[>] Idéaux

 
Exercice 1  5530  Correction  

Soit a un élément d’un anneau (A,+,×).

Montrer que si a est nilpotent alors 1A-a est inversible.

Solution

Soit n* tel que an=0A.

Puisque a et 1A commutent, on peut écrire les factorisations

1A=1A-an =(1A-a)(1A+a++an-1) et
1A=1A-an =(1A+a++an-1)(1A-a).

On en déduit que 1A-a est inversible et 1A+a++an-1 est son inverse.

 
Exercice 2  2233  Correction  

Montrer qu’un anneau (A,+,×) n’a pas de diviseurs de zéro si, et seulement si, tous ses éléments non nuls sont réguliers

Solution

Supposons que A n’ait pas de diviseurs de zéro.
Soit xA avec x0.

a,bA,xa=xbx(a-b)=0a-b=0

car x0.
Ainsi x est régulier à gauche. Il en est de même à droite.
Supposons que tout élément non nul de A soit régulier.

x,yA,xy=0xy=x.0x=0 ou y=0

(par régularité de x dans le cas où x0).
Par suite, l’anneau A ne possède pas de diviseurs de zéro.

 
Exercice 3  2236  Correction  

Soient a,b deux éléments d’un anneau (A,+,×) tels que ab soit inversible et b non diviseur de 0.
Montrer que a et b sont inversibles.

Solution

Soit x=b(ab)-1. Montrons que x est l’inverse de a.
On a ax=ab(ab)-1=1 et xab=b(ab)-1ab=b donc (xa-1)b=0 puis xa=1 car b n’est pas diviseur de 0. Ainsi a est inversible et x est son inverse.
De plus, b=a-1(ab) l’est aussi par produit d’éléments inversibles.

 
Exercice 4  5422     MINES (MP)Correction  

Soient (A,+,×) un anneau commutatif intègre et G une partie finie non vide de A{0} stable par multiplication.

Montrer que G est un sous-groupe du groupe (A×,×) constitué des éléments inversibles de l’anneau A.

Solution

Soit aG. Pour tout k*, ak est un élément de G car G est stable par produit. Puisque G est un ensemble fini, il existe k,* tels que ak=a avec k. Quitte à échanger, on peut supposer k< et écrire

ak(a-k-1A)=a-ak=0A.

Par intégrité de l’anneau (A,+,×), ak0A puis a-k-1A=0A. Ainsi, a-k=1A. En particulier, 1AG et, de plus, a est inversible avec a-1=a-k-1G.

Ainsi, G est une partie de A×, contenant 1A, stable par produit et par passage à l’inverse de ses éléments, c’est un sous-groupe du groupe (A×,×).

 
Exercice 5  4233  

Dans un anneau (A,+,×), on étudie l’équation x2=1A d’inconnue xA.

  • (a)

    On suppose l’anneau A intègre. Résoudre l’équation introduite.

  • (b)

    Observer que l’équation peut posséder d’autres solutions que les précédentes lorsque l’anneau A est l’un des anneaux non intègres suivants: 2, /8 et 2().

 
Exercice 6  6002   Correction  

Montrer que les diviseurs de zéro de l’anneau (n(),+,×) sont les matrices An() vérifiant 0<rg(A)<n.

Solution

Si An() est un diviseur de zéro alors AOn et AGLn(). On en déduit 0<rg(A)<n.

Inversement, soit An() avec 0<rg(A)<n. Posons r=rg(A). On peut écrire

A=QJrP-1

avec P,QGLn() et

Jr=(Ir000).

Considérons alors

Jr=(000In-r)etB=PJr.

On vérifie AB=QJrJr=Q×On=On avec A,BOn. La matrice A est un diviseur de zéro.

 
Exercice 7  4242   

Montrer que l’ensemble 𝒮 des fonctions de vers développables en série entière sur est un anneau intègre pour les opérations usuelles.

 
Exercice 8  4245    

Soit (A,+,×) un anneau.

  • (a)

    On suppose que 0A est la seule solution à l’équation x2=0A d’inconnue xA. Soit eA vérifiant11 1 On dit que l’élément e est idempotent. 0A et 1A sont des exemples d’éléments idempotents. e2=e. Montrer que e commute avec tout élément de A.

  • (b)

    On suppose x2=x pour tout xA. Montrer que l’anneau A est commutatif.

  • (c)

    On suppose x3=x pour tout xA. Montrer que 3.x+3.x2 est nul puis que l’anneau A est commutatif.

  • (d)

    On suppose x4=x pour tout xA. Montrer que 2.x est nul puis que x+x2 commute avec tout y de A. En déduire que x2 commute avec y et conclure que l’anneau A est commutatif.

[<] Calculs dans un anneau[>] Corps

 
Exercice 9  4235  

Soit A un anneau commutatif.

  • (a)

    Que dire d’un idéal de A lorsque celui-ci contient le neutre 1A?

  • (b)

    Quels sont les idéaux d’un corps K?

 
Exercice 10  3854   

Un idéal d’un anneau commutatif (A,+,×) est dit principal lorsqu’il est de la forme xA pour un certain xA.

Montrer que les idéaux de tous les sous-anneaux de sont principaux.

 
Exercice 11  135   Correction  

On note

𝔻={p10n|p,n}

l’ensemble des nombres décimaux.

  • (a)

    Montrer que 𝔻 est un sous-anneau de (,+,×).

  • (b)

    Montrer que les idéaux de 𝔻 sont principaux (c’est-à-dire de la forme a𝔻 avec a𝔻).

Solution

  • (a)

    𝔻 est une partie de contenant 1 car 1=1/100.

    Pour x,y𝔻, on peut écrire

    x=p10nety=q10m

    avec p,q et n,m. On vérifie

    -x =-p10n𝔻
    x+y =p10m+q10n10n+m𝔻
    xy =pq10n+m𝔻
  • (b)

    Soit I un idéal de 𝔻.

    L’intersection I est un sous-groupe de (,+), il existe donc a vérifiant I=a.

    Puisque aI, on a a𝔻I.

    Inversement, soit xI. On peut écrire

    x=p10n avec p et n.

    On a alors 10nxI par absorption donc pI. On en déduit ap puis xa𝔻.

    Finalement, I=a𝔻

 
Exercice 12  136   Correction  

(Nilradical d’un anneau)

On appelle nilradical d’un anneau commutatif (A,+,×) l’ensemble N formé des éléments nilpotents de A, c’est-à-dire des xA tels qu’il existe p* vérifiant xp=0A.

  • (a)

    Montrer que N est un idéal de (A,+,×).

  • (b)

    Déterminer N lorsque A=/n avec n*.

Solution

  • (a)

    N est une partie de A contenant 0A.

    Pour x,yN, il existe p,q* tel que xp=yq=0A.

    Par la formule du binôme de Newton11 1 Celle-ci est possible car l’anneau est commutatif.,

    (x+y)p+q1=k=0p+q1(p+q1k)xkyp+q1k.

    Pour kp, xk=0A et pour kp1, yp+q1k=0A.

    Dans les deux cas xkyp+q1k=0A et donc (x+y)p+q1=0A. Par suite, x+yN.

    Enfin, pour aA et xN, axN car (ax)p=apxp.

  • (b)

    Un élément nilpotent de /n est la classe de congruence d’un entier dont une puissance est divisible par n. Ces entiers sont ceux possédant tous les facteurs premiers que l’on retrouve dans n. Autrement dit, si l’on écrit

    n=p1α1×pNαN

    avec p1,,pN nombres premiers deux à deux distincts et α1,,αN*, les éléments nilpotents de /n sont les multiples de n=p1××pN.

 
Exercice 13  4240   

(Radical d’un idéal)

Soit I un idéal d’un anneau commutatif A. On appelle radical11 1 Lorsque I={0}, le radical de I regroupe les éléments nilpotents de l’anneau A. de l’idéal I l’ensemble R(I) des éléments x de A pour lesquels il existe q* tel que xqI.

  • (a)

    Montrer que R(I) est un idéal de A contenant I.

