(Complexification d’un espace réel)
Soit un -espace vectoriel. On munit le produit cartésien de l’addition usuelle
et de la multiplication externe par les complexes définie par
Montrer que est alors un -espace vectoriel.
Celui-ci est appelé complexifié de .
Solution
Il est aisé de constater que l’addition sur est commutative, associative, possède un neutre et que tout élément est symétrisable dans , le symétrique de étant .
Ainsi est un groupe abélien.
Soient et . On peut écrire , avec et , avec . On a
et
On peut donc conclure que est un -espace vectoriel.
[<] Structure d'espace vectoriel[>] Opérations sur les sous-espaces vectoriels
Les parties suivantes sont-elles des sous-espaces vectoriels de ?
Solution
non: pas stable par multiplication scalaire: appartient mais pas
non: pas stable par addition:
oui
non: ne passe pas par .
non: pas stable par addition:
oui (c’est l’espace nul!)
Les parties suivantes sont-elles des sous-espaces vectoriels de ?
Solution
oui
non
oui
oui.
Les parties de suivantes sont-elles des sous-espaces vectoriels?
.
Solution
non
oui
non
oui.
Soit .
Montrer que est un sous-espace vectoriel de .
Solution
, car .
Soient et . On a
avec pour tout ,
donc .
Ainsi, est un sous-espace vectoriel de .
Soient et .
Montrer que et sont des sous-espaces vectoriels de l’espace .
Déterminer .
Montrer que les parties de suivantes sont des sous-espaces vectoriels:
Solution
et .
Soient et . La fonction est de classe sur et
donc .
et .
Soient et . La fonction est continue sur et
donc .
Soient des vecteurs d’un -espace vectoriel .
Montrer que l’ensemble est un sous-espace vectoriel de contenant les vecteurs .
Solution
et car
Soient et . On peut écrire
avec . On a alors
avec donc . Ainsi est un sous-espace vectoriel de .
De plus,
avec
Ainsi .
On dit qu’une fonction est à support compact s’il existe tel que est nulle en dehors de . Vérifier que l’ensemble des fonctions de vers de classe et à support compact est un sous-espace vectoriel de l’espace des fonctions de vers .
Soit . On note .
Montrer que est un sous-espace vectoriel de vu comme -espace vectoriel.
À quelle condition est-il un sous-espace vectoriel de vu comme -espace vectoriel?
Solution
et car .
Soient et on peut écrire et avec et l’on a avec donc .
Ainsi est un sous-espace vectoriel du -espace vectoriel .
Si est un sous-espace vectoriel du -espace vectoriel alors puisque et , on a . Cela n’est possible que si . Inversement, si alors est un sous-espace vectoriel du -espace vectoriel .
Soient , l’ensemble des fonctions de croissantes et
Montrer que est un sous-espace vectoriel de .
Solution
. avec donc .
Soient . On peut écrire et avec . On a alors avec .
Soit . On peut écrire avec .
Pour tout , on a avec .
Pour tout , on a avec .
Dans les deux cas .
Démontrer que le sous-ensemble constitué des suites réelles périodiques est un sous-espace vectoriel d’une structure que l’on précisera.
Solution
Montrons que l’ensemble étudié est un sous-espace vectoriel de l’ensemble des suites réelles.
Assurément . La suite nulle est périodique donc . Pour et , on peut affirmer que est -périodique (et même -périodique) en notant et des périodes non nulles de et . Ainsi, .
[<] Sous espaces vectoriels[>] Espaces engendrés par une partie
Soient , et des sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel . Montrer
Vérifier à l’aide d’une figure que ces inclusions peuvent être strictes.
Soient , et trois sous-espaces vectoriels d’un -espace vectoriel .
Montrer que
Solution
De façon générale, et donc .
Supposons de plus .
Soit . On a et avec et .
On remarque donc puis .
Soient et des sous-espaces vectoriels de .
Montrer
Solution
C’est immédiat.
Supposons . On a et de même donc .
Soient , , , des sous-espaces vectoriels de tels que .
Montrer que
Solution
ok
Soit . On peut écrire avec et et avec et . On a
et donc
Ainsi,
puis .
Finalement, puis l’égalité.
Soient et deux sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel réel . Montrer que est un sous-espace vectoriel de si, et seulement si11 1 Cette étude est généralisée dans le sujet 4523., ou .
Soient des sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel réel .
Montrer que si l’union est un sous-espace vectoriel de , celle-ci est égale à l’un des espaces .
[<] Opérations sur les sous-espaces vectoriels[>] Espaces supplémentaires
Soient et deux parties d’un espace vectoriel . Établir
Comparer
Solution
et est un sous-espace vectoriel donc
L’inclusion réciproque n’est pas vraie: prendre et avec
On considère les vecteurs de
Montrer
Solution
On peut écrire
avec et .
