Déterminer les valeurs d’adhérence de la suite définie par
Solution
On remarque
Les réels et sont donc des valeurs d’adhérence de la suite.
Inversement, soit une suite extraite de et sa limite. La suite comporte au moins une infinité de termes d’indices pairs de la suite ou une infinité de termes d’indices impairs. Dans le premier cas, on peut extraire de une suite de limite et donc . Dans le second cas, on parvient à . La suite ne possède donc pas d’autres valeurs d’adhérence que et .
Soit une suite réelle bornée telle que
Montrer que si est une valeur d’adhérence de alors l’est aussi.
En déduire que converge.
Solution
Posons
Si alors
Ainsi,
Si possède une valeur d’adhérence autre que alors, pour tout , est aussi valeur d’adhérence. Or cela est impossible car est bornée. Puisque est bornée et que est sa seule valeur d’adhérence possible,
On munit l’espace des normes données par les relations
et l’on considère la suite des monômes .
Vérifier que la suite est bornée pour la norme et qu’elle converge vers le polynôme nul pour la norme .
La suite possède-t-elle une valeur d’adhérence pour ?
Soit une suite d’éléments d’un espace normé . On note l’ensemble des valeurs d’adhérence de .
Établir
En déduire que est une partie fermée de .
Soit une suite réelle vérifiant
Montrer que l’ensemble des valeurs d’adhérence de est un intervalle.
Soit une partie compacte d’un espace vectoriel normé .
Montrer que si une suite d’éléments de n’a qu’une seule valeur d’adhérence alors cette suite converge vers celle-ci.
Solution
Soit une suite d’éléments de qui n’ait qu’une seule valeur d’adhérence . Par l’absurde supposons que ne converge par vers . On peut écrire
Par conséquent, il existe une infinité de termes de cette suite tels que . À partir de ces termes on peut construire une suite extraite de qui étant une suite d’éléments du compact possèdera une valeur d’adhérence qui ne peut être que compte tenu de l’hypothèse.
C’est absurde, car tous ces termes vérifient .
Soient une fonction continue et une suite déterminée par
On suppose que la suite possède une unique valeur d’adhérence . Montrer que la suite converge vers celle-ci.
[<] Valeurs d'adhérences d'une suite[>] Compacité et continuité
Soit un espace normé de dimension finie. Montrer que la sphère unité
est une partie compacte.
Montrer que est une partie compacte de .
On munit l’espace de la norme définie par
et l’on considère les fonctions .
Soient distincts. Calculer .
En déduire que la boule unité fermée de n’est pas compacte.
Solution
En développant,
Or
et
donc
Pour tout , et la suite est donc constituée d’éléments de la boule unité fermée. Par la propriété qui précède, cette suite ne possède pas de valeurs d’adhérence: la boule unité fermée n’est pas compacte.
Soient une partie compacte d’un espace normé de dimension finie et . Montrer la compacité de la partie
Montrer que toute partie fermée d’une partie compacte est elle-même compacte.
Solution
Soit une partie fermée d’un compact . Si est une suite d’éléments de , alors c’est aussi une suite d’éléments de et l’on peut donc en extraire une suite convergeant dans . Cette suite extraite est aussi une suite convergente d’éléments du fermé , sa limite appartient donc à . Au final, il existe une suite extraire de convergeant dans .
Soient et deux espaces normés, une partie fermée de et une partie compacte de .
Soit une application vérifiant:
est compact pour tout ;
l’image de tout fermé de est un fermé de .
Montrer que est compact.
Solution
Soit une suite d’éléments de . On va établir que cette suite possède une valeur d’adhérence dans .
On pose . La suite est une suite décroissante de fermés non vides. Posons . La suite est une suite décroissante de fermés non vides. On peut considérer . La suite possède une valeur d’adhérence car est compact. Pour tout , on a donc . Par suite, il existe tel que . La suite est une suite du compact , elle possède donc une valeur d’adhérence . Pour tout , donc .
Ainsi, est une valeur d’adhérence de .
Soient une partie compacte d’intérieur non vide d’un espace normé de dimension finie. On étudie l’ensemble
Montrer que est une partie compacte de .
