(A), on obtient

    tr(AM)n(αdet(A))1/n.

    Cependant, lorsque M parcourt 𝒮α, on n’est pas assuré que PMP parcourt l’intégralité 𝒮α. Cela est néanmoins le cas lorsque la matrice A est inversible car alors la matrice P l’est aussi. L’inégalité précédente est alors une égalité pour

    M=(αdet(A))1/nA-1.

    Lorsque la matrice A n’est pas inversible, c’est qu’au moins l’une de ses valeurs propres est nulle. Sans perte de généralité, supposons que ce soit la premier de la séquence λ1,,λn

    A=QΔQ avec Δ=diag(0,λ2,,λn),λ2,,λn0.

    Considérons alors pour ε>0

    Mε=Qdiag(αε-(n-1),ε,,ε)Q.

    La matrice Mε est élément de 𝒮α et

    tr(AMε)=(n-1)ε.

    Ceci valant pour tout ε>0, on obtient

    infM𝒮αtr(AM)=0=n(αdet(A))1/n.
  • (d)

    Soit M𝒮n+() telle que det(M)0. Via diagonalisation de M avec des valeurs propres positives, on peut affirmer β=det(M+λIn)>0 pour tout λ>0. Par ce qui précède,

    tr(A(M+λIn))n(βdet(A))1/n.

    Par continuité, quand λ0+, on obtient

    tr(AM)0

    et, bien évidemment, il y a égalité si M=On.
    Le résultat est donc encore vrai si α=0.

  • (e)

    Le résultat n’a plus de sens si A est symétrique réelle de déterminant négatif avec n pair.

 
Exercice 166  3077      X (MP)Correction  

Soient m,n* et Mm,n().

Établir l’existence de UOm() et VOn() telles que la matrice D=UMV vérifie:

(i,j){1,,m}×{1,,n},ijdi,j=0.

Solution

Cas: MGLn().

Analyse: Supposons qu’il existe U,VOn() telles que UMV soit une matrice diagonale D. On remarque que

D2=DD=VMMV.

On veut donc que MM soit orthogonalement semblable à une matrice diagonale à coefficients positifs.

Synthèse: On sait que la matrice MM est symétrique réelle à valeurs propres strictement positives. Il existe donc VOn() telle que

VMMV=D2

avec D une matrice diagonale. Posons alors U=DVM-1. On remarque

UU=(M-1)VD2VM-1=In.

La matrice U est orthogonale et permet d’écrire D=UMV avec D diagonale.

Cas général: Mm,n()

Soit u l’application linéaire de n vers m canoniquement représentée par M.

Posons F=Ker(u) et G=Im(u). La matrice de u dans une base orthonormée adaptée à la décomposition FF=n au départ et dans une base orthonormée adaptée à la décomposition GG=m à l’arrivée est de la forme

M=(AOOO) avec AGLr(),r=rg(M).

L’étude qui précède permet de transformer A en une matrice diagonale D via produit par des matrices orthogonales U et V:

UAV=D.

En introduisant les matrices orthogonales

U=(UOOIm-r) et V=(VOOIn-r)

on obtient en opérant par blocs

D=UMV=(DOOO).

Enfin, par une formule de changement de bases orthonormées, il existe U′′,V′′ orthogonales telles que

M=U′′MV′′

et l’on peut alors conclure.

 
Exercice 167  4996    

Soit A une matrice symétrique réelle de taille n dont toutes les valeurs propres sont strictement positives.

  • (a)

    Montrer que φ:(X,Y)XAY définit un produit scalaire sur n.

  • (b)

    En déduire qu’il existe une matrice triangulaire supérieure T telle que A=TT.

 
Exercice 168  20    Correction  

(Décomposition de Cholesky)

Soit S𝒮n+(). Montrer qu’il existe TTn+() telle que S=TT.

Solution

On raisonne par récurrence sur n*.

Pour n=1, S=(a) avec a0 donc T=(a) convient.

Supposons la propriété établie au rang n-11.

On écrit

S=(aLLS)Sn+()etT=(αΛ0T)Tn+().

On observe

TT=(α2αΛαΛS′′) avec S′′=ΛΛ+TT.

Il s’agit de faire se correspondre S et TT.

Pour X=E1, la relation XSX0 oblige a0.

Cas: a=0. En exploitant XSX0 avec X=E1+λEj pour λ, on obtient L=0.

De plus, il est immédiat qu’alors S𝒮n-1+() et en prenant α=0, Λ=0 et TTn-1+() tel que S=TT on conclut.

Cas: a>0. On pose α=a et Λ=1αL. Il reste à déterminer T tel que S=ΛΛ+TT.

Posons Σ=S-ΛΛ et montrons Σ𝒮n-1+() ce qui permettra de conclure via l’hypothèse de récurrence.

Pour tout X=(x1X), XSX0 donne ax12+2x1LX+XSX0 et pour x1=-1aLX on obtient XSX-1a(LX)20 ce qui donne XΣX0. On peut alors conclure

La récurrence est établie.

 
Exercice 169  3169    Correction  

Soit An() une matrice symétrique positive dont tous les coefficients sont non nuls. On note B la matrice de n() dont les coefficients sont les inverses des coefficients respectifs de A.

Montrer

B𝒮n+()rg(A)=1.

Solution

Supposons B𝒮n+().

Pour tout 1i<jn, les sous-matrices

(ai,iai,jaj,iaj,j) et (1/ai,i1/ai,j1/aj,i1/aj,j)

sont symétriques et positives car sous-matrices de matrices symétriques positives. Ces matrices sont donc de déterminants positifs. Ainsi,

ai,iaj,j-ai,j20etai,j2-ai,iaj,jai,iaj,jai,j20.

On en déduit

ai,iaj,j-ai,j2=0.

Ainsi, toutes les matrices de taille 2 extraites de A sont non inversibles et donc rg(A)<2.

Puisque les coefficients de A sont tous non nuls, on peut aussi affirmer rg(A)1 et conclure

rg(A)=1.

Inversement, supposons rg(A)=1. Toutes les colonnes de A sont colinéaires entre elles ce qui perme d’écrire

A=(αiβj)1i,jn

La relation

Xn,1(),XAX0

donne alors

x1,,xn,i,j=1nαiβjxixj0

En posant xi=yi/αi2,

y1,,yn,i,j=1n1αiβjyiyj0

ce qui permet d’affirmer que la matrice symétrique B est positive.

[<] Matrices symétriques positives[>] Matrices symétriques définies positives

 
Exercice 170  5711  Correction  

Soient fGL(E) et u=f*f. Montrer que u𝒮++(E).

Solution

D’une part,

u*=(f*f)*=f*f=u

donc u𝒮(E).

D’autre part, pour x0E

(u(x)x)(f*f(x)x)=(f(x)f(x))=f(x)2>0

Ainsi, u est un endomorphisme autoadjoint défini positif.

 
Exercice 171  3330   Correction  

Soit v(E) autoadjoint défini positif.

  • (a)

    Montrer qu’il existe un endomorphisme s autoadjoint défini positif vérifiant s2=v.

  • (b)

    Soit u un endomorphisme autoadjoint de E. Établir que v-1u est diagonalisable.

Solution

  • (a)

    Soit une base orthonormée diagonalisant v

    Mat(v)=(λ1(0)(0)λn) avec λk>0.

    L’endomorphisme s déterminé par

    Mat(s)=(λ1(0)(0)λn)

    vérifie s2=v et puisque sa matrice dans une base orthonormée est symétrique, c’est endomorphisme est autoadjoint. Enfin Sp(s)+* donc s est défini positif.

  • (b)

    On a

    v-1u=s-1s-1u=s-1(s-1us-1)s.

    L’endomorphisme w=s-1us-1 est autoadjoint donc diagonalisable puis l’endomorphisme semblable s-1ws est aussi diagonalisable.