  • (b)

    Soient I et J deux idéaux. Vérifier

    R(IJ)=R(I)R(J).
  • (c)

    On suppose que A=. Déterminer le radical de n pour n.

 
Exercice 14  5378     ENSTIM (MP)Correction  

Soit (A,+,×) un anneau. On considère

R={xA|aA, 1A+ax est inversible}.

Montrer que R est un idéal de l’anneau (A,+,×).

Solution

R est évidemment une partie de A et celle-ci contient 0A.

Soient x,yR. Pour tout aA,

1A+a(x+y)=1A+ax+ay=(1A+ax)(1A+by) avec b=(1A+ax)-1aA.

Par produit d’éléments inversibles, 1A+a(x+y) est inversible. Ainsi, x+yR.

Soient xR et αA. Pour tout aA,

1A+a(αx)=1A+bx avec b=aαA.

Ainsi, αxR.

Finalement, R est un idéal de (A,+,×).

 
Exercice 15  4239   

(Idéaux premiers)

Un idéal I d’un anneau commutatif (A,+,×) est dit premier lorsque, pour tout (x,y)A2,

xyI(xI ou yI).
  • (a)

    Déterminer les idéaux premiers de (,+,×).

  • (b)

    On suppose que A un anneau commutatif non réduit à {0A} dont tout idéal est premier. Établir que A est intègre puis que A est en fait un corps.

 
Exercice 16  4234  

Vérifier que le noyau d’un morphisme d’anneaux commutatifs est un idéal.

 
Exercice 17  3843   Correction  

Soit A un anneau intègre. On suppose que l’anneau A ne possède qu’un nombre fini d’idéaux.
Montrer que A est un corps.

Solution

Soit xA avec x0A. Il suffit d’établir que x est inversible pour conclure.
Pour chaque n, xnA est un idéal. Puisque l’anneau A ne possède qu’un nombre fini d’idéaux, il existe p<q tels que xpA=xqA. En particulier, puisque xpxpA, il existe aA tel que

xp=xqa.

On a alors

xp(1A-xq-pa)=0A.

L’anneau A étant intègre et sachant x0A, on a nécessairement

xq-pa=1A.

On en déduit que x est inversible avec

x-1=xq-p-1a.
 
Exercice 18  5625   Correction  

(Caractéristique d’un anneau)

Soit (A,+,×) un anneau.

  • (a)

    Montrer que l’application φ:A définie par φ(k)=k.1A est un morphisme d’anneaux.

  • (b)

    Justifier qu’il existe n tel que Ker(φ)=n.

Cet entier n est appelé caractéristique de l’anneau A

  • (c)

    Justifier que la caractéristique d’un corps est nulle ou égale à un nombre premier.

Solution

  • (a)

    L’application φ est bien définie de l’anneau (,+,×) vers l’anneau (A,+,×) et l’on vérifie φ(1)=1A.

    Soient k,. Par opérations sur les itérés additifs,

    φ(k+)=(k+).1A=k.1A+.1A=φ(k)+φ()

    et

    φ(k)=(k).1A=k.(.1A)=k.(1A×(.1A))=(k.1A)(.1A)=φ(k)φ().
  • (b)

    Le noyau du morphisme φ est un idéal de , il est donc de la forme n avec n unique.

  • (c)

    Soit n la caractéristique d’un corps K.

    Par l’absurde, supposons n0 et n non premier.

    Puisque 1K0K, on a nécessairement n2. L’entier n est donc composé et l’on peut écrire n=ab avec 1<a,b<n. Or φ(n)=φ(a)φ(b)=0 avec φ(a),φ(b)0. C’est absurde.

 
Exercice 19  138  Correction  

Soient A un anneau commutatif et e un élément idempotent de A (c’est-à-dire e2=e).

  • (a)

    Montrer que J={xA|xe=0} est un idéal de A.

  • (b)

    On note I=Ae l’idéal principal engendré par e. Déterminer I+J et IJ.

  • (c)

    Établir que pour tout idéal K de A:

    (KI)+(KJ)=K.

Solution

  • (a)

    sans difficultés.

  • (b)

    Pour tout xA, x=xe+x(1-e) avec xeI et x-xeJ. Par suite, I+J=A.
    Si xeJ alors xe=xe2=0 donc IJ={0}.

  • (c)

    L’inclusion (KI)+(KJ)K est immédiate. L’inclusion réciproque provient de l’écriture x=xe+x(1-e).

 
Exercice 20  2450   Correction  

Soit A un sous-anneau d’un corps K vérifiant, pour tout xK,

x0KxA ou x-1A.

On forme I l’ensemble des éléments de l’anneau A non inversibles.

  • (a)

    Montrer que I est un idéal de A.

  • (b)

    Montrer que tout idéal de A autre que A est inclus dans I.

Solution

  • (a)

    I est une partie non vide de A puisque 0A en est élément. Soient aA et xI
    Si a=0 alors ax=0I.
    Pour a0, supposons (ax)-1A.
    On a alors a-1x-1A et donc x-1=a(a-1x-1)A ce qui est exclu.
    Nécessairement (ax)-1A et donc axI.
    Soient x,yI. Montrons que x+yI.
    Si x=0, y=0 ou x+y=0, c’est immédiat. Sinon:
    On a (x+y)-1(x+y)=1 donc

    (x+y)-1(1+x-1y)=x-1 et (x+y)-1(1+xy-1)=y-1 (*).

    Par l’hypothèse de départ, l’un au moins des deux éléments x-1y ou xy-1=(x-1y)-1 appartient à A.
    Par opérations dans A à l’aide des relations (*), si (x+y)-1A alors x-1 ou y-1 appartient à A ce qui est exclu. Ainsi, (x+y)-1A et donc x+yI.

    Finalement, I est un idéal de A.

  • (b)

    Soit J un idéal de A distinct de A. Pour tout xJ, si x est inversible dans l’anneau A, on peut introduire x-1A et alors, par absorption, 1=xx-1J et donc J=A ce qui est exclu.

    On en déduit que xI. Ainsi, JI.

 
Exercice 21  141   Correction  

( Z est noethérien)

Montrer que tout suite croissante (pour l’inclusion) d’idéaux de est stationnaire.
Ce résultat se généralise-t-il aux idéaux de 𝕂[X]?.

Solution

Une suite croissante (In) d’idéaux de se détermine par une suite d’entiers naturels (an) vérifiant In=an et an+1an. Si pour tout n, In={0} alors la suite (In) est stationnaire.
Sinon à partir d’un certain rang In{0} et la relation an+1an entraîne an+1an. La suite d’entiers naturels (an) est décroissante et donc stationnaire. Il en est de même pour (In).
Ce résultat se généralise à 𝕂[X] en travaillant avec une suite de polynômes unitaires (Pn) vérifiant Pn+1Pn ce qui permet d’affirmer en cas de non nullité deg(Pn+1)deg(Pn) puis (deg(Pn)) stationnaire, puis encore (Pn) stationnaire et enfin (In) stationnaire.

 
Exercice 22  3635   

(Description des idéaux de Z2 )

Soit I un idéal de l’anneau produit (2,+,×). On introduit

I1={x|(x,0)I}etI2={y|(0,y)I}.
  • (a)

    Montrer que I1 et I2 sont des idéaux de (,+,×).

  • (b)

    Établir I=I1×I2.

  • (c)

    Conclure que les idéaux de l’anneau (2,+,×) sont de la forme11 1 Autrement dit, les idéaux de 2 sont principaux (voir le sujet 3854). x2 avec x2.

 
Exercice 23  5813   Correction  

On étudie l’ensemble

[j]={a+bj|a,b} avec j=e2iπ/3.
  • (a)

    Montrer que [j] est un anneau pour les opérations numériques usuelles.

  • (b)

    Prouver qu’un élément x[j] est inversible si, et seulement si, |x|=1.

    Préciser alors quels sont les éléments inversibles de l’anneau [j].

  • (c)

    Soient x,y[j] avec y0.

    Prouver l’existence de (q,r)[j]2 vérifiant x=qy+r et |r|<|y|.