Vérifier que pour tout .
Solution
est une partie de l’espace de dimension finie , il suffit donc d’observer que est une partie fermée et bornée.
Pour , l’application
est continue car linéaire au départ d’un espace de dimension finie.
L’ensemble est donc une partie fermée en tant qu’image réciproque d’un fermé par une application continue. Par conséquent,
est une partie fermée11 1 On aurait aussi pu montrer que contient les limites de ses suites convergentes. en tant qu’intersection de parties fermées.
Pour exprimer que est une partie bornée, on munit de la norme subordonnée à la norme sur .
Comme l’intérieur de est supposé non vide, il existe et vérifiant . De plus, la partie étant bornée, il existe aussi vérifiant . Pour et , donc
puis
On en déduit
Finalement, la partie est bornée et donc compacte.
L’application est continue sur . En particulier, elle est continue donc bornée sur le compact . Il existe tel que
Soit . On vérifie par récurrence pour tout et donc
On en déduit .
Pour , on pose
avec la suite des coefficients définissant .
On vérifie sans peine que est une norme sur .
Justifier que la suite est bornée pour la norme .
Établir que la suite ne possède pas de valeurs d’adhérence.
En déduire un exemple de partie fermée et bornée et pour autant non compacte.
Solution
Immédiatement, pour tout .
Pour distincts, on remarque .
Par l’absurde, s’il existe strictement croissante telle la suite extraite converge vers un polynôme alors il existe un rang tel que
On a alors
Cela contredit la remarque initiale.
La boule unité fermée de l’espace normé par est bornée et fermée. Elle n’est pas pour autant compacte puisque la suite est formée d’éléments de cette partie et ne possède pas de valeurs d’adhérence.
(Théorème de Riesz)
Soit un sous-espace vectoriel de dimension finie d’un espace normé .
Montrer que pour tout , il existe vérifiant
On suppose . Montrer qu’il existe vérifiant
On suppose le -espace vectoriel de dimension infinie.
Montrer qu’il existe une suite d’éléments de vérifiant
Conclure que la boule unité de n’est pas compacte.
[<] Partie compacte[>] Raisonnement de compacité
Soient une partie compacte non vide d’un espace vectoriel normé et .
On définit la distance du vecteur à la partie en posant
Montrer qu’il existe tel que
Soient et deux compacts non vides et disjoints. Montrer
Solution
Considérons l’application
Cette application est continue. Par produit cartésien de parties compactes, l’ensemble est un compact. De plus, celui-ci est non vide et l’on peut affirmer que l’application précédente présente un minimum en un certain :
On en déduit
En effet, puisque .
Soient un espace vectoriel normé de dimension finie non nulle et .
Montrer qu’il existe un vecteur unitaire tel que
Solution
Par définition,
Or est une partie compacte non vide. En effet, c’est une partie fermée car image réciproque du fermé par l’application continue norme. C’est aussi une partie bornée et puisque l’espace est de dimension finie, c’est une partie compacte. L’application est à valeurs réelles et continue, elle admet donc un maximum sur le compact en un élément : cela résout le problème posé.
Soient et des parties compactes de . Montrer que l’ensemble
est une partie compacte de .
Soit une partie compacte non vide d’un espace normé .
Montrer l’existence de deux éléments extrémaux dans le sens où
Soit un espace vectoriel normé de dimension finie.
Soit une partie non vide de . Montrer que l’application est continue sur .
Soit un compact non vide inclus dans un ouvert .
Montrer qu’il existe tel que
Solution
Soient .
donc puis et .
Ainsi et par symétrie .
Finalement, est -lipschitzienne donc continue.
Considérons l’application définie sur le compact .
Cette application est bornée et atteint ses bornes. Posons atteint en .
Si alors or est fermé et donc or .
Nécessairement et alors
Soient une application continue de dans et un segment inclus dans l’image de .
Montrer qu’il existe un segment tel que
Solution
Notons les extrémités de .
Soient des antécédents de respectivement. Malheureusement, on ne peut pas déjà affirmer car les variations de sur sont inconnues.
