Soit un élément d’un anneau .
Montrer que si est nilpotent alors est inversible.
Solution
Soit tel que .
Puisque et commutent, on peut écrire les factorisations
On en déduit que est inversible et est son inverse.
Montrer qu’un anneau n’a pas de diviseurs de zéro si, et seulement si, tous ses éléments non nuls sont réguliers
Solution
Supposons que n’ait pas de diviseurs de zéro.
Soit avec .
car .
Ainsi est régulier à gauche. Il en est de même à droite.
Supposons que tout élément non nul de soit régulier.
(par régularité de dans le cas où ).
Par suite, l’anneau ne possède pas de diviseurs de zéro.
Soient deux éléments d’un anneau tels que soit inversible et non diviseur de 0.
Montrer que et sont inversibles.
Solution
Soit . Montrons que est l’inverse de .
On a et donc puis car n’est pas diviseur de 0. Ainsi est inversible et est son inverse.
De plus, l’est aussi par produit d’éléments inversibles.
Soient un anneau commutatif intègre et une partie finie non vide de stable par multiplication.
Montrer que est un sous-groupe du groupe constitué des éléments inversibles de l’anneau .
Solution
Soit . Pour tout , est un élément de car est stable par produit. Puisque est un ensemble fini, il existe tels que avec . Quitte à échanger, on peut supposer et écrire
Par intégrité de l’anneau , puis . Ainsi, . En particulier, et, de plus, est inversible avec .
Ainsi, est une partie de , contenant , stable par produit et par passage à l’inverse de ses éléments, c’est un sous-groupe du groupe .
Dans un anneau , on étudie l’équation d’inconnue .
On suppose l’anneau intègre. Résoudre l’équation introduite.
Observer que l’équation peut posséder d’autres solutions que les précédentes lorsque l’anneau est l’un des anneaux non intègres suivants: , et .
Montrer que les diviseurs de zéro de l’anneau sont les matrices vérifiant .
Solution
Si est un diviseur de zéro alors et . On en déduit .
Inversement, soit avec . Posons . On peut écrire
avec et
Considérons alors
On vérifie avec . La matrice est un diviseur de zéro.
Montrer que l’ensemble des fonctions de vers développables en série entière sur est un anneau intègre pour les opérations usuelles.
Soit un anneau.
On suppose que est la seule solution à l’équation d’inconnue . Soit vérifiant11 1 On dit que l’élément est idempotent. et sont des exemples d’éléments idempotents. . Montrer que commute avec tout élément de .
On suppose pour tout . Montrer que l’anneau est commutatif.
On suppose pour tout . Montrer que est nul puis que l’anneau est commutatif.
On suppose pour tout . Montrer que est nul puis que commute avec tout de . En déduire que commute avec et conclure que l’anneau est commutatif.
[<] Calculs dans un anneau[>] Corps
Soit un anneau commutatif.
Que dire d’un idéal de lorsque celui-ci contient le neutre ?
Quels sont les idéaux d’un corps ?
Un idéal d’un anneau commutatif est dit principal lorsqu’il est de la forme pour un certain .
Montrer que les idéaux de tous les sous-anneaux de sont principaux.
On note
l’ensemble des nombres décimaux.
Montrer que est un sous-anneau de .
Montrer que les idéaux de sont principaux (c’est-à-dire de la forme avec ).
Solution
est une partie de contenant car .
Pour , on peut écrire
avec et . On vérifie
Soit un idéal de .
L’intersection est un sous-groupe de , il existe donc vérifiant .
Puisque , on a .
Inversement, soit . On peut écrire
On a alors par absorption donc . On en déduit puis .
Finalement,
(Nilradical d’un anneau)
On appelle nilradical d’un anneau commutatif l’ensemble formé des éléments nilpotents de , c’est-à-dire des tels qu’il existe vérifiant .
Montrer que est un idéal de .
Déterminer lorsque avec .
Solution
est une partie de contenant .
Pour , il existe tel que .
Par la formule du binôme de Newton11 1 Celle-ci est possible car l’anneau est commutatif.,
Pour , et pour , .
Dans les deux cas et donc . Par suite, .
Enfin, pour et , car .
Un élément nilpotent de est la classe de congruence d’un entier dont une puissance est divisible par . Ces entiers sont ceux possédant tous les facteurs premiers que l’on retrouve dans . Autrement dit, si l’on écrit
avec nombres premiers deux à deux distincts et , les éléments nilpotents de sont les multiples de .