 
Exercice 172  2400     CENTRALE (MP)Correction  

Soit u un automorphisme d’un espace euclidien E.

  • (a)

    Montrer que v=u*u est autoadjoint défini positif.

  • (b)

    Montrer qu’il existe w autoadjoint positif tel que v=w2, et ρ orthogonal tel que u=ρw.

  • (c)

    Montrer que cette décomposition de u est unique.

  • (d)

    Comment interpréter ces résultats de façon matricielle?

Solution

  • (a)

    v*=v et (v(x)x)=u(x)20 et =0x=0 car uGL(E).

  • (b)

    Il existe une base orthonormée dans laquelle la matrice de v est de la forme diag(λ1,,λn) avec λi>0. L’endomorphisme w dont la matrice dans est diag(λ1,,λn) convient. Notons que cet endomorphisme est autoadjoint car représenté par une matrice symétrique dans une base orthonormée.
    On pose ensuite ρ=uw-1 et l’on vérifie sans peine ρ*ρ=Id donc ρO(E).

  • (c)

    Si u=ρw alors w2=v. Nous allons établir l’unicité de w. v est diagonalisable donc E est somme des sous-espaces propres Eλ(v) avec λ0. Comme v et w commutent, ces sous-espaces sont stables par w. Or w est diagonalisable donc l’endomorphisme induit par w sur Eλ(v) aussi et puisque les valeurs propres de w sont positives, il est nécessaire que l’endomorphisme induit par w sur Eλ(v) soit λIdE. Cela détermine w de manière unique et, puisque ρ=uw-1, r aussi est unique.

  • (d)
    AGLn(),!(O,S)On()×𝒮n++(),A=OS

    C’est la décomposition de Cartan.

 
Exercice 173  3940   

Soit (e1,,en) une base d’un espace euclidien E de dimension n1 dont le produit scalaire est noté ,.

  • (a)

    Montrer que l’endomorphisme f défini par

    f(x)=i=1nei,x.ei

    est autoadjoint et à valeurs propres strictement positives.

  • (b)

    Montrer qu’il existe un endomorphisme autoadjoint g de E tel que g2=f-1.

  • (c)

    Établir que la famille (g(e1),,g(en)) est une base orthonormale de E.

 
Exercice 174  3329   Correction  

Soit u un endomorphisme autoadjoint d’un espace euclidien E de dimension n non nulle.
On pose

Hu={xE|(u(x)x)=1}.
  • (a)

    Énoncer une condition nécessaire et suffisante portant sur le spectre de u pour qu’il existe un vecteur unitaire élément de Hu.

  • (b)

    Soit v un endomorphisme autoadjoint défini positif.

    Trouver une condition nécessaire et suffisante portant sur le spectre de v-1u pour que HuHv.

Solution

  • (a)

    Si λmin=minSp(u) et λmax=maxSp(u), on montre en introduisant une base orthonormée diagonalisant u que

    xE,λminx2(u(x)x)λmaxx2.

    Pour qu’il existe un vecteur unitaire appartenant à Hu, il est nécessaire que 1[λmin;λmax].

    Inversement, supposons 1[λmin;λmax].

    Si λmin=λmax, c’est immédiat.

    Supposons désormais λmin<λmax. On introduit emin vecteur propre unitaire associé à λmin et emax vecteur propre unitaire associé à λmax. Considérons enfin

    eθ=cos(θ)emin+sin(θ)emax.

    Puisque emin et emax sont unitaires et orthogonaux, on vérifie eθ=1. Considérons ensuite f(θ)=(u(eθ)eθ). La fonction f est continue, f(0)=λmin et f(π/2)=λmax dont, en vertu du théorème des valeurs intermédiaires, il existe θ[0;π/2] vérifiant eθHu.

  • (b)

    Considérons le produit scalaire défini par

    x,y=(v(x)y).

    On observe

    (v(x)x)=(xx)et(u(x)x)=v-1u(x),x.

    L’endomorphisme v-1u est autoadjoint pour le produit scalaire , et l’étude du a) adaptée au contexte en cours, assure qu’il existe xE vérifiant

    x,x=1etv-1u(x),x=1

    si, et seulement si, 1 est compris entre

    1[minSp(v-1u);maxSp(v-1u)].
 
Exercice 175  3189     CENTRALE (MP)Correction  

Soient E un espace euclidien et fGL(E).

  • (a)

    Démontrer l’existence d’une base orthonormée de E transformée par f en une base orthogonale.

  • (b)

    Soit MGLn(). Démontrer l’existence de deux matrices orthogonales U et V telles que UMV soit diagonale.

    Même question avec M non inversible.

  • (c)

    Application

    M=(1212).

Solution

  • (a)

    Considérons l’endomorphisme u=f*f. Par le théorème spectral, il existe une base orthonormée =(ε1,,εn) dans laquelle la matrice de u est diagonale

    Mat(u)=(λ1(0)(0)λn).

    On a alors pour tout 1ijn,

    (f(εi)f(εj))=(εiu(εj))=λj(εiεj)=0.

    Ainsi, l’endomorphisme f transforme la base (ε1,,εn) en une famille orthogonale.

  • (b)

    M est la matrice dans la base canonique (e1,,en) de n d’un certain automorphisme f. Par ce qui précède, il existe une base orthonormée (ε1,,εn) de n dont l’image par f est une famille orthogonale. Celle-ci ne comporte pas le vecteur nul car f est un automorphisme et donc, en posant,

    φi=f(εi)f(εi)

    on forme une base orthonormée (φ1,,φn) telle que la matrice de l’application linéaire f dans les bases (ε1,,εn) et (φ1,,φn) est la matrice diagonale

    D=(f(ε1)(0)(0)f(εn)).

    Par formule de changement de bases orthonormées, on obtient

    UMV=D

    avec U,V matrices orthogonales

    U=Mat(e1,,en)(φ1,,φn)etV=Mat(e1,,en)(ε1,,εn).

    Si M n’est pas inversible, ce qui précède peut être repris en posant

    φi=f(εi)f(εi)

    quand f(εi)0 et en choisissant les autres φi dans une base orthonormée de (Im(f)) pour former une base orthonormée (φ1,,φn) satisfaisante.

  • (c)

    On a

    MM=(2448).

    Une base orthonormée diagonalisant MM est formée des vecteurs

    ε1=15(12)etε215(2-1)

    et puisque

    Mε1=10φ1 avec φ1=12(11)

    on prend

    φ2=12(1-1).

    et l’on obtient

    UMV=(10000)

    avec

    U=12(111-1)etV=15(122-1).
 
Exercice 176  2399      CENTRALE (MP)Correction  

Soient (E,,) un espace euclidien et A un endomorphisme symétrique défini positif de (E,,). On pose

x,yA=A-1x,ypour tous x,yE..
  • (a)

    Montrer que ,A est un produit scalaire.

Soit B un endomorphisme autoadjoint de (E,,).

  • (b)

    Montrer que AB est diagonalisable.

Si M est un endomorphisme diagonalisable de E, on note λmin(M) (resp. λmax(M)) sa plus petite (resp. grande) valeur propre.

  • (c)

    Montrer que l’image de E{0} par

    xBx,xA-1x,x

    n’est autre que le segment d’extrémités λmin(AB) et λmax(AB).

  • (d)

    Montrer que

    λmin(A)λmin(B)λmin(AB)λmax(AB)λmax(A)λmax(B).

Solution

  • (a)

    A𝒮n+*(E) donc A-1𝒮n+*(E) et par suite ,A est un produit scalaire sur E.

  • (b)

    On a

    x,AByA=A-1x,ABy=x,By=Bx,y=ABx,yA.

    L’endomorphisme AB est autoadjoint dans (E,,A) donc diagonalisable.

  • (c)

    On a

    Bx,xA-1x,x=ABx,xAxA2.