Posons
Considérons ensuite
est une partie de non vide et minorée. On peut donc introduire sa borne inférieure . Par la caractérisation séquentielle des bornes inférieures, il existe deux suites et vérifiant
La partie étant fermée et bornée, on peut extraire de la suite une suite convergeant dans . De la suite , on peut aussi extraire une suite convergeant dans et en notant et les limites de ces deux suites, on obtient deux éléments vérifiant
Autrement dit, on a défini des antécédents des extrémités de dans les plus proches possibles.
Pour fixer les idées, supposons et considérons .
On a et intervalle (car image continue d’un intervalle) donc
Soit . Il existe tel que .
Si alors en appliquant le théorème de valeurs intermédiaires sur , on peut déterminer un élément de plus proche de que ne l’est . Cela contredit la définition de ces deux éléments.
De même, est impossible et donc puis l’égalité.
Soit .
Justifier qu’il existe vérifiant pour toute matrice .
Montrer que la matrice est alors symétrique à valeurs propres positives.
On pourra commencer par étudier le cas .
Solution
La fonction est linéaire donc continue sur . Sa restriction au départ du compact non vide est donc bornée et atteint ses bornes. En particulier, il existe telle que
Posons . Puisque est un groupe, le résultat qui précède donne
Cas: . On écrit
Pour tout ,
et donc ce qui donne
La fonction est dérivable sur et présente un maximum en donc
On en déduit que : la matrice est symétrique.
La matrice est alors orthogonalement diagonalisable: on peut écrire
D’une part,
D’autre part, pour
et l’on a
On peut considérer (ou plus exactement telle que corresponde à cette matrice ) et la comparaison qui précède donne
et donc . On montre de même .
Finalement, la matrice est symétrique à valeurs propres positives.
Cas général: On suit la même démarche!
Soient et deux espaces vectoriels normés de dimensions finies.
Soient un compact de et une application continue injective.
On pose . Montrer que est compact.
Montrer que est continue.
Solution
est l’image d’un compact par une application continue donc est compact.
Supposons non continue. Il existe et tels que
Posons et, en prenant , définissons puis tels que
est une suite d’éléments du compact , on peut donc en extraire une suite convergente de limite . Comme est continue,
Or tend vers et, par unicité de la limite, puis .
Cela est absurde puisque pour tout .
Soient une partie compacte non vide d’un espace normé et une application de vers vérifiant
Montrer que la fonction possède un point fixe et que celui-ci est unique.
Soit une suite déterminée par
Montrer que la suite converge vers le point fixe .
Soient un espace normé et une application vérifiant
On suppose qu’il existe une partie compacte de telle que .
Pour , on considère la suite récurrente donnée par
Montrer que est une valeur d’adhérence de la suite .
En déduire que .
Soit une partie compacte non vide d’un espace vectoriel normé de dimension finie.
On considère une application -lipschitzienne c’est-à-dire vérifiant
On suppose . Montrer que admet un point fixe.
On suppose et étoilé en . Montrer à nouveau que admet un point fixe. On pourra introduire, pour , les fonctions
Solution
La fonction est continue car lipschitzienne. Considérons . La fonction est réelle, continue et définie sur un compact non vide, elle admet donc un minimum en un certain . Puisque
On a nécessairement et donc ce qui fournit un point fixe pour .
Par le caractère étoilé de en , on peut affirmer que est une application de vers .
De plus,
avec .
Par l’étude ci-dessus, la fonction admet un point fixe . La suite est une suite du compact , il existe donc une suite extraite convergeant vers un élément . La relation
donne
et donc à la limite
désigne un espace vectoriel euclidien et un endomorphisme de .
Soient et . Justifier que la boule est compacte. Que dire de ?
Soient et un réel tel que . On note et l’on suppose .
On fixe et l’on pose, pour tout
Justifier que est une suite d’éléments de et que tend vers . En déduire qu’il existe un vecteur tel que .
On reprend les notations précédentes et l’on suppose toujours .
Montrer que et .
À l’aide d’un exemple choisi en dimension 3, montrer que n’est pas nécessairement diagonalisable.
