[>] Partie compacte

 
Exercice 1  5563  Correction  

Déterminer les valeurs d’adhérence de la suite (un)n définie par

un=(-1)n+1n+1pour tout n.

Solution

On remarque

u2k=1+12k+1k+1etu2k+1=-1+12k+2k+-1.

Les réels 1 et -1 sont donc des valeurs d’adhérence de la suite.

Inversement, soit (uφ(k))k une suite extraite de (un)n et sa limite. La suite (uφ(k))k comporte au moins une infinité de termes d’indices pairs de la suite (un)n ou une infinité de termes d’indices impairs. Dans le premier cas, on peut extraire de (uφ(k))k une suite de limite 1 et donc =1. Dans le second cas, on parvient à =-1. La suite (un)nN ne possède donc pas d’autres valeurs d’adhérence que 1 et -1.

 
Exercice 2  1163  Correction  

Soit (un) une suite réelle bornée telle que

un+12u2nn+0.
  • (a)

    Montrer que si a est une valeur d’adhérence de (un) alors -2a l’est aussi.

  • (b)

    En déduire que (un) converge.

Solution

  • (a)

    Posons

    εn=un+12u2nn+0.

    Si uφ(n)a alors

    u2φ(n)=2εφ(n)-2uφ(n)n+-2a.

    Ainsi,

    aAdh(u)-2aAdh(u).
  • (b)

    Si (un) possède une valeur d’adhérence a autre que 0 alors, pour tout k, (-2)ka est aussi valeur d’adhérence. Or cela est impossible car (un) est bornée. Puisque (un) est bornée et que 0 est sa seule valeur d’adhérence possible,

    unn+0.
 
Exercice 3  3466   

On munit l’espace E=[X] des normes données par les relations

P=supt[0;1]|P(t)|etP1=01|P(t)|dt

et l’on considère la suite des monômes (Xn)n.

  • (a)

    Vérifier que la suite (Xn)n est bornée pour la norme et qu’elle converge vers le polynôme nul pour la norme 1.

  • (b)

    La suite (Xn)n possède-t-elle une valeur d’adhérence pour ?

 
Exercice 4  1170   

Soit u=(un)n une suite d’éléments d’un espace normé E. On note Adh(u) l’ensemble des valeurs d’adhérence de u.

  • (a)

    Établir

    Adh(u)=n{up|pn}¯.
  • (b)

    En déduire que Adh(u) est une partie fermée de E.

 
Exercice 5  3216    

Soit u=(un) une suite réelle vérifiant

un+1-unn+0.

Montrer que l’ensemble des valeurs d’adhérence de u est un intervalle.

 
Exercice 6  1162   Correction  

Soit K une partie compacte d’un espace vectoriel normé E.
Montrer que si une suite (un) d’éléments de K n’a qu’une seule valeur d’adhérence alors cette suite converge vers celle-ci.

Solution

Soit (un) une suite d’éléments de K qui n’ait qu’une seule valeur d’adhérence . Par l’absurde supposons que (un) ne converge par vers . On peut écrire

ε>0,N,nN,|un-|>ε.

Par conséquent, il existe une infinité de termes de cette suite tels que |un-|>ε. À partir de ces termes on peut construire une suite extraite de (un) qui étant une suite d’éléments du compact K possèdera une valeur d’adhérence qui ne peut être que compte tenu de l’hypothèse.
C’est absurde, car tous ces termes vérifient |un-|>ε.

 
Exercice 7  3263    

Soient f: une fonction continue et u=(un) une suite déterminée par

u0etun+1=f(un)pour tout n.

On suppose que la suite u possède une unique valeur d’adhérence a. Montrer que la suite u converge vers celle-ci.

[<] Valeurs d'adhérences d'une suite[>] Compacité et continuité

 
Exercice 8  4631  

Soit E un espace normé de dimension finie. Montrer que la sphère unité

S={xE|x=1}

est une partie compacte.

 
Exercice 9  1159  

Montrer que On()={An()|AA=In} est une partie compacte de n().

 
Exercice 10  5457  Correction  

On munit l’espace E=𝒞([0;2π],) de la norme 2 définie par

f2=12π02π(f(t))2dt

et l’on considère les fonctions ck:tcos(kt).

  • (a)

    Soient m,n* distincts. Calculer cm-cn2.

  • (b)

    En déduire que la boule unité fermée de E n’est pas compacte.

Solution

  • (a)

    En développant,

    cm-cn22=12π02π((cos(mt))2-2cos(mt)cos(nt)+(cos(nt))2)dt.

    Or

    12π02π(cos(mt))2dt=12π02π(cos(nt))2dt=12

    et

    02π2cos(mt)cos(nt)dt=02π(cos((m+n)t)+cos((m-n)t))dt=0

    donc

    cm-cn2=1.
  • (b)

    Pour tout n*, cn=1/2 et la suite (cn)n1 est donc constituée d’éléments de la boule unité fermée. Par la propriété qui précède, cette suite ne possède pas de valeurs d’adhérence: la boule unité fermée n’est pas compacte.

 
Exercice 11  3472   

Soient K une partie compacte d’un espace normé E de dimension finie et r>0. Montrer la compacité de la partie

Kr=xKBf(x,r).
 
Exercice 12  1160  Correction  

Montrer que toute partie fermée d’une partie compacte est elle-même compacte.

Solution

Soit F une partie fermée d’un compact K. Si (xn) est une suite d’éléments de F, alors c’est aussi une suite d’éléments de K et l’on peut donc en extraire une suite (xφ(n)) convergeant dans K. Cette suite extraite est aussi une suite convergente d’éléments du fermé F, sa limite appartient donc à F. Au final, il existe une suite extraire de (xn) convergeant dans F.

 
Exercice 13  1171   Correction  

Soient E et F deux espaces normés, A une partie fermée de E et B une partie compacte de F.
Soit f:AB une application vérifiant:

  • f-1({y}) est compact pour tout yB;

  • l’image de tout fermé de A est un fermé de B.

Montrer que A est compact.

Solution

Soit (un) une suite d’éléments de A. On va établir que cette suite possède une valeur d’adhérence dans A.
On pose Fn={up|pn}¯. La suite (Fn) est une suite décroissante de fermés non vides. Posons Gn=f(Fn). La suite (Gn) est une suite décroissante de fermés non vides. On peut considérer ynGn. La suite (yn) possède une valeur d’adhérence y car B est compact. Pour tout pn, on a ypGpGn donc yGn. Par suite, il existe tnFn tel que y=f(tn). La suite (tn) est une suite du compact f-1{y}, elle possède donc une valeur d’adhérence t. Pour tout pn, tpFpFn donc tFn.
Ainsi, t est une valeur d’adhérence de (un).

 
Exercice 14  2777     MINES (MP)Correction  

Soient K une partie compacte d’intérieur non vide d’un espace normé (E,) de dimension finie. On étudie l’ensemble

K={u(E),u(K)K}.
  • (a)

    Montrer que K est une partie compacte de (E).

  • (b)

    Vérifier que |det(u)|1 pour tout uK.