    En introduisant une base orthonormée =(e1,,en) de (E,,A) formée de vecteurs propres de AB, on peut écrire pour x=x1e1++xnen,

    ABx,xAxA2=λ1x12++λnxn2x12++xn2

    en notant λ1,,λn les valeurs propres de AB. Il est clair que cette quantité est comprise entre λmin(AB) et λmax(AB). De plus, ces deux valeurs propres sont valeurs prise par

    ABx,xAxA2

    en x vecteur propre associé. Enfin, E{0E} est connexe par arcs et l’image d’un connexe par arcs par une application continue est un connexe par arcs. On peut donc conclure que les valeurs prises par

    xBx,xA-1x,x

    sur E{0} constituent le segment

    [λmin(AB);λmax(AB)].
  • (d)

    On a Bx,xλmax(B)x2 et A-1x,xλmin(A-1)x2 donc

    Bx,xA-1x,xλmax(B)λmin(A-1).

    Or

    λmin(A-1)=1λmax(A)

    donc

    Bx,xA-1x,xλmax(A)λmax(B)

    et la conclusion est dès lors facile.

[<] Endomorphismes autoadjoints définis positifs[>] Réduction simultanée

 
Exercice 177  12  Correction  

Établir que 𝒮n++() est dense dans 𝒮n+().

Solution

Soit A𝒮n+(). On a

Ap=A+1pInp+A

et l’on vérifie Ap𝒮n++() pour tout p* car les valeurs propres de Ap sont celles de A auxquelles on ajoute 1/p: elles sont strictement positives.

 
Exercice 178  5660   Correction  
  • (a)

    Montrer que 𝒮n+() est une partie fermée de n().

  • (b)

    Déterminer l’adhérence de 𝒮n++().

Solution

  • (a)

    Méthode: Les matrices de 𝒮n+() sont non seulement les matrices symétriques réelles de valeurs propres positives (comme le souligne la notation de l’ensemble) mais ce sont aussi les matrices symétriques réelles A vérifiant XAX0 pour toute colonne Xn,1().

    Soit (Ap)p une suite convergente d’éléments de 𝒮n+(). Notons A sa limite.

    Pour tout p, Ap=Ap. Par continuité de la transposition11 1 Il s’agit d’une application linéaire au départ d’un espace de dimension finie., il vient A=A.

    Aussi, pour toute colonne Xn,1(), XApX0. Par passage à la limite dans une inégalité large, XAX0. On en déduit que A𝒮n+().

    La partie 𝒮n+() contient les limites de ses suites convergentes, c’est donc une partie fermée.

  • (b)

    On sait 𝒮n++()𝒮n+() et donc, par croissance du passage à l’adhérence,

    𝒮n++()¯𝒮n+()¯=𝒮n+().

    Établissons l’inclusion réciproque.

    Soit A𝒮n+(). Pour p*, posons

    Ap=A+1pIn

    de sorte que par simple opérations sur les limites

    A=limp+Ap.

    Pour tout p1, la matrice Ap est symétrique réelle et l’on vérifie22 2 L’affirmation se justifie par exemple en étudiant l’équation aux éléments propres.

    Sp(Ap)={λ+1p|λSp(A)}.

    Puisque Sp(A)+, il vient Sp(Ap)+*.

    Ainsi, A est limite d’une suite d’éléments de 𝒮n++(), c’est donc un élément adhérent à 𝒮n++().

    Par double inclusion, on conclut

    𝒮n++()¯=𝒮n+().
 
Exercice 179  5658  Correction  

Montrer que 𝒮n++() est une partie convexe.

Solution

Méthode: Les matrices de 𝒮n++() sont non seulement les matrices symétriques réelles de valeurs propres strictement positives mais ce sont aussi les matrices symétriques réelles A vérifiant XAX>0 pour toute colonne Xn,1() non nulle.

Pour établir que 𝒮n++() est convexe, on montre [A;B]𝒮n++() pour toutes matrices A,B𝒮n++().

Soient A,B𝒮n++() et λ[0;1]. Étudions M=(1-λ)A+λB.

La matrice M est évidemment symétrique et pour Xn,1() colonne non nulle,

XMX=(1-λ)XAX>0+λXBX>0

Puisque les facteurs 1-λ et λ sont positifs sans être tous deux nuls,

XMX>0

Ainsi, M𝒮n++(). On peut alors conclure [A;B]𝒮n++(): l’ensemble 𝒮n++() est convexe.

 
Exercice 180  5764  Correction  

Soit A𝒮n(). Justifier exp(A)𝒮n++().

Solution

Puisque A est symétrique réelle, on peut écrire A=PDP-1 avec POn() et D=diag(λ1,,λn). On a alors exp(A)=Pexp(D)P-1 avec exp(D)=diag(eλ1,,eλn). La matrice exp(A) est orthogonalement semblable à une matrice diagonale aux valeurs propres strictement positives, c’est donc une matrice symétrique définie positive.

 
Exercice 181  3174   Correction  

Soit S𝒮n(). Montrer que la comatrice de S est symétrique.
Même question avec S𝒮n++() puis S𝒮n+().

Solution

Le coefficient d’indice (i,j) de la comatrice de S est

(-1)i+jΔi,j

avec Δi,j le mineur d’indice (i,j) de la matrice S c’est-à-dire le déterminant de la matrice obtenue en supprimant la i-ème ligne et la j-ème colonne de S. Or le déterminant d’une matrice est aussi celui de sa transposée et puisque la matrice S est symétrique, le mineur d’indice (i,j) est égal à celui d’indice (j,i). On en déduit que la comatrice de S est symétrique.
Si S𝒮n++() alors

Com(S)=(Com(S))=det(S)S-1.

Puisque S est définie positive, son inverse S-1 l’est aussi et det(S)>0 donc Com(S) est définie positive.
Si S𝒮n+() alors pour tout t>0,

St=S+tIn𝒮n++()

puis

Com(St)𝒮n++()

et donc

Com(S)=limt0±Com(St)𝒮n++()¯=𝒮n+().
 
Exercice 182  14   Correction  

Soit A=(ai,j)𝒮n++().

  • (a)

    Montrer que φ(X,Y)=XAY définit un produit scalaire sur n,1().

  • (b)

    En déduire que pour tout

    (i,j)1;n2,ijai,j2<ai,iaj,j.

Solution

  • (a)

    L’application φ est clairement une forme bilinéaire, symétrique. De plus, puisque A est définie positive, le produit scalaire φ est aussi défini positif.

  • (b)

    Notons E1,,En les colonnes élémentaires de n,1().

    Soit (i,j)1;n2 avec ij. On remarque

    φ(Ei,Ej)=ai,j,(Ei,Ei)=ai,ietφ(Ej,Ej)=aj,j.

    Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz,

    ai,j2ai,iaj,j.

    De plus, il y a égalité dans l’inégalité de Cauchy-Schwarz seulement lorsqu’il y a colinéarité. Ici, les colonnes Ei et Ej ne sont pas colinéaires et donc l’inégalité est stricte.

 
Exercice 183  3151  Correction  

Soient A𝒮n++() et B𝒮n+().

Montrer que la matrice In+AB est inversible.

Solution

On peut écrire

In+AB=A(A-1+B).

La matrice A-1+B est symétrique réelle et vérifie

Xn,1(){0},X(A-1+B)X=XA-1X+XBX>0.

On en déduit que A-1+B est inversible car élément de 𝒮n++(). Par produit dans le groupe des matrices inversibles, In+AB.

 
Exercice 184  3170   Correction  

Soient A,B𝒮n++(). Montrer

(A+B)-1A-1+B-1.

Solution

Par l’absurde, supposons (A+B)-1=A-1+B-1.

On a alors

(A+B)(A-1+B-1)=In

et, en développant,

BA-1+AB-1+In=On.

En multipliant à droite par la matrice A, on obtient

B+AB-1A+A=On.

