Soient et deux parties d’un espace normé telles que .
Établir .
Montrer que de trois façons différentes.
Soient des parties d’un espace vectoriel normé .
Établir .
Comparer et .
Solution
est un fermé qui contient donc .
Pour tout , et est fermé donc puis .
est un fermé qui contient donc .
Il ne peut y avoir égalité: pour , on a et .
Montrer que si est un sous-espace vectoriel d’un espace normé , son adhérence est aussi un sous-espace vectoriel de .
Soit une partie d’un espace vectoriel normé . Établir
Solution
Puisque , on a .
Puisque est un sous-espace vectoriel, on montrer aisément que l’est aussi. Puisqu’il contient , on obtient
On suppose que est une partie convexe d’un espace vectoriel normé .
Montrer que est convexe.
La partie est-elle convexe?
Solution
Soient . Il existe et telles que et .
Pour tout ,
avec donc .
Soient . Il existe tel que . Posons .
Pour tout et tout on a avec .
et donc puisque est convexe donc . Ainsi et donc .
Finalement, est convexe.
Soit une partie de non vide et majorée. Montrer que .
Soient continue bornée et , non vide. Montrer
Solution
Pour tout , et donc . Ainsi,
Soit , il existe tel que et alors par continuité de . Or donc à la limite puis
Soit un sous-espace vectoriel d’un espace normé .
On suppose que l’intérieur de est non vide. Montrer qu’alors .
Déterminer l’adhérence et l’intérieur de l’ensemble des matrices diagonalisables de .
Dans , on introduit
Comparer les ensembles et .
Montrer que est une partie fermée de .
Montrer que est inclus dans l’adhérence de .
Qu’en déduire?
Solution
Une matrice de est annulée par un polynôme de la forme dont les racines sont de module 1. Puisque les valeurs propres figurent parmi les racines des polynômes annulateurs
Une matrice admet deux valeurs propres comptées avec multiplicité . Celles-ci sont déterminées comme les solutions du système
Pour alléger les notations, posons et . Les valeurs propres et sont les deux racines du polynôme
et en posant tel que , ces racines sont
de sorte que
On en déduit que la fonction qui à associe le réel
s’exprime par opérations à partir de et sous la forme d’une fonction continue.
Puisque avec fermé, est une partie fermée de .
Soit . La matrice est trigonalisable et donc il existe et telle que
On peut écrire et avec .
Pour , posons
et considérons la matrice
Par construction,
au moins pour assez grand et ce même lorsque .
On en déduit que pour ces valeurs de la matrice est diagonalisable.
De plus, puisque
on a alors et donc .
Enfin, on a évidemment .
est un fermé contenant donc et par double inclusion .
[<] Intérieur et adhérence[>] Ouverts et fermés
Déterminer la frontière de l’ensemble des nombres rationnels.
Soit une partie d’un espace normé .
Montrer que la partie est fermée si, et seulement si, .
Montrer que la partie est ouverte si, et seulement si,
Solution
Si est fermée alors donc .
Inversement, si alors puisque on a .
En effet, pour , si alors et sinon et donc .
Puisque de plus , on en déduit et donc est fermé.
est un ouvert si, et seulement si, est un fermé c’est-à-dire si, et seulement si, .
Or donc est un ouvert si, et seulement si, .
Soit une partie d’un espace vectoriel normé . Établir que sa frontière est une partie fermée.
Solution
On a
On en déduit que est fermée par intersection de parties fermées
Soit une partie fermée d’un espace vectoriel normé . Établir
Solution
On sait
donc
Or donc puis .
De plus, donc puis
[<] Frontière[>] Distance à une partie
Montrer que est une partie fermée de :
En étudiant son complémentaire.
En raisonnant par les suites.
Dans , montrer que l’ensemble décrit ci-dessous définit une partie fermée
Montrer que est une partie fermée et bornée de .
Soit une norme sur un espace vectoriel de dimension finie.
Montrer que la sphère de centre et de rayon
est une partie fermée et bornée de .
Soit un sous-espace vectoriel d’un espace normé de dimension finie.
Montrer que est une partie fermée.
On suppose que le vecteur nul est intérieur à . Montrer que .
Plus généralement, on suppose d’intérieur non vide. Montrer que .
Soient et deux normes sur un même espace vectoriel . On suppose que est dominée par . Montrer que tout ouvert pour la norme est aussi un ouvert pour la norme .
Soit un polynôme réel. Vérifier que les racines de satisfont
On note l’ensemble des tels que le polynôme soit scindé sur .
Montrer que est une partie fermée de .
Solution
Si est racine de alors
Cas: . L’inégalité voulue est vérifiée.
Cas: . On vérifie et . On a alors
En simplifiant par ,
et l’inégalité voulue est à nouveau vérifiée.
Soit une suite convergente d’éléments de et notons sa limite.
Pour tout , notons , et les trois racines réelles du polynôme que l’on sait scindé sur .
La suite est bornée car convergente et la suite l’est donc aussi en vertu du résultat de la première question. Par le théorème de Bolzano-Weierstrass, on peut en extraire une suite convergente . Notons la limite de celle-ci. Par les relations coefficients/racines d’un polynôme scindé, on sait
Cela vaut en particulier pour et en faisant alors tendre vers l’infini, il vient
Par ce système, on peut affirmer que les réels , et sont les trois racines du polynôme qui est donc scindé sur . Ainsi, et est donc une partie fermée11 1 Un étude plus approfondie généralisant le concept de discriminant permet de décrire comme l’ensemble des triplets vérifiant : ce résultat permet d’obtenir la fermeture de plus immédiatement en considérant que est l’image réciproque d’un fermé par une application continue. car contient les limites de ses suites convergentes.
On munit le -espace vectoriel des suites réelles bornées de la norme
Déterminer si les sous-ensembles suivants sont fermés ou non:
, , ,
et .
Solution
est fermé car si est une suite d’éléments de convergeant vers une suite pour la norme alors pour tout et tout , qui donne à la limite et donc .
est fermé car si est une suite d’éléments de convergeant vers une suite pour la norme alors pour tout il existe tel que et puisque , il existe tel que
et donc
Ainsi et donc .
est fermé. En effet, si est une suite d’éléments de convergeant vers une suite pour la norme alors en notant la limite de , la suite est une suite de Cauchy puisque . Posons la limite de la suite et considérons . et donc et .
est fermé car si est une suite d’éléments de convergeant vers une suite pour la norme alors pour tout il existe tel que et puisque 0 est valeur d’adhérence de , il existe une infinité de tels que et donc tels que
Ainsi 0 est valeur d’adhérence de et donc .
n’est pas fermé. Notons , la suite déterminée par si et 0 sinon. La suite est périodique et toute combinaison linéaire de suites l’est encore. Posons alors
qui est élément de . La suite converge car
et la limite de cette suite n’est pas périodique car
et que pour tout puisque pour que il faut pour tout .
On munit l’espace des suites bornées réelles de la norme
Montrer que l’ensemble des suites convergentes est un fermé de .
Montrer que l’ensemble des suites qui sont terme général d’une série absolument convergente n’est pas un fermé de .
Solution
Notons l’espace des suites convergentes de .
Soit une suite convergente d’éléments de de limite .
Pour chaque , posons .
Par le théorème de la double limite appliquée à la suite des fonctions , on peut affirmer que la suite converge et que la suite converge vers la limite de . En particulier, .
L’ensemble est une partie fermée?
Notons l’espace des suites dont le terme général est terme général d’une série absolument convergente.
Soit la suite définie par
La suite est une suite d’éléments de et une étude en norme permet d’établir que avec . La suite n’étant pas élément de , la partie n’est pas fermée.
On note l’ensemble des suites réelles nulles à partir d’un certain rang.
Montrer que est un sous-espace vectoriel de l’espace des suites réelles bornées.
étant normé par . Le sous-espace vectoriel est-il une partie ouverte? une partie fermée?
Solution
Les éléments de sont bornés donc .
L’appartenance de l’élément nul et la stabilité par combinaison linéaire sont immédiates.
Si est ouvert alors puisque il existe tel que .
Or la suite constante égale à appartient à et n’est pas nulle à partir d’un certain rang donc et donc n’est pas ouvert.
Pour , posons définie par si et sinon.
et avec donné par . En effet,
Mais donc n’est pas fermé.
