[>] Frontière

 
Exercice 1  5233  

Soient A et B deux parties d’un espace normé E telles que AB.

  • (a)

    Établir AB.

  • (b)

    Montrer que A¯B¯ de trois façons différentes.

 
Exercice 2  1121  Correction  

Soient A1,,An des parties d’un espace vectoriel normé E.

  • (a)

    Établir i=1nAi¯=i=1nAi¯.

  • (b)

    Comparer i=1nAi¯ et i=1nAi¯.

Solution

  • (a)

    i=1nAi¯ est un fermé qui contient i=1nAi donc i=1nAi¯i=1nAi¯.
    Pour tout j{1,,n}, Aji=1nAi¯ et i=1nAi¯ est fermé donc Aj¯i=1nAi¯ puis i=1nAi¯i=1nAi¯.

  • (b)

    i=1nAi¯ est un fermé qui contient i=1nAi donc i=1nAi¯i=1nAi¯.
    Il ne peut y avoir égalité: pour A1=, A2= on a A1A2¯= et A1¯A2¯=.

 
Exercice 3  1115  

Montrer que si F est un sous-espace vectoriel d’un espace normé E, son adhérence F¯ est aussi un sous-espace vectoriel de E.

 
Exercice 4  3279  Correction  

Soit A une partie d’un espace vectoriel normé E. Établir

Vect(A¯)Vect(A)¯.

Solution

Puisque AVect(A), on a A¯Vect(A)¯.
Puisque Vect(A) est un sous-espace vectoriel, on montrer aisément que Vect(A)¯ l’est aussi. Puisqu’il contient A¯, on obtient

Vect(A¯)Vect(A)¯.
 
Exercice 5  1119  Correction  

On suppose que A est une partie convexe d’un espace vectoriel normé E.

  • (a)

    Montrer que A¯ est convexe.

  • (b)

    La partie A est-elle convexe?

Solution

  • (a)

    Soient a,bA¯. Il existe (an)A et (bn)A telles que ana et bnb.
    Pour tout λ[0;1],

    λa+(1-λ)b=limn+(λan+(1-λ)bn)

    avec λan+(1-λ)bn[an;bn]A donc λa+(1-λ)bA¯.

  • (b)

    Soient a,bA. Il existe αa,αb>0 tel que B(a,αa),B(b,αb)A. Posons α=min(αa,αb)>0.
    Pour tout λ[0;1] et tout xB(λa+(1-λ)b,α) on a x=(λa+(1-λ)b)+αu avec uB(0,1).
    a=a+αuB(a,α)A et b=b+αuB(b,α)A donc [a;b]A puisque A est convexe donc λa+(1-λ)b=xA. Ainsi B(λa+(1-λ)b,α)A et donc λa+(1-λ)bA.

    Finalement, A est convexe.

 
Exercice 6  4672  

Soit A une partie de non vide et majorée. Montrer que sup(A)A¯.

 
Exercice 7  1122  Correction  

Soient f:EF continue bornée et AE, A non vide. Montrer

f,A=f,A¯.

Solution

Pour tout xA, xA¯ et donc |f(x)|f,A¯. Ainsi,

f,Af,A¯.

Soit xA¯, il existe (un)A tel que unx et alors f(un)f(x) par continuité de f. Or |f(un)|f,A donc à la limite |f(x)|f,A puis

f,A¯f,A.
 
Exercice 8  1113   

Soit F un sous-espace vectoriel d’un espace normé E.

On suppose que l’intérieur de F est non vide. Montrer qu’alors F=E.

 
Exercice 9  2943     X (MP)

Déterminer l’adhérence et l’intérieur de l’ensemble 𝒟n() des matrices diagonalisables de n().

 
Exercice 10  3470    Correction  

Dans 2(), on introduit

𝒰 ={M2()|λSp(M),|λ|=1} et
={M2()|n*,Mn=I2}.
  • (a)

    Comparer les ensembles et 𝒰.

  • (b)

    Montrer que 𝒰 est une partie fermée de 2().

  • (c)

    Montrer que 𝒰 est inclus dans l’adhérence de .

  • (d)

    Qu’en déduire?

Solution

  • (a)

    Une matrice de est annulée par un polynôme de la forme Xn-1 dont les racines sont de module 1. Puisque les valeurs propres figurent parmi les racines des polynômes annulateurs

    𝒰.
  • (b)

    Une matrice M2() admet deux valeurs propres comptées avec multiplicité λ,μ. Celles-ci sont déterminées comme les solutions du système

    {λ+μ=tr(M)λμ=det(M).

    Pour alléger les notations, posons p=(tr(M))/2 et q=det(M). Les valeurs propres λ et μ sont les deux racines du polynôme

    X2-pX+q

    et en posant δ tel que δ2=p2-q, ces racines sont

    λ=p+δ et μ=p-δ

    de sorte que

    |λ|2 =|p|2+|δ|2+2Re(p¯δ) et
    |μ|2 =|p|2+|δ|2-2Re(p¯δ).

    On en déduit que la fonction f qui à M2() associe le réel

    (|λ|2-1)2+(|μ|2-1)2=(|λ|2+|μ|2)2-2(|λ|2+|μ|2+|λμ|2-1)

    s’exprime par opérations à partir de tr(M) et det(M) sous la forme d’une fonction continue.
    Puisque 𝒰=f-1({0}) avec {0} fermé, 𝒰 est une partie fermée de 2().

  • (c)

    Soit M𝒰. La matrice M est trigonalisable et donc il existe PGL2() et T𝒯2+() telle que

    M=PTP-1 avec T=(λν0μ),|λ|=|μ|=1.

    On peut écrire λ=eiα et μ=eiβ avec α,β.
    Pour n*, posons

    αn=2πnα/2πn et βn=2πnβ/2π+1n

    et considérons la matrice

    Mn=PTnP-1 avec Tn=(eiαnν0eiβn).

    Par construction,

    eiαneiβn

    au moins pour n assez grand et ce même lorsque α=β.
    On en déduit que pour ces valeurs de n la matrice Tn est diagonalisable.
    De plus, puisque

    (eiαn)n=(eiβn)n=1

    on a alors Tnn=I2 et donc Mn.
    Enfin, on a évidemment MnM.

  • (d)

    𝒰 est un fermé contenant donc ¯𝒰 et par double inclusion ¯=𝒰.

 
Exercice 11  6085     MINES (MP)Correction  

Soient E l’espace des fonctions continues de [0;1] vers et F le sous-espace vectoriel des fonctions f de E telles que f(0)=f(1)=0.

Déterminer l’adhérence de F pour la norme de la convergence uniforme, puis pour la norme de la convergence en moyenne. Même question avec l’intérieur de F

Solution

Soit f la limite uniforme d’une suite de fonctions (fn) d’éléments de F. Puisque la convergence uniforme oblige la convergence simple, fF.

L’espace F est fermé pour la norme de la convergence uniforme: F¯=F.

Soit fE. Pour n, n2, considérons la fonction continue

φn:{[0;1]t{nt si t[0;1/n]1 si t[1/n;(n1)/n]n(1t) si t[(n1)/n;1].

La suite de fonctions (fφn) est formée d’éléments de F et converge en moyenne vers f car

01|f(t)||φn(t)1|dtf01|φn(t)1|dt=fnn+0.

L’espace F est dense dans E pour la norme de la convergence en moyenne: F¯=E

Pour la norme de la convergence uniforme ou pour la norme de la convergence en moyenne, l’intérieur de F est vide car, au voisinage de chaque élément de F, il existe des fonctions qui ne s’annulent pas en 0 (idem en 1).

 
Exercice 12  6083     MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Déterminer l’intérieur et l’adhérence de l’ensemble 𝒩 des matrices nilpotentes de n().

  • (b)

    Déterminer les matrices M de n() telles que la matrice nulle soit adhérente à la classe de similitude de M.

Solution

  • (a)

    Par théorème, une matrice A de n() est nilpotente si, et seulement si, An=On. L’ensemble 𝒩 apparaît donc comme l’image réciproque de {On} par l’application continue MMn. L’ensemble 𝒩 est donc fermé: 𝒩¯=𝒩.

    Pour tout α>0, la matrice αIn+N n’est pas nilpotente car α en est une valeur propre non nulle. Au voisinage de N, il existe donc des matrices non nilpotentes. L’intérieur de 𝒩 est vide.

  • (b)

    Soit Mn() telle que la matrice nulle soit adhérente à la classe de similitude de M. Il existe une suite (Mn)n de matrices, toutes semblables à M, et de limite On. L’application MχM (avec χM le polynôme caractéristique de M) est continue donc

    χMnn+χOn=Xn

    Or le polynôme caractéristique est un invariant de similitude et donc (χMn) est une suite constante égale à χM. On en déduit χM=Xn et la matrice M est donc nilpotente.

    Soit Mn() nilpotente. La matrice M est semblable à une matrice triangulaire supérieure stricte T. Pour ε>0 considérons la matrice diagonale Pε=diag(1,ε,,εn1). Par le calcul, on observe

    1i<jn,[Pε1TPε]i,j=εji[T]i,jε0+0

    Les autres coefficients de Pε1TPε étant nuls, on obtient

    Pε1TPεε0+On

    La matrice nulle est adhérente à la classe de similitude de M.

    En conclusion, la matrice nulle est adhérente à la classe de similitude de Mn() si, et seulement si, M est nilpotente.

[<] Intérieur et adhérence[>] Ouverts et fermés

 
Exercice 13  4676  

Déterminer la frontière de l’ensemble des nombres rationnels.

 
Exercice 14  3026  Correction  

Soit A une partie d’un espace normé E.

  • (a)

    Montrer que la partie A est fermée si, et seulement si, Fr(A)A.

  • (b)

    Montrer que la partie A est ouverte si, et seulement si, AFr(A)=

Solution

  • (a)

    Si A est fermée alors A¯=A donc Fr(A)=AAA.
    Inversement, si Fr(A)=A¯AA alors puisque AA on a A¯A.
    En effet, pour xA¯, si xA alors xA et sinon xFr(A) et donc xA.
    Puisque de plus AA¯, on en déduit A=A¯ et donc A¯ est fermé.

  • (b)

    A est un ouvert si, et seulement si, EA est un fermé c’est-à-dire si, et seulement si, Fr(EA)EA.
    Or Fr(EA)=Fr(A) donc A est un ouvert si, et seulement si, Fr(A)A=.

 
Exercice 15  1116  Correction  

Soit A une partie d’un espace vectoriel normé E. Établir que sa frontière Fr(A) est une partie fermée.

Solution

On a

Fr(A)=A¯A=A¯EA=A¯EA¯.

On en déduit que Fr(A) est fermée par intersection de parties fermées

 
Exercice 16  1117   Correction  

Soit F une partie fermée d’un espace vectoriel normé E. Établir

Fr(Fr(F))=Fr(F).

Solution

On sait

Fr(F)=F¯EF¯

donc

Fr(Fr(F))=Fr(F)EFr(F)¯.

Or Fr(F)F¯=F donc EFEFr(F) puis EF¯EFr(F)¯.
De plus, Fr(F)EF¯ donc Fr(F)EFr(F)¯ puis

Fr(Fr(F))=Fr(F).

[<] Frontière[>] Distance à une partie

 
Exercice 17  4675  

Montrer que est une partie fermée de :

  • (a)

    En étudiant son complémentaire.

  • (b)

    En raisonnant par les suites.

 
Exercice 18  4673  

Dans 2, montrer que l’ensemble décrit ci-dessous définit une partie fermée

={(x,y)2|xy=1}.
 
Exercice 19  5244  

Montrer que On()={An()|AA=In} est une partie fermée et bornée de n().

 
Exercice 20  5239  

Soit une norme sur un espace vectoriel E de dimension finie.

Montrer que la sphère de centre aE et de rayon r>0

𝒮={xE|x-a=r}

est une partie fermée et bornée de E.

 
Exercice 21  5240   

Soit V un sous-espace vectoriel d’un espace normé E de dimension finie.

  • (a)

    Montrer que V est une partie fermée.

  • (b)

    On suppose que le vecteur nul est intérieur à V. Montrer que V=E.

  • (c)

    Plus généralement, on suppose V d’intérieur non vide. Montrer que V=E.

 
Exercice 22  4677   

Soient N1 et N2 deux normes sur un même espace vectoriel E. On suppose que N1 est dominée par N2. Montrer que tout ouvert pour la norme N1 est aussi un ouvert pour la norme N2.

