[>] Détermination d'espaces stables
Soit un endomorphisme injectif d’un -espace vectoriel et un sous-espace vectoriel de dimension finie de stable par .
Montrer que l’endomorphisme induit par sur est bijectif.
Solution
Puisque est stable par , on peut introduire l’endomorphisme induit
Puisque l’endomorphisme est injectif, l’endomorphisme induit l’est aussi. Or l’espace est de dimension finie et l’on sait qu’un endomorphisme injectif d’un espace de dimension finie est un automorphisme. L’endomorphisme induit est donc bijectif.
Soient et deux endomorphismes d’un espace vectoriel vérifiant .
Montrer que les espaces et sont stables par .
Soient un endomorphisme de et une projection de . Montrer
Soient et deux endomorphismes d’un -espace vectoriel tels que . Montrer que les sous-espaces propres de sont stables par .
Soit un endomorphisme de rang d’un espace vectoriel réel .
Montrer qu’il existe un réel valeur propre de tel que .
Soient un espace de dimension finie, un endomorphisme de et un sous-espace vectoriel stable par .
Donner la définition d’un sous-espace vectoriel stable par un endomorphisme.
Soit un sous-espace vectoriel de tel que . Donner la matrice de dans une base adaptée à l’écriture précédente.
Solution
Un sous-espace vectoriel est stable par un endomorphisme si, et seulement si, pour tout .
La matrice est triangulaire par blocs
avec figurant l’endomorphisme induit par sur .
Soient un endomorphisme d’un espace vectoriel réel de dimension et une base de .
Montrer qu’il y a équivalence entre:
la matrice de dans est triangulaire supérieure;
pour tout ;
l’espace est stable par pour tout .
Comment interpréter que la matrice de dans est triangulaire inférieure?
Soient un -espace vectoriel et une sous-algèbre de .
Établir que pour , est un sous-espace de contenant et stable par tout élément de .
Solution
L’ensemble est évidemment une partie de .
Pour égal à l’endomorphisme nul, on a et donc .
Soient . Il existe dans tels que
Pour tous ,
Par conséquent, . Ainsi, est un sous-espace vectoriel de .
Puisque (car une sous-algèbre contient toujours le neutre multiplicatif), on a .
Enfin, soit . Pour tout , on peut écrire avec et alors avec car est stable par composition. Ainsi, . Le sous-espace vectoriel est stable par et ce, quel que soit dans .
Soit un endomorphisme d’un espace vectoriel réel de dimension finie vérifiant .
Vérifier que l’image et le noyau de sont supplémentaires.
Montrer que l’endomorphisme est de rang pair.
Soient un endomorphisme d’un espace vectoriel de dimension finie et un vecteur non nul de .
Justifier qu’il existe tel que la famille est libre alors que est liée.
Observer qu’alors l’espace est stable par .
Solution
Soit
Cet ensemble est une partie de non vide car puisque la famille réduite au vecteur non nul est libre. Aussi, l’ensemble est majoré par car toute famille libre de vecteurs de ne peut comporter plus de vecteurs.
L’ensemble possède donc un plus grand élément. En notant celui-ci, on obtient que la famille est libre car alors que est liée car .
Puisque la famille est libre alors que est liée, nécessairement, est combinaison linéaire des vecteurs de la famille . On observe alors
Ainsi, les images par des vecteurs engendrant appartiennent à . Par combinaison linéaire, toute image par d’un vecteur de est élément de : l’espace est stable par .
Soit endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension finie . On suppose que et sont les seuls11 1 En dimension finie, un endomorphisme d’un espace complexe admet au moins une valeur propre et donc une droite vectorielle stable, un endomorphisme d’un espace réel admet quant à lui au moins une droite ou un plan vectoriel stable (voir le sujet 4328). Pour , l’hypothèse de ce sujet pourra être rencontrée si . sous-espaces vectoriels stables par .
L’endomorphisme possède-t-il des valeurs propres?
Soit un vecteur non nul de .
Montrer que la famille est une base de .
On note les coordonnées de dans la base . Établir
Exprimer la matrice de dans la base .
Soit un endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension finie.
On pose
Montrer qu’il existe tel que et .
Établir que et sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires stables par et tels que les restrictions de à et soient respectivement nilpotente et bijective.
Réciproquement, on suppose avec et sous-espaces vectoriels stables par tels que les restrictions de à et soient respectivement nilpotente et bijective. Établir et .
Solution
Rappelons que les suites et sont respectivement croissante et décroissante pour l’inclusion. La suite est une suite croissante et majorée d’entiers naturels, elle est donc stationnaire
Or donc puis . Aussi,
et donc puis .
En vertu du théorème du rang,
Soit . Il existe tel que et alors donc . Ainsi, donc . On en déduit d’où .
Les endomorphismes et commutent donc et sont stables par .
Aussi,
et l’endomorphisme induit est donc nilpotente.
L’égalité donne donc est surjective puis bijective car .
Par supplémentarité,
Il existe , tel que donc .
L’endomorphisme induit est bijective donc aussi. Or . On a alors , et donc et . Par inclusion et égalité des dimensions, et .
Soit l’ensemble des endomorphismes de vérifiant
Vérifier que est une -algèbre.
Déterminer sa dimension.
Solution
L’ensemble est une partie de l’algèbre et celle-ci contient l’endomorphisme identité.
Soient et . Pour tout ,
et
Ainsi, et .
L’ensemble est une sous-algèbre de .
Soit . Si est une matrice symétrique (resp. antisymétrique), l’est aussi: les sous-espaces vectoriels et sont donc stables par . Inversement, supposons les sous-espaces vectoriels et stables par endomorphisme de . Pour tout , on écrit avec et . Par linéarité, et . Or est symétrique et antisymétrique donc
L’ensemble est donc exactement constitué des endomorphismes de stabilisant les sous-espaces vectoriels et . Ces espaces étant supplémentaires, un endomorphisme élément de est déterminé11 1 Autrement dit, on peut introduire un isomorphisme entre et par ses restrictions à ceux-ci qui sont des endomorphismes de et . On en déduit
Soient (avec ) nilpotent et tel que .
Montrer que pour tout , il existe un sous-espace vectoriel de tel que
Établir que .
Observer que la matrice de dans une base adaptée à la somme directe ci-dessus est triangulaire supérieure à coefficients diagonaux nuls.
Solution
est un sous-espace vectoriel de et, comme on se place en dimension finie, tout sous-espace vectoriel admet un supplémentaire.
On écrit
avec .
Dans une base adaptée à cette décomposition la matrice de est de la forme
car l’endomorphisme envoie les vecteurs de l’espace dans
Soient un -espace vectoriel de dimension finie non nulle et vérifiant .
Soit non nul. Montrer que la famille est libre.
On pose .
Montrer qu’il existe des vecteurs de non nuls tels que
En déduire que la dimension de est paire et justifier l’existence d’une base de dans laquelle la matrice de est simple.
Solution
Supposons
En appliquant , on obtient
La combinaison donne , or donc puisque .
Montrons par récurrence sur la propriété
« il existe non nuls tels que les espaces sont en somme directe » ou « il existe et il existe tel que . »
Pour la propriété est claire car .
Supposons la propriété établie au rang .
Puisque la propriété est supposée vraie au rang l’une des deux alternatives définissant celle-ci est vérifiée. Si c’est la seconde alors la propriété est immédiate vérifiée au rang . Sinon, c’est qu’il existe vecteurs non nuls de tels que les espaces sont en somme directe.
Si alors la propriété est vérifiée au rang en choisissant .
Sinon, il existe tel que . Montrons qu’alors les espaces sont en somme directe.
Supposons
avec .
En appliquant , on obtient
avec .
La combinaison donne alors
et donc car on a choisi .
On en déduit et la relation devient qui donne car les espaces sont en somme directe.
La récurrence établie.
Ce qui précède assure et, dans la base , la matrice de est diagonale par blocs avec des blocs diagonaux égaux à
Soient un endomorphisme nilpotent d’un espace vectoriel non réduit au vecteur nul et un sous-espace vectoriel de stable par tel que .
Montrer .
[<] Sous-espaces stables[>] Applications des sous-espaces stables
Soient un vecteur non nul et un endomorphisme d’un -espace vectoriel .
Montrer que est stable par si, et seulement si, il existe un scalaire tel que .
Solution
Si est stable par alors et il existe donc tel que .
Inversement, s’il existe tel que alors, pour tout , on peut écrire avec et
Ainsi, est stable pâr .
Soient un endomorphisme d’un espace vectoriel de dimension finie et un vecteur non nul de .
Justifier qu’il existe tel que la famille est libre tandis que est liée.
Observer qu’alors l’espace est stable par .
Solution
Soit
Cet ensemble est une partie de non vide car puisque la famille réduite au vecteur non nul est libre. Aussi, l’ensemble est majoré par car toute famille libre de vecteurs de ne peut comporter plus de vecteurs.
L’ensemble possède donc un plus grand élément. En notant celui-ci, on obtient que la famille est libre car alors que est liée car .
Puisque la famille est libre alors que est liée, nécessairement, est combinaison linéaire des vecteurs de la famille . On observe alors
Ainsi, les images par des vecteurs engendrant appartiennent à . Par combinaison linéaire, toute image par d’un vecteur de est élément de : l’espace est stable par .
Soient une forme linéaire non nulle sur et un endomorphisme de .
Montrer que le noyau de est stable par si, et seulement si, il existe un réel tel que .
Soit la base canonique de . Déterminer les sous-espaces stables par l’endomorphisme de figuré dans par la matrice
Déterminer les sous-espaces vectoriels stables pour l’endomorphisme de dérivation dans .
On se place dans le -espace vectoriel .
Soit un sous-espace vectoriel de dimension finie et un endomorphisme de . Montrer qu’il existe tel que
Soit un sous-espace vectoriel de stable par l’opérateur de dérivation.
On suppose que est de dimension finie non nulle. Montrer que l’endomorphisme induit par sur est nilpotent pour tout . Montrer qu’il existe tel que .
Montrer que si est de dimension infinie alors .
Soit tel que avec . Quel est le signe de ?
Solution
Les noyaux croissent donc leurs dimensions croissent. Or ces dernières forment une suite croissante et majorée donc stationnaire.
est stable par et, puisque la dérivée d’ordre d’un polynôme de degré est nulle, l’endomorphisme induit par sur est nilpotent.
Soit de dimension finie stable par . Il existe tel que . est nilpotent sur donc l’endomorphisme induit par sur l’est aussi. Posons la dimension de . L’endomorphisme induit par la dérivation et assurément nilpotent d’ordre inférieur à et donc
Ceci donne et l’on obtient l’égalité par argument de dimension.
On suppose de dimension infinie.
Soit et son degré. Il existe tel que . La famille (avec ) est une famille de polynômes de degrés étagés tous éléments de . On a donc
Supposons .
est un polynôme en et donc commute avec . Le noyau de est alors stable par . Ainsi, on peut écrire et alors . On en déduit .
On a même , car si alors est de dimension . Or et donc ou . Le premier cas est immédiatement exclu et le second l’est aussi car si , les noyaux itérés qui suivent sont aussi égaux.
Au surplus, est possible. Si on écrit le développement en série entière
alors
définit un endomorphisme solution (il n’y a pas de problème de convergence à résoudre, car pour chaque polynôme la somme est constituée de termes nuls à partir d’un certain rang).
On munit l’espace du produit scalaire canonique défini par pour toutes colonnes et .
Montrer qu’un sous-espace vectoriel de est stable par si, et seulement si, est stable par .
Déterminer les sous-espaces vectoriels stables par l’endomorphisme de figuré dans la base canonique par la matrice
[<] Détermination d'espaces stables[>] Éléments propres d'un endomorphisme
Soit un endomorphisme d’un espace vectoriel réel de dimension finie.
Montrer que l’espace est de dimension paire.
Soient un -espace vectoriel de dimension finie et un endomorphisme de vérifiant
Montrer que l’espace est stable par .
Soit l’endomorphisme induit par sur .
Calculer .
En déduire que le rang de l’endomorphisme est un entier pair.
Retrouver le résultat précédent en étudiant la diagonalisabilité de la matrice figurant dans une base de .
Solution
L’image d’un endomorphisme est toujours stable par celui-ci… En effet,
Si alors il existe tel que . On a alors
Ainsi, .
D’une part,
et, d’autre part,
donc
On en déduit que la dimension de l’image de est paire.
La matrice de dans une base de vérifie . Elle annule le polynôme qui est scindé à racines simples (, et ) sur . La matrice est donc diagonalisable semblable à une matrice dont le rang est la somme des multiplicités des valeurs propres et . Or est une matrice réelle et ses multiplicités sont égales. On en déduit que est de rang pair.
Soit un -espace vectoriel de dimension finie .
Soient et deux endomorphismes commutants de avec non nul et nilpotent. Montrer
Que dire du produit de endomorphismes de nilpotents et commutant deux à deux?
Solution
L’image de est stable par et l’endomorphisme induit par sur ne peut pas être inversible. On en déduit que est strictement inclus dans et donc .
Soient des endomorphismes nilpotents de commutant deux à deux. Par récurrence, on établit et l’on en déduit .
Soit l’espace des matrices carrées réelles de taille .
Déterminer l’ensemble des endomorphismes de vérifiant
Solution
Soit un endomorphisme de vérifiant la propriété proposée. Si est une matrice symétrique, on constate que l’est aussi. Il en est de même pour les matrices antisymétriques. Ainsi, l’endomorphisme laisse stable les espaces des matrices symétriques et des matrices antisymétriques. La réciproque est aussi vraie car toute matrice de peut s’écrire comme la somme d’une matrice symétrique et d’une matrice antisymétrique ce qui entraîne
En résumé les endomorphismes solutions sont ceux laissant stables les deux espaces des matrices symétriques et des matrices antisymétriques. En fait, la transposition est un endomorphisme diagonalisable de et les endomorphismes commutant avec celle-ci sont ceux stabilisant ses sous-espaces propres.
Une matrice est dite magique si les sommes de ses coefficients par lignes et par colonnes sont toutes égales. On note la colonne de dont tous les coefficients sont égaux à .
Montrer que la matrice est magique si, et seulement si, est vecteur propre de et de .
Vérifier que l’ensemble des matrices magiques de taille est une sous-algèbre de . Que dire de l’inverse d’une matrice magique inversible?
On introduit le produit scalaire canonique11 1 Le produit scalaire de deux colonnes de est donné par . sur l’espace et les espaces et .
Montrer qu’une matrice de est magique si, et seulement si, elle laisse stable les espaces et .
En déduire la dimension de l’algèbre des matrices magiques de .
Soient et deux endomorphismes d’un -espace vectoriel de dimension .
On suppose et nilpotent.
On désire montrer
en raisonnant par récurrence sur la dimension .
Traiter le cas et le cas .
Pour et , former les matrices de et dans une base adaptée à l’espace .
Conclure en appliquant l’hypothèse de récurrence aux restrictions de et au départ de .
Solution
Le cas est immédiat car est alors nécessairement nul.
Le cas est tout aussi immédiat.
L’espace est stable par et et, puisque n’est pas bijectif, : on peut donc appliquer l’hypothèse de récurrence (forte) sur .
Dans une base adaptée à , les matrices de et sont de la forme
et sont associées aux endomorphismes induits par et sur . Ces endomorphismes induits vérifient les hypothèses initiales et donc puis
Soit l’endomorphisme de dérivation sur .
Existe-t-il un endomorphisme de tel que ?
[<] Applications des sous-espaces stables[>] Détermination des éléments propres d'un endomorphisme
Soient un endomorphisme d’un -espace vectoriel et . On suppose que est valeur propre de .
Montrer que est valeur propre de .
Solution
Rappelons que est valeur propre d’un endomorphisme si, et seulement si, celui-ci n’est pas injectif.
Si est valeur propre de alors l’endomorphisme n’est pas injectif et donc ne peut pas l’être non plus (en effet, la composée d’injections est une injection). Cela entraîne que est valeur propre de .
Soit un endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension finie.
Montrer
Solution
En vertu du théorème d’isomorphisme,
Soit un automorphisme d’un -espace vectoriel .
Déterminer les valeurs propres de en fonction des valeurs propres de .
Solution
Si est valeur propre de alors il existe vérifiant . En appliquant , on obtient .
Puisque , et l’on peut écrire donc est valeur propre de . Ainsi, les inverses des valeurs propres de figurent parmi les valeurs propres de
L’autre inclusion s’obtient par symétrie et l’on peut donc affirmer que les valeurs propres de sont exactement les inverses des valeurs propres de (avec ces dernières non nulles).
Soient un -espace vectoriel, , et .
Pour , comparer les espaces et .
Montrer que et ont les mêmes valeurs propres.
Solution
Pour et ,
Ainsi,
Puisque est un automorphisme, on peut affirmer si, et seulement si, . Ainsi, les endomorphismes et admettent les mêmes valeurs propres.
Soient , deux endomorphismes d’un espace vectoriel réel .
Si un réel est valeur propre de , montrer qu’il l’est aussi de .
Pour , on pose
ce qui définit des endomorphismes de . Déterminer
Montrer que la propriété de la première question reste valable pour si l’espace est de dimension finie.
Solution
Il existe , vérifiant
On a alors
Or car et .
On en déduit que est valeur propre de .
On observe
On en déduit
En substance, la propriété précédente ne vaut pas pour en dimension quelconque.