  • (d)

    En déduire que les idéaux de [j] sont de la forme x[j] avec x[j].

Solution

  • (a)

    Vérifions que [j] est un sous-anneau de l’anneau (,+,×).

    On a immédiatement [j] et 1=1+0j[j].

    Soient x,y[j]. On peut écrire x=a+bj et y=c+dj avec a,b,c,d. On a alors

    x-y =(a-c)+(b-d)j[j]
    xy =ac+(ad+bc)j+bdj2=(ac-bd)+(ad+bc-bd)j[j]

    car j2=-1-j.

    Ainsi, [j] est un sous-anneau de (,+,×) et c’est donc un anneau pour les opérations numériques usuelles.

  • (b)

    Pour x=a+bj[j] avec a,b, on a

    |x|2=xx¯=(a+bj)(a+bj2)=a2-ab+b2.

    Si x est inversible dans [j] alors il existe y[j] vérifiant xy=1. On a alors |x|2|y|2=1 avec |x|2,|y|2. On en déduit |x|2=1 soit |x|=1. Inversement, si |x|=1 alors

    y=1x=x¯|x|2=x¯[j].

    On en déduit que x est inversible dans [j].

    Pour déterminer les x=a+bj[j] inversibles dans [j], il suffit alors de résoudre l’équation a2-ab+b2=1 d’inconnue (a,b)2. On remarque

    a2-ab+b2=12(a2+b2)+12(a-b)2.

    Un couple (a,b)2 solution de l’équation a2-ab+b2=1 vérifie nécessairement a2+b22 et donc a,b{-1,0,1}. Cela propose 9 couples (a,b) possibles qu’il suffit de lister pour identifier les solutions. À terme, les éléments inversibles de [j] sont

    1,-1,j,-j,1+j=-j2 et -1-j=j2.

    On reconnaît ici la liste des racines 6-ièmes de l’unité.

  • (c)

    Considérons z=x/y. On peut écrire z=α+βj avec (α,β)2 car (1,j) est une base du -espace vectoriel . Posons alors a l’entier le plus proche11 1 Celui-ci est déterminé de manière unique lorsque α1/2+. Sinon, deux entiers sont équidistants de α et l’on choisit n’importe lequel des deux. de α et b celui le plus proche de β. Posons ensuite q=a+bj et enfin r=x-qy. On vérifie x=qy+r avec q,r[j]. De plus,

    |z-q|2 =|(α-a)+(β-b)j|2=(α-a)2-(α-a)(β-b)+(β-b)2
    =12((α-a)2+(β-b)2)+12(α-a+β-b)2
    12(14+14)+12=34<1

    et donc

    |r|=|z-q||y|<|y|.
  • (d)

    On sait déjà que pour x[j], l’ensemble x[j] est un idéal de l’anneau [j]. Inversement, soit I un idéal de [j].

    Si I={0} alors I=x[j] avec x=0[j].

    Si I{0}, introduisons

    d=min{|y||yI{0}}

    et considérons xI tel que d=|x|.

    On a x[j]I par absorption de l’idéal I.

    Soit yI. Par la question précédente (avec des notations inversées), il existe q,r[j] tels que y=qx+r avec |r|<|x|. Or, par opérations dans l’idéal I, r=y-qxI avec |r|<d. On en déduit r=0 puis y=qxx[j]. Par double inclusion, I=x[j].

    Les idéaux de [j] sont donc les x[j] avec x parcourant [j].

 
Exercice 24  2661     MINES (MP)

Soit p un nombre premier. On note Zp l’ensemble des nombres rationnels dont le dénominateur n’est pas divisible par p.

  • (a)

    Vérifier que Zp est un sous-anneau de (,+,×). Quels en sont les éléments inversibles?

On introduit J l’ensemble des éléments non inversibles de Zp.

  • (b)

    Montrer que J est un idéal de Zp. Que dire d’un idéal contenant J et distinct de J?

  • (c)

    Déterminer tous les idéaux de Zp.

 
Exercice 25  2367      CENTRALE (MP)Correction  

Soit A un sous-anneau de .

  • (a)

    Soient p un entier et q un entier strictement positif premier avec p. Montrer que si p/qA alors 1/qA.

  • (b)

    Soit I un idéal de A autre que {0}. Montrer qu’il existe n* tel que I=n et qu’alors I=nA.

  • (c)

    Soit p un nombre premier. On pose

    Zp={a/b|a,b*,pb=1}.

    Montrer que si x* alors x ou 1/x appartient à Zp.

  • (d)

    On suppose ici que x ou 1/x appartient à A pour tout x*. On note I l’ensemble des éléments non inversibles de A.
    Montrer que I inclut tous les idéaux stricts de A. En déduire que A= ou A=Zp pour un certain nombre premier p.

Solution

Notons qu’un sous-anneau de possédant 1 contient nécessairement .

  • (a)

    Par égalité de Bézout, on peut écrire pu+qv=1 avec u,v. Si pqA alors

    1q=upq+v.1A.
  • (b)

    I est un sous-groupe de (,+) donc il est de la forme n avec n.
    Puisque I{0}, il existe p/qI non nul et par absorption, p=q.p/qI avec p0. Par suite, I{0} et donc n*.
    Puisque nI, on peut affirmer par absorption que nAI.
    Inversement, pour p/qI avec pq=1 on a 1/qA et pn donc p/qnA. Ainsi I=nA.

  • (c)

    On peut vérifier que Zp est un sous-anneau de .
    Pour x=a/b* avec ab=1. Si pb alors pb=1 et xZp. Sinon pb et donc pa d’où l’on tire 1/xZp.

  • (d)

    Soit J un idéal strict de A. J ne contient pas d’éléments inversibles de A car sinon il devrait contenir 1 et donc être égal à A.
    Ainsi, J est inclus dans I. De plus, on peut montrer que I est un idéal de A.
    En effet, IA et 0I.
    Soient aA et xI.

    Cas: a=0. ax=0I.

    Cas: a0. Supposons (ax)-1A alors a-1x-1A et donc x-1=a(a-1x-1)A ce qui est exclu. Ainsi, (ax)-1A et donc axI.
    Soient x,yI. Montrons que x+yI.

    Cas: x=0, y=0 ou x+y=0. C’est immédiat.

    Cas: x0, y0 et x+y0. On a (x+y)-1(x+y)=1 donc

    (x+y)-1(1+x-1y)=x-1 et (x+y)-1(1+xy-1)=y-1 (*).

    Par l’hypothèse de départ, l’un au moins des deux éléments x-1y ou xy-1=(x-1y)-1 appartient à A.
    Par opérations dans A à l’aide des relations (*), si (x+y)-1A alors x-1 ou y-1 appartient à A ce qui est exclu. Ainsi (x+y)-1A et donc x+yI.

    Finalement, I est un idéal de A.
    Par suite, il existe n, vérifiant I=nA.
    Si n=0 alors I={0} et alors A= car pour tout x*, x ou 1/xA et dans les deux cas xA car I={0}.
    Si n=1 alors I=A ce qui est absurde car 1A est inversible.
    Nécessairement n2. Si n=qr avec 2q,rn-1 alors puisque 1/nA, au moins l’un des éléments 1/q et 1/rA. Quitte à échanger, on peut supposer 1/qA. qA est alors un idéal strict de A donc qAI. Inversement, IqA puisque n est multiple de q. Ainsi, si n n’est pas premier alors il existe un facteur non trivial q de n tel que I=nA=qA. Quitte à recommencer, on peut se ramener à un nombre premier p.
    Finalement, il existe un nombre premier p vérifiant I=pA.
    Montrons qu’alors A=Zp.
    Soit xA. On peut écrire x=a/b avec ab=1. On sait qu’alors 1/bA donc si pb alors 1/pA ce qui est absurde car pI. Ainsi pb et puisque p est premier, pb=1. Ainsi AZp.
    Soit xZp, x=a/b avec bp=1. Si xA alors x0 et 1/x=b/aA puis b/aIpA ce qui entraîne, après étude arithmétique, pb et est absurde.
    Ainsi ZpA puis finalement Zp=A.