(Radical d’un idéal)
Soit un idéal d’un anneau commutatif . On appelle radical11 1 Lorsque , le radical de regroupe les éléments nilpotents de l’anneau . de l’idéal l’ensemble des éléments de pour lesquels il existe tel que .
Montrer que est un idéal de contenant .
Soient et deux idéaux. Vérifier
On suppose que . Déterminer le radical de pour .
Soit un anneau. On considère
Montrer que est un idéal de l’anneau .
Solution
est évidemment une partie de et celle-ci contient .
Soient . Pour tout ,
Par produit d’éléments inversibles, est inversible. Ainsi, .
Soient et . Pour tout ,
Ainsi, .
Finalement, est un idéal de .
(Idéaux premiers)
Un idéal d’un anneau commutatif est dit premier lorsque, pour tout ,
Déterminer les idéaux premiers de .
On suppose que un anneau commutatif non réduit à dont tout idéal est premier. Établir que est intègre puis que est en fait un corps.
Vérifier que le noyau d’un morphisme d’anneaux commutatifs est un idéal.
Soit un anneau intègre. On suppose que l’anneau ne possède qu’un nombre fini d’idéaux.
Montrer que est un corps.
Solution
Soit avec . Il suffit d’établir que est inversible pour conclure.
Pour chaque , est un idéal. Puisque l’anneau ne possède qu’un nombre fini d’idéaux, il existe tels que . En particulier, puisque , il existe tel que
On a alors
L’anneau étant intègre et sachant , on a nécessairement
On en déduit que est inversible avec
(Caractéristique d’un anneau)
Soit un anneau.
Montrer que l’application définie par est un morphisme d’anneaux.
Justifier qu’il existe tel que .
Cet entier est appelé caractéristique de l’anneau
Justifier que la caractéristique d’un corps est nulle ou égale à un nombre premier.
Solution
L’application est bien définie de l’anneau vers l’anneau et l’on vérifie .
Soient . Par opérations sur les itérés additifs,
et
Le noyau du morphisme est un idéal de , il est donc de la forme avec unique.
Soit la caractéristique d’un corps .
Par l’absurde, supposons et non premier.
Puisque , on a nécessairement . L’entier est donc composé et l’on peut écrire avec . Or avec . C’est absurde.
Soient un anneau commutatif et un élément idempotent de (c’est-à-dire ).
Montrer que est un idéal de .
On note l’idéal principal engendré par . Déterminer et .
Établir que pour tout idéal de :
Solution
sans difficultés.
Pour tout , avec et . Par suite, .
Si alors donc .
L’inclusion est immédiate. L’inclusion réciproque provient de l’écriture .
Soit un sous-anneau d’un corps vérifiant, pour tout ,
On forme l’ensemble des éléments de l’anneau non inversibles.
Montrer que est un idéal de .
Montrer que tout idéal de autre que est inclus dans .
Solution
est une partie non vide de puisque en est élément.
Soient et
Si alors .
Pour , supposons .
On a alors et donc ce qui est exclu.
Nécessairement et donc .
Soient . Montrons que .
Si , ou , c’est immédiat. Sinon:
On a donc
Par l’hypothèse de départ, l’un au moins des deux éléments ou appartient à .
Par opérations dans à l’aide des relations (*), si alors ou appartient à ce qui est exclu. Ainsi, et donc .
Finalement, est un idéal de .
Soit un idéal de distinct de . Pour tout , si est inversible dans l’anneau , on peut introduire et alors, par absorption, et donc ce qui est exclu.
On en déduit que . Ainsi, .
( est noethérien)
Montrer que tout suite croissante (pour l’inclusion) d’idéaux de est stationnaire.
Ce résultat se généralise-t-il aux idéaux de ?.
Solution
Une suite croissante d’idéaux de se détermine par une suite d’entiers naturels vérifiant et . Si pour tout , alors la suite est stationnaire.
Sinon à partir d’un certain rang et la relation entraîne . La suite d’entiers naturels est décroissante et donc stationnaire. Il en est de même pour .
Ce résultat se généralise à en travaillant avec une suite de polynômes unitaires vérifiant ce qui permet d’affirmer en cas de non nullité puis stationnaire, puis encore stationnaire et enfin stationnaire.
(Description des idéaux de )
Soit un idéal de l’anneau produit . On introduit
Montrer que et sont des idéaux de .
Établir .
Conclure que les idéaux de l’anneau sont de la forme11 1 Autrement dit, les idéaux de sont principaux (voir le sujet 3854). avec .