 
Exercice 23  5482   Correction  
  • (a)

    Soit P=X3+aX2+bX+c un polynôme réel. Vérifier que les racines ξ de P satisfont

    |ξ|max{1,|a|+|b|+|c|}.

On note 𝒟 l’ensemble des (a,b,c)3 tels que le polynôme P=X3+aX2+bX+c soit scindé sur .

  • (b)

    Montrer que 𝒟 est une partie fermée de 3.

Solution

  • (a)

    Si ξ est racine de P alors

    ξ3=-aξ2-bξ-c.

    Cas: |ξ|1. L’inégalité voulue est vérifiée.

    Cas: |ξ|>1. On vérifie 1|ξ|2 et |ξ||ξ|2. On a alors

    |ξ|3=|aξ2+bξ+c|
    |a||ξ|2|b||ξ|+|c|
    |a||ξ|2+|b||ξ|2+|c||ξ|2.

    En simplifiant par |ξ|2,

    |ξ||a|+|b|+|c|

    et l’inégalité voulue est à nouveau vérifiée.

  • (b)

    Soit (an,bn,cn)n une suite convergente d’éléments de 𝒟 et notons (a,b,c) sa limite.

    Pour tout n, notons xn, yn et zn les trois racines réelles du polynôme Pn=X3+anX2+bnX+cn que l’on sait scindé sur .

    La suite (an,bn,cn)n est bornée car convergente et la suite (xn,yn,zn)n l’est donc aussi en vertu du résultat de la première question. Par le théorème de Bolzano-Weierstrass, on peut en extraire une suite convergente (xφ(k),yφ(k),zφ(k))k. Notons (x,y,z) la limite de celle-ci. Par les relations coefficients/racines d’un polynôme scindé, on sait

    {an=-(xn+yn+zn)bn=xnyn+ynzn+znxncn=-xnynznpour tout n.

    Cela vaut en particulier pour n=φ(k) et en faisant alors tendre k vers l’infini, il vient

    {a=-(x+y+z)b=xy+yz+zxc=-xyz.

    Par ce système, on peut affirmer que les réels x, y et z sont les trois racines du polynôme X3+aX2+bX+c qui est donc scindé sur . Ainsi, (a,b,c)𝒟 et 𝒟 est donc une partie fermée11 1 Un étude plus approfondie généralisant le concept de discriminant permet de décrire 𝒟 comme l’ensemble des triplets (a,b,c)3 vérifiant a2b2+18abc-4b3-4a3c-27c20: ce résultat permet d’obtenir la fermeture de 𝒟 plus immédiatement en considérant que 𝒟 est l’image réciproque d’un fermé par une application continue. car contient les limites de ses suites convergentes.

 
Exercice 24  1108     CENTRALE (MP)Correction  

On munit le -espace vectoriel (,) des suites réelles bornées de la norme

u=supn|un|.

Déterminer si les sous-ensembles suivants sont fermés ou non:
A={suites croissantes}, B={suites convergeant vers 0}, C={suites convergentes},
D={suites admettant 0 pour valeur dadhérence} et E={suites périodiques}.

Solution

A est fermé car si up=(unp) est une suite d’éléments de A convergeant vers une suite u=(un) pour la norme alors pour tout n et tout p, unpun+1p qui donne à la limite unun+1 et donc uA.
B est fermé car si up=(unp) est une suite d’éléments de B convergeant vers une suite u=(un) pour la norme alors pour tout ε>0 il existe p tel que u-upε/2 et puisque unpn+0, il existe N tel que

nN,|unp|ε/2

et donc

|un||un-unp|+|unp|ε.

Ainsi u0 et donc uB.
C est fermé. En effet, si up=(unp) est une suite d’éléments de C convergeant vers une suite u=(un) pour la norme alors en notant p la limite de up, la suite (p) est une suite de Cauchy puisque |p-q|up-uq. Posons la limite de la suite (p) et considérons vp=up-p. vpB et vpu- donc u-B et uC.
D est fermé car si up=(unp) est une suite d’éléments de D convergeant vers une suite u=(un) pour la norme alors pour tout ε>0 il existe p tel que u-upε/2 et puisque 0 est valeur d’adhérence de up, il existe une infinité de n tels que |unp|ε/2 et donc tels que

|un||un-unp|+|unp|ε.

Ainsi 0 est valeur d’adhérence de u et donc uD.
E n’est pas fermé. Notons δp, la suite déterminée par δnp=1 si pn et 0 sinon. La suite δp est périodique et toute combinaison linéaire de suites δp l’est encore. Posons alors

up=k=1p12kδk

qui est élément de E. La suite up converge car

up+q-upk=p+1p+q12k12p0

et la limite u de cette suite n’est pas périodique car

u0=limp+k=1p12k=1

et que un<1 pour tout n puisque pour que un=1 il faut kn pour tout k.

 
Exercice 25  2770     MINES (MP)Correction  

On munit l’espace des suites bornées réelles (,) de la norme

u=supn|un|.
  • (a)

    Montrer que l’ensemble des suites convergentes est un fermé de (,).

  • (b)

    Montrer que l’ensemble des suites (an) qui sont terme général d’une série absolument convergente n’est pas un fermé de (,).

Solution

  • (a)

    Notons C l’espace des suites convergentes de (,).

    Soit (un)n une suite convergente d’éléments de C de limite u.

    Pour chaque n, posons n=limun=limp+upn.

    Par le théorème de la double limite appliquée à la suite des fonctions un, on peut affirmer que la suite (n) converge et que la suite u converge vers la limite de (n). En particulier, uC.

    L’ensemble C est une partie fermée?

  • (b)

    Notons A l’espace des suites dont le terme général est terme général d’une série absolument convergente.

    Soit (un) la suite définie par

    n*,p,upn=1(p+1)1+1/n.

    La suite (un)n est une suite d’éléments de A et une étude en norme permet d’établir que unu avec up=1p+1. La suite u n’étant pas élément de A, la partie A n’est pas fermée.

 
Exercice 26  1110   Correction  

On note () l’ensemble des suites réelles nulles à partir d’un certain rang.

  • (a)

    Montrer que () est un sous-espace vectoriel de l’espace (,) des suites réelles bornées.

  • (b)

    (,) étant normé par . Le sous-espace vectoriel () est-il une partie ouverte? une partie fermée?

Solution

  • (a)

    Les éléments de () sont bornés donc ()(,).
    L’appartenance de l’élément nul et la stabilité par combinaison linéaire sont immédiates.

  • (b)

    Si () est ouvert alors puisque 0() il existe α>0 tel que B(0,α)().

    Or la suite constante égale à α/2 appartient à B(0,α) et n’est pas nulle à partir d’un certain rang donc B(0,α)() et donc () n’est pas ouvert.

    Pour N, posons uN définie par unN=1n+1 si nN et unN=0 sinon.
    (uN)() et uNu avec u donné par un=1n+1. En effet,

    uNu=1N+20.

    Mais u() donc () n’est pas fermé.

 
Exercice 27  2771     MINES (MP)Correction  

Soit E l’ensemble des suites (an)n0 de telles que la série |an| converge. Si a=(an)n0 appartient à E, on pose

a=n=0+|an|.
  • (a)

    Montrer que est une norme sur E.

  • (b)

    Soit

    F={aE|n=0+an=1}.

    L’ensemble F est-il ouvert? fermé? borné?

Solution

  • (a)

    Par définition de l’ensemble E, l’application :E+ est bien définie.
    Soient (an)n0, (bn)n0 éléments de E et λ.

    a+b=n=0+|an+bn|n=0+(|an|+|bn|)=a+b

    avec convergence des séries écrites, et

    λ.a=n=0+|λan|=n=0+|λ||an|=|λ|n=0+|an|=|λ|a.

    Enfin, si a=0 alors

    n,|an|a=0

    donne (an)n0=(0)n0

  • (b)

    Considérons la forme linéaire

    φ:(an)n0n=0+an.

    On vérifie

    a=(an)n0E,|φ(a)|=|n=0+an|n=0+|an|=a.

    La forme linéaire φ est donc continue.
    Puisque F=φ1({1}) avec {1}, la partie F est fermée en tant qu’image réciproque d’une partie fermée par une application continue.
    Posons e=(1,0,0,) et un élément de F et

    α>0,e+αeF et e(e+αe)=α.

    On en déduit que F n’est pas un voisinage de son élément e et par conséquent la partie F n’est pas ouverte.
    Posons αp=e+p.(1,1,0,0,).

    p,αpF et αpp++.

    La partie F n’est donc pas bornée.

 
Exercice 28  5879   Correction  

On note 𝒫n l’ensemble des polynômes réels unitaires de degré n exactement.

  • (a)

    Soit P𝒫n. Établir

    P est scindé sur z,|P(z)||Im(z)|n.
  • (b)

    En déduire que le sous-ensemble de 𝒫n formé des polynômes scindés sur est une partie fermée de n[X].

Solution

  • (a)

    () Supposons P scindé sur . Le polynôme P possède exactement n racines réelles comptées avec multiplicité que l’on note λ1,,λn. Sachant de plus que le polynôme est unitaire, on peut écrire

    P=(X-λ1)(X-λn).

    Pour tout z, on a alors

    |P(z)|=k=1n|z-λk||Im(z)|n

    car

    |z-λk|=(Re(z)-λk)2+(Im(z))2|Im(z)|.

    () Supposons |Im(z)|n|P(z)| pour tout z.

    On sait que le polynôme P est assurément scindé sur . Or, si z est une racine de P, on a |Im(z)|nP(z)=0 et donc z. Ainsi, les racines de P sont toutes réelles et le polynôme P est scindé sur .

  • (b)

    On note 𝒮n le sous-ensemble de 𝒫n formé des polynômes scindés sur .

    Soit (Pk) une suite convergente d’éléments de 𝒮n. Notons P sa limite.

    Les coefficients de Pk tendent vers les coefficients respectifs de P: le polynôme P est unitaire de degré n (et en substance 𝒫n est une partie fermée de n[X]).

    Soit z. Pour tout k, |Pk(z)||Im(z)|n.

    L’application Ez:PP(z) est continue car linéaire au départ d’un espace de dimension finie. On peut alors passer à la limite la relation précédente et l’on obtient |P(z)||Im(z)|n. Cela valant pour tout z, on peut affirmer que P est scindé et donc 𝒫𝒮n.

    L’ensemble 𝒮n contient les limites de ses suites convergentes, c’est donc un polynôme scindé.

 
Exercice 29  6084     MINES (MP)Correction  

Soit E un espace normé réel de dimension quelconque.

  • (a)

    Montrer qu’une famille (x1,,xp) de vecteurs de E est libre si, et seulement si,

    inf{λ1x1++λpxp|(λ1,,λp)p,λ12++λp2=1}>0.
  • (b)

    En déduire que l’ensemble des familles libres de p vecteurs est un ouvert de Ep.

  • (c)

    Proposer une démonstration plus directe en dimension finie.

Solution

  • (a)

    Supposons la famille (x1,,xp) liée. On peut écrire une relation linéaire

    α1x1++αpxp=0Eavec(α1,,αp)(0,,0).

    Pour

    λi=αiα12++αp2aveci=1,,p

    on obtient

    λ1x1++λpxp=0Eavecλ12++λp2=1.

    Par conséquent,

    inf{λ1x1++λpxp|(λ1,,λp)p,λ12++λp2=1}=0.

    Supposons la famille (x1,,xp) libre. L’ensemble K={(λ1,,λp)p|λ12++λp2=1} est une partie compacte. L’application (λ1,,λp)λ1x1++λpxp est continue sur le compact K, à valeurs réelles et ne s’annule pas. Cette application présente donc un minimum de valeur strictement positive et par conséquent

    inf{λ1x1++λpxp|(λ1,,λp)p,λ12++λp2=1}>0.
  • (b)

    Soit (x1,,xp) une famille libre d’éléments de E. On sait

    m=inf{λ1x1++λpxp|(λ1,,λp)p,λ12++λp2=1}>0.

    Soient α>0 et (x1,,xp) une famille d’éléments de E avec

    j=1,,p,xjxj<α.

    Supposons que la famille (x1,,xp) soit liée. Comme au-dessus, on peut écrire

    λ1x1++λpxp=0Eavecλ12++λp2=1

    et l’on a donc

    λ1x1++λpxp =λ1(x1x1)++λp(xpxp)
    |λ1|α++|λp|αpα.

    Si pα<m, ce cas de figure est impossible et la famille (x1,,xp) est alors nécessairement libre. On peut alors conclure que l’ensemble des familles libres de Ep est voisinage de chacun de ses points: c’est un ouvert.