Solution

  • (a)

    K est une partie de l’espace de dimension finie (E), il suffit donc d’observer que K est une partie fermée et bornée.

    Pour xE, l’application

    Ex:{(E)Euu(x)

    est continue car linéaire au départ d’un espace de dimension finie.

    L’ensemble Ex1(K) est donc une partie fermée en tant qu’image réciproque d’un fermé par une application continue. Par conséquent,

    K=xKEx1(K)

    est une partie fermée11 1 On aurait aussi pu montrer que K contient les limites de ses suites convergentes. en tant qu’intersection de parties fermées.

    Pour exprimer que K est une partie bornée, on munit (E) de la norme |||||| subordonnée à la norme sur E.

    Comme l’intérieur de K est supposé non vide, il existe x0K et α>0 vérifiant B(x0,α)¯K. De plus, la partie K étant bornée, il existe aussi M+ vérifiant KB(0,M)¯. Pour uK et xB(0,1)¯, u(x0+αx)u(K)K donc

    u(x0)+αu(x)M

    puis

    u(x)=1αu(x0)+αu(x)u(x0)1α(M+u(x0)).

    On en déduit

    |||u|||1α(M+u(x0))2Mα.

    Finalement, la partie K est bornée et donc compacte.

  • (b)

    L’application vdet(v) est continue sur (E). En particulier, elle est continue donc bornée sur le compact K. Il existe M+ tel que

    vK,|det(v)|M.

    Soit uK. On vérifie par récurrence upK pour tout p et donc

    p,|det(up)|=|det(u)|pM.

    On en déduit |det(u)|1.

 
Exercice 15  5687   Correction  

Pour P[X], on pose

N1(P)=k=0+|ak|

avec (ak) la suite des coefficients définissant P.

On vérifie sans peine que N1(P) est une norme sur [X].

  • (a)

    Justifier que la suite (Xn)n est bornée pour la norme N1.

  • (b)

    Établir que la suite (Xn)n ne possède pas de valeurs d’adhérence.

  • (c)

    En déduire un exemple de partie fermée et bornée et pour autant non compacte.

Solution

  • (a)

    Immédiatement, N1(Xn)=1 pour tout n.

  • (b)

    Pour n,m distincts, on remarque N1(Xm-Xn)=2.

    Par l’absurde, s’il existe φ: strictement croissante telle la suite extraite (Xφ(k)) converge vers un polynôme P alors il existe un rang N tel que

    kN,N1(Xφ(k)-P)<1/2

    On a alors

    k,N,N1(Xφ(k)-Xφ())N1(Xφ(k)-P)+N1(P-Xφ())<1

    Cela contredit la remarque initiale.

  • (c)

    La boule unité fermée de l’espace [X] normé par N1 est bornée et fermée. Elle n’est pas pour autant compacte puisque la suite (Xk)k est formée d’éléments de cette partie et ne possède pas de valeurs d’adhérence.

 
Exercice 16  3271    

(Théorème de Riesz)

Soit F un sous-espace vectoriel de dimension finie d’un espace normé E.

  • (a)

    Montrer que pour tout aE, il existe xF vérifiant

    d(a,F)=a-x.
  • (b)

    On suppose FE. Montrer qu’il existe aE vérifiant

    d(a,F)=1eta=1.

On suppose le 𝕂-espace vectoriel E de dimension infinie.

  • (c)

    Montrer qu’il existe une suite (an) d’éléments de E vérifiant

    n,an=1etd(an+1,Vect(a0,,an))=1.
  • (d)

    Conclure que la boule unité de E n’est pas compacte.

[<] Partie compacte[>] Raisonnement de compacité

 
Exercice 17  1161  

Soient K une partie compacte non vide d’un espace vectoriel normé E et xE.

On définit la distance du vecteur x à la partie K en posant

d(x,K)=définfyKy-x.

Montrer qu’il existe y0K tel que

d(x,K)=y0-x.
 
Exercice 18  1174  Correction  

Soient K et L deux compacts non vides et disjoints. Montrer

d(K,L)=infxK,yLy-x>0.

Solution

Considérons l’application

{K×L(x,y)y-x.

Cette application est continue. Par produit cartésien de parties compactes, l’ensemble K×L est un compact. De plus, celui-ci est non vide et l’on peut affirmer que l’application précédente présente un minimum en un certain (a,b)K×L:

(x,y)K×L,y-xb-a.

On en déduit

d(K,L)=minxK,yLy-x=b-a>0.

En effet, ab puisque KL=.

 
Exercice 19  1172  Correction  

Soient E un espace vectoriel normé de dimension finie non nulle et u(E).

Montrer qu’il existe un vecteur x0E unitaire tel que

|||u|||=u(x0).

Solution

Par définition,

|||u|||=supx=1u(x),

Or S={xE|x=1} est une partie compacte non vide. En effet, c’est une partie fermée car image réciproque du fermé {1} par l’application continue norme. C’est aussi une partie bornée et puisque l’espace E est de dimension finie, c’est une partie compacte. L’application xu(x) est à valeurs réelles et continue, elle admet donc un maximum sur le compact S en un élément x0: cela résout le problème posé.

 
Exercice 20  4634  

Soient A et B des parties compactes de E. Montrer que l’ensemble

A+B={x+y|xA et yB}

est une partie compacte de E.

 
Exercice 21  4635  

Soit K une partie compacte non vide d’un espace normé E.

Montrer l’existence de deux éléments a,bK extrémaux dans le sens où

δ(K)=sup(x,y)K2y-x=b-a.
 
Exercice 22  1175   Correction  

Soit E un espace vectoriel normé de dimension finie.

  • (a)

    Soit A une partie non vide de E. Montrer que l’application xd(x,A) est continue sur E.

  • (b)

    Soit K un compact non vide inclus dans un ouvert U.
    Montrer qu’il existe α>0 tel que

    xK,B(x,α)U.

Solution

  • (a)

    Soient x,xE.

    yA,x-yx-x+x-y

    donc d(x,A)x-x+x-y puis d(x,A)-x-xx-y et d(x,A)-x-xd(x,A).
    Ainsi d(x,A)-d(x,A)x-x et par symétrie |d(x,A)-d(x,A)|x-x.

    Finalement, xd(x,A) est 1-lipschitzienne donc continue.

  • (b)

    Considérons l’application xd(x,𝒞EU) définie sur le compact K.
    Cette application est bornée et atteint ses bornes. Posons α=minxKd(x,𝒞EU) atteint en x0K.
    Si α=0 alors x0𝒞EU¯ or 𝒞EU est fermé et donc x0U or x0K.
    Nécessairement α>0 et alors

    xK,B(x,α)U.
 
Exercice 23  3410     ENS (MP)Correction  

Soient f une application continue de dans et I un segment inclus dans l’image de f.
Montrer qu’il existe un segment J tel que

f(J)=I.

Solution

Notons α,β les extrémités de I.
Soient a,b des antécédents de α,β respectivement. Malheureusement, on ne peut pas déjà affirmer f([a;b])=[α;β] car les variations de f sur [a;b] sont inconnues.
Posons

A={x[a;b]|f(x)=α}etB={x[a;b]|f(x)=β}.