[<] Idéaux[>] Classes de congruence

 
Exercice 26  5529  Correction  

On considère l’ensemble [2]={a+b2|(a,b)2}.

Montrer que ([2],+,×) est un corps.

Solution

On établit que [2] est un sous-corps de (,+,×).

[2] est une partie de contenant 1 car on peut écrire 1=1+0.2.

Soient x et y deux éléments arbitraires de [2]. On écrit x=a+b2 et y=a+b2 avec a,b,a,b et alors

-x =-a+(-b)2[2]
x+y =(a+a)+(b+b)2[2]
xy =(aa+bb2)+(ab+ab)2[2].

Ainsi, [2] est un sous-anneau de (,+,×).

De plus, si x0, on peut multiplier numérateur et dénominateur par la quantité conjuguée11 1 Celle-ci est non nulle car 2 est un nombre irrationnel. a-b2 et l’on obtient

1x=1a+b2=a-b2a2-2b2=aa2-2b2-ba2-2b22[2].

Finalement, [2] est un sous-corps de (,+,×) et c’est donc un corps pour les mêmes opérations.

 
Exercice 27  4243   

Déterminer les tables d’opérations sur 𝔽4 corps fini11 1 Un théorème hors-programme assure que, à isomorphisme près, il existe un unique corps de cardinal pn pour tout nombre premier p et tout n*. Au surplus, un corps fini a nécessairement un cardinal de cette forme. à 4 éléments.

 
Exercice 28  129   

On considère (A,+,×) un anneau intègre de cardinal fini.

  • (a)

    Soit aA non nul. Montrer que xax définit une permutation11 1 C’est-à-dire une bijection de A vers A de A.

  • (b)

    En déduire que tout élément non nul de (A,+,×) est inversible.

 
Exercice 29  2245   Correction  

Soit A un anneau commutatif fini non nul.
Montrer que A ne possède pas de diviseurs de zéro si, et seulement si, A est un corps.

Solution

() Tout élément non nul d’un corps est symétrisable donc régulier et n’est donc pas diviseurs de zéro.

() Supposons que A n’ait pas de diviseurs de zéros. Soit aA tel que a0. Montrons que a est inversible Considérons l’application φ:AA définie par φ(x)=a.x.
a n’étant pas diviseur de zéro, on démontre aisément que φ est injective, or A est fini donc φ est bijective. Par conséquent, il existe bA tel que φ(b)=1 c’est-à-dire ab=1. Ainsi a est inversible.

Finalement, A est un corps.

 
Exercice 30  2677     MINES (MP)Correction  

Soit 𝕂 un corps, E un espace vectoriel de dimension finie n sur 𝕂 et 𝕃 un sous-corps de 𝕂 tel que 𝕂 est un espace vectoriel de dimension finie p sur 𝕃. Montrer que E est un espace vectoriel de dimension finie q sur 𝕃. Relier n,p,q.

Solution

Il est facile de justifier que E est un 𝕃-espace vectoriel sous réserve de bien connaître la définition des espaces vectoriels et de souligner que qui peut le plus, peut le moins…
Soit (e1,,en) une base de 𝕂-espace vectoriel E et (λ1,,λp) une base du 𝕃-espace vectoriel 𝕂.
Considérons la famille des (λjei)1in,1jp. Il est facile de justifier que celle-ci est une famille libre et génératrice du 𝕃-espace vectoriel E. Par suite, E est de dimension finie q=np.

 
Exercice 31  5421     MINES (MP)Correction  

On considère le polynôme P=X3-X+1.

  • (a)

    Justifier que P est irréductible dans [X].

  • (b)

    Montrer que le polynôme P admet une unique racine réelle x et vérifier que celle-ci n’est pas rationnelle.

  • (c)

    Déterminer la dimension de F=Vect{xk|k}.

  • (d)

    L’espace F est-il un corps pour les opérations usuelles?

Solution

  • (a)

    Par l’absurde, si le polynôme P n’est pas irréductible dans [X], il existe un polynôme de degré 1 à coefficients dans qui le divise et donc P possède une racine rationnelle x. Soit p/q le représentant irréductible de x. L’égalité P(x)=0 donne p3-pq2+q3=0. On en déduit que p divise q3=pq2-p3 et donc p divise 1 car p et q sont premiers entre eux. Aussi, q divise p3=pq2-q3 et donc q divise 1. Ainsi, x=1 ou x=-1. Cependant, ni 1, ni -1 ne sont racines de P. C’est absurde.

  • (b)

    Le polynôme réel P est de degré impair, il possède au moins une racine réelle. L’étude des variations de P assure que celle-ci est unique. De plus, cette racine n’est pas rationnelle comme on l’a vu au-dessus.

  • (c)

    Soit yF. Il existe n et a0,,an tels que

    y=a0+a1x++anxn.

    Considérons alors le polynôme A=a0+a1X++anXn[X] de sorte que y=A(x). Par division euclidienne, on peut écrire

    A=PQ+R avec deg(R)<deg(P)

    et alors

    y=P(x)Q(x)+R(x) avec R=α+βX+γX2[X].

    Ainsi, on peut écrire y=α+βx+γx2 avec α,β,γ.

    De plus, supposons α+βx+γx2=0 avec α,β,γ.

    Introduisons le polynôme B=α+βX+γX2. Par l’absurde, supposons B0. Par division euclidienne, on écrit

    P=BQ+R avec deg(R)1

    et alors

    R(x)=P(x)-B(x)Q(x)=0.

    Or le polynôme R est à coefficients rationnels. Il ne peut être de degré 1 car alors x serait un nombre rationnel. Le polynôme R est donc constant et c’est alors nécessairement le polynôme nul car il possède une racine. Ainsi, B divise P et cela contredit l’irréductibilité de P. On conclut que B=0 et donc α=β=γ=0.

    Finalement, (1,x,x2) est une famille libre et génératrice de F. On peut alors conclure dimF=3.

  • (d)

    L’ensemble F est clairement un sous-anneau du corps (,+,×). Vérifions que c’est un sous-corps.

    Soit yF{0}. Il existe a0,a1,a2 non tous nuls tels que y=a0+a1x+a2x2. Introduisons alors le polynôme R=a0+a1X+a2X2. Puisque P est irréductible et qu’il ne divise pas R, ces deux polynômes sont premiers entre eux. Il existe donc U,V[X] tels que PU+RV=1 et alors R(x)V(x)=1. Ainsi, l’inverse de y est V(x) et c’est un élément de F.

    Finalement, F est un corps pour les opérations usuelles.

 
Exercice 32  2662      MINES (MP)Correction  

Soit K=+2+3+6.

  • (a)

    Montrer que (1,2,3,6) est une -base du -espace vectoriel K.

  • (b)

    Montrer que K est un sous-corps de .

Solution

  • (a)

    Il est clair que K est un sous-espace vectoriel de et que la famille (1,2,3,6) est -génératrice.
    Montrons qu’elle est libre en raisonnant par l’absurde.
    Supposons a+b2+c3+d6=0 avec a,b,c,d non tous nuls.
    Quitte à réduire au même dénominateur, on peut supposer a,b,c,d non tous nuls.
    Quitte à factoriser, on peut aussi supposer pgcd(a,b,c,d)=1.
    On a (a+b2)2=(c3+d6)2 donc

    a2+2ab2+2b2=3c2+6cd2+6d2.

    Par l’irrationalité de 2 on parvient au système

    {a2+2b2=3c2+6d2ab=3cd.

    Par suite, 3ab et 3a2+2b2 donc 3a et 3b.
    Ceci entraîne 3cd et 3c2+2d2 donc 3c et 3d.
    Ceci contredit pgcd(a,b,c,d)=1.
    Ainsi la famille (1,2,3,6) est -libre et c’est donc une -base de K.

  • (b)

    Sans peine, on vérifie que 𝕂 est un sous-anneau de .
    Soit x=a+b2+c3+d6𝕂 avec a,b,c,d non tous nuls.

