[>] Détermination d'espaces stables

 
Exercice 1  2987  Correction  

Soit u un endomorphisme injectif d’un 𝕂-espace vectoriel E et F un sous-espace vectoriel de dimension finie de E stable par u.

Montrer que l’endomorphisme induit par u sur F est bijectif.

Solution

Puisque F est stable par u, on peut introduire l’endomorphisme induit

uF:{FFxuF(x)=u(x)

Puisque l’endomorphisme u est injectif, l’endomorphisme induit uF l’est aussi. Or l’espace F est de dimension finie et l’on sait qu’un endomorphisme injectif d’un espace de dimension finie est un automorphisme. L’endomorphisme induit uF est donc bijectif.

 
Exercice 2  5114  

Soient u et v deux endomorphismes d’un espace vectoriel E vérifiant uv=vu.

  • (a)

    Montrer que les espaces Ker(u) et Im(u) sont stables par v.

  • (b)

    Soient f un endomorphisme de E et p une projection de E. Montrer

    pf=fpIm(p) et Ker(p) sont stables par f.
 
Exercice 3  5065  

Soient u et v deux endomorphismes d’un 𝕂-espace vectoriel E tels que uv=vu. Montrer que les sous-espaces propres de u sont stables par v.

 
Exercice 4  4345  

Soit u un endomorphisme de rang 1 d’un espace vectoriel réel E.

Montrer qu’il existe un réel λ valeur propre de u tel que u2=λ.u.

 
Exercice 5  5306    ENSTIM (MP)Correction  

Soient E un espace de dimension finie, u un endomorphisme de E et F un sous-espace vectoriel stable par u.

  • (a)

    Donner la définition d’un sous-espace vectoriel stable par un endomorphisme.

  • (b)

    Soit G un sous-espace vectoriel de E tel que E=FG. Donner la matrice de u dans une base adaptée à l’écriture précédente.

Solution

  • (a)

    Un sous-espace vectoriel F est stable par un endomorphisme u si, et seulement si, u(x)F pour tout xF.

  • (b)

    La matrice est triangulaire par blocs

    (AB0C)

    avec A figurant l’endomorphisme induit par u sur F.

 
Exercice 6  5115  

Soient u un endomorphisme d’un espace vectoriel réel E de dimension n1 et =(e1,,en) une base de E.

  • (a)

    Montrer qu’il y a équivalence entre:

    • (i)

      la matrice de u dans est triangulaire supérieure;

    • (ii)

      u(ej)Vect(e1,,ej) pour tout j1;n;

    • (iii)

      l’espace Vect(e1,,ek) est stable par u pour tout k1;n.

  • (b)

    Comment interpréter que la matrice de u dans est triangulaire inférieure?

 
Exercice 7  5805  Correction  

Soient E un 𝕂-espace vectoriel et V une sous-algèbre de (E).

Établir que pour xE, Fx={f(x)|fV} est un sous-espace de E contenant x et stable par tout élément de V.

Solution

L’ensemble Fx est évidemment une partie de E.

Pour f égal à l’endomorphisme nul, on a fV et donc f(x)=0EFx.

Soient y1,y2Fx. Il existe f1,f2 dans V tels que

y1=f1(x)ety2=f2(x).

Pour tous λ1,λ2𝕂,

λ1y1+λ2y2=(λ1f1+λ2f2)(x) avec λ1f1+λ2f2V.

Par conséquent, λ1y1+λ2y2Fx. Ainsi, Fx est un sous-espace vectoriel de E.

Puisque IdEV (car une sous-algèbre contient toujours le neutre multiplicatif), on a x=IdE(x)Fx.

Enfin, soit gV. Pour tout yFx, on peut écrire y=f(x) avec fV et alors g(y)=g(f(x))=(gf)(x) avec gfV car V est stable par composition. Ainsi, g(y)Vx. Le sous-espace vectoriel Vx est stable par g et ce, quel que soit g dans V.

 
Exercice 8  4460   

Soit f un endomorphisme d’un espace vectoriel réel E de dimension finie vérifiant f3+f=0.

  • (a)

    Vérifier que l’image et le noyau de f sont supplémentaires.

  • (b)

    Montrer que l’endomorphisme f est de rang pair.

 
Exercice 9  5737   Correction  

Soient u un endomorphisme d’un espace vectoriel E de dimension finie n* et x un vecteur non nul de E.

  • (a)

    Justifier qu’il existe p* tel que la famille (x,u(x),,up-1(x)) est libre alors que (x,u(x),,up-1(x),up(x)) est liée.

  • (b)

    Observer qu’alors l’espace Fx=Vect(x,u(x),,up-1(x)) est stable par u.

Solution

  • (a)

    Soit

    A={p|la famille (x,u(x),,up-1(x)) est libre}.

    Cet ensemble est une partie de non vide car 0A puisque la famille réduite au vecteur non nul x est libre. Aussi, l’ensemble A est majoré par n car toute famille libre de vecteurs de E ne peut comporter plus de n=dimE vecteurs.

    L’ensemble A possède donc un plus grand élément. En notant p celui-ci, on obtient que la famille (x,u(x),,up-1(x)) est libre car pA alors que (x,u(x),,up-1(x),up(x)) est liée car p+1A.

  • (b)

    Puisque la famille (x,u(x),,up-1(x)) est libre alors que (x,u(x),,up-1(x),up(x)) est liée, nécessairement, up(x) est combinaison linéaire des vecteurs de la famille (x,u(x),,up-1(x)). On observe alors

    {u(x)Fxu(u(x))=u2(x)Fxu(up-2(x))=up-1(x)Fxu(up-1(x))=up(x)Fx.

    Ainsi, les images par u des vecteurs engendrant Fx appartiennent à Fx. Par combinaison linéaire, toute image par u d’un vecteur de Fx est élément de Fx: l’espace Fx est stable par u.

 
Exercice 10  3462   

Soit u endomorphisme d’un 𝕂-espace vectoriel E de dimension finie n2. On suppose que E et {0E} sont les seuls11 1 En dimension finie, un endomorphisme d’un espace complexe admet au moins une valeur propre et donc une droite vectorielle stable, un endomorphisme d’un espace réel admet quant à lui au moins une droite ou un plan vectoriel stable (voir le sujet 4328). Pour n3, l’hypothèse de ce sujet pourra être rencontrée si 𝕂=. sous-espaces vectoriels stables par u.

  • (a)

    L’endomorphisme u possède-t-il des valeurs propres?

Soit x un vecteur non nul de E.

  • (b)

    Montrer que la famille ex=(x,u(x),,un-1(x)) est une base de E.

  • (c)

    On note a0,a1,,an-1 les coordonnées de un(x) dans la base ex. Établir

    un=a0.IdE+a1.u++an-1.un-1.
  • (d)

    Exprimer la matrice de u dans la base ex.

 
Exercice 11  758   Correction  

Soit u un endomorphisme d’un 𝕂-espace vectoriel E de dimension finie.
On pose

N=pKer(up)etI=pIm(up).
  • (a)

    Montrer qu’il existe n tel que N=Ker(un) et I=Im(un).

  • (b)

    Établir que N et I sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires stables par u et tels que les restrictions de u à N et I soient respectivement nilpotente et bijective.

  • (c)

    Réciproquement, on suppose E=FG avec F et G sous-espaces vectoriels stables par u tels que les restrictions de u à F et G soient respectivement nilpotente et bijective. Établir F=N et G=I.

Solution

  • (a)

    Rappelons que les suites (Ker(up))p et (Im(up))p sont respectivement croissante et décroissante pour l’inclusion. La suite (dimKer(up))p est une suite croissante et majorée d’entiers naturels, elle est donc stationnaire

    n,pn,dimKer(up)=dimKer(un).

    Or Ker(up)Ker(un) donc Ker(up)=Ker(un) puis N=Ker(un). Aussi,

    dimIm(up)=dimE-dimKer(up)=dimE-dimKer(un)=dimIm(un)

    et Im(up)Im(un) donc Im(up)=Im(un) puis I=Im(un).

  • (b)

    En vertu du théorème du rang,

    dimN+dimI=dimKer(un)+dimIm(un)=dimE.

    Soit xNI. Il existe aE tel que x=un(a) et alors un(x)=0 donc u2n(a)=0. Ainsi, aKer(u2n)=Ker(un) donc x=un(a)=0. On en déduit NI={0} d’où E=NI.

    Les endomorphismes u et un commutent donc N et I sont stables par u.

    Aussi,

    (uN)n=(un)Ker(un)=0

    et l’endomorphisme induit uN est donc nilpotente.

    L’égalité Im(un+1)=Im(un) donne u(Im(un))=Im(un) donc uI est surjective puis bijective car dimIm(un)<+.

  • (c)

    Par supplémentarité,

    dimE=dimF+dimG=dimN+dimI.

    Il existe p, tel que (uF)p=0 donc FKer(up)N.

    L’endomorphisme induit uG est bijective donc (uG)n aussi. Or G=Im(uG)nIm(un)=I. On a alors dimFdimN, dimGdimI et dimF+dimG=dimN+dimI donc dimF=dimN et dimG=dimI. Par inclusion et égalité des dimensions, F=N et G=I.

 
Exercice 12  3006     NAVALE (MP)Correction  

Soit E l’ensemble des endomorphismes de n() vérifiant

Mn(),u(M)=(u(M)).
  • (a)

    Vérifier que E est une -algèbre.

  • (b)

    Déterminer sa dimension.

Solution

  • (a)

    L’ensemble E est une partie de l’algèbre (n()) et celle-ci contient l’endomorphisme identité.

    Soient λ,μ et u,vE. Pour tout Mn(),

    (λu+μv)(M)=λu(M)+μv(M)=λ(u(M))+μ(v(M))=((λu+μv)(M))

    et

    (uv)(M)=u(v(M))=u((v(M)))=(u(v(M)))=((uv)(M)).

    Ainsi, λu+μvE et uvE.

    L’ensemble E est une sous-algèbre de (Mn()).

  • (b)

    Soit uE. Si M est une matrice symétrique (resp. antisymétrique), u(M) l’est aussi: les sous-espaces vectoriels 𝒮n() et 𝒜n() sont donc stables par u. Inversement, supposons les sous-espaces vectoriels 𝒮n() et 𝒜n() stables par u endomorphisme de n(). Pour tout Mn(), on écrit M=S+A avec S𝒮n() et A𝒜n(). Par linéarité, u(M)=u(S)+u(A) et u(M)=u(SA)=u(S)u(A). Or u(S) est symétrique et u(A) antisymétrique donc

    u(M)=(u(S))+(u(A))=(u(S)+u(A))=(u(M)).

    L’ensemble E est donc exactement constitué des endomorphismes de n() stabilisant les sous-espaces vectoriels 𝒮n() et 𝒜n(). Ces espaces étant supplémentaires, un endomorphisme élément de E est déterminé11 1 Autrement dit, on peut introduire un isomorphisme entre E et (𝒮n())×(𝒜n()) par ses restrictions à ceux-ci qui sont des endomorphismes de 𝒮n() et 𝒜n(). On en déduit

    dimE =dim((𝒮n())×(𝒜n()))
    =dim(𝒮n())+dim(𝒜n())
    =(n(n+1)2)2+(n(n1)2)2=n2(n2+1)2.
 
Exercice 13  216   Correction  

Soient u(E) (avec dimE<+) nilpotent et p* tel que up=0.

  • (a)

    Montrer que pour tout k{1,,p}, il existe un sous-espace vectoriel Fk de E tel que

    Ker(uk)=Ker(uk-1)Fk.
  • (b)

    Établir que E=F1Fp.

  • (c)

    Observer que la matrice de u dans une base adaptée à la somme directe ci-dessus est triangulaire supérieure à coefficients diagonaux nuls.

Solution

  • (a)

    Ker(uk-1) est un sous-espace vectoriel de Ker(uk) et, comme on se place en dimension finie, tout sous-espace vectoriel admet un supplémentaire.

  • (b)

    On écrit

    E =Ker(up)=Ker(up-1)Fp
    =Ker(up-2)Fp-1Fp=
    =Ker(u0)F1Fp

    avec Ker(u0)={0}.

  • (c)

    Dans une base adaptée à cette décomposition la matrice de u est de la forme

    (0(*)(0)0)

    car l’endomorphisme u envoie les vecteurs de l’espace Fk dans

    Ker(uk-1)=F1Fk-1.
 
Exercice 14  3459   Correction  

Soient E un -espace vectoriel de dimension finie n non nulle et f(E) vérifiant f2=-IdE.

  • (a)

    Soit aE non nul. Montrer que la famille (a,f(a)) est libre.
    On pose F(a)=Vect(a,f(a)).

  • (b)

    Montrer qu’il existe des vecteurs de E a1,,ap non nuls tels que

    E=F(a1)F(ap).
  • (c)

    En déduire que la dimension de E est paire et justifier l’existence d’une base de E dans laquelle la matrice de f est simple.

Solution

  • (a)

    Supposons

    λa+μf(a)=0E.

    En appliquant f, on obtient

    -μa+λf(a)=0E.

    La combinaison λ(1)-μ(2) donne (λ2+μ2)a=0E, or a0E donc λ=μ=0 puisque λ,μ.

  • (b)

    Montrons par récurrence sur k* la propriété
    «  il existe a1,,ak non nuls tels que les espaces F(a1),,F(ak) sont en somme directe   » ou «  il existe p* et il existe a1,,ap tel que E=F(a1)F(ap).   »

    Pour k=1 la propriété est claire car E{0E}.

    Supposons la propriété établie au rang k.

    Puisque la propriété est supposée vraie au rang k l’une des deux alternatives définissant celle-ci est vérifiée. Si c’est la seconde alors la propriété est immédiate vérifiée au rang k+1. Sinon, c’est qu’il existe a1,,ak vecteurs non nuls de E tels que les espaces F(a1),,F(ak) sont en somme directe.

    Si E=F(a1)F(ak) alors la propriété est vérifiée au rang k+1 en choisissant p=k.

    Sinon, il existe ak+1E tel que ak+1F(a1)F(ak). Montrons qu’alors les espaces F(a1),,F(ak),F(ak+1) sont en somme directe.

    Supposons

    x1++xk+xk+1=0E

    avec xj=λjaj+μjf(aj)F(aj).

    En appliquant f, on obtient

    y1++yk+yk+1=0E

    avec yj=-μjaj+λjf(aj).

    La combinaison λk+1(3)-μk+1(4) donne alors

    (λk+12+μk+12)ak+1F(a1)F(ak)

    et donc λk+1=μk+1=0 car on a choisi ak+1F(a1)F(ak).

    On en déduit xk+1=0E et la relation (3) devient x1++xk=0E qui donne x1==xk=0E car les espaces F(a1),,F(ak) sont en somme directe.

    La récurrence établie.

  • (c)

    Ce qui précède assure dimE=2p et, dans la base (a1,f(a1),,ap,f(ap)), la matrice de f est diagonale par blocs avec des blocs diagonaux égaux à

    (0-110).
 
Exercice 15  3116     X (MP)

Soient u un endomorphisme nilpotent d’un espace vectoriel E non réduit au vecteur nul et S un sous-espace vectoriel de E stable par u tel que E=S+Im(u).

Montrer S=E.

[<] Sous-espaces stables[>] Applications des sous-espaces stables

 
Exercice 16  3054  Correction  

Soient x un vecteur non nul et f un endomorphisme d’un 𝕂-espace vectoriel E.

Montrer que D=Vect(x) est stable par f si, et seulement si, il existe un scalaire λ tel que f(x)=λ.x.

Solution

Si D est stable par f alors f(x)D et il existe donc λ𝕂 tel que f(x)=λ.x.

Inversement, s’il existe λ𝕂 tel que f(x)=λ.x alors, pour tout yD, on peut écrire y=α.x avec α𝕂 et

f(y)=α.f(x)=(αλ).xD.

Ainsi, D est stable pâr f.

 
Exercice 17  5733  Correction  

Soient u un endomorphisme d’un espace vectoriel E de dimension finie n* et x un vecteur non nul de E.

  • (a)

    Justifier qu’il existe p* tel que la famille (x,u(x),,up1(x)) est libre tandis que (x,u(x),,up1(x),up(x)) est liée.

  • (b)

    Observer qu’alors l’espace Fx=Vect(x,u(x),,up1(x)) est stable par u.

Solution

  • (a)

    Soit

    A={p|la famille (x,u(x),,up1(x)) est libre}.

    Cet ensemble est une partie de non vide car 0A puisque la famille réduite au vecteur non nul x est libre. Aussi, l’ensemble A est majoré par n car toute famille libre de vecteurs de E ne peut comporter plus de n=dimE vecteurs.

    L’ensemble A possède donc un plus grand élément. En notant p celui-ci, on obtient que la famille (x,u(x),,up1(x)) est libre car pA alors que (x,u(x),,up1(x),up(x)) est liée car p+1A.

  • (b)

    Puisque la famille (x,u(x),,up1(x)) est libre alors que (x,u(x),,up1(x),up(x)) est liée, nécessairement, up(x) est combinaison linéaire des vecteurs de la famille (x,u(x),,up1(x)). On observe alors

    {u(x)Fxu(u(x))=u2(x)Fxu(up2(x))=up1(x)Fxu(up1(x))=up(x)Fx.

    Ainsi, les images par u des vecteurs engendrant Fx appartiennent à Fx. Par combinaison linéaire, toute image par u d’un vecteur de Fx est élément de Fx: l’espace Fx est stable par u.

 
Exercice 18  4973     MINES (PC)

Soient φ une forme linéaire non nulle sur n et f un endomorphisme de n.

Montrer que le noyau de φ est stable par f si, et seulement si, il existe un réel λ tel que φf=λφ.

 
Exercice 19  4977     X (PC)

Soit =(e1,,en) la base canonique de n. Déterminer les sous-espaces stables par l’endomorphisme f de n figuré dans par la matrice

J=(01(0)1(0)0).
 
Exercice 20  757   

Déterminer les sous-espaces vectoriels stables pour l’endomorphisme D de dérivation dans 𝕂[X].

 
Exercice 21  4164     CENTRALE (MP)Correction  

On se place dans le -espace vectoriel E=[X].

  • (a)

    Soit H un sous-espace vectoriel de dimension finie et f un endomorphisme de H. Montrer qu’il existe p tel que

    kp,Ker(fk+1)=Ker(fk).

Soit F un sous-espace vectoriel de E stable par l’opérateur D de dérivation.

  • (b)

    On suppose que F est de dimension finie non nulle. Montrer que l’endomorphisme induit par D sur n[X] est nilpotent pour tout n. Montrer qu’il existe m tel que F=m[X].

  • (c)

    Montrer que si F est de dimension infinie alors F=[X].

  • (d)

    Soit g(E) tel que g2=kId+D avec k. Quel est le signe de k?

Solution

  • (a)

    Les noyaux croissent donc leurs dimensions croissent. Or ces dernières forment une suite croissante et majorée donc stationnaire.

  • (b)

    n[X] est stable par D et, puisque la dérivée d’ordre n+1 d’un polynôme de degré n est nulle, l’endomorphisme induit par D sur n[X] est nilpotent.

    Soit F de dimension finie stable par D. Il existe nn[X] tel que Fn[X]. D est nilpotent sur n[X] donc l’endomorphisme induit par D sur F l’est aussi. Posons m+1 la dimension de F. L’endomorphisme induit par la dérivation et assurément nilpotent d’ordre inférieur à m+1 et donc

    PF,Dm+1(P)=0.

    Ceci donne Fm[X] et l’on obtient l’égalité par argument de dimension.

  • (c)

    On suppose F de dimension infinie.

    Soit P[X] et n son degré. Il existe QF tel que deg(Q)n. La famille (Q,D(Q),,DqQ) (avec q=deg(Q)) est une famille de polynômes de degrés étagés tous éléments de F. On a donc

    Pq[X]=Vect(Q,D(Q),,Dq(Q))F.
  • (d)

    Supposons g2=kId+D.

    D est un polynôme en g et donc commute avec g. Le noyau de D est alors stable par g. Ainsi, on peut écrire g(1)=λ et alors g2(1)=λ2=k. On en déduit k0.

    On a même k>0, car si g2=D alors Ker(g2) est de dimension 1. Or Ker(g)Ker(g2) et donc dimKer(g)=0 ou 1. Le premier cas est immédiatement exclu et le second l’est aussi car si Ker(g)=Ker(g2), les noyaux itérés qui suivent sont aussi égaux.

    Au surplus, k>0 est possible. Si on écrit le développement en série entière

    1+x=n=0+anxn

    alors

    g=kn=0+an(Dk)n

    définit un endomorphisme solution (il n’y a pas de problème de convergence à résoudre, car pour chaque polynôme P la somme est constituée de termes nuls à partir d’un certain rang).

 
Exercice 22  4344   

On munit l’espace n,1() du produit scalaire canonique défini par X,Y=XY pour toutes colonnes X et Y.

  • (a)

    Montrer qu’un sous-espace vectoriel F de n,1() est stable par A si, et seulement si, F est stable par A.

  • (b)

    Déterminer les sous-espaces vectoriels stables par l’endomorphisme u de 3 figuré dans la base canonique par la matrice

    A=(-322-102001).

[<] Détermination d'espaces stables[>] Éléments propres d'un endomorphisme

 
Exercice 23  5118  

Soit f un endomorphisme d’un espace vectoriel réel E de dimension finie.

Montrer que l’espace Ker(f2+IdE) est de dimension paire.

 
Exercice 24  3205     CCINP (MP)Correction  

Soient E un -espace vectoriel de dimension finie et u un endomorphisme de E vérifiant

u3+u=0.
  • (a)

    Montrer que l’espace Im(u) est stable par u.

Soit v l’endomorphisme induit par u sur Im(u).

  • (b)

    Calculer v2.

  • (c)

    En déduire que le rang de l’endomorphisme u est un entier pair.

  • (d)

    Retrouver le résultat précédent en étudiant la diagonalisabilité de la matrice figurant u dans une base de E.

Solution

  • (a)

    L’image d’un endomorphisme est toujours stable par celui-ci… En effet,

    xIm(u),u(x)Im(u).
  • (b)

    Si xIm(u) alors il existe aE tel que x=u(a). On a alors

    v2(x)=u3(a)=-u(a)=-x.

    Ainsi, v2=-IdIm(u).

  • (c)

    D’une part,

    det(v2)=(det(v))2>0

    et, d’autre part,

    det(v2)=det(-IdIm(u)))=(-1)dimIm(u)

    donc

    (-1)dimIm(u)>0.

    On en déduit que la dimension de l’image de u est paire.

  • (d)

    La matrice A de u dans une base de E vérifie A3+A=0. Elle annule le polynôme X3+X qui est scindé à racines simples (0, i et -i) sur . La matrice A est donc diagonalisable semblable à une matrice dont le rang est la somme des multiplicités des valeurs propres i et -i. Or A est une matrice réelle et ses multiplicités sont égales. On en déduit que A est de rang pair.

 
Exercice 25  5334   Correction  

Soit E un 𝕂-espace vectoriel de dimension finie n*.

  • (a)

    Soient f et g deux endomorphismes commutants de E avec f non nul et g nilpotent. Montrer

    rg(gf)<rg(f).
  • (b)

    Que dire du produit de n endomorphismes de E nilpotents et commutant deux à deux?

Solution

  • (a)

    L’image de f est stable par g et l’endomorphisme induit par g sur Im(f) ne peut pas être inversible. On en déduit que g(Im(f)) est strictement inclus dans Im(f) et donc rg(gf)<rg(f).

  • (b)

    Soient f1,,fn des endomorphismes nilpotents de E commutant deux à deux. Par récurrence, on établit rg(f1fk)n-k et l’on en déduit f1fn=0.

 
Exercice 26  5282     NAVALE (MP)Correction  

Soit E l’espace n() des matrices carrées réelles de taille n*.

Déterminer l’ensemble des endomorphismes u de E vérifiant

u(M)=(u(M)).

Solution

Soit u un endomorphisme de E vérifiant la propriété proposée. Si M est une matrice symétrique, on constate que u(M) l’est aussi. Il en est de même pour les matrices antisymétriques. Ainsi, l’endomorphisme u laisse stable les espaces des matrices symétriques et des matrices antisymétriques. La réciproque est aussi vraie car toute matrice M de E peut s’écrire comme la somme S+A d’une matrice symétrique S et d’une matrice antisymétrique A ce qui entraîne

u(M)=u(S-A)=u(S)-u(A)=(u(S))+(u(A))=(u(M)).

En résumé les endomorphismes solutions sont ceux laissant stables les deux espaces des matrices symétriques et des matrices antisymétriques. En fait, la transposition est un endomorphisme diagonalisable de E et les endomorphismes u commutant avec celle-ci sont ceux stabilisant ses sous-espaces propres.

 
Exercice 27  4363   

Une matrice A=(ai,j)n() est dite magique si les sommes de ses coefficients par lignes et par colonnes sont toutes égales. On note J la colonne de n,1() dont tous les coefficients sont égaux à 1.

  • (a)

    Montrer que la matrice A est magique si, et seulement si, J est vecteur propre de A et de A.

  • (b)

    Vérifier que l’ensemble 𝒢n des matrices magiques de taille n est une sous-algèbre de n(). Que dire de l’inverse d’une matrice magique inversible?

On introduit le produit scalaire canonique11 1 Le produit scalaire de deux colonnes X,Y de n,1() est donné par X,Y=XY. sur l’espace n,1() et les espaces D=Vect(J) et H=D.

  • (c)

    Montrer qu’une matrice A de n() est magique si, et seulement si, elle laisse stable les espaces D et H.

  • (d)

    En déduire la dimension de l’algèbre des matrices magiques de n().

 
Exercice 28  759   Correction  

Soient u et v deux endomorphismes d’un 𝕂-espace vectoriel de dimension n*.
On suppose uv=vu et v nilpotent.
On désire montrer

det(u+v)=det(u)

en raisonnant par récurrence sur la dimension n1.

  • (a)

    Traiter le cas n=1 et le cas v=0.

  • (b)

    Pour n2 et v0, former les matrices de u et v dans une base adaptée à l’espace Im(v).

  • (c)

    Conclure en appliquant l’hypothèse de récurrence aux restrictions de u et v au départ de Im(v).

Solution

  • (a)

    Le cas n=1 est immédiat car v est alors nécessairement nul.

    Le cas v=0 est tout aussi immédiat.

  • (b)

    L’espace F=Im(v) est stable par u et v et, puisque v n’est pas bijectif, 1dimF<n: on peut donc appliquer l’hypothèse de récurrence (forte) sur F.

    Dans une base adaptée à F, les matrices de u et v sont de la forme

    (ABOC)et(DEOO).
  • (c)

    A et D sont associées aux endomorphismes induits par u et v sur F. Ces endomorphismes induits vérifient les hypothèses initiales et donc det(A+D)=det(A) puis

    det(u+v)=det(A)×det(C)=det(u).
 
Exercice 29  4989    

Soit D:PP l’endomorphisme de dérivation sur [X].

Existe-t-il un endomorphisme Δ de [X] tel que Δ2=D?

[<] Applications des sous-espaces stables[>] Détermination des éléments propres d'un endomorphisme

 
Exercice 30  762  Correction  

Soient f un endomorphisme d’un 𝕂-espace vectoriel et n*. On suppose que 0 est valeur propre de fn.

Montrer que 0 est valeur propre de f.

Solution

Rappelons que 0 est valeur propre d’un endomorphisme si, et seulement si, celui-ci n’est pas injectif.

Si 0 est valeur propre de fn alors l’endomorphisme fn n’est pas injectif et donc f ne peut pas l’être non plus (en effet, la composée d’injections est une injection). Cela entraîne que 0 est valeur propre de f.

 
Exercice 31  763  Correction  

Soit f un endomorphisme d’un 𝕂-espace vectoriel E de dimension finie.

Montrer

0Sp(f)f surjectif .

Solution

En vertu du théorème d’isomorphisme,

0Sp(f) f non injectif
f non surjectif.
 
Exercice 32  764  Correction  

Soit u un automorphisme d’un 𝕂-espace vectoriel E.

Déterminer les valeurs propres de u-1 en fonction des valeurs propres de u.

Solution

Si λ est valeur propre de u alors il existe x0E vérifiant u(x)=λ.x. En appliquant u-1, on obtient x=λu-1(x).
Puisque x0E, λ0 et l’on peut écrire u-1(x)=1λ.x donc 1λ est valeur propre de u-1. Ainsi, les inverses des valeurs propres de u figurent parmi les valeurs propres de u-1

L’autre inclusion s’obtient par symétrie et l’on peut donc affirmer que les valeurs propres de u-1 sont exactement les inverses des valeurs propres de u (avec ces dernières non nulles).

 
Exercice 33  765  Correction  

Soient E un 𝕂-espace vectoriel, u(E), aGL(E) et v=aua-1.

  • (a)

    Pour λ𝕂, comparer les espaces Eλ(u) et Eλ(v).

  • (b)

    Montrer que u et v ont les mêmes valeurs propres.

Solution

  • (a)

    Pour λ𝕂 et xE,

    xEλ(v) u(a-1(x))=λa-1(x)
    a-1(x)Eλ(u)
    xa(Eλ(u)).

    Ainsi,

    Eλ(v)=a(Eλ(u)).
  • (b)

    Puisque a est un automorphisme, on peut affirmer Eλ(v){0} si, et seulement si, Eλ(u){0}. Ainsi, les endomorphismes u et v admettent les mêmes valeurs propres.

 
Exercice 34  42     CCINP (MP)Correction  

Soient u, v deux endomorphismes d’un espace vectoriel réel E.

  • (a)

    Si un réel λ0 est valeur propre de uv, montrer qu’il l’est aussi de vu.

  • (b)

    Pour PE=[X], on pose

    u(P)=P et v(P)=0XP(t)dt

    ce qui définit des endomorphismes de E. Déterminer

    Ker(uv) et Ker(vu).
  • (c)

    Montrer que la propriété de la première question reste valable pour λ=0 si l’espace E est de dimension finie.

Solution

  • (a)

    Il existe x0E, vérifiant

    u(v(x))=λx.

    On a alors

    (vu)(v(x))=λv(x).

    Or v(x)0E car u(v(x))0E et u(0E)=0E.
    On en déduit que λ est valeur propre de vu.

  • (b)

    On observe

    uv(P)=Petvu(P)=P-P(0).

    On en déduit

    Ker(uv)={0}etKer(vu)=0[X].

    En substance, la propriété précédente ne vaut pas pour λ=0 en dimension quelconque.

  • (c)

    Cependant, en dimension finie, si 0 est valeur propre de uv alors det(uv)=0 et donc det(vu)=0 d’où 0 valeur propre de vu.

 
Exercice 35  5597  Correction  

Soit u un endomorphisme d’un 𝕂-espace vectoriel E de dimension finie muni d’une base e=(e1,,en).

On supose que tout vecteur non nul de E est vecteur propre de u.

  • (a)

    Que dire de la matrice de u dans e?

  • (b)

    En considérant u(e1++en), établir que u est une homothétie vectorielle.

Solution

  • (a)

    Les vecteurs de e sont des vecteurs propres de u, la matrice de u dans e est donc diagonale

    D=Mate(u)=(λ1(0)(0)λn).
  • (b)

    Avec les notations précédentes,

    u(e1++en)=λ1.e1++λn.en.

    Or, par hypothèse, e1++en est aussi vecteur propre de u et, si l’on introduit λ la valeur propre associée, on a aussi

    u(e1++en)=λ.e1++λ.en.

    Par unicité des coordonnées des vecteurs dans une base,

    λ1==λn=λ.

    On a donc D=λIn puis u=λ.IdE.

 
Exercice 36  766   Correction  

Soit u un endomorphisme d’un 𝕂-espace vectoriel E tel que tout vecteur non nul en soit vecteur propre.

Montrer que u est une homothétie vectorielle.

Solution

On a la propriété

x0E,λx𝕂,u(x)=λx.x.

Montrons que xλx est une fonction constante sur E{0}.

Soient x,y0E.

Cas: (x,y) est une famille libre. L’égalité u(x+y)=u(x)+u(y) donne λx+y.(x+y)=λx.x+λy.y. Par liberté de (x,y), on obtient λx=λx+y=λy.