Cependant, en dimension finie, si est valeur propre de alors et donc d’où valeur propre de .
Soit un endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension finie muni d’une base .
On supose que tout vecteur non nul de est vecteur propre de .
Que dire de la matrice de dans ?
En considérant , établir que est une homothétie vectorielle.
Solution
Les vecteurs de sont des vecteurs propres de , la matrice de dans est donc diagonale
Avec les notations précédentes,
Or, par hypothèse, est aussi vecteur propre de et, si l’on introduit la valeur propre associée, on a aussi
Par unicité des coordonnées des vecteurs dans une base,
On a donc puis .
Soit un endomorphisme d’un -espace vectoriel tel que tout vecteur non nul en soit vecteur propre.
Montrer que est une homothétie vectorielle.
Solution
On a la propriété
Montrons que est une fonction constante sur .
Soient .
Cas: est une famille libre. L’égalité donne . Par liberté de , on obtient .
Cas: est une famille liée. On peut écrire et donc puis par non-nullité de .
Ainsi, est une fonction constante. En posant la valeur de cette constante, on a pour tout qu’il soit nul ou non.
[<] Éléments propres d'un endomorphisme[>] Polynômes caractéristiques
Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres des endomorphismes suivants:
endomorphisme de .
endomorphisme de .
endomorphisme de l’espace des suites réelles bornées.
endomorphisme de (avec ).
Soit l’endomorphisme de dérivation sur l’espace complexe . Pour , on note qui est une fonction élément de .
Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres de .
Justifier que la famille est libre.
Solution
Soit . Étudions l’équation
d’inconnue . Par résolution de l’équation différentielle linéaire , on sait que les solutions de l’équation sont les fonctions
Parmi celles-ci, il figure des éléments non nuls et l’on peut affirmer que tout est valeur propre de d’espace propre associé .
La famille est libre car c’est une famille de vecteurs propres associés à des valeurs propres deux à deux distinctes.
Soient et l’application qui transforme une suite en définie par
Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres de .
Solution
Soient et . Étudions l’équation . On a
Cas: .
On en déduit que est valeur propre de et que le sous-espace propre associé est formé des suites constantes.
Cas: .
Que ou non, on obtient
et donc n’est pas valeur propre.
Finalement, est la seule valeur propre de l’endomorphisme .
Soient l’espace des suites réelles convergeant vers et l’endomorphisme qui envoie sur la suite donnée par
Déterminer les valeurs propres de et les sous-espaces propres associés.
Solution
Soit . Étudions l’équation d’inconnue .
Pour ,
Ainsi,
La suite de terme général est élément de si (auquel il s’agit de la suite nulle) ou si et seulement dans ces cas.
On en déduit: Cas: . n’est pas valeur propre de .
Cas: . est valeur propre de et le sous-espace propre associé est la droite .
Soient . Déterminer les valeurs propres de l’endomorphisme de qui à associe sa primitive qui s’annule en .
Solution
Soient et .
Si alors est solution de l’équation différentielle
avec la condition initiale .
Cas: . On obtient directement .
Cas: . L’équation différentielle donne de la forme et la condition initiale conduit à .
Dans les deux cas, . Ainsi, l’équation ne possède pas d’autres solutions que la solution nulle. L’endomorphisme ne possède pas de valeurs propres.
Soit l’espace des fonctions de classe de vers vérifiant .
Pour un élément de , on pose la fonction définie par
Vérifier que est un endomorphisme de .
Déterminer les valeurs propres de .
Solution
Puisque est de classe et que , on peut écrire
Ainsi, la fonction peut être prolongée par continuité en et l’intégrale définissant a un sens en tant qu’intégrale d’une fonction continue. De plus, la fonction apparaît alors comme la primitive s’annulant en de cette fonction continue , c’est donc une fonction élément de . Enfin, la linéarité de l’application étant immédiate, on peut affirmer que est un endomorphisme de .
soient et .
Si alors pour tout ,
En dérivant cette relation, on obtient pour tout
Cas: . La fonction est nulle et n’est pas valeur propre.
Cas: . La fonction est solution de l’équation différentielle .
Cette dernière est une équation différentielle linéaire d’ordre homogène dont la solution générale sur est
Ainsi, il existe tel que pour tout ,
Or, pour qu’une telle fonction puisse être prolongée en une fonction de classe sur , il faut ou . Ainsi, les valeurs propres de sont les éléments de l’intervalle .
Inversement, soient et la fonction prolongée par continuité en . La fonction est de classe sur , s’annule en et vérifie sans être la fonction nulle.
Finalement, les valeurs propres de sont exactement les éléments de l’intervalle .
Soit l’espace vectoriel des fonctions continues de vers . Pour tout , on définit une fonction par
Montrer que est un endomorphisme de .
Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres de .
Soit le -espace vectoriel des fonctions continues de vers admettant une limite finie en .
Soit l’endomorphisme de qui à associé donné par
Déterminer les valeurs propres de et les vecteurs propres associés.
Solution
Soient un réel et une fonction élément de .
Si alors
En passant cette relation à la limite quand , on obtient
en notant la limite de en .
Cas: . Nécessairement, et
Puisque la fonction est périodique et admet une limite finie en , elle est constante.
Inversement, toute fonction constante non nulle est vecteur propre associé à la valeur propre .
Cas: . Si est valeur propre alors en introduisant vecteur propre associé, il existe tel que et la relation donne par récurrence
En faisant tendre vers , on obtient .
Inversement, supposons . Si alors
La fonction est donc entièrement déterminée par sa restriction continue sur vérifiant .
Inversement, si est une fonction continue sur vérifiant alors la fonction donnée par
et continue (on vérifie la continuité en par continuité à droite et à gauche), tend vers en et vérifie .
Puisqu’il est possible de construire une fonction non nulle de la sorte, le scalaire est valeur propre et les vecteurs propres associés sont les fonctions non nulles de la forme précédente.
Soit . Pour , on définit par
Vérifier que est un endomorphisme de .
Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres de .
Solution
Pour , on peut écrire
L’application apparaît alors comme continue (et même dérivable).
Ainsi, l’application opère de dans , elle de surcroît évidemment linéaire.
Soient et vérifiant .
Cas: . On a donc
En dérivant, on obtient
En dérivant à nouveau, on obtient . Ainsi, n’est pas valeur propre de .
Cas: . On a soit
En particulier, on peut affirmer que car .
Le premier membre de l’équation est dérivable et la fonction est donc également dérivable. En dérivant, on obtient la relation
En particulier, .
Le premier membre de cette nouvelle équation étant dérivable, la fonction est deux fois dérivable et l’on obtient en dérivant à nouveau l’équation différentielle
Sous-cas: . Sachant , la résolution de l’équation différentielle donne
La condition entraîne toujours et donc un tel n’est pas valeur propre de .
Sous-cas: . Sachant , on obtient par résolution de l’équation différentielle
La condition n’entraînera pas que si
c’est-à-dire si, et seulement si,
Notons qu’alors il est possible de remonter les précédents calculs et d’affirmer que
est vecteur propre associé à la valeur propre .
Montrer que , qui à associe
est un endomorphisme de .
Résoudre l’équation différentielle
En déduire les valeurs propres et les vecteurs propres de .
Solution
L’application est évidemment linéaire, il reste à voir qu’elle est à valeurs dans .
Pour un polynôme de degré inférieur à , le polynôme est de degré inférieur à et, si est le coefficient de dans , le coefficient de dans est . Par suite, est bien à valeurs dans et c’est donc un endomorphisme de cet espace.
L’équation
est une équation différentielle linéaire d’ordre de solution générale
sur chacun des intervalles , ou .
Soient et . On a si, et seulement si,
c’est-à-dire si, et seulement si, la fonction polynomiale est solution, par exemple sur , de l’équation différentielle
Or, moyennant une décomposition en éléments simples et passage à l’opposé de , cette équation est celle précédemment résolue et le problème est alors de déterminer pour quel paramètre , la solution précédemment présentée est une fonction polynomiale de degré inférieur à . Les valeurs , , , , conviennent et ce sont donc des valeurs propres de . De plus, il ne peut y en avoir d’autres car . Les vecteurs propres associés à ces valeurs propres sont les polynômes
Soit . Déterminer les valeurs propres et les sous-espaces propres de l’endomorphisme11 1 On observe aisément que est un endomorphisme de car cette application est linéaire et l’on vérifie que transforme un polynôme de degré inférieur à en un autre après une éventuelle simplification des termes . de défini par
Soient et l’endomorphisme de déterminé par
où et sont deux réels strictement positifs tels que .
Montrer que les valeurs propres de appartiennent à .
Soit une fonction propre pour . Montrer qu’il existe tel que .
Déterminer les éléments propres de .
Solution
Soient une valeur propre de et un vecteur propre associé. Pour tout ,
Cas: . On a . Pour tout . L’application réalisant une bijection de vers , on obtient pour tout . C’est absurde, le réel ne peut pas être valeur propre de .
Cas: . Soit tel que . Considérons la suite déterminée par
Puisque , on établit que la suite converge vers le réel solution de l’équation . Or pour tout . La suite est donc géométrique de raison . Celle-ci n’est pas identiquement nulle et, par continuité de , cette suite doit aussi admettre une limite finie, à savoir . Nécessairement ou .
Notons la valeur propre associée à . On a
Par dérivation,
et plus généralement
S’il n’existe pas de tel que alors les réels sont valeurs propres de pour tout . Or
C’est absurde car les valeurs propres de sont bornées.
Soient une valeur propre de et une fonction propre associée. Il existe tel que et la fonction est donc polynomiale. On peut donc introduire tels que
L’identification des coefficients dominants des deux polynômes de l’égalité donne
et donc .
Aussi, pour11 1 Pour « trouver » l’expression de , on peut commencer par le cas puis considérer des primitives s’annulant en par inspiration de ce qui précède.
on observe avec .
On peut donc affirmer que les avec sont des valeurs propres de et que les sont des vecteurs propres associés. Au surplus, il ne peut y avoir d’autres vecteurs propres. En effet, l’espace est stable par et l’endomorphisme induit par sur possède valeurs propres, ses sous-espaces propres sont donc des droites vectorielles.
[<] Détermination des éléments propres d'un endomorphisme[>] Calcul de polynômes caractéristiques
Montrer que deux matrices semblables ont le même polynôme caractéristique.
Que dire de la réciproque?
Solution
Soient . Si avec alors
Pour , l’égalité des polynômes caractéristiques équivaut à l’égalité des matrices.
Pour , considérons Inversement,
Les matrices et ne sont pas semblables (elles n’ont pas le même rang) mais ont même polynôme caractéristique (à savoir ).
Soit un sous-espace vectoriel stable par un endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension finie.
Établir que le polynôme caractéristique de l’endomorphisme induit par sur divise le polynôme caractéristique de .
Solution
Soit un sous-espace vectoriel supplémentaire de . Dans une base adaptée à la décomposition , la matrice de est triangulaire supérieure par blocs de la forme
avec matrice figurant l’endomorphisme induit par sur .
Par calcul d’un déterminant triangulaire par blocs,
Le polynôme caractéristique de l’endomorphisme induit par sur divise celui de .
Soit inversible de polynôme caractéristique .
Établir que pour tout réel non nul,
Solution
Pour ,
Or donc
Soient . On désire établir l’égalité des polynômes caractéristiques
Établir l’égalité quand .
Pour , justifier que pour assez grand .
En déduire que l’égalité voulue est encore vraie pour non inversible.
Solution
Pour ,
donc
La matrice n’est pas inversible seulement si est valeur propre de . Puisque la matrice ne possède qu’un nombre fini de valeurs propres, pour assez grand on est sûr que .
Comme vu ci-dessus, pour ,
En passant à la limite quand , on obtient .
Cela valant pour tout , les polynômes et sont égaux.
Soient et .
On considère les matrices par blocs
Calculer et .
En déduire que les matrices et ont le même polynôme caractéristique.
Solution
Par produit par blocs,
Les matrices et ont le même déterminant donc
Pour , il vient . On en déduit l’égalité des deux polynômes et puisque ceux-ci co$̈\mathrm{i}$ncident pour une infinité de valeurs.
Soit . Montrer que
On pourra commencer par le cas
Solution
Dans le cas où
la propriété est immédiate en écrivant
avec bloc carré de taille .
En effet,
de sorte que
Dans le cas général, on peut écrire avec et inversibles de tailles ad hoc. Par similitude,
donc
avec
Soit . Montrer
Solution
Pour ,
En conjuguant,
Or, il est bien connu que pour
On obtient donc
Le polynôme admet alors une infinité de racines, c’est le polynôme nul. Par conséquent,
Soient et dans ( ou ).
Comparer et .
Soit . Montrer que s’il existe pour lequel , alors .
Soit une valeur propre commune à et . Montrer qu’il existe , , telle que .
On suppose l’existence de avec et . Montrer que le PGCD des polynômes caractéristiques de et est de degré .
Étudier la réciproque de (d).
Solution
car .
Pour tout , donc .
Soit et des vecteurs propres de et associé à la valeur propre . La matrice est solution.
On peut écrire avec inversibles. La relation donne .
En écrivant les matrices et par blocs, l’égalité impose une décomposition en blocs triangulaire puis permet d’observer que et ont un facteur commun de degré , à savoir le polynôme caractéristique du bloc commun en position (1,1).
La réciproque est assurément fausse en toute généralité. Pour , deux matrices ayant même polynôme caractéristique ne sont pas nécessairement semblables.
Soient . On suppose qu’il existe dans de rang tel que
Montrer que le pgcd des polynômes caractéristiques et est au moins de degré .
[<] Polynômes caractéristiques[>] Applications du polynôme caractéristique
Calculer le polynôme caractéristique de la matrice
Solution
En développant selon la première colonne
puis en reprenant le processus on parvient à
On peut aussi résoudre le problème via l’opération élémentaire: .
(Matrice compagnon)
Soient un polynôme de et
Exprimer le polynôme caractéristique de en fonction de .
Soit un endomorphisme d’un espace vectoriel réel de dimension .
Exprimer le polynôme caractéristique de l’endomorphisme en fonction de lorsque .
Même question en utilisant aussi lorsque .
Pour , on note le polynôme caractéristique de la matrice
Soit . Montrer
Calculer et . Quelle valeur donner à pour que la relation de récurrence précédente soit aussi valable pour ?
On suppose désormais que a la valeur déterminée ci-dessus.
Pour tout , on écrit avec . Montrer que
En déduire que admet racines réelles distinctes puis que est diagonalisable.
Solution
Soit . est un déterminant tri-diagonal
En développant selon la première ligne,
En développant selon la première colonne le deuxième déterminant,
On a donc .
Par un calcul direct, et . En posant , la relation de récurrence ci-dessus est vérifiée pour .
On vérifie la relation par récurrence double sur .
Pour ,
Pour ,
Supposons la propriété vraie aux rangs et pour .
La récurrence est établie.
Pour , posons
Par ce qui précède,
Les réels sont donc racines de . Or les valeurs sont deux à deux distinctes car les le sont et que ces angles évoluent dans l’intervalle où la fonction cosinus est injective.
On en déduit que le polynôme admet au moins racines distinctes (et donc exactement car il est de degré ).
On en déduit que la matrice est diagonalisable car elle possède valeurs propres deux à distinctes.
[<] Calcul de polynômes caractéristiques[>] Éléments propres d'une matrice
Soient et deux matrices de diagonalisables. Montrer
Solution
Il est connu que deux matrices semblables ont le même polynôme caractéristique.
Supposons . Les polynômes caractéristiques étant égaux, ils ont les mêmes racines. Les matrices et ont donc les mêmes valeurs comptées avec multiplicité. Or elles sont diagonalisables, elle sont donc semblables à une même matrice diagonale dont les coefficients diagonaux sont les valeurs propres communes. Par transitivité, les matrices et sont semblables.
Soient . Montrer que et ont même valeurs propres.
Solution
Il est classique d’établir en commençant par établir le résultat pour inversible et le prolongeant par un argument de continuité et de densité.
Les valeurs propres d’une matrice carrée étant les racines de son polynôme caractéristique, la conclusion est dès lors immédiate.
Soit telle que . Montrer
Solution
Par contraposition, montrons
On a
Si alors et . Sachant la fonction continue, il existe racine de et donc valeur propre de .
On peut aussi établir le résultat en observant que le déterminant de est le produit des valeurs propres complexes de comptées avec multiplicité. Parmi celles-ci, celles qui sont réelles sont positives et celles qui sont complexes non réelles, sont deux à deux conjuguées. Le produit est donc positif.
Soit vérifiant .
Établir que la matrice possède au moins une valeur propre réelle.
Soient deux à deux distincts.
On introduit le polynôme caractéristique de la matrice donné par
Calculer .
Former la décomposition en éléments simples de la fraction rationnelle
En déduire une expression du déterminant de .
Solution
En factorisant sur la -ème colonne
En retranchant la -ème ligne à chacune des autres
et donc
Puisque les sont deux à deux distincts
avec
On a .
Si l’un des vaut 1, il suffit de reprendre la valeur de .
Sinon, par la décomposition précédente
et donc
Soient . Établir
Solution
On peut écrire
avec les valeurs propres de comptées avec multiplicité.
On a alors
ce qui donne
et on peut ainsi affirmer
Soient deux matrices semblables
Pour , montrer que les matrices et sont semblables.
Lorsque ces inverses existent, en est-il de même de et ?
Soit . On note et le polynôme dérivé de .