    1x =1(a+b2)+(c3+d6)
    =a+b2-(c3+d6)(a2+2b2-3c2-6d2)+2(ab-3cd)2
    =a+b2-(c3+d6)α+β2.

    puis

    1x=(a+b2-(c3+d6))(α-β2)α2-2β2K

    et donc K est un sous-corps de .
    Notons que les quantités conjuguées par lesquelles on a ci-dessus multiplié ne sont pas nuls car x est non nul et la famille (1,2,3,6) est -libre.

 
Exercice 33  4244    

(Groupe des inversibles d’un corps fini)

On étudie le groupe (𝔽×,×) des inversibles d’un corps fini 𝔽.

  • (a)

    Soient x un élément de 𝔽× d’ordre d* et y un élément de 𝔽× vérifiant yd=1𝔽. Montrer que y appartient au groupe engendré par x.

    On admettra que l’on peut étendre11 1 En particulier, un polynôme à coefficients dans F ne peut avoir plus de racines dans F que son degré. la théorie des polynômes à ceux dont les coefficients appartiennent au corps F.

  • (b)

    Pour d*, on note N(d) le nombre d’éléments d’ordre d dans 𝔽×. Justifier N(d)φ(d)φ désigne la fonction indicatrice d’Euler.

  • (c)

    En déduire que (𝔽×,×) est un groupe cyclique.

 
Exercice 34  130    Correction  

Soit 𝕂 un corps fini11 1 /p avec p premier est un exemple de tel corps.. Calculer

x𝕂{0}x.

Solution

Méthode: Dans le produit, on regroupe chaque facteur avec son inverse.

Lorsque x est différent de son inverse, les deux facteurs correspondant dans le produit se simplifient. Une fois ces simplifications faites, il ne reste dans le produit que les facteurs égaux à leur inverse:

x𝕂{0}x=x𝕂{0}x=x-1x.

Cependant, la condition x=x-1 équivaut à x2=1𝕂 c’est-à-dire (x-1𝕂)(x+1𝕂)=0. Un corps étant intègre, cette équation a pour seules solutions 1𝕂 et -1𝕂. Que celles-ci soient ou non distinctes22 2 Dans le corps /2, les éléments 1¯ et -1¯ sont confondus., on obtient

x𝕂*x=-1𝕂.

[<] Corps[>] Équations modulaires, théorème chinois

 
Exercice 35  142  Correction  

Résoudre les équations suivantes:

  • (a)

    3x+5=0 dans /10

  • (b)

    x2=1 dans /8

  • (c)

    x2+2x+2=0 dans /5.

Solution

  • (a)

    3x+5=0x+5=0x=5 car l’inverse de 3 dans /10 est 7.

  • (b)

    Il suffit de tester les entiers 0,1,2,3,4. 1 et 3 conviennent. Les solutions sont 1,3,5,7.

  • (c)

    x2+2x+2=0x2+2x-3=0(x-1)(x+3)=0 donc les solutions sont 1 et -3.

 
Exercice 36  3915   Correction  

Résoudre le système suivant:

{x+y4[11]xy10[11].

Solution

Les solutions du système sont solutions de l’équation

z2-4z+10=0[11].

Or

z2-4z+10=z2+7z+10=(z+2)(z+5)

donc les solutions sont -2=9 et -5=6. On obtient comme solutions, les couples (9,6) et (6,9).

 
Exercice 37  144  Correction  

(Petit théorème de Fermat)

Soit p un nombre premier. Montrer

a(/p)*,ap-1=1.

Solution

Pour a(/p)*, l’application xax est une permutation de (/p)*.
Le calcul

x(/p)*x=x(/p)*ax=ap-1x(/p)*x

donne alors ap-1=1 car x(/p)*x0.

 
Exercice 38  5808   Correction  

Soit p un nombre premier supérieur ou égal à 3.

  • (a)

    Montrer que

    k{1,,p-1},p divise (pk).
  • (b)

    En déduire que f:x¯x¯p est un morphisme d’anneaux sur /p.

  • (c)

    En déduire le petit théorème de Fermat.

Solution

  • (a)

    Pour k=1,,p-1, on peut écrire

    (pk)=pk(p-1k-1)

    et donc

    p(p-1k-1)=k(pk).

    Cette relation n’engageant que des nombres entiers, on peut affirmer que p divise k(pk). Or pk=1 car p est premier et k{1,,p-1} donc p divise (pk).

  • (b)

    L’application f est correctement définie de /p vers /p.

    On vérifie immédiatement f(1¯)=1¯.

    Soient a¯ et b¯ deux éléments de /p. Étudions

    f(a¯+b¯)=a+b¯p=(a+b)p¯.

    Par la formule du binôme de Newton,

    (a+b)p=k=0p(pk)akbp-k.

    Or, pour k{1,,p-1}, (pk)0[p] donc

    (a+b)pap+bp[p]

    ce qui se relit

    f(a¯+b¯)=f(a¯)+f(b¯).

    Enfin, plus directement,

    f(a¯×b¯)=ab¯p=(ab)p¯=ap¯bp¯=f(a¯)f(b¯).

    L’application f est un morphisme d’anneaux.

  • (c)

    Observons qu’il n’y a qu’un seul morphisme de l’anneau /n vers lui-même à savoir l’identité. Soit φ:/n/n un morphisme d’anneaux. Puisque φ est un morphisme de groupes additifs, on a

    k,x¯/n,φ(k.x¯)=k.φ(x¯).

    Or φ(1¯)=1¯ donc

    k,φ(k¯)=φ(k.1¯)=k.1¯=k¯.

    Ainsi, φ=Id/n.

    Ici, f est un morphisme de l’anneau /p dans lui-même, c’est donc l’identité. On en déduit le petit théorème de Fermat

    k,k¯p=k¯.
 
Exercice 39  148   

(Théorème de Wilson)

Soit p un nombre premier.

  • (a)

    Quels sont les éléments de /p égaux à leur inverse?

  • (b)

    En déduire que p divise (p-1)!+1.

  • (c)

    Inversement, montrer que si un entier n supérieur à 2 divise (n-1)!+1 alors celui-ci est premier.

 
Exercice 40  145   

Soient p un nombre premier et k un entier naturel premier avec p-1.

Montrer que l’application φ:/p/p définie par φ(x)=xk est bijective.

 
Exercice 41  2660     MINES (MP)Correction  

Si p est un nombre premier, quel est le nombre de carrés dans /p?

Solution

Si p=2: il y a deux carrés dans /2.
Si p3, considérons l’application φ:xx2 dans /p.
Dans le corps /p: φ(x)=φ(y)x=±y.
Dans Im(φ), seul 0 possède un seul antécédent, les autres éléments possèdent deux antécédents distincts. Par suite, Card/p=1+2(CardIm(φ)-1) donc il y p+12 carrés dans /p.

 
Exercice 42  149    

Soit p un nombre premier supérieur à 3.

  • (a)

    Quel est le nombre de carrés dans /p?

  • (b)

    On suppose p1[4]. Justifier que -1¯ est un carré dans /p en calculant de deux façons la classe de congruence de (p-1)!.

  • (c)

    On suppose p3[4]. Montrer que -1¯ n’est pas un carré dans /p.

 
Exercice 43  5623  Correction  

Soit n un entier naturel impair. Calculer

x¯/nx¯.

Solution

Les éléments de /n sont 0¯,1¯,,(n-1)¯ et donc

x¯/nx¯=k=0n-1k¯=k=0n-1k¯=(n(n-1)2)¯.

Puisque n est impair, on peut écrire n=2p+1 avec p et poursuivre

x¯/nx¯=n¯p¯=0¯.
 
Exercice 44  3218   Correction  

Soit p un nombre premier. Calculer dans /p

k=1pk¯ et k=1pk¯2.

Solution

On a

k=1pk¯=k=1pk¯=p(p+1)2¯.

Si p=2 alors

k=1pk¯=1¯.

Si p3 alors (p+1)/2 est un entier et donc

k=1pk¯=p¯×(p+1)2¯=0¯.