  • (c)

    On introduit une base e de E et l’on considère l’application de Ep vers n,p() qui à une famille (x1,,xp) de vecteurs de E associe sa matrice dans la base e. Cette application est linéaire donc continue. Pour conclure, il suffit alors d’observer que les matrices de rang p forment une partie ouverte de n,p(). Or une matrice de n,p() est de rang p si, et seulement si, elle possède un déterminant extrait non nul. L’ensemble des matrices de rang p est donc la réunion des images réciproques de * par les différentes applications continues qui calculent les déterminants extraits d’une matrice de n,p().

 
Exercice 30  6082      MINES (MP)Correction  

On munit l’espace E=𝒞([0;1],) de la norme .

  • (a)

    On note le sous-ensemble de E formé des fonctions injectives. Montrer que n’est ni ouvert ni fermé.

  • (b)

    On note 𝒮 le sous-ensemble de E formé des fonctions surjectives de [0;1] sur [0;1]. S’agit-il d’une partie ouverte, d’une partie fermée?

  • (c)

    On note le sous-ensemble de E formé des fonctions bijectives de [0;1] vers [0;1]. S’agit-il d’une partie ouverte, d’une partie fermée?

Solution

  • (a)

    Dans E, on peut construire une suite de fonctions strictement croissantes convergeant uniformément vers une fonction constante. Par exemple, fn(t)=2nt pour t[0;1]. L’ensemble n’est pas une partie fermée.

    Dans E, la fonction f:tt2 est injective mais on peut construire une fonction avec un petit palier constant égal à 0 au voisinage de 0 qui soit uniformément proche de f à n’importe quel ε0 préalablement fixé. L’ensemble n’est pas ouvert.

    [Uncaptioned image]
  • (b)

    Le même exemple qu’au dessus assure que 𝒮 n’est pas une partie ouverte. On peut cependant établir qu’il s’agit d’une partie fermée. Soit (fn)n une suite convergente d’éléments de 𝒮. Notons f sa limite dans E (donc continue).

    Pour tout n, il existe xn[0;1] tel que fn(xn)=0. La suite (xn) est bornée. Par le théorème de Bolzano-Weierstrass, on peut en extraire une suite convergente (xφ(n)). Notons x la limite de cette suite extraite. On a

    |f(x)fφ(n)(xφ(n))| |f(x)f(xφ(n))|+|f(xφ(x))fφ(n)(xφ(n))|
    |f(x)f(xφ(n))|+ffφ(n).

    Par continuité de f et par convergence de (fφ(n)) vers f pour , on obtient

    |f(x)fφ(n)(xφ(n))|n+0.

    On en déduit f(x)=0. Ainsi, f prend la valeur 0. On établit de même que f prend la valeur 1. Par continuité, f est une application surjective sur [0;1]. Notons qu’on peut aussi vérifier que par passage à la limite f prend ses valeurs dans [0;1].

  • (c)

    À nouveau l’exemple de la fonction tt2 assure que n’est pas une partie ouverte. Ce n’est pas une partie fermée non plus car il est possible avec des fonctions continues affines par morceaux de construite des fonctions continues strictement croissante prenant la valeur 0 en 0 et la valeur 1 en 1 (donc bijective) convergeant uniformément sur [0;1/2] vers la fonction identiquement nulle.

    [Uncaptioned image]
 
Exercice 31  3037      X (MP)Correction  

Caractériser dans n() les matrices dont la classe de similitude est fermée.
Même question avec au lieu de

Solution

Cas: An() est diagonalisable. Soit (Ap) une suite convergente de matrices semblables à A.
Notons A la limite de (Ap).
Si P est un polynôme annulateur de A, P est annulateur des Ap et donc P annule A. Puisque A est supposée diagonalisable, il existe un polynôme scindé simple annulant A et donc A et par suite A est diagonalisable.
De plus, χA=χAp donc à la limite χA=χA.
On en déduit que A et A ont les mêmes valeurs propres et que celles-ci ont mêmes multiplicités. On en conclut que A et A sont semblables.
Ainsi, la classe de similitude de A est fermée.
Cas: An() non diagonalisable. À titre d’exemple, considérons la matrice

A=(λ10λ).

Pour Pp=(p001), on obtient

Pp-1APp=(λ1/p0λ)λI2

qui n’est pas semblable à A.
De façon plus générale, si la matrice A n’est pas diagonalisable, il existe une valeur propre λ pour laquelle

Ker(A-λI2)2Ker(A-λI2).

Pour X2Ker(A-λI2)2Ker(A-λI2) et X1=(A-λI2)X2, la famille (X1,X2) vérifie AX1=λX1 et AX2=λX2+X1. En complétant la famille libre (X1,X2) en une base, on obtient que la matrice A est semblable à

T=(λ1(*)0λ(*)(0)(0)B).

Pour Pp=diag(p,1,,1), on obtient

Pp-1TPp=(λ1/p(*/p)0λ(*)(0)(0)B)(λ0(0)0λ(*)(0)(0)B)=A.

Or cette matrice n’est pas semblable à T ni à A car rg(A-λIn)rg(T-λIn).
Ainsi, il existe une suite de matrices semblables à A qui converge vers une matrice qui n’est pas semblable à A, la classe de similitude de A n’est pas fermée.

Cas: An(). Si A est diagonalisable dans alors toute limite A d’une suite de la classe de similitude de A est semblable à A dans n(). Soit PGLn() telle que P-1AP=A. On a alors AP=PA. En introduisant les parties réelles et imaginaires de P, on peut écrire P=Q+iR avec Q,Rn().
L’identité AP=PA avec A et A réelles entraîne AQ=QA et AR=RA.
Puisque la fonction polynôme tdet(Q+tR) n’est pas nulle (car non nulle en i), il existe t tel que P=Q+tRGLn() et pour cette matrice AP=PA.
Ainsi, les matrices A et A sont semblables dans n().
Si A n’est pas diagonalisable dans .
Il existe une valeur propre complexe λ pour laquelle Ker(A-λI2)2Ker(A-λI2).
Pour X2Ker(A-λI2)2Ker(A-λI2) et X1=(A-λI2)X2, la famille (X1,X2) vérifie AX1=λX1 et AX2=λX2+X1.
Si λ, il suffit de reprendre la démonstration qui précède.
Si λ, on peut écrire λ=a+ib avec b*.
Posons X3=X¯1 et X4=X¯2.
La famille (X1,X2,X3,X4) est libre car λλ¯.
Introduisons ensuite Y1=Re(X1), Y2=Re(X2), Y3=Im(X1) et Y4=Im(X2).
Puisque Vect(Y1,,Y4)=Vect(X1,,X4), la famille (Y1,,Y4) est libre et peut donc être complétée en une base.
On vérifie par le calcul AY1=aY1-bY3, AY2=aY2-bY4+Y1, AY3=aY3+bY1 et AY4=bY2+aY4+Y3. et l’on obtient que la matrice A est semblable dans n() à la matrice

(T*OB)

avec

T=(a1b00a0b-b0a10-b0a).

Pour Pp=diag(p,1,p,1,1), on obtient

Pp-1TPp(T*OB)=A

avec

T=(a0b00a0b-b0a00-b0a).

Or dans n(), la matrice A est semblable est à diag(λ,λ,λ¯,λ¯,B) qui n’est pas semblable à A pour des raisons de dimensions analogues à ce qui a déjà été vu.
Les matrices réelles A et A ne sont pas semblables dans n() ni a fortiori dans n().
On en déduit que la classe de similitude de A n’est pas fermée

[<] Ouverts et fermés[>] Opérations sur les ouverts, les fermés

 
Exercice 32  5241  

Soient a un élément et F une partie fermée non vide d’un espace normé E de dimension finie. Montrer

aFd(a,F)=0.
 
Exercice 33  4076  Correction  

Soient F une partie fermée non vide d’un espace normé E et xE. Montrer

d(x,F)=0xF.

Solution

Rappelons

d(x,F)=inf{x-y|yF}.

() Si xF alors 0{x-y|yF} et donc d(x,F)=0.

() Si d(x,F)=0 alors pour tout n, il existe ynF vérifiant

x-yn1n+1.

En faisant varier n, cela détermine (yn)F telle que ynx.
Or F est une partie fermée, elle contient les limites de ses suites convergentes et par conséquent xF.

 
Exercice 34  1107   Correction  

Soit E une espace vectoriel normé.

  • (a)

    Soient F une partie fermée non vide de E et xE. Montrer

    d(x,F)=0xF.
  • (b)

    Soient F et G deux fermés non vides et disjoints de E.
    Montrer qu’il existe deux ouverts U et V tels que

    FU,GV et UV=.

Solution

  • (a)

    Rappelons

    d(x,F)=inf{x-y|yF}.

    () Si xF alors 0{x-y|yF} et donc d(x,F)=0.

    () Si d(x,F)=0 alors pour tout n, il existe ynF vérifiant

    x-yn1n+1.

    En faisant varier n, cela déterminer (yn)F telle que ynx.
    Or F est une partie fermée, elle contient les limites de ses suites convergentes et par conséquent xF.

  • (b)

    Soient

    U=xFB(x,12d(x,G)) et V=xGB(x,12d(x,F)).

    Les parties U et V sont ouvertes car réunion de boules ouvertes et il est clair que U et V contiennent respectivement F et G.
    S’il existe yUV alors il existe aF et bG tels que

    d(a,y)<12d(a,G) et d(b,y)<12d(b,F).

    Puisque

    d(a,G),d(b,F)d(a,b)

    on a donc

    d(a,b)d(a,y)+d(y,b)<d(a,b).

    C’est absurde et l’on peut conclure

    UV=.
 
Exercice 35  4680  

Soient A une partie non vide d’un espace normé E et x un vecteur de E.

  • (a)

    Justifier que l’on peut introduire le réel

    d(x,A)=infaAx-a.
  • (b)

    Montrer l’équivalence

    xA¯d(x,A)=0.
 
Exercice 36  1120  Correction  

Soient A et B deux parties non vides d’un espace vectoriel normé E.
Établir

d(A¯,B¯)=d(A,B)

(en notant d(A,B)=infxA,yBd(x,y))

Solution

AA¯, BB¯ donc d(A¯,B¯)d(A,B).
Pour tout xA¯ et yB¯, il existe (an)A et (bn)B telles que anx et bny.
On a alors d(x,y)=limn+d(an,bn) or d(an,bn)d(A,B) donc à la limite d(x,y)d(A,B) puis d(A¯,B¯)d(A,B) et finalement l’égalité.

 
Exercice 37  1106   Correction  

Soient A,B deux parties non vides d’un espace vectoriel normé E telles que

d(A,B)=infxA,yBd(x,y)>0.

Montrer qu’il existe deux ouverts disjoints U et V tels que AU et BV.

Solution

Les ensembles

U=aAB(a,d/2)etV=bBB(b,d/2)

avec d=d(A,B) sont solutions.

En effet, U et V sont des ouverts (par réunion d’ouverts) contenant A et B. Aussi, U et V sont disjoints car

UV (a,b)A×B,B(a,d/2)B(b,d/2)
d(A,B)<d.
 
Exercice 38  2415     CENTRALE (MP)Correction  

Soit A une partie non vide de telle que pour tout x réel il existe un et un seul yA tel que |x-y|=d(x,A). Montrer que A est un intervalle fermé.

Solution

Soit (xn)A convergeant vers x. Il existe un unique yA tel que |x-y|=d(x,A). Or d(x,A)=0 donc x=yA. Ainsi A est fermé.
Par l’absurde supposons que A ne soit pas un intervalle. Il existe alors a<c<b tels que a,bA et cA. Posons

α=sup{xA|xc}etβ=inf{xA|xc}.

On a α,βA, α<c<β et ]α;β[A.

Posons alors γ=α+β2. On a

d(γ,A)=β-α2=|γ-α|=|γ-β|

ce qui contredit l’hypothèse d’unicité. C’est absurde.

 
Exercice 39  3066   

On considère l’espace E=𝒞([0;1],) normé par et la partie

A={fE|f(0)=0 et 01f(t)dt1}.
  • (a)

    Montrer que A est une partie fermée.

  • (b)

    Vérifier que f>1 pour tout fA.

  • (c)

    Calculer la distance de la fonction nulle à la partie A.

En substance, la distance d’un vecteur à une partie fermée peut ne pas être atteinte.

[<] Distance à une partie[>] Continuité et topologie

 
Exercice 40  5235  

Soient U1,,Up des parties ouvertes d’un espace normé E de dimension finie.