On suppose que n’est pas valeur propre de , montrer
Solution
On peut écrire avec inversible et alors
ainsi que
sous réserve d’inversibilité.
La matrice est trigonalisable dans . Quitte à considérer une matrice semblable, on peut supposer triangulaire supérieure (ce qui n’affecte ni le calcul de la trace, ni celui du polynôme caractéristique ). En écrivant
on obtient
et donc
car
Si est unitaire de degré , existe-t-il une matrice de polynôme caractéristique ?
Soient et le polynôme
On suppose . Montrer que pour tout le polynôme
appartient encore à .
Soit dans unitaire dont les racines complexes sont de modules .
Montrer que les racines non nulles de sont des racines de l’unité.
Solution
Oui, un tel polynôme existe, il suffit de se référer aux matrices compagnons!
Pour , la matrice compagnon associée est
Son polynôme caractéristique est
Il peut se calculer par la succession d’opérations élémentaires
On obtient alors
avec
En développant selon la première ligne, on obtient
Ainsi, pour unitaire de degré , on peut construire une matrice à coefficients entiers dont le polynôme caractéristique est .
Il existe une matrice dont le polynôme caractéristique est . Puisque toute matrice complexe est trigonalisable, la matrice est en particulier semblable dans à une matrice triangulaire de la forme
La matrice est alors semblable à la matrice
Le polynôme caractéristique de est alors . Or est une matrice à coefficients entiers et donc son polynôme caractéristique est aussi à coefficients entiers.
Compte tenu des relations entre les coefficients et les racines d’un polynôme scindé, on peut majorer les coefficients de et affirmer que, pour un degré fixé, il n’y a qu’un nombre fini de polynômes possibles car les coefficients de sont entiers et borné. Considérons un tel polynôme. L’application n’est pas injective compte tenu de l’argument de cardinalité précédent. Il existe donc tel que . Ainsi, il existe une permutation de vérifiant:
À l’aide d’une décomposition en cycles de , on peut affirmer qu’il existe une puissance de égale à l’identité et donc conclure que pour tout il existe tel que . On peut alors affirmer que est nul ou bien racine de l’unité.
On pose
Montrer que admet racines distinctes dans .
Calculer le déterminant de
Solution
Par l’absurde, supposons que possède une racine multiple . Celle-ci vérifie
On en tire
(1) et (2) donnent
(2) impose alors que (3) impose . C’est absurde.
Posons le polynôme caractéristique de la matrice étudiée. On vérifie
En retranchant la -ème colonne à toutes les autres et en développant par rapport à la -ème ligne, on obtient
Cependant, les polynômes et ne sont pas de même degré…En revanche, les polynômes et ont même degré tous deux unitaires et prennent les mêmes valeurs en les points distincts . On en déduit qu’ils sont égaux. En particulier, le déterminant cherché est
[<] Applications du polynôme caractéristique[>] Détermination des éléments propres d'une matrice
Soit vérifiant .
Montrer qu’il existe tel que .
Vérifier que est valeur propre de .
Solution
On retraduit le problème en termes d’endomorphismes.
Soit un endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension finie vérifiant . Le noyau de est un hyperplan et si l’on fixe , on obtient
Puisque , on peut écrire avec de sorte que
Les applications linéaires et sont alors égales sur mais aussi bien sûr sur , ces applications linéaires sont donc égales sur .
De plus, pour , on peut écrire et alors
Ainsi, est bien valeur propre de .
Montrer que la trace d’une matrice réelle de rang en est valeur propre.
Soit . Établir que les matrices et ont les mêmes valeurs propres et que les espaces propres associés ont les mêmes dimensions.
Solution
Soit . Puisqu’une matrice et sa transposée ont le même rang, on remarque
Par la formule du rang,
On en déduit que les matrices et ont les mêmes valeurs propres et que les espaces propres associés ont les mêmes dimensions.
Pour , on pose
Montrer que
Solution
Soient et tels que .
Posons tel que
On a et
d’où .
Soit une matrice diagonalisable de admettant une valeur propre multiple . Pour , montrer que est valeur propre de la matrice obtenue par suppression de la -ème et de la -ème colonne de .
Solution
Soit l’endomorphisme de canoniquement associé à la matrice . Le réel est valeur propre de et l’espace propre associé est de dimension au moins car, étant diagonalisable, la multiplicité d’une valeur propre correspond à la dimension de l’espace propre associé. Introduisons aussi le sous-espace de constitué des tels que . L’espace est de dimension11 1 Si désigne la base canonique de , la famille des vecteurs est une base de . (PSI) On peut aussi simplement dire que est un hyperplan car noyau de la forme linéaire non nulle . .
Méthode: On montre que l’intersection de et de n’est pas réduite au vecteur nul.
Par la formule de Grassmann
On a donc et l’on peut introduire un vecteur de non nul vérifiant . Matriciellement, si désigne la colonne de hauteur dont les éléments sont les , on obtient l’égalité avec non nulle. Cependant, l’élément est nul et l’égalité précédente donne en introduisant la colonne de hauteur obtenue à partir de par suppression de sa -ème ligne. La colonne étant non nulle, on peut conclure que est valeur propre de .
Soit vérifiant pour tout et pour tout , .
Montrer que .
Justifier que si est valeur propre de alors .
Observer que si est valeur propre de et vérifie alors est une racine de l’unité.
Solution
Le vecteur est évidemment vecteur propre associé à la valeur propre 1.
Soient et un vecteur propre associé. Soit l’indice vérifiant
On a et la relation donne donc
puis .
Si de plus alors il y a égalité dans l’inégalité précédente.
L’égalité dans la deuxième inégalité entraîne pour tout tel que .
L’égalité dans la première inégalité entraîne que les complexes engagés sont positivement liés et donc qu’il existe tel que pour tout ,
Ces deux propriétés donnent pour tout , que ou non.
En injectant cela dans la relation , on obtient .
Pour tel que , .
Posons et reprenons la même démarche, ce qui est possible puisque .
On définit ainsi une suite vérifiant .
Cette suite étant non injective, il existe et tel que ce qui donne .
Soit une matrice11 1 On dit que la matrice est stochastique, voir le sujet 4220. à coefficients positifs vérifiant
Montrer que est valeur propre de et que toute autre valeur propre complexe vérifie .
On suppose désormais les coefficients de tous strictement positifs.
Établir que si est une valeur propre de vérifiant alors .
Montrer que l’espace propre associé à la valeur propre est une droite.
(Théorème de Perron-Frobenius)
On étudie une matrice carrée de taille dont tous les coefficients sont des réels strictement positifs et l’on introduit:
Pour et deux éléments de , on écrit pour signifier pour .
Pour , justifier que l’on peut introduire
Vérifier que l’on a pour tous et .
Soit . Montrer que les éléments de sont tous strictement positifs et vérifier
Montrer qu’il existe tel que pour tout . En déduire l’existence d’un élément tel que pour tout de .
Montrer que est alors vecteur propre de associé à la valeur propre .
Établir que les autres valeurs propres complexes de vérifient .
Vérifier que les éléments de sont tous strictement positifs puis que l’espace propre complexe associé à la valeur propre est de dimension .
Soit . Déterminer les valeurs propres de la comatrice de en fonction de celles de .
[<] Éléments propres d'une matrice[>] Existence de valeurs propres dans un espace complexe
Déterminer les valeurs propres et les sous-espaces propres de la matrice
Déterminer les valeurs propres et les sous-espaces propres complexes de la matrice11 1 Cette matrice traduit l’action d’une rotation d’angle .
Déterminer les éléments propres de
Solution
Pour ,
On en déduit .
La matrice possède deux valeurs propres qui sont et .
Déterminons l’espace propre .
Pour ,
Ainsi,
Déterminons l’espace propre .
Pour ,
Ainsi,
L’espace est un hyperplan.
Soient et le polynôme caractéristique de
Pour , calculer .
Déterminer les valeurs propres de . La matrice est-elle diagonalisable?
Déterminer les sous-espaces propres de .
Soit avec . Déterminer les valeurs propres de la matrice de suivante
Déterminer les valeurs propres de la matrice
Solution
Notons la matrice étudiée et supposons , les cas et étant immédiats.
Puisque , 0 est valeur propre de et .
Soit une valeur propre non nulle de et un vecteur propre associé.
L’équation fournit le système
On en déduit
avec car et entraînent .
Par suite, est racine de l’équation et donc
Inversement, on justifie que ses valeurs sont valeurs propres, soit en remontant le raisonnement, soit en exploitant la diagonalisabilité de la matrice symétrique réelle pour affirmer l’existence de valeurs propres comptées avec multiplicité.
Soient et
Calculer les rangs de et .
Soit l’endomorphisme de canoniquement représenté par la matrice . Montrer .
En déduire que la matrice est semblable à une matrice de la forme
Calculer et .
En déduire les valeurs propres de puis celles de .
La matrice est-elle diagonalisable?
Solution
Par le calcul
Puisque et ne possèdent que deux colonnes non nulles et que celles-ci sont visiblement indépendantes, on a .
On a donc . Or donc .
Pour , on peut écrire et l’on a donc puis .
On en déduit et un argument de dimension permet d’affirmer .
Une base adaptée à la décomposition permet de justifier que la matrice est semblable à
Puisque l’on a alors , on peut affirmer que la matrice est inversible.
et .
Soient et les deux valeurs propres complexes de la matrice . On a
On en déduit
Ainsi,
Par calcul de rang
On a aussi
donc la matrice est diagonalisable car la somme des dimensions de ses sous-espaces propres est égale à .
Soit la matrice donnée par .
Trouver une matrice triangulaire inférieure unité et une matrice triangulaire supérieure telle que .
Exprimer à l’aide de
Montrer que .
Solution
Les matrices suivantes conviennent:
, donc , donc
On a
Posons le polynôme caractéristique de .
On a
avec et .
En écrivant avec et en posant on a la relation
avec les conditions initiales et .
La résolution de cette récurrence linéaire d’ordre donne
Ainsi, admet racines dans et, puisque ce polynôme est de degré , il n’y en a pas ailleurs
[<] Détermination des éléments propres d'une matrice[>] Éléments propres d'un endomorphisme matriciel
Soit un -espace vectoriel de dimension finie.
Justifier que tout endomorphisme de possède au moins une valeur propre
Observer que l’endomorphisme de n’a pas de valeurs propres.
Solution
Pour tout , admet un polynôme minimal qui admet au moins une racine dans qui est alors valeur propre de .
Si est valeurs propre de l’endomorphisme considéré alors il existe un polynôme non nul tel que ce qui est impossible pour des raisons de degré.
Soit un endomorphisme d’un -espace vectoriel non réduit au vecteur nul.
On suppose que l’endomorphisme est nilpotent11 1 Un endomorphisme est dit nilpotent lorsqu’il existe tel que .. Montrer que est l’unique valeur propre de .
Établir la réciproque lorsque est de dimension finie.
Que dire de la réciproque lorsque n’est plus supposé de dimension finie?
Montrer que tout endomorphisme d’un espace vectoriel complexe de dimension finie non nulle possède au moins une droite vectorielle stable.
Soit . Montrer qu’il existe des colonnes de non toutes deux nulles telles que et appartiennent à .
Montrer que tout endomorphisme d’un espace vectoriel réel de dimension finie non nulle possède au moins une droite ou un plan vectoriel stable.
Soient deux endomorphismes d’un espace vectoriel complexe de dimension finie non nulle.
On suppose . Montrer que et ont un vecteur propre en commun.
On suppose . Montrer que et ont un vecteur propre en commun.
Soient vérifiant .
Montrer que et ont un vecteur propre en commun.
Solution
On retraduit le problème en terme d’endomorphismes. Soient et deux endomorphismes d’un -espace vectoriel de dimension finie vérifiant . Tout endomorphisme sur un -espace vectoriel de dimension finie non nulle admet au moins une valeur propre. Soit une valeur propre de . L’espace propre est un sous-espace vectoriel stable par (car ) et l’endomorphisme induit par sur admet au moins une valeur propre . Un vecteur propre associé à celle-ci est vecteur propre commun à et . En effet, c’est par définition un vecteur propre de pour la valeur propre et par construction un vecteur propre de pour la valeur propre car vecteur non nul du sous-espace propre .
désigne ou .
On dit qu’une matrice vérifie la propriété si
Rappeler pourquoi une matrice de admet au moins une valeur propre.
Soit une matrice triangulaire supérieure de diagonale nulle.
Calculer . En déduire que vérifie la propriété
Déterminer le rang de la matrice
Soient vérifiant et une matrice de même rang que . Montrer
et en déduire que vérifie .
Conclure que, dans , les matrices non inversibles vérifient et que ce sont les seules.
Que dire des cette propriété dans le cas (on distinguera pair et impair)?
Solution
Le polynôme caractéristique d’une matrice complexe possède au moins une racine dans .
et donc vérifie .
.
Les matrices et étant de même rang, elles sont équivalentes et donc il existe inversibles vérifiant . Puisqu’il existe une matrice telle que pour tout , on a
et donc vérifie la propriété .
Si une matrice est non inversible, elle est de même rang qu’une matrice avec et comme cette dernière vérifie , on peut conclure qu’une matrice non inversible vérifie .
Inversement, si est une matrice inversible alors pour tout
et puisque la matrice admet une valeur propre, il est impossible que soit non nul pour tout .
Cas: est impair. Toute matrice de admet une valeur propre (car le polynôme caractéristique réel est de degré impair). On peut alors conclure comme au dessus.
Cas: est pair. La propriété précédente n’est plus vraie. Par exemple,
est inversible et vérifie la propriété avec .
Soient un -espace vectoriel de dimension finie et une sous-algèbre de . On dit qu’un sous-espace de est stable par lorsque:
On suppose que les seuls sous-espaces vectoriels de stables par sont et .
Pour , déterminer .
Soient de rang et .
Montrer qu’il existe tel que .
En déduire que contient au moins un endomorphisme de rang .
Conclure que .
Solution
Posons . On vérifie que est un sous-espace vectoriel de , que est stable par et que . On en déduit que lorsque . Un calcul immédiat fournit lorsque .
Le sous-espace vectoriel est stable par l’endomorphisme . L’endomorphisme induit possède au moins une valeur propre complexe et alors l’endomorphisme n’est pas injectif sur . On en déduit
Soit un endomorphisme de rang minimal parmi ceux non nuls qui appartiennent à .
Soit un vecteur non nul de l’image de .
Pour tout , la première question assure l’existence de tel que . Introduisons ensuite tel que . Par opérations dans l’algèbre , . Par minimalité de , il vient , c’est-à-dire . En évaluant en , on obtient
Ainsi, et donc .
Posons . Soit un vecteur n’appartenant pas à .
Soient un vecteur non nul de et tel que . Posons . L’endomorphisme est élément de . Cet endomorphisme est de rang au plus mais n’est pas l’endomorphisme nul car . L’endomorphisme est donc de rang exactement et de même image que .
Plus généralement, une fois déterminés avec , on choisit dans l’intersection des noyaux des et l’on forme de rang tel que .
La famille ainsi constituée est libre. En effet, si alors, en évaluant successivement en , on établit .
Soit une autre base11 1 Élégamment, on pourrait choisir après avoir montré que cette famille est une base de . de . Pour , on introduit tel que . On pose alors
On vérifie que la famille est libre et l’on en déduit que l’algèbre est de dimension au moins et donc égale à .
Montrer que ont une valeur propre en commun si, et seulement si, il existe non nulle vérifiant .
Solution
Si et ont pour valeur propre commune alors, puisque et ont les mêmes valeurs propres, il existe des colonnes vérifiant et . Posons alors .
On a et donc .
Inversement, supposons qu’il existe non nulle vérifiant . On peut écrire avec inversibles et . L’égalité entraîne alors avec et . Par similitude, et . En raisonnant par blocs, l’égalité entraîne
Ces formes matricielles entraînent et . Or (cadre complexe) et donc
[<] Existence de valeurs propres dans un espace complexe[>] Crochet de Lie
On considère les matrices réelles
Calculer .
Déterminer les éléments propres de l’endomorphisme .
Solution
Directement,
est valeur propre avec , est valeur propre avec et est valeur propre avec .
Soient , une matrice non nulle et
Démontrer que est un endomorphisme.
Déterminer le noyau de et le rang de .
À quelle condition l’endomorphisme est-il diagonalisable?
Solution
Soient et . On vérifie par calculs
Pour ,
Si la matrice est de trace nulle, le noyau de est l’hyperplan des matrices de trace nulle. On en déduit .
Si la matrice n’est pas de trace nulle, le noyau de est la droite vectorielle engendrée par et l’on en déduit .
Si la matrice n’est pas de trace nulle, on remarque que pour toute matrice de trace nulle, : est une valeur propre de et le sous-espace propre associé est de dimension au moins . Puisque est aussi valeur propre de , l’endomorphisme est diagonalisable.
Si la matrice est de trace nulle, l’endomorphisme est simplement . en est valeur propre de multiplicité et il ne peut y avoir d’autres valeurs propres car le vecteur propre associé est nécessairement colinéaire à . L’endomorphisme n’est pas diagonalisable.
Soit une matrice élément de . On introduit l’endomorphisme11 1 Il ne faut pas confondre avec l’endomorphisme qui à une colonne associe . Ce dernier peut être représenté par la matrice ce qui n’est pas le cas de qui opère en dimension . de défini par pour tout .
