[>] Sous espaces vectoriels

 
Exercice 1  1680  Correction  

(Complexification d’un espace réel)

Soit E un -espace vectoriel. On munit le produit cartésien E×E de l’addition usuelle

(x,y)+(x,y)=(x+x,y+y)

et de la multiplication externe par les complexes définie par

(a+ib).(x,y)=(a.x-b.y,a.y+b.x).

Montrer que E×E est alors un -espace vectoriel.
Celui-ci est appelé complexifié de E.

Solution

Il est aisé de constater que l’addition sur E×E est commutative, associative, possède un neutre (0E,0E) et que tout élément est symétrisable dans (E×E,+), le symétrique de (x,y) étant (-x,-y).
Ainsi (E×E,+) est un groupe abélien.
Soient λ,μ et u,vE×E. On peut écrire λ=a+ib, μ=a+ib avec a,b,a,b et u=(x,y), v=(x,y) avec x,y,x,yE. On a

λ.(u+v) =(a+ib).(x+x,y+y)
=(ax+ax-by-by,ay+ay+bx+bx)
=λ.u+λ.v.
(λ+μ).u =((a+a)+i(b+b)).(x,y)
=(ax+ax-by-by,ay+ay+bx+bx)
=λ.u+μ.u.
λ.(μ.u) =(a+ib).(ax-by,ay+bx)
=((aa-bb)x-(ab+ab)y,(aa-bb)y+(ab+ab)x)
=(λμ).u

et

1.u=u.

On peut donc conclure que (E×E,+,.) est un -espace vectoriel.

[<] Structure d'espace vectoriel[>] Opérations sur les sous-espaces vectoriels

 
Exercice 2  1681  Correction  

Les parties suivantes sont-elles des sous-espaces vectoriels de 2?

  • (a)

    {(x,y)2|xy}

  • (b)

    {(x,y)2|xy=0}

  • (c)

    {(x,y)2|x=y}

  • (d)

    {(x,y)2|x+y=1}

  • (e)

    {(x,y)2|x2-y2=0}

  • (f)

    {(x,y)2|x2+y2=0}

Solution

  • (a)

    non: pas stable par multiplication scalaire: (0,1) appartient mais pas -(0,1)

  • (b)

    non: pas stable par addition: (1,0)+(0,1)

  • (c)

    oui

  • (d)

    non: ne passe pas par (0,0).

  • (e)

    non: pas stable par addition: (1,1)+(1,-1)

  • (f)

    oui (c’est l’espace nul!)

 
Exercice 3  1683  Correction  

Les parties suivantes sont-elles des sous-espaces vectoriels de ?

  • (a)

    {(un)|(un) bornée}

  • (b)

    {(un)|(un) monotone}

  • (c)

    {(un)|(un) convergente}

  • (d)

    {(un)|(un) arithmétique}

Solution

  • (a)

    oui

  • (b)

    non

  • (c)

    oui

  • (d)

    oui.

 
Exercice 4  1685  Correction  

Les parties de (,) suivantes sont-elles des sous-espaces vectoriels?

  • (a)

    {f:|f est monotone}

  • (b)

    {f:|f s’annule en 0}

  • (c)

    {f:|f s’annule}

  • (d)

    {f:|f est impaire}.

Solution

  • (a)

    non

  • (b)

    oui

  • (c)

    non

  • (d)

    oui.

 
Exercice 5  1684  Correction  

Soit F={(un)|n,un+2=nun+1+un}.
Montrer que F est un sous-espace vectoriel de .

Solution

F, 0=(0)nF car n, 0=n.0+0.
Soient λ,μ et (un),(vn)F. On a

λ(un)+μ(vn)=(λun+μvn)

avec pour tout n,

λun+2+μvn+2=λ(nun+1+un)+μ(nvn+1+vn)=n(λun+1+μvn+1)+λun+μvn

donc λ(un)+μ(vn)F.
Ainsi, F est un sous-espace vectoriel de .

 
Exercice 6  4508  

Soient F={(x,y,z)3|x-y-z=0} et G={(a+b,a,a+3b)|a,b}.