Montrer que U=U1Up est une partie ouverte. Que dire de la réunion d’un nombre fini de parties fermées?

 
Exercice 41  4679   

Déterminer deux parties A et B de l’espace 2 telles que A et B soient fermées mais pas la partie

A+B={a+b|aA et bB}.
 
Exercice 42  1103   Correction  

Montrer que tout fermé peut s’écrire comme intersection d’une suite décroissante d’ouverts.

Solution

Soient F un fermé et pour tout n*,

On=aFB(a,1/n)

On est un ouvert (car réunion d’ouverts) contenant F. Le fermé F est donc inclus dans l’intersection des On pour n*.
Inversement, si x appartient à cette intersection, alors, pour tout n, il existe anF tel que xB(an,1/n). La suite (an) converge alors vers x et donc xF car F est fermé.

Finalement, F est l’intersection des On pour n*.

 
Exercice 43  1118  Correction  

Soient A un ouvert et B une partie d’un espace vectoriel normé E.

  • (a)

    Montrer que AB¯AB¯

  • (b)

    Montrer que AB=AB¯=.

Solution

  • (a)

    Soit xAB¯. Il existe une suite (bn)B telle que bnx. Or xA et A est ouvert donc à partir d’un certain rang bnA. Ainsi pour n assez grand bnAB et puisque bnx, xAB¯.

  • (b)

    Si AB= alors AB¯AB¯=¯=.

 
Exercice 44  4678   

Soit X une partie quelconque d’un espace normé E.

  • (a)

    Montrer que X est la réunion des ouverts inclus dans X.

  • (b)

    En déduire que X est le plus grand11 1 Au sens de l’inclusion. ouvert inclus dans X.

  • (c)

    Établir que X¯ est le plus petit fermé contenant X.

 
Exercice 45  1104   Correction  

On désigne par p1 et p2 les applications coordonnées de 2 définies par pi(x1,x2)=xi pour i=1,2.

  • (a)

    Soit O un ouvert de 2, montrer que p1(O) et p2(O) sont des ouverts de .

  • (b)

    Soit H={(x,y)2|xy=1}. Montrer que H est un fermé de 2 et que p1(H) et p2(H) ne sont pas des fermés de .

  • (c)

    Montrer que si F est un fermé et que p2(F) est une partie bornée, alors p1(F) est fermée.

Solution

  • (a)

    Soit xp1(O). Il existe y tel que a=(x,y)O. Comme O est ouvert, il existe ε>0 tel que B(a,ε)O et alors ]x-ε;x+ε[p1(O). Ainsi, p1(O) (et de même p2(O)) est ouvert.

  • (b)

    Soit ((xn,yn))nH telle que

    (xn,yn)n+(x,y).

    Comme xnyn=1, à la limite xy=1.

    Par la caractérisation séquentielle des fermés, H est une partie fermée.

    Cependant p1(H)=*, p2(H)=* ne sont pas des parties fermées de .

  • (c)

    Soit (xn)n(p1(F)) telle que

    xnn+x.

    Pour n, il existe yn tel que (xn,yn)F.

    Comme la suite (yn) est bornée, on peut extraire une suite convergente (yφ(n)) de limite y. La suite ((xφ(n),yφ(n))) est convergente de limite (x,y) et, puisque F est une partie fermée, (x,y)F. On en déduit x=p1((x,y))p1(F). Ainsi, p1(F) est une partie fermée.

 
Exercice 46  3021      X (MP)Correction  

Soient E un espace vectoriel normé, F un sous-espace fermé de E et G un sous-espace vectoriel de dimension finie de E. Montrer que F+G est fermé

Solution

Pour obtenir ce résultat, il suffit de savoir montrer F+Vect(u) fermé pour tout uF.
Soit (xn) une suite convergente d’éléments de F+Vect(u) de limite x.
Pour tout n, on peut écrire xn=yn+λnu avec ynF et λn𝕂.
Montrons en raisonnant par l’absurde que la suite (λn) est bornée.
Si la suite (λn) n’est pas bornée, quitte à considérer une suite extraite, on peut supposer |λn|+.
Posons alors zn=1λnxn=1λnyn+u.
Puisque xnx et |λn|+, on a zn0 et donc 1λnyn-u.
Or la suite de terme général 1λnyn est une suite d’éléments de l’espace fermé F, donc -uF ce qui exclu.
Ainsi, la suite (λn) est bornée et l’on peut en extraire une suite convergente (λφ(n)) de limite λ𝕂.
Par opérations, la suite (yφ(n)) est alors convergente.
En notant y sa limite, on a yF car l’espace F est fermé.
En passant la relation xn=yn+λnu à la limite, on obtient x=y+λuF+Vect(u).
Ainsi, l’espace F+Vect(u) est fermé.

[<] Opérations sur les ouverts, les fermés[>] Parties convexes

 
Exercice 47  1123  

Justifier que U={(x,y)2|x2+y2<x3+y3} est une partie ouverte de 2.

 
Exercice 48  5243  
  • (a)

    Montrer que A={(x,y)2|xy<1} est une partie ouverte.

  • (b)

    Montrer que B={(x,y)2| 1+y3x2} est une partie fermée.

  • (c)

    Montrer que C={(x,y)2|x4+y4=x2} est une partie fermée.

 
Exercice 49  3859  Correction  

Soit E un -espace vectoriel normé de dimension finie.
Montrer que l’ensemble 𝒫 des projecteurs de E est une partie fermée de (E).

Solution

Considérons l’application φ:(E)(E) déterminée par φ(f)=f2-f.
L’application φ est continue par opérations sur les fonctions continues, notamment parce que l’application fff est continue (elle s’obtient à partir du produit dans l’algèbre (E)).
Puisque {0~} est une partie fermée de (E), l’ensemble 𝒫=φ-1({0~}) est un fermé relatif à (E), donc un fermé de (E).

 
Exercice 50  5561  Correction  

Montrer que SLn()={An()|det(A)=1} est une partie fermée de n().

Solution

On sait que l’application Adet(A) est continue sur n() et que le singleton {1} est une partie fermée de . L’ensemble SLn()=det-1({1}) est donc une partie fermée de n() en tant qu’image réciproque d’un fermé par une application continue définie sur n().

 
Exercice 51  1124  

Montrer que GLn(𝕂) est une partie ouverte de n(𝕂).

 
Exercice 52  5629  Correction  

Soit E un 𝕂-espace vectoriel de dimension finie. Montrer que

X={u(E)|tr(u2)=tr(u)}

est une partie fermée de (E).

Solution

Considérons l’application

f:{(E)𝕂utr(u2)-tr(u).

L’application f est continue par opérations sur les fonctions continues. En effet, utr(u) est continue car linéaire au départ d’un espace de dimension finie et uu2 est continue par composition des applications

u(u,u)et(u,v)uv

qui sont continues, pour la première car linéaire au départ d’un espace de dimension finie, pour la seconde car bilinéaire au départ d’un produit d’espaces de dimensions finies.

On observe X=f-1({0}). La partie X apparaît comme l’image réciproque d’un fermé par une application continue, c’est donc un fermé relatif à (E), c’est-à-dire un fermé de (E).

 
Exercice 53  3306   Correction  

Dans E=[X], on considère les normes

N1(P)=supt[0;1]|P(t)|etN2(P)=supt[1;2]|P(t)|.

L’ensemble

Ω={PE|P(0)0}

est-il ouvert pour la norme N1? pour la norme N2?

Solution

Posons φ:E l’application définie par φ(P)=P(0).

L’application φ est linéaire et puisque |φ(P)|N1(P), cette application est continue. On en déduit que Ω=φ1(*) est un ouvert relatif à E c’est-à-dire un ouvert de E pour la norme N1.
Pour la norme N2, montrons que la partie Ω n’est pas ouverte en observant qu’elle n’est pas voisinage de son point P=1. Pour cela considérons la fonction continue f:[0;2] donnée par le graphe suivant:

[Uncaptioned image]

Par le théorème d’approximation de Weierstrass, il existe une suite (Pn) de polynômes vérifiant

supt[0;2]|Pn(t)f(t)|n+0

et en particulier

Pn(0)n+0etN2(PnP)n+0.

Considérons alors la suite de polynômes (Qn) avec

Qn=PnPn(0).

Pour tout n, Qn(0)=0 donc QnΩ et

N2(Qn)N2(PnP)+|Pn(0)|n+0

donc

Qnn+N2P.

Puisque la partie Ω n’est pas voisinage de chacun de ses points, elle n’est pas ouverte pour la norme N2.

 
Exercice 54  1125   

Soit E un espace vectoriel euclidien.

Montrer que l’ensemble {(x,y)E2|(x,y) libre} est un ouvert de E2.

 
Exercice 55  1126   Correction  

Pour p{0,1,,n}, on note Rp l’ensemble des matrices de n(𝕂) de rang supérieur à p.

Montrer que Rp est un ouvert de n(𝕂).

Solution

Soit ARp. La matrice A possède un déterminant extrait non nul d’ordre p. Par continuité du déterminant, au voisinage de A, toute matrice à ce même déterminant extrait non nul et est donc de rang supérieur à p. Ainsi la matrice A est intérieure à Rp.

 
Exercice 56  1128   Correction  

Soit u un endomorphisme d’un espace normé (E,).

Montrer que l’endomorphisme u est continu si, et seulement si, l’ensemble {xE|u(x)=1} est une partie fermée de E.

Solution

() Supposons l’endomorphisme u continu. La partie

A={xE|u(x)=1}=f1({1})

est l’image réciproque du fermé {1} par l’application continue f=u. La partie A est donc un fermé relatif à E, c’est donc une partie fermée de E.

() Par contraposition. Supposons que l’endomorphisme u ne soit pas continu. Il ne satisfait la propriété de lipschitzianité en 0 et donc

k+,xE,u(x)>kx.

Pour n, en considérant k=n, on peut définir une suite (xn) d’éléments de E telle que

n,u(xn)>nxn.

Les vecteurs u(xn) ne peuvent pas être nuls et l’on peut introduire

yn=1u(xn)xnpour tout n.

On vérifie

n,ynAetyn0E<1nn+0.

On forme ainsi une suite (yn)A convergeant vers le vecteur nul qui n’appartient pas à A. La partie A n’est pas fermée.

 
Exercice 57  1129     MINES (MP)

Montrer qu’une forme linéaire d’un espace normé est continue si, et seulement si, son noyau est fermé.

 
Exercice 58  3285     CENTRALE (MP)Correction  

Soient E un espace normé de dimension quelconque et u un endomorphisme de E vérifiant

xE,u(x)x.

Pour tout n, on pose

vn=1n+1k=0nuk.
  • (a)

    Simplifier vn(uIdE).

  • (b)

    Montrer que

    Im(uIdE)Ker(uIdE)={0}.
  • (c)

    On suppose E de dimension finie, établir

    Im(uIdE)Ker(uIdE)=E.
  • (d)

    On suppose de nouveau E de dimension quelconque.

    Montrer que si

    Im(uIdE)Ker(uIdE)=E

    alors la suite (vn) converge simplement et l’espace Im(uIdE) est une partie fermée de E.

  • (e)

    Étudier la réciproque.

Solution

  • (a)

    Par télescopage

    (k=0nuk)(uIdE)=un+1IdE

    donc

    vn(uIdE)=1(n+1)(un+1IdE).
  • (b)

    Soit xIm(uIdE)Ker(uIdE). On peut écrire x=u(a)a et l’on a u(x)=x.
    On en déduit

    vn(uIdE)(a)=x.

    Or

    vn(uIdE)(a)=1n+1(un+1(a)a)n+0

    car

    un+1(a)aun+1(a)+a2a.

    On en déduit x=0.

  • (c)

    Par la formule du rang

    dimIm(uIdE)+dimKer(uIdE)=dimE

    et puisque les deux espaces sont en somme directe, ils sont supplémentaires.

  • (d)

    Soit zE. On peut écrire z=x+y avec xIm(uIdE) et yKer(uIdE).
    On a alors vn(z)=vn(x)+y avec, comme dans l’étude du b), vn(x)0. On en déduit vn(z)y.
    Ainsi, la suite de fonctions (vn) converge simplement vers la projection p sur Ker(uIdE) parallèlement à Im(uIdE).
    Puisque pour tout xE, on a

    vn(x)1n+1k=0nuk(x)1n+1k=0nx=x

    on obtient à la limite p(x)x. On en déduit que la projection p est continue puis que Im(uIdE)=Ker(p) est une partie fermée.