Soit l’ensemble des suites de telles que la série converge. Si appartient à , on pose
Montrer que est une norme sur .
Soit
L’ensemble est-il ouvert? fermé? borné?
Solution
Par définition de l’ensemble , l’application est bien définie.
Soient , éléments de et .
avec convergence des séries écrites, et
Enfin, si alors
donne
Considérons la forme linéaire
On vérifie
La forme linéaire est donc continue.
Puisque avec , la partie est fermée en tant qu’image réciproque d’une partie fermée par une application continue..
Posons et un élément de et
On en déduit que n’est pas un voisinage de son élément et par conséquent la partie n’est pas ouverte.
Posons .
La partie n’est donc pas bornée.
On note l’ensemble des polynômes réels unitaires de degré exactement.
Soit . Établir
En déduire que le sous-ensemble de formé des polynômes scindés sur est une partie fermée de .
Solution
Supposons scindé sur . Le polynôme possède exactement racines réelles comptées avec multiplicité que l’on note . Sachant de plus que le polynôme est unitaire, on peut écrire
Pour tout , on a alors
car
Supposons pour tout .
On sait que le polynôme est assurément scindé sur . Or, si est une racine de , on a et donc . Ainsi, les racines de sont toutes réelles et le polynôme est scindé sur .
On note le sous-ensemble de formé des polynômes scindés sur .
Soit une suite convergente d’éléments de . Notons sa limite.
Les coefficients de tendent vers les coefficients respectifs de : le polynôme est unitaire de degré (et en substance est une partie fermée de ).
Soit . Pour tout , .
L’application est continue car linéaire au départ d’un espace de dimension finie. On peut alors passer à la limite la relation précédente et l’on obtient . Cela valant pour tout , on peut affirmer que est scindé et donc .
L’ensemble contient les limites de ses suites convergentes, c’est donc un polynôme scindé.
Caractériser dans les matrices dont la classe de similitude est fermée.
Même question avec au lieu de
Solution
Cas: est diagonalisable.
Soit une suite convergente de matrices semblables à .
Notons la limite de .
Si est un polynôme annulateur de , est annulateur des et donc annule . Puisque est supposée diagonalisable, il existe un polynôme scindé simple annulant et donc et par suite est diagonalisable.
De plus, donc à la limite .
On en déduit que et ont les mêmes valeurs propres et que celles-ci ont mêmes multiplicités. On en conclut que et sont semblables.
Ainsi, la classe de similitude de est fermée.
Cas: non diagonalisable.
À titre d’exemple, considérons la matrice
Pour , on obtient
qui n’est pas semblable à .
De façon plus générale, si la matrice n’est pas diagonalisable, il existe une valeur propre pour laquelle
Pour et , la famille vérifie et . En complétant la famille libre en une base, on obtient que la matrice est semblable à
Pour , on obtient
Or cette matrice n’est pas semblable à ni à car .
Ainsi, il existe une suite de matrices semblables à qui converge vers une matrice qui n’est pas semblable à , la classe de similitude de n’est pas fermée.
Cas: .
Si est diagonalisable dans alors toute limite d’une suite de la classe de similitude de est semblable à dans . Soit telle que . On a alors . En introduisant les parties réelles et imaginaires de , on peut écrire avec .
L’identité avec et réelles entraîne et .
Puisque la fonction polynôme n’est pas nulle (car non nulle en ), il existe tel que et pour cette matrice .
Ainsi, les matrices et sont semblables dans .
Si n’est pas diagonalisable dans .
Il existe une valeur propre complexe pour laquelle .
Pour et , la famille vérifie et .
Si , il suffit de reprendre la démonstration qui précède.
Si , on peut écrire avec .
Posons et .
La famille est libre car .
Introduisons ensuite , , et .
Puisque , la famille est libre et peut donc être complétée en une base.
On vérifie par le calcul , , et .
et l’on obtient que la matrice est semblable dans à la matrice
avec
Pour , on obtient
avec
Or dans , la matrice est semblable est à qui n’est pas semblable à pour des raisons de dimensions analogues à ce qui a déjà été vu.
Les matrices réelles et ne sont pas semblables dans ni a fortiori dans .
On en déduit que la classe de similitude de n’est pas fermée
[<] Ouverts et fermés[>] Opérations sur les ouverts, les fermés
Soient un élément et une partie fermée non vide d’un espace normé de dimension finie. Montrer
Soient une partie fermée non vide d’un espace normé et . Montrer
Solution
Rappelons
Si alors et donc .
Si alors pour tout , il existe vérifiant
En faisant varier , cela détermine telle que .
Or est une partie fermée, elle contient les limites de ses suites convergentes et par conséquent .
Soit une espace vectoriel normé.
Soient une partie fermée non vide de et . Montrer
Soient et deux fermés non vides et disjoints de .
Montrer qu’il existe deux ouverts et tels que
Solution
Rappelons
Si alors et donc .
Si alors pour tout , il existe vérifiant
En faisant varier , cela déterminer telle que .
Or est une partie fermée, elle contient les limites de ses suites convergentes et par conséquent .
Soient
Les parties et sont ouvertes car réunion de boules ouvertes et il est clair que et contiennent respectivement et .
S’il existe alors il existe et tels que
Puisque
on a donc
C’est absurde et l’on peut conclure
Soient une partie non vide d’un espace normé et un vecteur de .
Justifier que l’on peut introduire le réel
Montrer l’équivalence
Soient et deux parties non vides d’un espace vectoriel normé .
Établir
(en notant )
Solution
, donc .
Pour tout et , il existe et telles que et .
On a alors or donc à la limite puis et finalement l’égalité.
Soient deux parties non vides d’un espace vectoriel normé telles que
Montrer qu’il existe deux ouverts disjoints et tels que et .
Solution
Les ensembles
avec sont solutions.
En effet, et sont des ouverts (par réunion d’ouverts) contenant et . Aussi, et sont disjoints car
Soit une partie non vide de telle que pour tout réel il existe un et un seul tel que . Montrer que est un intervalle fermé.
Solution
Soit convergeant vers . Il existe un unique tel que . Or donc . Ainsi est fermé.
Par l’absurde supposons que ne soit pas un intervalle. Il existe alors tels que et .
Posons
On a , et .
Posons alors . On a
ce qui contredit l’hypothèse d’unicité. C’est absurde.
On considère l’espace normé par et la partie
Montrer que est une partie fermée.
Vérifier que pour tout .
Calculer la distance de la fonction nulle à la partie .
En substance, la distance d’un vecteur à une partie fermée peut ne pas être atteinte.
[<] Distance à une partie[>] Continuité et topologie
Soient des parties ouvertes d’un espace normé de dimension finie.
Montrer que est une partie ouverte. Que dire de la réunion d’un nombre fini de parties fermées?
Déterminer deux parties et de l’espace telles que et soient fermées mais pas la partie
Montrer que tout fermé peut s’écrire comme intersection d’une suite décroissante d’ouverts.
Solution
Soient un fermé et pour tout ,
est un ouvert (car réunion d’ouverts) contenant . Le fermé est donc inclus dans l’intersection des pour .
Inversement, si appartient à cette intersection, alors, pour tout , il existe tel que . La suite converge alors vers et donc car est fermé.
Finalement, est l’intersection des pour .
Soient un ouvert et une partie d’un espace vectoriel normé .
Montrer que
Montrer que .
Solution
Soit . Il existe une suite telle que . Or et est ouvert donc à partir d’un certain rang . Ainsi pour assez grand et puisque , .
Si alors .
Soit une partie quelconque d’un espace normé .
Montrer que est la réunion des ouverts inclus dans .
En déduire que est le plus grand11 1 Au sens de l’inclusion. ouvert inclus dans .
Établir que est le plus petit fermé contenant .
On désigne par et les applications coordonnées de définies par pour .
Soit un ouvert de , montrer que sont des ouverts de .
Soit . Montrer que est un fermé de et que ne sont pas des fermés de .
Montrer que si est un fermé et que est une partie bornée, alors est fermée.
Solution
Soit . Il existe tel que . Comme est ouvert, il existe tel que et alors . Ainsi, (et de même ) est ouvert.
Soit telle que
Comme , à la limite .
Par la caractérisation séquentielle des fermés, est une partie fermée.
Cependant , ne sont pas des parties fermées de .
Soit telle que
Pour , il existe tel que .