Considérons ensuite

Δ={|y-x||xA,yB}

Δ est une partie de non vide et minorée. On peut donc introduire sa borne inférieure m. Par la caractérisation séquentielle des bornes inférieures, il existe deux suites (xn)A et (yn)B vérifiant

|yn-xn|m.

La partie A étant fermée et bornée, on peut extraire de la suite (xn) une suite (xφ(n)) convergeant dans A. De la suite (yφ(n)), on peut aussi extraire une suite convergeant dans B et en notant x et y les limites de ces deux suites, on obtient deux éléments vérifiant

xA,yBet|y-x|=minΔ.

Autrement dit, on a défini des antécédents des extrémités de I dans [a;b] les plus proches possibles.
Pour fixer les idées, supposons xy et considérons J=[x;y].
On a α,βf(J) et f(J) intervalle (car image continue d’un intervalle) donc

If(J).

Soit γf(J). Il existe cJ tel que f(c)=γ.

Si γ<α alors en appliquant le théorème de valeurs intermédiaires sur [z;y], on peut déterminer un élément de A plus proche de y que ne l’est x. Cela contredit la définition de ces deux éléments.

De même, γ>β est impossible et donc f(J)I puis l’égalité.

 
Exercice 24  5647   Correction  

Soit An().

  • (a)

    Justifier qu’il existe ΩOn() vérifiant tr(AΩ)tr(AU) pour toute matrice UOn().

  • (b)

    Montrer que la matrice S=AΩ est alors symétrique à valeurs propres positives.

    On pourra commencer par étudier le cas n=2.

Solution

  • (a)

    La fonction f:Utr(AU) est linéaire donc continue sur n(). Sa restriction au départ du compact non vide On() est donc bornée et atteint ses bornes. En particulier, il existe ΩOn() telle que

    f(Ω)=tr(AΩ)tr(AU)=f(U)pour tout UOn()
  • (b)

    Posons S=AΩ. Puisque On() est un groupe, le résultat qui précède donne

    UOn(),tr(S)tr(SU)

    Cas: n=2. On écrit

    S=(abcd)

    Pour tout θ,

    R(θ)=(cos(θ)-sin(θ)sin(θ)cos(θ))O2()

    et donc tr(S)tr(SR(θ)) ce qui donne

    θ,a+d(a+d)cos(θ)+(b-c)sin(θ)=φ(θ)

    La fonction φ est dérivable sur et présente un maximum en θ=0 donc

    φ(0)=b-c=0

    On en déduit que b=c: la matrice S est symétrique.

    La matrice S est alors orthogonalement diagonalisable: on peut écrire

    S=PDP avec PO2() et D=(α00β)

    D’une part,

    tr(S)=tr(PDP)=tr(DPP)=tr(D)

    D’autre part, pour UO2()

    tr(SU)=tr(PDPU)=tr(DPUP)=tr(DV) avec V=PUP

    et l’on a

    tr(D)tr(DV)

    On peut considérer V=diag(-1,1) (ou plus exactement UO2() telle que PUP corresponde à cette matrice V) et la comparaison qui précède donne

    α+β-α+β

    et donc α0. On montre de même β0.

    Finalement, la matrice S est symétrique à valeurs propres positives.

    Cas général: On suit la même démarche!

 
Exercice 25  1173   Correction  

Soient E et F deux espaces vectoriels normés de dimensions finies.

Soient K un compact de E et f:KF une application continue injective.

  • (a)

    On pose L=f(K). Montrer que L est compact.

  • (b)

    Montrer que f-1:LK est continue.

Solution

  • (a)

    L est l’image d’un compact par une application continue donc L est compact.

  • (b)

    Supposons f-1 non continue. Il existe yL et ε>0 tels que

    α>0,yL,|y-y|α et |f-1(y)-f-1(y)|>ε.

    Posons x=f-1(y) et, en prenant α=1n>0, définissons ynL puis xn=f-1(yn) tels que

    |yn-y|1net|xn-x|>ε

    (xn) est une suite d’éléments du compact K, on peut donc en extraire une suite convergente (xφ(n)) de limite a. Comme f est continue,

    yφ(n)=f(xφ(n))n+f(a).

    Or (yn) tend vers y et, par unicité de la limite, y=f(a) puis a=f-1(y)=x.

    Cela est absurde puisque |xφ(n)-x|>ε pour tout n.

 
Exercice 26  2775     MINES (MP)

Soient K une partie compacte non vide d’un espace normé E et f une application de K vers K vérifiant

(x,y)K2,xyf(x)-f(y)<x-y.
  • (a)

    Montrer que la fonction f possède un point fixe c et que celui-ci est unique.

  • (b)

    Soit (xn) une suite déterminée par

    x0Ketxn+1=f(xn)pour tout n.

    Montrer que la suite (xn) converge vers le point fixe c.

 
Exercice 27  3471   

Soient E un espace normé et f une application vérifiant

(x,y)E2,f(x)-f(y)=x-y.

On suppose qu’il existe une partie compacte K de E telle que f(K)K.

  • (a)

    Pour xK, on considère la suite récurrente (xn) donnée par

    x0=xetxn+1=f(xn)pour tout n.

    Montrer que x est une valeur d’adhérence de la suite (xn).

  • (b)

    En déduire que f(K)=K.

 
Exercice 28  3857   Correction  

Soit K une partie compacte non vide d’un espace vectoriel normé E de dimension finie.

On considère f:KK une application ρ-lipschitzienne c’est-à-dire vérifiant

x,yK,f(y)-f(x)ρy-x.
  • (a)

    On suppose ρ<1. Montrer que f admet un point fixe.

  • (b)

    On suppose ρ=1 et K étoilé en a. Montrer à nouveau que f admet un point fixe. On pourra introduire, pour nN*, les fonctions

    fn:xan+n-1nf(x)

Solution

  • (a)

    La fonction f est continue car lipschitzienne. Considérons g:xKf(x)-x. La fonction g est réelle, continue et définie sur un compact non vide, elle admet donc un minimum en un certain x0K. Puisque

    g(x0)g(f(x0))=f(f(x0))-f(x0)ρf(x0)-x0=ρg(x0) avec ρ<1.

    On a nécessairement g(x0)=0 et donc f(x0)=x0 ce qui fournit un point fixe pour f.

  • (b)

    Par le caractère étoilé de K en a, on peut affirmer que fn est une application de K vers K.

    De plus,

    fn(y)-fn(x)=n-1nf(y)-f(x)ρny-x

    avec ρn<1.
    Par l’étude ci-dessus, la fonction fn admet un point fixe xn. La suite (xn) est une suite du compact K, il existe donc une suite extraite (xφ(n)) convergeant vers un élément xK. La relation

    fφ(n)(xφ(n))=xφ(n)

    donne

    aφ(n)+φ(n)-1φ(n)f(xφ(n))=xφ(n)

    et donc à la limite

    f(x)=x.
 
Exercice 29  4103     CENTRALE (MP)Correction  

E désigne un espace vectoriel euclidien et f un endomorphisme de E.