Cas: (x,y) est une famille liée. On peut écrire y=μ.x et donc u(y)=μ.u(x)=λxμ.x=λx.y puis λy=λx par non-nullité de y.

Ainsi, xλx est une fonction constante. En posant λ la valeur de cette constante, on a u(x)=λ.x pour tout xE qu’il soit nul ou non.

[<] Éléments propres d'un endomorphisme[>] Polynômes caractéristiques

 
Exercice 37  4331  

Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres des endomorphismes suivants:

  • (a)

    φ:PXP endomorphisme de [X].

  • (b)

    ψ:PXP endomorphisme de [X].

  • (c)

    T:(un)(un+1) endomorphisme de l’espace (,) des suites réelles bornées.

  • (d)

    u:MM+tr(M)In endomorphisme de n() (avec n2).

 
Exercice 38  5541  Correction  

Soit D l’endomorphisme de dérivation sur l’espace complexe E=𝒞(,). Pour λ, on note eλ:teλt qui est une fonction élément de E.

  • (a)

    Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres de D.

  • (b)

    Justifier que la famille (eλ)λ est libre.

Solution

  • (a)

    Soit λ. Étudions l’équation

    D(f)=λf

    d’inconnue fE. Par résolution de l’équation différentielle linéaire y=λy, on sait que les solutions de l’équation D(f)=λf sont les fonctions

    f:tαeλt avec α.

    Parmi celles-ci, il figure des éléments non nuls et l’on peut affirmer que tout λ est valeur propre de D d’espace propre associé Vect(eλ).

  • (b)

    La famille (eλ)λ est libre car c’est une famille de vecteurs propres associés à des valeurs propres deux à deux distinctes.

 
Exercice 39  3126     ENSTIM (MP)Correction  

Soient E= et f:EE l’application qui transforme une suite u=(un) en v=(vn) définie par

v0=u0etvn=un+un-12pour tout n*.

Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres de f.

Solution

Soient λ et uE. Étudions l’équation f(u)=λ.u. On a

f(u)=λ.u{(1-λ)u0=0n*,(2λ-1)un=un-1.

Cas: λ=1.

f(u)=un*,un=un-1.

On en déduit que 1 est valeur propre de f et que le sous-espace propre associé est formé des suites constantes.

Cas: λ1.

f(u)=λ.u{u0=0n*,(2λ-1)un=un-1.

Que λ=1/2 ou non, on obtient

f(u)=λ.un,.un=0

et donc λ n’est pas valeur propre.

Finalement, 1 est la seule valeur propre de l’endomorphisme f.

 
Exercice 40  770   Correction  

Soient E l’espace des suites réelles convergeant vers 0 et Δ:EE l’endomorphisme qui envoie uE sur la suite Δ(u) donnée par

Δ(u)(n)=u(n+1)-u(n)pour tout n.

Déterminer les valeurs propres de Δ et les sous-espaces propres associés.

Solution

Soit λ. Étudions l’équation Δ(u)=λ.u d’inconnue uE.

Pour uE,

Δ(u)=λ.un,u(n+1)=(1+λ)u(n).

Ainsi,

Δ(u)=λ.ua,n,u(n)=a(1+λ)n.

La suite u de terme général u(n)=a(1+λ)n est élément de E si a=0 (auquel il s’agit de la suite nulle) ou si λ]-2;0[ et seulement dans ces cas.

On en déduit: Cas: λ]-2;0[. λ n’est pas valeur propre de Δ.

Cas: λ]-2;0[. λ est valeur propre de Δ et le sous-espace propre associé est la droite Vect{((1+λ)n)nN}.

 
Exercice 41  769  Correction  

Soient E=𝒞0(,). Déterminer les valeurs propres de l’endomorphisme I de E qui à fE associe sa primitive qui s’annule en 0.

Solution

Soient λ et fE.

Si I(f)=λf alors I(f) est solution de l’équation différentielle

y=λy

avec la condition initiale y(0)=0.

Cas: λ=0. On obtient directement I(f)=0.

Cas: λ0. L’équation différentielle donne I(f) de la forme xCex/λ et la condition initiale conduit à I(f)=0.

Dans les deux cas, f=I(f)=0. Ainsi, l’équation I(f)=λf ne possède pas d’autres solutions que la solution nulle. L’endomorphisme I ne possède pas de valeurs propres.

 
Exercice 42  3063     MINES (MP)Correction  

Soit E l’espace des fonctions f de classe 𝒞1 de [0;+[ vers vérifiant f(0)=0.

Pour un élément f de E, on pose T(f) la fonction définie par

T(f)(0)=0etT(f)(x)=0xf(t)tdtpour tout x>0.
  • (a)

    Vérifier que T est un endomorphisme de E.

  • (b)

    Déterminer les valeurs propres de T.

Solution

  • (a)

    Puisque f est de classe 𝒞1 et que f(0)=0, on peut écrire

    f(t)=t0f(0)t+o(t).

    Ainsi, la fonction φ:tf(t)/t peut être prolongée par continuité en 0 et l’intégrale définissant T(f)(x) a un sens en tant qu’intégrale d’une fonction continue. De plus, la fonction T(f) apparaît alors comme la primitive s’annulant en 0 de cette fonction continue φ, c’est donc une fonction élément de E. Enfin, la linéarité de l’application T étant immédiate, on peut affirmer que T est un endomorphisme de E.

  • (b)

    soient λ et fE.

    Si T(f)=λf alors pour tout x[0;+[,

    T(f)(x)=λf(x).

    En dérivant cette relation, on obtient pour tout x[0;+[

    f(x)=λxf(x).

    Cas: λ=0. La fonction f est nulle et λ n’est pas valeur propre.

    Cas: λ0. La fonction f est solution de l’équation différentielle λxy=y.

    Cette dernière est une équation différentielle linéaire d’ordre 1 homogène dont la solution générale sur ]0;+[ est

    y(x)=Cx1/λ.

    Ainsi, il existe C tel que pour tout x>0,

    f(x)=Cx1/λ.

    Or, pour qu’une telle fonction puisse être prolongée en une fonction de classe 𝒞1 sur [0;+[, il faut C=0 ou 1/λ1. Ainsi, les valeurs propres de T sont les éléments de l’intervalle ]0;1].

    Inversement, soient λ]0;1] et la fonction fλ:xx1/λ prolongée par continuité en 0. La fonction fλ est de classe 𝒞1 sur [0;+[, s’annule en 0 et vérifie T(fλ)=λfλ sans être la fonction nulle.

    Finalement, les valeurs propres de T sont exactement les éléments de l’intervalle ]0;1].

 
Exercice 43  771   

Soit E l’espace vectoriel des fonctions continues de [0;+[ vers . Pour tout fE, on définit une fonction φ(f):[0;+[ par

φ(f)(0)=f(0)etφ(f)(x)=1x0xf(t)dtpour tout x>0.
  • (a)

    Montrer que φ est un endomorphisme de E.

  • (b)

    Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres de φ.

 
Exercice 44  3467   Correction  

Soit E le -espace vectoriel des fonctions continues de [0;+[ vers admettant une limite finie en +.

Soit T l’endomorphisme de E qui à fE associé T(f) donné par

x[0;+[,T(f)(x)=f(x+1).

Déterminer les valeurs propres de T et les vecteurs propres associés.

Solution

Soient λ un réel et f une fonction élément de E.

Si T(f)=λf alors

x[0;+[,f(x+1)=λf(x).

En passant cette relation à la limite quand x+, on obtient

=λ

en notant la limite de f en +.

Cas: 0. Nécessairement, λ=1 et

x[0;+[,f(x+1)=f(x).

Puisque la fonction f est périodique et admet une limite finie en +, elle est constante.

Inversement, toute fonction constante non nulle est vecteur propre associé à la valeur propre 1.

Cas: =0. Si λ est valeur propre alors en introduisant f vecteur propre associé, il existe x0[0;+[ tel que f(x0)0 et la relation T(f)=λf donne par récurrence

n,f(x0+n)=λnf(x0).

En faisant tendre n vers +, on obtient |λ|<1.

Inversement, supposons |λ|<1. Si T(f)=λf alors

f(1)=λf(0)etn,x[0;1[,f(x+n)=λnf(x).

La fonction f est donc entièrement déterminée par sa restriction continue sur [0;1] vérifiant f(1)=λf(0).

Inversement, si φ:[0;1] est une fonction continue sur [0;1] vérifiant φ(1)=λφ(0) alors la fonction f donnée par

n,x[0;1[,f(x+n)=λnφ(x)

et continue (on vérifie la continuité en k* par continuité à droite et à gauche), tend vers 0 en + et vérifie T(f)=λf.

Puisqu’il est possible de construire une fonction non nulle de la sorte, le scalaire λ]-1;1[ est valeur propre et les vecteurs propres associés sont les fonctions non nulles de la forme précédente.

 
Exercice 45  2700      MINES (MP)Correction  

Soit E=𝒞([0;1],). Pour fE, on définit T(f):[0;1] par

T(f)(x)=01min(x,t)f(t)dtpour tout x[0;1].
  • (a)

    Vérifier que T est un endomorphisme de E.

  • (b)

    Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres de T.

Solution

  • (a)

    Pour x[0;1], on peut écrire

    T(f)(x)=0xtf(t)dt+xx1f(t)dt.

    L’application T(f) apparaît alors comme continue (et même dérivable).

    Ainsi, l’application T opère de E dans E, elle de surcroît évidemment linéaire.

  • (b)

    Soient λ et fE vérifiant T(f)=λf.

    Cas: λ=0. On a T(f)=0 donc

    0xtf(t)dt+xx1f(t)dt=0.

    En dérivant, on obtient

    xf(x)-xf(x)+x1f(t)dt=x1f(t)dt=0.

    En dérivant à nouveau, on obtient f=0. Ainsi, 0 n’est pas valeur propre de T.

    Cas: λ0. On a T(f)=λf soit

    0xtf(t)dt+xx1f(t)dt=λf(x)pour tout x[0;1].

    En particulier, on peut affirmer que f(0)=0 car T(f)(0)=0.

    Le premier membre de l’équation T(f)=λf est dérivable et la fonction f est donc également dérivable. En dérivant, on obtient la relation

    x1f(t)dt=λf(x).

    En particulier, f(1)=0.

    Le premier membre de cette nouvelle équation étant dérivable, la fonction f est deux fois dérivable et l’on obtient en dérivant à nouveau l’équation différentielle

    λf′′(x)+f(x)=0.

    Sous-cas: λ<0. Sachant f(0)=0, la résolution de l’équation différentielle donne

    f(x)=Ash(x|λ|).

    La condition f(1)=0 entraîne toujours f=0 et donc un tel λ n’est pas valeur propre de T.

    Sous-cas: λ>0. Sachant f(0)=0, on obtient par résolution de l’équation différentielle

    f(x)=Asin(xλ).

    La condition f(1)=0 n’entraînera pas f=0 que si

    cos(1λ)=0

    c’est-à-dire si, et seulement si,

    λ=4((2k+1)π)2 avec k*.

    Notons qu’alors il est possible de remonter les précédents calculs et d’affirmer que

    f:xsin((2k+1)πx2)

    est vecteur propre associé à la valeur propre λ=4/((2k+1)π)2.

 
Exercice 46  2577     CCINP (MP)Correction  
  • (a)

    Montrer que Φ, qui à P associe

    (X2-1)P(X)-(4X+1)P(X)

    est un endomorphisme de 4[X].

  • (b)

    Résoudre l’équation différentielle

    y=(5-λ2(x-1)+3+λ2(x+1))y.
  • (c)

    En déduire les valeurs propres et les vecteurs propres de Φ.

Solution

  • (a)

    L’application Φ est évidemment linéaire, il reste à voir qu’elle est à valeurs dans 4[X].

    Pour un polynôme P de degré inférieur à 4, le polynôme (X2-1)P(X)-(4X+1)P(X) est de degré inférieur à 5 et, si a est le coefficient de X4 dans P, le coefficient de X5 dans Φ(P) est 4a-4a=0. Par suite, Φ est bien à valeurs dans 4[X] et c’est donc un endomorphisme de cet espace.

  • (b)

    L’équation

    y=(5-λ2(x-1)+3+λ2(x+1))y

    est une équation différentielle linéaire d’ordre 1 de solution générale

    y(x)=C|x-1|(5-λ)/2|x+1|(3+λ)/2 avec C

    sur chacun des intervalles I=]-;-1[, ]-1;1[ ou ]1;+[.

  • (c)

    Soient λ et P4[X]. On a Φ(P)=λP si, et seulement si,

    P(X)=4X+(1+λ)X2-1P(X)

    c’est-à-dire si, et seulement si, la fonction polynomiale P est solution, par exemple sur ]1;+[, de l’équation différentielle

    y=4x+(1+λ)x2-1y.

    Or, moyennant une décomposition en éléments simples et passage à l’opposé de λ, cette équation est celle précédemment résolue et le problème est alors de déterminer pour quel paramètre -λ, la solution précédemment présentée est une fonction polynomiale de degré inférieur à 4. Les valeurs 3, 1, -1, -3, -5 conviennent et ce sont donc des valeurs propres de Φ. De plus, il ne peut y en avoir d’autres car dim4[X]=5. Les vecteurs propres associés à ces valeurs propres λ sont les polynômes

    C(X-1)5+λ2(X+1)3-λ2 avec C0.
 
Exercice 47  3125   

Soit n. Déterminer les valeurs propres et les sous-espaces propres de l’endomorphisme11 1 On observe aisément que φ est un endomorphisme de n[X] car cette application est linéaire et l’on vérifie que φ transforme un polynôme de degré inférieur à n en un autre après une éventuelle simplification des termes Xn+1. φ de n[X] défini par

φ(P)=(X2-1)P-nXP.
 
Exercice 48  2592      MINES (MP)Correction  

Soient E=𝒞(,) et T l’endomorphisme de E déterminé par

T(f)(x)=f(px+q)

p et q sont deux réels strictement positifs tels que p+q=1.

  • (a)

    Montrer que les valeurs propres de T appartiennent à ]-1;1]{0}.

  • (b)

    Soit f une fonction propre pour T. Montrer qu’il existe k tel que f(k)=0.

  • (c)

    Déterminer les éléments propres de T.

Solution

  • (a)

    Soient λ une valeur propre de T et f un vecteur propre associé. Pour tout x,

    f(px+q)=λf(x)

    Cas: λ=0. On a f(px+q)=0. Pour tout x. L’application xpx+q réalisant une bijection de vers , on obtient f(y)=0 pour tout y. C’est absurde, le réel 0 ne peut pas être valeur propre de f.

    Cas: λ0. Soit x0 tel que f(x0)0. Considérons la suite déterminée par

    xn+1=pxn+qpour tout n

    Puisque p]0;1[, on établit que la suite (xn) converge vers le réel solution de l’équation =p+q. Or f(xn+1)=λf(xn) pour tout n. La suite (f(xn)) est donc géométrique de raison λ. Celle-ci n’est pas identiquement nulle et, par continuité de f, cette suite doit aussi admettre une limite finie, à savoir f(). Nécessairement |λ|<1 ou λ=1.

  • (b)

    Notons λ la valeur propre associée à f. On a

    f(px+q)=λf(x)

    Par dérivation,

    pf(px+q)=λf(x)c’est-à-direpT(f)=λf

    et plus généralement

    pkf(k)(px+q)=λf(k)(x)c’est-à-direpkT(f(k))=λf(k)

    S’il n’existe pas de k tel que f(k)=0 alors les réels λ/pk sont valeurs propres de T pour tout k. Or

    λpkk+±

    C’est absurde car les valeurs propres de T sont bornées.

  • (c)

    Soient λ une valeur propre de T et f une fonction propre associée. Il existe k tel que f(k)=0 et la fonction f est donc polynomiale. On peut donc introduire a0,,aN tels que

    x,f(x)=aNxN++a1x+a0 avec N=deg(f) et aN0

    L’identification des coefficients dominants des deux polynômes de l’égalité T(f)=λf donne

    aNpN=λaN

    et donc λ=pN.

    Aussi, pour11 1 Pour «  trouver  » l’expression de fN, on peut commencer par le cas N=1 puis considérer des primitives s’annulant en par inspiration de ce qui précède.

    fN(x)=aN(x-q1-p)N avec aN0

    on observe T(fN)=pNfN avec fN0.

    On peut donc affirmer que les pN avec N sont des valeurs propres de T et que les fN sont des vecteurs propres associés. Au surplus, il ne peut y avoir d’autres vecteurs propres. En effet, l’espace EN=N[X] est stable par T et l’endomorphisme TN induit par T sur EN possède N+1=dimEN valeurs propres, ses sous-espaces propres sont donc des droites vectorielles.

[<] Détermination des éléments propres d'un endomorphisme[>] Calcul de polynômes caractéristiques

 
Exercice 49  778  Correction  
  • (a)

    Montrer que deux matrices semblables ont le même polynôme caractéristique.

  • (b)

    Que dire de la réciproque?

Solution

  • (a)

    Soient A,Bn(𝕂). Si B=P-1AP avec PGLn(𝕂) alors

    χB(λ)=det(λIn-B)=det(λP-1P-P-1AP)=χA(λ).
  • (b)

    Pour n=1, l’égalité des polynômes caractéristiques équivaut à l’égalité des matrices.

    Pour n2, considérons Inversement,

    A=(0100)etB=(0000).

    Les matrices A et B ne sont pas semblables (elles n’ont pas le même rang) mais ont même polynôme caractéristique (à savoir Xn).

 
Exercice 50  779  Correction  

Soit F un sous-espace vectoriel stable par un endomorphisme u d’un 𝕂-espace vectoriel E de dimension finie.

Établir que le polynôme caractéristique de l’endomorphisme induit par u sur F divise le polynôme caractéristique de u.

Solution

Soit G un sous-espace vectoriel supplémentaire de F. Dans une base adaptée à la décomposition E=FG, la matrice de u est triangulaire supérieure par blocs de la forme

M=(AB0C)

avec A matrice figurant l’endomorphisme induit par u sur F.

Par calcul d’un déterminant triangulaire par blocs,

χu=χM=χAχC=χuFχC

Le polynôme caractéristique de l’endomorphisme induit par u sur F divise celui de u.

 
Exercice 51  780  Correction  

Soit An() inversible de polynôme caractéristique χA.
Établir que pour tout x réel non nul,

χA-1(x)=xnχA(0)χA(1x).

Solution

Pour x*,

χA-1(x)=det(xIn-A-1)=det(A-1)det(xA-In)=(-x)ndet(A)det(1xIn-A).

Or det(A)=(-1)nχA(0) donc

χA-1(x)=xnχA(0)χA(1x).
 
Exercice 52  781   Correction  

Soient A,Bn(). On désire établir l’égalité des polynômes caractéristiques

χAB=χBA.
  • (a)

    Établir l’égalité quand AGLn().

  • (b)

    Pour AGLn(), justifier que pour p assez grand A+1pInGLn().

  • (c)

    En déduire que l’égalité voulue est encore vraie pour A non inversible.

Solution

  • (a)

    Pour x,

    det(xIn-AB)=det(A)det(xA-1-B)=det(xA-1-B)det(A)=det(xIn-BA)

    donc

    χAB(x)=χBA(x).
  • (b)

    La matrice A+1pIn n’est pas inversible seulement si -1/p est valeur propre de A. Puisque la matrice A ne possède qu’un nombre fini de valeurs propres, pour p assez grand on est sûr que A+1pInGLn().

  • (c)

    Comme vu ci-dessus, pour x,

    χ(A+1pIn)B(x)=χB(A+1pIn)(x).

    En passant à la limite quand p+, on obtient χAB(x)=χBA(x).

    Cela valant pour tout x, les polynômes χAB et χBA sont égaux.

 
Exercice 53  5667  Correction  

Soient A,Bn() et λ.

On considère les matrices par blocs

U=(λInBAIn)etV=(InBOnλIn).
  • (a)

    Calculer UV et VU.

  • (b)

    En déduire que les matrices AB et BA ont le même polynôme caractéristique.

Solution

  • (a)

    Par produit par blocs,

    UV=(λInOnAλInAB)etVU=(λInBAOnλAλIn).
  • (b)

    Les matrices UV et VU ont le même déterminant donc

    λndet(λInAB)χAB(λ)=λndet(λInBA)χBA(λ).

    Pour λ0, il vient χAB(λ)=χBA(λ). On en déduit l’égalité des deux polynômes χAB et χBA puisque ceux-ci co$̈\mathrm{i}$ncident pour une infinité de valeurs.

 
Exercice 54  2697     MINES (MP)Correction  

Soit (A,B)p,q()×q,p(). Montrer que

XqχAB(X)=XpχBA(X).

On pourra commencer par le cas

A=(Ir000).

Solution

Dans le cas où

A=Jr=(Ir000)

la propriété est immédiate en écrivant

B=(CDEF)

avec C bloc carré de taille r.

En effet,

AB=(CD00)p()etBA=(C0E0)q()

de sorte que

χAB(X)=χC(X)XpretχBA(X)=χC(X)Xqr.

Dans le cas général, on peut écrire A=QJrP avec r=rg(A) et P,Q inversibles de tailles ad hoc. Par similitude,

χAB(X)=χQ1ABQ(X)=χJrPBQ(X)

donc

XqχAB(X)=XqχJrPBQ(X)=XpχPBQJr(X)

avec

χPBQJr(X)=XpχPBAP1(X)=XpχBA(X).
 
Exercice 55  1109  Correction  

Soient A,Bn(𝕂) et p*. Établir

χ(AB)p=χ(BA)p.

Solution

Il est bien connu que

(M,N)n(𝕂)2,χMN=χNM.

On en déduit

χ(AB)p=χ(A(BA)p-1)B=χB(A(BA)p-1)=χ(BA)p.
 
Exercice 56  2901   Correction  

Soit An(). Montrer

χAA¯[X].

Solution

Pour λ,

χAA¯(λ)=det(λIn-AA¯).

En conjuguant,

χAA¯(λ)¯=det(λIn-A¯A)=χA¯A(λ).

Or, il est bien connu que pour A,Bn()

χAB=χBA.

On obtient donc

χAA¯(λ)¯=χAA¯(λ).

Le polynôme χAA¯-χAA¯ admet alors une infinité de racines, c’est le polynôme nul. Par conséquent,

χAA¯[X].
 
Exercice 57  2699     MINES (MP)Correction  

Soient A et B dans n(𝕂) (𝕂= ou ).

  • (a)

    Comparer Sp(B) et Sp(B).

  • (b)

    Soit Cn(𝕂). Montrer que s’il existe λ pour lequel AC=λC, alors Im(C)Ker(A-λIn).

  • (c)

    Soit λ une valeur propre commune à A et B. Montrer qu’il existe Cn(𝕂), C0, telle que AC=CB=λC.

  • (d)

    On suppose l’existence de Cn(𝕂) avec rg(C)=r et AC=CB. Montrer que le PGCD des polynômes caractéristiques de A et B est de degré r.

  • (e)

    Étudier la réciproque de (d).

Solution

  • (a)

    Sp(B)=Sp(B) car χB=χB.

  • (b)

    Pour tout Xn,1(𝕂), A(CX)=λ(CX) donc CXKer(A-λIn).

  • (c)

    Soit X et Y des vecteurs propres de A et B associé à la valeur propre λ. La matrice C=XY est solution.

  • (d)

    On peut écrire C=QJrP avec P,Q inversibles. La relation AC=CB donne Q-1AQJr=JrPBP-1.
    En écrivant les matrices Q-1AQ et PBP-1 par blocs, l’égalité Q-1AQJr=JrPBP-1 impose une décomposition en blocs triangulaire puis permet d’observer que χA=χQ-1AQ et χB=χPBP-1 ont un facteur commun de degré r, à savoir le polynôme caractéristique du bloc commun en position (1,1).

  • (e)

    La réciproque est assurément fausse en toute généralité. Pour r=n, deux matrices ayant même polynôme caractéristique ne sont pas nécessairement semblables.

 
Exercice 58  3476      ENS (MP)

Soient A,Bn(𝕂). On suppose qu’il existe M dans n(𝕂) de rang r tel que

AM=MB.

Montrer que le pgcd des polynômes caractéristiques χA et χB est au moins de degré r.

[<] Polynômes caractéristiques[>] Applications du polynôme caractéristique

 
Exercice 59  782   Correction  

Calculer le polynôme caractéristique de la matrice

(010001a0a1an-1).

Solution

En développant selon la première colonne

|λ-100λ-1-a0-an-2λ-an-1|[n]=-a0+λ|λ-100λ-1-a1-an-2λ-an-1|[n-1]

puis en reprenant le processus on parvient à

λn-(an-1λn-1++a1λ+a0).

On peut aussi résoudre le problème via l’opération élémentaire: C1C1+λC2++λn-1Cn.

 
Exercice 60  4351   

(Matrice compagnon)

Soient P=Xn+an-1Xn-1++a1X+a0 un polynôme de 𝕂[X] et

A=(0(0)-a01-a10(0)1-an-1)n(𝕂).

Exprimer le polynôme caractéristique de A en fonction de P.

 
Exercice 61  4350   

Soit u un endomorphisme d’un espace vectoriel réel E de dimension n2.

  • (a)

    Exprimer le polynôme caractéristique de l’endomorphisme u en fonction de tr(u) lorsque rg(u)=1.

  • (b)

    Même question en utilisant aussi tr(u2) lorsque rg(u)=2.

 
Exercice 62  784   Correction  

Pour n*, on note Pn le polynôme caractéristique de la matrice

An=(01(0)11(0)10)n().
  • (a)

    Soit n3. Montrer

    Pn=XPn-1-Pn-2.
  • (b)

    Calculer P1 et P2. Quelle valeur donner à P0 pour que la relation de récurrence précédente soit aussi valable pour n=2?

On suppose désormais que P0 a la valeur déterminée ci-dessus.

  • (c)

    Pour tout x]-2;2[, on écrit x=2cos(α) avec α]0;π[. Montrer que

    n,Pn(x)=sin((n+1)α)sin(α).
  • (d)

    En déduire que Pn admet n racines réelles distinctes puis que An est diagonalisable.

Solution

  • (a)

    Soit x. Pn(x)=det(xIn-An) est un déterminant tri-diagonal

    Pn(x)=|x-1(0)-1-1(0)-1x|[n].

    En développant selon la première ligne,

    Pn(x)=(-1)2x|x-1(0)-1-1(0)-1x|[n-1]+(-1)3×(-1)×|-1-1(0)0x-1-1-10(0)-1x|[n-1].

    En développant selon la première colonne le deuxième déterminant,

    Pn(x)=xPn-1(x)-Pn-2(x).

    On a donc Pn=XPn-1-Pn-2.

  • (b)

    Par un calcul direct, P1=X et P2=X2-1. En posant P0=1, la relation de récurrence ci-dessus est vérifiée pour n=2.

  • (c)

    On vérifie la relation par récurrence double sur n.

    Pour n=0,

    P0(2cos(α))=1=sin(α)sin(α)

    Pour n=1,

    P1(2cos(α))=2cos(α)etsin(2α)sin(α)=2sin(α)cos(α)sin(α)=2cos(α).

    Supposons la propriété vraie aux rangs n-2 et n-1 pour n3.

    Pn(2cos(α)) =2cos(α)Pn-1(2cos(α))-Pn-2(2cos(α))
    =2cos(α)sin(nα)-sin((n-1)α)sin(α)
    =2cos(α)sin(nα)-(cos(α)sin(nα)-sin(α)cos(nα))sin(α)
    =cos(α)sin(nα)+sin(α)cos(nα)sin(α)
    =sin((n+1)α)sin(α).

    La récurrence est établie.

  • (d)

    Pour k1;n, posons

    αk=kπn+1]0;π[etxk=2cos(αk).

    Par ce qui précède,

    Pn(xk)=sin((n+1)αk)sin(αk)=sin(kπ)sin(αk)=0.

    Les réels xk sont donc racines de Pn. Or les valeurs x1,,xn sont deux à deux distinctes car les α1,,αn le sont et que ces angles évoluent dans l’intervalle [0;π] où la fonction cosinus est injective.

    On en déduit que le polynôme Pn admet au moins n racines distinctes (et donc exactement n car il est de degré n).

    On en déduit que la matrice Ann() est diagonalisable car elle possède n valeurs propres deux à distinctes.

[<] Calcul de polynômes caractéristiques[>] Éléments propres d'une matrice

 
Exercice 63  5643  Correction  

Soient A et B deux matrices de n() diagonalisables. Montrer

A et B sont semblablesχA=χB.

Solution

() Il est connu que deux matrices semblables ont le même polynôme caractéristique.

() Supposons χA=χB. Les polynômes caractéristiques étant égaux, ils ont les mêmes racines. Les matrices A et B ont donc les mêmes valeurs comptées avec multiplicité. Or elles sont diagonalisables, elle sont donc semblables à une même matrice diagonale dont les coefficients diagonaux sont les valeurs propres communes. Par transitivité, les matrices A et B sont semblables.

 
Exercice 64  2696    MINES (MP)Correction  

Soient A,Bn(). Montrer que AB et BA ont même valeurs propres.

Solution

Il est classique d’établir χAB=χBA en commençant par établir le résultat pour A inversible et le prolongeant par un argument de continuité et de densité.

Les valeurs propres d’une matrice carrée étant les racines de son polynôme caractéristique, la conclusion est dès lors immédiate.

 
Exercice 65  3083  Correction  

Soit An() telle que Sp(A)+. Montrer

det(A)0.

Solution

Par contraposition, montrons

det(A)<0Sp(A)]-;0[.

On a

χA(X)=Xn++(-1)ndet(A).

Si det(A)<0 alors (-1)nχA(0)<0 et limt-(-1)nχA(t)=+. Sachant la fonction tχA(t) continue, il existe λ]-;0[ racine de χA et donc valeur propre de A.
On peut aussi établir le résultat en observant que le déterminant de A est le produit des valeurs propres complexes de A comptées avec multiplicité. Parmi celles-ci, celles qui sont réelles sont positives et celles qui sont complexes non réelles, sont deux à deux conjuguées. Le produit est donc positif.

 
Exercice 66  4348  

Soit An() vérifiant det(A)0.

Établir que la matrice A possède au moins une valeur propre réelle.

 
Exercice 67  785   Correction  

Soient a1,,an* deux à deux distincts.

On introduit le polynôme caractéristique de la matrice A donné par

P(x)=det(xIn+A) avec A=(0a2ana10ana1an-10).
  • (a)

    Calculer P(ai).

  • (b)

    Former la décomposition en éléments simples de la fraction rationnelle

    P(X)i=1n(X-ai).
  • (c)

    En déduire une expression du déterminant de A+In.

Solution

  • (a)

    En factorisant sur la i-ème colonne

    P(ai)=ai|ai1ana11ana11ai|.

    En retranchant la i-ème ligne à chacune des autres

    P(ai)=ai|ai-a10001000ai-an|

    et donc

    P(ai)=aiji(ai-aj).
  • (b)

    Puisque les ai sont deux à deux distincts

    P(X)i=1n(X-ai)=1+i=1nλiX-ai

    avec

    λi=P(ai)ji(ai-aj)=ai.
  • (c)

    On a det(A+In)=P(1).
    Si l’un des ai vaut 1, il suffit de reprendre la valeur de P(ai).
    Sinon, par la décomposition précédente

    P(1)i=1n(1-ai)=1+i=1nai1-ai

    et donc

    det(A+In)=(1+i=1nai1-ai)i=1n(1-ai).
 
Exercice 68  3121   Correction  

Soient A,Bn(). Établir

χA(B)GLn()Sp(A)Sp(B)=.

Solution

On peut écrire

χA(X)=k=1n(X-λk)

avec λ1,,λn les valeurs propres de A comptées avec multiplicité.
On a alors

χA(B)GLn()1kn,B-λkInGLn()

ce qui donne

χA(B)GLn()1kn,λkSp(B)

et on peut ainsi affirmer

χA(B)GLn()Sp(A)Sp(B)=.
 
Exercice 69  3991     ENSTIM (PSI)Correction  
  • (a)

    Soient B,Cn() deux matrices semblables

    Pour x, montrer que les matrices xIn-B et xIn-C sont semblables.

    Lorsque ces inverses existent, en est-il de même de (xIn-B)-1 et (xIn-C)-1?