Comme la suite est bornée, on peut extraire une suite convergente de limite . La suite est convergente de limite et, puisque est une partie fermée, . On en déduit . Ainsi, est une partie fermée.
Soient un espace vectoriel normé, un sous-espace fermé de et un sous-espace vectoriel de dimension finie de . Montrer que est fermé
Solution
Pour obtenir ce résultat, il suffit de savoir montrer fermé pour tout .
Soit une suite convergente d’éléments de de limite .
Pour tout , on peut écrire avec et .
Montrons en raisonnant par l’absurde que la suite est bornée.
Si la suite n’est pas bornée, quitte à considérer une suite extraite, on peut supposer .
Posons alors .
Puisque et , on a et donc .
Or la suite de terme général est une suite d’éléments de l’espace fermé , donc ce qui exclu.
Ainsi, la suite est bornée et l’on peut en extraire une suite convergente de limite .
Par opérations, la suite est alors convergente.
En notant sa limite, on a car l’espace est fermé.
En passant la relation à la limite, on obtient .
Ainsi, l’espace est fermé.
[<] Opérations sur les ouverts, les fermés[>] Parties convexes
Justifier que est une partie ouverte de .
Montrer que est une partie ouverte.
Montrer que est une partie fermée.
Montrer que est une partie fermée.
Soit un -espace vectoriel normé de dimension finie.
Montrer que l’ensemble des projecteurs de est une partie fermée de .
Solution
Considérons l’application déterminée par .
L’application est continue par opérations sur les fonctions continues, notamment parce que l’application est continue (elle s’obtient à partir du produit dans l’algèbre ).
Puisque est une partie fermée de , l’ensemble est un fermé relatif à , donc un fermé de .
Montrer que est une partie fermée de .
Solution
On sait que l’application est continue sur et que le singleton est une partie fermée de . L’ensemble est donc une partie fermée de en tant qu’image réciproque d’un fermé par une application continue définie sur .
Montrer que est une partie ouverte de .
Soit un -espace vectoriel de dimension finie. Montrer que
est une partie fermée de .
Solution
Considérons l’application
L’application est continue par opérations sur les fonctions continues. En effet, est continue car linéaire au départ d’un espace de dimension finie et est continue par composition des applications
qui sont continues, pour la première car linéaire au départ d’un espace de dimension finie, pour la seconde car bilinéaire au départ d’un produit d’espaces de dimensions finies.
On observe . La partie apparaît comme l’image réciproque d’un fermé par une application continue, c’est donc un fermé relatif à , c’est-à-dire un fermé de .
Dans , on considère les normes
L’ensemble
est-il ouvert pour la norme ? pour la norme ?
Solution
Posons l’application définie par .
L’application est linéaire et puisque , cette application est continue. On en déduit que est un ouvert relatif à c’est-à-dire un ouvert de pour la norme .
Pour la norme , montrons que la partie n’est pas ouverte en observant qu’elle n’est pas voisinage de son point . Pour cela considérons la fonction continue donnée par le graphe suivant:
Par le théorème d’approximation de Weierstrass, il existe une suite de polynômes vérifiant
et en particulier
Considérons alors la suite de polynômes avec
Pour tout , donc et
donc
Puisque la partie n’est pas voisinage de chacun de ses points, elle n’est pas ouverte pour la norme .
Soit un espace vectoriel euclidien.
Montrer que l’ensemble est un ouvert de .
Pour , on note l’ensemble des matrices de de rang supérieur à .
Montrer que est un ouvert de .
Solution
Soit . La matrice possède un déterminant extrait non nul d’ordre . Par continuité du déterminant, au voisinage de , toute matrice à ce même déterminant extrait non nul et est donc de rang supérieur à . Ainsi la matrice est intérieure à .
Soit un endomorphisme d’un espace normé .
Montrer que l’endomorphisme est continu si, et seulement si, l’ensemble est une partie fermée de .
Solution
Supposons l’endomorphisme continu. La partie
est l’image réciproque du fermé par l’application continue . La partie est donc un fermé relatif à , c’est donc une partie fermée de .
Par contraposition. Supposons que l’endomorphisme ne soit pas continu. Il ne satisfait la propriété de lipschitzianité en et donc
Pour , en considérant , on peut définir une suite d’éléments de telle que
Les vecteurs ne peuvent pas être nuls et l’on peut introduire
On vérifie
On forme ainsi une suite convergeant vers le vecteur nul qui n’appartient pas à . La partie n’est pas fermée.
Montrer qu’une forme linéaire d’un espace normé est continue si, et seulement si, son noyau est fermé.
Soient un espace normé de dimension quelconque et un endomorphisme de vérifiant
Pour tout , on pose
Simplifier .
Montrer que
On suppose de dimension finie, établir
On suppose de nouveau de dimension quelconque.
Montrer que si
alors la suite converge simplement et l’espace est une partie fermée de .
Étudier la réciproque.
Solution
Par télescopage
donc
Soit . On peut écrire et l’on a .
On en déduit
Or
car
On en déduit .
Par la formule du rang
et puisque les deux espaces sont en somme directe, ils sont supplémentaires.
Soit . On peut écrire avec et .
On a alors avec, comme dans l’étude du b), . On en déduit .
Ainsi, la suite de fonctions converge simplement vers la projection sur parallèlement à .
Puisque pour tout , on a
on obtient à la limite . On en déduit que la projection est continue puis que est une partie fermée.
Supposons la convergence simple de la suite de fonctions et la fermeture de .
Soit . Posons et .
D’une part, puisque
on obtient à la limite
car l’application linéaire est continue et . On en déduit .
D’autre part
et
donc . On en déduit car est fermé.
Finalement, on a écrit avec
Soient et deux espaces normés et .
On suppose que pour toute partie ouverte de , l’ensemble est une partie ouverte de .
Établir que est continue.
Solution
Il s’agit ici d’établir un résultat réciproque de celui du cours affirmant que l’image réciproque par une application continue d’une partie ouverte est un ouvert relatif à l’ensemble de départ de cette application.
Soit . Pour tout , la boule ouverte est une partie ouverte de . Par hypothèse, son image réciproque
est un ouvert de . Or est élément de cette image réciproque et l’on sait qu’un ouvert est voisinage de chacun de ses points. Par conséquent, il existe tel que
ce qui signifie
On a ainsi établi la continuité de en .
Or cela vaut pour , l’application est donc continue.
Soient et deux espaces vectoriels normés et .
Montrer qu’il y a équivalence entre les quatre assertions suivantes:
est continue;
;
;
.
Soit vérifiant
est un segment;
est une partie fermée.
Montrer que est continue.
Solution
Par l’absurde, supposons discontinue en . On peut alors construire une suite vérifiant
avec convenable.
Soit , puisque est un segment contenant et , il contient aussi l’intermédiaire (le étant déterminé par la position relative de par rapport à ). Il existe donc compris entre et vérifiant
La suite évolue dans le fermé et converge vers donc . C’est absurde.
Pour , désigne l’ensemble des polynômes réels de degré scindés à racines simples et l’ensemble des polynômes de scindés à racines simples.
Ces ensembles sont-ils ouverts dans ?
Solution
Soit . En notant ses racines, on peut écrire
avec .
Posons les milieux des segments .
Posons aussi et .
est du signe de , est du signe de ,…, est du signe de , du signe de . Pour simplifier l’exposé de ce qui suit, on va supposer . La résolution se transposera aisément au cas .
Considérons l’application
L’application est continue et donc et sont des parties ouvertes de .
Considérons l’intersection des ouverts
Les éléments de sont des polynômes réels alternant de signe entre . Par application du théorème des valeurs intermédiaires, un tel polynôme admet racines distinctes et donc est scindé à racines simples. Ainsi, . Or et est ouvert donc est voisinage de puis est voisinage de .
Au final est ouvert car voisinage de chacun de ses éléments.
Dans le cas : et donc est ouvert.
Dans le cas : réunit les polynômes avec (que soit égal à 0 ou non). L’application étant continue, on peut affirmer que est encore ouvert car image réciproque d’un ouvert pas une application continue.
Dans le cas : est une suite de polynômes non scindés convergeant vers scindé à racines simples. Par suite, n’est pas ouvert.
Soient et des fonctions continues de dans telles que .
Montrer que l’ensemble des points fixes de possède un plus grand et un plus petit élément.
Montrer l’existence de tel que .