On a et donc puis .
Aussi et donc puis .
Par double inclusion l’égalité.
Dans , on considère et où .
Donner une condition nécessaire et suffisante sur pour que appartienne à . Comparer alors , et .
Solution
On a
Ainsi,
et alors .
donc .
donc .
donc .
Finalement, les trois espaces sont égaux.
Soit . Montrer que les familles de fonctions
engendrent le même sous-espace vectoriel de .
[<] Espaces engendrés par une partie[>] Familles de vecteurs
Dans , on considère les sous-espaces vectoriels
Montrer que et sont supplémentaires dans .
Solution
Soit .
Analyse: Supposons pouvoir écrire avec et . On souhaite déterminer et en fonction de .
D’une part, on peut introduire réels tels que et d’autre part, on sait . On en déduit
Après résolution,
Cela détermine entièrement puis car . L’analyse est close: s’il est possible de décomposer en , cette décomposition est déterminée de façon unique.
Synthèse: Considérons les fonctions et de acquises au terme de l’analyse
Par ces définitions, il est clair que est élément de et que est la somme de et . Il reste seulement à vérifier que est élément de ce qui s’obtient par le petit calcul suivant:
On peut donc affirmer qu’il est possible d’écrire un élément de comme somme d’un élément de et d’un élément de .
Finalement, et sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de .
Soient et .
Montrer que et sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de .
Solution
et .
Soient et ,
et
donc .
et (en prenant ).
Soient et , il existe tels que
et on a alors
avec
donc .
Soit . Il existe tels que
car . Or donc et puis c’est-à-dire . Ainsi,
Soit . Posons , , et .
Clairement, et .
De plus, et donc .
Ainsi,
Finalement, et sont supplémentaires dans .
Soient et .
Montrer que et sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de .
Solution
et car .
Soient et , on a
donc .
et car c’est une fonction constante.
Soient et . On a car il est clair que c’est une fonction constante.
Soit . On a constante car . Posons la valeur de cette constante.
Puisque , on a
et donc . Ainsi,
Soit . Posons , la fonction constante égale à et .
Clairement et . De plus, donc .
Ainsi,
Finalement, et sont supplémentaires dans .
Dans l’espace réel des fonctions de vers , on introduit les espaces et constitués respectivement des fonctions paires et impaires. Montrer que ceux-ci sont supplémentaires dans .
Soient
et .
Montrer que et sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de .
Solution
, car .
Soient et , . On a
avec
donc .
est un sous-espace vectoriel.
Soit . On peut écrire car .
Or donc d’où et donc . Ainsi,
Soit . Posons , et .
Clairement , . De plus, avec
donc . Ainsi,
Finalement, et sont supplémentaires dans .
Dans l’espace , on considère les parties
Montrer que et sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de .
Solution
et sont clairement des sous-espaces vectoriels de .
Soit . On peut écrire .
De plus, donne: d’où puis .
Soit . Posons , , et .
On a avec et .
Ainsi et sont supplémentaires dans .
Soit .
Montrer que est un sous-espace vectoriel.
Déterminer un supplémentaire de dans .
Solution
sans peine
L’ensemble des fonctions constantes convient.
[<] Espaces supplémentaires[>] Familles infinies de vecteurs
Les familles suivantes de vecteurs de sont-elles libres?
Si ce n’est pas le cas, former une relation linéaire liant ces vecteurs:
avec et
avec , et
avec , et
avec , et .
Solution
oui.
oui.
non car .
non car .
Soient et deux vecteurs d’un -espace vectoriel . On dit que le vecteur est colinéaire à si l’on peut écrire avec .
On suppose la famille liée. Montrer que est colinéaire à ou colinéaire à .
À quelle condition simple sur peut-on affirmer que, lorsque la famille est liée, le vecteur est colinéaire à ?
Soit . Les fonctions et sont-elles linéairement indépendantes dans l’espace ?
Solution
Non car ces trois fonctions sont combinaisons linéaires des deux suivantes
On pose les fonctions définies par:
Montrer que est une famille libre d’éléments de l’espace réel .
Solution
Les fonctions appartiennent effectivement à l’espace .
Soit . Supposons
On a
Pour et , on obtient les équations du système
d’où .
Pour et , on forme le système
d’où .
Finalement, la famille étudiée est libre.
Soit . Pour , on pose la fonction définie par .
Montrer que la famille est une famille libre de l’espace .
Solution
Soit . Supposons . On a
(1) |
En passant la relation ci-dessus à la limite quand tend vers , on obtient . La relation (1) se simplifie alors en
puis en
En reprenant la démarche ci-dessus, on obtient , puis de même11 1 L’idéal serait de rédiger une résolution par récurrence sur . .