  • (b)

    Soit An(). On note PA(x)=det(xIn-A) et PA le polynôme dérivé de PA.
    On suppose que x n’est pas valeur propre de A, montrer

    tr(xIn-A)-1=PA(x)PA(x).

Solution

  • (a)

    On peut écrire B=P-1CP avec P inversible et alors

    xIn-B=P-1(xIn-C)P

    ainsi que

    (xIn-B)-1=P(xIn-C)-1P-1

    sous réserve d’inversibilité.

  • (b)

    La matrice A est trigonalisable dans n(). Quitte à considérer une matrice semblable, on peut supposer A triangulaire supérieure (ce qui n’affecte ni le calcul de la trace, ni celui du polynôme caractéristique PA). En écrivant

    A=(λ1*(0)λn)

    on obtient

    (xIn-A)-1=(1x-λ1*(0)1x-λn)

    et donc

    tr(xIn-A)-1=k=1n1x-λk=PA(x)PA(x)

    car

    PA(x)=k=1n(x-λk).
 
Exercice 70  2698      MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Si P[X] est unitaire de degré n, existe-t-il une matrice An() de polynôme caractéristique P(X)?

  • (b)

    Soient (λ1,,λn)n et le polynôme

    P=i=1n(X-λi).

    On suppose P[X]. Montrer que pour tout q* le polynôme

    Pq=i=1n(X-λiq)

    appartient encore à [X].

  • (c)

    Soit P dans [X] unitaire dont les racines complexes sont de modules 1.
    Montrer que les racines non nulles de P sont des racines de l’unité.

Solution

  • (a)

    Oui, un tel polynôme existe, il suffit de se référer aux matrices compagnons!
    Pour a0,a1,,an-1𝕂, la matrice compagnon associée est

    M=(0(0)-a01-a10(0)1-an-1).

    Son polynôme caractéristique est

    χM(X)=|X(0)a0-1a1X(0)-1X+an-1|.

    Il peut se calculer par la succession d’opérations élémentaires

    LiLi+XLi+1 avec i allant de n-1 à 1 dans cet ordre.

    On obtient alors

    χM(X)=|0(0)α-10(an-2+an-1X+X2)(0)-1X+an-1X|

    avec

    α=(a0+a1X++an-1Xn-1+Xn).

    En développant selon la première ligne, on obtient

    χM(X)=a0+a1X++an-1Xn-1+Xn.

    Ainsi, pour P[X] unitaire de degré n, on peut construire une matrice à coefficients entiers dont le polynôme caractéristique est (-1)nP(X).

  • (b)

    Il existe une matrice A dont le polynôme caractéristique est P. Puisque toute matrice complexe est trigonalisable, la matrice A est en particulier semblable dans n() à une matrice triangulaire de la forme

    (λ1*0λn).

    La matrice Aq est alors semblable à la matrice

    (λ1q*0λnq).

    Le polynôme caractéristique de Aq est alors Pq. Or Aq est une matrice à coefficients entiers et donc son polynôme caractéristique Pq est aussi à coefficients entiers.

  • (c)

    Compte tenu des relations entre les coefficients et les racines d’un polynôme scindé, on peut majorer les coefficients de P et affirmer que, pour un degré fixé, il n’y a qu’un nombre fini de polynômes P possibles car les coefficients de P sont entiers et borné. Considérons un tel polynôme. L’application q*Pq n’est pas injective compte tenu de l’argument de cardinalité précédent. Il existe donc q<r tel que Pq=Pr. Ainsi, il existe une permutation σ de n vérifiant:

    in,λiq=λσ(i)r.

    À l’aide d’une décomposition en cycles de σ, on peut affirmer qu’il existe une puissance de σ égale à l’identité et donc conclure que pour tout in il existe q>q tel que λiq=λiq. On peut alors affirmer que λi est nul ou bien racine de l’unité.

 
Exercice 71  299      X (MP)Correction  

On pose

Pn(X)=Xn-X+1 (avec n2).
  • (a)

    Montrer que Pn admet n racines distinctes z1,,zn dans .

  • (b)

    Calculer le déterminant de

    (1+z11111+z21111+zn).

Solution

  • (a)

    Par l’absurde, supposons que Pn possède une racine multiple z. Celle-ci vérifie

    Pn(z)=Pn(z)=0.

    On en tire

    zn-z+1=0(1)etnzn-1=1(2)

    (1) et (2) donnent

    (n-1)z=n(3)

    (2) impose |z|1 alors que (3) impose |z|>1. C’est absurde.

  • (b)

    Posons χ(X) le polynôme caractéristique de la matrice étudiée. On vérifie

    χ(zi)=|zi-1-z1-1(-1)-1(-1)-1zi-1-zn|.

    En retranchant la i-ème colonne à toutes les autres et en développant par rapport à la i-ème ligne, on obtient

    χ(zi)=j=1,jin(zi-zj)=P(zi).

    Cependant, les polynômes χ et P ne sont pas de même degré…En revanche, les polynômes χ et P-P ont même degré n tous deux unitaires et prennent les mêmes valeurs en les n points distincts z1,,zn. On en déduit qu’ils sont égaux. En particulier, le déterminant cherché est

    (-1)nχ(0)=(-1)n(P(0)-P(0))=2(-1)n.

[<] Applications du polynôme caractéristique[>] Détermination des éléments propres d'une matrice

 
Exercice 72  772  Correction  

Soit An(𝕂) vérifiant rg(A)=1.

  • (a)

    Montrer qu’il existe λ𝕂 tel que A2=λA.

  • (b)

    Vérifier que λ est valeur propre de A.

Solution

On retraduit le problème en termes d’endomorphismes.

  • (a)

    Soit u un endomorphisme d’un 𝕂-espace vectoriel de dimension finie n vérifiant rg(u)=1. Le noyau de u est un hyperplan et si l’on fixe xKer(u), on obtient

    Vect(x)Ker(u)=E.

    Puisque u(x)E, on peut écrire u(x)=λ.x+y avec yKer(u) de sorte que

    u2(x)=λu(x).

    Les applications linéaires u2 et λu sont alors égales sur Vect(x) mais aussi bien sûr sur Ker(u), ces applications linéaires sont donc égales sur E.

  • (b)

    De plus, pour yIm(u){0}, on peut écrire y=u(a) et alors

    u(y)=u2(a)=λu(a)=λy.

    Ainsi, λ est bien valeur propre de u.

 
Exercice 73  4355  

Montrer que la trace d’une matrice réelle de rang 1 en est valeur propre.

 
Exercice 74  5732  Correction  

Soit An(𝕂). Établir que les matrices A et A ont les mêmes valeurs propres et que les espaces propres associés ont les mêmes dimensions.

Solution

Soit λ𝕂. Puisqu’une matrice et sa transposée ont le même rang, on remarque

rg(A-λIn)=rg((A-λIn))=rg(A-λIn).

Par la formule du rang,

dimKer(A-λIn)=dimKer(A-λIn).

On en déduit que les matrices A et A ont les mêmes valeurs propres et que les espaces propres associés ont les mêmes dimensions.

 
Exercice 75  773  Correction  

Pour An(), on pose

A=sup1inj=1n|ai,j|.

Montrer que

Sp(A)[-A;A].

Solution

Soient λSp(A) et X0 tels que AX=λX.

Posons i{1,,n} tel que

|xi|=max1kn|xk|.

On a xi0 et

|λxi|=|j=1nai,jxj|j=1n|ai,j||xi|A|xi|

d’où |λ|A.

 
Exercice 76  5002   Correction  

Soit A une matrice diagonalisable de n() admettant une valeur propre multiple λ. Pour i1;n, montrer que λ est valeur propre de la matrice Ai obtenue par suppression de la i-ème et de la i-ème colonne de A.

Solution

Soit a l’endomorphisme de E=n canoniquement associé à la matrice A. Le réel λ est valeur propre de a et l’espace propre associé Eλ(a) est de dimension au moins 2 car, a étant diagonalisable, la multiplicité d’une valeur propre correspond à la dimension de l’espace propre associé. Introduisons aussi Fi le sous-espace de n constitué des (x1,,xn)n tels que xi=0. L’espace Fi est de dimension11 1 Si (e1,,en) désigne la base canonique de n, la famille des vecteurs e1,,ei-1,ei+1,,en est une base de Fi. (PSI) On peut aussi simplement dire que Fi est un hyperplan car noyau de la forme linéaire non nulle xxi. n-1.

Méthode: On montre que l’intersection de Fi et de Eλ(a) n’est pas réduite au vecteur nul.

Par la formule de Grassmann

dim(Fi+Eλ(a))n=dimFi=n-1+dimEλ(a)2-dim(FiEλ(a)).

On a donc dim(FiEλ(a))1 et l’on peut introduire un vecteur x=(x1,,xn) de Fi non nul vérifiant a(x)=λ.x. Matriciellement, si X désigne la colonne de hauteur n dont les éléments sont les x1,,xn, on obtient l’égalité AX=λX avec X non nulle. Cependant, l’élément xi est nul et l’égalité précédente donne AiXi=λXi en introduisant Xi la colonne de hauteur n-1 obtenue à partir de X par suppression de sa i-ème ligne. La colonne Xi étant non nulle, on peut conclure que λ est valeur propre de Ai.

 
Exercice 77  3280     ENS Cachan (MP)Correction  

Soit A=(ai,j)n() vérifiant pour tout i,j{1,,n} ai,j+ et pour tout i{1,,n}, j=1nai,j=1.

  • (a)

    Montrer que 1Sp(A).

  • (b)

    Justifier que si λ est valeur propre de A alors |λ|1.

  • (c)

    Observer que si λ est valeur propre de A et vérifie |λ|=1 alors λ est une racine de l’unité.

Solution

  • (a)

    Le vecteur X=(11) est évidemment vecteur propre associé à la valeur propre 1.

  • (b)

    Soient λSp(A) et X=(x1xn) un vecteur propre associé. Soit i0 l’indice vérifiant

    |xi0|=max1in|xi|.

    On a |xi0|0 et la relation AX=λX donne λxi0=j=1nai0,jxj donc

    |λ||xi0|=|j=1nai0,jxj|j=1n|ai0,j||xj|j=1nai0,j|xi0|=|xi0|

    puis |λ|1.

  • (c)

    Si de plus |λ|=1 alors il y a égalité dans l’inégalité précédente.
    L’égalité dans la deuxième inégalité entraîne |xj|=|xi0| pour tout j tel que ai0,j0.
    L’égalité dans la première inégalité entraîne que les complexes engagés sont positivement liés et donc qu’il existe θ tel que pour tout j{1,,n},

    ai0,jxj=ai0,j|xj|eiθ.

    Ces deux propriétés donnent pour tout j{1,,n}, ai0,jxj=ai0,j|xi0|eiθ que ai0,j0 ou non.
    En injectant cela dans la relation λxi0=j=1nai0,jxj, on obtient λxi0=|xi0|eiθ.
    Pour j{1,,n} tel que ai0,j0, xj=λxi0.
    Posons i1=j et reprenons la même démarche, ce qui est possible puisque |xi1|=max1in|xi|.
    On définit ainsi une suite (ip){1,,n} vérifiant λxip=xip+1.
    Cette suite étant non injective, il existe p et q* tel que ip=ip+q ce qui donne λq=1.

 
Exercice 78  774    

Soit A=(ai,j)n() une matrice11 1 On dit que la matrice A est stochastique, voir le sujet 4220. à coefficients positifs vérifiant

j=1nai,j=1pour tout i1;n.
  • (a)

    Montrer que 1 est valeur propre de A et que toute autre valeur propre complexe λ vérifie |λ|1.

On suppose désormais les coefficients de A tous strictement positifs.

  • (b)

    Établir que si λ est une valeur propre de A vérifiant |λ|=1 alors λ=1.

  • (c)

    Montrer que l’espace propre associé à la valeur propre 1 est une droite.

 
Exercice 79  4990    

(Théorème de Perron-Frobenius)

On étudie une matrice A carrée de taille n dont tous les coefficients sont des réels strictement positifs et l’on introduit:

Ω ={x=(x1,,xn)+n|x(0,,0)} et
S ={x=(x1,,xn)+n|x1++xn=1}.

Pour x=(x1,,xn) et y=(y1,,yn) deux éléments de n, on écrit xy pour signifier xiyi pour i=1,,n.

  • (a)

    Pour xΩ, justifier que l’on peut introduire

    θ(x)=max{α+|α.xAx}.
  • (b)

    Vérifier que l’on a θ(λx)=θ(x) pour tous λ>0 et xΩ.

  • (c)

    Soit xΩ. Montrer que les éléments de Ax sont tous strictement positifs et vérifier θ(x)θ(Ax)

  • (d)

    Montrer qu’il existe xS tel que θ(Ax)θ(Ax) pour tout xS. En déduire l’existence d’un élément yΩ tel que θ(x)θ(y) pour tout x de Ω.

  • (e)

    Montrer que y est alors vecteur propre de A associé à la valeur propre μ=θ(y).

  • (f)

    Établir que les autres valeurs propres complexes λ de A vérifient |λ|<μ.

  • (g)

    Vérifier que les éléments de y sont tous strictement positifs puis que l’espace propre complexe associé à la valeur propre μ est de dimension 1.

 
Exercice 80  3173    

Soit n2. Déterminer les valeurs propres de la comatrice de An() en fonction de celles de A.

[<] Éléments propres d'une matrice[>] Existence de valeurs propres dans un espace complexe

 
Exercice 81  4333  

Déterminer les valeurs propres et les sous-espaces propres de la matrice

A=(2-11-12-1-110)3().
 
Exercice 82  4334  

Déterminer les valeurs propres et les sous-espaces propres complexes de la matrice11 1 Cette matrice traduit l’action d’une rotation d’angle θ.

Rθ=(cos(θ)-sin(θ)sin(θ)cos(θ)) avec θ0[π].
 
Exercice 83  5768  Correction  

Déterminer les éléments propres de

A=(0(1)(1)0)n() avec n2.

Solution

Pour x,

χA(x) =|x(-1)(-1)x|=C1C1++Cn|x-(n-1)-1-1x-(n-1)x(-1)x-(n-1)(-1)x|
=LiLi-L1i=2,,n|x-(n-1)-1-10x+1(0)0(0)x+1|
=(x-(n-1))(x+1)n-1.

On en déduit χA=(X-(n-1))(X+1)n-1.

La matrice A possède deux valeurs propres qui sont n-1 et -1.

Déterminons l’espace propre En-1(A).

Pour X=(x1xn),

AX=(n-1)X (A+In)X=nX
{x1++xn=nx1x1++xn=nxn
x1==xn
X=(x1x1).

Ainsi,

En-1(A)=Vect{(x1x1)|x1}=Vect{(11)}.

Déterminons l’espace propre E-1(A).

Pour X=(x1xn),

AX=-X (A+In)X=0
{x1++xn=0x1++xn=0
x1++xn=0.

Ainsi,

E-1(A)={(x1xn)|x1++xn=0}.

L’espace E-1(A) est un hyperplan.

 
Exercice 84  2613     ENSTIM (MP)

Soient n* et χn le polynôme caractéristique de

An=(01(0)11(0)10)n().
  • (a)

    Pour θ]0;π[, calculer un=χn(2cos(θ)).

  • (b)

    Déterminer les valeurs propres de An. La matrice An est-elle diagonalisable?

  • (c)

    Déterminer les sous-espaces propres de An.

 
Exercice 85  2704     MINES (MP)

Soit n avec n3. Déterminer les valeurs propres de la matrice de n() suivante

(11111(0)1(0)1).
 
Exercice 86  2861     X (MP)Correction  

Déterminer les valeurs propres de la matrice

(001001111)n().

Solution

Notons M la matrice étudiée et supposons n3, les cas n=1 et 2 étant immédiats.
Puisque rg(M)=2, 0 est valeur propre de n() et dimE0(M)=n-2.
Soit λ une valeur propre non nulle de n() et X=(x1xn) un vecteur propre associé.
L’équation MX=λX fournit le système

{xn=λx1xn=λxn-1x1++xn=λxn.

On en déduit

λ(λ-1)xn=λx1++λxn-1=(n-1)xn

avec xn0 car xn=0 et λ0 entraînent X=0.
Par suite, λ est racine de l’équation λ2-λ-(n-1)=0 et donc

λ=1±4n-32.

Inversement, on justifie que ses valeurs sont valeurs propres, soit en remontant le raisonnement, soit en exploitant la diagonalisabilité de la matrice symétrique réelle M pour affirmer l’existence de n valeurs propres comptées avec multiplicité.

 
Exercice 87  3316   Correction  

Soient n3 et

A=(0(0)1111(0)0)n().
  • (a)

    Calculer les rangs de A et A2.

  • (b)

    Soit f l’endomorphisme de n canoniquement représenté par la matrice A. Montrer Ker(f)Im(f)=n.

  • (c)

    En déduire que la matrice A est semblable à une matrice de la forme

    ((0)(0)(0)B) avec BGL2().
  • (d)

    Calculer tr(B) et tr(B2).

    En déduire les valeurs propres de B puis celles de A.

  • (e)

    La matrice A est-elle diagonalisable?

Solution

  • (a)

    Par le calcul

    A2=(1(0)0110(0)1)n().

    Puisque A et A2 ne possèdent que deux colonnes non nulles et que celles-ci sont visiblement indépendantes, on a rg(A)=rg(A2)=2.

  • (b)

    On a rg(f)=rg(f2) donc dimKer(f)=dimKer(f2). Or Ker(f)Ker(f2) donc Ker(f)=Ker(f2).
    Pour xKer(f)Im(f), on peut écrire x=f(a) et l’on a f(x)=0 donc aKer(f2)=Ker(f) puis x=0.
    On en déduit Ker(f)Im(f)={0E} et un argument de dimension permet d’affirmer Ker(f)Im(f)=n.

  • (c)

    Une base adaptée à la décomposition Ker(f)Im(f)=n permet de justifier que la matrice A est semblable à

    (0(0)0(0)B) avec B2().

    Puisque l’on a alors rg(A)=rg(B)=2, on peut affirmer que la matrice B est inversible.

  • (d)

    tr(B)=tr(A)=0 et tr(B2)=tr(A2)=2.
    Soient λ et μ les deux valeurs propres complexes de la matrice B. On a

    {λ+μ=0λ2+μ2=2.

    On en déduit

    {λ,μ}={1,-1}.

    Ainsi,

    Sp(B)={1,-1}etSp(A)={1,0,-1}.
  • (e)

    Par calcul de rang

    dimE0(A)=dimKer(A)=n-2.

    On a aussi

    dimE1(A)=dimE1(B)=1   etdimE-1(A)=1

    donc la matrice A est diagonalisable car la somme des dimensions de ses sous-espaces propres est égale à n.

 
Exercice 88  2729      MINES (MP)Correction  

Soit la matrice An() donnée par A=(min(i,j))1i,jn.

  • (a)

    Trouver une matrice triangulaire inférieure unité L et une matrice triangulaire supérieure U telle que A=LU.

  • (b)

    Exprimer A-1 à l’aide de

    N=(01(0)1(0)0).
  • (c)

    Montrer que Sp(A-1)[0;4].

Solution

  • (a)

    Les matrices suivantes conviennent:

    L=(1(0)11)etU=(11(0)1)=L.
  • (b)

    U=In+N++Nn-1, (In-N)U=In donc U-1=In-N, L-1=(U-1)=In-N donc

    A-1=U-1L-1=In-N-N+NN.
  • (c)

    On a

    A-1=(21(0)121(0)11).

    Posons χn le polynôme caractéristique de A-1n().
    On a

    χn+2(λ)=(2-λ)χn+1(λ)-χn(λ)

    avec χ0(λ)=1 et χ1(λ)=1-λ.

    En écrivant λ=2+2cos(θ) avec θ[0;π] et en posant fn(θ)=χn(2+2cos(θ)) on a la relation

    fn+2(θ)+2cos(θ)fn+1(θ)+fn(θ)=0,

    avec les conditions initiales f0(θ)=1 et f1(θ)=2cos(θ)-1.

    La résolution de cette récurrence linéaire d’ordre 2 donne

    fn(θ)=cos(n+12)θcos(θ2).

    Ainsi, χn admet n racines dans [0;4] et, puisque ce polynôme est de degré n, il n’y en a pas ailleurs

    Sp(A-1)[0;4].

[<] Détermination des éléments propres d'une matrice[>] Éléments propres d'un endomorphisme matriciel

 
Exercice 89  786  Correction  

Soit E un -espace vectoriel de dimension finie.

  • (a)

    Justifier que tout endomorphisme de E possède au moins une valeur propre

  • (b)

    Observer que l’endomorphisme P(X)(X-1)P(X) de [X] n’a pas de valeurs propres.

Solution

  • (a)

    Pour tout f(E), f admet un polynôme minimal qui admet au moins une racine dans qui est alors valeur propre de f.

  • (b)

    Si λ est valeurs propre de l’endomorphisme considéré alors il existe un polynôme P non nul tel que XP(X)=(1+λ)P(X) ce qui est impossible pour des raisons de degré.

 
Exercice 90  5158  

Soit u un endomorphisme d’un -espace vectoriel E non réduit au vecteur nul.

  • (a)

    On suppose que l’endomorphisme u est nilpotent11 1 Un endomorphisme u est dit nilpotent lorsqu’il existe p* tel que up=0.. Montrer que 0 est l’unique valeur propre de u.

  • (b)

    Établir la réciproque lorsque E est de dimension finie.

  • (c)

    Que dire de la réciproque lorsque E n’est plus supposé de dimension finie?

 
Exercice 91  5157   
  • (a)

    Montrer que tout endomorphisme d’un espace vectoriel complexe de dimension finie non nulle possède au moins une droite vectorielle stable.

  • (b)

    Soit An(). Montrer qu’il existe des colonnes X,Y de n,1() non toutes deux nulles telles que AX et AY appartiennent à Vect(X,Y).

  • (c)

    Montrer que tout endomorphisme d’un espace vectoriel réel de dimension finie non nulle possède au moins une droite ou un plan vectoriel stable.

 
Exercice 92  4346   

Soient u,v deux endomorphismes d’un espace vectoriel complexe de dimension finie non nulle.

  • (a)

    On suppose uv=vu. Montrer que u et v ont un vecteur propre en commun.

  • (b)

    On suppose uv=0. Montrer que u et v ont un vecteur propre en commun.

 
Exercice 93  787   Correction  

Soient A,Bn() vérifiant AB=BA.

Montrer que A et B ont un vecteur propre en commun.

Solution

On retraduit le problème en terme d’endomorphismes. Soient u et v deux endomorphismes d’un -espace vectoriel de dimension finie vérifiant uv=vu. Tout endomorphisme sur un -espace vectoriel de dimension finie non nulle admet au moins une valeur propre. Soit λ une valeur propre de u. L’espace propre Eλ(u) est un sous-espace vectoriel stable par v (car uv=vu) et l’endomorphisme induit par v sur Eλ(u) admet au moins une valeur propre μ. Un vecteur propre associé à celle-ci est vecteur propre commun à u et v. En effet, c’est par définition un vecteur propre de v pour la valeur propre μ et par construction un vecteur propre de u pour la valeur propre λ car vecteur non nul du sous-espace propre Eλ(u).

 
Exercice 94  3795     CCINP (PC)Correction  

𝕂 désigne ou .

On dit qu’une matrice An(𝕂) vérifie la propriété (P) si

Mn(𝕂),λ𝕂,det(M+λA)0.
  • (a)

    Rappeler pourquoi une matrice de n() admet au moins une valeur propre.

  • (b)

    Soit T une matrice triangulaire supérieure de diagonale nulle.
    Calculer det(In+λT). En déduire que T vérifie la propriété (P)

  • (c)

    Déterminer le rang de la matrice

    Tr=(0Ir00)n(𝕂).
  • (d)

    Soient A vérifiant (P) et B une matrice de même rang que A. Montrer

    (P,Q)GLn(𝕂)2,B=PAQ

    et en déduire que B vérifie (P).

  • (e)

    Conclure que, dans n(), les matrices non inversibles vérifient (P) et que ce sont les seules.

  • (f)

    Que dire des cette propriété dans le cas n() (on distinguera n pair et n impair)?

Solution

  • (a)

    Le polynôme caractéristique d’une matrice complexe possède au moins une racine dans .

  • (b)

    det(In+λT)=10 et donc T vérifie (P).

  • (c)

    rg(Tr)=r.

  • (d)

    Les matrices A et B étant de même rang, elles sont équivalentes et donc il existe P,Q inversibles vérifiant A=PBQ. Puisqu’il existe une matrice M telle que det(M+λA)0 pour tout λ𝕂, on a

    det(PMQ+λB)=det(P)det(M+λA)det(Q)0

    et donc B vérifie la propriété (P).

  • (e)

    Si une matrice est non inversible, elle est de même rang qu’une matrice Tr avec r<n et comme cette dernière vérifie (P), on peut conclure qu’une matrice non inversible vérifie (P).
    Inversement, si A est une matrice inversible alors pour tout Mn()

    det(M+λA)=det(A)det(MA-1+λIn)

    et puisque la matrice MA-1 admet une valeur propre, il est impossible que det(M+λA) soit non nul pour tout λ.

  • (f)

    Cas: n est impair. Toute matrice de n() admet une valeur propre (car le polynôme caractéristique réel est de degré impair). On peut alors conclure comme au dessus.

    Cas: n est pair. La propriété précédente n’est plus vraie. Par exemple,

    A=(0-110)

    est inversible et vérifie la propriété (P) avec M=In.

 
Exercice 95  2994      CENTRALE (MP)Correction  

Soient E un -espace vectoriel de dimension finie et A une sous-algèbre de (E). On dit qu’un sous-espace F de E est stable par A lorsque:

xF,uA,u(x)F.

On suppose que les seuls sous-espaces vectoriels de E stables par A sont {0E} et E.

  • (a)

    Pour xE, déterminer {f(x)|fA}.

  • (b)

    Soient uA de rang r>0 et fA.

    Montrer qu’il existe α tel que rg(ufu-αu)<r.

  • (c)

    En déduire que A contient au moins un endomorphisme de rang 1.

  • (d)

    Conclure que A=(E).

Solution

  • (a)

    Posons F={f(x)|fA}. On vérifie que F est un sous-espace vectoriel de E, que F est stable par A et que xF. On en déduit que F=E lorsque x0E. Un calcul immédiat fournit F={0E} lorsque x=0E.

  • (b)

    Le sous-espace vectoriel Im(u){0E} est stable par l’endomorphisme uf. L’endomorphisme induit possède au moins une valeur propre complexe α et alors l’endomorphisme uf-αId n’est pas injectif sur Im(u). On en déduit

    rg(ufu-αu)=rg((uf-αId)|Im(u))<dimIm(u)=r.
  • (c)

    Soit uA un endomorphisme de rang minimal parmi ceux non nuls qui appartiennent à A.

    Soit y=u(x) un vecteur non nul de l’image de u.

    Pour tout zE, la première question assure l’existence de fA tel que f(y)=z. Introduisons ensuite α tel que rg(ufu-αu)<r. Par opérations dans l’algèbre A, ufu-αuA. Par minimalité de u, il vient ufu-αu=0, c’est-à-dire ufu=αu. En évaluant en x, on obtient

    u(z)=ufu(x)=α.u(x)=α.y

    Ainsi, Im(u)Vect(y) et donc Im(u)=Vect(y).

  • (d)

    Posons u1=u. Soit e1 un vecteur n’appartenant pas à Ker(u).

    Soient e2 un vecteur non nul de Ker(u) et fA tel que f(e2)=e1. Posons u2=uf. L’endomorphisme u2 est élément de A. Cet endomorphisme est de rang au plus 1 mais n’est pas l’endomorphisme nul car u2(e2)=u(e1)0E. L’endomorphisme u2 est donc de rang exactement 1 et de même image que u.

    Plus généralement, une fois u1,,uj déterminés avec j<n, on choisit ej+1 dans l’intersection des noyaux des u1,,uj et l’on forme uj+1A de rang 1 tel que uj+1(ej+1)=u(e1).

    La famille (u1,,un) ainsi constituée est libre. En effet, si λ1u1++λnun=0 alors, en évaluant successivement en en,en-1,,e1, on établit λn=λn-1==λ1=0.

    Soit (e1,,en) une autre base11 1 Élégamment, on pourrait choisir (e1,,en) après avoir montré que cette famille est une base de E. de E. Pour i=1,,n, on introduit fiA tel que fi(u(e1))=ei. On pose alors

    i,j1;n,ui,j=fiujA.

    On vérifie que la famille (ui,j) est libre et l’on en déduit que l’algèbre A est de dimension au moins n2 et donc égale à (E).

 
Exercice 96  788    Correction  

Montrer que A,Bn() ont une valeur propre en commun si, et seulement si, il existe Un() non nulle vérifiant UA=BU.

Solution

Si A et B ont λ pour valeur propre commune alors, puisque A et A ont les mêmes valeurs propres, il existe des colonnes X,Y0 vérifiant AX=λX et BY=λY. Posons alors U=YXn(){0}.

On a BU=λYX et UA=Y(AX)=λYX donc UA=BU.

Inversement, supposons qu’il existe Un() non nulle vérifiant UA=BU. On peut écrire U=QJrP avec P,Q inversibles et r=rg(U)>0. L’égalité UA=BU entraîne alors JrA=BJr avec A=PAP-1 et B=Q-1BQ. Par similitude, Sp(A)=Sp(A) et Sp(B)=Sp(B). En raisonnant par blocs, l’égalité JrA=BJr entraîne

A=(M0**)etB=(M*0*) avec Mr().

Ces formes matricielles entraînent Sp(M)Sp(A) et Sp(M)Sp(B). Or Sp(M) (cadre complexe) et donc

Sp(A)Sp(B).

[<] Existence de valeurs propres dans un espace complexe[>] Crochet de Lie

 
Exercice 97  767  Correction  

On considère les matrices réelles

A=(1002)etM=(abcd).
  • (a)

    Calculer AM-MA.

  • (b)

    Déterminer les éléments propres de l’endomorphisme MAM-MA.

Solution

  • (a)

    Directement,

    AM-MA=(ab2c2d)-(a2bc2d)=(0-bc0).
  • (b)

    0 est valeur propre avec E0=Vect(E1,1,E2,2), 1 est valeur propre avec E1=Vect(E2,1) et -1 est valeur propre avec E-1=Vect(E1,2).

 
Exercice 98  5319     ENSTIM (MP)Correction  

Soient n2, An() une matrice non nulle et

φ:{n()n()Mtr(A)M-tr(M)A.
  • (a)

    Démontrer que φ est un endomorphisme.

  • (b)

    Déterminer le noyau de φ et le rang de φ.

  • (c)

    À quelle condition l’endomorphisme φ est-il diagonalisable?

Solution

  • (a)

    Soient λ1,λ2 et M1,M2n(). On vérifie par calculs

    φ(λ1M1+λ2M2)=λ1φ(M1)+λ2φ(M2).
  • (b)

    Pour Mn(),

    φ(M)=0tr(A)M=tr(M)A.

    Si la matrice A est de trace nulle, le noyau de φ est l’hyperplan des matrices de trace nulle. On en déduit rg(φ)=1.

    Si la matrice A n’est pas de trace nulle, le noyau de φ est la droite vectorielle engendrée par A et l’on en déduit rg(φ)=n2-1.

  • (c)

    Si la matrice A n’est pas de trace nulle, on remarque que pour toute matrice M de trace nulle, φ(M)=tr(A)M: tr(A) est une valeur propre de φ et le sous-espace propre associé est de dimension au moins n2-1. Puisque 0 est aussi valeur propre de φ, l’endomorphisme φ est diagonalisable.

    Si la matrice A est de trace nulle, l’endomorphisme φ est simplement M-tr(M)A. 0 en est valeur propre de multiplicité n2-1 et il ne peut y avoir d’autres valeurs propres car le vecteur propre associé est nécessairement colinéaire à A. L’endomorphisme φ n’est pas diagonalisable.

 
Exercice 99  776   

Soit A une matrice élément de E=n(). On introduit l’endomorphisme11 1 Il ne faut pas confondre u avec l’endomorphisme qui à une colonne X associe AX. Ce dernier peut être représenté par la matrice A ce qui n’est pas le cas de u qui opère en dimension n2. u de E défini par u(M)=AM pour tout ME.