Dans cette dernière question, on choisit , base orthonormée de et
On suppose . Montrer que 1 ou est valeur propre de .
Solution
est une partie fermée et bornée en dimension finie donc compacte. L’application linéaire étant continue (car au départ d’un espace de dimension finie), l’image est aussi compacte.
La partie est convexe et donc aussi car est linéaire. Les vecteurs étant tous éléments de , la combinaison convexe définissant détermine un élément de .
Après simplification
La partie étant bornée, la suite l’est aussi et donc .
Enfin, la suite évolue dans le compact , elle admet donc une valeur d’adhérence :
et la propriété
donne à la limite .
et donc . L’égalité assure que 1 est valeur propre de .
Soient une valeur propre de et un vecteur propre associé avec .
Le vecteur est élément de et donc ses itérés le sont encore. Puisque le compact est borné, les suites et le sont aussi et donc l’est encore. On en déduit .
Choisissons l’endomorphisme de canoniquement représenté par
L’endomorphisme n’est pas diagonalisable et cependant, en choisissant et , la condition est remplie.
Puisque , les vecteurs , et sont des valeurs prises par . On en déduit que l’endomorphisme est nécessairement bijectif.
Soient une valeur propre de et un vecteur propre associé. Quitte à réduire la norme de , on peut supposer . On a alors pour tout ce qui oblige .
Sachant , un raisonnement symétrique donne et donc .
Enfin, en dimension impaire, un endomorphisme réel admet nécessairement une valeur propre!
Soient un endomorphisme d’un espace normé réel et un compact convexe non vide de stable par . Pour , on pose
Montrer pour tout .
Soit un élément de . Proposer un majorant de .
Montrer que
Conclure que possède un point fixe dans .
Soient et . On souhaite établir qu’il existe une matrice telle que les coefficients diagonaux de soient tous égaux.
Établir la propriété quand .
Pour , on pose
Montrer que la fonction présente un minimum.
Conclure.
Solution
Introduisons les coefficients de la matrice
et recherchons sous la forme d’une matrice de rotation
Après calculs,
Les coefficients diagonaux de sont égaux si, et seulement si,
La fonction ainsi définie est continue, prend la valeur en et la valeur opposée en . Le théorème des valeurs intermédiaires assure que cette fonction s’annule ce qui détermine un réel pour lequel les coefficients diagonaux de sont égaux11 1 Il sont alors égaux à car la matrice est de trace ..
Méthode: On montre que la fonction à valeurs réelles est continue sur une partie fermée bornée.
Commençons par établir que est continue sur . Pour tous , la fonction est continue car linéaire au départ de . Par composition, est donc aussi continue. De plus, lorsque et sont deux fonctions continues définies sur un même domaine et à valeurs réelles, la fonction est aussi continue car on peut écrire
Par récurrence, on généralise cette propriété au cas où l’on considère le max de plusieurs fonctions. On en déduit la continuité de l’application .
Pour tout , on sait . L’application est linéaire donc continue sur et l’on en déduit la continuité22 2 Plus généralement, il est possible d’établir que est continue sur . de sur . Par produit de fonctions continues puis par composition, on acquiert successivement les continuités des fonctions et sur . Enfin, est une partie fermée bornée33 3 Voir sujet 20180318. non vide et donc est bornée et atteint ses bornes. En particulier, présente un minimum.
Soit une matrice de réalisant le minimum de . Montrons que est nul ce qui entraîne immédiatement que les coefficients diagonaux de la matrice sont tous égaux.
Par l’absurde, supposons et introduisons tels que
Tous les coefficients diagonaux de sont alors compris entre et et l’on a . Pour , considérons ensuite la matrice définie par
La matrice est orthogonale car ses colonnes sont unitaires et deux à deux orthogonales. Comme cela a été vu dans la première question, il est possible de choisir de sorte que
avec . Les coefficients diagonaux d’indices et du produit sont alors égaux à tandis que les autres restent inchangés.