La famille est donc libre.
Soit un espace vectoriel réel.
Soient trois vecteurs de constituant une famille libre. On pose , et . Montrer la liberté de la famille .
Soient des vecteurs de constituant une famille libre. On pose , , et . Étudier la liberté de la famille .
Soit une famille de vecteurs d’un -espace vectoriel .
Établir que, si la famille est libre et que n’appartient pas à , alors est libre.
Établir que, si la famille est génératrice de et que est élément de , alors est génératrice de
Soit une famille libre de vecteurs d’un espace réel .
Établir que pour tout , la famille est libre.
Solution
Soit . Supposons
On a
(1) |
Par l’absurde, alors
Cela est exclu et donc nécessairement .
Soient une famille libre de vecteurs de et .
On pose
À quelle condition sur les scalaires , la famille est-elle libre?
Solution
Supposons . On a
donc
En sommant les équations,
Si alors puis, par le système, .
Si alors .
Finalement, la famille est libre si, et seulement si,
Soit l’ensemble des applications continues telles que les restrictions et soient affines.
Montrer que est un -espace vectoriel.
Donner une base de .
Solution
est un sous-espace vectoriel de .
, et forment une base de .
[<] Familles de vecteurs[>] Sous espaces affines
Soit l’espace des fonctions de vers . Pour , on note l’application de vers définie par .
Montrer que la famille est libre.
Solution
Méthode: On montre qu’une famille infinie est libre en vérifiant que toutes ses sous-familles finies le sont.
Par récurrence sur , montrons que toute sous-famille à éléments de est libre.
Pour , une sous-famille à un élément de est libre car aucune fonction de cette famille n’est nulle.
Supposons la propriété établie au rang et considérons des réels deux à deux distincts. Supposons
(1) |
avec . On dérive cette relation fonctionnelle sachant :
(2) |
La combinaison simplifie le terme et donne
Par l’hypothèse de récurrence, et en exploitant que les sont deux à deux distincts, on obtient et l’on en déduit .
Pour annuler les , il existe des démarches alternative à la dérivation que nous venons de suivre. Par exemple, on peut ordonner les par croissance, diviser (1) par et passer à la limite quand tend vers pour acquérir .
La récurrence est établie et l’on peut affirmer que la famille est libre car toutes ses sous-familles finies le sont.
(Polynômes de degrés étagés)
Soit une famille de polynômes vérifiant pour tout .
Montrer que est une base de .
En déduire que est une base de .
Solution
La famille est constituée de vecteurs tous éléments de . Puisque l’espace est de dimension , il suffit de vérifier que la famille est libre pour conclure que c’est une base de cet espace.
Soit . Supposons . En dérivant cette relation à l’ordre , on obtient car pour . Puisque le polynôme est constant non nul, il vient . En répétant cette opération, on montre successivement . La famille est donc libre et c’est une base de .
La famille est libre car toutes ses sous-familles finies le sont. En effet, toute sous-famille finie est, pour assez grand, une sous-famille de la famille que l’on sait libre.
La famille est génératrice de car tout polynôme de est, pour assez grand, élément de et donc combinaison linéaire de la sous-famille .
Finalement, est une base de .
Pour , on note l’application de vers définie par
Montrer que la famille est une famille libre d’éléments de l’espace de .
Solution
Montrons que toute sous-famille finie à éléments de est libre.
Par récurrence sur .
Pour : ok Supposons la propriété établie au rang . Soient des réels positifs distincts et supposons
(1) |
En dérivant 2 fois cette relation,
(2) |
La combinaison donne
Par hypothèse de récurrence et en exploitant que les sont deux à deux distincts, on obtient puis ensuite aisément .
La récurrence est établie.
Soient deux réels et l’espace des fonctions continues et affines par morceaux du segment vers . Pour , on note la fonction de définie par
Montrer que la famille est une base de .
[<] Familles infinies de vecteurs
Soient et deux sous-espaces affines d’un -espace vectoriel .
Montrer que
Solution
Supposons . Soit . On peut écrire avec et .
On a alors .
Inversement, si alors on peut écrire avec et .
On alors .
À quelle condition simple le sous-espace affine est-il un sous-espace vectoriel?
Solution
Si alors est un sous-espace vectoriel.
Inversement, si est un sous-espace vectoriel alors donc il existe tel que .
On a alors . La condition cherchée et .
Soient et deux sous-espaces affines de directions et d’un espace . Lorsque , on dit que est parallèle à .
Montrer que si est parallèle à , alors ou bien et sont disjoints.
Soient et deux sous-espaces affines disjoints d’un espace vectoriel réel .
Montrer qu’il existe deux sous-espaces affines disjoints et ayant la même direction et contenant respectivement et .
Édité le 21-09-2023
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