  • (a)

    Montrer que F et G sont des sous-espaces vectoriels de l’espace 3.

  • (b)

    Déterminer FG.

 
Exercice 7  1686  Correction  

Montrer que les parties de ([a;b],) suivantes sont des sous-espaces vectoriels:

  • (a)

    F={f𝒞1([a;b],)|f(a)=f(b)}

  • (b)

    G={f𝒞0([a;b],)|abf(t)dt=0}

Solution

  • (a)

    F([a;b],) et 0~F.
    Soient λ,μ et f,gF. La fonction λf+μg est de classe 𝒞1 sur [a;b] et

    (λf+μg)(a)=λf(a)+μg(b)=λf(b)+μg(b)=(λf+μg)(b)

    donc λf+μgF.

  • (b)

    G([a;b],) et 0~G.
    Soient λ,μ et f,gG. La fonction λf+μg est continue sur [a;b] et

    ab(λf+μg)(t)dt=λabf(t)dt+μabg(t)dt=0

    donc λf+μgG.

 
Exercice 8  1688  Correction  

Soient u1,,un des vecteurs d’un 𝕂-espace vectoriel E.
Montrer que l’ensemble F={λ1u1++λnun|λ1,,λn𝕂} est un sous-espace vectoriel de E contenant les vecteurs u1,,un.

Solution

FE et 0EF car

0E=0.u1++0.un.

Soient α,β𝕂 et x,yF. On peut écrire

x=λ1u1++λnu et y=μ1u1++μnun

avec λi,μi𝕂. On a alors

αx+βy=(αλ1+βμ1)u1++(αλn+βμn)un

avec αλi+βμi𝕂 donc αx+βyF. Ainsi F est un sous-espace vectoriel de E.
De plus,

i{1,,n},ui=λ1u1++λnun

avec

λj=δi,j={1 si i=j0 sinon.

Ainsi uiF.

 
Exercice 9  4513  

On dit qu’une fonction f: est à support compact s’il existe A+ tel que f est nulle en dehors de [-A;A]. Vérifier que l’ensemble 𝒟 des fonctions de  vers  de classe 𝒞 et à support compact est un sous-espace vectoriel de l’espace des fonctions de vers .

 
Exercice 10  1687   Correction  

Soit ω. On note ω.={ωx|x}.
Montrer que ω. est un sous-espace vectoriel de vu comme -espace vectoriel.
À quelle condition ω. est-il un sous-espace vectoriel de vu comme -espace vectoriel?

Solution

ω et 0ω car 0=ω×0.
Soient λ,μ et z,zω. on peut écrire z=ωx et z=ωx avec x,x et l’on a (λz+μz)=ω(λ.x+μx) avec λx+μx donc λz+μzω.
Ainsi ω est un sous-espace vectoriel du -espace vectoriel .
Si ω est un sous-espace vectoriel du -espace vectoriel alors puisque ω=ω×1ω et i, on a i.ωω. Cela n’est possible que si ω=0. Inversement, si ω=0 alors ω={0} est un sous-espace vectoriel du -espace vectoriel .

 
Exercice 11  1689   Correction  

Soient E=(,), 𝒞 l’ensemble des fonctions de E croissantes et

Δ={f-g|f,g𝒞}.

Montrer que Δ est un sous-espace vectoriel de E.

Solution

ΔE. 0=0-0 avec 0𝒞 donc 0Δ.
Soient h,hΔ. On peut écrire h=f-g et h=f-g avec f,g,f,g𝒞. On a alors h+h=(f+f)-(g+g) avec (f+f),(g+g)𝒞.
Soit hΔ. On peut écrire h=f-g avec f,g𝒞.
Pour tout λ0, on a λh=λf-λg avec λf,λg𝒞.
Pour tout λ<0, on a λh=(-λ)g-(-λf) avec (-λ)g,(-λ)f𝒞.
Dans les deux cas λhΔ.