Pour Xn,1() non nul, on obtient

XBX+(AX)B(AX)+XAX=0

avec

XBX,(AX)B(AX),XAX>0

Cela est absurde.

 
Exercice 185  22   Correction  

(Matrice de Hilbert)

Soit

H=(1i+j+1)0i,jnn+1().

Montrer que H est diagonalisable à valeurs propres strictement positives.

Solution

La matrice H est symétrique réelle donc diagonalisable.

Pour x=(a0,a1,an)n+1,

xHx=i=0nj=0naiaji+j+1=i=0nj=0n01aiajti+jdt.

Par linéarité,

xHx=01i=0nj=0naiajti+jdt=01(i=0naiti)2dt.

Par intégration d’une fonction positive, xHx0.

De plus, si xHx=0 alors, par intégration d’une fonction continue et positive,

t[0;1],i=0naiti=0.

Le polynôme a0+a1X++anXn possède une infinité de racines, c’est donc le polynôme nul ce qui entraîne x=0.

La matrice H est donc symétrique définie positive.

 
Exercice 186  3062     CENTRALE (MP)Correction  

Soient a1,an>0 et deux à deux distincts.

Justifier que la matrice

S=(1ai+aj)1i,jn

est symétrique définie positive.

Solution

La matrice S est bien évidemment symétrique. Il s’agit de vérifier

Xn,1(),X0XSX>0.

Notons E l’espace des fonctions continues de ]0;1] dans et de carrés intégrables sur ]0;1].

On définit un produit scalaire ϕ sur E par

ϕ(f,g)=]0;1]f(t)g(t)dt.

Pour i{1,,n}, posons fi:ttai-1/2 élément de E.

Pour X=(x1xn), on remarque

XSX=i=1nxixjai+aj=φ(i=1nxifi,i=1nxifi)=i=1nxifi.

Ainsi, XSX0. De plus, si XSX=0 alors

i=1nxifi=0.

Ainsi, i=1nxitai-1/2=0 pour tout t]0;1].

En multipliant par t1/2, on obtient

i=1nxitai=0pour tout t]0;1].

En posant t=1, on obtient l’équation i=1nxi=0.

En dérivant la relation (*) et en multipliant par t, on obtient

i=1naixitai=0pour tout t]0;1].

En posant t=1, on obtient l’équation i=1naixi=0.

En reprenant ce principe, on obtient

i=1naikxi=0pour tout k{0,,n-1}.

Le multiplet (x1,,xn) est alors solution d’un système linéaire homogène à n équations qui est un système de Cramer car son déterminant est un déterminant de Vandermonde non nul puisque les a1,,an sont deux à deux distincts.

Par suite, x1==xn=0 et ainsi

XSX=0x=0.

Finalement, S est une matrice symétrique définie positive.

 
Exercice 187  3158   Correction  

Soit

A=(11112212n)=(min(i,j))1i,jnn().

Montrer que la matrice A est symétrique définie positive.

Solution

La matrice A est évidemment symétrique. Posons

T=(11(0)1)GLn().

On remarque

A=TT.

On en déduit que pour tout Xn,1()

XAX=(TX)TX=TX20

avec égalité si, et seulement si, TX=0 ce qui donne X=0.

 
Exercice 188  2761    MINES (MP)Correction  

Soit An().

Montrer que A est symétrique positive si, et seulement si, il existe Pn() telle que A=PP.

Montrer que A est symétrique définie positive si, et seulement si, il existe PGLn() telle que A=PP.

Solution

Si A=PP alors il est facile d’établir que A est symétrique positive (voire définie positive si P est inversible).

Inversement, si A est symétrique positive alors par le théorème spectral, on peut écrire A=QDQ avec QOn(), D=diag(λ1,,λn) et λi0 pour i=1,,n (voire λi>0 si A est définie positive). Pour P=ΔQ avec Δ=diag(λ1,,λn), on dispose d’une matrice solution (inversible dans le cas où est définie positive).

 
Exercice 189  5644   Correction  

Soient A,Bn() des matrices symétriques à valeurs propres toutes strictement positives.

  • (a)

    Montrer qu’il existe une matrice S𝒮n() inversible vérifiant S2=A.

  • (b)

    Justifier que C=S-1BS-1 est diagonalisable à valeurs propres positives.

  • (c)

    En déduire

    det(A+B)det(A)+det(B).

Solution

  • (a)

    La matrice A est symétrique dont orthogonalement diagonalisable. Il existe donc POn() telle que

    A=PDP avec D=diag(λ1,,λn).

    Les réels λ1,,λn sont strictement positifs car ce sont les valeurs propres de A. On peut donc introduire

    S=PΔP avec Δ=diag(λ1,,λn).

    On vérifie S2=A, S=S et det(S)0. La matrice S est solution.

  • (b)

    La matrice S est inversible car la matrice A l’est. Puisque S est symétrique, son inverse S-1 l’est aussi. On remarque alors

    (S-1BS-1)=(S-1)B(S-1)=S-1BS-1.

    La matrice S-1BS-1 est symétrique réelle donc diagonalisable.

    Soient λ une valeur propre de S-1BS-1 et X un vecteur propre associé:

    S-1BS-1X=λX.

    Il existe une matrice T𝒮n() telle que T2=B et alors

    S-1T2S-1X=λX.

    En multipliant par X à gauche,

    (TS-1X)(TS-1X)=λXX

    et donc

    λ=TS-1X2X20.
  • (c)

    Avec les écritures qui précèdent

    det(A+B)=det(S)det(In+C)det(S).

    En notant μ1,,μn les valeurs propres de C,

    det(In+C)=i=1n(1+μi)1+i=1nμi=1+det(C)

    donc

    det(A+B) det(S)(1+det(C))det(S)
    =det(S)2+det(S)2det(C)=det(A)+det(B).
 
Exercice 190  2755     MINES (MP)Correction  

Soient A𝒮n++() et B𝒮n+().

  • (a)

    Montrer l’existence de C𝒮n++() telle que C2=A-1.

  • (b)

    On pose D=CBC. Montrer que

    (det(In+D))1/n1+(det(D))1/n.
  • (c)

    Montrer que

    (det(A+B))1/n(det(A))1/n+(det(B))1/n.

Solution

  • (a)

    Par le théorème spectral, la matrice symétrique réelle A est orthogonalement diagonalisable. De plus, étant définie positive, ses valeurs propres sont strictement positive. On peut donc écrire

    A=PDP avec POn(),D=diag(λ1,,λn) et λi>0.

    La matrice C=PΔP avec Δ=diag(1/λ1,,1/λn) convient.

  • (b)

    On vérifie D=D et XDX=(CX)B(CX)0 donc D𝒮n+(). On peut alors écrire

    D=QDQ avec QOn(),D=diag(μ1,,μn)etμi0.

    Par similitude, l’inégalité voulue revient à

    i=1n(1+μi)1/n1+i=1nμi1/n.

    Si l’un des μi est nul, l’inégalité est entendue. Supposons désormais les μi tous non nuls.
    Pour l’obtenir l’inégalité, on introduit la fonction xln(1+ex). Celle-ci est convexe car de dérivée seconde positive. Par l’inégalité de Jensen

    a1,,an,ln(1+e1ni=1nai)1ni=1nln(1+eai).

    En choisissant ai=ln(μi), on obtient

    ln(1+i=1nμi1/n)ln(i=1n(1+μi)1/n)

    puis l’inégalité voulue.

  • (c)

    On a

    (det(C))2det(A+B)=det(CAC+CBC)=det(In+D)

    avec

    det(A)=1/(det(C))2 et det(B)=det(D)/(det(C))2.

    La comparaison

    (det(In+D))1/n1+(det(D))1/n

    fournit alors l’inégalité proposée.