S’il n’existe qu’une seule paire d’indices pour lesquels et soient les coefficients diagonaux extrêmes de , on est assuré que ce qui est absurde car
Sinon, on poursuit ce qui précède avec une autre paire convenable et cela autant de fois que nécessaire pour qu’au moins l’une des deux valeurs extrêmes parmi les coefficients diagonaux initiaux de ait disparu. Cela permet de parvenir de nouveau à l’absurdité précédente.
Soit une fonction continue admettant une limite finie en .
Démontrer que est uniformément continue sur .
Solution
Soit . Il existe tel que
et alors
(1) |
De plus, est continue sur donc uniformément continue et il existe tel que
(2) |
Soient avec . On peut supposer .
Cas: . On a en vertu de (2).
Cas: . On a à nouveau cette fois-ci en vertu de (1).
Cas: et . On a nécessairement . Les propriétés (1) et (2) donnent alors
Quitte à adapter le de départ, on obtient ce que l’on veut.
On peut aussi introduire définie sur que l’on prolonge par continuité en . Ce prolongement est continue sur un segment donc uniformément continue. Puisque avec lipschitzienne, on obtient uniformément continue!
Soient une partie fermée et une partie compacte d’un espace normé .
Établir que
est une partie fermée de .
Soit un compact d’un espace vectoriel normé tel que .
On forme . Montrer que est une partie fermée.
Solution
Soit une suite convergente d’éléments de et posons sa limite.
On peut écrire avec et .
donc
et donc est bornée.
Par double extraction et convergent vers et . On a alors .
Soit une partie fermée non vide d’un espace vectoriel normé de dimension finie .
Montrer que, pour tout , la distance de à est atteinte en un certain élément .
Y a-t-il unicité de cet élément ?
Solution
Posons .
Cela permet de définir une bornée, elle admet donc une sous-suite convergente dont on note la limite. On a car est une partie fermée et puisque on obtient .
Non, prendre et l’hypersphère unité.
Soit une partie compacte non vide d’un espace normé .
Montrer qu’il existe un plus grand segment inclus dans .
Solution
On introduit
Puisque est non vide, la partie contient au moins . Puisque est bornée, la partie est majorée. On peut donc introduire .
Par la réalisation séquentielle des bornes supérieures, il existe des suites et d’éléments de telles que pour tout et
Par compacité, on peut extraire conjointement des suites et des suites convergentes et de limites et . Pour tout ,
avec .
Puisqu’une partie compacte est fermée, elle contient les limites de ses suites convergentes et donc . Ainsi, et contient un segment de longueur .
(Théorème de Dini)
Soit une partie compacte non vide d’un espace normé .
Soit une suite décroissante de fermés non vides inclus dans . Montrer
Soit une suite décroissante de fonctions continues de vers convergeant simplement vers une fonction continue de dans . Montrer que la convergence est uniforme.
Solution
Pour tout , choisissons un élément dans et étudions la suite .
La suite est une suite d’éléments du compact , elle admet donc une valeur d’adhérence et il existe strictement croissante telle que
La suite étant décroissante, on vérifie que, pour tout , est une suite d’éléments de . La suite extraite est donc une suite d’éléments du fermé et par conséquent . Cela valant pour tout , on peut conclure
Par décroissance, on remarque
Soit . Pour tout , on introduit
Pour tout , est une partie fermée relatif à en tant qu’image réciproque d’un fermé par une application continue, est donc une partie fermée. Aussi, car la suite est décroissante. De plus,
car converge simplement vers . On en déduit qu’au moins l’une des parties est vide et les suivantes le sont alors aussi de sorte que, pour tout ,
On peut alors conclure que la suite de fonctions converge uniformément vers sur .
(Théorème des fermés emboîtés)
Soit une suite décroissante de fermés non vides et bornés d’un espace normé de dimension finie. On suppose que la suite tend vers en notant le diamètre de défini par
Montrer que l’intersection de tous les est un singleton.
Soit une suite décroissante de parties compactes non vides dans un espace normé de dimension quelconque.
Montrer que est une partie compacte non vide.
Solution
est une partie fermée car intersection de parties fermées. Aussi, est incluse dans un compact (par exemple, ) donc est une partie compacte11 1 Par théorème, toute partie fermée d’une partie compacte est compacte..