 
Exercice 12  1690   Correction  

Démontrer que le sous-ensemble constitué des suites réelles périodiques est un sous-espace vectoriel d’une structure que l’on précisera.

Solution

Montrons que l’ensemble F étudié est un sous-espace vectoriel de l’ensemble E des suites réelles.
Assurément FE. La suite nulle est périodique donc 0F. Pour u,vF et λ,μ, on peut affirmer que λu+μv est TT-périodique (et même ppcm(T,T)-périodique) en notant T et T des périodes non nulles de u et v. Ainsi, λu+μvF.

[<] Sous espaces vectoriels[>] Espaces engendrés par une partie

 
Exercice 13  1693  

Soient F, G et H des sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel E. Montrer

F(G+H)(FG)+(FH)etF+(GH)(F+G)(F+H).

Vérifier à l’aide d’une figure que ces inclusions peuvent être strictes.

 
Exercice 14  1694  Correction  

Soient F, G et H trois sous-espaces vectoriels d’un 𝕂-espace vectoriel E.
Montrer que

FGF+(GH)=(F+G)(F+H).

Solution

De façon générale, F+(GH)F+G et F+(GH)F+H donc F+(GH)(F+G)(F+H).

Supposons de plus FG.

Soit x(F+G)(F+H). On a xF+G=G et x=u+v avec uF et vH.

On remarque v=xuG donc vGH puis xF+(GH).

 
Exercice 15  1691  Correction  

Soient F et G des sous-espaces vectoriels de E.
Montrer

FG=F+GF=G.

Solution

() C’est immédiat.

() Supposons FG=F+G. On a FF+G=FGG et de même GF donc F=G.

 
Exercice 16  1695   Correction  

Soient F, G, F, G des sous-espaces vectoriels de E tels que FG=FG.

Montrer que

(F+(GF))(F+(GG))=F.

Solution

() ok

() Soit x(F+(GF))(F+(GG)). On peut écrire x=u+v avec uF et vGF et x=u+v avec uF et vGG. On a

u-u=v-vFG=FG

et donc

v=-(v-v)+vG.

Ainsi,

vGFG=FGF

puis x=u+vF.

Finalement, (F+(GF))(F+(GG))F puis l’égalité.

 
Exercice 17  1692   

Soient F et G deux sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel réel E. Montrer que FG est un sous-espace vectoriel de E si, et seulement si11 1 Cette étude est généralisée dans le sujet 4523., FG ou GF.

 
Exercice 18  4523    

Soient F1,,Fn des sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel réel E.

Montrer que si l’union F1Fn est un sous-espace vectoriel de E, celle-ci est égale à l’un des espaces Fi.

[<] Opérations sur les sous-espaces vectoriels[>] Espaces supplémentaires

 
Exercice 19  1697  

Soient A et B deux parties d’un espace vectoriel E. Établir

Vect(AB)=Vect(A)+Vect(B).
 
Exercice 20  1696  Correction  

Comparer

Vect(AB)etVect(A)Vect(B).

Solution

ABVect(A)Vect(B) et Vect(A)Vect(B) est un sous-espace vectoriel donc

Vect(AB)Vect(A)Vect(B).

L’inclusion réciproque n’est pas vraie: prendre A={u} et B={2u} avec u0E

 
Exercice 21  1625  Correction  

On considère les vecteurs de 3

u=(1,1,1)etv=(1,0,-1).

Montrer

Vect(u,v)={(2α,α+β,2β)|α,β}.

Solution

On peut écrire

{(2α,α+β,2β)|α,β}=Vect(x,y)

avec x=(2,1,0) et y=(0,1,2).
On a u=12(x+y) et v=12(x-y) donc u,vVect(x,y) puis Vect(u,v)Vect(x,y).
Aussi x=u+v et y=u-v donc x,yVect(u,v) puis Vect(x,y)Vect(u,v).
Par double inclusion l’égalité.

 
Exercice 22  1626   Correction  

Dans 3, on considère x=(1,-1,1) et y=(0,1,a)a.
Donner une condition nécessaire et suffisante sur a pour que u=(1,1,2) appartienne à Vect(x,y). Comparer alors Vect(x,y), Vect(x,u) et Vect(y,u).