Montrer que la matrice et l’endomorphisme ont les mêmes valeurs propres et préciser les sous-espaces propres de en fonction de ceux de .
Que dire des éléments propres l’endomorphisme de défini par ?
[<] Éléments propres d'un endomorphisme matriciel[>] Diagonalisabilité
Soient et deux endomorphismes d’un -espace vectoriel tels que .
Montrer que, pour tout entier , on a .
En dimension finie non nulle, montrer qu’il n’existe pas deux endomorphismes et tels que .
Montrer que dans les endomorphismes et définis par et conviennent.
Solution
Il suffit de procéder par récurrence en exploitant
Si alors
C’est absurdre.
Pour
donc
Soient vérifiant .
Calculer pour .
On considère l’endomorphisme de défini par .
À quelle condition la matrice est-elle vecteur propre de ?
En déduire qu’il existe11 1 Autrement dit, la matrice est nilpotente. tel que .
On fixe et l’on considère .
Prouver que est un endomorphisme de et que:
On suppose que commute avec . Montrer
Vérifier .
Soit une norme sur . Montrer que .
En déduire que la matrice est nilpotente.
Solution
est évidemment linéaire de dans lui-même.
En exploitant
on montre la relation
en raisonnant par récurrence comme pour établir la formule de Leibniz.
donne directement et donc .
La relation s’obtient alors en raisonnant par récurrence et en observant que les termes sommés sont nuls dans la relation
L’identité s’obtient aussi par récurrence et un calcul assez analogue.
Considérons une norme sous-multiplicative (par équivalence des normes en dimension finie, cela ne change rien au problème). On a
L’application linéaire étant continue, on peut introduire vérifiant
On a alors
puis
On peut plonger le problème dans le cadre complexe. Soit une valeur propre complexe de et une matrice de dont toutes les colonnes sont vecteurs propres de associés à la valeur propre . On a
et donc puis . Or
et l’on peut donc conclure .
Puisque 0 est la seule valeur propre complexe de , celle-ci est nilpotente.
Soient et deux endomorphismes d’un -espace vectoriel de dimension finie tels que
Montrer que est nilpotent.
On suppose . Montrer qu’il existe une base de et tels que:
Solution
On vérifie pour tout .
Si pour tout alors l’endomorphisme admet une infinité de valeurs propres (à savoir tous les entiers naturels). Cela étant impossible en dimension finie, on peut affirmer que l’endomorphisme est nilpotent.
(car ) et . Pour et , on montre classiquement que est une base de dans laquelle la matrice de est telle que voulue.
On remarque
donc
pour un certain .
Aussi,
et la matrice de dans est donc triangulaire supérieure avec sur la diagonale . Ainsi,
Soit vecteur propre associé à la valeur propre .
Si alors puisque est stable par , est valeur propre de l’endomorphisme induit par sur . Cela n’étant pas le cas, . On vérifie alors facilement que la famille résout notre problème.
Soient un -espace vectoriel de dimension finie non nulle, dans et dans . On suppose
On étudie le cas .
Montrer que et ont un vecteur propre en commun.
On étudie le cas , .
Montrer que est non inversible.
Calculer puis établir que est nilpotent.
Conclure que et ont un vecteur propre en commun.
On étudie le cas .
Montrer que et ont un vecteur propre en commun.
Solution
Puisque les sous-espaces propres de sont stables par . Puisque est un -espace vectoriel non réduit au vecteur nul, admet au moins une valeur propre. Le sous-espace propre associé est stable par et non réduit au vecteur nul. L’endomorphisme induit par sur celui-ci admet au moins une valeur propre. Cela assure l’existence d’un vecteur propre à l’endomorphisme dans un sous-espace propre de l’endomorphisme . Ce vecteur est un vecteur propre commun à et .
On a .
Par l’absurde, si est inversible alors
et donc
Or
ce qui entraîne une absurdité. On en déduit que l’endomorphisme est non inversible.
Par récurrence sur , on vérifie
En effet, la propriété est immédiate pour et on obtient l’hérédité en écrivant
L’endomorphisme défini sur n’admet qu’un nombre fini de valeurs propres car opère en dimension finie. Si n’est pas nilpotent alors pour tout , est valeur propre de . C’est absurde et donc est nilpotent.
Enfin, soit . On a donc .
Par suite, est stable et un vecteur propre de l’endomorphisme induit est vecteur propre commun à et .
.
Si il suffit de transposer l’étude précédente.
Si , considérons .
On a
Par l’étude qui précède, et ont un vecteur propre en commun puis et ont un vecteur propre en commun.
Soient un -espace vectoriel de dimension finie non nulle, et deux endomorphismes de .
On suppose que .
Montrer que est stable par .
Montrer que .
On pourra raisonner par l’absurde et utiliser la trace.
En déduire que et ont un vecteur propre commun.
Montrer qu’il existe une base de dans laquelle les matrices de et sont triangulaires supérieures.
Généraliser le résultat précédent au cas où .
Solution
Soit . On a et donc
Ainsi, . L’espace est stable par .
Par l’absurde, supposons l’endomorphisme est inversible. On peut introduire et écrire
Or
et l’égalité précédente donne alors
Cela est absurde. On en déduit .
L’espace est stable et non réduit à l’espace nul. L’endomorphisme complexe induit par sur cet espace de dimension finie admet au moins une valeur propre . Si est un vecteur propre associé, c’est un vecteur propre commun à et car c’est un vecteur non nul vérifiant à la fois
Par récurrence, on établit que deux endomorphismes et d’un -espace vectoriel de dimension vérifiant sont cotrigonalisables.
Pour , il n’y a rien à démontrer.
Supposons la propriété acquise pour .
Soient et deux endomorphismes d’un -espace vectoriel de dimension vérifiant . Il existe vecteur propre commun à et . Par le théorème de la base incomplète, on forme une base de . Dans cette base les matrices de et sont respectivement de la forme
Par opérations par blocs, on vérifie car . Par hypothèse de récurrence, les endomorphismes canoniquement associés aux matrices et sont cotrigonalisables. Il existe donc telle que
Considérons ensuite la matrice étendue
On vérifie
Par produit par blocs,
Les matrices et sont donc cotrigonalisables et la matrice de passage détermine alors une base dans laquelle les matrices de et sont triangulaires supérieures.
La récurrence est établie.
L’étude qui précède est aussi valable pour une identité du type avec . Dans le cas où , le résultat est encore vraie car deux endomorphismes et qui commutent possèdent une valeur propre commune. En effet, possède au moins une valeur propre, le sous-espace propre associé est stable par et l’endomorphisme induit par sur celui-ci possède au moins une valeur propre. Cela permet de déterminer un vecteur propre commun à et . On peut alors adapter la démonstration précédente et acquérir la propriété de cotrigonalisabilité.
Si avec alors, en considérant , on a
Les endomorphismes et sont donc cotrigonalisables. Or est combinaison linéaire de et . Les endomorphismes et sont donc aussi cotrigonalisables.
[<] Crochet de Lie[>] Diagonalisabilité d'un endomorphisme par l'étude de ses éléments propres
Soit un endomorphisme diagonalisable d’un espace de dimension finie . Montrer que le noyau et l’image de sont supplémentaires.
Soit un endomorphisme d’un espace vectoriel de dimension finie ne possédant qu’une seule valeur propre.
À quelle condition cet endomorphisme est-il diagonalisable?
Soit un endomorphisme diagonalisable d’un espace vectoriel réel de dimension finie .
Montrer . A-t-on ?
Solution
On sait car, si , alors .
Méthode: On montre par diagonalisation de .
Puisque l’endomorphisme est diagonalisable, il existe une base de dans laquelle sa matrice est
où désignent les valeurs propres comptées avec multiplicité de l’endomorphisme . Par élévation au carré,
Les matrices et ont le même rang car celui-ci correspond au nombre de coefficients non nuls sur la diagonale. Les endomorphismes et ont donc aussi le même rang. Enfin, par la formule du rang,
Par inclusion et égalité des dimensions, on conclut .
On sait et l’égalité des rangs qui précèdent donne l’égalité des espaces.
Soit un espace vectoriel de dimension finie .
Donner un exemple d’endomorphisme de dont l’image et le noyau ne sont pas supplémentaires.
On suppose, dans cette question seulement, que est un endomorphisme de diagonalisable.
Justifier que l’image et le noyau de sont supplémentaires.
Soit un endomorphisme de . Montrer qu’il existe un entier naturel non nul tel que
L’endomorphisme est-il nécessairement diagonalisable?
Le résultat démontré en (c) reste-t-il valable si l’espace est de dimension infinie?
Solution
Un endomorphisme non nul vérifiant avec convient. C’est le cas d’un endomorphisme représenté par la matrice
Soit une base de vecteurs propres de . La matrice de dans cette base est de la forme
et alors les espaces
sont évidemment supplémentaires (puisque associés à des regroupements de vecteurs d’une base).
On vérifie . La suite des dimensions des noyaux des est croissante et majorée par . Elle est donc stationnaire et il existe tel que
Par inclusion et égalité des dimensions
En particulier, . On peut alors établir et par la formule du rang on obtient la supplémentarité
L’endomorphisme n’est pas nécessairement diagonalisable. Pour s’en convaincre il suffit de choisir pour un automorphisme non diagonalisable.
Le résultat n’est plus vrai en dimension infinie comme le montre l’étude de l’endomorphisme de dérivation dans l’espace des polynômes.
Montrer que si est diagonalisable alors l’est aussi.
Solution
Si est diagonalisable alors il existe une matrice inversible telle que
diagonale. En transposant,
c’est-à-dire
avec inversible d’inverse .
Soit diagonalisable.
Justifier que les matrices et sont semblables.
Solution
Par hypothèse, il existe telle que soit une matrice diagonale. Par transposition d’un produit,
Or la matrice est inversible d’inverse et ce qui précède s’écrit donc
La matrice est donc semblable à qui est elle-même semblable à . Au final, et sont semblables
Soient et deux matrices diagonalisables.
Montrer que les matrices et sont semblables si, et seulement si, elles ont le même polynôme caractéristique.
Solution
Deux matrices semblables ont le même polynôme caractéristique (qu’elles soient ou non diagonalisables).
Si est diagonalisable alors son polynôme caractéristique est scindé et est semblable à toute matrice diagonale dont les coefficients diagonaux sont les racines comptées avec multiplicité du polynôme caractéristique de . Par conséquent, si et sont diagonalisables de même polynôme caractéristique, elles sont semblables à une même matrice diagonale et donc semblable entre elles.
Soient et .
On suppose la matrice diagonalisable. Montrer que est diagonalisable.
Solution
Il existe des matrices et telles que
On a alors
puis
La matrice est donc diagonalisable.
Une résolution courte est aussi possible: : les matrices et sont semblables, si l’une est diagonalisable alors l’autre l’est aussi.
Soit un endomorphisme d’un espace vectoriel réel de dimension admettant exactement valeurs propres distinctes. À quelle condition portant sur un vecteur de peut-on affirmer que la famille est une base de ?
L’ensemble des matrices diagonalisables de est-il convexe11 1 Une partie d’un espace vectoriel réel est convexe si elle contient tous les segments dont les extrémités lui appartiennent.?
Soit un endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension .
Montrer que est diagonalisable si, et seulement si, il existe hyperplans de stables par vérifiant .
Solution
Supposons diagonalisable et considérons une base de diagonalisation. Pour , posons . Les sous-espaces vectoriels sont des hyperplans stables par vérifiant .
Supposons qu’il existe hyperplans de stables par vérifiant .
Si est un sous-espace vectoriel de et un hyperplan, on remarque
car vaut ou .
L’intersection d’hyperplans abaisse la dimension d’une unité au plus à chaque intersection. Pour que , il est nécessaire que
Soit un vecteur non nul de . Puisque chaque hyperplan est stable par , la droite est stable par et donc est vecteur propre de .
Soit . Supposons . Pour ,
On en déduit .
La famille est libre et formée de vecteurs propres de . C’est une base de vecteurs propres: l’endomorphisme est diagonalisable.
[<] Diagonalisabilité[>] Diagonalisabilité d'une matrice par étude des éléments propres
Soit un endomorphisme d’un espace vectoriel réel représenté dans une base par la matrice
Justifier que est diagonalisable.
Déterminer une base de diagonalisation de .
Soient un -espace vectoriel de dimension finie non nulle et une base de .
On considère l’endomorphisme de déterminé par
Donner la matrice de dans .
Déterminer les sous-espaces propres de .
L’endomorphisme est-il diagonalisable?
Calculer le déterminant de . L’endomorphisme est-il inversible?
Solution
On obtient
D’une part
et d’autre part, pour avec on a
On en déduit que et sont valeurs propres de . Puisque le sous-espace propre associé à la valeur propre contient un hyperplan et que le sous-espace propre associé à la valeur contient au moins une droite, il ne peut y avoir d’autres valeurs propres et les sous-espaces propres sont respectivement un hyperplan et une droite.
En résumé, et
L’endomorphisme est diagonalisable car
Par les valeurs propres
et l’endomorphisme est inversible…
Soit un endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension finie .
On suppose que
Montrer que est diagonalisable.
Solution
Puisque , on a
Par la formule du rang,
On en déduit que est diagonalisable de valeurs propres possibles et .
Soit . Pour , on pose
Montrer que définit un endomorphisme de .
Former la matrice de relative à la base canonique de .
En déduire la diagonalisabilité de ainsi que ses valeurs propres et la dimension des sous-espaces propres associés.
Solution
L’application est clairement linéaire de vers lui-même. De plus, si , il est aisé d’observer que . On peut donc conclure que est un endomorphisme de .
Pour tout ,
Cela permet de former la représentation matricielle souhaitée.
On constate que la matrice de est triangulaire de coefficients diagonaux deux à deux distincts. Il est ensuite aisé de calculer le polynôme caractéristique de et de conclure que est diagonalisable car admet exactement valeurs propres qui sont . De plus, les sous-espaces propres de sont de dimension .
Soit . Pour , on pose
Justifier que définit un endomorphisme de .
Déterminer les valeurs propres de et justifier que est diagonalisable.
Solution
est clairement linéaire et à valeurs dans .
Pour ,
La matrice de dans la base canonique de est triangulaire supérieure. Les coefficients diagonaux sont alors les racines du polynôme caractéristique et ce sont donc les valeurs propres de à savoir . Cela détermine valeurs propres distinctes, l’endomorphisme est donc diagonalisable (et ses sous-espaces propres sont des droites vectorielles).
On considère l’application définie sur par
Vérifier que définit un endomorphisme de .
Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres de .
Solution
L’application est bien définie au départ de et à valeurs dans car transforme un polynôme de degré inférieur à en un autre après une éventuelle simplification des termes .
La linéarité de est immédiate.
La matrice de dans la base canonique est tridiagonale et ne permet11 1 En revanche, la matrice de dans la base des pour est triangulaire et permet ce calcul! pas un calcul simple du polynôme caractéristique de . Étudions les valeurs propres de par résolution de l’équation aux éléments propres. Pour ,
Résolvons alors sur , l’équation différentielle linéaire
Par décomposition en éléments simples,
La solution générale de cette équation s’exprime
Cette expression détermine une fonction polynomiale non nulle de degré au plus si, et seulement si, . Plus précisément, pour
on observe
L’endomorphisme possède donc (au moins) valeurs propres deux à deux distinctes. Puisque , on peut conclure que ne possède pas d’autres valeurs propres et que les sous-espaces propres associés sont de dimension : les vecteurs propres associés à sont les polynômes non nuls colinéaires à (et est diagonalisable).
Soient et
Soit l’endomorphisme de figuré par la matrice dans la base canonique.
Exprimer en fonction de et pour tout .
Que dire de pour polynôme non nul?
La matrice est-elle diagonalisable?
Solution
Dans la base canonique, la matrice de l’endomorphisme est
Dans la base canonique, la matrice de l’endomorphisme11 1 L’application considérée est linéaire et l’on vérifie, après une éventuelle simplification qu’un polynôme de degré au plus est transformé en un polynôme de degré au plus . est
Puisque , on obtient
Si est un polynôme de degré avec et de coefficient dominant alors et sont des polynômes de degrés et de coefficients dominants et . Le polynôme est alors de degré .
Si est un polynôme de degré , c’est-à-dire un polynôme constant non nul, est de degré .
Si est un polynôme de degré de la forme avec alors
Le polynôme est alors de degré si le coefficient de est non nul et de degré strictement inférieur à sinon.
Soit . Résoudre l’équation d’inconnue conduit à étudier l’équation différentielle
Sur , la solution générale de cette équation différentielle linéaire d’ordre s’exprime
Pour , on obtient avec
polynôme non nul de . On en déduit que l’endomorphisme (et donc la matrice ) possède valeurs propres deux à deux distinctes. La matrice est diagonalisable.
Soient et deux réels . Pour , on pose
Montrer que est un endomorphisme de .
Déterminer les valeurs propres de et en déduire que est diagonalisable.
Solution
Si , il est clair que .
Si après simplification des termes en , on obtient que .
La linéarité de est claire et on peut donc conclure que est un endomorphisme de .
La matrice de dans la base canonique est tridiagonale et peu pratique.
Formons plutôt la matrice de dans la base des pour .
donc
et, cette fois-ci, la matrice de est triangulaire inférieure à coefficients diagonaux distincts:
Ce sont les valeurs propres de . Puisque admet valeurs propres distinctes et que , on peut conclure que est diagonalisable
Soient (avec ) et . Pour , on pose
Montrer que définit un endomorphisme de .