Solution
L’ensemble des points fixes de est , c’est donc une partie fermée de . Étant fermée et bornée c’est une partie compacte. Étant de plus non vide, cette partie admet un plus petit et un plus grand élément.
Soient les deux éléments précédents. L’égalité donne et .
Les réels et étant points fixes de , on a l’encadrement
Considérons alors la fonction continue .
On a et .
Par application du théorème des valeurs intermédiaires, la fonction s’annule.
Soit une application continue vérifiant
Montrer que l’ensemble
est un intervalle fermé et non vide.
Donner l’allure d’une fonction non triviale vérifiant les conditions précédentes.
On suppose de plus que est dérivable. Montrer que est constante ou égale à l’identité.
Solution
Notons
On a évidemment , mais inversement, pour , on peut écrire et alors
Ainsi, , puis, par double inclusion, .
On en déduit que est un segment de de la forme car image d’un compact par une fonction réelle continue.
Une fonction d’allure suivante convient
Soit une fonction solution dérivable.
Cas: . est constante égale à cette valeur commune.
Cas: . On a car sur .
Par suite, si , prend des valeurs strictement inférieures à ce qui est contradictoire avec l’étude qui précède. On en déduit .
De même, on obtient et l’on conclut .
Chercher les fonctions continues vérifiant
Même question avec les fonctions dérivables.
Solution
Soit solution. Formons
On a évidemment , mais inversement, pour , on peut écrire et alors
Ainsi, , puis, par double inclusion, .
On en déduit que est un segment de de la forme car c’est l’image d’un segment par une fonction réelle continue.
Pour tout , et pour tout , .
Inversement, une fonction continue vérifiant les deux conditions précédente est solution.
Cela peut apparaître sous la forme d’une fonction ayant l’allure suivante
Soit solution dérivable.
Cas: . est constante égale à cette valeur commune.
Cas: . On a car sur .
Par suite, si , prend des valeurs strictement inférieur à ce qui est contradictoire avec l’étude qui précède. On en déduit .
De même, on obtient et l’on conclut .
[<] Continuité et topologie[>] Connexité par arcs
Soient et deux parties convexes d’un espace vectoriel réel .
Montrer que l’ensemble formé des milieux des vecteurs et avec et est convexe.
Solution
Soient et . Étudions .
On peut écrire et avec et .
On observe alors
avec
Ainsi .
Soient une partie convexe non vide de et une fonction continue.
Soient et deux points de et un réel tels que .
Montrer qu’il existe tel que .
Solution
Soit définie par .
Par composition, est continue sur le segment . Comme et , par le théorème des valeurs intermédiaire, il existe tel que . Pour , on a .
Soit une partie d’un espace vectoriel réel .
Montrer qu’il existe un convexe de contenant et inclus dans tout convexe contenant .
Ce convexe est le plus petit convexe qui contient , on l’appelle l’enveloppe convexe de et on le note .
Solution
Soit l’ensemble constitué des parties convexes de contenant . Considérons
L’ensemble est une intersection de parties convexes, c’est donc une partie convexe.
L’ensemble est une intersection de parties contenant , c’est donc une partie contenant .
Enfin, si est une partie convexe,
car figure parmi les ensembles intersectés pour définir .
Montrer que
est une partie bornée et convexe de .
Soient un espace vectoriel réel et une application vérifiant, pour tout et tout ,
Montrer que définit une norme si, et seulement si, l’ensemble
est une partie convexe de .
Soit une partie fermée non vide d’un espace normé . Pour tout , on introduit la distance de à définie par
Montrer que la partie est convexe si, et seulement si, pour tous vecteurs et dans et tout , on a l’inégalité
Soit une partie d’un espace vectoriel réel de dimension finie.
À quelle(s) condition(s) sur peut affirmer qu’il existe une norme sur pour laquelle en soit la boule unité fermée?
[<] Parties convexes[>] Applications de la connexité par arcs
Montrer que l’ensemble est la réunion de deux composantes connexes par arcs.
Solution
L’ensemble est la réunion des deux ensembles
L’ensemble est l’image de par l’application continue définie sur : c’est un ensemble connexe par arcs. De façon similaire, l’ensemble est connexe par arcs.
Enfin, la réunion n’est pas connexe par arcs. En effet, par l’absurde, supposons que soit connexe par arcs. Son image par l’application continue est un intervalle. Or cet image vaut et c’est absurde car n’est pas un intervalle.
L’ensemble possède donc deux composantes connexes par arcs qui sont et .
Montrer que l’ensemble est constitué de trois composantes connexes par arcs.
Solution
On peut décomposer en la réunion disjointe avec
L’ensemble est convexe car c’est l’épigraphe de la fonction convexe définie sur l’intervalle , c’est donc un ensemble connexe par arcs.
Par un argument de symétrie ou un argument similaire, on établit que est connexe par arcs.
L’ensemble est lui aussi connexe par arcs car étoilé en :
Aussi, par continuité de l’application , on peut affirmer que n’est pas connexe par arcs. En effet, l’image de cette réunion par n’est pas un intervalle. Il en est de même de et aussi de en considérant cette fois-ci l’application continue .
Montrer qu’un plan privé d’un nombre fini de points est connexe par arcs.
Solution
Notons les points à exclure.
Soient et deux points du plan autres que .
Il y a une infinité de droites passant par et parmi celles-ci au moins une droite qui ne passe par aucun des . Notons la .
Il y a une infinité de droites passant par et parmi celles-ci au moins une qui ne passe par aucun des et qui n’est pas non plus parallèle à . Notons la .
Les droites et se coupent en un point . La réunion des segments et permet de définir un chemin continue allant de à sans passer par aucun des points .
Soit un espace vectoriel normé de dimension finie .
Montrer que la sphère unité est connexe par arcs.
À quelle condition l’intersection de deux sphères est-elle non vide?
Solution
Soient .
Cas: . On peut affirmer que pour tout . L’application
est alors un chemin joignant à inscrit dans .
Cas: . On transite par un point ce qui est possible car .
Soient et des sphères de centres et et de rayons et réels strictement positifs.
Analyse: Si n’est pas vide, on peut introduire un élément appartenant à cette intersection. L’inégalité triangulaire donne alors
Aussi,
On obtient une propriété analogue en échangeant les rôles de et et, finalement, on parvient à la condition
Synthèse: Supposons la condition précédente remplie et, quitte à échanger, supposons aussi . Considérons ensuite l’application qui à associe la distance de à .
Pour , on a
Que la quantité dans la valeur absolue soit positive ou non, on obtient .
Pour , on a
Par continuité de sur le connexe par arcs , il existe tel que ce qui détermine un élément de .
Montrer que l’ensemble formé des matrices diagonalisables de est connexe par arcs.
On note l’ensemble des matrices de nilpotentes. Montrer que est une partie étoilée.
Solution
On vérifie aisément
On a donc immédiatement
L’ensemble est donc étoilé en (au surplus, c’est un ensemble connexe par arcs).
Montrer que est une partie connexe par arcs.
Solution
On sait
Par ce paramétrage, on peut affirmer que est connexes par arcs, car image continue de l’intervalle par l’application
Montrer que n’est pas connexe par arcs.
Montrer que est connexe par arcs.
Montrer que privé d’un nombre fini de complexes est une partie connexe par arcs.
Application : Établir que est une partie connexe par arcs.
On pourra considérer l’application pour .
Solution
Notons les nombres complexes à exclure et étudions la connexité par arcs de .
Pour , le cercle est une partie connexe par arcs incluse dans . Montrons que tout peut être relié dans à un point de .
Soit .
Cas: . On écrit avec . Le segment d’extrémités et est inclus dans et rejoint à un point de .
Cas: . Toutes les droites passant par coupent en deux points. Ces droites sont en nombre infini et il n’y a qu’un nombre fini de celles-ci qui passent par l’un des . Il existe donc une droite passant par et coupant tout en restant incluse dans . Il est donc possible de relier à par un segment inclus dans .
Quitte à transiter par un arc du cercle , il est possible de relier entre eux tout en restant dans n’importe quels points de : est une partie connexe par arcs.
Il existe d’autres constructions géométriques pouvant résoudre le problème: pour distincts des , on peut construire deux droites non parallèles, l’une passant par et l’autre passant par et aucune ne passant par . Ces deux droites se coupent et cela permet de définir un chemin convenable allant de à .