On étudie l’ensemble
Montrer que est un anneau pour les opérations numériques usuelles.
Prouver qu’un élément est inversible si, et seulement si, .
Préciser alors quels sont les éléments inversibles de l’anneau .
Soient avec .
Prouver l’existence de vérifiant et .
En déduire que les idéaux de sont de la forme avec .
Solution
Vérifions que est un sous-anneau de l’anneau .
On a immédiatement et .
Soient . On peut écrire et avec . On a alors
car .
Ainsi, est un sous-anneau de et c’est donc un anneau pour les opérations numériques usuelles.
Pour avec , on a
Si est inversible dans alors il existe vérifiant . On a alors avec . On en déduit soit . Inversement, si alors
On en déduit que est inversible dans .
Pour déterminer les inversibles dans , il suffit alors de résoudre l’équation d’inconnue . On remarque
Un couple solution de l’équation vérifie nécessairement et donc . Cela propose couples possibles qu’il suffit de lister pour identifier les solutions. À terme, les éléments inversibles de sont
On reconnaît ici la liste des racines -ièmes de l’unité.
Considérons . On peut écrire avec car est une base du -espace vectoriel . Posons alors l’entier le plus proche11 1 Celui-ci est déterminé de manière unique lorsque . Sinon, deux entiers sont équidistants de et l’on choisit n’importe lequel des deux. de et celui le plus proche de . Posons ensuite et enfin . On vérifie avec . De plus,
et donc
On sait déjà que pour , l’ensemble est un idéal de l’anneau . Inversement, soit un idéal de .
Si alors avec .
Si , introduisons
et considérons tel que .
On a par absorption de l’idéal .
Soit . Par la question précédente (avec des notations inversées), il existe tels que avec . Or, par opérations dans l’idéal , avec . On en déduit puis . Par double inclusion, .
Les idéaux de sont donc les avec parcourant .
Soit un nombre premier. On note l’ensemble des nombres rationnels dont le dénominateur n’est pas divisible par .
Vérifier que est un sous-anneau de . Quels en sont les éléments inversibles?
On introduit l’ensemble des éléments non inversibles de .
Montrer que est un idéal de . Que dire d’un idéal contenant et distinct de ?
Déterminer tous les idéaux de .
Soit un sous-anneau de .
Soient un entier et un entier strictement positif premier avec . Montrer que si alors .
Soit un idéal de autre que . Montrer qu’il existe tel que et qu’alors .
Soit un nombre premier. On pose
Montrer que si alors ou appartient à .
On suppose ici que ou appartient à pour tout . On note l’ensemble des éléments non inversibles de .
Montrer que inclut tous les idéaux stricts de . En déduire que ou pour un certain nombre premier .
Solution
Notons qu’un sous-anneau de possédant 1 contient nécessairement .
Par égalité de Bézout, on peut écrire avec . Si alors
est un sous-groupe de donc il est de la forme avec .
Puisque , il existe non nul et par absorption, avec . Par suite, et donc .
Puisque , on peut affirmer par absorption que .
Inversement, pour avec on a et donc . Ainsi .
On peut vérifier que est un sous-anneau de .
Pour avec . Si alors et . Sinon et donc d’où l’on tire .
Soit un idéal strict de . ne contient pas d’éléments inversibles de car sinon il devrait contenir 1 et donc être égal à .
Ainsi, est inclus dans . De plus, on peut montrer que est un idéal de .
En effet, et .
Soient et .
Cas: . .
Cas: . Supposons alors et donc ce qui est exclu. Ainsi, et donc .
Soient . Montrons que .
Cas: , ou . C’est immédiat.
Cas: , et . On a donc
Par l’hypothèse de départ, l’un au moins des deux éléments ou appartient à .
Par opérations dans à l’aide des relations (*), si alors ou appartient à ce qui est exclu. Ainsi et donc .
Finalement, est un idéal de .
Par suite, il existe , vérifiant .
Si alors et alors car pour tout , ou et dans les deux cas car .
Si alors ce qui est absurde car est inversible.
Nécessairement . Si avec alors puisque , au moins l’un des éléments et . Quitte à échanger, on peut supposer . est alors un idéal strict de donc . Inversement, puisque est multiple de . Ainsi, si n’est pas premier alors il existe un facteur non trivial de tel que . Quitte à recommencer, on peut se ramener à un nombre premier .
Finalement, il existe un nombre premier vérifiant .
Montrons qu’alors .
Soit . On peut écrire avec . On sait qu’alors donc si alors ce qui est absurde car . Ainsi et puisque est premier, . Ainsi .