  • (a)

    Montrer que la matrice A et l’endomorphisme u ont les mêmes valeurs propres et préciser les sous-espaces propres de u en fonction de ceux de A.

  • (b)

    Que dire des éléments propres l’endomorphisme v de E défini par v(M)=MA?

[<] Éléments propres d'un endomorphisme matriciel[>] Diagonalisabilité

 
Exercice 100  829  Correction  

Soient f et g deux endomorphismes d’un 𝕂-espace vectoriel E tels que fg-gf=Id.

  • (a)

    Montrer que, pour tout entier n1, on a fng-gfn=nfn-1.

  • (b)

    En dimension finie non nulle, montrer qu’il n’existe pas deux endomorphismes f et g tels que fg-gf=Id.

  • (c)

    Montrer que dans E=𝕂[X] les endomorphismes f et g définis par f(P)=P et g(P)=XP conviennent.

Solution

  • (a)

    Il suffit de procéder par récurrence en exploitant

    fn+1g-gfn+1=f(nfn+gfn)+(Id-fg)fn.
  • (b)

    Si fg-gf=Id alors

    tr(Id)=tr(fg)-tr(gf)=0.

    C’est absurdre.

  • (c)

    Pour P𝕂[X]

    fg(P)=(XP)=XP+Petgf(P)=XP

    donc

    (fg-gf)(P)=P.
 
Exercice 101  775     MINES (MP)

Soient A,Bn() vérifiant AB-BA=A.

  • (a)

    Calculer AkB-BAk pour k.

On considère l’endomorphisme φ de n() défini par φ(M)=MB-BM.

  • (b)

    À quelle condition la matrice Ak est-elle vecteur propre de φ?

  • (c)

    En déduire qu’il existe11 1 Autrement dit, la matrice A est nilpotente. k tel que Ak=On.

 
Exercice 102  4105     CENTRALE (MP)Correction  

On fixe Ap() et l’on considère Δ:Mp()AM-MA.

  • (a)

    Prouver que Δ est un endomorphisme de p() et que:

    n*,(M,N)p()2,Δn(MN)=k=0n(nk)Δk(M)Δn-k(N).
  • (b)

    On suppose que B=Δ(H) commute avec A. Montrer

    Δ2(H)=0etΔn+1(Hn)=0.

    Vérifier Δn(Hn)=n!Bn.

  • (c)

    Soit une norme sur p(). Montrer que Bn1/nn+0.

  • (d)

    En déduire que la matrice B est nilpotente.

Solution

  • (a)

    Δ est évidemment linéaire de p() dans lui-même.
    En exploitant

    Δ(BC)=ABC-BCA=(AB-BA)C+B(AC-CA)=Δ(B)C+BΔ(C)

    on montre la relation

    Δn(MN)=k=0n(nk)Δk(M)Δn-k(N)

    en raisonnant par récurrence comme pour établir la formule de Leibniz.

  • (b)

    AB=BA donne directement Δ(B)=0 et donc Δ2(H)=0.
    La relation Δn+1(Hn)=0 s’obtient alors en raisonnant par récurrence et en observant que les termes sommés sont nuls dans la relation

    Δn+1(Hn)=Δn+1(HHn-1)=k=0n+1(n+1k)Δk(H)Δn+1-k(Hn-1).

    L’identité Δn(Hn)=n!Bn s’obtient aussi par récurrence et un calcul assez analogue.

  • (c)

    Considérons une norme sous-multiplicative (par équivalence des normes en dimension finie, cela ne change rien au problème). On a

    Bn=1n!Δn(Hn).

    L’application linéaire Δ étant continue, on peut introduire k0 vérifiant

    Mp(),Δ(M)kM.

    On a alors

    Bn1n!knHn1n!(kH)n

    puis

    Bn1/n1(n!)1/n(kH)n+0 car n!n+2πn(ne)n.
  • (d)

    On peut plonger le problème dans le cadre complexe. Soit λ une valeur propre complexe de B et M une matrice de p() dont toutes les colonnes sont vecteurs propres de B associés à la valeur propre λ. On a
    BM=λM et donc BnM=λnM puis BnM1/n=|λ|M1/n. Or

    BnM1/nBn1/nM1/nn+0

    et l’on peut donc conclure λ=0.
    Puisque 0 est la seule valeur propre complexe de B, celle-ci est nilpotente.

 
Exercice 103  2719     MINES (MP)Correction  

Soient f et g deux endomorphismes d’un -espace vectoriel E de dimension finie n1 tels que

fg-gf=f.
  • (a)

    Montrer que f est nilpotent.

  • (b)

    On suppose fn-10. Montrer qu’il existe une base e de E et λ tels que:

    Mate(f)=(01(0)1(0)0)etMate(g)=(λ(0)λ+1(0)λ+n-1).

Solution

  • (a)

    On vérifie fkg-gfk=kfk pour tout k.

    Si fk0 pour tout k alors l’endomorphisme hhg-gh admet une infinité de valeurs propres (à savoir tous les entiers naturels). Cela étant impossible en dimension finie, on peut affirmer que l’endomorphisme f est nilpotent.

  • (b)

    fn=0 (car dimE=n) et fn-10. Pour xKer(fn-1) et e=(fn-1(x),,f(x),x), on montre classiquement que e est une base de E dans laquelle la matrice de f est telle que voulue.

    On remarque

    f(g(fn-1(x)))=0E

    donc

    g(fn-1(x))=λ.fn-1(x)

    pour un certain λ.

    Aussi,

    fk(g(fn-1-k(x)))=(λ+k).fn-1(x)

    et la matrice de g dans e est donc triangulaire supérieure avec sur la diagonale λ,λ+1,,λ+n-1. Ainsi,

    Sp(g)={λ,,λ+n-1}.

    Soit y vecteur propre associé à la valeur propre λ+n-1.

    Si yKer(fn-1) alors puisque Ker(fn-1) est stable par g, λ+n-1 est valeur propre de l’endomorphisme induit par g sur Ker(fn-1). Cela n’étant pas le cas, yKer(fn-1). On vérifie alors facilement que la famille e=(fn-1(y),,f(y),y) résout notre problème.

 
Exercice 104  2441     CENTRALE (MP)Correction  

Soient E un -espace vectoriel de dimension finie non nulle, u,v dans (E) et a,b dans . On suppose

uvvu=au+bv.
  • (a)

    On étudie le cas a=b=0.

    Montrer que u et v ont un vecteur propre en commun.

  • (b)

    On étudie le cas a0, b=0.

    Montrer que u est non inversible.

    Calculer unvvun puis établir que u est nilpotent.

    Conclure que u et v ont un vecteur propre en commun.

  • (c)

    On étudie le cas a,b0.

    Montrer que u et v ont un vecteur propre en commun.

Solution

  • (a)

    Puisque uv=vu les sous-espaces propres de u sont stables par v. Puisque E est un -espace vectoriel non réduit au vecteur nul, u admet au moins une valeur propre. Le sous-espace propre associé est stable par v et non réduit au vecteur nul. L’endomorphisme induit par v sur celui-ci admet au moins une valeur propre. Cela assure l’existence d’un vecteur propre à l’endomorphisme v dans un sous-espace propre de l’endomorphisme u. Ce vecteur est un vecteur propre commun à u et v.

  • (b)

    On a uvvu=au.

    Par l’absurde, si u est inversible alors

    uvu1v=aIdE

    et donc

    tr(uvu1)tr(v)=adimE.

    Or

    tr(uvu1)=tr((uv)u1)=tr(u1(uv))=tr((u1u)v)=tr(v)

    ce qui entraîne une absurdité. On en déduit que l’endomorphisme u est non inversible.

    Par récurrence sur n, on vérifie

    unvvun=naun.

    En effet, la propriété est immédiate pour n=0 et on obtient l’hérédité en écrivant

    un+1vvun+1 =un(uv)vun+1
    =un(au+vu)vun+1
    =aun+1+(unvvun)u

    L’endomorphisme φ:wwvvw défini sur (E) n’admet qu’un nombre fini de valeurs propres car opère en dimension finie. Si u n’est pas nilpotent alors pour tout n, na est valeur propre de φ. C’est absurde et donc u est nilpotent.
    Enfin, soit xKer(u). On a u(v(x))=v(u(x))+au(x)=0 donc v(x)Ker(u).
    Par suite, Ker(u){0} est stable v et un vecteur propre de l’endomorphisme induit est vecteur propre commun à u et v.

  • (c)

    uvvu=au+bv.
    Si a=0 il suffit de transposer l’étude précédente.
    Si a0, considérons w=au+bv.
    On a

    (au+bv)vv(au+bv)=a(uvvu)=a(au+bv).

    Par l’étude qui précède, au+bv et v ont un vecteur propre en commun puis u et v ont un vecteur propre en commun.

 
Exercice 105  4107      CENTRALE (MP)Correction  

Soient E un -espace vectoriel de dimension finie non nulle, u et v deux endomorphismes de E.

On suppose que uvvu=u.

  • (a)

    Montrer que Ker(u) est stable par v.

  • (b)

    Montrer que Ker(u){0}.

    On pourra raisonner par l’absurde et utiliser la trace.

    En déduire que u et v ont un vecteur propre commun.

  • (c)

    Montrer qu’il existe une base de E dans laquelle les matrices de u et v sont triangulaires supérieures.

  • (d)

    Généraliser le résultat précédent au cas où uvvuVect(u,v).

Solution

  • (a)

    Soit xKer(u). On a u(x)=0E et donc

    u(v(x))=u(x)+v(u(x))=0E.

    Ainsi, v(x)Ker(u). L’espace Ker(u) est stable par v.

  • (b)

    Par l’absurde, supposons l’endomorphisme u est inversible. On peut introduire u1 et écrire

    uvu1=v+IdE.

    Or

    tr(uvu1)=tr((uv)u1)=tr(u1(uv))=tr((u1u)v)=tr(v)

    et l’égalité précédente donne alors

    tr(v)=tr(v)+dimE.

    Cela est absurde. On en déduit Ker(u){0}.

    L’espace Ker(u) est stable v et non réduit à l’espace nul. L’endomorphisme complexe induit par v sur cet espace de dimension finie admet au moins une valeur propre λ. Si x est un vecteur propre associé, c’est un vecteur propre commun à u et v car c’est un vecteur non nul vérifiant à la fois

    u(x)=0Eetv(x)=λ.x.
  • (c)

    Par récurrence, on établit que deux endomorphismes u et v d’un -espace vectoriel de dimension n* vérifiant uvvu=u sont cotrigonalisables.

    Pour n=1, il n’y a rien à démontrer.

    Supposons la propriété acquise pour n1*.

    Soient u et v deux endomorphismes d’un -espace vectoriel de dimension n vérifiant uvvu=u. Il existe e1 vecteur propre commun à u et v. Par le théorème de la base incomplète, on forme e=(e1,,en) une base de E. Dans cette base les matrices de u et v sont respectivement de la forme

    A=(λ*0A)etB=(μ*0B).

    Par opérations par blocs, on vérifie ABBA=A car ABBA=A. Par hypothèse de récurrence, les endomorphismes canoniquement associés aux matrices A et B sont cotrigonalisables. Il existe donc QGLn1() telle que

    Q1AQ=TetQ1BQ=U avec T,U𝒯n1+().

    Considérons ensuite la matrice étendue

    P=(100Q).

    On vérifie

    PGLn() avec P1=(100Q1).

    Par produit par blocs,

    P1AP=(λ*0T)etP1BP=(μ*0U).

    Les matrices A et B sont donc cotrigonalisables et la matrice de passage P détermine alors une base dans laquelle les matrices de u et v sont triangulaires supérieures.

    La récurrence est établie.

  • (d)

    L’étude qui précède est aussi valable pour une identité du type uvvu=au avec a0. Dans le cas où a=0, le résultat est encore vraie car deux endomorphismes u et v qui commutent possèdent une valeur propre commune. En effet, u possède au moins une valeur propre, le sous-espace propre associé est stable par v et l’endomorphisme induit par v sur celui-ci possède au moins une valeur propre. Cela permet de déterminer un vecteur propre commun à u et v. On peut alors adapter la démonstration précédente et acquérir la propriété de cotrigonalisabilité.

    Si uvvu=au+bv avec b0 alors, en considérant w=au+bv, on a

    uwwu=u(au+bv)(au+bv)u=b(uvvu)=bw.

    Les endomorphismes u et w sont donc cotrigonalisables. Or v est combinaison linéaire de u et v. Les endomorphismes u et v sont donc aussi cotrigonalisables.

[<] Crochet de Lie[>] Diagonalisabilité d'un endomorphisme par l'étude de ses éléments propres

 
Exercice 106  4336  

Soit u un endomorphisme diagonalisable d’un espace E de dimension finie n1. Montrer que le noyau et l’image de u sont supplémentaires.

 
Exercice 107  4335  

Soit f un endomorphisme d’un espace vectoriel E de dimension finie n1 ne possédant qu’une seule valeur propre.

À quelle condition cet endomorphisme est-il diagonalisable?

 
Exercice 108  5362  Correction  

Soit u un endomorphisme diagonalisable d’un espace vectoriel réel E de dimension finie n1.

Montrer Ker(u)=Ker(u2). A-t-on Im(u)=Im(u2)?

Solution

On sait Ker(u)Ker(u2) car, si u(x)=0E, alors u2(x)=u(u(x))=u(0E)=0E.

Méthode: On montre rg(u)=rg(u2) par diagonalisation de u.

Puisque l’endomorphisme u est diagonalisable, il existe une base de E dans laquelle sa matrice est

D=(λ1(0)(0)λn)

λ1,,λn désignent les valeurs propres comptées avec multiplicité de l’endomorphisme u. Par élévation au carré,

D2=(λ12(0)(0)λn2).

Les matrices D et D2 ont le même rang car celui-ci correspond au nombre de coefficients non nuls sur la diagonale. Les endomorphismes u et u2 ont donc aussi le même rang. Enfin, par la formule du rang,

dimKer(u)=n-rg(u)=n-rg(u2)=dimKer(u2).

Par inclusion et égalité des dimensions, on conclut Ker(u)=Ker(u2).

On sait Im(u2)Im(u) et l’égalité des rangs qui précèdent donne l’égalité des espaces.

 
Exercice 109  2539     CENTRALE (PC)Correction  

Soit E un espace vectoriel de dimension finie n2.

  • (a)

    Donner un exemple d’endomorphisme f de E dont l’image et le noyau ne sont pas supplémentaires.

  • (b)

    On suppose, dans cette question seulement, que f est un endomorphisme de E diagonalisable.

    Justifier que l’image et le noyau de f sont supplémentaires.

  • (c)

    Soit f un endomorphisme de E. Montrer qu’il existe un entier naturel non nul k tel que

    Im(fk)Ker(fk)=E.

    L’endomorphisme fk est-il nécessairement diagonalisable?

  • (d)

    Le résultat démontré en (c) reste-t-il valable si l’espace est de dimension infinie?

Solution

  • (a)

    Un endomorphisme non nul vérifiant f2=0 avec f0 convient. C’est le cas d’un endomorphisme représenté par la matrice

    (0100).
  • (b)

    Soit (e1,,en) une base de vecteurs propres de f. La matrice de f dans cette base est de la forme

    (λ1(0)(0)λn)

    et alors les espaces

    Ker(f)=Vect{ei|λi=0} et Im(f)=Vect{ei|λi0}

    sont évidemment supplémentaires (puisque associés à des regroupements de vecteurs d’une base).

  • (c)

    On vérifie Ker(fk)Ker(fk+1). La suite des dimensions des noyaux des fk est croissante et majorée par n. Elle est donc stationnaire et il existe k tel que

    k,dimKer(f+1)=dimKer(f).

    Par inclusion et égalité des dimensions

    k,Ker(f+1)=Ker(f).

    En particulier, Ker(f2k)=Ker(fk). On peut alors établir Im(fk)Ker(fk)={0E} et par la formule du rang on obtient la supplémentarité

    Im(fk)Ker(fk)=E.

    L’endomorphisme fk n’est pas nécessairement diagonalisable. Pour s’en convaincre il suffit de choisir pour f un automorphisme non diagonalisable.

  • (d)

    Le résultat n’est plus vrai en dimension infinie comme le montre l’étude de l’endomorphisme de dérivation dans l’espace des polynômes.

 
Exercice 110  796  Correction  

Montrer que si A est diagonalisable alors A l’est aussi.

Solution

Si A est diagonalisable alors il existe une matrice P inversible telle que

P-1AP=D

diagonale. En transposant,

PA(P-1)=D

c’est-à-dire

QAQ-1=D

avec Q=P inversible d’inverse Q-1=(P-1).

 
Exercice 111  5633  Correction  

Soit An() diagonalisable.

Justifier que les matrices A et A sont semblables.

Solution

Par hypothèse, il existe PGLn() telle que D=P-1AP soit une matrice diagonale. Par transposition d’un produit,

D=D=PA(P-1).

Or la matrice P est inversible d’inverse (P-1) et ce qui précède s’écrit donc

D=PA(P)-1.

La matrice A est donc semblable à D qui est elle-même semblable à A. Au final, A et A sont semblables

A=(PP)-1APP.
 
Exercice 112  5484  Correction  

Soient A et Bn(𝕂) deux matrices diagonalisables.

Montrer que les matrices A et B sont semblables si, et seulement si, elles ont le même polynôme caractéristique.

Solution

() Deux matrices semblables ont le même polynôme caractéristique (qu’elles soient ou non diagonalisables).

() Si A est diagonalisable alors son polynôme caractéristique est scindé et A est semblable à toute matrice diagonale dont les coefficients diagonaux sont les racines comptées avec multiplicité du polynôme caractéristique de A. Par conséquent, si A et B sont diagonalisables de même polynôme caractéristique, elles sont semblables à une même matrice diagonale et donc semblable entre elles.

 
Exercice 113  1673  Correction  

Soient AGLn(𝕂) et Bn(𝕂).

On suppose la matrice AB diagonalisable. Montrer que BA est diagonalisable.

Solution

Il existe des matrices PGLn(𝕂) et DDn(𝕂) telles que

AB=PDP1.

On a alors

A(BA)A1=PDP1

puis

BA=(A1P)D(P1A)=(A1P)D(A1P)1.

La matrice BA est donc diagonalisable.

Une résolution courte est aussi possible: AB=A(BA)A1: les matrices AB et BA sont semblables, si l’une est diagonalisable alors l’autre l’est aussi.

 
Exercice 114  4353   

Soit f un endomorphisme d’un espace vectoriel réel E de dimension n1 admettant exactement n valeurs propres distinctes. À quelle condition portant sur un vecteur x de E peut-on affirmer que la famille (x,f(x),,fn-1(x)) est une base de E?

 
Exercice 115  4362   

L’ensemble des matrices diagonalisables de n() est-il convexe11 1 Une partie d’un espace vectoriel réel est convexe si elle contient tous les segments dont les extrémités lui appartiennent.?

 
Exercice 116  6014     MINES (MP)Correction  

Soit u un endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension n1.

Montrer que u est diagonalisable si, et seulement si, il existe n hyperplans H1,,Hn de E stables par u vérifiant H1Hn={0E}.

Solution

() Supposons u diagonalisable et considérons e=(e1,,en) une base de diagonalisation. Pour i=1,,n, posons Hi=Vect(e1,,ei1,ei+1,,en). Les sous-espaces vectoriels H1,,Hn sont des hyperplans stables par u vérifiant H1Hn={0E}.

() Supposons qu’il existe n hyperplans H1,,Hn de E stables par u vérifiant H1Hn={0E}.

Si F est un sous-espace vectoriel de E et H un hyperplan, on remarque

dimFH={dimF si FHdimF1 sinon

car F+H vaut H ou E.

L’intersection d’hyperplans abaisse la dimension d’une unité au plus à chaque intersection. Pour que dim(H1Hn)=0, il est nécessaire que

i=1,,n,dim(H1Hi1Hi+1Hn)=1.

Soit ei un vecteur non nul de Di=H1Hi1Hi+1Hn. Puisque chaque hyperplan est stable par u, la droite Di est stable par u et donc ei est vecteur propre de u.

Soit (λ1,,λn)n. Supposons λ1.e1++λn.en=0E. Pour i=1,,n,

λi.ei=(λ1.e1++λi1.ei1+λi+1.ei+1++λn.en)DiHi={0E}.

On en déduit λi=0.

La famille (e1,,en) est libre et formée de vecteurs propres de u. C’est une base de vecteurs propres: l’endomorphisme u est diagonalisable.

[<] Diagonalisabilité[>] Diagonalisabilité d'une matrice par étude des éléments propres

 
Exercice 117  4339  

Soit u un endomorphisme d’un espace vectoriel réel E représenté dans une base e=(e1,e2,e3) par la matrice

A=(01-1101110).
  • (a)

    Justifier que u est diagonalisable.

  • (b)

    Déterminer une base de diagonalisation de u.

 
Exercice 118  3776    CCINP (MP)Correction  

Soient E un -espace vectoriel de dimension finie non nulle et e=(e1,,en) une base de E.

On considère l’endomorphisme f de E déterminé par

k{1,,n},f(ek)=ek+i=1nei.
  • (a)

    Donner la matrice de f dans e.

  • (b)

    Déterminer les sous-espaces propres de f.

  • (c)

    L’endomorphisme f est-il diagonalisable?

  • (d)

    Calculer le déterminant de f. L’endomorphisme f est-il inversible?

Solution

  • (a)

    On obtient

    Mate(f)=(2(1)(1)2).
  • (b)

    D’une part

    f(e1++en)=(n+1)(e1++en)

    et d’autre part, pour x=x1e1++xnen avec x1++xn=0 on a

    f(x)=x.

    On en déduit que 1 et n+1 sont valeurs propres de f. Puisque le sous-espace propre associé à la valeur propre 1 contient un hyperplan et que le sous-espace propre associé à la valeur n+1 contient au moins une droite, il ne peut y avoir d’autres valeurs propres et les sous-espaces propres sont respectivement un hyperplan et une droite.

    En résumé, Sp(f)={1,n+1} et

    E1(f)={x|x1++xn=0} et En+1(f)=Vect(e1++en).
  • (c)

    L’endomorphisme f est diagonalisable car

    dimE1(f)+dimEn+1(f)=n.
  • (d)

    Par les valeurs propres

    det(f)=(n+1)0

    et l’endomorphisme f est inversible…

 
Exercice 119  799  Correction  

Soit u un endomorphisme d’un 𝕂-espace vectoriel de dimension finie E.
On suppose que

Im(u-IdE)Im(u+IdE)={0E}.

Montrer que u est diagonalisable.

Solution

Puisque Im(u-IdE)Im(u+IdE)={0E}, on a

rg(u-IdE)+rg(u+IdE)dimE.

Par la formule du rang,

dimKer(u-IdE)+dimKer(u+IdE)dimE.

On en déduit que u est diagonalisable de valeurs propres possibles 1 et -1.

 
Exercice 120  801  Correction  

Soit E=n[X]. Pour PE, on pose

φ(P)=(X2-1)P′′(X)+2XP(X).
  • (a)

    Montrer que φ définit un endomorphisme de E.

  • (b)

    Former la matrice de φ relative à la base canonique de E.

  • (c)

    En déduire la diagonalisabilité de φ ainsi que ses valeurs propres et la dimension des sous-espaces propres associés.

Solution

  • (a)

    L’application φ est clairement linéaire de [X] vers lui-même. De plus, si deg(P)n, il est aisé d’observer que deg(φ(P))n. On peut donc conclure que φ est un endomorphisme de n[X].

  • (b)

    Pour tout k{0,,n},

    φ(Xk)=k(k+1)Xk-k(k-1)Xk-2.

    Cela permet de former la représentation matricielle souhaitée.

  • (c)

    On constate que la matrice de φ est triangulaire de coefficients diagonaux 0,,k(k+1),,n(n+1) deux à deux distincts. Il est ensuite aisé de calculer le polynôme caractéristique de φ et de conclure que φ est diagonalisable car admet exactement n+1=dimE valeurs propres qui sont 0,,k(k+1),,n(n+1). De plus, les sous-espaces propres de φ sont de dimension 1.

 
Exercice 121  800   Correction  

Soit E=n[X]. Pour PE, on pose

φ(P)=P-(X+1)P.
  • (a)

    Justifier que φ définit un endomorphisme de n[X].

  • (b)

    Déterminer les valeurs propres de φ et justifier que φ est diagonalisable.

Solution

  • (a)

    φ est clairement linéaire et à valeurs dans E.

  • (b)

    Pour k0;n,

    φ(Xk)=Xk-k(X+1)Xk-1=(1-k)Xk-kXk-1.

    La matrice de φ dans la base canonique de E est triangulaire supérieure. Les coefficients diagonaux sont alors les racines du polynôme caractéristique et ce sont donc les valeurs propres de φ à savoir 1,0,-1,,(1-n). Cela détermine n+1=dimE valeurs propres distinctes, l’endomorphisme φ est donc diagonalisable (et ses sous-espaces propres sont des droites vectorielles).

 
Exercice 122  5542     ENSEA (MP)Correction  

On considère l’application φ définie sur n[X] par

φ(P)=(X21)PnXP.
  • (a)

    Vérifier que φ définit un endomorphisme de n[X].

  • (b)

    Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres de φ.

Solution

  • (a)

    L’application φ est bien définie au départ de n[X] et à valeurs dans n[X] car transforme un polynôme de degré inférieur à n en un autre après une éventuelle simplification des termes Xn+1.

    La linéarité de φ est immédiate.

  • (b)

    La matrice de φ dans la base canonique est tridiagonale et ne permet11 1 En revanche, la matrice de φ dans la base des (X1)k pour k=0,,n est triangulaire et permet ce calcul! pas un calcul simple du polynôme caractéristique de φ. Étudions les valeurs propres de φ par résolution de l’équation aux éléments propres. Pour λ,

    φ(P)=λPP=nX+λ(X1)(X+1)

    Résolvons alors sur ]1;1[, l’équation différentielle linéaire

    y=nx+λx21y

    Par décomposition en éléments simples,

    nx+λx21=12(λ+nx1+λnx+1)

    La solution générale de cette équation s’exprime

    y(x)=C(x1)λ+n2(x+1)λn2 avec C

    Cette expression détermine une fonction polynomiale non nulle de degré au plus n si, et seulement si, λ{n2k|k0;n}. Plus précisément, pour

    Pk=(X1)nk(X+1)k

    on observe

    φ(Pk)=λkPk avec λk=n2k

    L’endomorphisme φ possède donc (au moins) n+1 valeurs propres deux à deux distinctes. Puisque dimn[X]=n+1, on peut conclure que φ ne possède pas d’autres valeurs propres et que les sous-espaces propres associés sont de dimension 1: les vecteurs propres associés à λk sont les polynômes non nuls colinéaires à Pk (et φ est diagonalisable).

 
Exercice 123  3395     NAVALE (MP)Correction  

Soient n* et

A=(0100n020020n0010)n+1().

Soit f l’endomorphisme de n[X] figuré par la matrice A dans la base canonique.

  • (a)

    Exprimer f(P) en fonction de P et P pour tout Pn[X].

  • (b)

    Que dire de deg(f(P)) pour P polynôme non nul?

  • (c)

    La matrice A est-elle diagonalisable?

Solution

  • (a)

    Dans la base canonique, la matrice de l’endomorphisme PP est

    B=(01000020000n0000)n+1().

    Dans la base canonique, la matrice de l’endomorphisme11 1 L’application considérée est linéaire et l’on vérifie, après une éventuelle simplification qu’un polynôme de degré au plus n est transformé en un polynôme de degré au plus n. PnXP-X2P est

    C=(0000n00002000010)n+1().

    Puisque A=B+C, on obtient

    f(P)=nXP+(1-X2)P.
  • (b)

    Si P est un polynôme de degré k avec k1;n-1 et de coefficient dominant a* alors nXP et (1-X2)P sont des polynômes de degrés k+1 et de coefficients dominants na et -ka. Le polynôme f(P) est alors de degré k+1.

    Si P est un polynôme de degré 0, c’est-à-dire un polynôme constant non nul, f(P) est de degré 1.

    Si P est un polynôme de degré n de la forme P=aXn+bXn-1+ avec a0 alors

    f(P)=naXn+1+nbXn++(1-X2)(naXn-1+(n-1)bXn-2+)=bXn+

    Le polynôme f(P) est alors de degré n si le coefficient de Xn-1 est non nul et de degré strictement inférieur à n sinon.

  • (c)

    Soit λ. Résoudre l’équation f(P)=λP d’inconnue Pn[X] conduit à étudier l’équation différentielle

    (1-x2)y+(nx-λ)y=0.

    Sur ]1;+[, la solution générale de cette équation différentielle linéaire d’ordre 1 s’exprime

    y(x)=C(x+1)(n+λ)/2(x-1)(n-λ)/2 avec C.

    Pour λ{-n+2k|k0;n}, on obtient f(Pλ)=λPλ avec

    Pλ=(X+1)(n+λ)/2(X-1)(n-λ)/2

    polynôme non nul de n[X]. On en déduit que l’endomorphisme f (et donc la matrice A) possède n+1 valeurs propres deux à deux distinctes. La matrice A est diagonalisable.

 
Exercice 124  802   Correction  

Soient E=n[X] et deux réels ab. Pour PE, on pose

φ(P)=(X-a)(X-b)P-nXP.
  • (a)

    Montrer que φ est un endomorphisme de E.

  • (b)

    Déterminer les valeurs propres de φ et en déduire que φ est diagonalisable.

Solution

  • (a)

    Si deg(P)n-1, il est clair que φ(P)E.

    Si deg(P)=n après simplification des termes en Xn+1, on obtient que φ(P)E.

    La linéarité de φ est claire et on peut donc conclure que φ est un endomorphisme de n[X].

  • (b)

    La matrice de φ dans la base canonique est tridiagonale et peu pratique.

    Formons plutôt la matrice de φ dans la base des (X-a)k pour k=0,,n.

    φ((X-a)k)=k(X-a)k(X-b)-nX(X-a)k

    donc

    φ((X-a)k)=(k-n)(X-a)k+1+(k(a-b)-na)(X-a)k

    et, cette fois-ci, la matrice de φ est triangulaire inférieure à coefficients diagonaux distincts:

    -nb,-(a+(n-1)b),-(2a+(n-2)b),,-((n-1)a+b),-na.

    Ce sont les valeurs propres de φ. Puisque φ admet n+1 valeurs propres distinctes et que dimE=n+1, on peut conclure que φ est diagonalisable

 
Exercice 125  2511     CCINP (MP)Correction  

Soient E=n[X] (avec n2) et a. Pour PE, on pose

ϕ(P)(X)=(X-a)(P(X)-P(a))-2(P(X)-P(a)).
  • (a)

    Montrer que ϕ définit un endomorphisme de n[X].

  • (b)

    À l’aide de la formule de Taylor, déterminer l’image et le noyau de ϕ.

  • (c)

    Trouver les éléments propres de Φ. Cet endomorphisme est-il diagonalisable?

Solution

  • (a)

    La linéarité est immédiate et sans peine deg(ϕ(P))n pour Pn[X].

  • (b)

    On a

    P(X)=k=0nP(k)(a)k!(X-a)k.
    P(X)=k=1nP(k)(a)(k-1)!(X-a)k-1

    puis

    ϕ(P)(X)=k=2nP(k)(a)(k-1)!(X-a)k-2k=1nP(k)(a)k!(X-a)k

    donc

    ϕ(P)(X)=k=3n(k-2)P(k)(a)k!(X-a)k-2P(a)(X-a).

    Ainsi,

    PKer(ϕ)P(a)=0 et 3kn,P(k)(a)=0

    et donc

    Ker(ϕ)=Vect(1,(X-a)2).

    Aussi,

    PIm(ϕ)P(a)=P′′(a)=0

    et donc

    Im(ϕ)=(X-a)3n-3[X]+Vect(X-a).
  • (c)

    On a

    ϕ(P)=λP{0=λP(a)-2P(a)=λP(a)(k-2)P(k)(a)=λP(k)(a) pour k{2,,n}.

    Cette équation possède une solution non nulle si, et seulement si, λ=0, λ=-2 ou λ=k-2 avec k{2,,n}.

    Ainsi,

    Sp(ϕ)={-2,0,1,,n-2}.