Solution

On a

u=λx+μy{λ=1-λ+μ=1λ+aμ=2{λ=1μ=2a=1/2.

Ainsi,

uVect(x,y)a=1/2

et alors u=x+2y.
x,uVect(x,y) donc Vect(x,u)Vect(x,y).
x,yVect(y,u) donc Vect(x,y)Vect(y,u).
y,uVect(x,u) donc Vect(y,u)Vect(x,u).

Finalement, les trois espaces sont égaux.

 
Exercice 23  4522   

Soit N. Montrer que les familles de fonctions

(xcos(nx))0nNet(xcosn(x))0nN

engendrent le même sous-espace vectoriel de (,).

[<] Espaces engendrés par une partie[>] Familles de vecteurs

 
Exercice 24  5509  Correction  

Dans E=𝒞([-1;1],), on considère les sous-espaces vectoriels

F1 ={x[-1;1]ax+b|a,b},
F2 ={fE|f(-1)=f(1)=0}.

Montrer que F1 et F2 sont supplémentaires dans E.

Solution

Soit fE.

Analyse: Supposons pouvoir écrire f=f1+f2 avec f1F1 et f2F2. On souhaite déterminer f1 et f2 en fonction de f.

D’une part, on peut introduire a,b réels tels que f1:xax+b et d’autre part, on sait f2(-1)=f2(1)=0. On en déduit

f(-1)=f1(-1)+f2(-1)=-a+betf(1)=f1(1)+f2(1)=a+b.

Après résolution,

a=12(f(1)-f(-1))etb=12(f(1)+f(-1)).

Cela détermine entièrement f1 puis f2 car f2=f-f1. L’analyse est close: s’il est possible de décomposer f en f+f2, cette décomposition est déterminée de façon unique.

Synthèse: Considérons les fonctions f1 et f2 de E acquises au terme de l’analyse

f1:x12(f(1)-f(-1))x+12(f(1)+f(-1))etf2=f-f1.

Par ces définitions, il est clair que f1 est élément de F1 et que f est la somme de f1 et f2. Il reste seulement à vérifier que f2 est élément de F2 ce qui s’obtient par le petit calcul suivant:

f2(-1)=f(-1)-f1(-1)=0etf2(1)=f(1)-f1(1)=0.

On peut donc affirmer qu’il est possible d’écrire un élément de E comme somme d’un élément de F et d’un élément de G.

Finalement, F et G sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de E.

 
Exercice 25  1698  Correction  

Soient F={f𝒞1(,)|f(0)=f(0)=0} et G={xax+b|(a,b)2}.
Montrer que F et G sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de 𝒞1(,).

Solution

F𝒞1(,) et 0F.
Soient λ,μ et f,gF,

(λf+μg)(0)=λf(0)+μg(0)=0

et

(λf+μg)(0)=λf(0)+μg(0)=0

donc λf+μgF.
G𝒞1(,) et 0G (en prenant a=b=0).
Soient λ,μ et f,gG, il existe a,b,c,d tels que

x,f(x)=ax+b et g(x)=cx+d

et on a alors

(λf+μg)(x)=ex+f

avec

e=λa+μc et f=λb+μd

donc λf+μgG.
Soit hFG. Il existe a,b tels que

x,h(x)=ax+b

car hG. Or hF donc h(0)=b=0 et h(0)=a=0 puis h(x)=0 c’est-à-dire h=0. Ainsi,

FG={0~}.

Soit h𝒞1(,). Posons a=h(0), b=h(0), g:xax+b et f=h-g.

Clairement, gG et h=f+g.

De plus, f(0)=h(0)-b=0 et f(0)=h(0)-a=0 donc fF.

Ainsi,

F+G=𝒞1(,).

Finalement, F et G sont supplémentaires dans 𝒞1(,).

 
Exercice 26  1699  Correction  

Soient F={f𝒞([-1;1],)|-11f(t)dt=0} et G={f𝒞([-1;1],)|f constante}.
Montrer que F et G sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de 𝒞([-1;1],).