 
Exercice 191  2407     CENTRALE (MP)Correction  
  • (a)

    Soit M𝒮n(). On suppose

    Xn,1(),XMXXX.

    Établir det(M)1.

  • (b)

    Soit A𝒮n++(). Montrer qu’il existe une matrice S𝒮n() inversible vérifiant S2=A.

  • (c)

    Soient A,B dans 𝒮n+() vérifiant

    Xn,1(),XAXXBX.

    Montrer

    det(A)det(B).

Solution

  • (a)

    Soient λ une valeur propre de M et X un vecteur propre associé. L’hypothèse donne

    XMX=λXXXX avec XX=X2>0.

    On en déduit λ1. La matrice M étant diagonalisable, son déterminant est le produit de ses valeurs propres comptées avec multiplicité. Ces dernières étant toutes supérieures à 1, on obtient det(M)1.

  • (b)

    La matrice A est symétrique réelle donc orthogonalement diagonalisable. Ses valeurs propres étant strictement positives, on peut écrire

    A=PDP1

    avec POn(), D=diag(λ1,,λn), λ1,,λn>0.

    On peut alors poser

    S=PΔP1 avec Δ=diag(λ1,,λn).

    On vérifie que S est symétrique (car Δ=Δ et P=P1) et S2=A. La matrice A étant inversible, la matrice S est aussi inversible.

  • (c)

    Considérons M=S1BS1.

    La matrice M est symétrique et, pour tout Xn,1(),

    XMX=YBY avec Y=S1Xn,1().

    L’hypothèse donne

    XMXYAY=XX.

    On en déduit det(M)1 avec det(M)=det(B)(det(S1))2=det(B)det(A)1. Sachant det(A)>0, on conclut det(B)det(A).

 
Exercice 192  2754     MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Déterminer le sous-espace vectoriel de n() engendré par 𝒮n++().

    Soient A1,,Ak des éléments de 𝒮n++() et λ1,,λk des réels. On pose

    A=i=1kλiAietB=i=1k|λi|Ai.
  • (b)

    Montrer que, pour Xn,

    |XAX|XBX.
  • (c)

    En déduire

    |det(A)|det(B).

Solution

  • (a)

    Vect(𝒮n)++()=𝒮n() notamment parce qu’une matrice symétrique peut s’écrire comme différence de deux matrices symétriques définies positives via diagonalisation.

  • (b)

    Pour Xn,

    XAX=i=1kλiXAiX

    avec XAiX0 donc

    |XAX|i=1k|λi|XAiX=XBX.
  • (c)

    Cas: B=In. La matrice A est diagonalisable et, pour tout X, |XAX|XX assure que les valeurs propres λ de A vérifient |λ|1. On a donc |det(A)|1=det(B).

    Cas général: Si les λi sont tous nuls, c’est immédiat. Sinon, B𝒮n++(). On peut alors écrire B=C2 avec C𝒮n++(). Considérons ensuite A=C-1AC-1𝒮n(). Pour tout Xn,

    |XAX|=|(C-1X)A(C-1X)|(C-1X)B(C-1X)=XX.

    Par l’étude précédente, |det(A)|1 donc

    |det(A)|(det(C))2=det(B).
 
Exercice 193  5683     ENSTIM (MP)Correction  

Soient S𝒮n++() et Xn,1() une colonne non nulle. On considère la suite (Yp) d’éléments de n,1() donnée par

Yp=1SpXSpXpour tout p

désigne la norme euclidienne canonique sur n,1().

Établir que la suite (Yp) converge vers un vecteur propre de S.

Solution

Notons 0<λ1<<λm les valeurs propres de S. Puisque la matrice S est symétrique réelle, le théorème spectral donne

n,1()=k=1mEλk(M)

et l’on sait que les sous-espaces propres Eλk(M) sont deux à deux orthogonaux. On peut alors décomposer la colonne X en écrivant

X=k=1mXk.

Pour tout p, on a alors

SpX=k=1mλkpXk

et, par le théorème de Pythagore,

SpX2=k=1mλk2pXk2.

Considérons le plus grand 1;m tel que X0 (celui-ci existe car la colonne X n’est pas nulle). Les valeurs propres λk étant par ordre strictement croissant

SpXp+λpX

et donc

Yp=k=11SpXλkpXk

avec

1SpXλkpp+{0 si k<1X sinon.

Par opérations sur les limites,

Ypp+1XX

avec X vecteur propre de S.

 
Exercice 194  5793   Correction  

Établir que 𝒮n++() est une partie ouverte de l’espace 𝒮n().

Solution

Introduisons la norme euclidienne canonique sur n,1() et |||||| la norme d’opérateur associée

Xn,1(),X2=XXetAn(),|||A|||=supX0AXX.

On munit l’espace 𝒮n() de cette norme ||||||.

L’ensemble 𝒮n++() est une partie de 𝒮n(). Vérifions que celle-ci est voisinage de chacun de ses points.

Soit A𝒮n+(). Par définition,

Xn,1(){0},XAX>0.

Considérons la fonction f:S définie sur S={Xn,1()|X=1} par

f(X)=XAX.

La fonction f est continue sur le compact non vide S et prend uniquement des valeurs strictement positives. Par le théorème des bornes atteintes, il existe11 1 Par réduction dans une base orthonormée, on peut aussi établir que α=minSp(A) convient α>0 tel que

XS,XAXα.

On a alors

XS,XAXαXX.

Or, lorsque la comparaison précédente est vérifiée pour X, elle l’est aussi pour λX et ce quel que soit λ. On en déduit

Xn,1(),XAXαXX=αX2.

Soit M𝒮n() telle que |||M|||<α. Pour tout Xn,1(),

MX|||M|||X

et donc, par l’inégalité de Cauchy-Schwarz,

|XMX|XMX|||M|||X2.

On vérifie alors

X(A+M)XαX2-|||M|||X2=(α-|||M|||)X2.

On en déduit

Xn,1(){0},X(A+M)X>0

et donc A+M𝒮n++().

 
Exercice 195  3943    Correction  

(Décomposition de Cartan)

Soit AGLn().

  • (a)

    Établir que AA𝒮n++().

  • (b)

    Montrer qu’il existe une matrice S𝒮n++() telle que S2=AA.

  • (c)

    Conclure

    AGLn(),(O,S)On()×𝒮n++(),A=OS.
  • (d)

    Établir l’unicité de cette écriture.

Solution

  • (a)

    La matrice AA est évidemment symétrique.
    Pour λ valeur propre de AA et X vecteur propre associé, on a

    XAAX=(AX)AX=AX2

    et

    XAAX=λXX=λX2.

    Ainsi,

    λ=AX2X2>0

    car A est inversible.

  • (b)

    Par le théorème spectral, il existe POn() tel que PAAP=diag(λ1,,λn) avec λi>0.
    La matrice

    S=Pdiag(λ1,,λn)P

    est alors solution.

  • (c)

    Posons O=AS1. On a A=OS et

    OO=(S1)AAS1=In

    donc OOn() et A=OS.

  • (d)

    Si A=OS alors S2=AA.
    Pour λSp(AA),

    Ker(AAλIn)=Ker(S2λIn).

    Or par le lemme de décomposition des noyaux,

    Ker(S2λIn)=Ker(SλIn)Ker(S+λIn)

    car λ>0. Or

    Ker(S+λIn)={0}

    car Sp(S)+*. Ainsi, pour tout λSp(AA),

    Ker(AAλIn)=Ker(SλIn)

    ce qui suffit à établir l’unicité de S car

    n,1()=λSp(AA)Ker(AAλIn).
 
Exercice 196  21    Correction  

(Mineurs de Gauss)

Pour A=(ai,j)1i,jn𝒮n(), on pose Ap=(ai,j)1i,jp pour tout p{1,,n}

  • (a)

    On suppose que la matrice A est définie positive.

    Justifier que det(A)>0.