    On a

    E-2(ϕ)=Vect(X-a),E0(ϕ)=Ker(ϕ),Ek-2(ϕ)=Vect(X-a)k

    pour k{3,,n}. La somme des dimensions des sous-espaces propres valant dimn[X], l’endomorphisme est diagonalisable.

    En fait, la base des (X-a)k est une base de diagonalisation de l’endomorphisme ϕ.

 
Exercice 126  5975     CCINP (MP)Correction  

On note E=n[X]. Soient F et G deux polynômes de degrés n+1. On note f l’application qui à un polynôme P de E associe le reste de la division euclidienne de FP par G.

  • (a)

    Montrer que f est un endomorphisme de E.

  • (b)

    Dans quels cas f est-il un automorphisme de E?

    On pourra discuter selon que les polynômes F et G sont premiers entre eux ou non.

  • (c)

    On suppose que G est scindé à racines simples.

    Trouver les valeurs propres de f. L’endomorphisme f est-il diagonalisable?

Solution

  • (a)

    Le polynôme G étant de degré n+1, le reste d’une division euclidienne par G est un polynôme de n[X]: l’application f est donc bien définie de n[X] vers lui-même. Il reste à étudier sa linéarité. Soient λ1,λ2 et P1,P2n[X]. Les divisions euclidiennes de FP1 et FP2 par G s’écrivent

    FP1=GQ1+R1etFP2=GQ2+R2

    avec Q1,Q2 des polynômes et R1=f(P1), R2=f(P2) des polynômes de degrés inférieurs à n. On a alors

    F(λ1P1+λ2P2)=G(λ1Q1+λ2Q2)+λ1R1+λ2R2.

    Par combinaison linéaire, le polynôme λ1R1+λ2R2 est de degré strictement inférieur à celui de G et correspond donc au reste de la division euclidienne de F(λ1P1+λ2P2) par G. Ainsi, on obtient l’identité de linéarité

    f(λ1P1+λ2P2)=λ1R1+λ2R2=λ1f(P1)+λ2f(P2).

    Finalement, f est un endomorphisme de n[X].

  • (b)

    Soit PKer(f). Le reste de la division euclidienne de FP par G est nul et donc G divise FP.

    Si FG=1 alors G divise P. Or deg(P)<deg(G) et donc P=0. Le noyau de f est alors réduit au polynôme nul. L’endomorphisme f est alors injectif donc bijectif puisqu’il opère dans un espace de dimension finie.

    Si FG1 alors on peut introduire D un diviseur commun à F et G non constant. En écrivant G=DH avec Hn[X], on remarque que G divise FH et donc HKer(f). L’endomorphisme f n’est alors pas bijectif.

  • (c)

    Notons x0,,xn les racines deux à deux distinctes de G..

    Soient λ et Pn[X]. Étudions l’équation f(P)=λP. Puisque le polynôme λP est de degré inférieur à n, on a f(P)=λP si, et seulement si, il existe un polynôme Q tel que FP=GQ+λP ce qui revient encore à dire que G divise (F-λ)P:

    f(P)=λPG(F-λ)P.

    Le polynôme G étant le produit des X-xi avec les xi deux à deux distincts, on a encore

    G(F-λ)P (i0;n,xi est racine de (F-λ)P)
    (i0;n,(F(xi)-λ)P(xi)=0).

    Distinguons alors deux cas.

    Cas: λ{F(x0),,F(xn)}. La condition xi est racine de (F-λ)P signifie P(xi)=0. Le polynôme P admet alors au moins n+1 racines distinctes et c’est le polynôme nul. L’équation f(P)=λP n’admet donc pas d’autres solutions que la solution nulle, le réel λ n’est pas valeur propre de f.

    Cas: λ{F(x0),,F(xn)}. Formons I l’ensemble (non vide) des i de 0;n tels que λ=F(xi). Pour tout iI, le réel xi est assurément racine de (F-λ)P et, pour tout iI, xi est racine de (F-λ)P si, et seulement si, xi est racine de P. Par conséquent,

    f(P)=λP (iI,xi est racine de P)
    GIP avec GI=0iniI(X-xi).

    Le polynôme GI étant de degré inférieur à n, il existe des polynômes non nuls solutions de l’équation f(P)=λP et l’on peut affirmer que λ est valeur propre de f.

    Au surplus l’espace propre associé11 1 La condition sur le degré de Q provient du fait que le produit GIQ doit être élément de n[X]. s’exprime

    Eλ(f)={GIQ|Q[X],deg(Q)<Card(I)}.

    Cet espace propre associé a pour dimension le cardinal de l’ensemble I des indices i0;n tels que λ=F(xi). La somme des dimensions des sous-espaces propres de f correspond alors au cardinal de l’ensemble 0;n de tous les indices, c’est-à-dire à n+1 qui est la dimension de l’espace n[X]. On en déduit que l’endomorphisme f est diagonalisable.

 
Exercice 127  803  Correction  

Étudier la diagonalisabilité de l’endomorphisme ϕ de n() défini par

ϕ(M)=M+tr(M).In.

Solution

Si M appartient à l’hyperplan des matrices de trace nulle alors ϕ(M)=M et donc ME1(ϕ).

Ainsi, l’espace E1(ϕ) est de dimension au moins égale à n2-1.

De plus, ϕ(In)=(n+1)In donc l’espace propre En+1(ϕ) est de dimension au moins égale à 1.

Puisque la somme des dimensions des sous-espaces propres est au moins égale à n2=dimn(), l’endomorphisme ϕ est diagonalisable (et les inégalités précédentes étaient des égalités).

 
Exercice 128  810  Correction  

Soient D=diag(λ1,,λn) et φ:MDM-MD endomorphisme de n(𝕂).

  • (a)

    Calculer φ(Ei,j)Ei,j désigne la matrice élémentaire d’indice (i,j) de n(𝕂).
    Quelle particularité présente la matrice de φ relativement à la base canonique de n(𝕂)?

  • (b)

    Soit f un endomorphisme diagonalisable d’un 𝕂-espace vectoriel E de dimension finie.
    L’endomorphisme ϕ:ufu-uf de (E) est-il diagonalisable?

Solution

  • (a)

    φ(Ei,j)=(λi-λj)Ei,j. La matrice de φ relative à la base canonique de n(𝕂) est diagonale.

  • (b)

    Soit une base de E dans laquelle l’endomorphisme f est représenté par une matrice diagonale D. En introduisant l’image réciproque de la base canonique de n(𝕂) par l’isomorphisme de représentation matricielle dans , on obtient une base de (E) dans laquelle ϕ est représenté par une matrice diagonale.

 
Exercice 129  1324     CENTRALE (PSI)Correction  

Soient E=𝒮2(),

A=(abcd)2()

et Φ:𝒮2()𝒮2() définie par

Φ(S)=AS+SA.
  • (a)

    Déterminer la matrice de Φ dans une base de E.

  • (b)

    Pour λ, quelle relation existe-t-il entre χΦ(2λ) et χA(λ)?

  • (c)

    Si Φ est diagonalisable, la matrice A l’est-elle?

  • (d)

    Si A est diagonalisable, l’endomorphisme Φ l’est-il?

Solution

On vérifie aisément que Φ est endomorphisme de 𝒮2().

  • (a)

    En choisissant la base de 𝒮2() formée des matrices E1,1,E2,2 et E1,2+E2,1, on obtient la matrice de Φ suivante

    (2a02b02d2ccba+d).
  • (b)

    Par la règle de Sarrus, on calcule χΦ(λ) et l’on obtient

    χΦ(2λ)=8(λ-a+d2)χA(λ).
  • (c)

    Posons Δ égal au discriminant de χA.
    Si Δ>0 alors χΦ possède trois racines réelles distinctes

    a+d,a+d+Δeta+d-Δ.

    Si Δ=0 alors χΦ possède une racine réelle triple

    a+d.

    Si Δ<0 alors χΦ possède une racine réelle et deux racines complexes non réelles.

    Supposons Φ diagonalisable.

    Le polynôme caractéristique de Φ est scindé sur donc Δ0.

    Si Δ>0 alors χA possède deux racines réelles distinctes et la matrice A est donc diagonalisable.

    Si Δ=0 alors Φ est diagonalisable et ne possède qu’une seule valeur propre λ=a+d donc l’endomorphisme Φ est une homothétie vectorielle de rapport égal à cette valeur propre. On obtient matriciellement

    (2a02b02d2ccba+d)=(a+d000a+d000a+d).

    On en déduit

    A=(abcd)=(a00a)

    et donc la matrice A est diagonalisable.

  • (d)

    Supposons A diagonalisable
    Le polynôme caractéristique de A est scindé sur donc Δ0.
    Si Δ>0 alors Φ est diagonalisable car possède 3 valeurs propres réelles distinctes.
    Si Δ=0 alors A possède une seule valeur propre et étant diagonalisable, c’est une matrice scalaire

    A=(a00a)

    et alors la matrice de Φ est diagonale

    (2a0002a0002a).
 
Exercice 130  6009   Correction  

Soient (a,b)2. On considère l’endomorphisme u de n() donné par

Mn(),u(M)=aM+bM.
  • (a)

    Vérifier que les sous-espaces des matrices symétriques et antisymétriques sont stables par u.

  • (b)

    Établir que u est diagonalisable et préciser ses valeurs propres.

  • (c)

    Calculer la trace et le déterminant de u.

Solution

  • (a)

    Supposons M𝒮n(). On a M=M et donc

    u(M)=aM+bM=(a+b)M𝒮n().

    Supposons M𝒜n(). On a M=-M et donc

    u(M)=aM-bM=(a-b)M𝒜n().
  • (b)

    Dans une base adaptée à l’écriture n()=𝒮n()𝒜n(), la matrice de u est diagonale de coefficients diagonaux a+b ( dim𝒮n() fois) et a-b ( dim𝒜n() fois). L’endomorphisme u est diagonalisable.

  • (c)

    Par la représentation diagonale précédente,

    tr(u)=(a+b)dim𝒮n()+(a-b)dim𝒜n().

    Sachant

    dim𝒮n()=n(n+1)2etdim𝒜n()=n(n-1)2

    on obtient

    tr(u)=an2+bn.

    Aussi,

    det(u)=(a+b)dim𝒮n()(a-b)dim𝒜n()=(a+b)n(a2-b2)n(n-1)/2.
 
Exercice 131  3450     CCINP (MP)Correction  

On considère un -espace vectoriel de dimension finie E, u un endomorphisme de E, U=(ui,j) la matrice de u dans une base de E, ei,j les projecteurs associés à cette base et Ei,j la matrice de ces projecteurs.
On considère φ l’endomorphisme dans (E) tel que

φ(v)=uv.
  • (a)

    Montrer que φ et u ont les mêmes valeurs propres.

  • (b)

    Calculer UEi,j en fonction des Ek,j. En déduire qu’il existe une base de (E) dans laquelle la matrice de φ est diagonale par blocs et exprimer cette matrice.

Solution

  • (a)

    Soit λ une valeur propre de φ.
    Il existe v(E){0~} tel que uv=λv.
    Soit alors xE tel que v(x)0 (ce qui est possible puisque v0~)
    Puisque u(v(x))=λv(x), on peut affirmer que λ est valeur propre de u.
    Inversement, soit λ une valeur propre de u et x0 un vecteur propre associé.
    Considérons v l’endomorphisme de E déterminé par

    1in,v(ei)=x.

    L’endomorphisme v est bien déterminé puisque l’on a ici fixé l’image d’une base.
    Puisque a uv=λv (car cette égalité vaut pour les vecteurs d’une base), on obtient φ(v)=λv avec v0~. Ainsi, λ est aussi valeur propre de φ.

  • (b)

    Sachant Ei,jEk,=δj,kEi,,

    UEi,j=k,=1nuk,Ek,Ei,j=k=1nuk,iEk,j.

    Dans la base ((E1,1,,En,1),(E1,2,,En,2),,(E1,n,,En,n)), la matrice de φ est diagonale par blocs avec des blocs diagonaux chacun égaux à U.

 
Exercice 132  3015     ENSTIM (MP)Correction  

Soient E un espace vectoriel de dimension finie, p un projecteur fixé de E et :(E)(E) définie par

:f12(fp+pf).
  • (a)

    L’application est-elle linéaire?

  • (b)

    L’endomorphisme est-il diagonalisable?

  • (c)

    Quelle est la dimension des sous-espaces propres associés?

Solution

  • (a)

    Par bilinéarité du produit de composition, on vérifie aisément que est linéaire.

  • (b)

    Soit f(E).

    Cas: Im(f)Im(p) et Ker(p)Ker(f). On a (f)=f.

    Un tel endomorphisme f est entièrement déterminé par sa restriction de Im(p) vers Im(p). On en déduit

    dimE1()(dimIm(p))2.

    Cas: Im(f)Ker(p) et Im(p)Ker(f). On a (f)=0.

    Un tel endomorphisme f est entièrement déterminé par sa restriction de Ker(p) vers Ker(p). On en déduit

    dimE0()(dimKer(p))2.

    Cas: Im(f)Im(p) et Im(p)Ker(f). On a (f)=12f.

    Un tel endomorphisme f est entièrement déterminé par sa restriction de Ker(p) vers Im(p).

    Cas: Im(f)Ker(p) et Ker(p)Ker(f). On a (f)=12f.

    Un tel endomorphisme f est entièrement déterminé par sa restriction de Im(p) vers Ker(p).

    De plus, un endomorphisme appartenant à ces deux dernières catégories est nécessairement nul. On en déduit

    dimE1/2()2dimKer(p)×dimIm(p).

    Or

    (dimIm(p))2+2dimKer(p)dimIm(p)+(dimKer(p))2=(dimIm(p)+dimKer(p))2=dimE2=dim(E)

    donc est diagonalisable.

  • (c)

    Les inégalités sur les dimensions précédentes sont alors des égalités dimE1()=(dimIm(p))2, dimE0()=(dimKer(p))2 et dimE1/2()=2dimKer(p)×dimIm(p).

 
Exercice 133  2723     MINES (MP)Correction  

Soient E un espace vectoriel réel de dimension finie et f(E). On définit T:(E)(E) par

T(g)=fg-gfpour tout g(E).
  • (a)

    Montrer que si f est diagonalisable, alors T est diagonalisable.

  • (b)

    Montrer que si f est nilpotent, alors T est nilpotent.

Solution

  • (a)

    Supposons f diagonalisable et soit =(e1,,en) une base de vecteurs propres de f. Pour 1i,jn, on pose gi,j l’endomorphisme de E déterminé par

    gi,j(ek)=δj,k.ei.

    La famille (gi,j) est une base de (E) et l’on observe

    T(gi,j)=(λi-λj).gi,j

    donc T est diagonalisable (et ses valeurs propres sont les λi-λj).

  • (b)

    Supposons f nilpotent et soit n* tel que fn=0. Puisque par développement Tp(g) est combinaison linéaire de termes de la forme

    fkgfp-k avec k0;p

    il est assuré que T2n=0 car chacun des termes précédents comporte un facteur nul (à droite ou à gauche). L’endomorphisme T est donc nilpotent.

[<] Diagonalisabilité d'un endomorphisme par l'étude de ses éléments propres[>] Diagonalisabilité des matrices de rang 1

 
Exercice 134  4338  

Étudier la diagonalisabilité des matrices de 3() suivantes:

  • (a)

    A=(146025003)

  • (b)

    B=(110011002)

  • (c)

    C=(01010000-1)

  • (d)

    D=(0-10100001).

 
Exercice 135  5543  Correction  

Donner un exemple de matrice A2() qui ne soit pas diagonalisable.

Solution

La matrice

A=(1101)

n’est pas diagonalisable.

En effet, χA=(X-1)2 et la matrice A n’admet donc qu’une seule valeur 1. Par l’absurde, si A est diagonalisable, A est semblable à I2 dont égale à I2. Ce n’est pas le cas.

 
Exercice 136  790  

Soit (a,b,c)3. La matrice suivante est-elle diagonalisable dans 3()?

M=(0-bca0-c-ab0).
 
Exercice 137  706  Correction  

Soit (a,b)2. À quelle condition la matrice suivante est-elle diagonalisable?

M=(0aba0bab0).

Solution

Le polynôme caractéristique de M est

χM =|X-a-b-aX-b-a-bX|=C1C1+C2+C3|X-a-b-a-bX-a-bX-bX-a-b-bX|
=(X-a-b)|1-a-b0X+a00a-bX+b|=(X-a-b)(X+a)(X+b).

Les valeurs propres de M comptées avec multiplicité sont a+b, -a et -b.

Cas: ab, 2a+b0 et a+2b0. Les valeurs propres précédentes sont deux à deux distinctes, la matrice M est diagonalisable.

Cas: a=b. La matrice M est symétrique réelle donc diagonalisable.

Cas: 2a+b=0 et ab. La matrice M s’écrit

M=(0a-2aa0-2aa-2a0) avec a0

et -a en est valeur propre double. Or

rg(M+aI3)=rg(aa-2aaa-2aa-2aa)=2

et donc dimKer(M+aI3)=1<2. La matrice M n’est pas diagonalisable.

Cas: a+2b=0 et ab. L’étude est similaire et la conclusion identique: la matrice M n’est pas diagonalisable.

 
Exercice 138  789  Correction  

Soient α et

A=(cos(α)-sin(α)sin(α)cos(α))2(𝕂)etB=(cos(α)sin(α)sin(α)-cos(α))2(𝕂).
  • (a)

    On suppose 𝕂=. La matrice A est-elle diagonalisable?

  • (b)

    On suppose 𝕂=. La matrice A est-elle diagonalisable?

  • (c)

    Mêmes questions avec B.

Solution

  • (a)

    χA(X)=(X-cos(α))2+sin2(α) de racines eiα et e-iα.

    Cas: α0[π]. La matrice A possède deux valeurs propres distinctes donc A est diagonalisable.

    Cas: α0[π]. La matrice A est diagonale.

  • (b)

    Cas: α0[π]. La matrice A ne possède pas de valeurs propres (réelles), elle n’est donc pas diagonalisable.

    Cas: α0[π]. La matrice A est diagonale.

  • (c)

    χB(X)=(X-cos(α))(X+cos(α))-sin2(α) de racines ±1 donc B est diagonalisable.

 
Exercice 139  4347  

Soit n avec n2.

  • (a)

    Déterminer les valeurs propres de la matrice de n() suivante

    M=(a(b)(b)a) avec (a,b)×*.
  • (b)

    Cette matrice est-elle diagonalisable?

 
Exercice 140  792  Correction  

Soient a,b* tels que |a||b| et

A=(ababbabaababbaba)2n()(avec n2).
  • (a)

    Calculer le rang de A. En déduire que 0 est valeur propre de A et déterminer la dimension du sous-espace propre associé.

  • (b)

    Déterminer deux vecteurs propres non colinéaires et en déduire que A est diagonalisable.

Solution

  • (a)

    A ne possède que deux colonnes différentes donc rg(A)2.

    |abba|=a2-b20

    donc rg(A)=2. Par le théorème du rang dimKer(A)=2n-2 donc 0 est valeur propre de A et la dimension du sous-espace propre associé est 2n-2.

  • (b)

    Les vecteurs (11) et (1-11-1) sont vecteurs propres associées aux valeurs propres non nulles n(a+b) et n(a-b). La somme des dimensions des sous-espaces propres vaut 2n donc A est diagonalisable.

 
Exercice 141  3433     CCINP (MP)Correction  

Pour quelle(s) valeurs de a, la matrice suivante n’est-elle pas diagonalisable?

A=(-2-a5+aaa-2-a-a-553).

Solution

En ajoutant la troisième colonne à la première puis en retranchant la première ligne à la troisième

χA(λ)=|λ+2-5-a-a0λ+2+aa0aλ-3+a|

ce qui donne

χA(λ)=(λ+2)(λ2+(2a-1)λ-a-6).

Le facteur du second degré a pour discriminant

Δ=(2a-1)2+4a+24=4a2+25>0

et possède donc deux racines réelles distinctes. Lorsque celles-ci diffèrent de -2, la matrice A possède trois valeurs propres distinctes et est donc diagonalisable.

Il est donc nécessaire que -2 soit racine de

λ2+(2a-1)λ-a-6

pour que la matrice A ne soit pas diagonalisable. C’est le cas si, et seulement si, a=0 et alors

A=(-2510-20-553).

On a alors

rg(A+2I3)=2

et donc dimE-2(A)=1<m-2(A) ce qui entraîne que la matrice A n’est pas diagonalisable.

Finalement, A n’est pas diagonalisable si, et seulement si, a=0.

 
Exercice 142  5089   

Selon la valeur de a, étudier la diagonalisabilité de la matrice réelle

M=(1-1-11a1-1-11).
 
Exercice 143  4983     MINES (PSI)

Soient a,b,c trois réels non nuls. Étudier la diagonalisabilité de la matrice réelle

M=(0ac1/a0b1/c1/b0).
 
Exercice 144  4954     MINES (PC)

Soit z. Étudier la diagonalisabilité de la matrice complexe

M=(00z100110).
 
Exercice 145  3283   

Soient P=Xn-(an-1Xn-1++a1X+a0) un polynôme unitaire réel de degré n et Mn() la matrice donnée par

M=(01(0)001a0a1an-1).
  • (a)

    Soit λ tel que P(λ)=0. Résoudre l’équation MX=λX d’inconnue Xn,1().

  • (b)

    Déterminer les valeurs propres et la dimension des sous-espaces propres de la matrice M.

  • (c)

    À quelle condition relative au polynôme P, la matrice M est-elle diagonalisable?

 
Exercice 146  5677     CCINP (MP)Correction  

Soit n avec n3. Pour (a,b,c)3, on pose

M=(00c00cbba).
  • (a)

    Énoncer une condition nécessaire et suffisante pour que rg(M)=2.

On suppose désormais cette condition remplie.

  • (b)

    Montrer que si λ est valeur propre de M alors λ=0 ou λ est solution de l’équation

    λ2aλ(n1)bc=0.
  • (c)

    Exprimer les valeurs propres de M.

  • (d)

    Donner une condition nécessaire et suffisante pour que M soit diagonalisable.

Solution

  • (a)

    Clairement la matrice M est de rang au plus 2.

    Si b=0 ou c=0, elle est de rang inférieur à 1.

    Si b0 et c0, elle est de rang 2 car on peut en extraire un déterminant de taille 2 non nul.

    On en déduit rg(M)=2 si, et seulement si, bc0.

  • (b)

    Soient λ et X=(x1xn)n.

    MX=λX {cxn=λx1cxn=λxn1b(x1++xn1)+axn=λxn.

    On multiplie la dernière équation par λ et l’on obtient par substitution

    ((n1)bc+aλ)xn=λ2xn.

    Si λ2aλ(n1)bc0 alors nécessairement xn=0. Pour obtenir une solution non nulle, il faut alors λ=0.

  • (c)

    Si λ=0, λ est effectivement valeur propre de M puisque Ker(M){0} car rg(M)=2.

    Si λ est solution de l’équation λ2aλ(n1)bc=0 alors, par les calculs qui précèdent, on peut déterminer X0 vérifiant MX=λX: λ est valeur propre de M.

    Les solutions de l’équation z2az(n1)bc=0 d’inconnue z sont

    z1=a+δ2etz2=aδ2

    avec δ tel que δ2=a2+4(n1)bc.

    Les valeurs propres de M sont 0, z1 et z2.

  • (d)

    Sachant bc0, on a δ±a: les valeurs propres z1 et z2 sont distinctes de 0.

    Si δ0 alors la matrice M possède deux valeurs propres simples z1 et z2 et 0 pour valeur propre de multiplicité n2. Puisque dimKer(M)=nrg(M)=n2, la matrice M est diagonalisable.

    Si δ=0 alors la matrice M présente λ=a/2 pour valeur propre double. Nécessairement, a0 car bc0 et alors la matrice Ma2In possède une matrice extraite de taille n1 inversible. Cela entraîne

    rg(Ma2In)n1 donc dimKer(Ma2In)1.

    La matrice M n’est pas diagonalisable.

 
Exercice 147  2522     CCINP (MP)Correction  

Soit (a1,,an-1)n-1.

  • (a)

    Déterminer le rang de la matrice

    A=(00a100an-1a1an-10)n().
  • (b)

    En employant la trace, que peut-on dire des valeurs propres?

  • (c)

    La matrice A est-elle diagonalisable?

Solution

  • (a)

    rg(A)=0 si a1==an-1=0 et rg(A)=2 sinon.

  • (b)

    La somme des valeurs propres est nulle.

  • (c)

    En développant le déterminant selon la dernière colonne puis en développant les mineurs obtenus selon leur k-ieme colonne, on obtient

    χA=Xn-2(X2-(a12++an-12)).

    Cas: a12++an-120. La matrice A admet deux valeurs propres opposées non nulles et 0 pour valeur propre d’espace propre de dimension n-2. La matrice A est donc diagonalisable.

    Cas: a12++an-12=0. La matrice A admet une seule valeur propre qui est 0. La matrice A est alors diagonalisable si, et seulement si, A=On c’est-à-dire a1==an-1=0.

 
Exercice 148  5983     CCINP (MP)Correction  

Soient a,b,c,d tels que a2+b20 et

M=(abcd-ba-dc-cda-b-d-cba).
  • (a)

    Calculer MM. En déduire det(M).

  • (b)

    Si a2+b2+c2+d20, donner le rang de M.

    Si a2+b2+c2+d2=0, donner le rang de M.

On considère ω tel que ω2=b2+c2+d2.

  • (c)

    Quelles sont les valeurs propres de M? En déduire que si ω0 alors M est diagonalisable.

Solution

  • (a)

    On remarque

    MM=(abcd-ba-dc-cda-b-d-cba)(a-b-c-dbad-cc-dabdc-ba)=(a2+b2+c2+d2)I4.

    En passant au déterminant,

    (det(M))2=(a2+b2+c2+d2)4

    et donc

    det(M)=±(a2+b2+c2+d2)2.

    Cependant, det(M) peut se comprendre comme un polynôme caractéristique en la variable a et correspond donc à un polynôme unitaire de degré 4. On conclut

    det(M)=(a2+b2+c2+d2)2.
  • (b)

    Si a2+b2+c2+d20, la matrice M est inversible et donc rg(M)=4.

    Si a2+b2+c2+d2=0, la matrice M n’est pas inversible et donc rg(M)<4. Parallèlement, (ab-ba) est une sous-matrice inversible de M car a2+b20. On a donc rg(M)2.

    Aussi, l’égalité MM=0 donne Im(M)Ker(M) et donc

    dimKer(M)rg(M)=rg(M)2

    On en déduit rg(M)=4-dimKer(M)2 puis on conclut rg(M)=2.

  • (c)

    En adaptant le calcul conduit en permière question,

    χM=((X-a)2+b2+c2+d2)2.

    La matrice M possède donc deux valeurs propres doubles qui sont a±iω.

    Si ω0, ces deux valeurs sont distinctes et les sous-espaces propres associés sont chacun de dimension 2. En effet, il suffit d’adapter le calcul de rang réalisé à la question précédente pour obtenir la dimension de Eλ(M)=Ker(M-λIn). On en déduit que M est diagonalisable.

    Si ω=0 (question non posée), la matrice M ne présente qu’une seule valeur propre qui vaut a. Elle est alors diagonalisable si, et seulement si, M=aI4 ce qui est le cas uniquement lorsque b=c=d=0.

 
Exercice 149  3767     CCINP (MP)Correction  

Soient k et A la matrice suivante

A=(01001k1101000100)4().
  • (a)

    On suppose k réel, la matrice A est-elle diagonalisable dans 4()?

On revient au cas général k.

  • (b)

    Déterminer le rang de A.

  • (c)

    Donner la raison pour laquelle le polynôme caractéristique de A est de la forme

    X2(Xu1)(Xu2)

    avec u1, u2 appartenant à .

  • (d)

    Vérifier

    u1+u2=ketu12+u22=k2+6.

    Observer que u1 et u2 sont tous deux non nuls.

  • (e)

    Étudier les éléments propres dans le cas où u1=u2.

  • (f)

    En déduire les valeurs de k pour que A soit diagonalisable dans 4().

Solution

  • (a)

    La matrice A est symétrique réelle donc orthogonalement diagonalisable.

  • (b)

    rg(A)=2 (deux colonnes indépendantes et pas plus).

  • (c)

    Le polynôme caractéristique de A est scindé et unitaire.

    Puisque dimKer(A)=2, 0 est valeur propre au moins double de A et donc

    χA=X2(Xu1)(Xu2)

    avec u1,u2.

  • (d)

    La matrice A est trigonalisable semblable à une matrice triangulaire où figurent sur la diagonale les valeurs 0,0,u1 et u2. Par similitude, on a

    tr(A)=u1+u2ettr(A2)=u12+u22

    et donc

    u1+u2=ketu12+u22=k2+6.

    Enfin, u10 car sinon u2=k et u22=k2k2+6. De même, u20.

  • (e)

    Si u1=u2 alors u1=u2=k/2 et k2/2=k2+6 donc k=±i23.

    La résolution du système

    AX=k2X

    conduit à un espace de solution de dimension 1

    Vect{(1,k/2,1,1)}.
  • (f)

    Finalement, la matrice A est diagonalisable dans 4() si, et seulement si, k±i23.

 
Exercice 150  2536     CCINP (MP)Correction  

Soient a,b,c,d quatre nombres complexes avec a2+b20 et

A=(abcd-ba-dc-cda-b-d-cba).
  • (a)

    Calculer AA, det(A) et montrer que rg(A)=2 ou 4.

  • (b)

    On pose α2=b2+c2+d2 supposé non nul. Montrer que A est diagonalisable.

Solution

  • (a)

    On obtient

    AA=(a2+b2+c2+d2)I4

    et donc (det(A))2=(a2+b2+c2+d2)4.
    D’autre part, pour b,c,d fixés, adet(A) est une fonction polynomiale unitaire de degré 4 donc

    det(A)=a4+α(b,c,d)a3+β(b,c,d)a2+γ(b,c,d)a+δ(b,c,d).

    La valeur connue de (det(A))2 permet alors de déterminer α,β,γ,δ et d’affirmer

    det(A)=(a2+b2+c2+d2)2.

    Cas: a2+b2+c2+d20. La matrice A est inversible donc rg(A)=4.

    Cas: a2+b2+c2+d2=0. La matrice A n’est pas inversible donc rg(A)3. Or a2+b20 donc la sous-matrice

    (ab-ba)

    est de rang 2 et donc rg(A)2.

    On observe de plus que

    C3=ac+bda2+b2C1+bc-ada2+b2C2

    et

    C4=ad-bca2+b2C1+bd+aca2+b2C2

    donc rg(A)=2.

  • (b)

    Par la formule obtenue ci-dessus,

    χA=((a-X)2+b2+c2+d2)2

    et donc

    χA=((a-X)2+α2)2.

    Les valeurs propres de A sont a+α et a-α.

    Par l’étude qui précède,

    rg(A-(a+α)I4)=2etrg(A-(a-α)I4)=2

    donc

    dimEa+α(A)=dimEa-α(A)=2.

    Par suite, la matrice A est diagonalisable.

 
Exercice 151  3123   Correction  

Monter que la matrice suivante est diagonalisable

A=(01(0)n2n-1n(0)10)n+1().

On pourra interpréter A comme la matrice d’un endomorphisme de Cn[X].

Solution

La matrice A est la matrice dans la base canonique (1,X,,Xn) de l’endomorphisme

u:Pn[X]nXP+(1-X2)P.

Considérons alors la base de polynômes étagés (1,(X+1),,(X+1)n). On a

u((X+1)k)=nX(X+1)k+k(1-X)(X+1)k

qui se réécrit

u((X+1)k)=(n-k)(X+1)k+1+(2k-n)(X+1)k.

La matrice de l’endomorphisme u dans la base (1,(X+1),,(X+1)n) est triangulaire inférieure de coefficients diagonaux distincts

2k-n avec k{0,,n}.

On en déduit χA et l’on observe que A possède n+1 valeurs propres distinctes. La matrice A est donc diagonalisable.

 
Exercice 152  798  Correction  

Soient An(𝕂) et

B=(On-InAOn).
  • (a)

    Étudier les valeurs propres de B en fonction de celles de A.

  • (b)

    On suppose A diagonalisable. La matrice B est-elle nécessairement diagonalisable?