Solution

F𝒞([-1;1],) et 0~F car -110dt=0.
Soient λ,μ et f,gF, on a

-11(λf+μg)(t)dt=λ-11f(t)dt+μ-11g(t)dt=0

donc λf+μgF.
G𝒞([-1;1],) et 0~G car c’est une fonction constante.
Soient λ,μ et f,gG. On a λf+μgG car il est clair que c’est une fonction constante.
Soit hFG. On a h constante car hG. Posons C la valeur de cette constante.
Puisque hF, on a

-11h(t)dt=-11Cdt=2C=0

et donc h=0~. Ainsi,

FG={0~}.

Soit h𝒞([-1;1],). Posons C=-11h(t)dt, g la fonction constante égale à 12C et f=h-g.
Clairement gG et f+g=h. De plus, -11f(t)dt=-11h(t)dt-C=0 donc fF.
Ainsi,

F+G=𝒞([-1;1],).

Finalement, F et G sont supplémentaires dans 𝒞([-1;1],).

 
Exercice 27  4516  

Dans l’espace réel E des fonctions de vers , on introduit les espaces 𝒫 et constitués respectivement des fonctions paires et impaires. Montrer que ceux-ci sont supplémentaires dans E.

 
Exercice 28  1700  Correction  

Soient

H={(x1,x2,,xn)𝕂n|x1+x2++xn=0}

et u=(1,,1)𝕂n.
Montrer que H et Vect(u) sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de 𝕂n.

Solution

H𝕂n, 0=(0,,0)H car 0++0=0.
Soient λ,μ𝕂 et x=(x1,,xn)H, y=(y1,,yn)H. On a

λx+μy=(λx1+μy1,,λxn+μyn)

avec

(λx1+μy1)++(λxn+μyn)=λ(x1++xn)+μ(y1++yn)=0

donc λx+μyH.
Vect(u)=𝕂u est un sous-espace vectoriel.
Soit vHVect(u). On peut écrire v=λu=(λ,,λ) car vVect(u).
Or vH donc λ++λ=0 d’où λ=0 et donc v=0. Ainsi,

HVect(u)={0}.

Soit v=(v1,,vn)𝕂n. Posons λ=1n(v1++vn), y=λu et x=v-y.
Clairement x+y=v, yVect(u). De plus, x=(x1,,xn) avec

x1++xn=(v1-λ)++(vn-λ)=(v1++vn)-nλ=0

donc xH. Ainsi,

H+Vect(u)=𝕂n.

Finalement, H et Vect(u) sont supplémentaires dans 𝕂n.

 
Exercice 29  1701   Correction  

Dans l’espace E=𝒞([0;π],), on considère les parties

F={fE|f(0)=f(π/2)=f(π)}etG=Vect(sin,cos).

Montrer que F et G sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de E.

Solution

F et G sont clairement des sous-espaces vectoriels de E.
Soit fFG. On peut écrire f=λ.sin+μ.cos.
De plus, f(0)=f(π/2)=f(π) donne: μ=λ=-μ d’où λ=μ=0 puis f=0.
Soit fE. Posons λ=2f(π/2)-f(0)-f(π)2, μ=f(0)-f(π)2, h=λsin+μcos et g=f-h.
On a f=g+h avec gF et hG.
Ainsi F et G sont supplémentaires dans E.

 
Exercice 30  1702   Correction  

Soit F={f(,)|f(0)+f(1)=0}.

  • (a)

    Montrer que F est un sous-espace vectoriel.

  • (b)

    Déterminer un supplémentaire de F dans (,).

Solution

  • (a)

    sans peine

  • (b)

    L’ensemble des fonctions constantes convient.