Pour tout , on peut introduire car est une partie non vide. Considérons alors la suite . Celle-ci est une suite d’éléments de , elle possède donc une suite extraite convergente . Notons la limite de cette suite extraite. Pour tout , la décroissance de la suite donne
Puisque est une partie fermée, car limite de la suite constituée d’éléments de .
Ainsi, ce qui assure que est une partie non vide.
(Théorème du graphe fermé)
Soient et deux espaces normés de dimensions finies et une application bornée.
On suppose que le graphe de
est une partie fermée de . Montrer que est continue.
Soit une partie compacte d’un espace normé .
Montrer qu’il existe un segment de longueur maximale inclus dans .
Solution
Considérons l’ensemble des longueurs des segments inclus dans :
L’ensemble est une partie de non vide et majorée (car est bornée), on peut introduire
Par réalisation séquentielle d’une borne supérieure, il existe deux suites et d’éléments de telles que
La suite est formée d’éléments du compact , on peut en extraire une suite convergente . Notons sa limite.
D’une part, par extraction d’une suite convergente,
Par unicité de la limite, .
D’autre part, car
En effet, est une partie fermée et contient donc les limites de ses suites convergentes.
Ainsi, est un segment inclus dans de longueur maximale.
Soit telle que la suite soit bornée. Pour , on pose
Montrer que la suite admet au moins une valeur d’adhérence .
Montrer que cette valeur d’adhérence vérifie .
En déduire que est la projection sur parallèlement à .
Conclure que la suite converge vers .
Soit une partie bornée non vide d’un -espace vectoriel de dimension finie .
Montrer qu’il existe une boule fermée de rayon minimal contenant .
On suppose l’espace euclidien, montrer l’unicité de la boule précédente.
Solution
Soit . Puisque la partie est bornée et non vide, l’ensemble est une partie non vide et majorée de ce qui permet d’introduire
Il est immédiat que et que est le rayon minimal d’une boule fermée de centre contenant la partie .
L’ensemble est une partie non vide et minorée de , on peut donc introduire
Par la caractérisation séquentielle des bornes inférieures, il existe une suite d’éléments de telle que
Soit . Puisque , on a
et donc
ce qui permet d’affirmer que la suite est bornée. Puisque , on peut extraire de une suite convergente dont on notera la limite.
Soit . Puisque
on obtient à la limite
et donc .
Enfin, par construction, est une boule de rayon minimal contenant la partie (en s’autorisant de parler de boule fermée de rayon nul dans le cas où ).
On suppose ici l’espace euclidien.
Supposons et solutions et montrons .
Posons
En vertu de l’identité du parallélogramme
appliquée à
on obtient pour tout
et donc
Ainsi,
Or par définition de , on a aussi et donc on peut affirmer c’est-à-dire .
Soit un sous-espace vectoriel d’un espace vectoriel normé .
On suppose de dimension finie. Montrer que .
On ne suppose plus de dimension finie, montrer qu’il est possible que .
Solution
Si est de dimension finie alors est fermé car tout sous-espace vectoriel de dimension finie est fermé. On en déduit .
Il suffit de considérer un sous-espace vectoriel dense comme par exemple l’espace des fonctions polynômes de vers dense dans celui des fonctions continues de vers normé par .
Soit une partie fermée d’un -espace vectoriel de dimension finie.
L’ensemble est-il fermé?
Qu’en est-il si on ne suppose plus l’espace de dimension finie?
Solution
Soit une suite convergente d’élément de de limite .
Pour chaque , il existe tel que
Puisque la suite converge, elle est bornée et donc la suite l’est aussi.
Puisque l’espace est de dimension finie, on peut extraire une suite convergente de la suite . Notons-la . La limite de cette suite extraite appartient à car est une partie fermée.
Pour tout , on a
donc à la limite
et donc .
Ainsi, la partie est fermée.
Supposons muni de la norme
Posons
Pour tout
et
donc la partie n’est pas fermée.
Soient et deux espaces vectoriels normés réels, une application de dans telle que pour tout compact de , soit un compact de . Montrer, si est un fermé de , que est un fermé de .