Soient . L’application est un polynôme en dont et ne sont pas racines. Ce polynôme possède un nombre fini de racines . Puisque est connexe par arcs et contient et , il existe une application continue vérifiant , et pour tout . Considérons alors l’application donnée par
Celle-ci est continue, vérifie , et, par construction, prend ses valeurs dans car pour tout .
Montrer que est connexe par arcs.
En déduire que est aussi connexe par arcs.
Solution
Soit une matrice de . On montre que peut être continûment réliée dans à la matrice en observant que peut être successivement réliée à une matrice diagonale, à une matrice diagonale à coefficients strictement positifs puis à .
Lien entre et une matrice diagonale
Par transvections sur les lignes, on peut transformer la matrice inversible en une matrice diagonale . Il existe donc des matrices de transvections telles que
Une matrice de transvection est de la forme avec et distincts. Posons alors et considérons l’application
L’application est continue, prend ses valeurs dans (car les matrices de transvection sont de déterminant ) et relie à .
Lien entre et une matrice diagonale coefficients diagonaux strictement positifs
Si est déjà à coefficients diagonaux strictement positifs, il n’y a rien à faire. Sinon, il y a au moins deux coefficients diagonaux strictement négatifs et avec car . Considérons alors les matrices de rotation
Considérons ensuite l’application
L’application est continue, prend ses valeurs dans (car les matrices de rotation sont de déterminant ) et relie à une matrice diagonale obtenue en inversant le signe des coefficients diagonaux d’indices et de . Quitte à répéter la manipulation s’il reste des coefficients négatifs, on peut relier à une matice diagonale à coefficients diagonaux strictement positifs.
Lien entre et
Notons les coefficients diagonaux de et considérons
L’application est continue, prend ses valeurs dans et relie à . C’est gagné.
Soit une matrice de déterminant . L’application transforme continûment en . L’ensemble est connexe par arcs en tant qu’image continue d’un connexe par arcs.
Soit un espace vectoriel réel de dimension .
Soit un hyperplan de . L’ensemble est-il connexe par arcs?
Soit un sous-espace vectoriel de dimension . L’ensemble est-il connexe par arcs?
Solution
Non. Si on introduit forme linéaire non nulle telle que , est continue et non connexe par arcs donc ne peut l’être.
Oui. Introduisons une base de notée que l’on complète en une base de de la forme .
Sans peine tout élément de peut être lié par un chemin continue dans au vecteur si ou au vecteur si (prendre ).
De plus, les vecteurs et peuvent être reliés par un chemin continue dans en prenant . Ainsi est connexe par arcs.
Déteminer les composantes connexes par arcs de l’ensemble
Solution
Soit . Cette matrice est diagonalisable semblable à une matrice de la forme
et donc . L’application trace est continue (car linéaire au départ d’un espace de dimension finie) et prend uniquement des valeurs entières sur , cette application est donc constante sur chaque composante connexe par arcs de . Les composantes connexes par arcs de sont donc incluses alors les parties
Soit . Montrer que est connexe par arcs. Soit . Il existe une matrice telle que . Or on sait que est une partie connexe par arcs et il existe donc une application continue prenant ses valeurs dans vérifiant et . Considérons alors définie par
L’application est continue, prend ses valeurs dans et relie à . On en déduit que est une partie connexe par arcs.
Finalement; les composantes connexes par arcs de sont les pour .
Soient et deux parties connexes par arcs d’un espace normé .
Montrer que est connexe par arcs dans l’espace normé produit .
En déduire que est connexe par arcs.
Montrer que l’union de deux connexes par arcs non disjoints est connexe par arcs.
Solution
Si les deux points à relier figurent dans un même connexe par arcs, le problème est résolu. Sinon, on transite par un point commun au deux connexes pour former un arc reliant ces deux points et inclus dans l’union.
Soient une partie convexe d’un espace normé et une partie de telle que
Montrer que est connexe par arcs.
Solution
Si la partie est vide, c’est immédiat. Sinon, on peut introduire un élément . Montrons alors que tout point de peut être relié continûment à ce qui suffit pour conclure.
Soit . Puisque est adhérent , il existe une suite d’éléments de de limite . Sans perte de généralités, on peut supposer . Puisque est une partie convexe, le segment est inclus dans (donc dans ) pour tout . Il suffit alors de raccorder des paramétrages de ces segments pour former un chemin continue de à .
Pour le réaliser techniquement, on introduit avec
On remarque
Pour tout , on définit paramétrage de pour allant de à . Enfin, on pose déterminé par
Par construction, est continue (notamment en , ce qui est le moins évident), est inscrit dans et rejoint à .
Soient et deux parties fermées d’un espace vectoriel normé de dimension finie. On suppose et connexes par arcs, montrer que et sont connexes par arcs.
Solution
Il nous suffit d’étudier la partie .
Soient . Puisque , il existe continue telle que et .
Si ne prend pas de valeurs dans alors reste dans et résout notre problème.
Sinon, posons
L’application étant continue et les parties et étant fermées,
La partie étant connexe par arcs, il existe continue telle que et . En considérant définie par si et sinon, on a continue avec et .
Ainsi, est connexe par arcs.
Soit une partie d’un espace normé .
L’intérieur de est-il nécessairement connexe par arcs?
L’adhérence de est-elle connexe par arcs?
Solution
Dans le plan considérons deux disques fermés disjoints reliés par un segment. L’ensemble correspondant est connexe par arcs mais l’intérieur ne l’est pas car réunion de deux disques ouverts disjoints.
Notons cependant que, si , est nécessairement un intervalle et son intérieur aussi donc connexe par arcs.
Observons que l’adhérence de n’est pas nécessairement connexe par arcs.
Dans le plan , considérons les points , , et pour . Formons
L’adhérence de correspond à la réunion de et de la demi-droite .
En effet, les éléments de sont limites de suites d’éléments du segment pour assez grand. Ainsi,
Inversement, si est limite d’une suite d’éléments de , on a nécessairement et car et pour tout .
Si alors est élément de .
Si , il existe assez grand pour que et . Pour assez grand, est alors élément de
Or cette partie est fermée en tant que réunion finies de parties fermées. On en déduit que en est élément et donc appartient à . Ainsi,
Par double inclusion, on obtient l’égalité
Il reste à remarquer que est connexe par arcs (ce qui est immédiat car tout élément de peut être relié par une ligne brisée à ) et que ne l’est pas. En effet, il n’est pas possible de relier à . Vérifions-le en raisonnant par l’absurde.
Supposons qu’il existe un chemin inscrit dans vérifiant et . On écrit ce qui introduit et fonctions continues. Pour tout , la continuité de assure qu’il existe tel que . Considérons alors
Par la construction de l’ensemble , on a nécessairement . Cela est absurde car la fonction est continue sur donc bornée.
[<] Connexité par arcs[>] Parties denses
Montrer que l’image d’un connexe par arcs par une application continue est connexe par arcs.
Solution
L’image d’un arc continu par une application continue est un arc continu. Ainsi, si est connexe par arcs et continue définie sur alors pour tout , l’image par d’un arc continu reliant et à est un arc continue reliant à et donc est connexe par arcs.
Soit une application continue de vers . On suppose que pour tout , est un projecteur.
Montrer que le rang de ne dépend pas de .
Solution
Puisque est un projecteur, on sait
Or l’application linéaire trace est continue car au départ d’un espace de dimension finie. Celle-ci ne prend que des valeurs entières car c’est un rang, elle est constante.
Soit continue et injective.
Justifier que l’ensemble est convexe.
Établir que est strictement monotone.
Solution
Soient et . On sait et .
Pour tout ,
Sachant et positifs et non tous deux nuls,
et donc . Ainsi, .
La partie est donc convexe.
Considérons l’application définie par
L’application est continue par opérations sur les fonctions continues. L’ensemble est convexe donc connexe par arcs. L’ensemble est donc une partie connexe par arcs de , c’est-à-dire un intervalle.
Puisque est injective, l’application ne prend pas la valeur et donc est un intervalle inclus dans ou .
Si , on peut affirmer
La fonction est alors strictement croissante.
Dans le cas, , on obtient strictement décroissante.
Soit une fonction dérivable. On suppose que prend des valeurs strictement positives et des valeurs strictement négatives et l’on souhaite établir que s’annule.
Établir que est une partie connexe par arcs de .
On note l’application définie par . Établir que .
Conclure en exploitant le théorème de Rolle
Solution
est une partie convexe donc connexe par arcs.