Soit , avec . Si alors et puis ce qui entraîne, après étude arithmétique, et est absurde.
Ainsi puis finalement .
[<] Idéaux[>] Classes de congruence
On considère l’ensemble .
Montrer que est un corps.
Solution
On établit que est un sous-corps de .
est une partie de contenant car on peut écrire .
Soient et deux éléments arbitraires de . On écrit et avec et alors
Ainsi, est un sous-anneau de .
De plus, si , on peut multiplier numérateur et dénominateur par la quantité conjuguée11 1 Celle-ci est non nulle car est un nombre irrationnel. et l’on obtient
Finalement, est un sous-corps de et c’est donc un corps pour les mêmes opérations.
Déterminer les tables d’opérations sur corps fini11 1 Un théorème hors-programme assure que, à isomorphisme près, il existe un unique corps de cardinal pour tout nombre premier et tout . Au surplus, un corps fini a nécessairement un cardinal de cette forme. à éléments.
On considère un anneau intègre de cardinal fini.
Soit non nul. Montrer que définit une permutation11 1 C’est-à-dire une bijection de vers de .
En déduire que tout élément non nul de est inversible.
Soit un anneau commutatif fini non nul.
Montrer que ne possède pas de diviseurs de zéro si, et seulement si, est un corps.
Solution
Tout élément non nul d’un corps est symétrisable donc régulier et n’est donc pas diviseurs de zéro.
Supposons que n’ait pas de diviseurs de zéros. Soit tel que . Montrons que est inversible Considérons l’application définie par .
n’étant pas diviseur de zéro, on démontre aisément que est injective, or est fini donc est bijective. Par conséquent, il existe tel que c’est-à-dire . Ainsi est inversible.
Finalement, est un corps.
Soit un corps, un espace vectoriel de dimension finie sur et un sous-corps de tel que est un espace vectoriel de dimension finie sur . Montrer que est un espace vectoriel de dimension finie sur . Relier .
Solution
Il est facile de justifier que est un -espace vectoriel sous réserve de bien connaître la définition des espaces vectoriels et de souligner que qui peut le plus, peut le moins…
Soit une base de -espace vectoriel et une base du -espace vectoriel .
Considérons la famille des . Il est facile de justifier que celle-ci est une famille libre et génératrice du -espace vectoriel . Par suite, est de dimension finie .
On considère le polynôme .
Justifier que est irréductible dans .
Montrer que le polynôme admet une unique racine réelle et vérifier que celle-ci n’est pas rationnelle.
Déterminer la dimension de .
L’espace est-il un corps pour les opérations usuelles?
Solution
Par l’absurde, si le polynôme n’est pas irréductible dans , il existe un polynôme de degré à coefficients dans qui le divise et donc possède une racine rationnelle . Soit le représentant irréductible de . L’égalité donne . On en déduit que divise et donc divise car et sont premiers entre eux. Aussi, divise et donc divise . Ainsi, ou . Cependant, ni , ni ne sont racines de . C’est absurde.
Le polynôme réel est de degré impair, il possède au moins une racine réelle. L’étude des variations de assure que celle-ci est unique. De plus, cette racine n’est pas rationnelle comme on l’a vu au-dessus.
Soit . Il existe et tels que
Considérons alors le polynôme de sorte que . Par division euclidienne, on peut écrire
et alors
Ainsi, on peut écrire avec .
De plus, supposons avec .
Introduisons le polynôme . Par l’absurde, supposons . Par division euclidienne, on écrit
et alors
Or le polynôme est à coefficients rationnels. Il ne peut être de degré car alors serait un nombre rationnel. Le polynôme est donc constant et c’est alors nécessairement le polynôme nul car il possède une racine. Ainsi, divise et cela contredit l’irréductibilité de . On conclut que et donc .
Finalement, est une famille libre et génératrice de . On peut alors conclure .
L’ensemble est clairement un sous-anneau du corps . Vérifions que c’est un sous-corps.
Soit . Il existe non tous nuls tels que . Introduisons alors le polynôme . Puisque est irréductible et qu’il ne divise pas , ces deux polynômes sont premiers entre eux. Il existe donc tels que et alors . Ainsi, l’inverse de est et c’est un élément de .
Finalement, est un corps pour les opérations usuelles.
Soit .
Montrer que est une -base du -espace vectoriel .
Montrer que est un sous-corps de .
Solution
Il est clair que est un sous-espace vectoriel de et que la famille est -génératrice.