  • (a)

    Soient xE et r>0. Justifier que la boule Bf(x,r) est compacte. Que dire de f(Bf(x,r))?

  • (b)

    Soient xE et un réel r tel que 0<r<x. On note K=Bf(x,r) et l’on suppose f(K)K.
    On fixe aK et l’on pose, pour tout n*

    yn=1nk=0n-1fk(a).

    Justifier que (yn)n1 est une suite d’éléments de K et que f(yn)-yn tend vers 0E. En déduire qu’il existe un vecteur wK tel que f(w)=w.

  • (c)

    On reprend les notations précédentes et l’on suppose toujours f(K)K.
    Montrer que 1Sp(f) et Sp(f)[-1;1].

  • (d)

    À l’aide d’un exemple choisi en dimension 3, montrer que f n’est pas nécessairement diagonalisable.

  • (e)

    Dans cette dernière question, on choisit dimE=3, =(e1,e2,e3) base orthonormée de E et

    K={x.e1+y.e2+z.e3|x2a2+y2b2+z2c21} avec a,b,c>0.

    On suppose f(K)=K. Montrer que 1 ou -1 est valeur propre de f.

Solution

  • (a)

    Bf(x,r) est une partie fermée et bornée en dimension finie donc compacte. L’application linéaire f étant continue (car au départ d’un espace de dimension finie), l’image f(Bf(x,r)) est aussi compacte.

  • (b)

    La partie K est convexe et donc f(K) aussi car f est linéaire. Les vecteurs fk(a) étant tous éléments de K, la combinaison convexe définissant yn détermine un élément de K.
    Après simplification

    f(yn)-yn=1n(fn(a)-a).

    La partie K étant bornée, la suite (fn(a)-a)n1 l’est aussi et donc f(yn)-ynn+0E.
    Enfin, la suite (yn)n1 évolue dans le compact K, elle admet donc une valeur d’adhérence wK:

    yφ(k)k+w

    et la propriété

    f(yφ(k))-yφ(k)k+0E

    donne à la limite f(w)=w.

  • (c)

    0EK et donc w0E. L’égalité f(w)=w assure que 1 est valeur propre de f.
    Soient λ une valeur propre de f et v un vecteur propre associé avec v<r.
    Le vecteur x+v est élément de K et donc ses itérés fn(x+v)=fn(x)+λnv le sont encore. Puisque le compact K est borné, les suites (fn(x+v)) et (fn(x)) le sont aussi et donc (λnv) l’est encore. On en déduit |λ|1.

  • (d)

    Choisissons l’endomorphisme f de 3 canoniquement représenté par

    A=(100001000).

    L’endomorphisme f n’est pas diagonalisable et cependant, en choisissant x=(1,0,0) et r=1/2, la condition f(K)K est remplie.

  • (e)

    Puisque f(K)=K, les vecteurs e1/a, e2/b et e3/c sont des valeurs prises par f. On en déduit que l’endomorphisme f est nécessairement bijectif.
    Soient λ une valeur propre de f et v un vecteur propre associé. Quitte à réduire la norme de v, on peut supposer vK. On a alors fn(v)=λn.vK pour tout n ce qui oblige |λ|1.
    Sachant f-1(K)=K, un raisonnement symétrique donne |λ|1 et donc |λ|=1.
    Enfin, en dimension impaire, un endomorphisme réel admet nécessairement une valeur propre!

 
Exercice 30  2955      X (MP)

Soient u un endomorphisme d’un espace normé réel E et C un compact convexe non vide de E stable par u. Pour n*, on pose

un=1ni=0n-1ui.
  • (a)

    Montrer un(C)C pour tout n*.

  • (b)

    Soit x un élément de un(C). Proposer un majorant de x-u(x).

  • (c)

    Montrer que

    p*up(C).
  • (d)

    Conclure que u possède un point fixe dans C.

 
Exercice 31  4993    Correction  

Soient n2 et An(). On souhaite établir qu’il existe une matrice POn() telle que les coefficients diagonaux de P-1AP soient tous égaux.

  • (a)

    Établir la propriété quand n=2.

  • (b)

    Pour M=(mi,j)n(), on pose

    δ(M)=max1i,jn|mj,j-mi,i|.

    Montrer que la fonction φ:POn()δ(P-1AP) présente un minimum.

  • (c)

    Conclure.

Solution

  • (a)

    Introduisons les coefficients de la matrice A

    A=(abcd)

    et recherchons PO2() sous la forme d’une matrice de rotation

    P=(cos(θ)-sin(θ)sin(θ)cos(θ)) avec θ à choisir.

    Après calculs,

    P-1AP=(αβγδ) avec {α=acos2(θ)+dsin2(θ)+(b+c)cos(θ)sin(θ)β=bcos2(θ)-csin2(θ)+(d-a)cos(θ)sin(θ)γ=ccos2(θ)-bsin2(θ)+(d-a)cos(θ)sin(θ)δ=dcos2(θ)+asin2(θ)-(b+c)cos(θ)sin(θ).

    Les coefficients diagonaux de P-1AP sont égaux si, et seulement si,

    (a-d)(cos2(θ)-sin2(θ))+2(b+c)cos(θ)sin(θ)=f(θ)=0.

    La fonction f ainsi définie est continue, prend la valeur a-d en θ=0 et la valeur opposée en θ=π/2. Le théorème des valeurs intermédiaires assure que cette fonction s’annule ce qui détermine un réel θ pour lequel les coefficients diagonaux de P-1AP sont égaux11 1 Il sont alors égaux à 12(a+d) car la matrice A est de trace a+d..

  • (b)

    Méthode: On montre que la fonction à valeurs réelles φ est continue sur une partie fermée bornée.

    Commençons par établir que δ est continue sur n(). Pour tous i,j1;n, la fonction Mmj,j-mi,i est continue car linéaire au départ de n(). Par composition, M|mj,j-mi,i| est donc aussi continue. De plus, lorsque f et g sont deux fonctions continues définies sur un même domaine X et à valeurs réelles, la fonction max(f,g) est aussi continue car on peut écrire

    max(f,g)=12(f+g+|f-g|).

    Par récurrence, on généralise cette propriété au cas où l’on considère le max de plusieurs fonctions. On en déduit la continuité de l’application δ.

    Pour tout POn(), on sait P-1=P. L’application PP est linéaire donc continue sur n() et l’on en déduit la continuité22 2 Plus généralement, il est possible d’établir que PP-1 est continue sur GLn(). de PP-1 sur On(). Par produit de fonctions continues puis par composition, on acquiert successivement les continuités des fonctions PP-1AP et Pφ(P) sur On(). Enfin, On() est une partie fermée bornée33 3 Voir sujet 20180318. non vide et donc φ est bornée et atteint ses bornes. En particulier, φ présente un minimum.

  • (c)

    Soit P une matrice de On() réalisant le minimum de φ. Montrons que φ(P) est nul ce qui entraîne immédiatement que les coefficients diagonaux de la matrice M=P-1AP sont tous égaux.

    Par l’absurde, supposons φ(P)=δ(M)>0 et introduisons k,1;n tels que

    mk,k=min1inmi,ietm,=max1inmi,i.