  • (b)

    On suppose encore la matrice A définie positive.

    Établir que pour tout p{1,,n}, det(Ap)>0.

  • (c)

    Justifier la réciproque en raisonnant par récurrence sur n*.

Solution

  • (a)

    Si A est définie positive alors Sp(A)+*. De plus, A est symétrique réelle donc diagonalisable et det(A) est le produit des valeurs propres de A comptées avec multiplicité. Par suite, det(A)>0.

  • (b)

    Ap𝒮p() et pour tout Xp,1(), XApX=XAX avec Xn,1() la colonne obtenue en poursuivant la colonne X de coefficients nuls. On en déduit que si A𝒮n++() alors Ap𝒮p++() puis det(Ap)>0.

  • (c)

    La propriété est immédiate au rang n=1.

    Supposons la propriété acquise au rang n1.

    Soit A𝒮n+1() vérifiant pour tout p{1,,n+1}, det(Ap)>0.

    Par blocs, A est de la forme

    A=(AnCnCnλ).

    Par application de l’hypothèse de récurrence, An𝒮n++(). Il existe donc PnOn() vérifiant PAP=Dn=diag(λ1,,λn) avec λi>0 pour i=1,,n.

    Considérons alors

    Pn+1=(PnXn01)GLn+1().

    Par produit par blocs,

    Pn+1APn+1=(DnYnYnλn+1)

    avec Yn=Pn(AXn+Cn).

    En choisissant Xn=-An-1Cn, on obtient

    Pn+1APn+1=(Dn00λn+1).

    Enfin λn+1>0 car det(A)>0 et det(Dn)>0.

    Finalement, A est symétrique définie positive car ses valeurs propres sont toutes strictement positives.

    La récurrence est établie.

 
Exercice 197  5359   Correction  

Soit A𝒮n() une matrice symétrique à valeurs propres toutes strictement positives.

  • (a)

    Montrer qu’il existe une matrice S𝒮n() vérifiant S2=A.

  • (b)

    Soit B𝒮n(). Établir que la matrice A-1B est diagonalisable.

Solution

  • (a)

    La matrice A est symétrique réelle donc orthogonalement diagonalisable. Ses valeurs propres étant strictement positives, on peut écrire

    A=PDP-1

    avec POn(), D=diag(λ1,,λn), λ1,,λn>0.

    On peut alors poser

    S=PΔP-1 avec Δ=diag(λ1,,λn).

    On vérifie que S est symétrique (car Δ=Δ et P=P-1) et S2=A.

  • (b)

    Posons C=A-1B. On observe

    SCS-1=SS-2CS-1=S-1BS-1.

    Cette dernière matrice est symétrique réelle donc diagonalisable. La matrice C est semblable à une matrice diagonalisable, elle est donc elle-même diagonalisable.

 
Exercice 198  2402   CENTRALE (MP)Correction  

Soient A𝒮n++() et B𝒮n().

  • (a)

    Montrer que l’on définit un produit scalaire sur n en posant

    x,y=xA-1y.
  • (b)

    En déduire que AB est diagonalisable.

Solution

  • (a)

    0 n’est pas valeur propre de A, cela assure que A est inversible. L’application , est donc correctement définie de n×n vers . Il est immédiat de vérifier que cette application est bilinéaire. Puisque A est symétrique, A-1 est aussi symétrique et donc , est symétrique. Enfin, les valeurs propres de A-1 sont les inverses des valeurs propres de A, elles sont toutes strictement positives et donc A-1𝒮n++(). On en déduit

    xn{0},xA-1x>0.

    Ainsi, , est un produit scalaire.

  • (b)

    Pour x,yn,

    x,ABy=xA-1ABy=xBy

    et

    ABx,y=(ABx)A-1y=xBAA-1y=xBy.

    On a donc

    x,ABy=ABx,y.

    L’endomorphisme xABx est donc autoadjoint pour le produit scalaire ,, il est diagonalisable (dans une base orthonormée pour le produit scalaire ,).

[<] Matrices symétriques définies positives[>] Matrices antisymétriques

 
Exercice 199  25   Correction  

Soient A𝒮n++() et B𝒮n().

  • (a)

    Montrer qu’il existe S𝒮n++() tel que A=S2.

  • (b)

    Établir qu’il existe une matrice PGLn() et une matrice DDn() vérifiant

    A=PPetB=PDP.
  • (c)

    Application : Établir que le polynôme xdet(xAB) est scindé sur .

Solution

  • (a)

    Par le théorème spectral, on peut écrire

    A=PDP avec POn() et D=diag(λ1,,λn)

    λ1,,λn sont les valeurs propres strictement positives de la matrice A. Posons alors S=PDP avec D=diag(λ1,,λn). On remarque D2=D et donc

    S2=PDPPDP=PDP=A car PP=In.

    Au surplus, la matrice S est symétrique car

    S=(PDP)=(P)DP=PDP=S.

    Enfin, les valeurs propres de S sont strictement positives car ce sont les coefficients diagonaux de la matrice D à laquelle S est semblable puisque S=PDP1.

  • (b)

    On peut écrire A=S2 avec S𝒮n++(). Posons C=S1BS1. Cette matrice est symétrique car on vérifie sans peine C=C. Par le théorème spectral, on peut écrire C=PDP avec POn() et DDn(). On obtient alors B=SCS=SPDPS=QDQ avec Q=PS. La matrice Q est inversible car produit de deux matrices inversibles. Parallèlement, QQ=SPPS=S2=A.

  • (c)

    Avec l’écriture qui précède

    det(xAB)=det(P)2det(xInD)=det(P)2i=1n(xδi)

    en notant δ1,,δn les coefficients diagonaux de la matrice D.

 
Exercice 200  2398     CENTRALE (MP)Correction  

Soient A𝒮n++() et B𝒮n+().

  • (a)

    Montrer qu’il existe PGLn() et Dn() diagonale à coefficients diagonaux strictement positifs telles que

    A=PPetB=PDP.
  • (b)

    Montrer que

    det(A+B)det(A)+det(B).
  • (c)

    Montrer que l’inégalité précédente subsiste pour A,B𝒮n+().

Solution

  • (a)

    La matrice A est symétrique définie positive donc orthogonalement semblable à une matrice diagonale Δ à coefficients diagonaux strictement positifs. On peut donc écrire

    A=Qδ2Q=(Qδ)Qδ

    avec QOn() et δ une matrice diagonale à coefficients diagonaux non nuls. À ce stade, on pourrait croire avoir déterminé la matrice P=Qδ mais on peut aussi remarquer que n’importe quelle matrice P=ΩQδ avec ΩOn() marche aussi. Nous allons employer ce degré de liberté pour écrire B sous la forme souhaitée.

    Considérons la matrice C=((Qδ))1B(Qδ)1. Celle-ci est symétrique donc orthogonalement diagonalisable. Cela permet d’écrire

    C=RDR

    avec ROn() et DDn() à coefficients diagonaux positifs. On en déduit

    B=(RQδ)DRQδ=PDP avec P=RQδGLn().

    On remarque aussi

    PP=(Qδ)RR=In(Qδ)=(Qδ)(Qδ)=A.
  • (b)

    Notons λ1,,λn les valeurs diagonales de D.

    On a det(A)=(det(P))2, det(B)=λ1λn(det(P))2 et

    det(A+B)=(1+λ1)(1+λn)(det(P))2

    Les λi étant positifs, on vérifie par développement

    1+λ1λn(1+λ1)(1+λn)

    donc

    det(A)+det(B)det(A+B).
  • (c)

    Toute matrice symétrique réelle positive peut être diagonalisée via une matrice orthogonale en une matrice diagonale à coefficients diagonaux positifs. Cette dernière peut se voir comme limite d’une suite de matrices diagonales à coefficients diagonaux strictement positifs. Par suite, 𝒮n++() est dense 𝒮n+(). Par continuité du déterminant et densité, la relation précédente s’étend à A,B𝒮n+().