Solution

  • (a)

    On écrit X=(X1X2) et alors

    BX=λX {-X2=λX1AX1=λX2
    {X2=-λX1AX1=-λ2X1.

    Par conséquent, λ est valeur propre de B si, et seulement si, -λ2 est valeur propre de A.

  • (b)

    Si A=On alors A est diagonalisable mais pas B. En effet, 0 est la seule valeur propre de B alors que BOn.

 
Exercice 153  5090   

Soit AGLn(). On étudie la matrice M2n() définie par blocs

M=(OnInAOn).

Montrer que la matrice A est diagonalisable si, et seulement si, M l’est.

 
Exercice 154  797   Correction  

Soient A1p(𝕂), A2q(𝕂) et Ap+q(𝕂) définies par

A=(A1Op,qOq,pA2).

Montrer que A est diagonalisable si, et seulement si, A1 et A2 le sont.

Solution

Soient F1 et F2 des sous-espaces vectoriels supplémentaires de dimension p et q d’un 𝕂-espace vectoriel E de dimension p+q.

Soit =(1,2) une base adaptée à la supplémentarité de F1 et F2 et f1, f2 et f les endomorphismes de F1, F2 et E déterminés par

Mat1(f1)=A1,Mat2(f2)=A2etMat(f)=A.

Il est clair que, pour tout λ𝕂, on a

Eλ(f)=Eλ(f1)Eλ(f2).

En caractérisant la diagonalisabilité par la somme des dimensions des sous-espaces propres, on conclut à l’équivalence voulue.

[<] Diagonalisabilité d'une matrice par étude des éléments propres[>] Diagonalisation d'une matrice

 
Exercice 155  2391    CENTRALE (MP)Correction  

Soit n2. Étudier la diagonalisabilité de

A=(1111)n()

Solution

La matrice A est de rang 1, 0 est donc valeur propre de A et l’espace propre associé est de dimension n-1.

Pour X=(11)n,1(), on remarque AX=nX avec X0. Le réel n est donc aussi valeur propre de A et le sous-espace propre associé est de dimension 1 (et en fait =1).

La matrice A est donc diagonalisable.

 
Exercice 156  793  Correction  

Soit An() telle que rg(A)=1.

Établir

A est diagonalisable si, et seulement si, tr(A)0.

Solution

Via un changement de bases réalisé de sorte que les premiers vecteurs soient dans le noyau de A, on peut écrire

P-1AP=(On-1*0λ)

avec λ=tr(A).

Cas: λ=0. La matrice A possède une seule valeur propre 0 mais est distincte de 0.In donc A n’est pas diagonalisable.

Cas: λ0. λ est valeur propre simple de A donc dimEλ(A)=1. Aussi, 0 est valeur propre avec dimE0(A)=n-rg(A)=n-1. La somme des dimensions des sous-espaces propres vaut n donc A est diagonalisable.

 
Exercice 157  791  Correction  

Parmi les matrices élémentaires Ei,j de n(𝕂), lesquelles sont diagonalisables?

Solution

Ei,i est diagonale donc diagonalisable.
Pour ij, χEi,j(X)=(-1)nXn donc seul 0 est valeur propre. Par suite, si Ei,j est diagonalisable alors Ei,j=0 ce qui est incorrect. Conclusion Ei,j diagonalisable si, et seulement si, i=j.

 
Exercice 158  3187    CCINP (MP)Correction  
  • (a)

    Soit f un endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension finie. Si a est valeur propre de f, de multiplicité m, et si E(f,a) est le sous-espace propre attaché, montrer

    1dimE(f,a)m.
  • (b)

    Soit

    A=(1111222233334444).

    Déterminer simplement les valeurs propres de A.
    La matrice A est-elle diagonalisable?

Solution

  • (a)

    Il suffit de calculer le polynôme caractéristique de f à partir d’une représentation matricielle triangulaire par blocs relative à une base adaptée à l’espace non nul E(f,a).

  • (b)

    La matrice A est de rang 1 donc 0 est valeur propre de A et par la formule du rang dimE(A,0)=3.
    Le polynôme caractéristique de A étant de degré 4 et factorisable par X3, c’est un polynôme scindé. La somme des valeurs propres de A comptées avec multiplicité vaut alors tr(A)=10.
    Par suite, 10 est valeur propre de A de multiplicité nécessairement 1.

    Finalement, la matrice A est diagonalisable semblable à diag(0,0,0,10).

[<] Diagonalisabilité des matrices de rang 1[>] Applications de la diagonalisabilité d'une matrice

 
Exercice 159  4340  

Montrer que les matrices réelles suivantes sont diagonalisables et les diagonaliser11 1 Diagonaliser une matrice carrée A signifie déterminer une matrice inversible P telle que P-1AP soit diagonale. Une telle matrice P est alors appelée matrice de diagonalisation de A.:

  • (a)

    A=(11011100-1)

  • (b)

    B=(001010100).

 
Exercice 160  5544  Correction  

Soit θ0[π]. Diagonaliser

R(θ)=(cos(θ)-sin(θ)sin(θ)cos(θ))2().

Solution

Le polynôme caractéristique de R(θ) est

χR(θ)=X2-2cos(θ)X+1

de racines eiθ et e-iθ. La matrice R(θ) est de taille 2 et possède deux valeurs propres distinctes, elle est donc diagonalisable.

Pour X=(xy)2,1(),

R(θ)X=eiθX {cos(θ)x-sin(θ)y=eiθxsin(θ)x+cos(θ)y=eiθy
{-y=ixx=iy
=x=iy.

On en déduit

Eeiθ(R(θ))=Vect{(i1)}.

Par conjugaison,

Ee-iθ(R(θ))=Vect{(-i1)}.

Ainsi,

R(θ)=PDP-1 avec D=(eiθ00e-iθ) et P=(i-i11).
 
Exercice 161  2628    NAVALE (MP)Correction  

Soient (α,β)2 et

M=(0α0β0α0β0).

Donner une condition nécessaire et suffisante pour que M soit diagonalisable et diagonaliser M lorsque cette condition est vérifiée.

Solution

Par la règle de Sarrus, on calcule le polynôme caractéristique de M

χM=X(X2-2αβ).

Cas: αβ=0. Seul 0 est valeur propre de M, la matrice M est alors diagonalisable si, et seulement si, elle est semblable à la matrice nulle, c’est-à-dire égale à la matrice nulle. C’est le cas lorsque α=β=0 et seulement dans ce cas.

Cas: αβ0. Il existe un nombre complexe δ non nul tel que δ2=2αβ. La matrice M admet alors trois valeurs propres distinctes à savoir 0, δ et -δ. La matrice M est alors diagonalisable.

Par résolution de l’équation aux éléments propres,

E0(M)=Vect{(α0-β)},Eδ(M)=Vect{(αδβ)},E-δ(M)=Vect{(α-δβ)}.

On peut donc écrire

M=PDP-1 avec P=(ααα0δ-δ-βββ)etD=(0000δ000-δ).
 
Exercice 162  5314    ENSTIM (MP)Correction  

On introduit

U=(0100100000010010),V=(0010000110000100),W=(0001001001001000) et A=(0abca0cbbc0acba0).
  • (a)

    Calculer U2. Préciser les éléments propres de U.

  • (b)

    Donner les éléments propres de V et W.

  • (c)

    Montrer que l’on peut trouver une base de vecteurs propres commune à U, V et W.

  • (d)

    La matrice A est-elle diagonalisable? À quelle condition nécessaire et suffisante la matrice A est-elle inversible?

Solution

  • (a)

    On remarque U2=I4. La matrice U figure une symétrie non triviale, elle est diagonalisable et Sp(U)={1,-1}. Après calculs,

    E1(U)=Vect{(1100),(0011)}etE-1(U)=Vect{(1-100),(001-1)}.
  • (b)

    De la même façon, Sp(U)=Sp(V)={1,-1} et

    E1(V)=Vect{(1010),(0101)}etE-1(V)=Vect{(10-10),(010-1)}

    ainsi que

    E1(W)=Vect{(1001),(0110)}etE-1(W)=Vect{(100-1),(01-10)}.
  • (c)

    La matrice P suivante traduit une base de diagonalisation commune

    P=(111111-1-11-1-111-11-1).
  • (d)

    La matrice A s’écrit aU+bV+cW et la matrice P la diagonalise avec les valeurs propres a+b+c, a-b-c, -a-b+c et -a+b-c. La matrice A est inversible si, et seulement si, aucune de ces valeurs propres n’est nulle.

 
Exercice 163  5585  Correction  

Soient a,b et

M=(a00b0......0a0b...0a+b0...b0a0......0b00a)2n+1().

Déterminer des matrices P inversible et D diagonale telles que M=PDP-1.

Solution

Après calculs,

χM=(X-(a+b))n+1(X-(a-b))n

et

Ea+b(M)=Vect{(10001),,(00100)}etEa-b(M)=Vect{(100000-1),,(0010-100)}

On peut donc écrire A=PDP-1 avec

D=diag(a+b,,a+bn+1 valeurs,a-b,,a-bn valeurs)

et

P=(1(0)01(0)10(0)100100(0)10(0)-1......1(0)0-1(0)).
 
Exercice 164  2706     MINES (MP)Correction  

On pose

M(a,b)=(a2ababb2aba2b2ababb2a2abb2ababa2)

pour tous a,b réels.

  • (a)

    Ces matrices sont-elles simultanément diagonalisables?

  • (b)

    Étudier et représenter graphiquement l’ensemble des (a,b)2 tel que M(a,b)n tend vers vers la matrice nulle quand n tend vers .

Solution

  • (a)

    On peut écrire M(a,b)=PD(a,b)P-1 avec

    D(a,b)=((a+b)20000(a-b)20000a2-b20000a2-b2)etP=(11101-1011-10-111-10).
  • (b)

    M(a,b)n0 si, et seulement si, |a+b|<1, |a-b|<1 et |a2-b2|<1.
    Or a2-b2=(a+b)(a-b) et la dernière condition l’est automatiquement si les deux premières le sont.

    L’étude graphique est alors simple, le domaine solution est l’intérieur du carré de sommets (1,0), (0,1), (-1,0) et (0,-1).

 
Exercice 165  4359   

Soit n avec n2. Montrer que les matrices

M(a0,a1,,an-1)=(a0a1an-1an-1a1a1an-1a0) avec (a0,a1,,an-1)n

sont simultanément diagonalisables11 1 On dit que les matrices d’une famille sont simultanément diagonalisables lorsqu’il existe une même matrice inversible P permettant de les diagonaliser..

 
Exercice 166  2705     MINES (MP)Correction  

Soient a, b deux réels et les matrices

A=(abbbabbba)etB=(bba...abb......abb).

Réduire ces deux matrices.

Solution

Après calculs, A=PDP-1 avec D=diag(a+(n-1)b,a-b,,a-b) et

P=(11(0)-111(0)-1).

Aussi B=QΔQ-1 avec

Cas: n est impair. Δ=diag(a+(n-1)b,b-a,,b-a,a-b,,a-b) et

Q=(11(0)1(0)(0)1(0)100-2-2(0)-1(0)1......1-1(0)1(0)).

Cas: n pair. Δ=diag(a+(n-1)b,b-a,,b-a,a-b,,a-b) et

Q=(11(0)1(0)-11(0)1(0)-1(0)-1(0)-1......1...-1...(0)1-1(0)1).
 
Exercice 167  2703      MINES (MP)Correction  

Diagonaliser les matrices de n()

(001001111)et(11000011).

Solution

Étudions la première matrice que nous noterons A.

Celle-ci est de rang 2 et l’on peut facilement déterminer une base de son noyau.

En posant le système AX=λX avec λ0, on obtient une solution non nulle sous réserve que

λ2-λ-(n-1)=0.

En notant λ1 et λ2 les deux racines de cette équation, on obtient A=PDP-1 avec

P=(1(0)11(0)1-1-111000λ1λ2)etD=diag(0,,0,λ1,λ2).

On peut aussi affirmer que A est diagonalisable car symétrique réelle et déterminer les deux valeurs propres non nulles en étudiant tr(A) et tr(A2).

En reprenant la même démarche avec la seconde matrice, que nous noterons B, on obtient B=PDP-1 avec

P=(100λ1λ201(0)22(0)10-1-122-100λ1λ2) et D=diag(0,,0,λ1,λ2)

λ1,λ2 sont les deux racines de l’équation

λ2-2λ-2(n-2)=0.
 
Exercice 168  3255      X (PSI)Correction  

Soit

Mn=(0(b)(a)0)n().

À quelle condition la matrice Mn est-elle diagonalisable?
Déterminer alors une base de vecteurs propres

Solution

Cas: a=b=0. La résolution est immédiate.

Cas: a=0 et b0. La matrice Mn est triangulaire supérieure stricte non nulle, elle n’est pas diagonalisable.

Cas: a0 et b=0. Idem.

Cas: a=b.

χMn(X)=(X-(n-1)a)(X+a)n-1

avec

E(n-1)a=Vect(1,,1)

et

E-a:x1++xn=0.

La matrice Mn est donc diagonalisable et il est aisé de former une base de vecteurs propres.
Cas: ab et ab0. Après calculs (non triviaux),

χMn(X)=(-1)nb(X+a)n-a(X+b)nb-a.

Les racines de ce polynôme sont les solutions de l’équation d’inconnue z

(z+az+b)n=ab.

Il y en a exactement n s’exprimant en fonction des racines n-ième de l’unité.
On en déduit que Mn est diagonalisable.
Soit λ une valeur propre de Mn et x=(x1,,xn)n.
L’équation Mnx=λx équivaut au système

{-λx1+bx2++bxn=0ax1-λx2++bxn=0ax1++axn-1-λxn=0.

En retranchant à chaque équation la précédente, on obtient le système équivalent

{-λx1+bx2++bxn=0(a+λ)x1+(b+λ)x2=0(a+λ)xn-1-(b+λ)xn=0.

Puisque ce système est de rang n-1 (car λ est valeur propre simple) et puisque les n-1 dernières équations sont visiblement indépendantes, ce système équivaut encore à

{(a+λ)x1+(b+λ)x2=0(a+λ)xn-1-(b+λ)xn=0.

La résolution de ce dernier est immédiate. On obtient pour vecteur propre x=(x1,,xn) avec

xk=(a+λb+λ)k.

[<] Diagonalisation d'une matrice[>] Applications de la diagonalisabilité d'un endomorphisme

 
Exercice 169  4357  

On étudie l’équation (E):M2-M=A d’inconnue M2() avec

A=(4144).
  • (a)

    Diagonaliser la matrice A en précisant une matrice de passage P.

  • (b)

    Soit M2() solution de (E). Justifier que la matrice P-1MP est diagonale.

  • (c)

    Déterminer toutes les matrices solutions de l’équation (E).

 
Exercice 170  814  Correction  

Soit

A=(5313)2().
  • (a)

    Diagonaliser la matrice A en précisant la matrice de passage P

  • (b)

    Soit M2() une matrice telle que M2+M=A.
    Justifier que la matrice P-1MP est diagonale.

  • (c)

    Déterminer les solutions de l’équation M2+M=A.

Solution

  • (a)

    det(A-λI)=(λ-2)(λ-6).
    {5x+3y=2xx+3y=2yx+y=0 et (1-1) est vecteur propre associé à la valeur propre 2.
    {5x+3y=6xx+3y=6y-x+3y=0 et (31) est vecteur propre associé à la valeur propre 6.
    On a A=PDP-1 avec

    P=(13-11) et D=(2006).
  • (b)

    Si M est solution alors P-1MP est solution de l’équation X2+X=D donc P-1MP et D commutent or D est diagonale à coefficients diagonaux distincts donc P-1MP est diagonale

  • (c)

    Les coefficients diagonaux a,b vérifient a2+a=2 et b2+b=6 donc a=1 ou a=-2 et b=2 ou b=-3. Au termes des calculs on obtient les solutions

    14(7315),(-2-3-10),(131-1),14(-11-3-1-9).
 
Exercice 171  813   Correction  
  • (a)

    Déterminer les valeurs propres de

    A=(1303-2-10-11).
  • (b)

    Combien y a-t-il de matrice M telle que M2=A dans n()? dans n()?

Solution

  • (a)

    Sp(A)={1,3,-4}.

  • (b)

    Il existe une matrice P inversible tel que A=PDP-1 avec D=diag(1,3,-4).

    Si Mn() est solution de l’équation M2=A alors (P-1MP)2=D et donc P-1MP commute avec la matrice D. Or celle-ci est diagonale à coefficients diagonaux distincts donc P-1MP est diagonale de coefficients diagonaux a,b,c vérifiant a2=1, b2=3 et c2=-4. La réciproque est immédiate.

    Il y a 8 solutions possibles pour (a,b,c) et donc autant de solutions pour M (car l’application NP-1NP est injective).

    Les solutions réelles sont a fortiori des solutions complexes or toutes les solutions complexes vérifient tr(M)=a+b+c. Il n’existe donc pas de solutions réelles.

 
Exercice 172  3122  Correction  

Soient p,q* et A,B,Mn() avec A,B diagonalisables. Montrer

ApMBq=OnAMB=On.

Solution

On peut écrire

A=PDP-1etB=QΔQ-1

avec P,QGLn(𝕂) et D,Δn(𝕂) diagonales.

Si ApMBq=On alors

DpNΔq=On

avec N=P-1MQ=(ni,j).

En notant λ1,,λn et μ1,,μn les coefficients diagonaux de D et Δ, on obtient

(i,j){1,,n}2,λipni,jμjq=0

et donc

(i,j){1,,n}2,λini,jμj=0

puis

DNΔ=On

ce qui permet de conclure.

 
Exercice 173  2453   Correction  

Soient A,Bn() avec B diagonalisable.
Montrer

AB3=B3AAB=BA.

Solution

Il existe des matrices PGLn() et DDn() telles que

B=PDP-1.

Si AB3=B3A alors

APD3P-1=PD3P-1A

puis on obtient

MD3=D3M

avec M=P-1AP.
Notons mi,j le coefficient général de M et λ1,,λn les coefficients diagonaux de D.
La relation MD3=D3M donne

(i,j){1,,n}2,mi,jλj3=mi,jλi3

et donc

(i,j){1,,n}2,mi,j=0 ou λi3=λj3.

Comme la fonction xx3 est injective sur , on obtient

(i,j){1,,n}2,mi,j=0 ou λi=λj

et donc

MD=DM

puis

AB=BA.
 
Exercice 174  815   Correction  

Pour n2, on considère la matrice

J=(01(0)01100).
  • (a)

    Montrer que la matrice J est diagonalisable dans n().

  • (b)

    Application : Exprimer

    |a0a1an-1an-1a1a1an-1a0|.

Solution

  • (a)

    Por x, en développant selon la dernière ligne

    det(xIn-J)=|x-1000x-100-1-100x|=xn-1

    J possède exactement n valeurs propres qui sont les racines n-ième de l’unité ω0,,ωn-1 avec ωk=e2ikπn.

  • (b)

    Soit PGLn() la matrice de passage telle que J=PDP-1 avec D=diag(ω0,,ωn-1).

    A=(a0a1an-1an-1a1a1an-1a0)=a0In+a1J+a2J2++an-1Jn-1

    donc

    P-1AP=a0In+a1D+a2D2++an-1Dn-1=diag(k=0n-1akωik)0in-1

    puis

    det(A)=det(P-1AP)=i=0n-1(k=0n-1akωik).
 
Exercice 175  2692     MINES (MP)Correction  

Les matrices

(123312231)et(132213321)

sont-elles semblables?

Solution

La colonne (111) est vecteur propre associé à la valeur propre 6.

Les deux matrices ont le même polynôme caractéristique et celui-ci a pour racines

6,-3+i32et-3-i32.

Ces deux matrices sont semblables à

diag(6,-3+i32,-3-i32)

et donc a fortiori semblables entre elles dans n(), mais aussi, et c’est assez classique, dans n().

 
Exercice 176  3113     CENTRALE (PC)Correction  
  • (a)

    Soit Dn(). Déterminer l’inverse de

    (InDOnIn).
  • (b)

    Soient A,Bn() diagonalisables telles que Sp(A)Sp(B)=.
    Montrer que pour tout matrice Cn(), les matrices suivantes sont semblables

    (ACOnB)et(AOnOnB).

Solution

  • (a)

    On vérifie

    (InDOnIn)-1=(In-DOnIn).
  • (b)

    On observe

    (InDOnIn)-1(ACOnB)(InDOnIn)=(AEOnB)

    avec E=AD+C-DB.

    Pour conclure, montrons qu’il existe Dn() vérifiant DB-AD=C. Considérons pour cela l’endomorphisme φ de n() défini par

    φ(M)=MB-AM.

    Pour MKer(φ), on a MB=AM. Pour tout X vecteur propre de B associé à une valeur propre λ, on a

    AMX=MBX=λMX.

    Puisque λ est valeur propre de B, λ n’est pas valeur propre de A et donc MX=On,1.

    Puisqu’il existe une base de vecteurs propres de B et puisque chacun annule M, on a M=On.

    Ainsi, l’endomorphisme φ est injectif, or n() est de dimension finie donc φ est bijectif. Ainsi, il existe une matrice D telle φ(D)=C et, par celle-ci, on obtient la similitude demandée.

 
Exercice 177  2980     X (MP)Correction  

Soit φ une application de 2() vers vérifiant:

(A,B)2()2,φ(AB)=φ(A)φ(B)etφ(λ001)=λ.

Montrer que φ=det.

Solution

φ(I2)=1 donc, si P est inversible, alors φ(P-1)=φ(P)-1. Par suite, si A et B sont semblables alors φ(A)=φ(B).

Puisque (μ001) et (100μ) sont semblables, φ(100μ)=μ puis, par produit,

φ(λ00μ)=λμ.

Ainsi, pour A diagonale, φ(A)=det(A) et, plus généralement, cela vaut encore pour A diagonalisable.

Si A est une matrice de 2() non diagonalisable, celle-ci est semblable à une matrice de la forme

(λα0λ).

Cas: λ=0. On a A2=0 et donc φ(A)=0=det(A).

Cas: λ0. Puisque

(λα0λ)(1002)=(λα02λ)

et que (λα02λ) est diagonalisable, on obtient 2φ(A)=2λ2=2det(A) et l’on peut conclure.

 
Exercice 178  3858    Correction  

Soit Mn() telle que M123 soit triangulaire supérieure à coefficients diagonaux deux à deux distincts. Montrer que M est aussi triangulaire supérieure.

Solution

Posons T=M123. Les coefficients diagonaux λ1,,λn de T déterminent ses valeurs propres et la matrice T est donc diagonalisable car possède n valeurs propres deux à deux distinctes. On peut donc écrire T=PDP-1 avec P inversible et

D=diag(λ1,,λn).

Puisque M est T commutent, les matrices N=P-1MP et D commutent. Or les matrices commutant avec une matrice diagonale à coefficients diagonaux distincts sont elles-mêmes diagonales. La matrice N est donc diagonale

N=diag(μ1,,μn).

En considérant un polynôme d’interpolation Q[X] vérifiant

1kn,Q(λk)=μk

on obtient N=Q(D) puis M=Q(T). En particulier, la matrice M est triangulaire supérieure.

 
Exercice 179  3145    

Soit G un sous-groupe de (GLn(),×) tel que M2=In pour tout MG.

  • (a)

    Montrer que le groupe G est commutatif.

  • (b)

    Établir que les éléments de G sont simultanément11 1 Autrement dit, il existe une matrice PGLn() telle que P-1MP est diagonale pour toute matrice M de G. diagonalisables.

  • (c)

    En déduire Card(G)2n.

  • (d)

    Application : Montrer que (GLn(),×) et (GLm(),×) sont isomorphes si, et seulement si, n=m.

 
Exercice 180  4152      CENTRALE (MP)Correction  

On dit qu’une matrice An() vérifie la propriété (𝒫) si

α,A+Com(A)=αIn.
  • (a)

    Traiter le cas n=2.

Désormais, on suppose n3.

  • (b)

    Rappeler le lien entre la comatrice et l’inverse d’une matrice inversible.

  • (c)

    Soient A,BGLn(). Montrer Com(AB)=Com(A)Com(B)

  • (d)

    Montrer que si AGLn() vérifie (𝒫) alors toutes les matrices semblables à A vérifient aussi (𝒫).

  • (e)

    On suppose la matrice A inversible, non scalaire et ne possédant qu’une seule valeur propre.

    Montrer que A vérifie (𝒫) si, et seulement si, il existe une matrice N telle N2=On et un complexe λ telle que λn-2=1 pour lesquels A=λIn+N.

  • (f)

    On suppose que A vérifie la propriété (𝒫) et possède au moins deux valeurs propres distinctes. Montrer que A est diagonalisable et conclure quelles sont les matrices de cette forme vérifiant (𝒫).

Solution

  • (a)

    Si A=(abcs) alors Com(A)=(d-c-ab) et la propriété (𝒫) est satisfaite avec α=a+d.

  • (b)

    Com(A)=det(A)(A-1).

  • (c)
    Com(AB) =det(AB)((AB)-1)=det(AB)(B-1A-1)
    =det(A)(A-1)det(B)(B-1)=Com(A)Com(B).
  • (d)

    Si A=PBP-1 alors Com(A)=Com(P)Com(B)Com(P-1). Or Com(P)=det(P)(P-1) et, après simplification des déterminants, on a Com(A)=(P-1)Com(B)P. Dès lors, si A+Com(A)=α.In, on obtient P(B+Com(B))P-1=α.In puis B+Com(B)=α.In.

  • (e)

    Si A vérifie (𝒫), il existe α tel que

    A+Com(A)=αIn.

    En multipliant par A et en réordonnant les membres, on obtient l’équation équivalente

    A2-αA+det(A)In=On. (1)

    La matrice A ne possédant qu’une valeur propre et n’étant pas scalaire, n’est pas diagonalisable. Le polynôme annulateur qui précède n’est donc pas à racines simples. En notant λ son unique racine (la valeur propre de A, non nulle) on a les conditions

    α2-4det(A)=0,λ=α/2etdet(A)=λn.

    On en déduit α=2λ, det(A)=λ2 et λn-2=1. Au surplus, l’équation (1) se relit

    (A-λIn)2=On.

    Ceci permet d’écrire A=λIn+N avec N vérifiant N2=On.

    Inversement, si la matrice A est de cette forme, il est possible de remontrer les calculs jusqu’à constater que A vérifie (𝒫).

  • (f)

    Comme au-dessus, si A vérifie (𝒫), il existe α tel que

    A2-αA+det(A)In=On.

    Si A possède deux valeurs propres distinctes λ et μ, alors ce polynôme possède deux racines distinctes et est donc scindé à racines simples. On en déduit que la matrice A est diagonalisable. Quitte à remplacer A par une matrice semblable, on peut supposer la matrice A diagonale avec p coefficients λ sur la diagonale et q=n-p coefficients μ sur la diagonale. Il est alors facile de calculer la comatrice de A (elle aussi diagonale) et de constater que A vérifie la propriété (𝒫) si, et seulement si, les paramètres précédents sont liés par la condition

    λp-1μq-1=1.

    Les matrices scalaires vérifiant évidemment la propriété (𝒫), il ne reste plus, pour conclure, qu’à étudier le cas des matrices non inversibles.

    Soit An() une matrice non inversible vérifiant (𝒫). Il existe α tel que

    A2-αA=On.

    Si α=0 alors A2=0. On en déduit rg(A)<n-1 auquel cas la comatrice de A est nulle (les cofacteurs sont nuls car tous les mineurs d’ordre n-1 sont nuls) et la propriété (𝒫) conclut que la matrice A est nulle.

    Si α0 alors A=αB avec B2=B. La matrice B est une matrice de projection de même rang que A. Pour que A soit autre que la matrice nulle, il faut rgA=n-1 ce qui permet de dire que B est semblable à diag(1,,1,0) et donc A semblable à diag(α,,α,0).

    Inversement, par le calcul, une telle matrice est solution si, et seulement si, αn-2=1.

[<] Applications de la diagonalisabilité d'une matrice[>] Applications à l'étude de suites numériques

 
Exercice 181  5598  Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace vectoriel réel E diagonalisable et à valeurs propres toutes positives.

Montrer qu’il existe v(E) tel que v2=u.

Solution

Soit e=(e1,,en) une base de E formée de vecteurs propres de u. La matrice de u dans e s’écrit

D=(λ1(*)(0)λn)

avec λ1,,λn les valeurs propres de u qui sont des réels positifs.

On peut alors introduire v l’endomorphisme de E déterminé par

Mate(v)=Δ=(λ1(*)(0)λn).

On remarque Δ2=D et l’on a donc v2=u.

 
Exercice 182  809   Correction  

Soit f un endomorphisme d’un 𝕂-espace vectoriel E de dimension n* admettant exactement n valeurs propres distinctes.

  • (a)

    Montrer qu’il existe aE tel que la famille (a,f(a),,fn-1(a)) soit une base de E.

  • (b)

    Quelle est la forme de la matrice de f dans cette base?

Solution

  • (a)

    Notons λ1,,λn les n valeurs propres distinctes de f et x1,,xn des vecteurs propres associés. La famille (x1,,xn) est base de E.
    Posons a=x1++xn. Pour tout k{0,1,,n-1},

    fk(a)=λ1k.x1++λnk.xn.

    Supposons

    α0.a+α1.f(a)++αn-1.fn-1(a)=0E.

    En exprimant cette relation en fonction des vecteurs de la famille libre (x1,,xn), on parvient à P(λ1)==P(λn)=0 avec

    P=α0+α1X++αn-1Xn-1.

    Le polynôme P admet plus de racines que son degré donc P=0 puis α0==αn-1=0.
    Ainsi la famille (a,f(a),,fn-1(a)) est libre et finalement base de E.
    En fait, n’importe quel vecteur dont les coordonnées sont toutes non nulles dans la base de vecteur propre est solution.

  • (b)

    La matrice de f dans la base considérée est de la forme

    (00α01001αn-1)

    avec

    fn(a)=α0.a+α1.f(a)++αn-1.fn-1(a).
 
Exercice 183  6056     CCINP (PC)Correction  

Soit E un espace vectoriel de dimension n, n2.

On dit qu’un endomorphisme f(E) est cyclique lorsqu’il existe xE tel que (x,f(x),,fn1(x)) est une base de E.

  1. 1.

    On suppose ici n=3 et on note une base de E. On considère f(E) donné par

    Mat(f)=(122122223).

    Calculer MatB(f2) et en déduire que f est cyclique.

  2. 2.

    On suppose E=n1[X] et l’on considère f:PP(X+1)P(X).

    1. (a)

      Soit QE tel que deg(Q)1. Montrer que deg(f(Q))=deg(Q)1. En déduire que f n’est pas bijectif.

    2. (b)

      L’endomorphisme f est-il cyclique?

      On pourra calculer deg(fj(Xn1)).

  3. 3.

    On suppose Ker(fn1)E et Ker(fn)=E

    1. (a)

      Montrer qu’il existe x0E tel que fn1(x0)0E.

    2. (b)

      Montrer que f est cyclique.

  4. 4.

    On suppose que f est cyclique. Établir que les sous-espaces propres de f sont de dimension 1.

  5. 5.

    On suppose que f est diagonalisable. Établir que f est cyclique si, et seulement si, ses sous-espaces propres sont de dimension 1.

Solution

  1. 1.

    Par élévation au carré,

    Mat(f2)=(120120221).

    En notant e1,e2,e3 les vecteurs de la base, on remarque que x=e2e3 est convenable.

  2. 2.
    1. (a)

      Posons q=deg(Q)1. On écrit Q=aqXq++a0 avec aq0. À l’aide de la formule du binôme de Newto, f(Q)=qaqXq1+R avec deg(R)<q1. On a donc deg(f(Q))=q1. En particulier, l’endomorphisme f ne peut pas être surjectif et il n’est donc pas bijectif.

    2. (b)

      On remarque deg(fj(Xn1))=n1j pour j0;n1. La famille des fj(Xn1) pour j=0,,n1 est une famille de polynômes de degrés étagés donc une base de n1[X].

  3. 3.
    1. (a)

      Le vecteur x0 existe car fn10.

    2. (b)

      On établit que la famille (x0,f(x0),,fn1(x0)) est libre car fn=0 et fn1(x0)0. Cette famille est alors une base de E.