L’application est continue donc est connexe par arcs c’est donc un intervalle de . Puisque prend des valeurs strictement positives et strictement négative, la fonction n’est pas monotone et par conséquent des valeurs positives et négatives appartiennent à l’intervalle . Par conséquent, .
Puisque , il existe tels que . On applique le théorème de Rolle sur avant de conclure.
Montrer qu’il n’existe pas d’applications continues injectives de dans .
Solution
Par l’absurde, supposons qu’une telle application existe. L’ensemble est une partie connexe par arcs de car image continue d’un connexe par arcs, c’est donc un intervalle. Aussi, est une partie compacte car image continue d’un compact. Il existe donc tels que
Considérons alors et tel que . D’une part, l’ensemble est connexe par arcs. D’autre part, son image par qui est ne l’est pas. C’est absurde.
(Théorème de Darboux)
Soit une fonction dérivable définie sur un intervalle de .
Montrer que est une partie connexe par arcs de .
On note l’application définie par
Justifier .
En déduire que est un intervalle11 1 En conséquence, bien qu’une fonction dérivée ne soit pas forcément une fonction continue, elle satisfait l’affirmation du théorème des valeurs intermédiaires. de .
Soit une partie à la fois ouverte et fermée d’un espace normé .
Donner deux exemples de parties possibles.
Montrer que la fonction indicatrice de est continue sur .
En déduire que la partie est vide ou égale à .
Solution
L’ensemble vide et la partie sont à la fois ouverte et fermée.
Étudions la continuité de en .
Cas: . Puisque la partie est ouverte, il existe une boule ouverte centrée en incluse dans . La fonction est constante égale à sur cette boule et, en particulier, la fonction est continue en .
Cas: . Puisque le complémentaire de est aussi une partie ouverte, il existe une boule centrée en incluse dans ce complémentaire. À nouveau, la fonction est continue en , cette fois-ci car constante égale à au voisinage de .
L’image du connexe par arcs par la fonction continue est donc une partie connexe par arcs de , c’est donc un intervalle. Or la fonction indicatrice prend seulement ses valeurs dans . On en déduit
La partie est donc égale à ou à .
[<] Applications de la connexité par arcs[>] Continuité et densité
Montrer que est dense dans .
On pourra considérer, pour , les matrices de la forme .
Solution
L’application est polynomiale et non nulle, elle possède donc un nombre fini de racines. Par suite,
Montrer que l’ensemble des matrices diagonalisables de est une partie dense de .
Solution
Soit . On sait que la matrice est trigonalisable puisque est assurément scindé sur . Il existe donc telle que avec triangulaire supérieure. Pour , posons alors
Il est immédiat que
Par opérations sur les limites, on obtient alors
De plus, pour assez grand, la matrice est triangulaire supérieure à coefficients diagonaux deux à deux distincts. Cette matrice admet alors valeurs propres distinctes et est donc diagonalisable. Il en est de même pour qui lui est semblable. Ainsi, toute matrice de est limite d’une suite de matrices diagonalisables.
Dans , on note l’ensemble des polynômes de degré exactement. Montrer que est une partie ouverte et dense de .
Solution
L’application qui à associe son coefficient devant est linéaire. Cette application linéaire est au départ d’un espace de dimension finie, c’est donc une application continue. Par conséquent, est l’image réciproque d’un ouvert par une application continue définie sur , c’est un ouvert de .
Soit .
Si , la suite constante égale à est une suite d’éléments de de limite .
Si , la suite de terme général est une suite d’éléments de de limite .
Finalement, tout élément de est limite d’une suite d’éléments de . L’ensemble est une partie dense de .
On munit de la norme définie par
On pose . Déterminer la limite de la suite .
Justifier que l’application n’est pas continue sur .
Justifier que l’ensemble est une partie dense de .
Solution
La suite tend vers car
On remarque et donc
L’application n’est donc pas continue (en ).
Soit . Pour , on vérifie
Le polynôme est donc limite d’une suite d’éléments de .
En fait, est le noyau de la forme linéaire . C’est un exercice classique que de vérifier que le noyau d’une forme linéaire est un sous-espace vectoriel fermé ou une partie dense.
On note l’ensemble des suites réelles nulles à partir d’un certain rang.
Montrer que est une partie dense de l’espace des suites sommables normé par
est-il une partie dense de l’espace des suites bornées normé par
Solution
Soit une suite sommable. On a
donc pour tout , il existe tel que
Considérons alors définie par si et sinon.
On a et donc .
Non, en notant la suite constante égale à 1, .
Montrer qu’un hyperplan d’un espace normé est une partie dense ou fermée.
Soient et deux ouverts denses d’un espace vectoriel normé .
Établir que est encore un ouvert dense de .
En déduire que la réunion de deux fermés d’intérieurs vides est aussi d’intérieur vide.
Solution
Pour tout et tout , on a car est une partie dense. On peut donc introduire . Aussi, puisque est une partie ouverte, il existe tel que
Enfin, puisque est une partie dense . Par suite,
car contient qui est non vide.
Soient et deux fermés d’intérieurs vides.
avec et ouverts denses donc
puis
Soient et deux parties denses d’un espace normé .
On suppose la partie ouverte, montrer que est une partie dense.
Solution
Soient et .
Puisque est une partie dense, . On peut donc introduire . Or par intersection d’ouverts, est aussi une partie ouverte et donc il existe tel que . Puisque la partie est dense, et finalement .
On peut donc conclure que est une partie dense de .
Soit une partie convexe et dense d’un espace euclidien .
Montrer que .
Solution
Par l’absurde, supposons . Il existe un élément tel que . Par translation du problème (la partie est encore convexe et dense), on peut supposer . Posons .
Si est de dimension strictement inférieure à alors est inclus dans un hyperplan de et son adhérence aussi. C’est absurde car cela contredit la densité de .
Si est de dimension , on peut alors considérer une base de formée d’éléments de . Puisque , pour tout , on remarque
(car sinon, par convexité, ).
Par convexité de ,
et donc
Ainsi,
Or la partie est un ouvert non vide inclus dans le complémentaire de . Aucun de ses éléments n’est adhérent à . Cela contredit la densité de .
Soit un sous-groupe de non réduit à .
Justifier l’existence de .
On suppose . Établir que est élément de puis .
On suppose . Établir que est dense dans .
Solution
Il existe tel que car n’est pas réduit à .
Si alors . Si alors .
Dans les deux cas . De plus, et est minoré par 0 donc existe dans .
On suppose .
Si alors il existe tel que et alors est élément de et vérifie ce qui contredit la définition de . C’est absurde.
donc .
Inversement, soit . On peut écrire avec , (en fait et )
Puisque avec et on a .
Si alors et contredit la définition de .
Il reste et donc . Ainsi puis l’égalité.
Puisque , on peut affirmer que pour tout , il existe tel que .
Soient et . Montrons c’est-à-dire
Il existe tel que . Posons . On a avec .
et donc et donc .
Ainsi est dense dans .
Montrer que est dense dans .
Montrer que est dense dans .
Solution
On a
Puisque est un sous-groupe de et c’est un sous-groupe dense car il n’est pas monogène puisque n’est pas rationnel; c’est en effet un résultat classique bien que en dehors du programme, les sous-groupes de sont monogènes ou denses.
Pour tout , il existe tel que et puisque est dense dans , il existe une suite d’éléments convergeant vers . L’image de cette suite par la fonction continue cosinus détermine une suite d’élément de convergeant vers .
En notant que les avec sont des naturels non nuls, on observe
Ainsi,
Si et ne sont pas commensurables, on peut conclure en adaptant la démarche précédente. Si en revanche et sont commensurables (ce qui est douteux…), on reprend l’idée précédente avec au lieu de …
Assurément et ne sont pas commensurables car s’ils l’étaient, et le seraient aussi ce qui signifie qu’il existe tels que soit encore ce qui est faux!
Soient et deux suites réelles telles que
Soient et tels que pour tout , .
Montrer que pour tout , il existe tel que .
En déduire que est dense dans .
Montrer que l’ensemble est dense dans .
Solution
Posons
est une partie de , non vide car et majorée car .
La partie admet donc un plus grand élément et pour celui-ci .
Par suite, car .
Soient et .
Puisque , il existe tel que pour tout , .
Puisque , il existe tel que .
Par l’étude précédente, il existe tel que c’est-à-dire .