Solution
Soit une suite convergente d’éléments de de limite . On veut établir que . Si est l’un des éléments de la suite l’affaire est entendue. Sans perte de généralités, on peut supposer que pour tout , .
Pour tout , il existe tel que . L’ensemble est un compact de donc est un compact de . La suite apparaît comme étant une suite d’éléments du compacte , on peut donc en extraire une suite convergeant dans la partie . De plus, étant une suite d’éléments du fermé , on peut affirmer . On va maintenant établir ce qui permettra de conclure. Pour tout , posons . est un compact, est donc fermé et par suite . Ainsi, . Or donc .
Montrer que toute matrice peut s’écrire avec et .
En déduire que l’ensemble des matrices trigonalisables de est une partie fermée.
Solution
On munit l’espace de sa structure euclidienne canonique et l’on introduit sa base canonique . La matrice figure dans la base une famille de vecteurs de :
Puisque la matrice est inversible, la famille est une base de et se comprend comme la matrice de passage de à . On orthonormalise alors la base par le procédé de Gram-Schmidt ce qui forme une base orthonormale .
La matrice de passage de à est orthogonale car il s’agit d’une matrice de passage entre deux bases orthonormales.
La matrice de passage de à est triangulaire supérieure car, par le procédé de Gram-Schmidt,
Enfin, les trois matrices de passages , et sont liées par la formule . En effet,
Soit une suite convergente de matrices trigonalisables. Notons sa limite. Pour tout , on peut écrire avec et . Par la question précédente, on peut aussi écrire avec et . Ainsi,
La suite est formée d’éléments du compact , elle admet donc une valeur d’adhérence dans . Cela permet d’introduire strictement croissante telle que
Par opérations sur les suites convergentes,
Or est une suite d’éléments de la partie fermée11 1 est un sous-espace vectoriel de , c’est donc une partie fermée. , sa limite est donc aussi élément de . Finalement, avec inversible et triangulaire supérieure. La matrice est trigonalisable.
Puisque l’ensemble des matrices trigonalisables contient les limites de ses suites convergentes, c’est une partie fermée de .
(Projection sur un convexe fermé)
Soit un espace euclidien dont le produit scalaire est noté .
Soient et trois vecteurs de tels que et . Montrer
Soit un convexe fermé non vide de .
Montrer qu’il existe un unique vecteur tel que
On pose ce qui définit une application appelée projection sur le convexe .
Soit tel que pour tout . Montrer .
Inversement, on suppose qu’il existe un vecteur tel que
En considérant les vecteurs de la forme avec , obtenir une contradiction.
Ce qui précède permet d’affirmer que est l’unique vecteur vérifiant
Établir que pour tous vecteurs et de ,
En déduire que l’application est continue.
Soient une partie fermée non vide d’un espace normé de dimension finie et un vecteur de .
On étudie la distance du vecteur à la partie définie par
Justifier qu’il existe une suite d’éléments de pour laquelle
En déduire qu’il existe tel que .
Soit une suite d’éléments de pour laquelle il existe un réel tel que l’on ait pour tous entiers naturels distincts.
Montrer qu’une telle suite n’admet aucune valeur adhérence.
Soit une partie compacte d’un espace normé .
Montrer que pour tout réel , il existe un entier et éléments de tels que
Pour un ensemble d’indexation quelconque, on considère une famille de parties ouvertes de telle que11 1 On dit que la famille est un recouvrement de .
Montrer qu’il existe un réel tel que, pour tout , il existe un indice pour lequel la boule soit contenue dans l’ouvert .
En déduire qu’il existe une sous-famille finie de la famille telle que22 2 Ainsi, de tout recouvrement d’un compact constitué de parties ouvertes, on peut extraire un recouvrement fini.
Solution
S’il existe suite extraite de convergente de limite alors, pour assez grand, et donc
Cela contredit l’hypothèse vérifiée par la suite : celle-ci n’admet donc pas de valeur d’adhérence.
Méthode: On raisonne par l’absurde en employant l’hypothèse absurde pour construire une suite d’éléments du compact vérifiant pour tous distincts.