À l’aide de la formule de Taylor, déterminer l’image et le noyau de .
Trouver les éléments propres de . Cet endomorphisme est-il diagonalisable?
Solution
La linéarité est immédiate et sans peine pour .
On a
puis
donc
Ainsi,
et donc
Aussi,
et donc
On a
Cette équation possède une solution non nulle si, et seulement si, , ou avec .
Ainsi,
On a
pour . La somme des dimensions des sous-espaces propres valant , l’endomorphisme est diagonalisable.
En fait, la base des est une base de diagonalisation de l’endomorphisme .
On note . Soient et deux polynômes de degrés . On note l’application qui à un polynôme de associe le reste de la division euclidienne de par .
Montrer que est un endomorphisme de .
Dans quels cas est-il un automorphisme de ?
On pourra discuter selon que les polynômes et sont premiers entre eux ou non.
On suppose que est scindé à racines simples.
Trouver les valeurs propres de . L’endomorphisme est-il diagonalisable?
Solution
Le polynôme étant de degré , le reste d’une division euclidienne par est un polynôme de : l’application est donc bien définie de vers lui-même. Il reste à étudier sa linéarité. Soient et . Les divisions euclidiennes de et par s’écrivent
avec des polynômes et , des polynômes de degrés inférieurs à . On a alors
Par combinaison linéaire, le polynôme est de degré strictement inférieur à celui de et correspond donc au reste de la division euclidienne de par . Ainsi, on obtient l’identité de linéarité
Finalement, est un endomorphisme de .
Soit . Le reste de la division euclidienne de par est nul et donc divise .
Si alors divise . Or et donc . Le noyau de est alors réduit au polynôme nul. L’endomorphisme est alors injectif donc bijectif puisqu’il opère dans un espace de dimension finie.
Si alors on peut introduire un diviseur commun à et non constant. En écrivant avec , on remarque que divise et donc . L’endomorphisme n’est alors pas bijectif.
Notons les racines deux à deux distinctes de ..
Soient et . Étudions l’équation . Puisque le polynôme est de degré inférieur à , on a si, et seulement si, il existe un polynôme tel que ce qui revient encore à dire que divise :
Le polynôme étant le produit des avec les deux à deux distincts, on a encore
Distinguons alors deux cas.
Cas: . La condition est racine de signifie . Le polynôme admet alors au moins racines distinctes et c’est le polynôme nul. L’équation n’admet donc pas d’autres solutions que la solution nulle, le réel n’est pas valeur propre de .
Cas: . Formons l’ensemble (non vide) des de tels que . Pour tout , le réel est assurément racine de et, pour tout , est racine de si, et seulement si, est racine de . Par conséquent,
Le polynôme étant de degré inférieur à , il existe des polynômes non nuls solutions de l’équation et l’on peut affirmer que est valeur propre de .
Au surplus l’espace propre associé11 1 La condition sur le degré de provient du fait que le produit doit être élément de . s’exprime
Cet espace propre associé a pour dimension le cardinal de l’ensemble des indices tels que . La somme des dimensions des sous-espaces propres de correspond alors au cardinal de l’ensemble de tous les indices, c’est-à-dire à qui est la dimension de l’espace . On en déduit que l’endomorphisme est diagonalisable.
Étudier la diagonalisabilité de l’endomorphisme de défini par
Solution
Si appartient à l’hyperplan des matrices de trace nulle alors et donc .
Ainsi, l’espace est de dimension au moins égale à .
De plus, donc l’espace propre est de dimension au moins égale à .
Puisque la somme des dimensions des sous-espaces propres est au moins égale à , l’endomorphisme est diagonalisable (et les inégalités précédentes étaient des égalités).
Soient et endomorphisme de .
Calculer où désigne la matrice élémentaire d’indice de .
Quelle particularité présente la matrice de relativement à la base canonique de ?
Soit un endomorphisme diagonalisable d’un -espace vectoriel de dimension finie.
L’endomorphisme de est-il diagonalisable?
Solution
. La matrice de relative à la base canonique de est diagonale.
Soit une base de dans laquelle l’endomorphisme est représenté par une matrice diagonale . En introduisant l’image réciproque de la base canonique de par l’isomorphisme de représentation matricielle dans , on obtient une base de dans laquelle est représenté par une matrice diagonale.
Soient ,
et définie par
Déterminer la matrice de dans une base de .
Pour , quelle relation existe-t-il entre et ?
Si est diagonalisable, la matrice l’est-elle?
Si est diagonalisable, l’endomorphisme l’est-il?
Solution
On vérifie aisément que est endomorphisme de .
En choisissant la base de formée des matrices et , on obtient la matrice de suivante
Par la règle de Sarrus, on calcule et l’on obtient
Posons égal au discriminant de .
Si alors possède trois racines réelles distinctes
Si alors possède une racine réelle triple
Si alors possède une racine réelle et deux racines complexes non réelles.
Supposons diagonalisable.
Le polynôme caractéristique de est scindé sur donc .
Si alors possède deux racines réelles distinctes et la matrice est donc diagonalisable.
Si alors est diagonalisable et ne possède qu’une seule valeur propre donc l’endomorphisme est une homothétie vectorielle de rapport égal à cette valeur propre. On obtient matriciellement
On en déduit
et donc la matrice est diagonalisable.
Supposons diagonalisable
Le polynôme caractéristique de est scindé sur donc .
Si alors est diagonalisable car possède 3 valeurs propres réelles distinctes.
Si alors possède une seule valeur propre et étant diagonalisable, c’est une matrice scalaire
et alors la matrice de est diagonale
Soient . On considère l’endomorphisme de donné par
Vérifier que les sous-espaces des matrices symétriques et antisymétriques sont stables par .
Établir que est diagonalisable et préciser ses valeurs propres.
Calculer la trace et le déterminant de .
Solution
Supposons . On a et donc
Supposons . On a et donc
Dans une base adaptée à l’écriture , la matrice de est diagonale de coefficients diagonaux ( fois) et ( fois). L’endomorphisme est diagonalisable.
Par la représentation diagonale précédente,
Sachant
on obtient
Aussi,
On considère un -espace vectoriel de dimension finie , un endomorphisme de , la matrice de dans une base de , les projecteurs associés à cette base et la matrice de ces projecteurs.
On considère l’endomorphisme dans tel que
Montrer que et ont les mêmes valeurs propres.
Calculer en fonction des . En déduire qu’il existe une base de dans laquelle la matrice de est diagonale par blocs et exprimer cette matrice.
Solution
Soit une valeur propre de .
Il existe tel que .
Soit alors tel que (ce qui est possible puisque )
Puisque , on peut affirmer que est valeur propre de .
Inversement, soit une valeur propre de et un vecteur propre associé.
Considérons l’endomorphisme de déterminé par
L’endomorphisme est bien déterminé puisque l’on a ici fixé l’image d’une base.
Puisque a (car cette égalité vaut pour les vecteurs d’une base), on obtient avec . Ainsi, est aussi valeur propre de .
Sachant ,
Dans la base , la matrice de est diagonale par blocs avec des blocs diagonaux chacun égaux à .
Soient un espace vectoriel de dimension finie, un projecteur fixé de et définie par
L’application est-elle linéaire?
L’endomorphisme est-il diagonalisable?
Quelle est la dimension des sous-espaces propres associés?
Solution
Par bilinéarité du produit de composition, on vérifie aisément que est linéaire.
Soit .
Cas: et . On a .
Un tel endomorphisme est entièrement déterminé par sa restriction de vers . On en déduit
Cas: et . On a .
Un tel endomorphisme est entièrement déterminé par sa restriction de vers . On en déduit
Cas: et . On a .
Un tel endomorphisme est entièrement déterminé par sa restriction de vers .
Cas: et . On a .
Un tel endomorphisme est entièrement déterminé par sa restriction de vers .
De plus, un endomorphisme appartenant à ces deux dernières catégories est nécessairement nul. On en déduit
Or
donc est diagonalisable.
Les inégalités sur les dimensions précédentes sont alors des égalités , et .
Soient un espace vectoriel réel de dimension finie et . On définit par
Montrer que si est diagonalisable, alors est diagonalisable.
Montrer que si est nilpotent, alors est nilpotent.
Solution
Supposons diagonalisable et soit une base de vecteurs propres de . Pour , on pose l’endomorphisme de déterminé par
La famille est une base de et l’on observe
donc est diagonalisable (et ses valeurs propres sont les ).
Supposons nilpotent et soit tel que . Puisque par développement est combinaison linéaire de termes de la forme
il est assuré que car chacun des termes précédents comporte un facteur nul (à droite ou à gauche). L’endomorphisme est donc nilpotent.
[<] Diagonalisabilité d'un endomorphisme par l'étude de ses éléments propres[>] Diagonalisabilité des matrices de rang 1
Étudier la diagonalisabilité des matrices de suivantes:
.
Donner un exemple de matrice qui ne soit pas diagonalisable.
Solution
La matrice
n’est pas diagonalisable.
En effet, et la matrice n’admet donc qu’une seule valeur . Par l’absurde, si est diagonalisable, est semblable à dont égale à . Ce n’est pas le cas.
Soit . La matrice suivante est-elle diagonalisable dans ?
Soit . À quelle condition la matrice suivante est-elle diagonalisable?
Solution
Le polynôme caractéristique de est
Les valeurs propres de comptées avec multiplicité sont , et .
Cas: , et . Les valeurs propres précédentes sont deux à deux distinctes, la matrice est diagonalisable.
Cas: . La matrice est symétrique réelle donc diagonalisable.
Cas: et . La matrice s’écrit
et en est valeur propre double. Or
et donc . La matrice n’est pas diagonalisable.
Cas: et . L’étude est similaire et la conclusion identique: la matrice n’est pas diagonalisable.
Soient et
On suppose . La matrice est-elle diagonalisable?
On suppose . La matrice est-elle diagonalisable?
Mêmes questions avec .
Solution
de racines et .
Cas: . La matrice possède deux valeurs propres distinctes donc est diagonalisable.
Cas: . La matrice est diagonale.
Cas: . La matrice ne possède pas de valeurs propres (réelles), elle n’est donc pas diagonalisable.
Cas: . La matrice est diagonale.
de racines donc est diagonalisable.
Soit avec .
Déterminer les valeurs propres de la matrice de suivante
Cette matrice est-elle diagonalisable?
Soient tels que et
Calculer le rang de . En déduire que 0 est valeur propre de et déterminer la dimension du sous-espace propre associé.
Déterminer deux vecteurs propres non colinéaires et en déduire que est diagonalisable.
Solution
ne possède que deux colonnes différentes donc .
donc . Par le théorème du rang donc 0 est valeur propre de et la dimension du sous-espace propre associé est .
Les vecteurs et sont vecteurs propres associées aux valeurs propres non nulles et . La somme des dimensions des sous-espaces propres vaut donc est diagonalisable.
Pour quelle(s) valeurs de , la matrice suivante n’est-elle pas diagonalisable?
Solution
En ajoutant la troisième colonne à la première puis en retranchant la première ligne à la troisième
ce qui donne
Le facteur du second degré a pour discriminant
et possède donc deux racines réelles distinctes. Lorsque celles-ci diffèrent de , la matrice possède trois valeurs propres distinctes et est donc diagonalisable.
Il est donc nécessaire que soit racine de
pour que la matrice ne soit pas diagonalisable. C’est le cas si, et seulement si, et alors
On a alors
et donc ce qui entraîne que la matrice n’est pas diagonalisable.
Finalement, n’est pas diagonalisable si, et seulement si, .
Selon la valeur de , étudier la diagonalisabilité de la matrice réelle
Soient trois réels non nuls. Étudier la diagonalisabilité de la matrice réelle
Soit . Étudier la diagonalisabilité de la matrice complexe
Soient un polynôme unitaire réel de degré et la matrice donnée par
Soit tel que . Résoudre l’équation d’inconnue .
Déterminer les valeurs propres et la dimension des sous-espaces propres de la matrice .
À quelle condition relative au polynôme , la matrice est-elle diagonalisable?
Soit avec . Pour , on pose
Énoncer une condition nécessaire et suffisante pour que .
On suppose désormais cette condition remplie.
Montrer que si est valeur propre de alors ou est solution de l’équation
Exprimer les valeurs propres de .
Donner une condition nécessaire et suffisante pour que soit diagonalisable.
Solution
Clairement la matrice est de rang au plus .
Si ou , elle est de rang inférieur à .
Si et , elle est de rang car on peut en extraire un déterminant de taille non nul.
On en déduit si, et seulement si, .
Soient et .
On multiplie la dernière équation par et l’on obtient par substitution
Si alors nécessairement . Pour obtenir une solution non nulle, il faut alors .
Si , est effectivement valeur propre de puisque car .
Si est solution de l’équation alors, par les calculs qui précèdent, on peut déterminer vérifiant : est valeur propre de .
Les solutions de l’équation d’inconnue sont
avec tel que .
Les valeurs propres de sont , et .
Sachant , on a : les valeurs propres et sont distinctes de .
Si alors la matrice possède deux valeurs propres simples et et pour valeur propre de multiplicité . Puisque , la matrice est diagonalisable.
Si alors la matrice présente pour valeur propre double. Nécessairement, car et alors la matrice possède une matrice extraite de taille inversible. Cela entraîne
La matrice n’est pas diagonalisable.
Soit .
Déterminer le rang de la matrice
En employant la trace, que peut-on dire des valeurs propres?
La matrice est-elle diagonalisable?
Solution
si et sinon.
La somme des valeurs propres est nulle.
En développant le déterminant selon la dernière colonne puis en développant les mineurs obtenus selon leur -ieme colonne, on obtient
Cas: . La matrice admet deux valeurs propres opposées non nulles et pour valeur propre d’espace propre de dimension . La matrice est donc diagonalisable.
Cas: . La matrice admet une seule valeur propre qui est . La matrice est alors diagonalisable si, et seulement si, c’est-à-dire .
Soient tels que et
Calculer . En déduire .
Si , donner le rang de .
Si , donner le rang de .
On considère tel que .
Quelles sont les valeurs propres de ? En déduire que si alors est diagonalisable.
Solution
On remarque
En passant au déterminant,
et donc
Cependant, peut se comprendre comme un polynôme caractéristique en la variable et correspond donc à un polynôme unitaire de degré . On conclut
Si , la matrice est inversible et donc .
Si , la matrice n’est pas inversible et donc . Parallèlement, est une sous-matrice inversible de car . On a donc .
Aussi, l’égalité donne et donc
On en déduit puis on conclut .
En adaptant le calcul conduit en permière question,
La matrice possède donc deux valeurs propres doubles qui sont .
Si , ces deux valeurs sont distinctes et les sous-espaces propres associés sont chacun de dimension . En effet, il suffit d’adapter le calcul de rang réalisé à la question précédente pour obtenir la dimension de . On en déduit que est diagonalisable.
Si (question non posée), la matrice ne présente qu’une seule valeur propre qui vaut . Elle est alors diagonalisable si, et seulement si, ce qui est le cas uniquement lorsque .
Soient et la matrice suivante
On suppose réel, la matrice est-elle diagonalisable dans ?
On revient au cas général .
Déterminer le rang de .
Donner la raison pour laquelle le polynôme caractéristique de est de la forme
avec , appartenant à .
Vérifier
Observer que et sont tous deux non nuls.
Étudier les éléments propres dans le cas où .
En déduire les valeurs de pour que soit diagonalisable dans .
Solution
La matrice est symétrique réelle donc orthogonalement diagonalisable.
(deux colonnes indépendantes et pas plus).
Le polynôme caractéristique de est scindé et unitaire.
Puisque , 0 est valeur propre au moins double de et donc
avec .
La matrice est trigonalisable semblable à une matrice triangulaire où figurent sur la diagonale les valeurs et . Par similitude, on a
et donc
Enfin, car sinon et . De même, .
Si alors et donc .
La résolution du système
conduit à un espace de solution de dimension
Finalement, la matrice est diagonalisable dans si, et seulement si, .
Soient quatre nombres complexes avec et
Calculer , et montrer que ou .
On pose supposé non nul. Montrer que est diagonalisable.
Solution
On obtient
et donc .
D’autre part, pour fixés, est une fonction polynomiale unitaire de degré 4 donc
La valeur connue de permet alors de déterminer et d’affirmer
Cas: . La matrice est inversible donc .
Cas: . La matrice n’est pas inversible donc . Or donc la sous-matrice
est de rang et donc .
On observe de plus que
et
donc .
Par la formule obtenue ci-dessus,
et donc
Les valeurs propres de sont et .
Par l’étude qui précède,
donc
Par suite, la matrice est diagonalisable.
Monter que la matrice suivante est diagonalisable
On pourra interpréter comme la matrice d’un endomorphisme de .
Solution
La matrice est la matrice dans la base canonique de l’endomorphisme
Considérons alors la base de polynômes étagés . On a
qui se réécrit
La matrice de l’endomorphisme dans la base est triangulaire inférieure de coefficients diagonaux distincts
On en déduit et l’on observe que possède valeurs propres distinctes. La matrice est donc diagonalisable.
Soient et
Étudier les valeurs propres de en fonction de celles de .
On suppose diagonalisable. La matrice est-elle nécessairement diagonalisable?
Solution
On écrit et alors
Par conséquent, est valeur propre de si, et seulement si, est valeur propre de .
Si alors est diagonalisable mais pas . En effet, est la seule valeur propre de alors que .