  • (e)

    Supposons la convergence simple de la suite de fonctions (vn) et la fermeture de Im(uIdE).
    Soit zE. Posons y=limn+vn(z) et x=zy.
    D’une part, puisque

    u(vn(z))=1n+1k=0nuk+1(z)=vn(z)+1n+1(un+1(z)z)

    on obtient à la limite

    u(y)=y

    car l’application linéaire u est continue et un+1(z)z. On en déduit yKer(uIdE).
    D’autre part

    zvn(z)=1n+1(k=0n(IdEuk)(z))

    et

    Im(IdEuk)=Im((IdEu)=0k1u1)Im(IdEu)=Im(uIdE)

    donc zvn(z)Im(uIdE). On en déduit x=lim(zvn(z))Im(uIdE) car Im(uIdE) est fermé.
    Finalement, on a écrit z=x+y avec

    xIm(uIdE) et yKer(uIdE).
 
Exercice 59  5745  Correction  

Soient E et F deux espaces normés et f:EF.

On suppose que pour toute partie ouverte Ω de F, l’ensemble f-1(Ω) est une partie ouverte de E.

Établir que f est continue.

Solution

Il s’agit ici d’établir un résultat réciproque de celui du cours affirmant que l’image réciproque par une application continue d’une partie ouverte est un ouvert relatif à l’ensemble de départ de cette application.

Soit aE. Pour tout ε>0, la boule ouverte B(f(a),ε) est une partie ouverte de F. Par hypothèse, son image réciproque

f-1(B(f(a),ε))={xE|f(x)B(f(a),ε)}

est un ouvert de E. Or a est élément de cette image réciproque et l’on sait qu’un ouvert est voisinage de chacun de ses points. Par conséquent, il existe α>0 tel que

B(a,α)f-1(B(f(a),ε))

ce qui signifie

xE,x-a<α xB(a,α)
f(x)B(f(a),ε)
f(x)-f(a)ε.

On a ainsi établi la continuité de f en a.

Or cela vaut pour aE, l’application f est donc continue.

 
Exercice 60  1127   

Soient E et F deux espaces vectoriels normés et f:EF.

Montrer qu’il y a équivalence entre les quatre assertions suivantes:

  • (i)

    f est continue;

  • (ii)

    A(E),f(A¯)f(A)¯;

  • (iii)

    B(F),f-1(B)¯f-1(B¯);

  • (iv)

    B(F),f-1(B)(f-1(B)).

 
Exercice 61  3726     ENS (MP)Correction  

Soit f: vérifiant

  • (1))

    [a;b],f([a;b]) est un segment;

  • (2)

    y,f-1({y}) est une partie fermée.

Montrer que f est continue.

Solution

Par l’absurde, supposons f discontinue en a. On peut alors construire une suite (xn) vérifiant

xnn+aetn,|f(xn)-f(a)|ε

avec ε>0 convenable.

Soit n, puisque f([a;xn]) est un segment contenant f(a) et f(xn), il contient aussi l’intermédiaire f(a)±ε (le ± étant déterminé par la position relative de f(xn) par rapport à f(a)). Il existe donc an compris entre a et xn vérifiant

|f(an)-f(a)|=ε.

La suite (an) évolue dans le fermé f-1({f(a)+ε})f-1({f(a)-ε}) et converge vers a donc af-1({f(a)+ε})f-1({f(a)-ε}). C’est absurde.

 
Exercice 62  2773      MINES (MP)Correction  

Pour n*, On désigne l’ensemble des polynômes réels de degré n scindés à racines simples et Fn l’ensemble des polynômes de n[X] scindés à racines simples.

Ces ensembles sont-ils ouverts dans n[X]?

Solution

Soit POn. En notant x1<<xn ses racines, on peut écrire

P=α(X-x1)(X-xn)

avec α0.
Posons y1,,yn-1 les milieux des segments [x1;x2],,[xn-1;xn].
Posons aussi y0]-;x1[ et yn]xn;+[.
P(y0) est du signe de (-1)nα, P(y1) est du signe de (-1)n-1α,…, P(yn-1) est du signe de (-1)α, P(yn) du signe de α. Pour simplifier l’exposé de ce qui suit, on va supposer α>0. La résolution se transposera aisément au cas α<0.
Considérons l’application

fi:Qn[X]Q(yi).

L’application fi est continue et donc fj-1(+*) et fj-1(-*) sont des parties ouvertes de n[X].
Considérons U l’intersection des ouverts

f0-1((-1)n+*),f1-2((-1)n-1+*),,fn-1(+*).

Les éléments de U sont des polynômes réels alternant de signe entre y0<y1<<yn. Par application du théorème des valeurs intermédiaires, un tel polynôme admet n racines distinctes et donc est scindé à racines simples. Ainsi, UOn. Or PU et U est ouvert donc U est voisinage de P puis On est voisinage de P.
Au final On est ouvert car voisinage de chacun de ses éléments.
Dans le cas n=1: Fn=On et donc Fn est ouvert.
Dans le cas n=2: Fn réunit les polynômes P=aX2+bX+c avec b2-4ac>0 (que a soit égal à 0 ou non). L’application Pb2-4ac étant continue, on peut affirmer que Fn est encore ouvert car image réciproque d’un ouvert pas une application continue.
Dans le cas n3: Pn=X(1+X2/n) est une suite de polynômes non scindés convergeant vers X scindé à racines simples. Par suite, Fn n’est pas ouvert.

 
Exercice 63  2813     MINES (MP)Correction  

Soient f et g des fonctions continues de [0;1] dans [0;1] telles que fg=gf.

  • (a)

    Montrer que l’ensemble des points fixes de f possède un plus grand et un plus petit élément.

  • (b)

    Montrer l’existence de c[0;1] tel que f(c)=g(c).

Solution

  • (a)

    L’ensemble des points fixes de f est (f-Id)-1{0}, c’est donc une partie fermée de [0;1]. Étant fermée et bornée c’est une partie compacte. Étant de plus non vide, cette partie admet un plus petit et un plus grand élément.

  • (b)

    Soient ab les deux éléments précédents. L’égalité fg=gf donne f(g(a))=g(a) et f(g(b))=g(b).
    Les réels g(a) et g(b) étant points fixes de f, on a l’encadrement

    ag(a),g(b)b.

    Considérons alors la fonction continue φ=f-g.
    On a φ(a)=a-g(a)0 et φ(b)=b-g(b)0.
    Par application du théorème des valeurs intermédiaires, la fonction φ s’annule.

 
Exercice 64  3393     ENSTIM (MP)Correction  

Soit f:[0;1][0;1] une application continue vérifiant

ff=f.
  • (a)

    Montrer que l’ensemble

    {x[0;1]|f(x)=x}

    est un intervalle fermé et non vide.

  • (b)

    Donner l’allure d’une fonction f non triviale vérifiant les conditions précédentes.

  • (c)

    On suppose de plus que f est dérivable. Montrer que f est constante ou égale à l’identité.

Solution

  • (a)

    Notons

    A={x[0;1]|f(x)=x}.

    On a évidemment AIm(f), mais inversement, pour xIm(f), on peut écrire x=f(a) et alors

    f(x)=f(f(a))=f(a)=x.

    Ainsi, Im(f)A, puis, par double inclusion, A=Im(f).

    On en déduit que A est un segment de de la forme [α;β] car image d’un compact par une fonction réelle continue.

  • (b)

    Une fonction f d’allure suivante convient

    [Uncaptioned image]
  • (c)

    Soit f une fonction solution dérivable.

    Cas: α=β. f est constante égale à cette valeur commune.

    Cas: α<β. On a f(α)=fd(α)=1 car f(x)=x sur [α;β].

    Par suite, si α>0, f prend des valeurs strictement inférieures à α ce qui est contradictoire avec l’étude qui précède. On en déduit α=0.

    De même, on obtient β=1 et l’on conclut f:x[0;1]x.

 
Exercice 65  2774     MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Chercher les fonctions f:[0;1][0;1] continues vérifiant

    ff=f.
  • (b)

    Même question avec les fonctions dérivables.

Solution

  • (a)

    Soit f solution. Formons

    A={x[0;1]|f(x)=x}.

    On a évidemment AIm(f), mais inversement, pour xIm(f), on peut écrire x=f(a) et alors

    f(x)=f(f(a))=f(a)=x.

    Ainsi, Im(f)A, puis, par double inclusion, A=Im(f).

    On en déduit que A est un segment de de la forme [α;β] car c’est l’image d’un segment par une fonction réelle continue.

    Pour tout x[α;β], f(x)=x et pour tout x[0;α[]β;1], f(x)[α;β].

    Inversement, une fonction continue vérifiant les deux conditions précédente est solution.

    Cela peut apparaître sous la forme d’une fonction ayant l’allure suivante

    [Uncaptioned image]
  • (b)

    Soit f solution dérivable.

    Cas: α=β. f est constante égale à cette valeur commune.

    Cas: α<β. On a f(α)=fd(α)=1 car f(x)=x sur [α;β].

    Par suite, si α>0, f prend des valeurs strictement inférieur à α ce qui est contradictoire avec l’étude qui précède. On en déduit α=0.

    De même, on obtient β=1 et l’on conclut f:x[0;1]x.

[<] Continuité et topologie[>] Connexité par arcs

 
Exercice 66  1730  Correction  

Soient C1 et C2 deux parties convexes d’un espace vectoriel réel E.
Montrer que l’ensemble C formé des milieux des vecteurs u1 et u2 avec u1C1 et u2C2 est convexe.

Solution

Soient λ[0;1] et u,vC. Étudions λu+(1-λ)v.
On peut écrire u=12(u1+u2) et v=12(v1+v2) avec u1,v1𝒞1 et u2,v2𝒞2.
On observe alors

λu+(1-λ)v=12(w1+w2)

avec

w1=(λu1+(1-λ)v1)𝒞1 et w2=12(λu2+(1-λ)v2)𝒞2.

Ainsi λu+(1-λ)v𝒞.

 
Exercice 67  1741  Correction  

Soient A une partie convexe non vide de 2 et f:A une fonction continue.

Soient a et b deux points de A et y un réel tels que f(a)yf(b).

Montrer qu’il existe xA tel que f(x)=y.

Solution

Soit φ:[0;1]2 définie par φ(t)=a+t.(b-a).

Par composition, fφ est continue sur le segment [0;1]. Comme (fφ)(0)=f(a) et (fφ)(1)=f(b), par le théorème des valeurs intermédiaire, il existe t[0;1] tel que (fφ)(t)=y. Pour x=φ(t)A, on a y=f(x).

 
Exercice 68  5519   Correction  

Soit A une partie d’un espace vectoriel réel E.

Montrer qu’il existe un convexe de E contenant A et inclus dans tout convexe contenant A.

Ce convexe est le plus petit convexe qui contient A, on l’appelle l’enveloppe convexe de A et on le note Conv(A).

Solution

Soit 𝒮 l’ensemble constitué des parties convexes X de E contenant A. Considérons

Conv(A)=X𝒮X.

L’ensemble Conv(A) est une intersection de parties convexes, c’est donc une partie convexe.

L’ensemble Conv(A) est une intersection de parties contenant A, c’est donc une partie contenant A.

Enfin, si X est une partie convexe,

AX X𝒮
Conv(A)X

car X figure parmi les ensembles intersectés pour définir Conv(A).

 
Exercice 69  4671  

Montrer que

A={(x1,,xn)[0;+[n|x1++xn1}

est une partie bornée et convexe de n.

 
Exercice 70  4674   

Soient E un espace vectoriel réel et N:E+ une application vérifiant, pour tout λ et tout xE,

N(λ.x)=|λ|N(x)etN(x)=0x=0E.

Montrer que N définit une norme si, et seulement si, l’ensemble

B={xE|N(x)1}

est une partie convexe de E.

 
Exercice 71  4681   

Soit A une partie fermée non vide d’un espace normé E. Pour tout xE, on introduit la distance de x à A définie par

d(x,A)=infaAx-a.

Montrer que la partie A est convexe si, et seulement si, pour tous vecteurs x et y dans E et tout λ[0;1], on a l’inégalité

d((1-λ).x+λ.y,A)(1-λ)d(x,A)+λd(y,A).
 
Exercice 72  4682    

Soit B une partie d’un espace vectoriel réel E de dimension finie.

À quelle(s) condition(s) sur B peut affirmer qu’il existe une norme sur E pour laquelle B en soit la boule unité fermée?

[<] Parties convexes[>] Applications de la connexité par arcs

 
Exercice 73  5767  Correction  

Montrer que l’ensemble X={(x,y)2|xy=1} est la réunion de deux composantes connexes par arcs.