On a

k=1pk¯2=k=1pk2¯=p(p+1)(2p+1)6¯.

Si p=2 alors

k=1pk¯2=1¯.

Si p=3 alors

k=1pk¯2=1¯2+2¯2=2¯.

Si p5 alors (p+1)(2p+1) est divisible par 6.
En effet, p+1 est pair donc (p+1)(2p+1) aussi.
De plus, sur les trois nombres consécutifs

2p,(2p+1),(2p+2)

l’un est divisible par 3. Ce ne peut être 2p et si 2p+2 est divisible par 3 alors p+1 l’est aussi. Par suite, (p+1)(2p+1) est divisible par 3.
Ainsi,

k=1pk¯2=p¯×(p+1)(2p+1)6¯=0¯.
 
Exercice 45  146   

(Sommes de Newton dans Z/pZ )

Soit p un entier premier. On admet que le groupe des inversibles du corps /p est cyclique11 1 Plus généralement, le groupe des inversibles d’un corps fini est cyclique: voir le sujet 4244.. En discutant selon la valeur de k, calculer

Sk=x/pxk.
 
Exercice 46  3929    MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Déterminer l’ensemble des inversibles de l’anneau /8. De quelle structure peut-on munir cet ensemble?

  • (b)

    Y a-t-il, à isomorphisme près, d’autres groupes de cardinal 4?

Solution

  • (a)

    Les inversibles de /8 sont les k¯ avec k8=1. Ce sont donc les éléments 1¯,3¯,5¯ et 7¯.
    L’ensemble des inversibles d’un anneau est un groupe multiplicatif.

  • (b)

    Le groupe ({1¯,3¯,5¯,7¯},×) vérifie la propriété x2=1 pour tout x élément de celui-ci. Ce groupe n’est donc pas isomorphe au groupe cyclique (/4,+) qui constitue donc un autre exemple de groupe de cardinal 4. En fait le groupe ({1¯,3¯,5¯,7¯},×) est isomorphe à (/2×/2,+).

 
Exercice 47  3780     ENTPE (MP)Correction  

Donner l’ensemble G des inversibles de l’anneau /20.
Montrer que (G,×) est isomorphe à (/2×/4,+)

Solution

Les inversibles sont obtenus à partir des nombres premiers avec 20

G={1,3,7,9,11,13,17,19}

3 est un élément d’ordre 4 dans (G,×) avec

3={1,3,9,7}

et 11 est un élément d’ordre 2 n’appartenant pas à 3.
Le morphisme φ:/2×/4G donné par

φ(k,)=11k×3

est bien défini et injectif par les arguments qui précèdent.
Par cardinalité, c’est un isomorphisme.

 
Exercice 48  4202   Correction  

On se propose d’établir qu’il n’existe pas d’entiers n2 tels que n divise 2n-1. On raisonne par l’absurde et l’on suppose qu’un tel entier n existe. On introduit p un facteur premier de n.

  • (a)

    Montrer que la classe de 2 est élément du groupe des inversibles de /p et que son ordre divise n et p-1.

  • (b)

    Conclure

Solution

  • (a)

    L’entier p divise n et donc divise 2n-1. On en déduit 2¯n=1¯ dans /p. L’élément 2¯ est donc inversible dans /p et son ordre divise n. Aussi, le groupe des inversibles du corps /p est de cardinal p-1 et donc 2¯ est d’ordre divisant p-1.

  • (b)

    Considérons p le plus petit facteur premier de n. Les facteurs premiers de l’ordre de 2 divisant n, ils sont tous au moins égaux à p. Or ils divisent aussi p-1 et ils sont donc aussi strictement inférieurs à p. On en déduit que 2¯ est d’ordre 1 dans /p ce qui est absurde.

 
Exercice 49  4246    

Soient n un entier supérieur à 3 et U le groupe des inversibles de l’anneau /2n.

  • (a)

    Montrer que a2n-21[2n] pour tout entier impair a.

  • (b)

    Le groupe (U,×) est-il cyclique?

  • (c)

    Trouver le plus petit entier k>0 tel que 3k1[2n].

  • (d)

    Montrer que U est isomorphe au groupe produit (/2×/2n-2,+).

[<] Classes de congruence[>] Indicatrice d'Euler

 
Exercice 50  4236  

(Équations modulaires)

Résoudre les équations suivantes d’inconnue x:

  • (a)

    6x+20[11]

  • (b)

    6x+20[10]

  • (c)

    6x+20[9].

 
Exercice 51  4237  

(Systèmes chinois)

Résoudre les systèmes suivants d’inconnue x:

  • (a)

    {x2[5]x3[9]

  • (b)

    {9x3[21]5x2[8]

  • (c)

    {x7[9]x6[7]x=3[5].

 
Exercice 52  1216  Correction  

Résoudre le système:

{x2[10]x5[13].

Solution

1013=1 avec la relation de Bézout

-9×10+7×13=1.

Les nombres x1=7×13=91 et x2=-9×10=-90 sont solutions des systèmes

{x1[10]x0[13] et {x0[10]x1[13].

On en déduit que

x=2×91-5×90=-268

est solution du système dont la solution générale est alors

x=-268+130k=122+130 avec .
 
Exercice 53  143  Correction  

Résoudre les systèmes suivants:

  • (a)

    {x1[6]x2[7]

  • (b)

    {3x2[5]5x1[6]

Solution

  • (a)

    6 et 7 sont premiers entre eux avec la relation de Bézout (-1)×6+7=1.
    x1=7 et x2=-6 sont solutions des systèmes

    {x1[6]x0[7]et{x0[6]x1[7]

    donc x=1×7+2×(-6)=-5 est solution du système étudié dont la solution générale est alors

    x=37+42k avec k.
  • (b)
    {3x2[5]5x1[6]{x4[5]x5[6]

    on poursuit comme ci-dessus. Les solutions sont 29+30k avec k.

 
Exercice 54  1217   Correction  

Soient a,b,a,b avec b et b premiers entre eux.
Montrer que le système

{xa[b]xa[b]

possède des solutions et que celles-ci sont congrues entre elles modulo bb.

Solution

Il existe u,v tels que bu+bv=1.
Soit x=abu+abv.
On a

x=abu+a-abu=a[b]

et

x=a-abv+abv=a[b]

donc x est solution.
Soit x une autre solution. On a

x=x[b]

et

x=x[b]

donc b(x-x) et b(x-x).
Or bb=1 donc bb(x-x).
Inversement, soit x tel que bbx-x, on a bien

x=x=a[b]

et

x=x=a[b].
 
Exercice 55  1218   Correction  

Une bande de 17 pirates dispose d’un butin composé de N pièces d’or d’égale valeur. Ils décident de se le partager également et de donner le reste au cuisinier (non pirate). Celui ci reçoit 3 pièces. Mais une rixe éclate et 6 pirates sont tués. Tout le butin est reconstitué et partagé entre les survivants comme précédemment; le cuisinier reçoit alors 4 pièces. Dans un naufrage ultérieur, seul le butin, 6 pirates et le cuisinier sont sauvés. Le butin est à nouveau partagé de la même manière et le cuisinier reçoit 5 pièces. Quelle est alors la fortune minimale que peut espérer le cuisinier lorsqu’il décide d’empoisonner le reste des pirates?

Solution

Notons x le montant du trésor. De part les hypothèses

{x3[17]x4[11]x5[6].

On commence par résoudre le système

{x3[17]x4[11]

1711=1 avec la relation de Bézout 2×17-3×11=1. On a alors la solution particulière

x=3×(-33)+4×34=37

et donc

{x3[17]x4[11]x5[6]{x37[187]x5[6]

1876=1 avec la relation de Bézout 187-31×6=1. On a alors la solution particulière

x=37×(-186)+5×(187)=-5947.

La solution générale du système est alors

x=-5947+1122k=785+1122 avec .

Le cuisinier peut espérer empocher au moins 785 pièces d’or.

[<] Équations modulaires, théorème chinois

 
Exercice 56  2655  Correction  

Combien y a-t-il d’éléments inversibles dans /99?