Soit . On étudie la matrice définie par blocs
Montrer que la matrice est diagonalisable si, et seulement si, l’est.
Soient , et définies par
Montrer que est diagonalisable si, et seulement si, et le sont.
Solution
Soient et des sous-espaces vectoriels supplémentaires de dimension et d’un -espace vectoriel de dimension .
Soit une base adaptée à la supplémentarité de et et , et les endomorphismes de , et déterminés par
Il est clair que, pour tout , on a
En caractérisant la diagonalisabilité par la somme des dimensions des sous-espaces propres, on conclut à l’équivalence voulue.
[<] Diagonalisabilité d'une matrice par étude des éléments propres[>] Diagonalisation d'une matrice
Soit . Étudier la diagonalisabilité de
Solution
La matrice est de rang , est donc valeur propre de et l’espace propre associé est de dimension .
Pour , on remarque avec . Le réel est donc aussi valeur propre de et le sous-espace propre associé est de dimension (et en fait ).
La matrice est donc diagonalisable.
Soit telle que .
Établir
est diagonalisable si, et seulement si, . |
Solution
Via un changement de bases réalisé de sorte que les premiers vecteurs soient dans le noyau de , on peut écrire
avec .
Cas: . La matrice possède une seule valeur propre mais est distincte de donc n’est pas diagonalisable.
Cas: . est valeur propre simple de donc . Aussi, est valeur propre avec . La somme des dimensions des sous-espaces propres vaut donc est diagonalisable.
Parmi les matrices élémentaires de , lesquelles sont diagonalisables?
Solution
est diagonale donc diagonalisable.
Pour , donc seul 0 est valeur propre. Par suite, si est diagonalisable alors ce qui est incorrect. Conclusion diagonalisable si, et seulement si, .
Soit un endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension finie. Si est valeur propre de , de multiplicité , et si est le sous-espace propre attaché, montrer
Soit
Déterminer simplement les valeurs propres de .
La matrice est-elle diagonalisable?
Solution
Il suffit de calculer le polynôme caractéristique de à partir d’une représentation matricielle triangulaire par blocs relative à une base adaptée à l’espace non nul .
La matrice est de rang 1 donc 0 est valeur propre de et par la formule du rang .
Le polynôme caractéristique de étant de degré 4 et factorisable par , c’est un polynôme scindé. La somme des valeurs propres de comptées avec multiplicité vaut alors .
Par suite, 10 est valeur propre de de multiplicité nécessairement 1.
Finalement, la matrice est diagonalisable semblable à .
[<] Diagonalisabilité des matrices de rang 1[>] Applications de la diagonalisabilité d'une matrice
Montrer que les matrices réelles suivantes sont diagonalisables et les diagonaliser11 1 Diagonaliser une matrice carrée signifie déterminer une matrice inversible telle que soit diagonale. Une telle matrice est alors appelée matrice de diagonalisation de .:
.
Soit . Diagonaliser
Solution
Le polynôme caractéristique de est
de racines et . La matrice est de taille et possède deux valeurs propres distinctes, elle est donc diagonalisable.
Pour ,
On en déduit
Par conjugaison,
Ainsi,
Soient et
Donner une condition nécessaire et suffisante pour que soit diagonalisable et diagonaliser lorsque cette condition est vérifiée.
Solution
Par la règle de Sarrus, on calcule le polynôme caractéristique de
Cas: . Seul est valeur propre de , la matrice est alors diagonalisable si, et seulement si, elle est semblable à la matrice nulle, c’est-à-dire égale à la matrice nulle. C’est le cas lorsque et seulement dans ce cas.
Cas: . Il existe un nombre complexe non nul tel que . La matrice admet alors trois valeurs propres distinctes à savoir , et . La matrice est alors diagonalisable.
Par résolution de l’équation aux éléments propres,
On peut donc écrire
On introduit
Calculer . Préciser les éléments propres de .
Donner les éléments propres de et .
Montrer que l’on peut trouver une base de vecteurs propres commune à , et .
La matrice est-elle diagonalisable? À quelle condition nécessaire et suffisante la matrice est-elle inversible?
Solution
On remarque . La matrice figure une symétrie non triviale, elle est diagonalisable et . Après calculs,
De la même façon, et
ainsi que
La matrice suivante traduit une base de diagonalisation commune
La matrice s’écrit et la matrice la diagonalise avec les valeurs propres , , et . La matrice est inversible si, et seulement si, aucune de ces valeurs propres n’est nulle.
Soient et
Déterminer des matrices inversible et diagonale telles que .
Solution
Après calculs,
et
On peut donc écrire avec
et
On pose
pour tous réels.
Ces matrices sont-elles simultanément diagonalisables?
Étudier et représenter graphiquement l’ensemble des tel que tend vers vers la matrice nulle quand tend vers .
Solution
On peut écrire avec
si, et seulement si, , et .
Or et la dernière condition l’est automatiquement si les deux premières le sont.
L’étude graphique est alors simple, le domaine solution est l’intérieur du carré de sommets , , et .
Soit avec . Montrer que les matrices
sont simultanément diagonalisables11 1 On dit que les matrices d’une famille sont simultanément diagonalisables lorsqu’il existe une même matrice inversible permettant de les diagonaliser..
Soient , deux réels et les matrices
Réduire ces deux matrices.
Solution
Après calculs, avec et
Aussi avec
Cas: est impair. et
Cas: pair. et
Diagonaliser les matrices de
Solution
Étudions la première matrice que nous noterons .
Celle-ci est de rang et l’on peut facilement déterminer une base de son noyau.
En posant le système avec , on obtient une solution non nulle sous réserve que
En notant et les deux racines de cette équation, on obtient avec
On peut aussi affirmer que est diagonalisable car symétrique réelle et déterminer les deux valeurs propres non nulles en étudiant et .
En reprenant la même démarche avec la seconde matrice, que nous noterons , on obtient avec
où sont les deux racines de l’équation
Soit
À quelle condition la matrice est-elle diagonalisable?
Déterminer alors une base de vecteurs propres
Solution
Cas: . La résolution est immédiate.
Cas: et . La matrice est triangulaire supérieure stricte non nulle, elle n’est pas diagonalisable.
Cas: et . Idem.
Cas: .
avec
et
La matrice est donc diagonalisable et il est aisé de former une base de vecteurs propres.
Cas: et . Après calculs (non triviaux),
Les racines de ce polynôme sont les solutions de l’équation d’inconnue
Il y en a exactement s’exprimant en fonction des racines -ième de l’unité.
On en déduit que est diagonalisable.
Soit une valeur propre de et .
L’équation équivaut au système
En retranchant à chaque équation la précédente, on obtient le système équivalent
Puisque ce système est de rang (car est valeur propre simple) et puisque les dernières équations sont visiblement indépendantes, ce système équivaut encore à
La résolution de ce dernier est immédiate. On obtient pour vecteur propre avec
[<] Diagonalisation d'une matrice[>] Applications de la diagonalisabilité d'un endomorphisme
On étudie l’équation d’inconnue avec
Diagonaliser la matrice en précisant une matrice de passage .
Soit solution de . Justifier que la matrice est diagonale.
Déterminer toutes les matrices solutions de l’équation .
Soit
Diagonaliser la matrice en précisant la matrice de passage
Soit une matrice telle que .
Justifier que la matrice est diagonale.
Déterminer les solutions de l’équation .
Solution
.
et est vecteur propre associé à la valeur propre .
et est vecteur propre associé à la valeur propre .
On a avec
Si est solution alors est solution de l’équation donc et commutent or est diagonale à coefficients diagonaux distincts donc est diagonale
Les coefficients diagonaux vérifient et donc ou et ou . Au termes des calculs on obtient les solutions
Déterminer les valeurs propres de
Combien y a-t-il de matrice telle que dans ? dans ?
Solution
.
Il existe une matrice inversible tel que avec .
Si est solution de l’équation alors et donc commute avec la matrice . Or celle-ci est diagonale à coefficients diagonaux distincts donc est diagonale de coefficients diagonaux vérifiant , et . La réciproque est immédiate.
Il y a solutions possibles pour et donc autant de solutions pour (car l’application est injective).
Les solutions réelles sont a fortiori des solutions complexes or toutes les solutions complexes vérifient . Il n’existe donc pas de solutions réelles.
Soient et avec diagonalisables. Montrer
Solution
On peut écrire
avec et diagonales.
Si alors
avec .
En notant et les coefficients diagonaux de et , on obtient
et donc
puis
ce qui permet de conclure.
Soient avec diagonalisable.
Montrer
Solution
Il existe des matrices et telles que
Si alors
puis on obtient
avec .
Notons le coefficient général de et les coefficients diagonaux de .
La relation donne
et donc
Comme la fonction est injective sur , on obtient
et donc
puis
Pour , on considère la matrice
Montrer que la matrice est diagonalisable dans .
Application : Exprimer
Solution
Por , en développant selon la dernière ligne
possède exactement valeurs propres qui sont les racines -ième de l’unité avec .
Soit la matrice de passage telle que avec .
donc
puis
Les matrices
sont-elles semblables?
Solution
La colonne est vecteur propre associé à la valeur propre 6.
Les deux matrices ont le même polynôme caractéristique et celui-ci a pour racines
Ces deux matrices sont semblables à
et donc a fortiori semblables entre elles dans , mais aussi, et c’est assez classique, dans .
Soit . Déterminer l’inverse de
Soient diagonalisables telles que .
Montrer que pour tout matrice , les matrices suivantes sont semblables
Solution
On vérifie
On observe
avec .
Pour conclure, montrons qu’il existe vérifiant . Considérons pour cela l’endomorphisme de défini par
Pour , on a . Pour tout vecteur propre de associé à une valeur propre , on a
Puisque est valeur propre de , n’est pas valeur propre de et donc .
Puisqu’il existe une base de vecteurs propres de et puisque chacun annule , on a .
Ainsi, l’endomorphisme est injectif, or est de dimension finie donc est bijectif. Ainsi, il existe une matrice telle et, par celle-ci, on obtient la similitude demandée.
Soit une application de vers vérifiant:
Montrer que .
Solution
donc, si est inversible, alors . Par suite, si et sont semblables alors .
Puisque et sont semblables, puis, par produit,
Ainsi, pour diagonale, et, plus généralement, cela vaut encore pour diagonalisable.
Si est une matrice de non diagonalisable, celle-ci est semblable à une matrice de la forme
Cas: . On a et donc .
Cas: . Puisque
et que est diagonalisable, on obtient et l’on peut conclure.
Soit telle que soit triangulaire supérieure à coefficients diagonaux deux à deux distincts. Montrer que est aussi triangulaire supérieure.
Solution
Posons . Les coefficients diagonaux de déterminent ses valeurs propres et la matrice est donc diagonalisable car possède valeurs propres deux à deux distinctes. On peut donc écrire avec inversible et
Puisque est commutent, les matrices et commutent. Or les matrices commutant avec une matrice diagonale à coefficients diagonaux distincts sont elles-mêmes diagonales. La matrice est donc diagonale
En considérant un polynôme d’interpolation vérifiant
on obtient puis . En particulier, la matrice est triangulaire supérieure.
Soit un sous-groupe de tel que pour tout .
Montrer que le groupe est commutatif.
Établir que les éléments de sont simultanément11 1 Autrement dit, il existe une matrice telle que est diagonale pour toute matrice de . diagonalisables.
En déduire .
Application : Montrer que et sont isomorphes si, et seulement si, .
On dit qu’une matrice vérifie la propriété si
Traiter le cas .
Désormais, on suppose .
Rappeler le lien entre la comatrice et l’inverse d’une matrice inversible.
Soient . Montrer
Montrer que si vérifie alors toutes les matrices semblables à vérifient aussi .
On suppose la matrice inversible, non scalaire et ne possédant qu’une seule valeur propre.
Montrer que vérifie si, et seulement si, il existe une matrice telle et un complexe telle que pour lesquels .
On suppose que vérifie la propriété et possède au moins deux valeurs propres distinctes. Montrer que est diagonalisable et conclure quelles sont les matrices de cette forme vérifiant .
Solution
Si alors et la propriété est satisfaite avec .
.
Si alors . Or et, après simplification des déterminants, on a . Dès lors, si , on obtient puis .
Si vérifie , il existe tel que
En multipliant par et en réordonnant les membres, on obtient l’équation équivalente
(1) |
La matrice ne possédant qu’une valeur propre et n’étant pas scalaire, n’est pas diagonalisable. Le polynôme annulateur qui précède n’est donc pas à racines simples. En notant son unique racine (la valeur propre de , non nulle) on a les conditions
On en déduit , et . Au surplus, l’équation (1) se relit
Ceci permet d’écrire avec vérifiant .
Inversement, si la matrice est de cette forme, il est possible de remontrer les calculs jusqu’à constater que vérifie .
Comme au-dessus, si vérifie , il existe tel que
Si possède deux valeurs propres distinctes et , alors ce polynôme possède deux racines distinctes et est donc scindé à racines simples. On en déduit que la matrice est diagonalisable. Quitte à remplacer par une matrice semblable, on peut supposer la matrice diagonale avec coefficients sur la diagonale et coefficients sur la diagonale. Il est alors facile de calculer la comatrice de (elle aussi diagonale) et de constater que vérifie la propriété si, et seulement si, les paramètres précédents sont liés par la condition
Les matrices scalaires vérifiant évidemment la propriété , il ne reste plus, pour conclure, qu’à étudier le cas des matrices non inversibles.
Soit une matrice non inversible vérifiant . Il existe tel que
Si alors . On en déduit auquel cas la comatrice de est nulle (les cofacteurs sont nuls car tous les mineurs d’ordre sont nuls) et la propriété conclut que la matrice est nulle.
Si alors avec . La matrice est une matrice de projection de même rang que . Pour que soit autre que la matrice nulle, il faut ce qui permet de dire que est semblable à et donc semblable à .
Inversement, par le calcul, une telle matrice est solution si, et seulement si, .
[<] Applications de la diagonalisabilité d'une matrice[>] Applications à l'étude de suites numériques
Soit un endomorphisme d’un espace vectoriel réel diagonalisable et à valeurs propres toutes positives.
Montrer qu’il existe tel que .
Solution
Soit une base de formée de vecteurs propres de . La matrice de dans s’écrit
avec les valeurs propres de qui sont des réels positifs.
On peut alors introduire l’endomorphisme de déterminé par
On remarque et l’on a donc .
Soit un endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension admettant exactement valeurs propres distinctes.
Montrer qu’il existe tel que la famille soit une base de .
Quelle est la forme de la matrice de dans cette base?
Solution
Notons les valeurs propres distinctes de et des vecteurs propres associés. La famille est base de .
Posons . Pour tout ,
Supposons
En exprimant cette relation en fonction des vecteurs de la famille libre , on parvient à avec
Le polynôme admet plus de racines que son degré donc puis .
Ainsi la famille est libre et finalement base de .
En fait, n’importe quel vecteur dont les coordonnées sont toutes non nulles dans la base de vecteur propre est solution.
La matrice de dans la base considérée est de la forme
avec
Soit un espace vectoriel de dimension , .
On dit qu’un endomorphisme est cyclique lorsqu’il existe tel que est une base de .
On suppose ici et on note une base de . On considère donné par
Calculer et en déduire que est cyclique.
On suppose et l’on considère .
Soit tel que . Montrer que . En déduire que n’est pas bijectif.
L’endomorphisme est-il cyclique?
On pourra calculer .
On suppose et
Montrer qu’il existe tel que .
Montrer que est cyclique.
On suppose que est cyclique. Établir que les sous-espaces propres de sont de dimension .
On suppose que est diagonalisable. Établir que est cyclique si, et seulement si, ses sous-espaces propres sont de dimension .
Solution
Par élévation au carré,
En notant les vecteurs de la base, on remarque que est convenable.
Posons . On écrit avec . À l’aide de la formule du binôme de Newto, avec . On a donc . En particulier, l’endomorphisme ne peut pas être surjectif et il n’est donc pas bijectif.
On remarque pour . La famille des pour est une famille de polynômes de degrés étagés donc une base de .
Le vecteur existe car .
On établit que la famille est libre car et . Cette famille est alors une base de .
Dans une base adaptée à la cyclicité, la matrice de est de la forme
Pour tout , on remarque que car la matrice contient une sous-matrice inversible de taille . On en déduit .
Le sens direct a été vu au-dessus.
Inversement, si est diagonalisable et si ses sous-espaces propres sont de dimension , on peut affirmer que possède valeurs propres distinctes. À l’aide d’un déterminant de Vandermonde, on établit que égal à la somme des vecteurs d’une base de diagonalisation permet d’affirmer que est cyclique (c’est un exercice classique).
Soit un endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension .
On suppose que possède exactement valeurs propres distinctes. Montrer que seuls les polynômes en commutent avec .
On pourra introduire un polynôme interpolateur convenable.
Solution
Il est bien connu que les polynômes en commutent avec .
Inversement, soit un endomorphisme commutant avec .
Notons les valeurs propres deux à deux distinctes de et des vecteurs propres associés. La famille est une base de diagonalisant et les sous-espaces propres de sont de dimension 1. Puisque et commutent, ses sous-espaces propres de sont stables par et donc, pour tout , il existe tel que . Considérons alors un polynôme interpolateur vérifiant
On a pour tout ,
Puisque les applications linéaires et sont égales sur une base, on peut conclure
Soit un endomorphisme diagonalisable d’un espace vectoriel de dimension .