Solution

L’ensemble X est la réunion des deux ensembles

X+={(x,y)2|x>0,xy=1}etX={(x,y)2|x<0,xy=1}.
[Uncaptioned image]

L’ensemble X+ est l’image de ]0;+[ par l’application continue t(t,1/t) définie sur ]0;+[: c’est un ensemble connexe par arcs. De façon similaire, l’ensemble X est connexe par arcs.

Enfin, la réunion X=X+X n’est pas connexe par arcs. En effet, par l’absurde, supposons que X soit connexe par arcs. Son image par l’application continue (x,y)x est un intervalle. Or cet image vaut * et c’est absurde car * n’est pas un intervalle.

L’ensemble X possède donc deux composantes connexes par arcs qui sont X+ et X.

 
Exercice 74  5766   Correction  

Montrer que l’ensemble Ω={(x,y)2|xy1} est constitué de trois composantes connexes par arcs.

Solution

On peut décomposer Ω en la réunion disjointe Ω1Ω2Ω3 avec

Ω1 ={(x,y)2|x>0,xy>1},
Ω2 ={(x,y)2|x<0,xy>1},
Ω3 ={(x,y)2|xy<1}
[Uncaptioned image]

L’ensemble Ω1 est convexe car c’est l’épigraphe de la fonction convexe x1/x définie sur l’intervalle ]0;+[, c’est donc un ensemble connexe par arcs.

Par un argument de symétrie ou un argument similaire, on établit que Ω2 est connexe par arcs.

L’ensemble Ω3 est lui aussi connexe par arcs car étoilé en (0,0):

(x,y)Ω3,,t[0;1],t.(x,y)=(tx,ty)Ω3

Aussi, par continuité de l’application f:(x,y)xy, on peut affirmer que Ω1Ω3 n’est pas connexe par arcs. En effet, l’image de cette réunion par f n’est pas un intervalle. Il en est de même de Ω2Ω3 et aussi de Ω1Ω2 en considérant cette fois-ci l’application continue (x,y)x.

 
Exercice 75  1147  Correction  

Montrer qu’un plan privé d’un nombre fini de points est connexe par arcs.

Solution

Notons P1,,Pn les points à exclure.

Soient A et B deux points du plan autres que P1,,Pn.

Il y a une infinité de droites passant par A et parmi celles-ci au moins une droite qui ne passe par aucun des P1,,Pn. Notons la 𝒟A.

Il y a une infinité de droites passant par B et parmi celles-ci au moins une qui ne passe par aucun des P1,,Pn et qui n’est pas non plus parallèle à 𝒟A. Notons la 𝒟B.

Les droites 𝒟A et 𝒟B se coupent en un point C. La réunion des segments [A;C] et [C;B] permet de définir un chemin continue allant de A à B sans passer par aucun des points P1,,Pn.

 
Exercice 76  1154   Correction  

Soit E un espace vectoriel normé de dimension finie n2.

  • (a)

    Montrer que la sphère unité S={xE|x=1} est connexe par arcs.

  • (b)

    À quelle condition l’intersection de deux sphères est-elle non vide?

Solution

  • (a)

    Soient a,bS.

    Cas: a-b. On peut affirmer que (1-λ).a+λ.b0 pour tout λ[0;1]. L’application

    γ:{[0;1]Etγ(t) avec γ(t)=1(1-t).a+t.b.((1-t).a+t.b)

    est alors un chemin joignant a à b inscrit dans S.

    Cas: a=-b. On transite par un point ca,b ce qui est possible car n2.

  • (b)

    Soient S1 et S2 des sphères de centres a1 et a2 et de rayons r1 et r2 réels strictement positifs.

    Analyse: Si S1S2 n’est pas vide, on peut introduire un élément x appartenant à cette intersection. L’inégalité triangulaire donne alors

    a2-a1=(a2-x)+(x-a1)a2-x+x-a1r1+r2.

    Aussi,

    r1=x-a1=(x-a2)+(a2-a1)r2+a2-a1.

    On obtient une propriété analogue en échangeant les rôles de r1 et r2 et, finalement, on parvient à la condition

    |r1-r2|a2-a1r1+r2.

    Synthèse: Supposons la condition précédente remplie et, quitte à échanger, supposons aussi r1r2. Considérons ensuite l’application δ qui à xS1 associe la distance de x à a2.

    Pour x1=a1+r1a2-a1.(a2-a1)S1, on a

    x1-a2=|a2-a1-r1|.

    Que la quantité dans la valeur absolue soit positive ou non, on obtient x1-a2r2.

    Pour x2=a1-r1a2-a1.(a2-a1)S1, on a

    x2-a2=a2-a1+r1r2.

    Par continuité de δ sur le connexe par arcs S1, il existe xS1 tel que x-a2=r2 ce qui détermine un élément de S1S2.

 
Exercice 77  1156  

Montrer que l’ensemble 𝒟n formé des matrices diagonalisables de n() est connexe par arcs.

 
Exercice 78  4078  Correction  

On note 𝒩 l’ensemble des matrices de n() nilpotentes. Montrer que N est une partie étoilée.

Solution

On vérifie aisément

A𝒩,λ,λ.A𝒩.

On a donc immédiatement

A𝒩,[On;A]𝒩.

L’ensemble 𝒩 est donc étoilé en On (au surplus, c’est un ensemble connexe par arcs).

 
Exercice 79  3867  Correction  

Montrer que SO2() est une partie connexe par arcs.

Solution

On sait

SO2()={(cos(θ)-sin(θ)sin(θ)cos(θ))|θ}.

Par ce paramétrage, on peut affirmer que SO2() est connexes par arcs, car image continue de l’intervalle par l’application

θ(cos(θ)-sin(θ)sin(θ)cos(θ))2().
 
Exercice 80  4699     MINES (MP)
  • (a)

    Montrer que GLn() n’est pas connexe par arcs.

  • (b)

    Montrer que GLn() est connexe par arcs.

 
Exercice 81  5876   Correction  
  • (a)

    Montrer que privé d’un nombre fini de complexes est une partie connexe par arcs.

  • (b)

    Application: Établir que GLn() est une partie connexe par arcs.

    On pourra considérer l’application zdet((1z)A+zB) pour A,BGLn().

Solution

  • (a)

    Notons z1,,zp les nombres complexes à exclure et étudions la connexité par arcs de Ω={z1,,zp}.

    Pour R=max{|z1|,,|zp|}+1, le cercle C={z||z|=R} est une partie connexe par arcs incluse dans Ω. Montrons que tout zΩ peut être relié dans Ω à un point de C.

    Soit zΩ.

    Cas: |z|R. On écrit z=|z|eiθ avec θ. Le segment d’extrémités z et Reiθ est inclus dans Ω et rejoint z à un point de C.

    Cas: |z|<R. Toutes les droites passant par z coupent C en deux points. Ces droites sont en nombre infini et il n’y a qu’un nombre fini de celles-ci qui passent par l’un des z1,,zp. Il existe donc une droite passant par z et coupant C tout en restant incluse dans Ω. Il est donc possible de relier z à C par un segment inclus dans Ω.

    Quitte à transiter par un arc du cercle C, il est possible de relier entre eux tout en restant dans Ω n’importe quels points de Ω: Ω est une partie connexe par arcs.

    [Uncaptioned image]

    Il existe d’autres constructions géométriques pouvant résoudre le problème: pour z,z distincts des z1,,zp, on peut construire deux droites non parallèles, l’une passant par z et l’autre passant par z et aucune ne passant par z1,,zp. Ces deux droites se coupent et cela permet de définir un chemin convenable allant de z à z.

  • (b)

    Soient A,BGLn(). L’application zdet((1z)A+zB) est un polynôme en z dont 0 et 1 ne sont pas racines. Ce polynôme possède un nombre fini de racines z1,,zp. Puisque {z1,,zp} est connexe par arcs et contient 0 et 1, il existe une application continue γ:[0;1] vérifiant γ(0)=0, γ(1)=1 et γ(t){z1,,zp} pour tout t[0;1]. Considérons alors l’application φ:[0;1]n() donnée par

    φ(t)=(1γ(t))A+γ(t)B

    Celle-ci est continue, vérifie φ(0)=A, φ(1)=B et, par construction, prend ses valeurs dans GLn() car det(φ(t))0 pour tout t[0;1].

 
Exercice 82  5442      MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Montrer que GLn+()={Mn()|det(M)>0} est connexe par arcs.

  • (b)

    En déduire que GLn-()={Mn()|det(M)<0} est aussi connexe par arcs.

Solution

  • (a)

    Soit M une matrice de GLn+(). On montre que M peut être continûment réliée dans GLn+() à la matrice In en observant que M peut être successivement réliée à une matrice diagonale, à une matrice diagonale à coefficients strictement positifs puis à In.

    Lien entre M et une matrice diagonale D

    Par transvections sur les lignes, on peut transformer la matrice inversible M en une matrice diagonale D. Il existe donc des matrices de transvections T1,,TN telles que

    TN××T1×M=D avec DGLn+()Dn().

    Une matrice de transvection Tk est de la forme Tk=In+λEi,j avec λ et i,j distincts. Posons alors Tk(t)=In+tλEi,j et considérons l’application

    γ:{[0;1]n()tTN(t)××T1(t)×D.

    L’application γ est continue, prend ses valeurs dans GLn+() (car les matrices de transvection sont de déterminant 1) et relie γ(0)=D à γ(1)=M.

    Lien entre D et une matrice diagonale D coefficients diagonaux strictement positifs

    Si D est déjà à coefficients diagonaux strictement positifs, il n’y a rien à faire. Sinon, il y a au moins deux coefficients diagonaux strictement négatifs di et dj avec ij car det(D)>0. Considérons alors les matrices de rotation

    Ri,j(t)=In+(cos(πt)-1)(Ei,i+Ej,j)+sin(πt)(Ej,i-Ei,j).

    Considérons ensuite l’application

    γ:{[0;1]n()tRi,j(t)D.

    L’application γ est continue, prend ses valeurs dans GLn+() (car les matrices de rotation sont de déterminant 1) et relie D à une matrice diagonale obtenue en inversant le signe des coefficients diagonaux d’indices i et j de D. Quitte à répéter la manipulation s’il reste des coefficients négatifs, on peut relier D à une matice diagonale D à coefficients diagonaux strictement positifs.

    Lien entre D et In

    Notons α1,,αn les coefficients diagonaux de D et considérons

    γ:{[0;1]n()tdiag(α1t,,αnt).

    L’application γ est continue, prend ses valeurs dans GLn+() et relie γ(0)=In à γ(1)=D. C’est gagné.

  • (b)

    Soit J une matrice de déterminant -1. L’application MJM transforme continûment GLn+() en GLn-(). L’ensemble GLn-() est connexe par arcs en tant qu’image continue d’un connexe par arcs.

 
Exercice 83  1155   Correction  

Soit E un espace vectoriel réel de dimension n2.

  • (a)

    Soit H un hyperplan de E. L’ensemble EH est-il connexe par arcs?

  • (b)

    Soit F un sous-espace vectoriel de dimension pn-2. L’ensemble EF est-il connexe par arcs?

Solution

  • (a)

    Non. Si on introduit f forme linéaire non nulle telle que H=Ker(f), f est continue et f(EH)=* non connexe par arcs donc EH ne peut l’être.

  • (b)

    Oui. Introduisons une base de F notée (e1,,ep) que l’on complète en une base de E de la forme (e1,,en).
    Sans peine tout élément x=x1e1++xnen de EF peut être lié par un chemin continue dans EF au vecteur en si xn>0 ou au vecteur -en si xn<0 (prendre x(t)=(1-t)x1e1++(1-t)xn-1en+((1-t)xn+t)en).
    De plus, les vecteurs en et -en peuvent être reliés par un chemin continue dans EF en prenant x(t)=(1-2t)en+(t-t2)en-1. Ainsi EF est connexe par arcs.

 
Exercice 84  5441     MINES (MP)Correction  

Déteminer les composantes connexes par arcs de l’ensemble

={An()|A2=In}.

Solution

Soit A. Cette matrice est diagonalisable semblable à une matrice de la forme

Jk=(Ik00In-k) avec k0;n

et donc tr(A)=n-2k. L’application trace est continue (car linéaire au départ d’un espace de dimension finie) et prend uniquement des valeurs entières sur , cette application est donc constante sur chaque composante connexe par arcs de . Les composantes connexes par arcs de sont donc incluses alors les parties

k={A|tr(A)=n-2k}pour k0;n.