    Tous les coefficients diagonaux de M sont alors compris entre mk,k et m, et l’on a φ(M)=m,-mk,k. Pour θ, considérons ensuite la matrice Q=(qi,j) définie par

    (qk,kqk,q,kq,)=(cos(θ)-sin(θ)sin(θ)cos(θ))et{qi,i=1si ik,qi,j=0si ij et {i,j}{k,}.

    La matrice Q est orthogonale car ses colonnes sont unitaires et deux à deux orthogonales. Comme cela a été vu dans la première question, il est possible de choisir θ de sorte que

    (cos(θ)-sin(θ)sin(θ)cos(θ))-1(mk,kmk,m,km,)(cos(θ)-sin(θ)sin(θ)cos(θ))=(λ00λ)

    avec λ=12(mk,k+m,). Les coefficients diagonaux d’indices k et du produit Q-1MQ sont alors égaux à λ tandis que les autres restent inchangés.

    S’il n’existe qu’une seule paire d’indices (k,) pour lesquels mk,k et m, soient les coefficients diagonaux extrêmes de M, on est assuré que δ(Q-1MQ)<δ(M) ce qui est absurde car

    δ(Q-1MQ)=δ(Q-1P-1APQ)=φ(R) avec R=PQOn().

    Sinon, on poursuit ce qui précède avec une autre paire (k,) convenable et cela autant de fois que nécessaire pour qu’au moins l’une des deux valeurs extrêmes parmi les coefficients diagonaux initiaux de M ait disparu. Cela permet de parvenir de nouveau à l’absurdité précédente.

 
Exercice 32  4074   Correction  

Soit f:[0;+[ une fonction continue admettant une limite finie en +.

Démontrer que f est uniformément continue sur [0;+[.

Solution

Soit ε>0. Il existe A+ tel que

xA,|f(x)-|ε/2

et alors

x,y[A;+[,|f(y)-f(x)|ε. (1)

De plus, f est continue sur [0;A] donc uniformément continue et il existe α>0 tel que

x,y[0;A],|y-x|α|f(y)-f(x)|ε. (2)

Soient x,y+ avec |y-x|α. On peut supposer xy.

Cas: x,y[0;A]. On a |f(y)-f(x)|ε en vertu de (2).

Cas: x,y[A;+[. On a à nouveau |f(y)-f(x)|ε cette fois-ci en vertu de (1).

Cas: x[0;A] et y[A;+[. On a nécessairement |x-A|α. Les propriétés (1) et (2) donnent alors

|f(x)-f(y)||f(x)-f(A)|+|f(A)-f(y)|2ε.

Quitte à adapter le ε de départ, on obtient ce que l’on veut.

On peut aussi introduire g=ftan définie sur [0;π/2[ que l’on prolonge par continuité en π/2. Ce prolongement est continue sur un segment donc uniformément continue. Puisque f=garctan avec arctan lipschitzienne, on obtient f uniformément continue!

[<] Compacité et continuité

 
Exercice 33  1165  

Soient F une partie fermée et K une partie compacte d’un espace normé E.

Établir que

F+K={x+y|xF et yK}

est une partie fermée de E.

 
Exercice 34  1166  Correction  

Soit K un compact d’un espace vectoriel normé E tel que 0K.
On forme F={λ.x|λ+,xK}. Montrer que F est une partie fermée.

Solution

Soit (un) une suite convergente d’éléments de F et posons u sa limite.
On peut écrire un=λn.xn avec xnK et λn0.
0K donc

α>0,B(0,α)EK

unu et αxnM donc (λn) est bornée.
Par double extraction (xφ(n)) et (λφ(n)) convergent vers x et λ+. On a alors u=λ.x.

 
Exercice 35  1168  Correction  

Soit F une partie fermée non vide d’un espace vectoriel normé de dimension finie E.

  • (a)

    Montrer que, pour tout xE, la distance de x à F est atteinte en un certain élément y0F.

  • (b)

    Y a-t-il unicité de cet élément y0?

Solution

  • (a)

    Posons d=d(x,F).

    n*,xnF,x-xnd+1n.

    Cela permet de définir une (xn) bornée, elle admet donc une sous-suite convergente (xφ(n)) dont on note x¯ la limite. On a x¯F car F est une partie fermée et puisque x-xnd on obtient x-x¯=d.

  • (b)

    Non, prendre x=0 et F l’hypersphère unité.

 
Exercice 36  5348     MINES (MP)Correction  

Soit K une partie compacte non vide d’un espace normé (E,).

Montrer qu’il existe un plus grand segment [a;b] inclus dans K.

Solution

On introduit

A={b-a|[a;b]K}.

Puisque K est non vide, la partie A contient au moins 0. Puisque K est bornée, la partie A est majorée. On peut donc introduire =sup(A).

Par la réalisation séquentielle des bornes supérieures, il existe des suites (an) et (bn) d’éléments de K telles que [an;bn]K pour tout n et

=limn+bn-an.

Par compacité, on peut extraire conjointement des suites (an) et (bn) des suites convergentes (aφ(k)) et (bφ(k)) de limites a et b. Pour tout t[0;1],

(1-t).a+t.b=limk+((1-t).aφ(k)+t.bφ(k))

avec (1-t).aφ(k)+t.bφ(k)[aφ(k);bφ(k)]K.

Puisqu’une partie compacte est fermée, elle contient les limites de ses suites convergentes et donc (1-t).a+t.bK. Ainsi, [a;b]K et K contient un segment de longueur .

 
Exercice 37  5439     MINES (MP)Correction  

(Théorème de Dini)

Soit K une partie compacte non vide d’un espace normé (E,).

  • (a)

    Soit (Fn) une suite décroissante de fermés non vides inclus dans K. Montrer

    nFn.
  • (b)

    Soit (fn) une suite décroissante de fonctions continues de K vers convergeant simplement vers une fonction g continue de K dans . Montrer que la convergence est uniforme.

Solution

  • (a)

    Pour tout n, choisissons un élément xn dans Fn et étudions la suite (xn).

    La suite (xn) est une suite d’éléments du compact K, elle admet donc une valeur d’adhérence x¯ et il existe φ: strictement croissante telle que

    (xφ(k))k+x¯.

    La suite (Fn) étant décroissante, on vérifie que, pour tout p, (xn)np est une suite d’éléments de Fp. La suite extraite (xφ(k))kp est donc une suite d’éléments du fermé Fp et par conséquent x¯Fp. Cela valant pour tout p, on peut conclure

    x¯nFn.
  • (b)

    Par décroissance, on remarque

    xK,n,fn(x)g(x).

    Soit ε>0. Pour tout n, on introduit

    Fn={xK|fn(x)-g(x)ε}=(fn-g)-1([ε;+[).

    Pour tout n, Fn est une partie fermée relatif à K en tant qu’image réciproque d’un fermé par une application continue, Fn est donc une partie fermée. Aussi, Fn+1Fn car la suite (fn) est décroissante. De plus,

    nFn=

    car (fn) converge simplement vers g. On en déduit qu’au moins l’une des parties FN est vide et les suivantes le sont alors aussi de sorte que, pour tout n,

    nNxK, 0fn(x)-g(x)<ε.