Montrer qu’un endomorphisme commute avec si, et seulement si, les sous-espaces propres de sont stables par .
On note les valeurs propres de et leurs multiplicités respectives.
Montrer que l’ensemble des endomorphismes qui commutent avec est un sous-espace vectoriel de et déterminer sa dimension.
Soit un endomorphisme d’un espace vectoriel réel de dimension possédant exactement valeurs propres distinctes.
Déterminer les dimensions des sous-espaces propres de .
Soit un endomorphisme de vérifiant . Montrer que et commutent. En déduire que les vecteurs propres de sont aussi des vecteurs propres de .
Combien y a-t-il d’endomorphismes de solutions de l’équation ?
Soient un -espace vectoriel de dimension finie et , diagonalisables vérifiant
Montrer que .
Solution
Soient et non nul. On a
Or est diagonalisable donc, en notant les valeurs propres de , on a la décomposition en somme directe
On peut alors écrire avec . L’égalité donne
Les espaces étant en somme directe, on peut identifier les termes de ces sommes
Si , on obtient et donc .
Si , l’identité reste vraie.
On en déduit
Ainsi, les endomorphismes et coïncident sur . Or, l’endomorphisme étant diagonalisable, est la somme des sous-espaces propres de . Les endomorphismes et coïncident donc sur .
Soit un endomorphisme diagonalisable d’un espace vectoriel complexe de dimension finie . On étudie l’équation d’inconnue .
Montrer qu’il existe au moins un endomorphisme de solution.
Justifier que l’on peut déterminer une solution qui soit un polynôme en .
[<] Applications de la diagonalisabilité d'un endomorphisme[>] Trigonalisabilité
Diagonaliser la matrice
En déduire une expression des termes généraux des suites et vérifiant
en fonction de et .
Solution
Le polynôme caractéristique de est
La matrice est de taille et possède valeurs propres distinctes, elle est donc diagonalisable de valeurs propres et .
Après calculs des espaces propres,
Posons pour .
On vérifie et une simple récurrence donne pour tout .
Or
On en déduit
(Suite récurrente linéaire)
Soit une suite réelle vérifiant, pour tout ,
Pour tout , on pose la colonne de coefficients .
Déterminer une matrice telle que .
Diagonaliser la matrice et en déduire une expression de valable pour .
Exprimer en fonction de et de .
On considère trois suites réelles , et vérifiant, pour tout ,
À quelle condition sur , ces trois suites sont-elles convergentes?
Solution
Introduisons la colonne et la matrice
de sorte que l’on ait et donc .
Après réduction, on a avec
On a alors puis
La suite converge si, et seulement si, la suite converge. Or
converge si, et seulement si, les deux dernières coefficients de la colonne sont nuls ce qui donne de la forme
Finalement, les suites , et convergent si, et seulement si, (et ces suites sont alors en fait constantes…)
On considère trois suites réelles , et vérifiant, pour tout ,
À quelle condition sur , ces trois suites convergent-elles?
Soit . On suppose que est racine simple du polynôme
On suppose la convergence d’une suite déterminée par ses premiers termes et la relation de récurrence
Déterminer la limite de .
Solution
Introduisons la colonne . On vérifie avec
Pour déterminer la limite de , on va chercher une constance le long de la dynamique. Il parait naturel de la considérer linéaire et fonction de termes consécutifs de la suite. Nous cherchons donc une ligne telle que . Il suffit pour cela de déterminer vérifiant et donc de trouver vecteur propre de associé à la valeur propre 1. Après calculs, on obtient
sachant .
En posant la limite de la suite , la relation donne à la limite
Puisque est racine simple de ,
et donc
Déterminer les entiers pour lesquelles l’équation
admet au moins une solution .
Soit l’ensemble des suites réelles telles que
À quelle condition sur , contient-il une suite périodique non nulle.
Solution
Supposons que l’équation étudiée admet une solution .
En passant aux parties réelle et imaginaire, on obtient
La deuxième équation donne
Si alors et le système initial n’est pas vérifié.
Si alors
ce qui donne ou .
Cas: . On obtient
avec .
On a alors
Puisque , le théorème de Gauss donne .
Inversement, si alors on peut écrire et pour
donc l’équation étudiée admet au moins une solution.
Cas: .
Une étude semblable conduit à la même condition.
Finalement, l’équation étudiée possède une solution réelle si, et seulement si,
Supposons que divise . Pour on a
donc en multipliant par
La suite de terme général vérifie alors
et donc la suite est un élément non nul de . Puisque
la suite est périodique et non nulle.
Inversement, montrons qu’il est nécessaire que 6 divise pour qu’il existe une suite périodique non nulle dans . On vérifie aisément que est un -espace vectoriel de dimension dont une base est formée par les suites déterminées par
Considérons l’endomorphisme opérant sur .
On vérifie aisément que laisse stable ce qui permet d’introduire l’endomorphisme induit par sur que nous noterons encore . Affirmer l’existence d’une suite périodique non nulle dans signifie que 1 est valeur propre d’une puissance de .
La matrice de dans la base est
car . Le polynôme caractéristique de est
Par l’opération , on obtient
Les valeurs propres complexes de sont alors les racines du polynôme
On vérifie que ce polynôme et son polynôme dérivé n’ont pas de racines en commun; on en déduit que admet exactement valeurs propres complexes distinctes. L’endomorphisme est diagonalisable dans le cadre complexe, il en est de même de dont les valeurs propres sont alors les puissances -ième des valeurs propres de . Ainsi, est valeur propre de si, et seulement si, il existe tel que
Un tel nombre complexe peut s’écrire et l’on parvient alors à l’existence d’une solution à l’équation
et donc à la condition .
[<] Applications à l'étude de suites numériques[>] Trigonalisation d'une matrice
Montrer qu’une matrice triangulaire inférieure est trigonalisable et proposer une matrice réalisant cette trigonalisation.
Soit telle que soit scindé sur .
Montrer que est orthogonalement semblable à une matrice triangulaire supérieure, c’est-à-dire qu’il existe telle que soit triangulaire supérieure.
Solution
On raisonne par récurrence sur .
Pour , il n’y a rien à démontrer.
Supposons la propriété vraie au rang .
Soit dont le polynôme caractéristique est scindé sur . Le polynôme admet au moins une racine et celle-ci est alors valeur propre de . Soit un vecteur propre associé que l’on choisit unitaire. On complète celui-ci en une base orthonormée de . La matrice de colonnes est orthogonale et l’on vérifie par changement base
avec .
Par calcul par blocs, on observe . Le polynôme caractéristique de étant scindé sur , celui de la matrice l’est aussi. Par hypothèse de récurrence la matrice est orthogonalement semblable à une matrice triangulaire: il existe donc telle que
Considérons alors la matrice étendue
Celle-ci est orthogonale et l’on vérifie par calcul par blocs
Ainsi, en posant , on obtient triangulaire supérieure.
La récurrence est établie.
Soient vérifiant .
Montrer que les matrices et ont au moins un vecteur propre en commun.
Établir que les matrices et sont simultanément11 1 Autrement dit, il existe une même matrice telle que et sont triangulaires supérieures. trigonalisables.
Soient vérifiant .
Montrer que les matrices et ont un vecteur propre en commun.
Établir que et sont simultanément trigonalisables.
Solution
Si alors tout vecteur propre de (et il en existe car le corps de base est ) est aussi vecteur propre de .
Si alors l’espace est stable par et il existe alors un vecteur propre de dans . Puisque car , ce vecteur propre de est aussi vecteur propre de (associé à la valeur propre 0).
Par récurrence sur la taille des matrices.
Pour , c’est immédiat.
Supposons la propriété vérifiée au rang .
Soit vérifiant . Soit un vecteur propre commun aux matrices et associé aux valeurs propres et respectivement. Soit une matrice inversible dont la première colonne est . Par changement de base on a
Puisque on a et .
Par hypothèse de récurrence, il existe une matrice telle que et sont triangulaires supérieures. Pour la matrice
on obtient et triangulaires supérieures.
Récurrence établie.
Soient un entier naturel non nul, et deux endomorphismes non nuls de tels que .
Que dire de et ?
Soit une valeur propre non nulle de . Montrer qu’il existe un vecteur propre de associé à appartenant à .
En déduire que et sont cotrigonalisables.
Solution
.
Un vecteur propre de associé à une valeur propre non nulle appartient à l’image de et est donc élément de .
Ce qui précède assure que si possède une valeur propre non nulle, les endomorphismes et ont un vecteur propre en commun.
Si seule est valeur propre de , cela entraîne que est nilpotent: il existe tel que et . Si , un vecteur non nul élément de est alors élément de et de , c’est un vecteur propre commun à et . Si , l’endomorphisme est nul et n’importe quel vecteur propre de (il en existe car est un endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension non nulle) est vecteur propre commun à et .
On raisonne alors par récurrence: un vecteur propre commun à et est le premier vecteur d’une base de trigonalisation. Par représentation matricielle et calcul par blocs, on propage la propriété en taille inférieure (voir sujet 4138).
Soient et deux endomorphismes d’un espace vectoriel complexe de dimension finie vérifiant
Montrer que le noyau de n’est pas réduit au vecteur nul.
En déduire que possède un vecteur propre dans .
Établir qu’il existe une base de trigonalisation commune à et dans laquelle la matrice de est triangulaire supérieure stricte.
[<] Trigonalisabilité[>] Application de la trigonalisabilité
On étudie la matrice réelle
Justifier que la matrice est trigonalisable sans pour autant être diagonalisable.
Déterminer une matrice dont la première colonne est vecteur propre de et calculer telle que
Déterminer telle que soit triangulaire supérieure.
En déduire telle que soit triangulaire supérieure.
On étudie la matrice réelle
Justifier que la matrice est trigonalisable.
Déterminer une matrice dont les deux premières colonnes sont vecteurs propres de et vérifier que est triangulaire supérieure.
Soit
Calculer le polynôme caractéristique de .
Trigonaliser la matrice .
Solution
Après calculs, on obtient
Après résolution,
On prend que l’on complète de deux colonnes pour former une matrice inversible :
On a eu de la chance… car on a obtenu de suite une matrice triangulaire supérieure. Sinon, il aurait fallut continuer le processus en raisonnant par blocs.
Soit
Calculer le polynôme caractéristique de .
Trigonaliser la matrice .
Solution
Après calculs, on obtient
Après résolution,
On prend les colonnes , et l’on détermine telle que soit une famille libre, par exemple, .
On peut alors écrire avec
Montrer que la matrice
est trigonalisable et préciser une matrice de passage.
Solution
Notons la matrice étudiée.
Après calculs, son polynôme caractéristique est .
Celui-ci est scindé et par conséquent la matrice est trigonalisable. Après résolution,
et est vecteur propre. Complétons ce vecteur en une base et considérons la matrice de passage associée
On a
Considérons alors la sous matrice
de polynôme caractéristique car . Après résolution,
Considérons la matrice de passage
On a
Enfin, pour
on obtient
Soit
Calculer le polynôme caractéristique de .
Déterminer une matrice de passage rendant la matrice semblable à
Solution
Pour ,
On conclut .
Il s’agit de déterminer une base de dans laquelle l’endomorphisme canoniquement associé à la matrice vérifie
Les deux premiers vecteurs se déduisent de la détermination des sous-espaces propres de . Le troisième se déduit de la détermination du deuxième.
Après résolution,
On prend les colonnes , .
On détermine ensuite telle que . Après résolution, la colonne convient.
Finalement, obtient pour
Soit
Calculer le polynôme caractéristique de .
Déterminer une matrice de passage rendant la matrice semblable à
Solution
Après calculs, .
On a
et puisque
on a avec
Soit
Calculer le polynôme caractéristique de .
Déterminer une matrice de passage rendant la matrice semblable à
Solution
On obtient .
Après résolution,
On prend .
On détermine telle que . convient.
On détermine telle que . convient.
Finalement, pour
Déterminer l’ensemble des réels tels que
n’est pas diagonalisable.
Pour , trouver inversible telle que soit triangulaire supérieure.
Solution
.
Si alors est diagonalisable.
Si alors donc et la matrice n’est pas diagonalisable.
Si alors et par le même argument qu’au dessus, n’est pas diagonalisable.
On conclut
Cas: .
Par conséquent, la matrice suivante convient
Cas: .
Par conséquent, la matrice suivante convient
[<] Trigonalisation d'une matrice[>] Réduction et sous-espaces stables
Soit . On suppose scindé.
Justifier que est trigonalisable.
Établir que pour tout ,
Solution
est annule le polynôme qui est scindé donc est trigonalisable.
Soit une matrice triangulaire semblable à . Les coefficients diagonaux de sont les valeurs propres de comptées avec multiplicité. Cependant est semblables à donc les valeurs propres de sont les coefficients diagonaux de or ceux-ci sont les puissances d’ordre des coefficients diagonaux de c’est-à-dire des valeurs propres de .
Soient un endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension et .
On suppose que est une valeur propre de . Vérifier que est valeur propre de .
On suppose . Montrer que les valeurs propres de sont exactement les avec valeur propre de .
On suppose . Donner un exemple illustrant que la propriété précédente n’est plus vraie.
Expliquer pourquoi le déterminant de est le produit des valeurs propres complexes de , valeurs propres comptées avec multiplicité.
Solution
Sur , est trigonalisable semblable à une matrice triangulaire supérieure ou sur la diagonale figurent les valeurs propres complexes de comptées avec multiplicité.
Soit une matrice non diagonalisable. Montrer que l’on peut écrire avec et telle que et .
Résoudre l’équation
d’inconnue .
Solution
La matrice admet au moins une valeur propre car il s’agit d’une matrice complexe et ne peut en posséder deux distinctes car elle n’est pas diagonalisable. Si l’on note l’unique valeur propre de , celle-ci est de multiplicité et le polynôme caractéristique de s’écrit
Posons alors . Par le théorème de Cayley-Hamilton, on a et l’on obtient l’écriture voulue.
La matrice exprimant le second membre possède pour seule valeur propre, elle n’est pas diagonalisable et l’on peut l’écrire
Analyse: Soit solution de l’équation . La matrice ne peut pas être diagonalisable car sinon le serait. On peut donc écrire avec la valeur propre de et vérifiant . est alors la valeur propre de et vaut donc . Aussi, par la formule du binôme de Newton, on a alors
et donc
Synthèse: Les matrices
sont effectivement solutions.
On considère la matrice
Justifier que est trigonalisable mais pas diagonalisable.
Soit telle que .
Justifier que n’est pas inversible.
Montrer que les seules valeurs propres possibles pour sont , et .
Montrer que la dimension des sous-espaces propres de est égale à .
Déterminer toutes les matrices telles que .
Solution
Pour ,
Le polynôme caractéristique de est scindé sur donc est trigonalisable dans .
Par la formule du rang,
Puisque , la matrice n’est pas diagonalisable.
Par l’absurde, si est inversible alors l’est aussi. Cependant, n’est pas valeur propre de et donc n’est pas inversible. C’est absurde.
Si est valeur propre de alors est valeur propre de . Or les valeurs propres de sont et donc . On en déduit .
Cas: . . Or donc . On en déduit et en fait car n’est pas inversible.
Cas: . . Or avec . Puisque le rang d’un produit est inférieur au rang des facteurs, et donc11 1 On peut aussi employer le lemme des noyaux pour affirmer . . Si est valeur propre de , le sous-espace propre associé est de dimension exactement.
Cas: . Par le calcul au-dessus on a aussi donc et l’on conclut de la même manière.
Après calculs (assez simples),
Considérons alors la matrice de passage dont les deux premières colonnes sont les vecteurs propres précédents et la troisième une colonne simple
On a
Soit vérifiant . La matrice n’est pas diagonalisable car sinon le serait. Elle admet donc au plus deux valeurs propres. Au surplus, est valeur propre de et ce ne peut-être la seule valeur propre car sinon puis , seraient nilpotentes22 2 Une matrice complexe est nilpotente si, et seulement si, est sa seule valeur propre..
Cas: . On a et ce qui oblige
On a alors
On en déduit , puis
Cas: . On a et ce qui oblige
On a alors
On en déduit , puis
Soient et dans telles que . Montrer que ou .
Le résultat subsiste-t-il dans ?
Solution
Commençons par quelques cas particuliers.
Si alors en s’appuyant sur un polynôme constant.
Si avec alors les matrices qui commutent avec sont diagonales donc est de la forme . En considérant tel que et , on a .
Si avec , une étude de commutativité par coefficients inconnus donne . Pour avec , on a .
Enfin, dans le cas général, est semblable à l’un des trois cas précédent via une matrice . La matrice commute alors avec donc est polynôme en et par le même polynôme est polynôme en .
On imagine que non, reste à trouver un contre-exemple.
Par la recette dite des « tâtonnements successifs » ou saisi d’une inspiration venue d’en haut, on peut proposer
On vérifie que et commutent et ne sont ni l’un ni l’autre polynôme en l’autre car tout polynôme en une matrice triangulaire supérieure est une matrice triangulaire supérieure.
Soient (avec ) vérifiant
Montrer que est diagonalisable.
Solution
donc 0 est valeur propre de de multiplicité au moins .
Puisque est scindé, la trace de est la somme des valeurs propres de comptées avec multiplicité.
Si est la seule valeur propre de , la matrice est semblable à une matrice triangulaire supérieure stricte et alors ce qui est exclu.