Montrons qu’elle est libre en raisonnant par l’absurde.
Supposons avec non tous nuls.
Quitte à réduire au même dénominateur, on peut supposer non tous nuls.
Quitte à factoriser, on peut aussi supposer .
On a donc
Par l’irrationalité de on parvient au système
Par suite, et donc et .
Ceci entraîne et donc et .
Ceci contredit .
Ainsi la famille est -libre et c’est donc une -base de .
Sans peine, on vérifie que est un sous-anneau de .
Soit avec non tous nuls.
puis
et donc est un sous-corps de .
Notons que les quantités conjuguées par lesquelles on a ci-dessus multiplié ne sont pas nuls car est non nul et la famille est -libre.
(Groupe des inversibles d’un corps fini)
On étudie le groupe des inversibles d’un corps fini .
Soient un élément de d’ordre et un élément de vérifiant . Montrer que appartient au groupe engendré par .
On admettra que l’on peut étendre11 1 En particulier, un polynôme à coefficients dans ne peut avoir plus de racines dans que son degré. la théorie des polynômes à ceux dont les coefficients appartiennent au corps .
Pour , on note le nombre d’éléments d’ordre dans . Justifier où désigne la fonction indicatrice d’Euler.
En déduire que est un groupe cyclique.
Soit un corps fini11 1 avec premier est un exemple de tel corps.. Calculer
Solution
Méthode: Dans le produit, on regroupe chaque facteur avec son inverse.
Lorsque est différent de son inverse, les deux facteurs correspondant dans le produit se simplifient. Une fois ces simplifications faites, il ne reste dans le produit que les facteurs égaux à leur inverse:
Cependant, la condition équivaut à c’est-à-dire . Un corps étant intègre, cette équation a pour seules solutions et . Que celles-ci soient ou non distinctes22 2 Dans le corps , les éléments et sont confondus., on obtient
[<] Corps[>] Équations modulaires, théorème chinois
Résoudre les équations suivantes:
dans
dans
dans .
Solution
car l’inverse de dans est .
Il suffit de tester les entiers . et conviennent. Les solutions sont .
donc les solutions sont et .
Résoudre le système suivant:
Solution
Les solutions du système sont solutions de l’équation
Or
donc les solutions sont et . On obtient comme solutions, les couples et .
(Petit théorème de Fermat)
Soit un nombre premier. Montrer
Solution
Pour , l’application est une permutation de .
Le calcul
donne alors car .
Soit un nombre premier supérieur ou égal à .
Montrer que
En déduire que est un morphisme d’anneaux sur .
En déduire le petit théorème de Fermat.
Solution
Pour , on peut écrire
et donc
Cette relation n’engageant que des nombres entiers, on peut affirmer que divise . Or car est premier et donc divise .
L’application est correctement définie de vers .
On vérifie immédiatement .
Soient et deux éléments de . Étudions
Par la formule du binôme de Newton,
Or, pour , donc
ce qui se relit
Enfin, plus directement,
L’application est un morphisme d’anneaux.
Observons qu’il n’y a qu’un seul morphisme de l’anneau vers lui-même à savoir l’identité. Soit un morphisme d’anneaux. Puisque est un morphisme de groupes additifs, on a
Or donc
Ainsi, .
Ici, est un morphisme de l’anneau dans lui-même, c’est donc l’identité. On en déduit le petit théorème de Fermat
(Théorème de Wilson)
Soit un nombre premier.
Quels sont les éléments de égaux à leur inverse?
En déduire que divise .
Inversement, montrer que si un entier supérieur à divise alors celui-ci est premier.
Soient un nombre premier et un entier naturel premier avec .
Montrer que l’application définie par est bijective.
Si est un nombre premier, quel est le nombre de carrés dans ?
Solution
Si : il y a deux carrés dans .
Si , considérons l’application dans .
Dans le corps : .
Dans , seul 0 possède un seul antécédent, les autres éléments possèdent deux antécédents distincts. Par suite, donc il y carrés dans .
Soit un nombre premier supérieur à .
Quel est le nombre de carrés dans ?
On suppose . Justifier que est un carré dans en calculant de deux façons la classe de congruence de .
On suppose . Montrer que n’est pas un carré dans .
Soit un entier naturel impair. Calculer
Solution
Les éléments de sont et donc
Puisque est impair, on peut écrire avec et poursuivre
Soit un nombre premier. Calculer dans
Solution
On a
Si alors
Si alors est un entier et donc
On a
Si alors
Si alors
Si alors est divisible par 6.