  4. 4.

    Dans une base adaptée à la cyclicité, la matrice de f est de la forme

    M=(0(0)a010(0)1an1).

    Pour tout λ, on remarque que rg(MλIn)n1 car la matrice MλIn contient une sous-matrice inversible de taille n1. On en déduit dimKer(MλIn)1.

  5. 5.

    Le sens direct a été vu au-dessus.

    Inversement, si f est diagonalisable et si ses sous-espaces propres sont de dimension 1, on peut affirmer que f possède n valeurs propres distinctes. À l’aide d’un déterminant de Vandermonde, on établit que x égal à la somme des vecteurs d’une base de diagonalisation permet d’affirmer que f est cyclique (c’est un exercice classique).

 
Exercice 184  3454   Correction  

Soit f un endomorphisme d’un 𝕂-espace vectoriel E de dimension n*.
On suppose que f possède exactement n valeurs propres distinctes. Montrer que seuls les polynômes en f commutent avec f.

On pourra introduire un polynôme interpolateur convenable.

Solution

Il est bien connu que les polynômes en f commutent avec f.
Inversement, soit g un endomorphisme commutant avec f.
Notons λ1,,λn les valeurs propres deux à deux distinctes de f et e1,,en des vecteurs propres associés. La famille (e1,,en) est une base de E diagonalisant f et les sous-espaces propres de f sont de dimension 1. Puisque f et g commutent, ses sous-espaces propres de f sont stables par g et donc, pour tout k{1,,n}, il existe μk tel que g(ek)=μkek. Considérons alors un polynôme interpolateur P vérifiant

k{1,,n},P(λk)=μk.

On a pour tout k{1,,n},

P(f)(ek)=P(λk)(ek)=μkek=g(ek).

Puisque les applications linéaires P(f) et g sont égales sur une base, on peut conclure

P(f)=g.
 
Exercice 185  4354   

Soit f un endomorphisme diagonalisable d’un espace vectoriel E de dimension n1.

  • (a)

    Montrer qu’un endomorphisme g commute avec f si, et seulement si, les sous-espaces propres de f sont stables par g.

  • (b)

    On note λ1,,λm les valeurs propres de f et α1,,αm leurs multiplicités respectives.

    Montrer que l’ensemble des endomorphismes qui commutent avec f est un sous-espace vectoriel de (E) et déterminer sa dimension.

 
Exercice 186  3252   

Soit f un endomorphisme d’un espace vectoriel réel E de dimension n1 possédant exactement n valeurs propres distinctes.

  • (a)

    Déterminer les dimensions des sous-espaces propres de f.

  • (b)

    Soit g un endomorphisme de E vérifiant g2=f. Montrer que g et f commutent. En déduire que les vecteurs propres de f sont aussi des vecteurs propres de g.

  • (c)

    Combien y a-t-il d’endomorphismes g de E solutions de l’équation g2=f?

 
Exercice 187  2502     CCINP (MP)Correction  

Soient E un -espace vectoriel de dimension finie et u(E), v(E) diagonalisables vérifiant

u3=v3.

Montrer que u=v.

Solution

Soient λSp(u) et xEλ(u) non nul. On a

v3(x)=u3(x)=λ3.x.

Or v est diagonalisable donc, en notant μ1,,μp les valeurs propres de v, on a la décomposition en somme directe

E=j=1pEμj(v).

On peut alors écrire x=j=1pxj avec xjEμj(u). L’égalité v3(x)=λ3.x donne

j=1pμj3.xj=j=1pλ3.xj.

Les espaces Eμj(v) étant en somme directe, on peut identifier les termes de ces sommes

μj3.xj=λ3.xj.

Si xj0E, on obtient μj=λ et donc μj.xj=λ.xj.
Si xj=0E, l’identité μj.xj=λ.xj reste vraie.
On en déduit

v(x)=λ.x=u(x).

Ainsi, les endomorphismes v et u coïncident sur Eλ(u). Or, l’endomorphisme u étant diagonalisable, E est la somme des sous-espaces propres de u. Les endomorphismes v et u coïncident donc sur E.

 
Exercice 188  806    

Soit u un endomorphisme diagonalisable d’un espace vectoriel complexe E de dimension finie n1. On étudie l’équation v2=u d’inconnue v(E).

  • (a)

    Montrer qu’il existe au moins un endomorphisme v de E solution.

  • (b)

    Justifier que l’on peut déterminer une solution qui soit un polynôme en u.

[<] Applications de la diagonalisabilité d'un endomorphisme[>] Trigonalisabilité

 
Exercice 189  5545  Correction  
  • (a)

    Diagonaliser la matrice

    A=(12-14)2().
  • (b)

    En déduire une expression des termes généraux des suites (un)n et (vn)n vérifiant

    n,{un+1=un+2vnvn+1=-un+4vn.

    en fonction de u0 et v0.

Solution

  • (a)

    Le polynôme caractéristique de A est

    χA=X2-5X+6=(X-2)(X-3).

    La matrice A est de taille 2 et possède 2 valeurs propres distinctes, elle est donc diagonalisable de valeurs propres 2 et 3.

    Après calculs des espaces propres,

    A=PDP-1 avec D=(2003),P=(2111),P-1=(1-1-12)
  • (b)

    Posons Xn=(unvn) pour n.

    On vérifie Xn+1=AXn et une simple récurrence donne Xn=AnX0 pour tout n.

    Or

    An=PDnP-1=2n(2-21-1)+3n(-12-12).

    On en déduit

    {un=(22n-3n)u0+(23n-22n)v0vn=(2n-3n)u0+(23n-2n)v0.
 
Exercice 190  5154  

(Suite récurrente linéaire)

Soit (un) une suite réelle vérifiant, pour tout n,

un+3+3un+2-un+1-3un=0.

Pour tout n, on pose Xn3,1() la colonne de coefficients un,un+1,un+2.

  • (a)

    Déterminer une matrice A3() telle que Xn+1=AXn.

  • (b)

    Diagonaliser la matrice A et en déduire une expression de An valable pour n.

  • (c)

    Exprimer un en fonction de u0,u1,u2 et de n.

 
Exercice 191  3276   Correction  

On considère trois suites réelles (un), (vn) et (wn) vérifiant, pour tout n,

{un+1=-un+vn+wnvn+1=un-vn+wnwn+1=un+vn-wn.

À quelle condition sur (u0,v0,w0), ces trois suites sont-elles convergentes?

Solution

Introduisons la colonne Xn=(unvnwn) et la matrice

A=(-1111-1111-1)

de sorte que l’on ait Xn+1=AXn et donc Xn=AnX0.
Après réduction, on a A=PDP-1 avec

D=(1000-2000-2),P=(1111-1010-1).

On a alors An=PDnP-1 puis

Xn=PDnP-1X0.

La suite (Xn) converge si, et seulement si, la suite (P-1Xn) converge. Or

P-1Xn=DnP-1X0

converge si, et seulement si, les deux dernières coefficients de la colonne P-1X0 sont nuls ce qui donne X0 de la forme

X0=P(λ00)=(λλλ).

Finalement, les suites (un)n0, (vn)n0 et (wn)n0 convergent si, et seulement si, u0=v0=w0 (et ces suites sont alors en fait constantes…)

 
Exercice 192  4358   

On considère trois suites réelles (xn), (yn) et (zn) vérifiant, pour tout n,

(Σ):{xn+1=2xn+yn+znyn+1=xn-yn+znzn+1=xn+yn-zn.

À quelle condition sur (x0,y0,z0), ces trois suites convergent-elles?

 
Exercice 193  3672   Correction  

Soit (a0,,ap-1)p. On suppose que 1 est racine simple du polynôme

P(X)=Xp-(ap-1Xp-1++a1X+a0).

On suppose la convergence d’une suite (un)n déterminée par ses p premiers termes u0,,up-1 et la relation de récurrence

un+p=ap-1un+p-1++a1un+1+a0un.

Déterminer la limite de (un)n.

Solution

Introduisons la colonne Xn=(unun+1un+p-1). On vérifie Xn+1=AXn avec

A=(01(0)(0)01a0a1ap-1).

Pour déterminer la limite de (un), on va chercher une constance le long de la dynamique. Il parait naturel de la considérer linéaire et fonction de p termes consécutifs de la suite. Nous cherchons donc une ligne Lp,1() telle que LXn+1=LXn. Il suffit pour cela de déterminer L vérifiant L=LA et donc de trouver L vecteur propre de A associé à la valeur propre 1. Après calculs, on obtient

L=(a0a0+a1a0++ap-1)

sachant P(1)=1-(a0++ap-1)=0.
En posant la limite de la suite (un)n, la relation LXn=LX0 donne à la limite

(k=0p-1(p-k)ak)=k=0p-1(akj=0kuj).

Puisque 1 est racine simple de P,

P(1)=p-k=0p-1kak=k=0p-1(p-k)ak0

et donc

=1P(1)k=0p-1ak(j=0kuj).
 
Exercice 194  3270      X (MP)Correction  
  • (a)

    Déterminer les entiers k pour lesquelles l’équation

    eiθ+eikθ=1

    admet au moins une solution θ.

  • (b)

    Soit Sk l’ensemble des suites réelles u telles que

    n,un+k=un+un+k-1.

    À quelle condition sur k, Sk contient-il une suite périodique non nulle.

Solution

  • (a)

    Supposons que l’équation étudiée admet une solution θ.
    En passant aux parties réelle et imaginaire, on obtient

    {cos(θ)+cos(kθ)=1sin(θ)+sin(kθ)=0.

    La deuxième équation donne

    θ-kθ[2π] ou θπ-kθ[2π].

    Si θπ-kθ[2π] alors cos(θ)+cos(kθ)=0 et le système initial n’est pas vérifié.
    Si θ-kθ[2π] alors

    cos(θ)+cos(kθ)=1cos(θ)=1/2

    ce qui donne θπ/3[2π] ou θ-π/3[2π].

    Cas: θπ/3[2π]. On obtient

    {θ=π/3+2pπ(k+1)θ=2qπ

    avec p,q.
    On a alors

    (6p+1)(k+1)=6.

    Puisque 6(6p+1)=1, le théorème de Gauss donne 6(k+1).
    Inversement, si 6(k+1) alors on peut écrire k+1=6 et pour θ=π/3

    eiπ/3+ei(6-1)π/3=eiπ/3+e-iπ/3=1

    donc l’équation étudiée admet au moins une solution.

    Cas: θ-π/3[2π]. Une étude semblable conduit à la même condition.
    Finalement, l’équation étudiée possède une solution réelle si, et seulement si,

    6(k+1).
  • (b)

    Supposons que 6 divise k+1. Pour θ=π/3 on a

    eiθ+eikθ=1

    donc en multipliant par e-ikθ

    e-ikθ=1+e-i(k-1)θ.

    La suite v de terme général vn=e-inθ vérifie alors

    n,vn+k=vn+vn+k-1

    et donc la suite u=Re(v) est un élément non nul de Sk. Puisque

    un=cos(nπ3)

    la suite u est périodique et non nulle.
    Inversement, montrons qu’il est nécessaire que 6 divise k+1 pour qu’il existe une suite périodique non nulle dans Sk. On vérifie aisément que Sk est un -espace vectoriel de dimension k dont une base est formée par les suites e0,e1,,ek-1 déterminées par

    0nk-1,ej(n)=δn,jetn,ej(n+k)=ej(n)+ej(n+k-1).

    Considérons l’endomorphisme T:(un)(un+1) opérant sur .
    On vérifie aisément que T laisse stable Sk ce qui permet d’introduire l’endomorphisme induit par T sur Sk que nous noterons encore T. Affirmer l’existence d’une suite périodique non nulle dans Sk signifie que 1 est valeur propre d’une puissance Tq de T.
    La matrice de T dans la base (e0,,ek-1) est

    (000100010011)

    car T(ek-1)=ek-1+e0. Le polynôme caractéristique de T est

    χT(X)=|-X0001-X0001-X10011-X|.

    Par l’opération L1L1+XL2+X2L3++Xk-1Lk, on obtient

    χT(X)=(-1)k(Xk-Xk-1-1).

    Les valeurs propres complexes de T sont alors les racines du polynôme

    Xk-Xk-1-1.

    On vérifie que ce polynôme et son polynôme dérivé n’ont pas de racines en commun; on en déduit que T admet exactement k valeurs propres complexes distinctes. L’endomorphisme T est diagonalisable dans le cadre complexe, il en est de même de Tq dont les valeurs propres sont alors les puissances q-ième des valeurs propres de T. Ainsi, 1 est valeur propre de Tq si, et seulement si, il existe λ tel que

    λk-λk-1-1=0etλq=1.

    Un tel nombre complexe peut s’écrire λ=e-iθ et l’on parvient alors à l’existence d’une solution à l’équation

    eiθ+eikθ=1

    et donc à la condition 6(k+1).

[<] Applications à l'étude de suites numériques[>] Trigonalisation d'une matrice

 
Exercice 195  816  

Montrer qu’une matrice triangulaire inférieure est trigonalisable et proposer une matrice réalisant cette trigonalisation.

 
Exercice 196  5353   Correction  

Soit An() telle que χA soit scindé sur .

Montrer que A est orthogonalement semblable à une matrice triangulaire supérieure, c’est-à-dire qu’il existe POn() telle que P-1AP soit triangulaire supérieure.

Solution

On raisonne par récurrence sur n*.

Pour n=1, il n’y a rien à démontrer.

Supposons la propriété vraie au rang n*.

Soit An+1() dont le polynôme caractéristique χA est scindé sur . Le polynôme χA admet au moins une racine λ1 et celle-ci est alors valeur propre de A. Soit X1n+1 un vecteur propre associé que l’on choisit unitaire. On complète celui-ci en une base orthonormée (X1,X2,,Xn+1) de n+1. La matrice Qn+1() de colonnes X1,X2,,Xn+1 est orthogonale et l’on vérifie par changement base

Q-1AQ=(λ1(*)(0)A)

avec An().

Par calcul par blocs, on observe χA=(X-λ1)χA. Le polynôme caractéristique de A étant scindé sur , celui de la matrice A l’est aussi. Par hypothèse de récurrence la matrice A est orthogonalement semblable à une matrice triangulaire: il existe donc POn() telle que

P-1AP=T=(λ2(*)(0)λn+1).

Considérons alors la matrice étendue

P=(1(0)(0)P)n+1().

Celle-ci est orthogonale et l’on vérifie par calcul par blocs

P-1Q-1AQP=(λ1*(0)P-1AP)=(λ1(0)(0)T)=(λ1(*)(0)λn+1).

Ainsi, en posant R=QPOn+1(), on obtient R-1AR triangulaire supérieure.

La récurrence est établie.

 
Exercice 197  4138   

Soient A,Bn() vérifiant AB=BA.

  • (a)

    Montrer que les matrices A et B ont au moins un vecteur propre en commun.

  • (b)

    Établir que les matrices A et B sont simultanément11 1 Autrement dit, il existe une même matrice PGLn() telle que P-1AP et P-1BP sont triangulaires supérieures. trigonalisables.

 
Exercice 198  3284   Correction  

Soient A,Bn() vérifiant AB=On.

  • (a)

    Montrer que les matrices A et B ont un vecteur propre en commun.

  • (b)

    Établir que A et B sont simultanément trigonalisables.

Solution

  • (a)

    Si B=On alors tout vecteur propre de A (et il en existe car le corps de base est ) est aussi vecteur propre de B.
    Si BOn alors l’espace Im(B) est stable par B et il existe alors un vecteur propre de B dans Im(B). Puisque Im(B)Ker(A) car AB=On, ce vecteur propre de B est aussi vecteur propre de A (associé à la valeur propre 0).

  • (b)

    Par récurrence sur la taille n des matrices.
    Pour n=1, c’est immédiat.
    Supposons la propriété vérifiée au rang n-11.
    Soit A,Bn() vérifiant AB=On. Soit X1 un vecteur propre commun aux matrices A et B associé aux valeurs propres λ et μ respectivement. Soit P une matrice inversible dont la première colonne est X1. Par changement de base on a

    P-1AP=(λ*0A) et P-1BP=(μ*0B).

    Puisque AB=On on a λμ=0 et AB=On-1.
    Par hypothèse de récurrence, il existe une matrice QGLn-1() telle que Q-1AQ et Q-1BQ sont triangulaires supérieures. Pour la matrice

    R=P×(100Q)GLn()

    on obtient R-1AR et R-1BR triangulaires supérieures.
    Récurrence établie.

 
Exercice 199  4166     CENTRALE (MP)Correction  

Soient n un entier naturel non nul, f et g deux endomorphismes non nuls de n tels que fg=0.

  • (a)

    Que dire de Ker(f) et Im(g)?

  • (b)

    Soit λ une valeur propre non nulle de g. Montrer qu’il existe un vecteur propre de g associé à λ appartenant à Ker(f).

  • (c)

    En déduire que f et g sont cotrigonalisables.

Solution

  • (a)

    Im(g)Ker(f).

  • (b)

    Un vecteur propre de g associé à une valeur propre non nulle appartient à l’image de g et est donc élément de Ker(f).

  • (c)

    Ce qui précède assure que si g possède une valeur propre non nulle, les endomorphismes f et g ont un vecteur propre en commun.

    Si seule 0 est valeur propre de g, cela entraîne que g est nilpotent: il existe p* tel que gp=0 et gp10. Si p2, un vecteur non nul élément de Im(gp1) est alors élément de Ker(g) et de Ker(f), c’est un vecteur propre commun à f et g. Si p=1, l’endomorphisme g est nul et n’importe quel vecteur propre de f (il en existe car f est un endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension non nulle) est vecteur propre commun à f et g.

    On raisonne alors par récurrence: un vecteur propre commun à f et g est le premier vecteur d’une base de trigonalisation. Par représentation matricielle et calcul par blocs, on propage la propriété fg=0 en taille inférieure (voir sujet 4138).

 
Exercice 200  4356    

Soient u et v deux endomorphismes d’un espace vectoriel complexe E de dimension finie n1 vérifiant

uv-vu=v.
  • (a)

    Montrer que le noyau de v n’est pas réduit au vecteur nul.

  • (b)

    En déduire que u possède un vecteur propre dans Ker(v).

  • (c)

    Établir qu’il existe une base de trigonalisation commune à u et v dans laquelle la matrice de v est triangulaire supérieure stricte.

[<] Trigonalisabilité[>] Application de la trigonalisabilité

 
Exercice 201  5156  

On étudie la matrice réelle

A=(1-311-2001-2).
  • (a)

    Justifier que la matrice A est trigonalisable sans pour autant être diagonalisable.

  • (b)

    Déterminer une matrice PGL3() dont la première colonne est vecteur propre de A et calculer B2() telle que

    P-1AP=(-1**0B0).
  • (c)

    Déterminer QGL2() telle que Q-1BQ soit triangulaire supérieure.

  • (d)

    En déduire RGL3() telle que R-1AR soit triangulaire supérieure.

 
Exercice 202  5155  

On étudie la matrice réelle

A=(11-10101-33).
  • (a)

    Justifier que la matrice A est trigonalisable.

  • (b)

    Déterminer une matrice PGL3() dont les deux premières colonnes sont vecteurs propres de A et vérifier que P-1AP est triangulaire supérieure.

 
Exercice 203  5547  Correction  

Soit

A=(011-111-112).
  • (a)

    Calculer le polynôme caractéristique de A.

  • (b)

    Trigonaliser la matrice A.

Solution

  • (a)

    Après calculs, on obtient

    χA=(X-1)3.
  • (b)

    Après résolution,

    E1=Vect{(101)}.

    On prend C1=(101) que l’on complète de deux colonnes pour former une matrice inversible P:

    P=(100010101)P-1=(100010-101)etT=P-1AP=(111011001).

    On a eu de la chance… car on a obtenu de suite une matrice triangulaire supérieure. Sinon, il aurait fallut continuer le processus en raisonnant par blocs.

 
Exercice 204  5546  Correction  

Soit

A=(2-1-121-23-1-2).
  • (a)

    Calculer le polynôme caractéristique de A.

  • (b)

    Trigonaliser la matrice A.

Solution

  • (a)

    Après calculs, on obtient

    χA=(X+1)(X-1)2.
  • (b)

    Après résolution,

    E-1=Vect{(112)}etE1=Vect{(101)}.

    On prend les colonnes C1=(112), C2=(101) et l’on détermine C3 telle que (C1,C2,C3) soit une famille libre, par exemple, C3=(001).

    On peut alors écrire A=PTP-1 avec

    P=(110101211),P-1=(0101-10-1-11)etT=P-1AP=(-10-2011001).
 
Exercice 205  2526     CCINP (MP)Correction  

Montrer que la matrice

(13-5-2-27-8-547)

est trigonalisable et préciser une matrice de passage.

Solution

Notons A la matrice étudiée.

Après calculs, son polynôme caractéristique est χA=(X-9)3.

Celui-ci est scindé et par conséquent la matrice A est trigonalisable. Après résolution,

E9(A)=Vect{(11-1/2)}

dimE9(A)=1 et X1=(11-1/2) est vecteur propre. Complétons ce vecteur en une base et considérons la matrice de passage associée

P=(100110-1/201).

On a

P-1AP=(9-5-2012-603/26).

Considérons alors la sous matrice

A=(12-63/26)

de polynôme caractéristique (X-9)2 car χA(X)=(X-9)χA(X). Après résolution,

E9(A)=Vect{(1,1/2)}.

Considérons la matrice de passage

P=(101/21).

On a

(P-1)AP=(9-609).

Enfin, pour

Q=P×(100P)=(100110-1/21/21)

on obtient

Q-1AQ=(9-6-209-6009).
 
Exercice 206  820   Correction  

Soit

A=(211212312)3().
  • (a)

    Calculer le polynôme caractéristique de A.

  • (b)

    Déterminer une matrice de passage rendant la matrice A semblable à

    T=(100011001).

Solution

  • (a)

    Pour λ,

    χA(λ) =|λ2112λ1231λ+2|
    =C1C1+C3|λ1110λ12λ11λ+2|
    =L3L3L1|λ1110λ1200λ+1|=(λ1)2(λ+1)

    On conclut χA(X)=(X+1)(X1)2.

  • (b)

    Il s’agit de déterminer une base (e1,e2,e3) de 3 dans laquelle l’endomorphisme a canoniquement associé à la matrice A vérifie

    {a(e1)=e1a(e2)=e2a(e3)=e2+e3

    Les deux premiers vecteurs se déduisent de la détermination des sous-espaces propres de a. Le troisième se déduit de la détermination du deuxième.

    Après résolution,

    E1=Vect{(112)}etE1=Vect{(101)}.

    On prend les colonnes C1=(112), C2=(101).

    On détermine ensuite C3 telle que AC3=C3+C2. Après résolution, la colonne C3=(010) convient.

    Finalement, obtient A=PTP1 pour

    P=(110101210).
 
Exercice 207  3583     CCINP (MP)Correction  

Soit

A=(10000-1012).
  • (a)

    Calculer le polynôme caractéristique de A.

  • (b)

    Déterminer une matrice de passage rendant la matrice A semblable à

    T=(100011001).

Solution

  • (a)

    Après calculs, χA=(X-1)3.

  • (b)

    On a

    E1(A)=Vect{(100),(0-11)}

    et puisque

    A(001)=(0-12)=(001)+(0-11)

    on a A=PTP-1 avec

    P=(1000-10011).
 
Exercice 208  821   Correction  

Soit

A=(011111112)3()
  • (a)

    Calculer le polynôme caractéristique de A.

  • (b)

    Déterminer une matrice de passage rendant la matrice A semblable à

    T=(110011001).

Solution

  • (a)

    On obtient χA(X)=(X1)3.

  • (b)

    Après résolution,

    E1=Vect{(101)}.

    On prend C1=(101).

    On détermine C2 telle que AC2=C2+C1. C2=(010) convient.

    On détermine C3 telle que AC3=C3+C2. C3=(011) convient.

    Finalement, A=PTP1 pour

    P=(100011101).
 
Exercice 209  3809     CCINP (PSI)Correction  
  • (a)

    Déterminer l’ensemble Ω des réels a tels que

    A=(21-21a-111-1)

    n’est pas diagonalisable.

  • (b)

    Pour aΩ, trouver P inversible telle que P-1AP soit triangulaire supérieure.

Solution

  • (a)

    χA=X(X-1)(X-a).
    Si a0,1 alors A est diagonalisable.
    Si a=0 alors rg(A)=2 donc dimKer(A)=1<m0(A) et la matrice A n’est pas diagonalisable.
    Si a=1 alors rg(A-I)=2 et par le même argument qu’au dessus, A n’est pas diagonalisable.
    On conclut

    Ω={0,1}.
  • (b)

    Cas: a=0.

    Ker(A)=Vect{(101)}etKer(A-I3)=Vect{(312)}.

    Par conséquent, la matrice suivante convient

    P=(130010121).

    Cas: a=1.

    Ker(A)=Vect{(101)}etKer(A-I3)=Vect{(111)}.

    Par conséquent, la matrice suivante convient

    P=(110010111).

[<] Trigonalisation d'une matrice[>] Réduction et sous-espaces stables

 
Exercice 210  817  Correction  

Soit An(𝕂). On suppose χA scindé.

  • (a)

    Justifier que A est trigonalisable.

  • (b)

    Établir que pour tout k,

    Sp(Ak)={λk|λSp(A)}.

Solution

  • (a)

    A est annule le polynôme χA qui est scindé donc A est trigonalisable.

  • (b)

    Soit T une matrice triangulaire semblable à A. Les coefficients diagonaux de T sont les valeurs propres de A comptées avec multiplicité. Cependant Ak est semblables à Tk donc les valeurs propres de Ak sont les coefficients diagonaux de Tk or ceux-ci sont les puissances d’ordre k des coefficients diagonaux de T c’est-à-dire des valeurs propres de A.

 
Exercice 211  4341  

Soient u un endomorphisme d’un 𝕂-espace vectoriel de dimension n1 et k.

  • (a)

    On suppose que λ𝕂 est une valeur propre de u. Vérifier que λk est valeur propre de uk.

  • (b)

    On suppose 𝕂=. Montrer que les valeurs propres de uk sont exactement les λk avec λ valeur propre de u.

  • (c)

    On suppose 𝕂=. Donner un exemple illustrant que la propriété précédente n’est plus vraie.

 
Exercice 212  3551    ENSTIM (MP)Correction  

Expliquer pourquoi le déterminant de An() est le produit des valeurs propres complexes de A, valeurs propres comptées avec multiplicité.

Solution

Sur , A est trigonalisable semblable à une matrice triangulaire supérieure ou sur la diagonale figurent les valeurs propres complexes de A comptées avec multiplicité.

 
Exercice 213  5316     ENSTIM (MP)Correction  
  • (a)

    Soit A2() une matrice non diagonalisable. Montrer que l’on peut écrire A=αI2+N avec α et N2() telle que N0 et N2=0.

  • (b)

    Résoudre l’équation

    Mn=(2-110)

    d’inconnue Mn().

Solution

  • (a)

    La matrice A admet au moins une valeur propre car il s’agit d’une matrice complexe et ne peut en posséder deux distinctes car elle n’est pas diagonalisable. Si l’on note α l’unique valeur propre de A, celle-ci est de multiplicité 2 et le polynôme caractéristique de A s’écrit

    χA=(X-α)2.

    Posons alors N=A-αI2O2. Par le théorème de Cayley-Hamilton, on a N2=O2 et l’on obtient l’écriture voulue.

  • (b)

    La matrice A exprimant le second membre possède 1 pour seule valeur propre, elle n’est pas diagonalisable et l’on peut l’écrire

    A=(2-110)=I2+N avec N=(1-11-1).

    Analyse: Soit M solution de l’équation Mn=A. La matrice M ne peut pas être diagonalisable car sinon A le serait. On peut donc écrire M=αI2+N avec α la valeur propre de M et N vérifiant N2=O2. αn est alors la valeur propre de A et vaut donc 1. Aussi, par la formule du binôme de Newton, on a alors

    Mn=αnI2+nαn-1N=I2+nαN

    et donc

    N=αnN.

    Synthèse: Les matrices

    M=αI2+αnN avec α𝕌n

    sont effectivement solutions.

 
Exercice 214  5986     CCINP (MP)Correction  

On considère la matrice

A=(001210001)3().
  • (a)

    Justifier que A est trigonalisable mais pas diagonalisable.

Soit M3() telle que M2=A.

  • (b)

    Justifier que M n’est pas inversible.

  • (c)

    Montrer que les seules valeurs propres possibles pour M sont 1, 0 et 1.

  • (d)

    Montrer que la dimension des sous-espaces propres de M est égale à 1.

  • (e)

    Déterminer toutes les matrices M3() telles que M2=A.

Solution

  • (a)

    Pour λ,

    χA(λ)=|λ012λ1000λ1|=λ(λ1)2.

    Le polynôme caractéristique de A est scindé sur donc A est trigonalisable dans 3().

    Par la formule du rang,

    dimE1(A)=3rg(AI3)=3rg(101200000)=1.

    Puisque dimE1(A)m1(A), la matrice A n’est pas diagonalisable.

  • (b)

    Par l’absurde, si M est inversible alors A=M2 l’est aussi. Cependant, 0 n’est pas valeur propre de A et donc A n’est pas inversible. C’est absurde.

  • (c)

    Si λ est valeur propre de M alors λ2 est valeur propre de A=M2. Or les valeurs propres de A sont 0 et 1 donc λ2{0,1}. On en déduit λ{1,0,1}.

  • (d)

    Cas: λ=0. E0(M)=Ker(M)Ker(M2)=Ker(A). Or rg(A)=2 donc dimKer(A)=1. On en déduit dimE0(M)1 et en fait dimE0(M)=1 car M n’est pas inversible.

    Cas: λ=1. E1(M)=Ker(MI3). Or (MI3)(M+I3)=M2I3=AI3 avec rg(AI3)=2. Puisque le rang d’un produit est inférieur au rang des facteurs, rg(MI3)2 et donc11 1 On peut aussi employer le lemme des noyaux pour affirmer E1(M)E1(M)=E1(A). dimE1(M)1. Si λ=1 est valeur propre de M, le sous-espace propre associé est de dimension 1 exactement.

    Cas: λ=1. Par le calcul au-dessus on a aussi rg(M+I3)2 donc dimE1(M)1 et l’on conclut de la même manière.

  • (e)

    Après calculs (assez simples),

    E0(A)=Vect{(120)}etE1(A)=Vect{(010)}.

    Considérons alors la matrice de passage P dont les deux premières colonnes sont les vecteurs propres précédents et la troisième une colonne simple

    P=(100210001).

    On a

    P1AP=(001012001).

    Soit M vérifiant M2=A. La matrice M n’est pas diagonalisable car sinon A le serait. Elle admet donc au plus deux valeurs propres. Au surplus, 0 est valeur propre de M et ce ne peut-être la seule valeur propre car sinon M puis A, seraient nilpotentes22 2 Une matrice complexe est nilpotente si, et seulement si, 0 est sa seule valeur propre..

    Cas: Sp(M)={0,1}. On a E0(M)=E0(A) et E1(M)=E1(A) ce qui oblige

    P1MP=(00a01b001) avec a,b.

    On a alors

    P1AP=P1M2P=(P1MP)2=(00a012b001).

    On en déduit a=1, b=1 puis

    M=P(001011001)P1=(001211001).

    Cas: Sp(M)={0,1}. On a E0(M)=E0(A) et E1(M)=E1(A) ce qui oblige

    P1MP=(00a01b001) avec a,b.

    On a alors

    P1AP=P1M2P=(P1MP)2=(00a012b001).

    On en déduit a=1, b=1 puis

    M=P(001011001)P1=(001211001).
 
Exercice 215  2389     CENTRALE (MP)Correction  
  • (a)

    Soient A et B dans 2(𝕂) telles que AB=BA. Montrer que B𝕂[A] ou A𝕂[B].

  • (b)

    Le résultat subsiste-t-il dans 3(𝕂)?