Par suite, l’ensemble est dense dans .
Remarquons que
Posons et . Les hypothèses précédentes sont réunies et donc
est dense dans .
Soient et .
Par densité, il existe une suite d’éléments de convergeant vers et, par continuité de la fonction cosinus, la suite de terme général converge vers .
Or cette suite est une suite d’éléments de et donc est dense dans .
Soit une suite réelle telle que et . Soit une suite réelle telle que .
On fixe deux réels et tels que . Pour et dans , on pose . Montrer que l’on peut choisir et de telle sorte que l’on ait et pour tout .
Montrer que est dense dans .
Déterminer l’adhérence de .
Déterminer l’adhérence de .
Quel est l’ensemble des valeurs d’adhérence de la suite ?
Solution
Sachant de limite nulle, pour , il existe un rang tel que
et alors
Sachant de limite , le terme tend vers lorsque tend vers et il existe donc un rang tel que .
Pour ces paramètres et , la suite de terme général vérifie les conditions requises.
Posons
La suite étant de limite , la suite l’est aussi et l’ensemble des vérifiant est une partie de non vide et majorée. On peut alors introduire le plus grand entier vérifiant . On vérifie
On a ainsi établi:
La partie est donc dense dans .
Introduisons de limite . La partie est dense dans et l’image de celle-ci par la fonction sinus est .
Cette partie est incluse dans le fermé et donc aussi.
Inversement, tout élément de est le sinus d’un angle et il existe une suite d’éléments de de limite . Par continuité de la fonction sinus, il existe une suite d’éléments de de limite . Au final,
Introduisons de limite . La partie est dense dans et l’image de celle-ci par la fonction est .
Cette partie est incluse dans le fermé et donc aussi.
Inversement, tout élément de est limite d’une suite d’éléments de . Les termes de cette suite appartiennent à à partir d’un certain rang et sont donc invariants par : ils appartiennent à . Ainsi,
Enfin, étant une partie fermée, on a aussi
puis l’égalité.
L’ensemble des valeurs d’adhérence de est
Par l’étude qui précède
et l’ensemble des valeurs d’adhérence de est exactement11 1 L’ensemble des valeurs d’adhérence d’une suite n’est pas immédiatement l’adhérence de l’ensemble de ses termes, par exemple, pour , la suite n’a pas de valeurs d’adhérence! .
Montrer que est dense dans .
Solution
Soient et .
Il existe tel que .
Pour et , on a .
On en déduit
Puisque , pour assez grand, on a et donc il existe vérifiant c’est-à-dire
Par suite, est dense dans .
Soit une suite de réels strictement positifs. On suppose
Montrer que l’ensemble
est une partie dense dans l’intervalle
Solution
Soit avec . Pour établir la densité de , montrons que est non vide.
Considérons tel que .
Il existe tel que
Considérons alors
est une partie de , non vide (car ) et majorée (car ). La partie possède donc un plus grand élément . Pour celui-ci, on a
Or
donc
Ainsi, est un élément de .
Soit une partie non vide de vérifiant
Montrer que est dense dans l’intervalle .
Solution
Soient .
Puisque , , puis et etc.
Par récurrence sur , montrons
La propriété est immédiate pour .
Supposons la propriété vraie au rang .
Soit .
Cas: pair.
avec et en vertu de l’hypothèse de récurrence.
Cas: impair. avec et
car par hypothèse de récurrence
La récurrence est établie.
Soit .
Il existe tel que ce qui permet d’écrire .
Soit et .
On vérifie aisément que car et pour tout
Ainsi, est dense dans .
Soit une partie non vide de vérifiant
Montrer que est dense dans .
Solution
Considérons l’ensemble .
Pour tout , .
En raisonnant par récurrence, on montre que pour tout , on a la propriété
Soit . Il existe tels que .
On a alors avec .
On peut écrire avec .
Posons alors la partie entière de et
Il est immédiat que avec pour tout , .
Si, dans cette suite, il existe une infinité d’irrationnels, alors est limite d’une suite d’éléments de .
Sinon, à partir d’un certain rang, les termes de la suite sont tous rationnels.
Le rapport est alors aussi rationnel; mais
S’il existe une infinité de tels que alors il existe une infinité de tels que
et puisque l’élévation au carré d’un rationnel est un rationnel, le nombre est lui-même rationnel. Or les racines carrées itérés d’un rationnel différent de 1 sont irrationnelles à partir d’un certain rang.
Il y a absurdité et donc à parti d’un certain rang .
Considérons à la suite définie par
On obtient une suite d’éléments de , convergeant vers et qui, en vertu du raisonnement précédent, est formée d’irrationnels à partir d’un certain rang.
Soit l’espace des fonctions de vers continues et de limite nulle en .
Montrer que l’on définit une norme sur en posant
Établir que est une partie dense de .
Solution
Les fonctions continues sur et de limite nulle en sont assurément bornées. L’espace est donc inclus dans l’espace des fonctions bornées de vers . Ce dernier est normé par . Par restriction, est aussi une norme sur .
Soit un élément arbitraire de . Considérons l’application définie sur par
L’application est continue et peut se prolonger par continuité en en posant . Par le théorème d’approximation uniforme de Weierstrass, on peut introduire une suite de fonctions polynomiales approchant uniformément sur . Pour , il existe tel que
En particulier,
Considérons alors . Les fonctions sont polynomiales et
Posons alors définie par . On a
De plsu, car et le coefficient constant du polynôme décrivant est nul.
Finalement, tout élément de est limite d’une suite d’éléments de au sens de la norme : est une partie dense de l’espace normé .
Pour , on pose
Réprésenter les éléments de de la forme avec et pour et .
Pour , exprimer et en fonction de .
En déduire que est dense dans .
Établir aussi que est dense dans .
Plus généralement, montrer que est vide ou dense dans .
Solution
import numpy as np import matplotlib.pyplot as plt k_max = 10 N = 100 L = [k for k in range(1, k_max + 1)] for a in range(0, k_max*N+1): for b in range(0, k_max*N+1): if (a/N)**2 + (b/N)**2 in L: plt.plot(a/N, b/N, ’o’, color=’C0’) plt.plot(-a/N, b/N, ’o’, color=’C0’) plt.plot(a/N, -b/N, ’o’, color=’C0’) plt.plot(-a/N, -b/N, ’o’, color=’C0’) theta = np.linspace(0, 2*np.pi, 100) for k in range(1, k_max + 1): plt.plot(k**(1/2) * np.cos(theta), k**(1/2) * np.sin(theta), color=’C1’) plt.show()
Ce sont des formules de trigonométrie fameuses
La première provient de
La seconde s’en déduit par
Pour avec , on a immédiatement .
Pour avec , il existe tel que et . On pose et l’on considère une suite de nombres rationnels de limite . Pour , on obtient suite d’éléments de de limite .
Tout élément de est limite d’une suite d’éléments de : est dense dans .
Pour , on pose
On remarque
Inversement, pour , on pose
et l’on observe .
On dispose ainsi d’une application bijective continue qui transforme en et parallèlement transforme en . On en déduit que est dense dans .
Supposons que ne soit pas vide et considérons un élément de . Considérons ensuite l’application
On remarque que l’application est bijective, continue et transforme en et parallèlement en . La densité de dans entraîne alors la densité de dans .
[<] Parties denses[>] Approximations uniformes
Déterminer les fonctions continues vérifiant
Solution
Soit une fonction solution.
On a donc
Par une récurrence facile,
De plus, puisque , on a .
Par suite,
Pour ,
Aussi,
donc avec .
Les fonctions et sont continues et coïncident sur partie dense dans donc ces deux fonctions sont égales sur .
Au final, est une fonction linéaire.
Inversement, une telle fonction est évidemment solution.
Soit une fonction continue telle que
Montrer que est dense dans .
Montrer que si s’annule en et en alors .
Conclure que est une fonction affine.
Solution
Soit . On remarque
avec pour tout . La partie est dense dans .
Supposons que s’annule en et .
Pour tout ,
On en déduit que la fonction est impaire.
Par récurrence double, montrons pour tout .
Pour et , la propriété est acquise par hypothèse.
Supposons la propriété établie aux rangs et .
L’égalité
donne, en vertu de l’hypothèse de récurrence, .
La récurrence est établie.
Par l’imparité, on complète
Par récurrence sur , montrons
Pour , on vient d’obtenir la propriété.