En effet, est pair donc aussi.
De plus, sur les trois nombres consécutifs
l’un est divisible par 3. Ce ne peut être et si est divisible par 3 alors l’est aussi. Par suite, est divisible par 3.
Ainsi,
(Sommes de Newton dans )
Soit un entier premier. On admet que le groupe des inversibles du corps est cyclique11 1 Plus généralement, le groupe des inversibles d’un corps fini est cyclique: voir le sujet 4244.. En discutant selon la valeur de , calculer
Déterminer l’ensemble des inversibles de l’anneau . De quelle structure peut-on munir cet ensemble?
Y a-t-il, à isomorphisme près, d’autres groupes de cardinal 4?
Solution
Les inversibles de sont les avec . Ce sont donc les éléments et .
L’ensemble des inversibles d’un anneau est un groupe multiplicatif.
Le groupe vérifie la propriété pour tout élément de celui-ci. Ce groupe n’est donc pas isomorphe au groupe cyclique qui constitue donc un autre exemple de groupe de cardinal 4. En fait le groupe est isomorphe à .
Donner l’ensemble des inversibles de l’anneau .
Montrer que est isomorphe à
Solution
Les inversibles sont obtenus à partir des nombres premiers avec 20
3 est un élément d’ordre 4 dans avec
et 11 est un élément d’ordre 2 n’appartenant pas à .
Le morphisme donné par
est bien défini et injectif par les arguments qui précèdent.
Par cardinalité, c’est un isomorphisme.
On se propose d’établir qu’il n’existe pas d’entiers tels que divise . On raisonne par l’absurde et l’on suppose qu’un tel entier existe. On introduit un facteur premier de .
Montrer que la classe de est élément du groupe des inversibles de et que son ordre divise et .
Conclure
Solution
L’entier divise et donc divise . On en déduit dans . L’élément est donc inversible dans et son ordre divise . Aussi, le groupe des inversibles du corps est de cardinal et donc est d’ordre divisant .
Considérons le plus petit facteur premier de . Les facteurs premiers de l’ordre de divisant , ils sont tous au moins égaux à . Or ils divisent aussi et ils sont donc aussi strictement inférieurs à . On en déduit que est d’ordre dans ce qui est absurde.
Soient un entier supérieur à et le groupe des inversibles de l’anneau .
Montrer que pour tout entier impair .
Le groupe est-il cyclique?
Trouver le plus petit entier tel que .
Montrer que est isomorphe au groupe produit .
[<] Classes de congruence[>] Indicatrice d'Euler
(Équations modulaires)
Résoudre les équations suivantes d’inconnue :
.
(Systèmes chinois)
Résoudre les systèmes suivants d’inconnue :
.
Résoudre le système:
Solution
avec la relation de Bézout
Les nombres et sont solutions des systèmes
On en déduit que
est solution du système dont la solution générale est alors
Résoudre les systèmes suivants:
Solution
6 et 7 sont premiers entre eux avec la relation de Bézout .
et sont solutions des systèmes
donc est solution du système étudié dont la solution générale est alors
on poursuit comme ci-dessus. Les solutions sont avec .
Soient avec et premiers entre eux.
Montrer que le système
possède des solutions et que celles-ci sont congrues entre elles modulo .
Solution
Il existe tels que .
Soit .
On a
et
donc est solution.
Soit une autre solution. On a
et
donc et .
Or donc .
Inversement, soit tel que , on a bien
et
Une bande de 17 pirates dispose d’un butin composé de pièces d’or d’égale valeur. Ils décident de se le partager également et de donner le reste au cuisinier (non pirate). Celui ci reçoit 3 pièces. Mais une rixe éclate et 6 pirates sont tués. Tout le butin est reconstitué et partagé entre les survivants comme précédemment; le cuisinier reçoit alors 4 pièces. Dans un naufrage ultérieur, seul le butin, 6 pirates et le cuisinier sont sauvés. Le butin est à nouveau partagé de la même manière et le cuisinier reçoit 5 pièces. Quelle est alors la fortune minimale que peut espérer le cuisinier lorsqu’il décide d’empoisonner le reste des pirates?
Solution
Notons le montant du trésor. De part les hypothèses
On commence par résoudre le système
avec la relation de Bézout . On a alors la solution particulière
et donc
avec la relation de Bézout . On a alors la solution particulière
La solution générale du système est alors
Le cuisinier peut espérer empocher au moins 785 pièces d’or.