Soit k0;n. Montrer que k est connexe par arcs. Soit Ak. Il existe une matrice PGLn() telle que A=P-1JkP. Or on sait que GLn() est une partie connexe par arcs et il existe donc une application γ:[0;1]n() continue prenant ses valeurs dans GLn() vérifiant γ(0)=In et γ(1)=P. Considérons alors φ:[0;1]n() définie par

φ(t)=(γ(t))-1Jkγ(t)pour t[0;1].

L’application φ est continue, prend ses valeurs dans k et relie φ(0)=Jk à φ(1)=A. On en déduit que k est une partie connexe par arcs.

Finalement; les composantes connexes par arcs de sont les k pour k=0,,n.

 
Exercice 85  1152  

Soient A et B deux parties connexes par arcs d’un espace normé E.

  • (a)

    Montrer que A×B est connexe par arcs dans l’espace normé produit E×E.

  • (b)

    En déduire que A+B={a+b|aA,bB} est connexe par arcs.

 
Exercice 86  1148  Correction  

Montrer que l’union de deux connexes par arcs non disjoints est connexe par arcs.

Solution

Si les deux points à relier figurent dans un même connexe par arcs, le problème est résolu. Sinon, on transite par un point commun au deux connexes pour former un arc reliant ces deux points et inclus dans l’union.

 
Exercice 87  5440     MINES (MP)Correction  

Soient C une partie convexe d’un espace normé E et D une partie de E telle que

CDC¯.

Montrer que D est connexe par arcs.

Solution

Si la partie C est vide, c’est immédiat. Sinon, on peut introduire a un élément C. Montrons alors que tout point b de D peut être relié continûment à a ce qui suffit pour conclure.

Soit bD. Puisque b est adhérent C, il existe une suite (bn) d’éléments de C de limite b. Sans perte de généralités, on peut supposer b0=a. Puisque C est une partie convexe, le segment [bn;bn+1] est inclus dans C (donc dans D) pour tout n. Il suffit alors de raccorder des paramétrages de ces segments pour former un chemin continue de a à b.

Pour le réaliser techniquement, on introduit (Sn) avec

Sn=k=1n12k.

On remarque

S0=0,S1=12,S2=34, etc.etSnn+1.

Pour tout n, on définit γn:s(1-s).bn+s.bn+1 paramétrage de [bn;bn+1] pour s allant de 0 à 1. Enfin, on pose γ:[0;1]E déterminé par

γ(t)={γn(t-SnSn+1-Sn) si t[Sn;Sn+1[b si t=1.

Par construction, γ est continue (notamment en 1, ce qui est le moins évident), γ est inscrit dans D et γ rejoint a à b.

 
Exercice 88  1153   Correction  

Soient A et B deux parties fermées d’un espace vectoriel normé E de dimension finie. On suppose AB et AB connexes par arcs, montrer que A et B sont connexes par arcs.

Solution

Il nous suffit d’étudier la partie A.

Soient a,aA. Puisque AAB, il existe φ:[0;1]AB continue telle que φ(0)=a et φ(1)=a.

Si φ ne prend pas de valeurs dans B alors φ reste dans A et résout notre problème.

Sinon, posons

t0=inf{t[0;1]|φ(t)B}ett1=sup{t[0;1]|φ(t)B}.

L’application φ étant continue et les parties A et B étant fermées,

φ(t0),φ(t1)AB.

La partie AB étant connexe par arcs, il existe ψ:[t0;t1]AB continue telle que ψ(t0)=φ(t0) et ψ(t1)=φ(t1). En considérant θ:[0;1] définie par θ(t)=ψ(t) si t[t0;t1] et θ(t)=φ(t) sinon, on a θ:[0;1]A continue avec θ(0)=a et θ(1)=a.

Ainsi, A est connexe par arcs.

 
Exercice 89  5881    Correction  

Soit X une partie d’un espace normé (E,).

  • (a)

    L’intérieur de X est-il nécessairement connexe par arcs?

  • (b)

    L’adhérence de X est-elle connexe par arcs?

Solution

  • (a)

    Dans le plan considérons deux disques fermés disjoints reliés par un segment. L’ensemble correspondant est connexe par arcs mais l’intérieur ne l’est pas car réunion de deux disques ouverts disjoints.

    Notons cependant que, si X, X est nécessairement un intervalle et son intérieur aussi donc connexe par arcs.

  • (b)

    Observons que l’adhérence de X n’est pas nécessairement connexe par arcs.

    Dans le plan 2, considérons les points O=(0,0), An=(n,0), Bn=(n,11/n) et Cn=(0,11/n) pour n*. Formons

    X=n*LnavecLn=[0;An][An;Bn][Bn;Cn]

    L’adhérence de X correspond à la réunion de X et de la demi-droite Δ={(x,0)|x+}.

    [Uncaptioned image]

    En effet, les éléments de Δ sont limites de suites d’éléments du segment [Bn;Cn] pour n assez grand. Ainsi,

    XΔX¯

    Inversement, si (x,y) est limite d’une suite ((xk,yk))k d’éléments de X, on a nécessairement x[0;+[ et y[0;1] car xk[0;+[ et yk[0;1[ pour tout k.

    Si y=1 alors (x,y) est élément de Δ.

    Si y<1, il existe N* assez grand pour que y12N et xN+1. Pour k assez grand, (xk,yk) est alors élément de

    n=0NLn

    Or cette partie est fermée en tant que réunion finies de parties fermées. On en déduit que (x,y) en est élément et donc appartient à X. Ainsi,

    X¯XΔ

    Par double inclusion, on obtient l’égalité

    X¯=XΔ

    Il reste à remarquer que X est connexe par arcs (ce qui est immédiat car tout élément de X peut être relié par une ligne brisée à O) et que XΔ ne l’est pas. En effet, il n’est pas possible de relier O à I=(0,1). Vérifions-le en raisonnant par l’absurde.

    Supposons qu’il existe un chemin γ:[0;1]2 inscrit dans XΔ vérifiant γ(0)=O et γ(1)=I. On écrit γ(t)=(x(t),y(t)) ce qui introduit x et y:[0;1] fonctions continues. Pour tout n*, la continuité de y assure qu’il existe t[0;1] tel que y(t)=11/n. Considérons alors

    tn=inf{t[0;1]|y(t)=11/n}.

    Par la construction de l’ensemble X, on a nécessairement x(tn)n. Cela est absurde car la fonction x est continue sur [0;1] donc bornée.

[<] Connexité par arcs[>] Parties denses

 
Exercice 90  1149  Correction  

Montrer que l’image d’un connexe par arcs par une application continue est connexe par arcs.

Solution

L’image d’un arc continu par une application continue est un arc continu. Ainsi, si X est connexe par arcs et f continue définie sur X alors pour tout f(x),f(y)f(X), l’image par f d’un arc continu reliant x et à y est un arc continue reliant f(x) à f(y) et donc f(X) est connexe par arcs.

 
Exercice 91  5444  Correction  

Soit p une application continue de [0;1] vers n(). On suppose que pour tout t[0;1], p(t) est un projecteur.

Montrer que le rang de p(t) ne dépend pas de t.

Solution

Puisque p(t) est un projecteur, on sait

rg(p(t))=tr(p(t)).

Or l’application linéaire trace est continue car au départ d’un espace de dimension finie. Celle-ci ne prend que des valeurs entières car c’est un rang, elle est constante.

 
Exercice 92  1151  Correction  

Soit f: continue et injective.

  • (a)

    Justifier que l’ensemble X={(x,y)2|x<y} est convexe.

  • (b)

    Établir que f est strictement monotone.

Solution

  • (a)

    Soient a=(x,y)X et b=(x,y)X. On sait x<y et x<y.

    Pour tout λ[0;1],

    (1-λ).a+λ.b=((1-λ)x+λx,(1-λ)y+λy).

    Sachant 1-λ et λ positifs et non tous deux nuls,

    (1-λ)x+λx<(1-λ)y+λy

    et donc (1-λ).a+λ.bX. Ainsi, [a;b]X.

    La partie X est donc convexe.

  • (b)

    Considérons l’application V:X définie par

    V(x,y)=f(y)-f(x)pour tout (x,y)X.

    L’application V est continue par opérations sur les fonctions continues. L’ensemble X est convexe donc connexe par arcs. L’ensemble V(X) est donc une partie connexe par arcs de , c’est-à-dire un intervalle.

    Puisque f est injective, l’application V ne prend pas la valeur 0 et donc V(X) est un intervalle inclus dans +* ou -*.

    Si V(X)+*, on peut affirmer

    (x,y)2,x<y (x,y)X
    V(x,y)>0
    f(x)<f(y).

    La fonction f est alors strictement croissante.

    Dans le cas, V(X)-*, on obtient f strictement décroissante.

 
Exercice 93  1150   Correction  

Soit f:I une fonction dérivable. On suppose que f prend des valeurs strictement positives et des valeurs strictement négatives et l’on souhaite établir que f s’annule.

  • (a)

    Établir que A={(x,y)I2,x<y} est une partie connexe par arcs de I2.

  • (b)

    On note δ:A l’application définie par δ(x,y)=f(y)-f(x). Établir que 0δ(A).

  • (c)

    Conclure en exploitant le théorème de Rolle

Solution

  • (a)

    A est une partie convexe donc connexe par arcs.

  • (b)

    L’application δ est continue donc δ(A) est connexe par arcs c’est donc un intervalle de . Puisque f prend des valeurs strictement positives et strictement négative, la fonction f n’est pas monotone et par conséquent des valeurs positives et négatives appartiennent à l’intervalle δ(A). Par conséquent, 0δ(A).

  • (c)

    Puisque 0δ(A), il existe a<bI tels que f(a)=f(b). On applique le théorème de Rolle sur [a;b] avant de conclure.

 
Exercice 94  5443   Correction  

Montrer qu’il n’existe pas d’applications continues injectives de [0;1]2 dans .

Solution

Par l’absurde, supposons qu’une telle application f:[0;1]2 existe. L’ensemble f([0;1]2) est une partie connexe par arcs de car image continue d’un connexe par arcs, c’est donc un intervalle. Aussi, f([0;1]2) est une partie compacte car image continue d’un compact. Il existe donc a<b tels que

f([0;1]2)=[a;b].

Considérons alors c]a;b[ et (x,y)[0;1]2 tel que f(x,y)=c. D’une part, l’ensemble [0;1]2{(x,y)} est connexe par arcs. D’autre part, son image par f qui est [a;b]{c} ne l’est pas. C’est absurde.

 
Exercice 95  3737   

(Théorème de Darboux)

Soit f:I une fonction dérivable définie sur un intervalle I de .

  • (a)

    Montrer que U={(x,y)I2|x<y} est une partie connexe par arcs de 2.

On note τ:U l’application définie par

τ(x,y)=f(y)-f(x)y-x.
  • (b)

    Justifier τ(U)f(I)τ(U)¯.

  • (c)

    En déduire que f(I) est un intervalle11 1 En conséquence, bien qu’une fonction dérivée ne soit pas forcément une fonction continue, elle satisfait l’affirmation du théorème des valeurs intermédiaires. de .

 
Exercice 96  5455   Correction  

Soit A une partie à la fois ouverte et fermée d’un espace normé E.

  • (a)

    Donner deux exemples de parties A possibles.

  • (b)

    Montrer que la fonction indicatrice de A est continue sur E.

  • (c)

    En déduire que la partie A est vide ou égale à E.

Solution

  • (a)

    L’ensemble vide et la partie E sont à la fois ouverte et fermée.

  • (b)

    Étudions la continuité de 1A en aE.

    Cas: aA. Puisque la partie A est ouverte, il existe une boule ouverte centrée en a incluse dans A. La fonction 1A est constante égale à 1 sur cette boule et, en particulier, la fonction 1A est continue en a.

    Cas: aA. Puisque le complémentaire de A est aussi une partie ouverte, il existe une boule centrée en a incluse dans ce complémentaire. À nouveau, la fonction 1A est continue en a, cette fois-ci car constante égale à 0 au voisinage de a.

  • (c)

    L’image du connexe par arcs E par la fonction continue 1A est donc une partie connexe par arcs de , c’est donc un intervalle. Or la fonction indicatrice prend seulement ses valeurs dans {0,1}. On en déduit

    1A(E)={0}ou1A(E)={1}.

    La partie A est donc égale à ou à E.

[<] Applications de la connexité par arcs[>] Continuité et densité

 
Exercice 97  1130  Correction  

Montrer que GLn() est dense dans n().

On pourra considérer, pour AMn(R), les matrices de la forme A-λIn.