Par l’absurde, supposons la propriété énoncée fausse, c’est-à-dire supposons qu’il existe un réel tel que ne puisse pas être inclus dans une réunion finie de boules ouvertes de rayons . On va construire par récurrence une suite satisfaisant à la propriété de la question précédente.
On choisit arbitrairement dans .
Une fois déterminés, l’hypothèse absurde assure que n’est pas inclus dans la réunion des . On peut alors choisir appartenant à en dehors des boules précédentes, c’est-à-dire vérifiant pour tout . On définit ainsi une suite d’éléments de telle que pour tous distincts.
On définit ainsi une suite d’éléments du compact qui ne possède pas de valeurs d’adhérence: c’est absurde.
Méthode: On raisonne à nouveau par l’absurde pour construire une suite d’éléments de n’ayant aucune suite extraite convergente.
Par l’absurde, supposons la propriété énoncée fausse: pour tout réel , il existe tel que la boule n’est incluse dans aucun .
Pour et , il existe tel que la boule de centre et de rayon n’est incluse dans aucun . La partie étant compacte, on peut extraire de une suite convergente de limite . L’élément appartient à la réunion de et il existe donc un indice tel que . La partie étant ouverte, il existe tel que . Cependant, pour assez grand, et de sorte que
C’est absurde puisque cela contredit le principe de construction de la suite .
Pour le réel introduit à la question précédente, il existe et éléments de tels que
Pour chaque , il existe un indice tels que et alors
Soient et une matrice à coefficients strictement positifs.
Pour et choisis dans , on écrit si pour tout indice .
Écrire un programme Python qui renvoie la valeur propre de module maximal d’une matrice passée en argument.
Tester ce programme pour dix matrices carrées à coefficients pris aléatoirement dans .
Soit
Soit . Montrer qu’il existe tel que
Soit une valeur propre complexe. Montrer que .
Montrer que la partie est majorée et expliciter un majorant.
Montrer que est une partie compacte.
Soit . Montrer que est une valeur propre de strictement positive associée à un vecteur propre strictement positif.
Solution
import numpy as np import numpy.linalg def eigmax(A): eig = numpy.linalg.eigvals(A) maxi = eig[0] for e in eig: if abs(e) > abs(maxi): maxi = e return maxi
import random as rnd def generematrice(n): A = np.zeros((n,n)) for i in range(n): for j in range(n): A[i,j] = 1 + rnd.random() return A for t in range(10): print(eigmax(generematrice(3)))
Soit . Il existe non nul à coefficients positifs tel que . En divisant par la somme de ses coefficients (qui est un réel strictement positif), on détermine un nouveau vecteur comme voulu.
Soit une valeur propre complexe et le vecteur propre associé. Pour tout ,
et donc
Le vecteur , est un vecteur réel non nul vérifiant et . On en déduit .
Soient et non nul tel que et . Considérons l’indice tel que soit maximal parmi . On a
En simplifiant par (qui est strictement positif car et non nul), il vient
On en déduit que la partie est majorée par le réel
La partie est bornée dans un espace de dimension finie, il suffit d’établir qu’elle est fermée pour pouvoir affirmer qu’elle est compacte.
Soit une suite d’éléments de de limite . Pour tout , on peut introduire à coefficients positifs de somme égale à et vérifiant . La suite évolue dans le compact
Il existe une suite extraite de limite . Pour tout , ce qui donne à la limite . On peut donc affirmer que est élément de . La partie contient les limites de ses suites convergentes, elle est donc fermée et finalement compacte.
La compacité de permet d’introduire son élément maximal . Soit aussi tel que . Si , le vecteur est à coefficients positifs et n’est pas nul. La matrice étant à coefficients strictement positifs, est à coefficients strictement positifs. Considérons ensuite . Le vecteur est à coefficients strictement positifs car les coefficients de sont strictement positifs et les coefficients de sont positifs et non tous nuls. Quitte à considérer assez petit, on peut écrire . Cette comparaison se réorganise pour permettre d’écrire
ce qui contredit la définition de . On en déduit et, comme souligné au-dessus, est un vecteur à coefficients strictement positifs ce qui entraine et à coefficients strictement positifs.
Édité le 08-12-2023
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