 
Exercice 201  2756      MINES (MP)Correction  

Soient A,B𝒮n+().

  • (a)

    On suppose que A est définie positive. Montrer qu’il existe PGLn() et Dn() diagonale à coefficients positifs telles que

    A=PPetB=PDP.
  • (b)

    Établir

    t]0;1[,(det(A))t(det(B))1tdet(tA+(1t)B).

Solution

  • (a)

    La matrice A est symétrique définie positive donc orthogonalement semblable à une matrice diagonale Δ à coefficients diagonaux strictement positifs. On peut donc écrire

    A=Qδ2Q=(Qδ)Qδ

    avec QOn() et δ une matrice diagonale à coefficients diagonaux non nuls. À ce stade, on pourrait croire avoir déterminé la matrice P=Qδ mais on peut aussi remarquer que n’importe quelle matrice P=ΩQδ avec ΩOn() marche aussi. Nous allons employer ce degré de liberté pour écrire B sous la forme souhaitée.

    Considérons la matrice C=((Qδ))1B(Qδ)1. Celle-ci est symétrique donc orthogonalement diagonalisable. Cela permet d’écrire

    C=RDR

    avec ROn() et DDn() à coefficients diagonaux positifs. On en déduit

    B=(RQδ)DRQδ=PDP avec P=RQδGLn().

    On remarque aussi

    PP=(Qδ)RR=In(Qδ)=(Qδ)(Qδ)=A.
  • (b)

    Cas: La matrice A est définie positive.

    Par le résultat précédent, il suffit d’établir (det(D))1tdet(tIn+(1t)D) avec D matrice diagonale à coefficients diagonaux λ1,,λn positifs. On souhaite donc établir,

    (i=1nλi)1ti=1n(t+(1t)λi).

    Or pour tout λ0, λ1tt+(1t)λ.
    En effet pour λ=0, la propriété est immédiate et pour λ>0, celle-ci équivaut à

    tln(1)+(1t)ln(λ)ln(t+(1t)λ)

    qui découle de la concavité du logarithme.

    On peut donc conclure en multipliant les comparaisons 0λi1tt+(1t)λi.

    Cas: La matrice A est positive.

    La matrice Ap=A+1pIn est définie positive et donc

    t]0;1[,(det(Ap))t(det(B))1tdet(tAp+(1t)B).

    En passant à la limite quand p+, on obtient

    t]0;1[,(det(A))t(det(B))1tdet(tA+(1t)B)

    (avec ici det(A)=0 si A n’est pas définie positive).

[<] Réduction simultanée[>] Endomorphismes antisymétriques

 
Exercice 202  3922  Correction  

Soit

A=(001i00-i1-1i00-i-100).
  • (a)

    Calculer A2. La matrice A est-elle diagonalisable?

  • (b)

    Les matrices antisymétriques complexes sont-elles toujours diagonalisables?

Solution

  • (a)

    A2=O4. Seule 0 est valeur propre de A et si A est diagonalisable alors A=O4. Ce n’est visiblement pas le cas…

  • (b)

    La matrice A est antisymétrique complexe mais pas diagonalisable. C’est donc un contre-exemple.
    Il est en revanche remarquable que les matrices antisymétriques réelles sont diagonalisables (dans ).

 
Exercice 203  2627    MINES (MP)Correction  

Soit An() vérifiant A=-A. Établir

Ker(A)Im(A)=n.

Solution

Soit yKer(A)Im(A). On a Ay=0 et il existe xn tel que y=Ax. En considérant la norme euclidienne canonique,

y2=yy=(Ax)y=xAy=-xAy=0.

On en déduit y=0. Ainsi, Ker(A)Im(A)={0}. Parallèlement, par la formule du rang,

dimKer(A)+dimIm(A)=dimn.

On en déduit

Ker(A)Im(A)=n.
 
Exercice 204  5475    MINES (PSI)Correction  

Soit Mn(). Montrer que la matrice M est antisymétrique si, et seulement si, pour toute matrice POn(), la diagonale de PMP est nulle.

Solution

() Si la matrice M est antisymétrique alors, pour toute matrice POn(), la matrice PMP est antisymétrique. En effet,

(PMP)=PM(P)=P(-M)P=-PMP.

En particulier, la diagonale de PMP est nulle.

() Supposons que pour toute matrice POn(), la diagonale de PMP est nulle. On écrit M=S+A avec S matrice symétrique et A antisymétrique. Par le théorème spectral, on peut aussi écrire S=PDP avec POn() et D diagonale. On a alors PMP=D+PAP. La diagonale de la matrice PMP étant nulle par hypothèse et celle de PAP aussi car il s’agit d’une matrice antisymétrique, la matrice diagonale D est nécessairement la matrice nulle. On en déduit que la matrice S est nulle puis que M=A est une matrice antisymétrique.

 
Exercice 205  3748    MINES (MP)Correction  

Soit An() telle que A=-A.

  • (a)

    Montrer que si n est impair alors A n’est pas inversible.

  • (b)

    Montrer que si n est pair, det(A)0. Sous quelle condition l’inégalité est-elle stricte?

Solution

  • (a)

    A=-A donne det(A)=(-1)ndet(A) donc det(A)=0 si n est impair.

  • (b)

    Si λ est valeur propre réelle de A alors on peut écrire AX=λX pour une certaine colonne X non nulle. On a alors XAX=λXX mais aussi XAX=-(AX)X=-λXX. On en déduit que la seule valeur propre réelle de A possible est la valeur nulle.
    Par l’absurde, si det(A)<0 alors le théorème des valeurs intermédiaires assure que le polynôme caractéristique de A s’annule ailleurs qu’en 0. C’est contraire à l’affirmation qui précède.
    Ainsi, det(A)0 avec inégalité stricte si, et seulement si, A est inversible.

 
Exercice 206  4272   

Soit An() une matrice antisymétrique.

  • (a)

    Quelles sont les valeurs propres réelles possibles de A?

  • (b)

    En déduire que le déterminant de A est un réel positif ou nul.

  • (c)

    Montrer que les valeurs propres complexes de A sont imaginaires pures.

 
Exercice 207  373   

Montrer que toute matrice antisymétrique réelle est de rang pair.

 
Exercice 208  3749     MINES (MP)Correction  

Montrer que A antisymétrique réelle d’ordre n est semblable à

B=(C000)

C est une matrice inversible de taille paire.

Solution

Soit YKer(A)Im(A). On peut écrire Y=AX pour une certaine colonne X.
On a

YY=(AX)Y=-XAY=0

et donc Y=0.En sus,

rg(A)+dimKer(A)=n

et donc les espaces Im(A) et Ker(A) sont supplémentaires. Puisque l’espace Im(A) est évidemment stable, on obtient que la matrice A est semblable à une matrice de la forme

(C000).

Le rang de la matrice A est égale par similitude au rang de la matrice C mais aussi par construction à la taille de C. On en déduit que la matrice C est inversible (On peut aussi établir que les espaces Im(A) et Ker(A) sont orthogonaux et, en considérant des bases orthonormées, observer que la matrice A est orthogonalement semblable à B avec un bloc C antisymétrique).

Enfin, si λ est valeur propre réelle de A de vecteur propre X0 on a

XAX=λX et XAX=-(AX)X=-λXX.

On en déduit que seule 0 peut être valeur propre réelle de A. La matrice C n’a donc pas d’autre valeur propre que 0, or elle est inversible, elle n’admet donc pas de valeur propre. Elle est alors nécessairement de taille paire.

 
Exercice 209  2915      X (MP)

Soit An() une matrice antisymétrique.