    On peut alors conclure que la suite de fonctions (fn) converge uniformément vers g sur K.

 
Exercice 38  1183   

(Théorème des fermés emboîtés)

Soit (Fn)n une suite décroissante de fermés non vides et bornés d’un espace normé E de dimension finie. On suppose que la suite (δ(Fn))n tend vers 0 en notant δ(Fn) le diamètre de Fn défini par

δ(Fn)=défsup(x,y)Fn2y-x.

Montrer que l’intersection de tous les Fn est un singleton.

 
Exercice 39  5874   Correction  

Soit (Kn)n une suite décroissante de parties compactes non vides dans un espace normé (E,) de dimension quelconque.

Montrer que K=nKn est une partie compacte non vide.

Solution

K est une partie fermée car intersection de parties fermées. Aussi, K est incluse dans un compact (par exemple, KK42) donc K est une partie compacte11 1 Par théorème, toute partie fermée d’une partie compacte est compacte..

Pour tout n, on peut introduire xnKn car Kn est une partie non vide. Considérons alors la suite (xn)n. Celle-ci est une suite d’éléments de K0, elle possède donc une suite extraite convergente (xφ(k))k. Notons x¯ la limite de cette suite extraite. Pour tout n, la décroissance de la suite (Kn)n donne

kn,xφ(k)Kφ(k)KkKn

Puisque Kn est une partie fermée, x¯Kn car limite de la suite (xφ(k))kn constituée d’éléments de Kn.

Ainsi, x¯K ce qui assure que K est une partie non vide.

 
Exercice 40  1177   

(Théorème du graphe fermé)

Soient E et F deux espaces normés de dimensions finies et f:XEF une application bornée.

On suppose que le graphe de f

Γf=déf{(x,y)X×F|y=f(x)}

est une partie fermée de E×F. Montrer que f est continue.

 
Exercice 41  2625     MINES (MP)Correction  

Soit K une partie compacte d’un espace normé (E,).

Montrer qu’il existe un segment de longueur maximale inclus dans K.

Solution

Considérons l’ensemble des longueurs des segments inclus dans K:

E={N(b-a)|[a;b]K}.

L’ensemble E est une partie de non vide et majorée (car K est bornée), on peut introduire

L=supE.

Par réalisation séquentielle d’une borne supérieure, il existe deux suites (an) et (bn) d’éléments de K telles que

N(bn-an)n+Letn,[an;bn]K.

La suite ((an,bn))n est formée d’éléments du compact K×K, on peut en extraire une suite convergente ((aφk,bφ(k)))k. Notons (a,b) sa limite.

D’une part, par extraction d’une suite convergente,

N(bφ(k)-aφ(k))k+N(b-a).

Par unicité de la limite, N(b-a)=L.

D’autre part, [a;b]K car

t[0;1],(1-t).a+t.b=limk+((1-t).aφ(k)+t.bφ(k))K.

En effet, K est une partie fermée et contient donc les limites de ses suites convergentes.

Ainsi, [a;b] est un segment inclus dans K de longueur maximale.

 
Exercice 42  4090   

Soit An(𝕂) telle que la suite (Ap)p soit bornée. Pour p*, on pose

Bp=1pk=0p-1Ak.
  • (a)

    Montrer que la suite (Bp)p1 admet au moins une valeur d’adhérence B.

  • (b)

    Montrer que cette valeur d’adhérence B vérifie B(In-A)=On.

  • (c)

    En déduire que B est la projection sur Ker(A-In) parallèlement à Im(A-In).

  • (d)

    Conclure que la suite (Bp)p1 converge vers B.

 
Exercice 43  3274   Correction  

Soit A une partie bornée non vide d’un -espace vectoriel de dimension finie E.

  • (a)

    Montrer qu’il existe une boule fermée de rayon minimal contenant A.

  • (b)

    On suppose l’espace E euclidien, montrer l’unicité de la boule précédente.

Solution

  • (a)

    Soit aE. Puisque la partie A est bornée et non vide, l’ensemble {x-a|xA} est une partie non vide et majorée de ce qui permet d’introduire

    Ra=supxA{x-a|xA}.

    Il est immédiat que AB¯(a,Ra) et que Ra est le rayon minimal d’une boule fermée de centre a contenant la partie A.
    L’ensemble {Ra|aE} est une partie non vide et minorée de , on peut donc introduire

    R=inf{Ra|aE}.

    Par la caractérisation séquentielle des bornes inférieures, il existe une suite (an) d’éléments de E telle que

    RanR.

    Soit x0A. Puisque AB¯(an,Ran), on a

    x0-anRan

    et donc

    anx0+x0-anx0+Rnx0+R

    ce qui permet d’affirmer que la suite (an) est bornée. Puisque dimE<+, on peut extraire de (an) une suite convergente (aφ(n)) dont on notera a la limite.
    Soit xA. Puisque

    x-anRan

    on obtient à la limite

    x-aR

    et donc AB¯(a,R).
    Enfin, par construction, B¯(a,R) est une boule de rayon minimal contenant la partie A (en s’autorisant de parler de boule fermée de rayon nul dans le cas où R=0).

  • (b)

    On suppose ici l’espace E euclidien.
    Supposons B¯(a,R) et B¯(a,R) solutions et montrons a=a.
    Posons

    b=12(a+a).

    En vertu de l’identité du parallélogramme

    α2+β2=12(α+β2+α-β2)

    appliquée à

    α=x-b et β=a-a2

    on obtient pour tout xA

    x-b2+β2=12(x-a2+x-a2)R2

    et donc

    x-bR2-β2.

    Ainsi,

    RbR2-β2.

    Or par définition de R, on a aussi RbR et donc on peut affirmer β=0 c’est-à-dire a=a.

 
Exercice 44  1179   Correction  

Soit F un sous-espace vectoriel d’un espace vectoriel normé E.

  • (a)

    On suppose E de dimension finie. Montrer que F¯=F.

  • (b)

    On ne suppose plus E de dimension finie, montrer qu’il est possible que F¯F.

Solution

  • (a)

    Si E est de dimension finie alors F est fermé car tout sous-espace vectoriel de dimension finie est fermé. On en déduit F=F¯.

  • (b)

    Il suffit de considérer un sous-espace vectoriel dense comme par exemple l’espace des fonctions polynômes de [a;b] vers 𝕂 dense dans celui des fonctions continues de [a;b] vers 𝕂 normé par .

 
Exercice 45  3305   Correction  
  • (a)

    Soit F une partie fermée d’un 𝕂-espace vectoriel E de dimension finie.
    L’ensemble F=xFB(x,1)¯ est-il fermé?

  • (b)

    Qu’en est-il si on ne suppose plus l’espace E de dimension finie?

Solution

  • (a)

    Soit (un) une suite convergente d’élément de F de limite u.
    Pour chaque n, il existe xnF tel que

    un-xn1.