[<] Espaces supplémentaires[>] Familles infinies de vecteurs

 
Exercice 31  1627  Correction  

Les familles suivantes de vecteurs de 3 sont-elles libres?
Si ce n’est pas le cas, former une relation linéaire liant ces vecteurs:

  • (a)

    (x1,x2) avec x1=(1,0,1) et x2=(1,2,2)

  • (b)

    (x1,x2,x3) avec x1=(1,0,0), x2=(1,1,0) et x3=(1,1,1)

  • (c)

    (x1,x2,x3) avec x1=(1,2,1), x2=(2,1,-1) et x3=(1,-1,-2)

  • (d)

    (x1,x2,x3) avec x1=(1,-1,1), x2=(2,-1,3) et x3=(-1,1,-1).

Solution

  • (a)

    oui.

  • (b)

    oui.

  • (c)

    non car x3=x2-x1.

  • (d)

    non car x3=-x1.

 
Exercice 32  4510  

Soient u et v deux vecteurs d’un 𝕂-espace vectoriel E. On dit que le vecteur v est colinéaire à u si l’on peut écrire v=α.u avec α𝕂.

  • (a)

    On suppose la famille (u,v) liée. Montrer que u est colinéaire à v ou v colinéaire à u.

  • (b)

    À quelle condition simple sur u peut-on affirmer que, lorsque la famille (u,v) est liée, le vecteur v est colinéaire à u?

 
Exercice 33  2464    X (MP)Correction  

Soit (a,b,c)3. Les fonctions xsin(x+a),xsin(x+b) et xsin(x+c) sont-elles linéairement indépendantes dans l’espace (,)?

Solution

Non car ces trois fonctions sont combinaisons linéaires des deux suivantes

xsin(x)etxcos(x).
 
Exercice 34  1628   Correction  

On pose f1,f2,f3,f4:[0;2π] les fonctions définies par:

f1(x)=cos(x),f2(x)=xcos(x),f3(x)=sin(x),f4(x)=xsin(x).

Montrer que (f1,f2,f3,f4) est une famille libre d’éléments de l’espace réel 𝒞([0;2π],).

Solution

Les fonctions f1,f2,f3,f4 appartiennent effectivement à l’espace 𝒞([0;2π],).

Soit (a,b,c,d)4. Supposons

af1+bf2+cf3+df4=0.

On a

x[0;2π],(a+bx)cos(x)+(c+dx)sin(x)=0.

Pour x=0 et x=π, on obtient les équations du système

{a=0a+bπ=0

d’où a=b=0.

Pour x=π2 et x=3π2, on forme le système

{c+dπ/2=0c+3dπ/2=0

d’où c=d=0.

Finalement, la famille étudiée est libre.

 
Exercice 35  1629   Correction  

Soit n. Pour k0;n, on pose fk: la fonction définie par fk(x)=ekx.

Montrer que la famille (fk)0kn est une famille libre de l’espace (,).

Solution

Soit (λ0,,λn)n+1. Supposons λ0f0++λnfn=0. On a

x,λ0+λ1ex++λnenx=0. (1)

En passant la relation ci-dessus à la limite quand x tend vers -, on obtient λ0=0. La relation (1) se simplifie alors en

x,λ1ex++λnenx=0

puis en

x,λ1+λ2ex++λne(n-1)x=0.

En reprenant la démarche ci-dessus, on obtient λ1=0, puis de même11 1 L’idéal serait de rédiger une résolution par récurrence sur n*. λ2==λn=0.

La famille (fk)0kn est donc libre.

 
Exercice 36  1630   

Soit E un espace vectoriel réel.

  • (a)

    Soient x,y,z trois vecteurs de E constituant une famille libre. On pose u=x+y, v=y+z et w=z+x. Montrer la liberté de la famille (u,v,w).

  • (b)

    Soient x,y,z,t des vecteurs de E constituant une famille libre. On pose u=x+y, v=y+z, w=z+t et s=t+x. Étudier la liberté de la famille (u,v,w,s).

 
Exercice 37  1631   

Soit (u1,,un,un+1) une famille de vecteurs d’un 𝕂-espace vectoriel E.

  • (a)

    Établir que, si la famille (u1,,un) est libre et que un+1 n’appartient pas à Vect(u1,,un), alors (u1,,un,un+1) est libre.