Montrer que, par le biais d’une matrice de passage orthogonale, la matrice A est semblable11 1 Ce résultat de réduction des matrices antisymétriques résout le sujet 373 et le sujet 4272. à une matrice diagonale par blocs avec sur la diagonale des zéros et/ou différents blocs Mα de la forme

Mα=(0-αα0) avec α+*.

[<] Matrices antisymétriques

 
Exercice 210  2552    CCINP (MP)Correction  

On note E l’espace vectoriel n, n2, muni de sa structure euclidienne canonique. Le produit scalaire est noté ().
On dit qu’une application f:EE est antisymétrique si

x,yE,(xf(y))=-(f(x)y).
  • (a)

    Montrer qu’une application antisymétrique de E est linéaire.
    Que dire de sa matrice dans la base canonique de E?

  • (b)

    Montrer que l’ensemble des endomorphismes antisymétriques de E est un sous-espace vectoriel de (E) et donner sa dimension.

Solution

  • (a)

    Pour tout vecteur x de E,

    (xf(λy+μz))=-(f(x)λy+μz)=-λ(f(x)y)-μ(f(x)z).

    Ainsi,

    (xf(λy+μz))=(xλf(y)+μf(z)).

    Or cela valant pour tout x, on peut affirmer

    f(λy+μz)=λf(y)+μf(z)

    (par exemple, parce que le vecteur différence est orthogonal à tout vecteur de E et donc nul)
    L’application f est donc linéaire.
    Notons A=(ai,j) la matrice de f dans la base canonique (e1,,en) de n.
    Puisque ai,j correspond à la i-ème coordonnée de l’image du j-ème vecteur, on a

    ai,j=(eif(ej))

    car la base canonique est orthonormée. L’antisymétrie de f donne alors

    ai,j=-aj,i

    et la matrice A est donc antisymétrique.

  • (b)

    Les endomorphismes antisymétriques sont, par représentation matricielle, en correspondance avec les matrices antisymétriques. L’ensemble des matrices antisymétriques est un sous-espace vectoriel de dimension n(n-1)/2, donc, par l’isomorphisme de représentation matricielle, l’ensemble des endomorphismes antisymétriques est un sous-espace vectoriel de dimension

    n(n-1)2.
 
Exercice 211  3434     CCINP (MP)Correction  

Soient E un espace euclidien dont le produit scalaire est noté () et u un endomorphisme de E vérifiant

xE,(u(x)x)=0.
  • (a)

    Montrer que u*=-u.

  • (b)

    Montrer que l’image et le noyau de u sont supplémentaires.

  • (c)

    Montrer que le rang de u est pair.

Solution

  • (a)

    La propriété

    x,yE,(u(x+y)x+y)=0

    donne après calculs

    x,yE,(u(x)y)=(x-u(y)).

    On en déduit u*=-u.

  • (b)

    Im(u)=(Ker(u*)) et Ker(u*)=Ker(u) donc Im(u) et Ker(u) sont supplémentaires et orthogonaux.

  • (c)

    L’image de u est stable par u et l’on peut donc considérer l’endomorphisme v induit sur Im(u).
    Puisque u*=-u on a aussi v*=-v. En passant au déterminant

    det(v)=det(v*)=det(-v)=(-1)rg(u)det(v).

    De plus,

    Ker(v)=Im(u)Ker(u)={0}

    et v est donc un automorphisme ce qui donne det(v)0.

    On en déduit (-1)rg(u)>0 et le rang de u est donc pair.

 
Exercice 212  375   Correction  

Un endomorphisme u d’un espace euclidien E est dit antisymétrique si

xE,(u(x)x)=0.

Soit u un endomorphisme antisymétrique.

  • (a)

    Quelles sont les seules valeurs propres possibles pour u?

    À quelle condition un endomorphisme antisymétrique est-il diagonalisable?

  • (b)

    Établir que, pour tous x,yE,

    (u(x)y)=-(xu(y)).

    En déduire que la matrice A dans une base orthonormée d’un endomorphisme antisymétrique est elle-même antisymétrique.

  • (c)

    Soient A une matrice antisymétrique réelle, λ une valeur propre complexe de la matrice A et X un vecteur propre associé.
    En étudiant X¯AX, établir que λi.

Solution

  • (a)

    Si λ est valeur propre de u de vecteur propre x0 alors la relation (u(x)x)=0 donne λx2=0 qui entraîne λ=0.

    Seul 0 peut être valeur propre de u. Par suite, un endomorphisme antisymétrique est diagonalisable si, et seulement si, il est nul.

  • (b)

    L’égalité (u(x+y)x+y)=0 avec (u(x)x)=(u(y)y)=0 donne le premier résultat. On en déduit u*=-u. Puisque la matrice de u* en base orthonormée est la transposée de la matrice de u, celle-ci est antisymétrique.

  • (c)

    D’une part,

    X¯AX=λX¯X.

    D’autre part,

    X¯AX=-X¯A¯X=-AX¯X=-λ¯X¯X.

    Or, en notant x1,,xn les éléments de la colonne X, on a

    X¯X=i=1n|xi|2>0

    car X0.

    On en déduit λ¯=-λ et donc λi.

 
Exercice 213  3618     CCINP (PC)Correction  

Soit f un endomorphisme bijectif d’un espace euclidien E vérifiant:

(x,y)E2,(f(x)y)=(xf(y)).
  • (a)

    Montrer que pour tout vecteur x de E, les vecteurs x et f(x) sont orthogonaux.

  • (b)

    Vérifier que l’endomorphisme s=ff est autoadjoint.

Soient λ l’une des valeurs propres de s et Eλ le sous-espace propre associé.

  • (c)

    Soit xEλ{0E}. Montrer que λx2=f(x)2 et en déduire que λ<0.

  • (d)

    On considère toujours xEλ{0E}.

    Montrer que les espaces V=Vect(x,f(x)) et V sont stables par f et que l’endomorphisme induit par f sur V a une matrice de la forme

    (0αα0) avec α>0

    dans une base orthonormée bien choisie. On précisera α en fonction de λ.

  • (e)

    Conclure que l’espace E est de dimension paire.

Solution

  • (a)

    On a (xf(x))=(xf(x)) donc (xf(x))=0. Les vecteurs x et f(x) sont orthogonaux et ce, quel que soit x dans E.

  • (b)

    Pour tous x,yE

    (s(x)y)=(f(x)f(y))=(xs(y))

    L’endomorphisme s est autoadjoint.

  • (c)

    Ici xEλ{0E} donc s(x)=λ.x puis

    (s(x)x)=(λ.xx)=λx2.

    On a aussi comme vu ci-dessus

    (s(x)x)=(f(x)f(x))=f(x)2.

    Puisque x0E et f(x)0E (car f est bijective), on en déduit λ<0.

  • (d)

    On a immédiatement f(x)V et aussi f(f(x))=s(x)=λ.xV. L’image par f d’une combinaison linéaire de x et f(x) est élément de V: l’espace V est stable par f.

    Pour yV,

    (f(y)x)=(yf(x))=0et(f(y)f(x))=(ys(x))=λ(yx)=0

    On a donc f(y)V. L’espace V est donc aussi stable par f.

    Posons

    u=xxetv=1αf(u) avec α=λ.

    La famille (u,v) est assurément orthogonale et le vecteur u est unitaire. Aussi, compte tenu du choix de α

    v2=1α2(f(u)f(u))=1α2(us(u))=λα2u2=1.

    La famille (u,v) est donc une famille orthonormée. Celle-ci constitue une base orthonormée de l’espace F qui est de dimension 2.

    Puisque

    f(u)=αvetf(v)=1αs(x)=λαx=αx

    la matrice de l’endomorphisme induit par f sur V dans la base orthonormée (u,v) est

    (0αα0).
  • (e)

    Par les outils qui précèdent, on parvient par récurrence, à décomposer l’espace E en somme directe orthogonale de plans V1,V2, stables par f, l’espace E est donc de dimension paire.



Édité le 12-04-2024

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