Solution

Les inversibles dans /99 sont les classes associées aux entiers de {1,,99} qui sont premiers avec 99=32×11. Il y en a

φ(99)=99×(1-13)(1-111)=3×2×10=60.
 
Exercice 57  151   Correction  

Pour n*, on note φ(n) le nombre d’éléments inversibles dans (/n,×).

  • (a)

    Calculer φ(p) et φ(pα) pour p premier et α*.

  • (b)

    Soient m et n premiers entre eux.
    On considère l’application f:/mn/n×/m définie par f(x¯)=(x^,x~).
    Montrer que f est bien définie et réalise un isomorphisme d’anneaux.

  • (c)

    En déduire que φ(mn)=φ(m)φ(n).

  • (d)

    Exprimer φ(n) selon la décomposition primaire de n.

Solution

Les éléments inversibles de (/n,×) sont les éléments représentés par un nombre premier avec n.

  • (a)

    φ(p)=p-1. Être premier avec pα équivaut à être premier avec p c’est-à-dire à ne pas être divisible par p puisque p𝒫. Il y a pα-1 multiples de p compris entre 1 et pα donc φ(pα)=pα-pα-1.

  • (b)

    Si x=y[mn] alors x=y[n] et x=y[m] donc f est bien définie.
    φ(1¯)=(1^,1~) et si a=x+y/xy[mn] alors a=x+y/xy[n] donc φ est un morphisme d’anneaux.
    Si f(x¯)=f(y¯) alors x=y[m] et x=y[n] alors m,ny-x et puisque mn=1 alors mny-x donc x¯=y¯[mn].
    f est injective puis bijective par l’égalité des cardinaux.

  • (c)

    Les inversibles de /mn correspondent aux couples formés par un inversible de /n et un inversible de /m. Par suite, φ(mn)=φ(m)φ(n).

  • (d)

    Si n=i=1Npiαi alors φ(n)=i=1Npiαi-1(pi-1).

 
Exercice 58  152  Correction  

Pour n*, on note φ(n) le nombre d’éléments inversibles dans (/n,×).

Établir

a(/n)*,aφ(n)=1

(/n)* désigne l’ensemble des inversibles de l’anneau /n.

Solution

Soit f:xax de (/n)* vers lui-même.

Cette application est bien définie, injective et finalement bijective par cardinalité.

Ainsi,

x(/n)*x=x(/n)*ax=aφ(n)x(/n)*x

puis aφ(n)=1 car l’élément x(/n)*x est inversible.

Plus directement, on peut aussi dire que (/n)* est un groupe multiplicatif à φ(n) éléments et conclure.

 
Exercice 59  4241   

Soient a et n avec n2.

  • (a)

    On suppose a et n premiers entre eux, montrer aφ(n)1[n].

  • (b)

    On suppose an-11[n] et ad1[n] pour tout entier naturel d diviseur strict de n-1. Montrer que n est un nombre premier.

 
Exercice 60  4061   

Soient a,n au moins égaux à 2 et N=an-1. Montrer que n divise φ(N).

 
Exercice 61  2374  

Montrer que pour tout entier n3, φ(n) est un nombre pair.

 
Exercice 62  257   Correction  

Établir

n3,φ(n)nln(2)ln(n)+ln(2).

Solution

Notons p1,,pr les facteurs premiers de n. On sait

φ(n)=n(1-1p1)(1-1p2)(1-1pr).

En ordonnant les p1,p2,,pr, on peut affirmer

1ir,pi1+i

et donc

(1-1p1)(1-1p2)(1-1pr)(1-12)(1-13)(1-11+r).

Par produit télescopique

(1-1p1)(1-1p2)(1-1pr)>1223rr+1=1r+1.

Or on a aussi

np1pr2r

et donc

rnln(2).

On en déduit

φ(n)nnln(2)+1=nln(2)n+ln(2).
 
Exercice 63  153     MINES (MP)Correction  

Soit n*.

  • (a)

    Soit H est un sous-groupe de (/n,+). Montrer qu’il existe a divisant n vérifiant H=a¯.

  • (b)

    Observer que si dn, il existe un unique sous-groupe de (/n,+) de cardinal d.

  • (c)

    Justifier que si dn, le groupe (/n,+) possède exactement φ(d) éléments d’ordre d (avec φ la fonction indicatrice d’Euler).

  • (d)

    Montrer

    dnφ(d)=n.

Solution

  • (a)

    Soit H un sous-groupe de /n.

    Si H={0} alors H=n.

    Sinon, on peut introduire

    a=minA avec A={k*|k¯H}.

    On a a¯H donc a¯H.

    La division euclidienne de n par a donne n=qa+r avec q et r{0,,a-1}. On en déduit r¯=q.a¯a¯H. Par définition de a en tant que plus petit élément de A, il vient r=0. Ainsi, an.

    Soit x¯H. Par division euclidienne, on écrit x=aq+r avec q et r{0,,a-1}. On en déduit r¯=x¯-q.a¯H. Par définition de a en tant que plus petit élément de A, il vient r=0 puis x=aq et donc x¯a¯. Par double inclusion, H=a¯.

  • (b)

    Si a divise n, on observe que a¯ est de cardinal n/a. Ainsi, n/d est l’unique sous-groupe d’ordre d de (/n,+).

  • (c)

    Un élément d’ordre d de /n est générateur d’un sous-groupe à d éléments donc générateur de n/d¯. Inversement, tout générateur de n/d¯ est élément d’ordre d de /n. Or n/d¯ est cyclique d’ordre d donc isomorphe à /d et possède ainsi φ(d) générateurs. On peut alors affirmer que /n possède exactement φ(d) élément d’ordre d.

  • (d)

    L’ordre d’un élément de /n est cardinal d’un sous-groupe de /n et donc diviseur de n. En dénombrant /n selon l’ordre de ses éléments, on obtient

    dnφ(d)=n.
 
Exercice 64  3634   

Soit n un entier naturel non nul.

  • (a)

    Soit d un diviseur positif de n. Combien y a-t-il de k1;n vérifiant kn=d?

  • (b)

    En déduire

    n=dnφ(d)

    où la somme s’étend sur les diviseurs positifs d de n.

 
Exercice 65  5281     NAVALE (MP)Correction  

On note φ la fonction indicatrice d’Euler. Soit n avec n2.

  • (a)

    Pour d un diviseur de n, montrer qu’il y a exactement φ(d) éléments d’ordre d dans le groupe (/n,+).

  • (b)

    En déduire

    n=dnφ(d)

    où la somme s’étend sur les entiers d diviseurs positifs de n.

  • (c)

    Écrire un programme employant cette formule pour calculer les valeurs de la fonction indicatrice d’Euler.

Solution

  • (a)

    Soit k1;n. L’ordre de k¯ dans /n est le plus petit entier tel que k¯=0¯, c’est-à-dire tel que k soit un multiple de n. L’ordre de k¯ apparaît donc comme le facteur qui mutliplie k pour atteindre le ppcm de k et n,

    =knk=nkn.

    L’élément k est donc d’ordre d si, et seulement si,

    kn=d avec d=nd.

    Les entiers k correspondant s’écrivent

    k=dk avec k1;d et kd=1.

    Il y en a exactement φ(d).

  • (b)

    Les ordres des éléments de (/n,+) sont tous des diviseurs de n et, en dénombrant /n par regroupement de ses éléments selon leur ordre, il vient

    n=Card(/n)=dnCard{k1;n|k¯ est d’ordre d}=dnφ(d).
  • (c)

    Une programmation récursive emploie la formule qui précède sans être (a priori ?) plus efficace qu’un simple dénombrement des entiers compris entre 1 et n premier avec n

    def phi(n):
        if n == 1:
            return 1
        S = 0
        for d in range(1,n):
            if n % d == 0:
                S = S + phi(d)
        return n - S
    
 
Exercice 66  2381    

(Déterminant de Smith)

Soit T=(ti,j)n() la matrice de coefficients

ti,j={1 si i divise j0 sinon.