  • (b)

    Établir que, si la famille (u1,,un,un+1) est génératrice de E et que un+1 est élément de Vect(u1,,un), alors (u1,,un) est génératrice de E

 
Exercice 38  1633   Correction  

Soit (e1,,ep) une famille libre de vecteurs d’un espace réel E.

Établir que pour tout aEVect(e1,,ep), la famille (e1+a,,ep+a) est libre.

Solution

Soit (λ1,,λp)p. Supposons

λ1.(e1+a)++λp.(ep+a)=0E.

On a

λ1.e1++λp.ep=-(λ1++λp).a. (1)

Par l’absurde, λ1++λp0 alors

a=-λ1e1++λpepλ1++λpVect(e1,,ep).

Cela est exclu et donc nécessairement λ1++λp=0.

La relation (1) devient alors

λ1.e1++λp.ep=0E

On en déduit λ1==λp=0 car la famille (e1,,ep) est libre.

 
Exercice 39  1632   Correction  

Soient (x1,,xn) une famille libre de vecteurs de E et α1,,αn𝕂.

On pose

u=α1.x1++αn.xnetyi=xi+upour i=1,,n.

À quelle condition sur les scalaires αi, la famille (y1,,yn) est-elle libre?

Solution

Supposons λ1y1++λnyn=0. On a

(λ1+α1(λ1++λn)).x1++(λn+αn(λ1++λn)).xn=0

donc

{(λ1+α1(λ1++λn))=0(λn+αn(λ1++λn))=0.

En sommant les équations,

(λ1++λn)(1+(α1++αn))=0.

Si α1++αn-1 alors λ1++λn=0 puis, par le système, λ1==λn=0.
Si α1++αn=-1 alors α1y1++αnyn=0.
Finalement, la famille (y1,,yn) est libre si, et seulement si,

α1++αn-1.
 
Exercice 40  171   Correction  

Soit E l’ensemble des applications f:[-1;1] continues telles que les restrictions f|[-1;0] et f|[0;1] soient affines.

  • (a)

    Montrer que E est un -espace vectoriel.

  • (b)

    Donner une base de E.

Solution

  • (a)

    E est un sous-espace vectoriel de 𝒞([-1;1],).

  • (b)

    x1, xx et x|x| forment une base de E.

[<] Familles de vecteurs[>] Sous espaces affines

 
Exercice 41  5511  Correction  

Soit E=(,) l’espace des fonctions de vers . Pour a, on note ea l’application de vers définie par ea(t)=eat.

Montrer que la famille (ea)a est libre.

Solution

Méthode: On montre qu’une famille infinie est libre en vérifiant que toutes ses sous-familles finies le sont.

Par récurrence sur n*, montrons que toute sous-famille à n éléments de (ea)a est libre.

Pour n=1, une sous-famille à un élément de (ea)a est libre car aucune fonction de cette famille n’est nulle.

Supposons la propriété établie au rang n1 et considérons a1,,an,an+1 des réels deux à deux distincts. Supposons

λ1.ea1++λn.ean+λn+1.ean+1=0 (1)

avec λ1,,λn,λn+1. On dérive cette relation fonctionnelle sachant (ea)=aea:

a1λ1.ea1++anλn.ean+an+1λn+1.ean+1=0. (2)

La combinaison an+1(1)-(2) simplifie le terme ean+1 et donne

(an+1-a1)λ1.ea1++(an+1-an)λn.ean=0.

Par l’hypothèse de récurrence, et en exploitant que les ai sont deux à deux distincts, on obtient λ1==λn=0 et l’on en déduit λn+1=0.

Pour annuler les λi, il existe des démarches alternative à la dérivation que nous venons de suivre. Par exemple, on peut ordonner les ai par croissance, diviser (1) par ean+1t et passer à la limite quand t tend vers + pour acquérir λn+1=0.

La récurrence est établie et l’on peut affirmer que la famille (ea)a est libre car toutes ses sous-familles finies le sont.

 
Exercice 42  5513   Correction  

(Polynômes de degrés étagés)

Soit (Pn)n[X] une famille de polynômes vérifiant deg(Pn)=n pour tout n.