    Puisque la suite (un) converge, elle est bornée et donc la suite (xn) l’est aussi.
    Puisque l’espace E est de dimension finie, on peut extraire une suite convergente de la suite (xn). Notons-la (xφ(n)). La limite x de cette suite extraite appartient à F car F est une partie fermée.
    Pour tout n, on a

    uφ(n)-xφ(n)1

    donc à la limite

    u-x1

    et donc uF.
    Ainsi, la partie F est fermée.

  • (b)

    Supposons E=𝕂[X] muni de la norme

    P1=k=0+|ak| avec P=k=0+akXk.

    Posons

    F={n+1nXn|n*}.

    Pour tout n

    Pn=1nXn=n+1nXn-XnF

    et

    Pnn+10F

    donc la partie F n’est pas fermée.

 
Exercice 46  2776     MINES (MP)Correction  

Soient E1 et E2 deux espaces vectoriels normés réels, f une application de E1 dans E2 telle que pour tout compact K de E2, f-1(K) soit un compact de E1. Montrer, si F est un fermé de E1, que f(F) est un fermé de E2.

Solution

Soit (yn) une suite convergente d’éléments de f(F) de limite y. On veut établir que yf(F). Si y est l’un des éléments de la suite (yn) l’affaire est entendue. Sans perte de généralités, on peut supposer que pour tout n, yny.
Pour tout n, il existe xnF tel que yn=f(xn). L’ensemble K={yn|n}{y} est un compact de E2 donc f-1(K) est un compact de E1. La suite (xn) apparaît comme étant une suite d’éléments du compacte f-1(K), on peut donc en extraire une suite convergeant dans la partie xφ(n)xf-1(K). De plus, (xφ(n)) étant une suite d’éléments du fermé F, on peut affirmer xF. On va maintenant établir y=f(x) ce qui permettra de conclure. Pour tout N, posons KN={yn|nN}{y}. KN est un compact, f-1(KN) est donc fermé et par suite xf-1(KN). Ainsi, xNf-1(KN)=f-1(NKN). Or NKN={y} donc f(x)=y.

 
Exercice 47  5880    Correction  
  • (a)

    Montrer que toute matrice PGLn() peut s’écrire P=ΩR avec ΩOn() et R𝒯n+().

  • (b)

    En déduire que l’ensemble des matrices trigonalisables de n() est une partie fermée.

Solution

  • (a)

    On munit l’espace n de sa structure euclidienne canonique et l’on introduit sa base canonique c=(c1,,cn). La matrice P figure dans la base c une famille de vecteurs u=(u1,,un) de n:

    P=Matc(u1,,un).

    Puisque la matrice P est inversible, la famille u est une base de n et A se comprend comme la matrice de passage de c à u. On orthonormalise alors la base u par le procédé de Gram-Schmidt ce qui forme une base orthonormale e=(e1,,en).

    La matrice de passage Ω de c à e est orthogonale car il s’agit d’une matrice de passage entre deux bases orthonormales.

    La matrice de passage R de e à u est triangulaire supérieure car, par le procédé de Gram-Schmidt,

    ujVect(e1,,ej)pour tout j1;n.

    Enfin, les trois matrices de passages P, Ω et R sont liées par la formule P=ΩR. En effet,

    P=Matu,c(IdE)=Mate,c(IdE)Matu,e(IdE).
  • (b)

    Soit (Ak)k une suite convergente de matrices trigonalisables. Notons A sa limite. Pour tout k, on peut écrire Ak=PkTkPk-1 avec PkGLn() et Tk𝒯n+(). Par la question précédente, on peut aussi écrire Pk=ΩkRk avec ΩkOn() et Rk𝒯n+(). Ainsi,

    Ak=ΩkSkΩk-1 avec Sk=RkTkRk-1𝒯n+().

    La suite (Ωk)k est formée d’éléments du compact On(), elle admet donc une valeur d’adhérence dans On(). Cela permet d’introduire φ: strictement croissante telle que

    Ωφ()+ΩOn().

    Par opérations sur les suites convergentes,

    Sφ()=Ωφ()-1Aφ()Ωφ()+S=Ω-1AΩ.

    Or (Sφ()) est une suite d’éléments de la partie fermée11 1 𝒯n+() est un sous-espace vectoriel de n(), c’est donc une partie fermée. 𝒯n+(), sa limite S est donc aussi élément de 𝒯n+(). Finalement, A=ΩSΩ-1 avec Ω inversible et S triangulaire supérieure. La matrice A est trigonalisable.

    Puisque l’ensemble des matrices trigonalisables contient les limites de ses suites convergentes, c’est une partie fermée de n().

 
Exercice 48  2637    

(Projection sur un convexe fermé)

Soit E un espace euclidien dont le produit scalaire est noté ,.

  • (a)

    Soient x,a et b trois vecteurs de E tels que ab et x-a=x-b. Montrer

    x-a+b2<x-a.

Soit C un convexe fermé non vide de E.

  • (b)

    Montrer qu’il existe un unique vecteur aC tel que

    x-a=infyCx-y.

On pose P(x)=a ce qui définit une application P:EC appelée projection sur le convexe C.

  • (c)

    Soit aC tel que x-a,y-a0 pour tout yC. Montrer a=P(x).

  • (d)

    Inversement, on suppose qu’il existe un vecteur yC tel que

    x-P(x),y-P(x)>0.

    En considérant les vecteurs de la forme t.y+(1-t).P(x) avec t[0;1], obtenir une contradiction.

Ce qui précède permet d’affirmer que P(x) est l’unique vecteur aC vérifiant

x-a,y-a0pour tout yC.
  • (e)

    Établir que pour tous vecteurs x et y de E,

    x-y,P(x)-P(y)P(x)-P(y)2.

    En déduire que l’application P est continue.

 
Exercice 49  4633   

Soient A une partie fermée non vide d’un espace normé E de dimension finie et x un vecteur de E.

On étudie la distance du vecteur x à la partie A définie par

d(x,A)=définfaAx-a.
  • (a)

    Justifier qu’il existe une suite (an)n d’éléments de A pour laquelle

    x-ann+d(x,A).
  • (b)

    En déduire qu’il existe aA tel que d(x,A)=x-a.

 
Exercice 50  5356    Correction  

Soit (xn)n une suite d’éléments de E pour laquelle il existe un réel ε>0 tel que l’on ait xm-xnε pour tous entiers naturels m,n distincts.

  • (a)

    Montrer qu’une telle suite n’admet aucune valeur adhérence.

Soit K une partie compacte d’un espace normé E.

  • (b)

    Montrer que pour tout réel α>0, il existe un entier p>0 et x1,,xp éléments de K tels que

    Kk=1pB(xk,α).

Pour I un ensemble d’indexation quelconque, on considère une famille (Ωi)iI de parties ouvertes de E telle que11 1 On dit que la famille (Ωi)iI est un recouvrement de K.

KiIΩi.
  • (c)

    Montrer qu’il existe un réel α>0 tel que, pour tout xK, il existe un indice iI pour lequel la boule B(x,α) soit contenue dans l’ouvert Ωi.

  • (d)

    En déduire qu’il existe une sous-famille finie (Ωi1,,Ωip) de la famille (Ωi)iI telle que22 2 Ainsi, de tout recouvrement d’un compact constitué de parties ouvertes, on peut extraire un recouvrement fini.