[<] Équations modulaires, théorème chinois
Combien y a-t-il d’éléments inversibles dans ?
Solution
Les inversibles dans sont les classes associées aux entiers de qui sont premiers avec . Il y en a
Pour , on note le nombre d’éléments inversibles dans .
Calculer et pour premier et .
Soient et premiers entre eux.
On considère l’application définie par .
Montrer que est bien définie et réalise un isomorphisme d’anneaux.
En déduire que .
Exprimer selon la décomposition primaire de .
Solution
Les éléments inversibles de sont les éléments représentés par un nombre premier avec .
. Être premier avec équivaut à être premier avec c’est-à-dire à ne pas être divisible par puisque . Il y a multiples de compris entre 1 et donc .
Si alors et donc est bien définie.
et si alors donc est un morphisme d’anneaux.
Si alors et alors et puisque alors donc .
est injective puis bijective par l’égalité des cardinaux.
Les inversibles de correspondent aux couples formés par un inversible de et un inversible de . Par suite, .
Si alors .
Pour , on note le nombre d’éléments inversibles dans .
Établir
où désigne l’ensemble des inversibles de l’anneau .
Solution
Soit de vers lui-même.
Cette application est bien définie, injective et finalement bijective par cardinalité.
Ainsi,
puis car l’élément est inversible.
Plus directement, on peut aussi dire que est un groupe multiplicatif à éléments et conclure.
Soient et avec .
On suppose et premiers entre eux, montrer .
On suppose et pour tout entier naturel diviseur strict de . Montrer que est un nombre premier.
Soient au moins égaux à et . Montrer que divise .
Montrer que pour tout entier , est un nombre pair.
Établir
Solution
Notons les facteurs premiers de . On sait
En ordonnant les , on peut affirmer
et donc
Par produit télescopique
Or on a aussi
et donc
On en déduit
Soit .
Soit est un sous-groupe de . Montrer qu’il existe divisant vérifiant .
Observer que si , il existe un unique sous-groupe de de cardinal .
Justifier que si , le groupe possède exactement éléments d’ordre (avec la fonction indicatrice d’Euler).
Montrer
Solution
Soit un sous-groupe de .
Si alors .
Sinon, on peut introduire
On a donc .
La division euclidienne de par donne avec et . On en déduit . Par définition de en tant que plus petit élément de , il vient . Ainsi, .
Soit . Par division euclidienne, on écrit avec et . On en déduit . Par définition de en tant que plus petit élément de , il vient puis et donc . Par double inclusion, .
Si divise , on observe que est de cardinal . Ainsi, est l’unique sous-groupe d’ordre de .
Un élément d’ordre de est générateur d’un sous-groupe à éléments donc générateur de . Inversement, tout générateur de est élément d’ordre de . Or est cyclique d’ordre donc isomorphe à et possède ainsi générateurs. On peut alors affirmer que possède exactement élément d’ordre .
L’ordre d’un élément de est cardinal d’un sous-groupe de et donc diviseur de . En dénombrant selon l’ordre de ses éléments, on obtient
Soit un entier naturel non nul.
Soit un diviseur positif de . Combien y a-t-il de vérifiant ?
En déduire
où la somme s’étend sur les diviseurs positifs de .
On note la fonction indicatrice d’Euler. Soit avec .
Pour un diviseur de , montrer qu’il y a exactement éléments d’ordre dans le groupe .
En déduire
où la somme s’étend sur les entiers diviseurs positifs de .
Écrire un programme employant cette formule pour calculer les valeurs de la fonction indicatrice d’Euler.
Solution
Soit . L’ordre de dans est le plus petit entier tel que , c’est-à-dire tel que soit un multiple de . L’ordre de apparaît donc comme le facteur qui mutliplie pour atteindre le ppcm de et ,
L’élément est donc d’ordre si, et seulement si,
Les entiers correspondant s’écrivent
Il y en a exactement .
Les ordres des éléments de sont tous des diviseurs de et, en dénombrant par regroupement de ses éléments selon leur ordre, il vient
Une programmation récursive emploie la formule qui précède sans être (a priori ?) plus efficace qu’un simple dénombrement des entiers compris entre et premier avec
def phi(n): if n == 1: return 1 S = 0 for d in range(1,n): if n % d == 0: S = S + phi(d) return n - S
(Déterminant de Smith)
Soit la matrice de coefficients
Aussi, soit la matrice diagonale de coefficients diagonaux où désigne la fonction indicatrice d’Euler.
Exprimer le coefficient d’indice de la matrice en fonction de .