Supposons la propriété établie au rang .
Soit . Par la relation fonctionnelle vérifiée par ,
La récurrence est établie.
Enfin, puisque est continue et nulle sur une partie
dense dans , est identiquement nulle sur .
Posons et .
La fonction est continue et vérifie la propriété
On en déduit que la fonction est identiquement nulle ce qui conduit à affine.
Soient et . On note l’application définie par
Montrer que est une norme sur si, et seulement si, est dense dans .
Solution
est bien définie et l’on vérifie immédiatement
Il reste à étudier la véracité de l’implication
Supposons: dense dans .
Si alors et donc pour tout , on a car .
Puisque la fonction continue est nulle sur la partie dense dans , cette fonction est nulle sur .
Supposons: non dense dans .
Puisque le complémentaire de l’adhérence est l’intérieur du complémentaire, la partie est d’intérieur non vide et donc il existe tels que .
Considérons la fonction définie sur par
Cette fonction est continue sur , ce n’est pas la fonction nulle mais en revanche la fonction est la fonction nulle. Ainsi, on a formé un élément non nul de tel que . On en déduit que n’est pas une norme.
Soit un naturel au moins égal à .
Montrer que est une partie dense de .
Calculer pour .
Soit . Vérifier
Solution
Cas: est inversible. On sait
et de même
Or
ce qui se relit
Sachant , on simplifie et l’on obtient
Cas général: Les applications
sont continues sur car leurs fonctions coordonnées sont des polynômes en les coefficients de . Aussi, ces fonctions sont égales sur qui est une partie dense dans . Ces fonctions sont donc égales sur .
Pour , calculer .
Solution
Si est inversible alors
(1) |
La comatrice de est aussi inversible et donc
On simplifie le second membre
car en vertu de (1).
Par coïncidence d’applications continues sur une partie dense, pour tout ,
Montrer
Solution
Cas: . On sait
et
donc
puis
et enfin
Cas général: Posons
Pour assez grand et donc
Or la fonction est continue donc par passage à la limite
Soit avec .
Montrer que les comatrices de deux matrices semblables de sont elles aussi semblables.
Montrer que l’application qui à une matrice de associe son polynôme caractéristique est continue.
On rappelle que est dense dans .
Montrer l’égalité pour toutes matrices dans .
On rappelle que l’ensemble des matrices diagonalisables est dense dans .
Montrer l’égalité (Théorème de Cayley-Hamilton).
Soit continue telle que . Montrer qu’il existe une suite de polynômes telle que
Solution
Par le théorème de Weierstrass, il existe une suite de fonctions polynomiales telles .
On a alors
Posons
On vérifie alors sans peine que
Soit continue telle que . Montrer qu’il existe une suite de polynômes telle que
Solution
Par le théorème de Weierstrass, il existe une suite de fonctions polynomiales telles . Posons pour un certain . Montrons que . Notons que pour un certain . Pour tout , pour assez grand, donc et donc . Ainsi . Il suffit ensuite de considérer pour obtenir une solution au problème posé.
Soit une fonction de classe .
Montrer qu’il existe une suite de fonctions polynomiales convergeant uniformément vers sur et pour laquelle la suite converge aussi uniformément vers sur .
Solution
Méthode: La principale contraite est la convergence uniforme de la suite de dérivées. Par intégration, on construira la suite de polynômes voulue à partir d’une suite réalisant la convergence uniforme vers la fonction dérivée.
Par le théorème de Weierstrass, il existe une suite de fonctions polynomiales telle
Posons alors
La fonction est polynomiale. Pour tout , l’inégalité
permet d’établir que
Puisque , la suite est solution du problème posé.
(Théorème de Weierstrass: preuve par les polynômes de Bernstein)
Pour et , on pose
Calculer
Soient et . On forme
Montrer que
Soit continue. On pose
Montrer que converge uniformément vers sur .
Solution
On a
On a
via et la relation précédente
De manière semblable
On a
car les sont positifs sur .
Par suite,
d’où
Pour tout , par l’uniforme continuité de , il existe tel que
On a alors
donc
Pour assez grand, on a
et donc uniformément en .
(Théorème de Weierstrass: preuve par convolution)
désigne un entier naturel.
On pose
et l’on considère la fonction définie par
Calculer . En déduire que
Soit . Montrer que converge uniformément vers la fonction nulle sur .
Soit une fonction continue de vers nulle en dehors de .
Montrer que est uniformément continue.
On pose
pour tout .
Montrer que est une fonction polynomiale sur
Montrer que
En déduire que converge uniformément vers sur .
Soit une fonction réelle continue nulle en dehors de .
Montrer que est limite uniforme d’une suite de polynômes.
Soit une fonction réelle continue sur .
Montrer que est limite uniforme d’une suite de polynômes.
Solution
On a
On en déduit
Sur ,
Sur le compact , est uniformément continue car est continue. Ainsi:
Pour , on a pour tous tels que
Si alors
Sinon ou et alors
On a
Or
donc
Mais
pour car et alors que est nulle en dehors que . Il s’ensuit que est polynomiale.
On observe que
et la relation proposée est alors immédiate sur .
On a
et alors
Or
donc pour assez grand
et alors
Il suffit de commencer par approcher la fonction qui vérifie les conditions de la question précédente.
Soit tel que . Il suffit de prolonger par continuité de sorte qu’elle soit nulle en dehors de .
Soit continue telle que, pour tout ,
Montrer que est la fonction identiquement nulle.
Soit une fonction continue vérifiant
Montrer que est une fonction impaire.
Solution
On introduit les parties paire et impaire de :
Soit une suite de polynômes convergeant uniformément vers sur .
D’une part, pour tout ,
On réexprime la seconde intégrale par le changement de variable et l’on obtient
Or la fonction polynôme ne comporte que des puissances paires de et l’hypothèse donne
D’autre part,
et donc
La fonction est continue, positive et d’intégrale nulle, c’est la fonction nulle.
On conclut que est égale à , c’est-à-dire que est une fonction impaire.
Cette étude peut être interprétée en terme d’orthogonalité dans l’espace des fonctions réelles continues sur muni du produit scalaire
Soit . On suppose que pour tout ,
Montrer que la fonction est identiquement nulle.
Calculer
En déduire qu’il existe dans , non identiquement nulle, telle que
Solution
Par combinaison linéaire, on remarque que pour tout polynôme ;
Par le théorème de Weierstrass, pour tout , il existe tel que .
En faisant tendre vers par valeurs supérieures, on obtient . Sachant que la fonction est continue et positive, c’est nécessairement la fonction identiquement nulle et donc .
L’intégrale étudiée est bien définie. Par intégration par parties généralisée,
Or donc
donc
puis
On note l’espace vectoriel des fonctions réelles définies et continues sur et dont le carré est intégrable. On le munit de la norme
On note l’ensemble des telles que est nulle hors d’un certain segment (avec pouvant dépendre de ).
On note l’ensemble des fonctions de de la forme avec parcourt .
Montrer que est dense dans puis que est dense dans .
Solution
Soit une fonction élément de .
Pour tout , il existe un réel vérifiant
Considérons alors la fonction définie par pour , pour et pour . La fonction est éléments de et
Ainsi, est dense dans .
Pour montrer maintenant que est dense dans , nous allons établir que est dense dans .
Soit une fonction élément de . Remarquons
La fonction est intégrable sur car
La fonction peut être prolongée par continuité en 0 car est nulle en dehors d’un segment. Par le théorème de Weierstrass, pour tout , il existe un polynôme vérifiant et, pour , on a alors
Cela permet de conclure à la densité proposée.
(Lemme de Lebesgue)
Soit continue par morceaux. Montrer
Soit continue par morceaux. On désire établir
Vérifier le résultat pour une fonction constante.
Observer le résultat pour une fonction en escalier.
Étendre au cas où est une fonction continue par morceaux.
Solution
Supposons constante égale à .
Par le changement de variable et emploi de la relation de Chasles,
avec et . On a
De plus, pour ,
et donc
Ainsi,
puis
Supposons en escalier.
Soit une subdivision adaptée à . Par l’étude qui précède, pour ,
Puis en sommant par la relation de Chasles
Supposons enfin continue par morceaux.
Pour , il existe en escalier vérifiant
Puisque
pour assez grand, on a
Or
et
donc
Ainsi,
Édité le 18-06-2024
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