  • (a)

    Montrer que (Pk)0kn est une base de n[X].

  • (b)

    En déduire que (Pn)n est une base de [X].

Solution

  • (a)

    La famille (Pk)0kn est constituée de n+1 vecteurs tous éléments de n[X]. Puisque l’espace n[X] est de dimension n+1, il suffit de vérifier que la famille (Pk)0kn est libre pour conclure que c’est une base de cet espace.

    Soit (λ0,,λn)n+1. Supposons λ0P0++λnPn=0. En dérivant cette relation à l’ordre n, on obtient λnPn(n)=0 car Pk(n)=0 pour k=0,,n-1. Puisque le polynôme Pn(n) est constant non nul, il vient λn=0. En répétant cette opération, on montre successivement λn-1==λ0=0. La famille (Pk)0kn est donc libre et c’est une base de n[X].

  • (b)

    La famille (Pn)n est libre car toutes ses sous-familles finies le sont. En effet, toute sous-famille finie est, pour n assez grand, une sous-famille de la famille (Pk)0kn que l’on sait libre.

    La famille (Pn)n est génératrice de [X] car tout polynôme de [X] est, pour n assez grand, élément de n[X] et donc combinaison linéaire de la sous-famille (Pk)0kn.

    Finalement, (Pn)n est une base de [X].

 
Exercice 43  169   Correction  

Pour a+, on note fa l’application de vers définie par

fa(t)=cos(at).

Montrer que la famille (fa)a+ est une famille libre d’éléments de l’espace de (,).

Solution

Montrons que toute sous-famille finie à n éléments de (fa)a+ est libre.

Par récurrence sur n1.

Pour n=1: ok Supposons la propriété établie au rang n1. Soient a1,,an+1 des réels positifs distincts et supposons

λ1fa1++λn+1fan+1=0. (1)

En dérivant 2 fois cette relation,

a12λ1fa1++an+12λn+1fan+1=0. (2)

La combinaison an+12×(1)-(2) donne

λ1(an+12-a12)fa1++λn(an+12-an2)fan=0.

Par hypothèse de récurrence et en exploitant que les ai2 sont deux à deux distincts, on obtient λ1==λn=0 puis ensuite aisément λn+1=0.

La récurrence est établie.

 
Exercice 44  4229    

Soient a<b deux réels et E l’espace des fonctions continues et affines par morceaux du segment [a;b] vers . Pour α[a;b], on note fα la fonction de E définie par

fα(x)=|x-α|pour tout x[a;b].

Montrer que la famille (fα)α[a;b] est une base de E.

[<] Familles infinies de vecteurs

 
Exercice 45  1728  Correction  

Soient V=a+F et W=b+G deux sous-espaces affines d’un -espace vectoriel E.
Montrer que

VWb-aF+G.

Solution

() Supposons VW. Soit xVW. On peut écrire x=a+u=b+v avec uF et vG.
On a alors b-a=u+(-v)F+G.

() Inversement, si b-aF+G alors on peut écrire b-a=u+v avec uF et vG.
On alors x=a+u=b-vVW.

 
Exercice 46  1727  Correction  

À quelle condition simple le sous-espace affine V=a+F est-il un sous-espace vectoriel?

Solution

Si aF alors V=a+F=F est un sous-espace vectoriel.
Inversement, si V est un sous-espace vectoriel alors oV donc il existe bF tel que o=a+b.
On a alors a=-bF. La condition cherchée et aF.

 
Exercice 47  4521   

Soient V et W deux sous-espaces affines de directions F et G d’un espace E. Lorsque FG, on dit que V est parallèle à W.

Montrer que si V est parallèle à W, alors VW ou bien V et W sont disjoints.

 
Exercice 48  1729   

Soient V et W deux sous-espaces affines disjoints d’un espace vectoriel réel E.

Montrer qu’il existe deux sous-espaces affines disjoints V et W ayant la même direction et contenant respectivement V et W.



Édité le 21-09-2023

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