En déduire la valeur du déterminant de la matrice de Smith
(Polynômes cyclotomiques)
On appelle racine primitive -ième de l’unité tout complexe générateur du groupe des racines -ième de l’unité. On note l’ensemble des racines -ièmes de l’unité et l’on pose
Calculer pour et .
Exprimer le degré de à l’aide de la fonction indicatrice d’Euler.
Calculer pour nombre premier. Donner .
Établir que pour tout
En déduire
Soient et deux polynômes à coefficients entiers avec unitaire.
On suppose qu’il existe un polynôme tel que . À l’aide d’un calcul de division euclidienne, établir que est à coefficients entiers.
En déduire que pour tout , le polynôme est à coefficients entiers.
Solution
Cas: . Il n’y a qu’une seule racine primitive -ième de l’unité à savoir . On a donc
Cas: . Il n’y a qu’une seule racine primitive -ième de l’unité à savoir . On a donc
Cas: . Il y a deux racines primitives -ièmes de l’unité qui sont et . On a donc
Cas: . Il y a deux racines primitives -ièmes de l’unité qui sont et . On a donc
Le nombre de générateurs du groupe cyclique est aussi le nombre de générateurs de . Il y en a exactement avec la fonction indicatrice d’Euler. On en déduit
Si est un nombre premier, . Sachant que n’est pas une racine primitive -ième de l’unité, toutes les autres racines -ièmes de l’unité sont primitives. On a donc
On en déduit
Si est une racine -ième de l’unité, son ordre divise et celle-ci est une racine primitive -ième de l’unité. La réciproque est immédiate. En regroupant les racines -ième de l’unité selon leur ordre , on obtient
autrement dit
En particulier,
Or
On en déduit
apparaît comme le quotient de la division euclidienne de par . Lorsque l’on pose celle-ci, on n’opère que des multiplications et des soustractions sans aucune division car le polynôme est unitaire. Par conséquent, si les polynômes et sont à coefficients entiers, le polynôme est aussi à coefficients entiers par opérations sur les entiers.
Par récurrence forte sur , montrons que est à coefficients entiers.
Pour , est à coefficients entiers.
Supposons la propriété vraie jusqu’au rang .
Au rang , on peut écrire
Le polynôme est à coefficients entiers et, par hypothèse de récurrence forte, est à coefficients entiers. C’est aussi un polynôme unitaire par produit de polynômes unitaires. On peut donc affirmer que est à coefficients entiers.
La récurrence forte est établie.
Dans tout ce sujet désigne un naturel non nul.
On note l’indicatrice d’Euler de , l’ensemble des racines -ième de l’unité et l’ensemble des racines de l’unité d’ordre exactement . Enfin, pour , on pose
Écrire en Python la fonction liste(n) qui renvoie
Écrire la fonction phi(n) qui renvoie puis sumphi(n) qui renvoie
Montrer
Justifier
Montrer que est un polynôme à coefficients entiers.
On pose et l’on choisit des nombres premiers vérifiant
On pose
Montrer
Montrer qu’il existe un polynôme tel que
En déduire que le coefficient de dans est égal à .
Solution
On commence par définir une fonction calculant le pgcd de deux entiers
def gcd(a,b): if a % b == 0: return b else: return gcd(b, a % b) def liste(n): L = [] for k in range(1,n): if gcd(n,k) == 1: L.append(k) return L def phi(n): return len(liste(n)) def sumphi(n): return sum(liste(n))
est un groupe à . Les éléments de ce groupe ont un ordre divisant et pour tout divisant , les éléments du groupe d’ordre sont exactement ceux de . On en déduit que est la réunion disjointe des pour parcourant les diviseurs de . On en déduit
Le polynôme est de degré car les racines de l’unité d’ordre sont les
L’identité précédente donne la relation voulue en passant celle-ci au degré.
Par récurrence forte sur l’entier .
La propriété est immédiate quand . Supposons la propriété vérifiée jusqu’au rang .
On a
Le polynôme est à coefficients entiers et l’est aussi. De plus, le coefficient dominant de ce dernier vaut . On réalisant une division euclidienne, le calcul de détermine un polynôme à coefficients entiers.
Les diviseurs de sont et donc
De même
La relation demandée s’en déduit.
Par ce qui précède, on peut écrire
n’est pas racine de , ni de , mais
On en déduit que est racine de multiplicité de .
Puisque , le coefficient de dans est celui de dans . Or
Le coefficient de dans ce polynôme est car .
Édité le 24-01-2025
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