Sinon possède une autre valeur propre, puis deux car la somme des valeurs propres est nulle. Par suite, la somme des dimensions des sous-espaces propres de est au moins et donc est diagonalisable.
Soient et .
On suppose le polynôme caractéristique de de la forme
Exprimer le polynôme caractéristique de .
Solution
Puisque le polynôme est scindé, la matrice est trigonalisable. Plus précisément, la matrice est semblable à une matrice de la forme
La matrice est alors semblable à
et donc
Soit un polynôme unitaire de degré à coefficients entiers:
On note les racines complexes de comptées avec multiplicité.
Déterminer une matrice à coefficients entiers dont le polynôme caractéristique est .
En déduire que pour , le polynôme unitaire dont les racines sont exactement les est à coefficients entiers.
Déterminer lorsque .
Pour et , on définit par
Montrer que si alors .
En déduire que est inversible si, et seulement si, et sont inversibles.
Déterminer le spectre de .
En déduire le polynôme caractéristique, la trace et le déterminant de .
Solution
On vérifie l’identité en posant le produit par blocs.
Si et sont inversibles alors
donc est inversible.
Si n’est pas inversible alors il existe telle que et alors
avec donc n’est pas inversible.
Un raisonnement semblable s’applique dans le cas où n’est pas inversible.
Il existe matrices inversibles telles que
avec et les valeurs propres de et .
On observe alors que est triangulaire supérieure de coefficients diagonaux . Les valeurs propres de sont les produits des valeurs propres de et .
On note que de sorte que est semblable à la matrice triangulaire précédente et donc
On en déduit
La relation
est quant à elle immédiate par un calcul direct à partir de la définition de la loi .
Soient . Montrer que et ont le même polynôme caractéristique si, et seulement si,
Solution
Supposons que et aient le même polynôme caractéristique. Les matrices et sont trigonalisables car de polynôme caractéristique scindé sur . Elles sont donc semblables à des matrices triangulaires supérieures et :
Les coefficients diagonaux de et sont identiques à l’ordre près car ceux-ci sont les racines du polynôme caractéristique commun à et .
Par similitude et correspondance des coefficients diagonaux
Supposons pour tout .
Notons et les valeurs de et comptées avec multiplicité:
L’hypothèse proposée donne
Certains peuvent correspondre à des , on simplifie ceux-ci et, quitte à reprendre l’indexation, on obtient
avec .
Par combinaison linéaire, pour tout polynôme ,
On peut définir un polynôme qui s’annule sur les et prend la valeur sur les . Pour celui-ci, il vient . On en déduit que les initiaux et les initiaux sont égaux à l’ordre près. Les polynômes caractéristiques de et sont donc identiques.
Soient vérifiant
Montrer que les matrices et ont les mêmes valeurs propres.
Solution
Notons et les valeurs propres deux à deux distinctes des matrices et respectivement.
L’hypothèse de travail donne
Avec des notations étendues, cela donne
avec .
Indexons alors les valeurs propres de et de sorte que
avec deux à deux distinctes. On obtient donc
Considérons alors la matrice carrée de Vandermonde
Celle-ci est inversible car les sont deux à deux distincts. Or les égalités qui précèdent donnent
en notant les colonnes de la matrice de Vandermonde précédente.
On en déduit
ce qui donne
Soit telle que quand .
Montrer que les valeurs propres de sont de module
Solution
La matrice est trigonalisable et si l’on note ses valeurs propres distinctes alors
avec la multiplicité de la valeur propre .
Pour conclure, il suffit d’établir résultat suivant:
« Soient et deux à deux distincts.
Si alors ».
Raisonnons pour cela par récurrence sur .
Pour , la propriété est immédiate.
Supposons la propriété vraie au rang .
Soient et deux à deux distincts tels que
Par décalage d’indice, on a aussi
donne
qui se comprend encore
avec les non nuls.
Par hypothèse de récurrence, on a alors pour tout .
On en déduit et la relation donne alors d’où l’on tire .
La récurrence est établie.
[<] Application de la trigonalisabilité[>] Nilpotence
Soient endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension finie.
On suppose que est diagonalisable. Montrer
Solution
Supposons et commutent.
donc est stable par .
Supposons que chaque sous-espace propre soit stable par .
Puisque , pour tout , on peut écrire avec et alors
donc .
Soit un endomorphisme d’un espace vectoriel complexe de dimension finie non nulle vérifiant11 1 On dit que l’endomorphisme est semi-simple.:
« Tout sous-espace vectoriel stable par admet un supplémentaire stable ». |
Montrer que l’endomorphisme est diagonalisable.
Soit un endomorphisme d’un -espace vectoriel de dimension finie non nulle
Montrer qu’il existe une droite vectorielle ou un plan vectoriel stable par .
Solution
Si l’endomorphisme possède une valeur propre alors la droite vectorielle engendrée par un vecteur propre associé est évidemment stable par .
Sinon, la matrice réelle représentant dans une base n’a que des valeurs propres complexes non réelles. Parmi celles-ci considérons en une que nous notons . Il existe alors une colonne complexe non nulle telle que . En écrivant et avec réels, l’équation précédente donne
Considérons ensuite les vecteurs et de représentés par les colonnes réelles et . Les relations précédentes donnent
et donc le sous-espace vectoriel est stable par .
Or celui-ci n’est pas nul car et est donc de dimension 1 ou 2 (et en fait 2 car l’absence de valeurs propres réelles dans le cas présent signifie l’absence de droite vectorielle stable).
Soient une endomorphisme de et sa matrice dans la base canonique de . On suppose que est une valeur propre non réelle de et que est un vecteur propre associé.
On note et les vecteurs de dont les composantes sont respectivement les parties réelles et imaginaires des composantes de .
Montrer que et sont non colinéaires.
Montrer que est stable par .
On suppose que la matrice de est donnée par
Déterminer tous les plans stables par .
Énoncé fourni par le concours CENTRALE-SUPELEC (CC)-BY-NC-SA
Solution
Par l’absurde supposons et colinéaires. Il existe alors une colonne réelle telle que
On a alors et la relation donne
Puisque , on peut simplifier et affirmer . Or est une colonne réelle donc, en conjuguant, puis ce qui est exclu.
On écrit avec . La relation donne en identifiant parties réelles et imaginaires
On en déduit que est stable par .
Le polynôme caractéristique de est
Les valeurs propres de sont et avec
Soit un plan stable par . Le polynôme caractéristique de l’endomorphisme induit par sur ce plan divise le polynôme caractéristique de tout en étant réel et de degré 2. Ce polynôme caractéristique ne peut qu’être
Dans le premier cas, 1 et 2 sont valeurs propres de et les vecteurs propres associés sont ceux de . Le plan est alors
Dans le second cas, pour tout , on a par le théorème de Cayley Hamilton
et donc la colonne des coordonnées de vérifie
Après calculs, on obtient
Ainsi, le plan est inclus dans le plan
ce qui suffit à le déterminer.
Soient un -espace vectoriel muni d’une base , et un hyperplan.
Déterminer la dimension du sous-espace vectoriel .
Montrer que si a pour équation alors est stable par si, et seulement si, est colinéaire à .
Soient et les matrices dans de et .
Montrer que est stable par si, et seulement si, est vecteur propre de
Déterminer les plans stables par
Solution
Si alors la valeur de détermine entièrement un élément de . Cela permet de mette en place un isomorphisme entre et . La dimension cherchée vaut .
Si est stable par alors, pour tout , donc
Or est un élément non nul de cette droite vectorielle donc est colinéaire à . La réciproque est immédiate.
(car définit une équation d’hyperplan), donc
avec colonne non nulle.
. Une base de vecteurs propres est formée des vecteurs , et . Les plans stables par sont ceux d’équations , et .
Soit un endomorphisme d’un espace vectoriel de dimension .
On suppose et .
Déterminer la dimension de pour tout .
Montrer que pour tout , l’endomorphisme admet un et un seul sous-espace vectoriel stable de dimension .
[<] Réduction et sous-espaces stables
Soit une matrice nilpotente.
Montrer que est semblable à une matrice triangulaire supérieure stricte.
Le résultat est-il encore vrai pour ?
Solution
Si alors est triangularisable et lors de cette triangularisation les valeurs propres de apparaissent sur la diagonale. Or est nilpotente donc est sa seule valeur propre et la diagonale de la matrice triangulaire obtenue est nulle. Le polynôme caractéristique de est alors égal à .
Pour , on a aussi et le polynôme caractéristique est calculé par la même formule dans les deux cas. Par suite, le polynôme caractéristique pour est scindé et donc à nouveau est triangularisable avec des sur la diagonale.
Soit une matrice nilpotente. Montrer .
Soient vérifiant avec nilpotente. Calculer .
Soit un endomorphisme nilpotent d’une espace vectoriel réel de dimension finie .
Montrer que .
On suppose . Justifier qu’il existe une base de telle que la matrice représentant dans soit
Résoudre l’équation d’inconnue .
Solution
Notons l’indice de nilpotence de . Pour , on montre que la famille est libre. On en déduit et donc .
Pour , la famille est libre et constituée de vecteurs de , c’est donc une base de . La matrice de dans cette base est de la forme voulue.
Soit vérifiant . Puisque la matrice est nilpotente, la matrice l’est aussi. Or alors que . C’est absurde. L’équation étudiée ne possède pas de solutions.
Soient ou et des matrices de nilpotentes commutant deux à deux.
Montrer
Solution
Commençons par établir pour :
Supposons donc , et nilpotente.
Par l’absurde, supposons aussi .
Puisque , on a .
Par la formule du rang, on obtient
Or donc .
Considérons ensuite donné par . L’application est linéaire et bien définie car est stable par puisque et commutent. Soit . Si alors donc puis . L’application linéaire est donc injective.
Or il existe tel que et donc est l’application nulle.
Sachant l’espace non réduit à , il y a absurdité et ainsi .
En revenant à l’énoncé initial, on montre alors par récurrence
En particulier, et la matrice est nulle.
Soit telle que soit la seule valeur propre de .
Montrer que .
Calculer .
Soit commutant avec . Calculer .
Inversement, quelles sont les matrices vérifiant:
Solution
est semblable à une matrice triangulaire supérieure stricte . Cette dernière vérifie et l’on a donc . On peut aussi appliquer le théorème de Cayley-Hamilton.
On peut écrire donc
On écrit
Puisque
est la seule valeur propre de et, par l’étude qui précède,
Si est solution alors pour tout , donc est seule valeur propre de .
Soient et deux endomorphismes d’un espace réel de dimension . On suppose que et commutent et que est nilpotent. Montrer .
Soient avec matrice nilpotente.
On suppose . Montrer que les matrices et ont le même polynôme caractéristique.
Même question en supposant cette fois-ci .
Solution
Sachant , on a . Introduisons un sous-espace vectoriel supplémentaire de dans . En considérant une matrice de passage traduisant un changement de base vers une base adaptée à la supplémentarité
on obtient les écritures par blocs
On a alors
Or est une matrice nilpotente complexe, sa seule valeur propre étant 0, on obtient
et l’identité voulue est établie.
C’est le même raisonnement avec et l’introduction d’un sous-espace vectoriel tel que
On a alors
avec nilpotente.
Soit avec . On considère la matrice avec11 1 désigne le symbole de Kronecker, égal à si et sinon.
Montrer que la matrice est nilpotente et déterminer son indice de nilpotence.
Existe-t-il une matrice vérifiant ?
Soit un espace vectoriel réel de dimension finie.
À quelle condition un endomorphisme nilpotent peut-il s’écrire comme une somme de projections vectorielles?
À quelle condition une matrice de peut-elle s’écrire comme somme de matrices nilpotentes?
Solution
Les valeurs propres complexes d’une matrice nilpotente sont toutes nulles. La trace d’une matrice réelle étant la somme de ses valeurs propres complexes comptées avec multiplicité, la trace d’une matrice nilpotente réelle est assurément nulle. Par combinaison linéaire, si une matrice de est somme de matrices nilpotentes, elle est aussi de trace nulle.
Inversement, soit une matrice de trace nulle. On peut écrire
et alors
ce qui décompose comme somme de matrices nilpotentes.
Notons que le résultat se généralise à la taille en employant, par exemple, la nilpotence des matrices élémentaires non diagonales et la nilpotence des matrices
Soit . On considère l’endomorphisme de défini par
On suppose que la matrice est nilpotente.
Montrer que l’endomorphisme est aussi nilpotent.
Que dire de la réciproque?
Solution
Soit une valeur propre de l’endomorphisme .
Il existe une matrice non nulle vérifiant et alors .
Par une récurrence facile, pour tout . Or pour un certain , donc . Cependant la matrice n’est pas nulle et la matrice n’est donc pas inversible puis la matrice ne l’est pas non plus. Ainsi, est valeur propre de et donc car 0 est la seule valeur propre d’une matrice nilpotente.
On en déduit puis car le corps de base assure l’existence d’au moins une valeur propre.
On peut alors conclure car un endomorphisme d’un espace complexe de dimension finie dont est la seule valeur propre est nécessairement nilpotent (car trigonalisable semblable à une matrice triangulaire supérieure stricte).
Finalement, l’endomorphisme est nilpotent.
Pour , on a . Ainsi, l’endomorphisme est nilpotent alors que ne l’est pas. La réciproque est fausse.
Soit vérifiant
Démontrer que .
Si est nilpotente, démontrer que .
Soient et la matrice obtenue à partir de en permutant les lignes de .
Démontrer que .
Démontrer que est inversible si, et seulement si, .
Solution
donc d’où ou 1.
Si alors pour tout , .
Ceci est exclu car la fonction n’est pas constante. On en déduit .
Si est nilpotente alors (car est de taille 2) et donc puis .
donc puis ou .
Si alors pour tout , .
Ceci est exclu car la fonction n’est pas constante. On en déduit .
Notons .
On remarque donc puis car .
Puisque , on en déduit .
Si est inversible alors et donc puisque .
Inversement, supposons non inversible. 0 est valeur propre de .
On vérifie aisément que deux matrices et semblables vérifient .
Si est diagonalisable alors est semblable à
Par suite,
car cette dernière matrice est nilpotente.
Si n’est pas diagonalisable est trigonalisable (car scindé sur ) et est semblable à
et par suite car cette dernière matrice est nilpotente.
Pour , on note un hyperplan de ne contenant aucune matrice inversible.
Montrer que contient toutes les matrices nilpotentes.
En déduire que tout hyperplan de rencontre .
Solution
Puisque est un hyperplan et que , on a
Soit une matrice nilpotente. On peut l’écrire avec . La matrice n’étant pas inversible, il existe une colonne non nulle telle que et alors . Le scalaire est une valeur propre de la matrice . Or les seules valeurs propres d’une matrice nilpotente sont nulles. On en déduit puis .
Les matrices élémentaires avec sont nilpotentes car de carrées nulles; elles sont donc toutes éléments de et par combinaison linéaire la matrice
appartient à . Cependant, celle-ci est notoirement inversible.
Soient et . On note le -espace vectoriel des formes linéaires sur .
Montrer que , où est la forme linéaire est un isomorphisme
d’espaces vectoriels. En déduire une description des hyperplans de .
Soit une matrice triangulaire supérieure non nulle et .
On note (respectivement ) le sous-espace vectoriel des matrices triangulaires supérieures (respectivement inférieures) à diagonales nulles.
Déterminer .
En discutant selon que possède ou non un coefficient non nul (au moins) hors de la diagonale, déterminer la dimension de .
Une matrice est dite nilpotente s’il existe tel que .
Prouver que les éléments de sont des matrices nilpotentes.
En déduire que contient au moins matrices nilpotentes linéairement indépendantes.
Montrer que tout hyperplan de contient au moins matrices nilpotentes linéairement indépendantes.
Énoncé fourni par le CENTRALE-SUPELEC (CC)-BY-NC-SA
Solution
Notons qu’il est immédiat de vérifier que est une forme linéaire sur .
Par linéarité de la trace, on vérifie ce qui fournit la linéarité de l’application .
Puisque , il suffit désormais de vérifier l’injectivité de pour assurer qu’il s’agit d’un isomorphisme. Si (l’application nulle) alors en particulier et donc .
Or
donc .
Puisque les hyperplans sont exactement les noyaux des formes linéaires non nulles, on peut assurer que pour tout hyperplan de , il existe non nulle telle que
Pour tout matrice , le produit est triangulaire à coefficients diagonaux nuls donc . Ainsi, puis .
Concernant , ou bien c’est un hyperplan de , ou bien c’est entier.
S’il n’y a pas de coefficient non nul dans le bloc supérieur strict de alors est diagonale et un calcul analogue au précédent donne (de dimension )
Sinon, on peut déterminer une matrice élémentaire dans qui n’est pas dans (si alors convient) et donc est un hyperplan de (de dimension ).
Les matrices triangulaire strictes sont bien connues nilpotentes…
Une base de adjointe à une base de fournit une famille libre (car et sont en somme directe) et celle-ci est formée d’au moins éléments.
Soit un hyperplan de . Il existe non nulle telle que
La matrice est trigonalisable donc on peut écrire avec et triangulaire supérieure non nulle. Posons alors l’isomorphisme et considérons l’hyperplan
On constate
Par l’isomorphisme , on transforme une famille de matrices nilpotentes linéairement indépendantes d’éléments de en une famille telle que voulue.
Soit .
Montrer que est nilpotente si, et seulement si, pour tout .
Édité le 17-06-2025
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