Solution

  • (a)

    Commençons par quelques cas particuliers.
    Si A=(λ00λ) alors A𝕂[B] en s’appuyant sur un polynôme constant.
    Si A=(λ100λ2) avec λ1λ2 alors les matrices qui commutent avec A sont diagonales donc B est de la forme (α100α2). En considérant P=aX+b tel que P(λ1)=α1 et P(λ2)=α2, on a B=P(A)𝕂[A].
    Si A=(λμ0λ) avec μ0, une étude de commutativité par coefficients inconnus donne B=(αβ0α). Pour P=βμX+γ avec βλμ+γ=α, on a B=P(A)𝕂[A].
    Enfin, dans le cas général, A est semblable à l’un des trois cas précédent via une matrice PGL2(𝕂). La matrice B=P-1BP commute alors avec A=P-1AP donc B est polynôme en A et par le même polynôme B est polynôme en A.

  • (b)

    On imagine que non, reste à trouver un contre-exemple.
    Par la recette dite des «  tâtonnements successifs   » ou saisi d’une inspiration venue d’en haut, on peut proposer

    A=(110010001) et B=(100010011).

    On vérifie que A et B commutent et ne sont ni l’un ni l’autre polynôme en l’autre car tout polynôme en une matrice triangulaire supérieure est une matrice triangulaire supérieure.

 
Exercice 216  864     MINES (PC)Correction  

Soient An() (avec n3) vérifiant

rg(A)=2,tr(A)=0etAnOn.

Montrer que A est diagonalisable.

Solution

dimKer(A)=n-2 donc 0 est valeur propre de A de multiplicité au moins n-2.
Puisque χA est scindé, la trace de A est la somme des valeurs propres de A comptées avec multiplicité.

Si 0 est la seule valeur propre de A, la matrice A est semblable à une matrice triangulaire supérieure stricte et alors An=On ce qui est exclu.

Sinon A possède une autre valeur propre, puis deux car la somme des valeurs propres est nulle. Par suite, la somme des dimensions des sous-espaces propres de A est au moins n et donc A est diagonalisable.

 
Exercice 217  3120  Correction  

Soient An(𝕂) et P𝕂[X].
On suppose le polynôme caractéristique de A de la forme

χA(X)=k=1n(X-λk).

Exprimer le polynôme caractéristique de P(A).

Solution

Puisque le polynôme χA est scindé, la matrice A est trigonalisable. Plus précisément, la matrice A est semblable à une matrice de la forme

(λ1*(0)λn).

La matrice P(A) est alors semblable à

(P(λ1)*(0)P(λn))

et donc

χP(A)=k=1n(X-P(λk)).
 
Exercice 218  4360   

Soit P un polynôme unitaire de degré n1 à coefficients entiers:

P=Xn+an-1Xn-1++a1X+a0 avec a0,a1,,an-1.

On note λ1,,λn les racines complexes de P comptées avec multiplicité.

  • (a)

    Déterminer une matrice à coefficients entiers dont le polynôme caractéristique est P.

  • (b)

    En déduire que pour q*, le polynôme unitaire Pq dont les racines sont exactement les λ1q,,λnq est à coefficients entiers.

  • (c)

    Déterminer P2 lorsque P=X3-3X+1.

 
Exercice 219  2521     CCINP (MP)Correction  

Pour A=(ai,j)n() et B=(bi,j)n(), on définit A*Bn2() par

A*B=(a1,1Ba1,nBan,1Ban,nB).
  • (a)

    Montrer que si A,A,B,Bn() alors (A*B)(A*B)=(AA)*(BB).

  • (b)

    En déduire que A*B est inversible si, et seulement si, A et B sont inversibles.

  • (c)

    Déterminer le spectre de A*B.

  • (d)

    En déduire le polynôme caractéristique, la trace et le déterminant de A*B.

Solution

  • (a)

    On vérifie l’identité en posant le produit par blocs.

  • (b)

    Si A et B sont inversibles alors

    (A*B)(A-1*B-1)=In*In=In2

    donc A*B est inversible.

    Si A n’est pas inversible alors il existe A0 telle que AA=0 et alors

    (A*B)(A*In)=0

    avec A*In0 donc A*B n’est pas inversible.

    Un raisonnement semblable s’applique dans le cas où B n’est pas inversible.

  • (c)

    Il existe P,Q matrices inversibles telles que

    P-1AP=(λ1(*)(0)λn)etQ-1BQ=(μ1(*)(0)μn)

    avec λi et μi les valeurs propres de A et B.

    On observe alors que (P-1*Q-1)(A*B)(P*Q)=(P-1AP)*(Q-1BQ) est triangulaire supérieure de coefficients diagonaux λiμj. Les valeurs propres de A*B sont les produits des valeurs propres de A et B.

  • (d)

    On note que P-1*Q-1=(P*Q)-1 de sorte que A*B est semblable à la matrice triangulaire précédente et donc

    χA*B=i=1nj=1n(X-λiμj).

    On en déduit

    det(A*B)=(det(A)det(B))n.

    La relation

    tr(A*B)=tr(A)tr(B)

    est quant à elle immédiate par un calcul direct à partir de la définition de la loi *.

 
Exercice 220  5485   Correction  

Soient A,Bn(). Montrer que A et B ont le même polynôme caractéristique si, et seulement si,

k,tr(Ak)=tr(Bk).

Solution

() Supposons que A et B aient le même polynôme caractéristique. Les matrices A et B sont trigonalisables car de polynôme caractéristique scindé sur . Elles sont donc semblables à des matrices triangulaires supérieures T et U:

A=PTP-1etB=QUQ-1 avec P,QGLn().

Les coefficients diagonaux de T et U sont identiques à l’ordre près car ceux-ci sont les racines du polynôme caractéristique commun à A et B.

Par similitude et correspondance des coefficients diagonaux

tr(Ak)=tr(Tk)=tr(Uk)=tr(Bk)pour tout k.

() Supposons tr(Ak)=tr(Bk) pour tout k.

Notons λ1,,λn et μ1,,μn les valeurs de A et B comptées avec multiplicité:

χA=(X-λ1)(X-λn)etχB=(X-μ1)(X-μn).

L’hypothèse proposée donne

k,λ1k++λnk=μ1k++μnk.

Certains λi peuvent correspondre à des μj, on simplifie ceux-ci et, quitte à reprendre l’indexation, on obtient

k,λ1k++λrk=μ1k++μrk

avec {λ1,,λr}{μ1,,μr}=.

Par combinaison linéaire, pour tout polynôme P[X],

P(λ1)++P(λr)=P(μ1)++P(μr).

On peut définir un polynôme P qui s’annule sur les λi et prend la valeur 1 sur les μi. Pour celui-ci, il vient 0=r. On en déduit que les λi initiaux et les μi initiaux sont égaux à l’ordre près. Les polynômes caractéristiques de A et B sont donc identiques.

 
Exercice 221  3479    Correction  

Soient A,Bn() vérifiant

m,tr(Am)=tr(Bm).

Montrer que les matrices A et B ont les mêmes valeurs propres.

Solution

Notons λ1,,λp et μ1,,μq les valeurs propres deux à deux distinctes des matrices A et B respectivement.
L’hypothèse de travail donne

m,j=1pmλj(A)λjm=j=1qmμk(B)μkm.

Avec des notations étendues, cela donne

m,λSp(A)Sp(B)aλλm=0

avec aλ=mλ(A)-mλ(B).
Indexons alors les valeurs propres de A et B de sorte que

Sp(A)Sp(B)={α1,,αr}

avec α1,,αr deux à deux distinctes. On obtient donc

m,j=1raαjαjm=0.

Considérons alors la matrice carrée de Vandermonde

(111α1α2αrα1r-1α2r-1αrr-1).

Celle-ci est inversible car les α1,,αr sont deux à deux distincts. Or les égalités qui précèdent donnent

j=1raαjCj=0

en notant Cj les colonnes de la matrice de Vandermonde précédente.
On en déduit

1jr,aαj=0

ce qui donne

λSp(A)Sp(B),mλ(A)=mλ(B).
 
Exercice 222  2954      X (MP)Correction  

Soit An() telle que tr(Am)0 quand m+.
Montrer que les valeurs propres de A sont de module <1

Solution

La matrice A est trigonalisable et si l’on note λ1,,λp ses valeurs propres distinctes alors

tr(Am)=j=1pαjλjm

avec αj la multiplicité de la valeur propre λj.

Pour conclure, il suffit d’établir résultat suivant:
«  Soient α1,,αp* et λ1,,λp deux à deux distincts.
Si j=1pαjλjmm+0 alors 1jp,|λj|<1   ».

Raisonnons pour cela par récurrence sur p1.

Pour p=1, la propriété est immédiate.

Supposons la propriété vraie au rang p1.

Soient α1,,αp+1* et λ1,,λp+1 deux à deux distincts tels que

j=1p+1αjλjmm+0.

Par décalage d’indice, on a aussi

j=1p+1αjλjm+1m+0

λp+1×(1)-(2) donne

j=1pαj(λp+1-λj)λjmm+0

qui se comprend encore

j=1pβjλjmm+0

avec les β1,,βp non nuls.

Par hypothèse de récurrence, on a alors 1jp,λj<1 pour tout j{1,,p}.

On en déduit j=1pαjλjmm+0 et la relation (1) donne alors αp+1λp+1mm+0 d’où l’on tire |λp+1|<1.

La récurrence est établie.

[<] Application de la trigonalisabilité[>] Nilpotence

 
Exercice 223  805  Correction  

Soient f,g endomorphisme d’un 𝕂-espace vectoriel E de dimension finie.

On suppose que f est diagonalisable. Montrer

fg=gf chaque sous-espace propre de f est stable par g.

Solution

() Supposons f et g commutent.

xKer(f-λ.Id),(f-λId)(g(x))=g(f(x)-λx)=0

donc Ker(f-λId) est stable par g.

() Supposons que chaque sous-espace propre soit stable par g.
Puisque E=λSp(f)Eλ(f), pour tout xE, on peut écrire x=λSp(f)xλ avec xλEλ et alors

(gf)(x)=λSp(f)λg(xλ)=(fg)(x)

donc fg=gf.

 
Exercice 224  807   

Soit u un endomorphisme d’un espace vectoriel complexe E de dimension finie non nulle vérifiant11 1 On dit que l’endomorphisme u est semi-simple.:

«  Tout sous-espace vectoriel stable par u admet un supplémentaire stable   ».

Montrer que l’endomorphisme u est diagonalisable.

 
Exercice 225  3464   Correction  

Soit u un endomorphisme d’un -espace vectoriel E de dimension finie non nulle
Montrer qu’il existe une droite vectorielle ou un plan vectoriel stable par u.

Solution

Si l’endomorphisme u possède une valeur propre alors la droite vectorielle engendrée par un vecteur propre associé est évidemment stable par u.
Sinon, la matrice réelle A représentant u dans une base n’a que des valeurs propres complexes non réelles. Parmi celles-ci considérons en une que nous notons λ. Il existe alors une colonne complexe Z non nulle telle que AZ=λZ. En écrivant λ=α+iβ et Z=X+iY avec α,β,X,Y réels, l’équation précédente donne

AX=αX-βY et AY=βX+αY.

Considérons ensuite les vecteurs x et y de E représentés par les colonnes réelles X et Y. Les relations précédentes donnent

u(x),u(y)Vect(x,y)

et donc le sous-espace vectoriel Vect(x,y) est stable par u.
Or celui-ci n’est pas nul car Z0 et est donc de dimension 1 ou 2 (et en fait 2 car l’absence de valeurs propres réelles dans le cas présent signifie l’absence de droite vectorielle stable).

 
Exercice 226  3745     CENTRALE (PC)Correction  

Soient f une endomorphisme de n et A sa matrice dans la base canonique de n. On suppose que λ est une valeur propre non réelle de A et que Zn est un vecteur propre associé.
On note X et Y les vecteurs de n dont les composantes sont respectivement les parties réelles et imaginaires des composantes de Z.

  • (a)

    Montrer que X et Y sont non colinéaires.

  • (b)

    Montrer que Vect(X,Y) est stable par f.

  • (c)

    On suppose que la matrice de f est donnée par

    A=(1100-120100-101001).

    Déterminer tous les plans stables par f.
    Énoncé fourni par le concours CENTRALE-SUPELEC (CC)-BY-NC-SA

Solution

  • (a)

    Par l’absurde supposons X et Y colinéaires. Il existe alors une colonne X0 réelle telle que

    X=αX0 et Y=βX0 avec (α,β)(0,0).

    On a alors Z=(α+iβ)X0 et la relation AZ=λZ donne

    (α+iβ)AX0=λ(α+iβ)X0.

    Puisque α+iβ0, on peut simplifier et affirmer AX0=λX0. Or X0 est une colonne réelle donc, en conjuguant, AX0=λ¯X0 puis λ ce qui est exclu.

  • (b)

    On écrit λ=a+ib avec a,b. La relation AZ=λZ donne en identifiant parties réelles et imaginaires

    AX=aX-bY et AY=aY+bX.

    On en déduit que Vect(X,Y) est stable par A.

  • (c)

    Le polynôme caractéristique de f est

    (X+1)(X-2)(X2-2X+2).

    Les valeurs propres de A sont -1,2 et 1±i avec

    E-1(A)=Vect(0010),E2(A)=Vect(1101) et E1+i(A)=Vect(i-101).

    Soit P un plan stable par f. Le polynôme caractéristique de l’endomorphisme u induit par f sur ce plan divise le polynôme caractéristique de f tout en étant réel et de degré 2. Ce polynôme caractéristique ne peut qu’être

    (X+1)(X-2) ou X2-2X+2.

    Dans le premier cas, 1 et 2 sont valeurs propres de u et les vecteurs propres associés sont ceux de f. Le plan P est alors

    Vect{(0010),(1101)}.

    Dans le second cas, pour tout xP, on a par le théorème de Cayley Hamilton

    u2(x)-2u(x)+2x=0E

    et donc la colonne X des coordonnées de x vérifie

    XKer(A2-2A+2I4).

    Après calculs, on obtient

    XVect((1000),(0-101).

    Ainsi, le plan est inclus dans le plan

    Vect{(1000),(0-101)}

    ce qui suffit à le déterminer.

 
Exercice 227  761   Correction  

Soient E un 𝕂-espace vectoriel muni d’une base , f(E) et H un hyperplan.

  • (a)

    Déterminer la dimension du sous-espace vectoriel {uE*|u(H)={0}}.

  • (b)

    Montrer que si H a pour équation u(x)=0 alors H est stable par f si, et seulement si, uf est colinéaire à u.

  • (c)

    Soient A et L les matrices dans de f et u.
    Montrer que H est stable par f si, et seulement si, L est vecteur propre de A

  • (d)

    Déterminer les plans stables par

    A=(3-2-4-1111-2-2).

Solution

  • (a)

    Si eH alors la valeur de u(e) détermine entièrement un élément u de {uE*|u(H)={0}}. Cela permet de mette en place un isomorphisme entre {uE*|u(H)={0}} et 𝕂. La dimension cherchée vaut 1.

  • (b)

    Si H est stable par f alors, pour tout xH, u(f(x))=0 donc

    uf{vE*|v(H)={0}}.

    Or u est un élément non nul de cette droite vectorielle donc uf est colinéaire à u. La réciproque est immédiate.

  • (c)

    Mat(u)=L0 (car u définit une équation d’hyperplan), Mat(uf)=LA donc

    uf=λu LA=λL
    AL=λL

    avec L colonne non nulle.

  • (d)

    Sp(A)=Sp(A)={1,2,-1}. Une base de vecteurs propres est formée des vecteurs (-1,-1,1), (0,1,1) et (-1,0,1). Les plans stables par f sont ceux d’équations x+y-z=0, y+z=0 et x-z=0.

 
Exercice 228  4991    

Soit u un endomorphisme d’un espace vectoriel E de dimension n1.

On suppose un=0 et rg(u)=n-1.

  • (a)

    Déterminer la dimension de Ker(uk) pour tout k0;n.

  • (b)

    Montrer que pour tout k0;n, l’endomorphisme u admet un et un seul sous-espace vectoriel stable de dimension k.

[<] Réduction et sous-espaces stables

 
Exercice 229  863  Correction  

Soit An() une matrice nilpotente.

  • (a)

    Montrer que A est semblable à une matrice triangulaire supérieure stricte.

  • (b)

    Le résultat est-il encore vrai pour An()?

Solution

  • (a)

    Si An() alors A est triangularisable et lors de cette triangularisation les valeurs propres de A apparaissent sur la diagonale. Or A est nilpotente donc 0 est sa seule valeur propre et la diagonale de la matrice triangulaire obtenue est nulle. Le polynôme caractéristique de An() est alors égal à Xn.

  • (b)

    Pour An(), on a aussi An() et le polynôme caractéristique est calculé par la même formule dans les deux cas. Par suite, le polynôme caractéristique pour An() est scindé et donc à nouveau A est triangularisable avec des 0 sur la diagonale.

 
Exercice 230  5159  

Soit An(𝕂) une matrice nilpotente. Montrer An=On.

 
Exercice 231  3372  

Soient A,Bn(𝕂) vérifiant AB=BA avec A nilpotente. Calculer tr(AB).

 
Exercice 232  5669   Correction  

Soit u un endomorphisme nilpotent d’une espace vectoriel réel E de dimension finie n2.

  • (a)

    Montrer que un=0.

  • (b)

    On suppose un-10. Justifier qu’il existe une base de E telle que la matrice représentant u dans soit

    A=(01(0)1(0)0).
  • (c)

    Résoudre l’équation X2=A d’inconnue Xn().

Solution

  • (a)

    Notons p l’indice de nilpotence de u. Pour xKer(up-1), on montre que la famille (up-1(x),,u(x),x) est libre. On en déduit pn=dimE et donc un=un-pup=0.

  • (b)

    Pour xKer(un-1), la famille =(un-1(x),,u(x),x) est libre et constituée de n=dimE vecteurs de E, c’est donc une base de E. La matrice de u dans cette base est de la forme voulue.

  • (c)

    Soit Xn() vérifiant X2=A. Puisque la matrice A est nilpotente, la matrice X l’est aussi. Or An-1=X2n-20 alors que X2n-2=XnXn-2=0. C’est absurde. L’équation étudiée ne possède pas de solutions.

 
Exercice 233  3474     X (MP)Correction  

Soient 𝕂= ou et A1,A2,,An des matrices de n(𝕂) nilpotentes commutant deux à deux.
Montrer

A1A2An=On.

Solution

Commençons par établir pour A,Bn(𝕂):

AOn,AB=BA et B nilpotente rg(AB)<rg(A).

Supposons donc AOn, AB=BA et B nilpotente.
Par l’absurde, supposons aussi rg(AB)rg(A).
Puisque rg(AB)min(rg(A),rg(B)), on a rg(AB)=rg(A).
Par la formule du rang, on obtient

dimKer(AB)=dimKer(A).

Or Ker(A)Ker(BA)=Ker(AB) donc Ker(A)=Ker(AB).

Considérons ensuite φ:Im(A)Im(A) donné par φ(Y)=BY. L’application φ est linéaire et bien définie car Im(A) est stable par B puisque A et B commutent. Soit Y=AXIm(A). Si φ(Y)=0 alors BAX=ABX=0 donc XKer(AB)=Ker(A) puis Y=0. L’application linéaire φ est donc injective.

Or il existe p* tel que Bp=On et donc φp:YBpY=On,1 est l’application nulle.

Sachant l’espace Im(A) non réduit à {0}, il y a absurdité et ainsi rg(AB)<rg(A).

En revenant à l’énoncé initial, on montre alors par récurrence

1pn,rg(A1A2Ap)n-p.

En particulier, rg(A1A2An)=0 et la matrice A1A2An est nulle.

 
Exercice 234  866   Correction  

Soit An() telle que 0 soit la seule valeur propre de A.

  • (a)

    Montrer que An=0.

  • (b)

    Calculer det(A+In).

  • (c)

    Soit MGLn() commutant avec A. Calculer det(A+M).

  • (d)

    Inversement, quelles sont les matrices A vérifiant:

    MGLn(),AM=MAdet(A+M)=det(M)?

Solution

  • (a)

    A est semblable à une matrice triangulaire supérieure stricte T. Cette dernière vérifie Tn et l’on a donc An. On peut aussi appliquer le théorème de Cayley-Hamilton.

  • (b)

    On peut écrire A=PTP-1 donc

    det(A+In)=det(T+In)=1.
  • (c)

    On écrit

    det(A+M)=det(M)det(AM-1+In).

    Puisque

    (AM-1)n=AnM-n=On,

    0 est la seule valeur propre de AM-1 et, par l’étude qui précède,

    det(A+M)=det(M).
  • (d)

    Si A est solution alors pour tout λ0, det(A-λIn)0 donc 0 est seule valeur propre de A.

 
Exercice 235  4361   

Soient u et v deux endomorphismes d’un espace réel E de dimension n1. On suppose que u et v commutent et que v est nilpotent. Montrer det(u+v)=det(u).

 
Exercice 236  3765   Correction  

Soient A,Mn() avec M matrice nilpotente.

  • (a)

    On suppose MA=On. Montrer que les matrices A+M et A ont le même polynôme caractéristique.

  • (b)

    Même question en supposant cette fois-ci AM=On.

Solution

  • (a)

    Sachant MA=On, on a Im(A)Ker(M). Introduisons F un sous-espace vectoriel supplémentaire de Ker(M) dans n,1(). En considérant une matrice de passage P traduisant un changement de base vers une base adaptée à la supplémentarité

    n,1()=Ker(M)F

    on obtient les écritures par blocs

    P-1AP=(A1A2OO)etP-1MP=(OM1OM2).

    On a alors

    χA=χA1×XdimF et χA+M=χA1χM2.

    Or M2 est une matrice nilpotente complexe, sa seule valeur propre étant 0, on obtient

    χM2=XdimF

    et l’identité voulue est établie.

  • (b)

    C’est le même raisonnement avec Im(M)Ker(A) et l’introduction d’un sous-espace vectoriel F tel que

    n,1()=Ker(A)F.

    On a alors

    P-1AP=(OA1OA2)etP-1MP=(M1M2OO)

    avec M1 nilpotente.

 
Exercice 237  1956     MINES (PC)

Soit n avec n2. On considère la matrice A=(ai,j)1i,jnn(𝕂) avec11 1 δx,y désigne le symbole de Kronecker, égal à 1 si x=y et 0 sinon.

ai,j=δi,j+1pour tous i,j1;n.
  • (a)

    Montrer que la matrice A est nilpotente et déterminer son indice de nilpotence.

  • (b)

    Existe-t-il une matrice Bn(𝕂) vérifiant B2=A?

 
Exercice 238  5160   

Soit E un espace vectoriel réel de dimension finie.

À quelle condition un endomorphisme nilpotent peut-il s’écrire comme une somme de projections vectorielles?

 
Exercice 239  4959     X (PC)Correction  

À quelle condition une matrice de 2() peut-elle s’écrire comme somme de matrices nilpotentes?

Solution

Les valeurs propres complexes d’une matrice nilpotente sont toutes nulles. La trace d’une matrice réelle étant la somme de ses valeurs propres complexes comptées avec multiplicité, la trace d’une matrice nilpotente réelle est assurément nulle. Par combinaison linéaire, si une matrice de 2() est somme de matrices nilpotentes, elle est aussi de trace nulle.

Inversement, soit M2() une matrice de trace nulle. On peut écrire

M=(abc-a) avec a,b,c

et alors

M=(a-aa-a)+(0b+a00)+(00c-a0)

ce qui décompose M comme somme de matrices nilpotentes.

Notons que le résultat se généralise à la taille n en employant, par exemple, la nilpotence des matrices élémentaires non diagonales et la nilpotence des matrices

Ni=(Oi(0)N(0)On-i-2) avec N=(1-11-1)eti0;n-2.
 
Exercice 240  3031   Correction  

Soit An(). On considère l’endomorphisme T de n() défini par

T(M)=AM-MA.
  • (a)

    On suppose que la matrice A est nilpotente.
    Montrer que l’endomorphisme T est aussi nilpotent.

  • (b)

    Que dire de la réciproque?

Solution

  • (a)

    Soit λ une valeur propre de l’endomorphisme T.

    Il existe une matrice M non nulle vérifiant T(M)=λM et alors MA=(A+λIn)M.

    Par une récurrence facile, MAp=(A+λIn)pM pour tout p. Or pour un certain p*, Ap=On donc (A+λIn)pM=On. Cependant la matrice M n’est pas nulle et la matrice (A+λIn)p n’est donc pas inversible puis la matrice A+λIn ne l’est pas non plus. Ainsi, λ est valeur propre de A et donc λ=0 car 0 est la seule valeur propre d’une matrice nilpotente.

    On en déduit Sp(T){0} puis Sp(T)={0} car le corps de base assure l’existence d’au moins une valeur propre.

    On peut alors conclure car un endomorphisme d’un espace complexe de dimension finie dont 0 est la seule valeur propre est nécessairement nilpotent (car trigonalisable semblable à une matrice triangulaire supérieure stricte).

    Finalement, l’endomorphisme T est nilpotent.

  • (b)

    Pour A=In, on a T=0~. Ainsi, l’endomorphisme T est nilpotent alors que A ne l’est pas. La réciproque est fausse.

 
Exercice 241  3095     X (PC)Correction  

Soit Φ:2() vérifiant

A,B2(),Φ(AB)=Φ(A)Φ(B)etΦ(0110)Φ(I2).
  • (a)

    Démontrer que Φ(O2)=0.

  • (b)

    Si A est nilpotente, démontrer que Φ(A)=0.

  • (c)

    Soient A2() et B la matrice obtenue à partir de A en permutant les lignes de A.
    Démontrer que Φ(B)=-Φ(A).

  • (d)

    Démontrer que A est inversible si, et seulement si, Φ(A)0.

Solution

  • (a)

    O22=O2 donc Φ(O2)2=Φ(O2) d’où Φ(O2)=0 ou 1.
    Si Φ(O2)=1 alors pour tout A2(), Φ(A)=Φ(A)×Φ(O2)=Φ(A×O2)=1.
    Ceci est exclu car la fonction Φ n’est pas constante. On en déduit Φ(O2)=0.

  • (b)

    Si A est nilpotente alors A2=O2 (car A est de taille 2) et donc Φ(A)2=0 puis Φ(A)=0.

  • (c)

    I22=I2 donc Φ(I2)2=Φ(I2) puis Φ(I2)=0 ou 1.
    Si Φ(I2)=0 alors pour tout A2(), Φ(A)=Φ(A×I2)=Φ(A)×0=0.
    Ceci est exclu car la fonction Φ n’est pas constante. On en déduit Φ(I2)=1.
    Notons E=(0110).
    On remarque E2=I2 donc Φ(E)2=1 puis Φ(E)=-1 car Φ(E)Φ(I2).
    Puisque B=EA, on en déduit Φ(B)=-Φ(A).

  • (d)

    Si A est inversible alors Φ(I2)=Φ(A)×Φ(A-1) et donc Φ(A)0 puisque Φ(I2)=10.
    Inversement, supposons A non inversible. 0 est valeur propre de A.
    On vérifie aisément que deux matrices A et B semblables vérifient Φ(A)=Φ(B).
    Si A est diagonalisable alors A est semblable à

    (000tr(A)).

    Par suite,

    Φ(A)=Φ(000tr(A))=-Φ(0tr(A)00)=0

    car cette dernière matrice est nilpotente.
    Si A n’est pas diagonalisable A est trigonalisable (car χA scindé sur ) et A est semblable à

    (0100)

    et par suite Φ(A)=0 car cette dernière matrice est nilpotente.

 
Exercice 242  3763     MINES (PC)Correction  

Pour n2, on note H un hyperplan de n(𝕂) ne contenant aucune matrice inversible.

  • (a)

    Montrer que H contient toutes les matrices nilpotentes.

  • (b)

    En déduire que tout hyperplan de n(𝕂) rencontre GLn(𝕂).

Solution

  • (a)

    Puisque H est un hyperplan et que InH, on a

    HVect(In)=n(𝕂).

    Soit A une matrice nilpotente. On peut l’écrire A=B+λIn avec BH. La matrice B n’étant pas inversible, il existe une colonne X non nulle telle que BX=0 et alors AX=λX. Le scalaire λ est une valeur propre de la matrice A. Or les seules valeurs propres d’une matrice nilpotente sont nulles. On en déduit λ=0 puis A=BH.

  • (b)

    Les matrices élémentaires Ei,j avec ij sont nilpotentes car de carrées nulles; elles sont donc toutes éléments de H et par combinaison linéaire la matrice

    M=(01(0)(0)110)

    appartient à H. Cependant, celle-ci est notoirement inversible.

 
Exercice 243  3616     CENTRALE (PC)Correction  

Soient n et E=n(). On note E*=(E,) le -espace vectoriel des formes linéaires sur E.

  • (a)

    Montrer que L:EE*, ALALA est la forme linéaire Mtr(AM) est un isomorphisme
    d’espaces vectoriels. En déduire une description des hyperplans de E.

  • (b)

    Soit Tn() une matrice triangulaire supérieure non nulle et H=Ker(LT).
    On note Tn+ (respectivement Tn-) le sous-espace vectoriel des matrices triangulaires supérieures (respectivement inférieures) à diagonales nulles.
    Déterminer HTn+.
    En discutant selon que T possède ou non un coefficient non nul (au moins) hors de la diagonale, déterminer la dimension de HTn-.

  • (c)

    Une matrice An() est dite nilpotente s’il existe k tel que Ak=0.
    Prouver que les éléments de Tn+Tn- sont des matrices nilpotentes.
    En déduire que H contient au moins n2-n-1 matrices nilpotentes linéairement indépendantes.

  • (d)

    Montrer que tout hyperplan de E contient au moins n2-n-1 matrices nilpotentes linéairement indépendantes.
    Énoncé fourni par le CENTRALE-SUPELEC (CC)-BY-NC-SA

Solution

  • (a)

    Notons qu’il est immédiat de vérifier que LA est une forme linéaire sur E.
    Par linéarité de la trace, on vérifie tr((λA+μB)M)=λtr(AM)+μtr(BM) ce qui fournit la linéarité de l’application L.
    Puisque dimE=dimE*<+, il suffit désormais de vérifier l’injectivité de L pour assurer qu’il s’agit d’un isomorphisme. Si LA=0 (l’application nulle) alors en particulier LA(A¯)=0 et donc tr(AA¯)=tr(A¯A)=0.
    Or

    tr(A¯A)=i,j=1n|ai,j|2

    donc A=0.
    Puisque les hyperplans sont exactement les noyaux des formes linéaires non nulles, on peut assurer que pour tout hyperplan H de E, il existe An() non nulle telle que

    H={Mn()|tr(AM)=0}.
  • (b)

    Pour tout matrice MTn+, le produit TM est triangulaire à coefficients diagonaux nuls donc tr(TM)=0. Ainsi, Tn+H puis HTn+=Tn+.
    Concernant HTn-, ou bien c’est un hyperplan de Tn-, ou bien c’est Tn- entier.
    S’il n’y a pas de coefficient non nul dans le bloc supérieur strict de T alors T est diagonale et un calcul analogue au précédent donne HTn-=Tn- (de dimension n(n-1)/2)
    Sinon, on peut déterminer une matrice élémentaire dans Tn- qui n’est pas dans H (si [T]i,j0 alors Ej,i convient) et donc HTn- est un hyperplan de Tn- (de dimension n(n-1)/2-1).

  • (c)

    Les matrices triangulaire strictes sont bien connues nilpotentes…
    Une base de Tn+ adjointe à une base de HTn- fournit une famille libre (car Tn+ et Tn- sont en somme directe) et celle-ci est formée d’au moins n(n-1)/2+n(n-1)/2-1=n2-n-1 éléments.

  • (d)

    Soit H un hyperplan de E. Il existe An() non nulle telle que

    H={Mn()|tr(AM)=0}.

    La matrice A est trigonalisable donc on peut écrire A=PTP-1 avec PGLn() et T triangulaire supérieure non nulle. Posons alors l’isomorphisme φ:MP-1MP et considérons l’hyperplan

    K={Nn()|tr(TN)=0}.

    On constate

    MHφ(N)K.

    Par l’isomorphisme φ, on transforme une famille de n2-n-1 matrices nilpotentes linéairement indépendantes d’éléments de K en une famille telle que voulue.

 
Exercice 244  2724      MINES (MP)

Soit An().

Montrer que A est nilpotente si, et seulement si, tr(Ap)=0 pour tout p1;n.



Édité le 17-06-2025

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