Aussi, soit Dn() la matrice diagonale de coefficients diagonaux φ(1),,φ(n)φ désigne la fonction indicatrice d’Euler.

  • (a)

    Exprimer le coefficient d’indice (i,j) de la matrice TDT en fonction de ij.

  • (b)

    En déduire la valeur du déterminant de la matrice de Smith

    S=(11121n21222nn1n2nn).
 
Exercice 67  5814   Correction  

(Polynômes cyclotomiques)

On appelle racine primitive n-ième de l’unité tout complexe ξ générateur du groupe (𝕌n,×) des racines n-ième de l’unité. On note Zn l’ensemble des racines n-ièmes de l’unité et l’on pose

Φn=ξZn(X-ξ).
  • (a)

    Calculer Φn pour n=1,2,3 et 4.

  • (b)

    Exprimer le degré de Φn à l’aide de la fonction indicatrice d’Euler.

  • (c)

    Calculer Φp pour p nombre premier. Donner Φ5.

  • (d)

    Établir que pour tout n

    Xn-1=knΦk.

    En déduire Φ6

  • (e)

    Soient A et B deux polynômes à coefficients entiers avec B unitaire.

    On suppose qu’il existe un polynôme C tel que A=BC. À l’aide d’un calcul de division euclidienne, établir que C est à coefficients entiers.

    En déduire que pour tout k*, le polynôme Φk est à coefficients entiers.

Solution

  • (a)

    Cas: n=1. Il n’y a qu’une seule racine primitive 1-ième de l’unité à savoir ξ=1. On a donc

    Φ1=X-1.

    Cas: n=2. Il n’y a qu’une seule racine primitive 2-ième de l’unité à savoir ξ=-1. On a donc

    Φ2=X+1.

    Cas: n=3. Il y a deux racines primitives 3-ièmes de l’unité qui sont j et j2. On a donc

    Φ1=(X-j)(X-j2)=X2+X+1.

    Cas: n=4. Il y a deux racines primitives 4-ièmes de l’unité qui sont i et -i. On a donc

    Φ1=(X-i)(X+i)=X2+1.
  • (b)

    Le nombre de générateurs du groupe cyclique (𝕌n,×) est aussi le nombre de générateurs de (/n,+). Il y en a exactement φ(n) avec φ la fonction indicatrice d’Euler. On en déduit

    deg(Φn)=φn.
  • (c)

    Si p est un nombre premier, φ(p)=p-1. Sachant que 1 n’est pas une racine primitive p-ième de l’unité, toutes les autres racines p-ièmes de l’unité sont primitives. On a donc

    Φp=ξ𝕌p{1}(X-ξ)=1X-1ξ𝕌p{1}(X-ξ)=Xp-1X-1=1+X++Xp-1.

    On en déduit

    Φ5=1+X+X2+X3+X4.
  • (d)

    Si ξ est une racine n-ième de l’unité, son ordre k divise n et celle-ci est une racine primitive k-ième de l’unité. La réciproque est immédiate. En regroupant les racines n-ième de l’unité selon leur ordre k, on obtient

    ξ𝕌n=knξZk

    autrement dit

    Xn-1=knΦk.

    En particulier,

    X6-1=Φ1Φ2Φ3Φ6=(X-1)(X+1)(X2+X+1)Φ6.

    Or

    X6-1=(X3-1)(X3+1)=(X-1)(X2+X+1)(X+1)(X2-X+1).

    On en déduit

    Φ6=X2-X+1.
  • (e)

    C apparaît comme le quotient de la division euclidienne de A par B. Lorsque l’on pose celle-ci, on n’opère que des multiplications et des soustractions sans aucune division car le polynôme B est unitaire. Par conséquent, si les polynômes A et B sont à coefficients entiers, le polynôme C est aussi à coefficients entiers par opérations sur les entiers.

    Par récurrence forte sur n*, montrons que Φn est à coefficients entiers.

    Pour n=1, Φ1=X-1 est à coefficients entiers.

    Supposons la propriété vraie jusqu’au rang n-11.

    Au rang n, on peut écrire

    Xn-1=knknΦk×Φn.

    Le polynôme Xn-1 est à coefficients entiers et, par hypothèse de récurrence forte, knknΦk est à coefficients entiers. C’est aussi un polynôme unitaire par produit de polynômes unitaires. On peut donc affirmer que Φn est à coefficients entiers.

    La récurrence forte est établie.

 
Exercice 68  4151      CENTRALE (MP)Correction  

Dans tout ce sujet n désigne un naturel non nul.

On note φ(n) l’indicatrice d’Euler de n, Un l’ensemble des racines n-ième de l’unité et Un* l’ensemble des racines de l’unité d’ordre exactement n. Enfin, pour d*, on pose

Φd=zUd*(X-z).
  • (a)

    Écrire en Python la fonction liste(n) qui renvoie

    {k1;n|kn=1}.

    Écrire la fonction phi(n) qui renvoie φ(n) puis sumphi(n) qui renvoie

    dnφ(d).
  • (b)

    Montrer

    Xn-1=dnΦd.
  • (c)

    Justifier

    dnφ(d)=n.
  • (d)

    Montrer que Φn est un polynôme à coefficients entiers.

On pose Qn=Xn-1 et l’on choisit p,q,r des nombres premiers vérifiant

p<q<r<p+q.

On pose

n=pqr et R=QpQqQrX-1.
  • (e)

    Montrer

    Φn=QnRQpqQqrQrp.
  • (f)

    Montrer qu’il existe un polynôme S tel que

    Φn-R=XpqS.
  • (g)

    En déduire que le coefficient de Xr dans Φn est égal à -2.

Solution

  • (a)

    On commence par définir une fonction calculant le pgcd de deux entiers

    def gcd(a,b):
        if a % b == 0:  return b
        else: return gcd(b, a % b)
    def liste(n):
        L = []
        for k in range(1,n):
            if gcd(n,k) == 1: L.append(k)
        return L
    def phi(n):
        return len(liste(n))
    def sumphi(n):
        return sum(liste(n))
    
  • (b)

    Un est un groupe à n. Les éléments de ce groupe ont un ordre divisant n et pour tout d divisant n, les éléments du groupe Un d’ordre d sont exactement ceux de Ud*. On en déduit que Un est la réunion disjointe des Ud* pour d parcourant les diviseurs de n. On en déduit

    Xn-1=zUd(X-z)=dnΦd.
  • (c)

    Le polynôme Φn est de degré φ(n) car les racines de l’unité d’ordre n sont les

    e2ikπ/n avec k1;n,kn=1.

    L’identité précédente donne la relation voulue en passant celle-ci au degré.

  • (d)

    Par récurrence forte sur l’entier n1.

    La propriété est immédiate quand n=1. Supposons la propriété vérifiée jusqu’au rang n-1.

    On a

    Xn-1=dn,dnΦd×Φn.

    Le polynôme Xn-1 est à coefficients entiers et dn,dn l’est aussi. De plus, le coefficient dominant de ce dernier vaut 1. On réalisant une division euclidienne, le calcul de Φn détermine un polynôme à coefficients entiers.

  • (e)

    Les diviseurs de n sont 1,p,q,r,pq,qr,rp et n donc

    Qn=(X-1)ΦpΦqΦrΦpqΦqrΦrpΦn.

    De même

    Qpq=(X-1)ΦpΦqΦpq, etc.

    La relation demandée s’en déduit.

  • (f)

    Par ce qui précède, on peut écrire

    (Φn-R)QpqQqrQrp=R(Qn-QpqQqrQrp)

    0 n’est pas racine de QpqQqrQrp, ni de R, mais

    Qn-QpqQqrQrp=Xpq+

    On en déduit que 0 est racine de multiplicité pq de Φn-R.

  • (g)

    Puisque r<pq, le coefficient de Xr dans Φn est celui de Xr dans P. Or

    P =(Xp-1)(Xq-1)(1+X++Xr-1)
    =(1-Xp-Xq+Xp+q)(1+X++Xr-1).

    Le coefficient de Xr dans ce polynôme est -2 car p+q>r.



Édité le 24-01-2025

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