    Kk=1pΩik.

Solution

  • (a)

    S’il existe (xφ(k))k suite extraite de (xn)n convergente de limite a alors, pour k assez grand, xφ(k)-a<ε/2 et donc

    xφ(k+1)-xφ(k)xφ(k+1)-a+a-xφ(k)<12ε+12ε=ε.

    Cela contredit l’hypothèse vérifiée par la suite (xn)n: celle-ci n’admet donc pas de valeur d’adhérence.

  • (b)

    Méthode: On raisonne par l’absurde en employant l’hypothèse absurde pour construire une suite (xn)n d’éléments du compact K vérifiant xm-xnα pour tous m,n distincts.

    Par l’absurde, supposons la propriété énoncée fausse, c’est-à-dire supposons qu’il existe un réel α>0 tel que K ne puisse pas être inclus dans une réunion finie de boules ouvertes de rayons α. On va construire par récurrence une suite (xn)n1 satisfaisant à la propriété de la question précédente.

    On choisit x1 arbitrairement dans K.

    Une fois x1,,xn déterminés, l’hypothèse absurde assure que K n’est pas inclus dans la réunion des B(xi,α). On peut alors choisir xn+1 appartenant à K en dehors des boules précédentes, c’est-à-dire vérifiant xn+1-xiε pour tout i=1,,n. On définit ainsi une suite (xn)n1 d’éléments de K telle que xm-xnε pour tous m,n1 distincts.

    On définit ainsi une suite (xn)n1 d’éléments du compact K qui ne possède pas de valeurs d’adhérence: c’est absurde.

  • (c)

    Méthode: On raisonne à nouveau par l’absurde pour construire une suite d’éléments de K n’ayant aucune suite extraite convergente.

    Par l’absurde, supposons la propriété énoncée fausse: pour tout réel α>0, il existe xK tel que la boule B(x,α) n’est incluse dans aucun Ωi.

    Pour n* et α=1/n>0, il existe xnK tel que la boule de centre xn et de rayon 1/n n’est incluse dans aucun Ωi. La partie K étant compacte, on peut extraire de (xn)n une suite convergente (xφ(k))k de limite aK. L’élément a appartient à la réunion de Ωi et il existe donc un indice iI tel que aΩi. La partie Ωi étant ouverte, il existe α>0 tel que B(a,α)Ωi. Cependant, pour k assez grand, xφ(k)-αα/2 et 1/φ(k)α/2 de sorte que

    B(xφ(k),1/φ(k))B(xφ(k),α/2)B(a,α)Ωi.

    C’est absurde puisque cela contredit le principe de construction de la suite (xn)n.

  • (d)

    Pour le réel α>0 introduit à la question précédente, il existe p* et x1,,xp éléments de K tels que

    Kk=1pB(xk,α).

    Pour chaque k=1,,p, il existe un indice ikI tels que B(xk,α)Ωik et alors

    Kk=1pΩik.
 
Exercice 51  4165      CENTRALE (MP)Correction  

Soient n et An() une matrice à coefficients strictement positifs.

Pour x=(x1,,xn) et y=(y1,,yn) choisis dans n, on écrit xy si xiyi pour tout indice i.

  • (a)

    Écrire un programme Python qui renvoie la valeur propre de module maximal d’une matrice passée en argument.

  • (b)

    Tester ce programme pour dix matrices carrées à coefficients pris aléatoirement dans [1;2[.

Soit

S={λ+|xn{0}, 0x et λ.xAx}.
  • (c)

    Soit λS. Montrer qu’il existe xn tel que

    0x,i=1nxi=1etλ.xAx.
  • (d)

    Soit λ une valeur propre complexe. Montrer que |λ|S.

  • (e)

    Montrer que la partie S est majorée et expliciter un majorant.

  • (f)

    Montrer que S est une partie compacte.

  • (g)

    Soit α=maxS. Montrer que α est une valeur propre de A strictement positive associée à un vecteur propre strictement positif.

Solution

  • (a)
    import numpy as np
    import numpy.linalg
    
    def eigmax(A):
        eig = numpy.linalg.eigvals(A)
        maxi = eig[0]
        for e in eig:
            if abs(e) > abs(maxi): maxi = e
        return maxi
    
  • (b)
    import random as rnd
    
    def generematrice(n):
        A = np.zeros((n,n))
        for i in range(n):
            for j in range(n):
                A[i,j] = 1 + rnd.random()
        return A
    
    for t in range(10):
        print(eigmax(generematrice(3)))
    
  • (c)

    Soit λS. Il existe x non nul à coefficients positifs tel que λxAx. En divisant x par la somme de ses coefficients (qui est un réel strictement positif), on détermine un nouveau vecteur comme voulu.

  • (d)

    Soit λ une valeur propre complexe et z=(z1,,zn) le vecteur propre associé. Pour tout i1;n,

    λzi=j=1nai,jzj

    et donc

    |λ||zi|j=1nai,j0|zj|.

    Le vecteur x=(|z1|,,|zn|), est un vecteur réel non nul vérifiant 0x et |λ|xAx. On en déduit |λ|S.

  • (e)

    Soient λS et xn non nul tel que 0x et λxAx. Considérons i l’indice tel que xi soit maximal parmi x1,,xn. On a

    λxij=1nai,jxjj=1nai,jxi.

    En simplifiant par xi (qui est strictement positif car 0x et x non nul), il vient

    λj=1nai,j.

    On en déduit que la partie S est majorée par le réel

    M=max1inj=1nai,j.
  • (f)

    La partie S est bornée dans un espace de dimension finie, il suffit d’établir qu’elle est fermée pour pouvoir affirmer qu’elle est compacte.

    Soit (λp) une suite d’éléments de S de limite λ. Pour tout p, on peut introduire xpn à coefficients positifs de somme égale à 1 et vérifiant λpxpAxp. La suite (xp) évolue dans le compact

    K={xn| 0x et i=1nxi=1}.

    Il existe une suite extraite (xφ(q)) de limite xK. Pour tout q, λφ(q)xφ(q)Axφ(q) ce qui donne à la limite λxAx. On peut donc affirmer que λ est élément de S. La partie S contient les limites de ses suites convergentes, elle est donc fermée et finalement compacte.

  • (g)

    La compacité de S permet d’introduire son élément maximal α. Soit aussi xK tel que αxAx. Si αxAx, le vecteur y=Ax-αx est à coefficients positifs et n’est pas nul. La matrice A étant à coefficients strictement positifs, Ay est à coefficients strictement positifs. Considérons ensuite z=Ax. Le vecteur z est à coefficients strictement positifs car les coefficients de A sont strictement positifs et les coefficients de x sont positifs et non tous nuls. Quitte à considérer ε>0 assez petit, on peut écrire εzAy. Cette comparaison se réorganise pour permettre d’écrire

    (α+ε)z=Az

    ce qui contredit la définition de α. On en déduit αx=Ax et, comme souligné au-dessus, z=Ax est un vecteur à coefficients strictement positifs ce qui entraine α>0 et x à coefficients strictement positifs.



Édité le 08-12-2023

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