Solution

L’application λdet(A-λIn) est polynomiale et non nulle, elle possède donc un nombre fini de racines. Par suite,

An(),α>0,B(A,α)GLn().
 
Exercice 98  1135  Correction  

Montrer que l’ensemble des matrices diagonalisables de n() est une partie dense de n().

Solution

Soit An(). On sait que la matrice A est trigonalisable puisque χA est assurément scindé sur . Il existe donc PGLn() telle que P-1AP=T avec T triangulaire supérieure. Pour p*, posons alors

Tp=T+diag(1p,2p,,np)etAp=PTpP-1.

Il est immédiat que

Tpp+T

Par opérations sur les limites, on obtient alors

App+A.

De plus, pour p assez grand, la matrice Tp est triangulaire supérieure à coefficients diagonaux deux à deux distincts. Cette matrice admet alors n valeurs propres distinctes et est donc diagonalisable. Il en est de même pour Ap qui lui est semblable. Ainsi, toute matrice de n() est limite d’une suite de matrices diagonalisables.

 
Exercice 99  5935  Correction  

Dans E=n[X], on note 𝒫n l’ensemble des polynômes de degré n exactement. Montrer que 𝒫n est une partie ouverte et dense de E.

Solution

L’application φ qui à PE associe son coefficient devant Xn est linéaire. Cette application linéaire est au départ d’un espace de dimension finie, c’est donc une application continue. Par conséquent, 𝒫n=φ-1(*) est l’image réciproque d’un ouvert par une application continue définie sur E, c’est un ouvert de E.

Soit PE.

Si deg(P)=n, la suite constante égale à P est une suite d’éléments de 𝒫n de limite P.

Si deg(P)<n, la suite de terme général Pk=1kXn+P est une suite d’éléments de 𝒫n de limite P.

Finalement, tout élément de E est limite d’une suite d’éléments de 𝒫n. L’ensemble 𝒫n est une partie dense de E.

 
Exercice 100  5580  Correction  

On munit [X] de la norme définie par

P=supt[0;1]|P(t)|.
  • (a)

    On pose Pn=12nXn. Déterminer la limite de la suite (Pn).

  • (b)

    Justifier que l’application φ:PP(2) n’est pas continue sur [X].

  • (c)

    Justifier que l’ensemble F={P[X]|P(2)=0} est une partie dense de [X].

Solution

  • (a)

    La suite (Pn) tend vers 0 car

    Pn-0=supt[0;1](12ntn)=12nn+0.
  • (b)

    On remarque φ(Pn)=1 et donc

    Pnn+0etφ(Pn)n+0=φ(0).

    L’application φ n’est donc pas continue (en 0).

  • (c)

    Soit P[X]. Pour Qn=P-P(2)Pn, on vérifie

    Qn(2)=0etQnn+P.

    Le polynôme P est donc limite d’une suite d’éléments de F.

    En fait, F est le noyau de la forme linéaire φ. C’est un exercice classique que de vérifier que le noyau d’une forme linéaire est un sous-espace vectoriel fermé ou une partie dense.

 
Exercice 101  1134   Correction  

On note () l’ensemble des suites réelles nulles à partir d’un certain rang.

  • (a)

    Montrer que () est une partie dense de l’espace des suites sommables normé par

    u1=n=0+|un|.
  • (b)

    () est-il une partie dense de l’espace des suites bornées normé par

    u=supn|un|?

Solution

  • (a)

    Soit u une suite sommable. On a

    n=N+1+|un|0

    donc pour tout α>0, il existe N tel que

    n=N+1+|un|<α.

    Considérons alors v définie par vn=un si nN et vn=0 sinon.
    On a v() et v-u1<α donc B(u,α)().

  • (b)

    Non, en notant u la suite constante égale à 1, B(u,1/2)()=.

 
Exercice 102  2779     MINES (MP)

Montrer qu’un hyperplan d’un espace normé E est une partie dense ou fermée.

 
Exercice 103  1132   Correction  

Soient U et V deux ouverts denses d’un espace vectoriel normé E.

  • (a)

    Établir que UV est encore un ouvert dense de E.

  • (b)

    En déduire que la réunion de deux fermés d’intérieurs vides est aussi d’intérieur vide.

Solution

  • (a)

    Pour tout aE et tout ε>0, on a B(a,ε)U car U est une partie dense. On peut donc introduire xB(a,ε)U. Aussi, puisque B(a,ε)U est une partie ouverte, il existe α>0 tel que

    B(x,α)B(a,ε)U

    Enfin, puisque V est une partie dense B(x,α)V. Par suite,

    B(a,ε)(UV)

    car contient B(x,α)V qui est non vide.

  • (b)

    Soient F et G deux fermés d’intérieurs vides.

    E(FG)=E(FG)¯=EFEG¯

    avec EF et EG ouverts denses donc

    EFEG¯=E

    puis

    (FG)=.
 
Exercice 104  3649   Correction  

Soient A et B deux parties denses d’un espace normé E.
On suppose la partie A ouverte, montrer que AB est une partie dense.

Solution

Soient xE et r>0.
Puisque A est une partie dense, B(a,r)A. On peut donc introduire xB(a,r)A. Or par intersection d’ouverts, B(a,r)A est aussi une partie ouverte et donc il existe α>0 tel que B(x,α)B(a,r)A. Puisque la partie B est dense, B(x,α)B et finalement B(a,r)AB.
On peut donc conclure que AB est une partie dense de E.

 
Exercice 105  2944     X (MP)Correction  

Soit A une partie convexe et dense d’un espace euclidien E.

Montrer que A=E.

Solution

Par l’absurde, supposons AE. Il existe un élément aE tel que aA. Par translation du problème (la partie -a+A est encore convexe et dense), on peut supposer a=0E. Posons n=dimE.

Si Vect(A) est de dimension strictement inférieure à n alors A est inclus dans un hyperplan de E et son adhérence aussi. C’est absurde car cela contredit la densité de A.

Si Vect(A) est de dimension n, on peut alors considérer (e1,,en) une base de E formée d’éléments de A. Puisque 0EA, pour tout xA, on remarque

λ-,-λxA

(car sinon, par convexité, 0EA).

Par convexité de A,

λ1,,λn0,λ1++λn=1λ1e1++λnenA

et donc

λ-,λ1,,λn0,λ1++λn=1λ(λ1e1++λnen)A.

Ainsi,

μ1,,μn0,μ1e1++μnenA.

Or la partie {μ1e1++μnen|μi<0} est un ouvert non vide inclus dans le complémentaire de A. Aucun de ses éléments n’est adhérent à A. Cela contredit la densité de A.

 
Exercice 106  1133   Correction  

Soit H un sous-groupe de (,+) non réduit à {0}.

  • (a)

    Justifier l’existence de a=inf{xH|x>0}.

  • (b)

    On suppose a>0. Établir que a est élément de H puis H=a.

  • (c)

    On suppose a=0. Établir que H est dense dans .

Solution

  • (a)

    Il existe hH tel que h0 car H n’est pas réduit à {0}.
    Si h>0 alors h{xH|x>0}. Si h<0 alors h{xH|x>0}.
    Dans les deux cas {xH|x>0}. De plus, {xH|x>0} et {xH|x>0} est minoré par 0 donc a=inf{xH|x>0} existe dans .

  • (b)

    On suppose a>0.
    Si aH alors il existe x,yH tel que a<x<y<2a et alors yx est élément de H et vérifie 0<yx<a ce qui contredit la définition de a. C’est absurde.
    aH donc a=<a>H.
    Inversement, soit xH. On peut écrire x=aq+r avec q, r[0;a[ (en fait q=E(x/a) et r=xaq)
    Puisque r=xaq avec xH et aqaH on a rH.
    Si r>0 alors r{xH|x>0} et r<a contredit la définition de a.
    Il reste r=0 et donc x=aq. Ainsi Ha puis l’égalité.

  • (c)

    Puisque inf{xH|x>0}=0, on peut affirmer que pour tout α>0, il existe xH tel que 0<x<α.
    Soient a et α>0. Montrons HB(a,α) c’est-à-dire H]aα;a+α[
    Il existe xH tel que 0<x<α. Posons n=E(a/x). On a a=nx+r avec 0r<α.
    nx<x>H et |anx|=r<α donc nxHB(a,α) et donc HB(a,α).
    Ainsi H est dense dans .

 
Exercice 107  23   Correction  
  • (a)

    Montrer que {cos(n)|n} est dense dans [-1;1].

  • (b)

    Montrer que {cos(ln(n))|n*} est dense dans [-1;1].

Solution

  • (a)

    On a

    {cos(n)|n} ={cos(n)|n}
    ={cos(n+2kπ)|n,k}
    =cos(+2π).

    Puisque +2π est un sous-groupe de (,+) et c’est un sous-groupe dense car il n’est pas monogène puisque π n’est pas rationnel; c’est en effet un résultat classique bien que en dehors du programme, les sous-groupes de (,+) sont monogènes ou denses.
    Pour tout x[-1;1], il existe θ[0;π] tel que cos(θ)=x et puisque +2π est dense dans , il existe une suite d’éléments +2π convergeant vers θ. L’image de cette suite par la fonction continue cosinus détermine une suite d’élément de {cos(n)|n} convergeant vers x.

  • (b)

    En notant que les 2p avec p sont des naturels non nuls, on observe

    {cos(pln(2))|p}{cos(ln(n))|n*}.

    Ainsi,

    cos(ln(2)+2π){cos(ln(n))|n*}.

    Si π et ln(2) ne sont pas commensurables, on peut conclure en adaptant la démarche précédente. Si en revanche π et ln(2) sont commensurables (ce qui est douteux…), on reprend l’idée précédente avec ln(3) au lieu de ln(2)

    Assurément π et ln(3) ne sont pas commensurables car s’ils l’étaient, ln(2) et ln(3) le seraient aussi ce qui signifie qu’il existe p,q* tels que pln(2)=qln(3) soit encore 2p=3q ce qui est faux!

 
Exercice 108  3058   Correction  

Soient (un)n et (vn)n deux suites réelles telles que

unn++,vnn++etun+1-unn+0.
  • (a)

    Soient ε>0 et n0 tels que pour tout nn0, |un+1-un|ε.
    Montrer que pour tout aun0, il existe nn0 tel que |un-a|ε.

  • (b)

    En déduire que {un-vp|n,p} est dense dans .

  • (c)

    Montrer que l’ensemble {cos(ln(n))|n*} est dense dans [-1;1].

Solution

  • (a)

    Posons

    A={nn0|aun}

    A est une partie de , non vide car n0A et majorée car un+.
    La partie A admet donc un plus grand élément nn0 et pour celui-ci una<un+1.
    Par suite, |un-a||un+1-un|ε car nn0.

  • (b)

    Soient x et ε>0.
    Puisque un+1-un0, il existe n0 tel que pour tout nn0, |un+1-un|ε.
    Puisque vn+, il existe p tel que x+vpun0.
    Par l’étude précédente, il existe n tel que |un-(x+vp)|ε c’est-à-dire |(un-vp)-x|ε.
    Par suite, l’ensemble {un-vp|n,p} est dense dans .

  • (c)

    Remarquons que

    A={cos(ln(n))|n*}={cos(ln(n+1)-2pπ)|n,p}.

    Posons un=ln(n+1) et vn=2nπ. Les hypothèses précédentes sont réunies et donc

    B={un-vp|n,p}={ln(n+1)-2pπ|n,p}

    est dense dans .
    Soient x[-1;1] et θ=arccos(x).
    Par densité, il existe une suite (θn) d’éléments de B convergeant vers θ et, par continuité de la fonction cosinus, la suite (xn) de terme général xn=cos(θn) converge vers x=cos(θ).
    Or cette suite (xn) est une suite d’éléments de cos(B)=A et donc A est dense dans [-1;1].

 
Exercice 109  4170     CENTRALE (MP)Correction  

Soit (un) une suite réelle telle que un+1-un0 et un+. Soit (vp) une suite réelle telle que vp+.

  • (a)

    On fixe deux réels a et b tels que a<b. Pour p et q dans , on pose (wn)=(un+p-vq). Montrer que l’on peut choisir p et q de telle sorte que l’on ait w0a et |wn+1-wn|(b-a)/2 pour tout n.

  • (b)

    Montrer que {un-vp|(n,p)2} est dense dans .

  • (c)

    Déterminer l’adhérence de {sin(un)|n}.

  • (d)

    Déterminer l’adhérence de {un-un|n}.

  • (e)

    Quel est l’ensemble des valeurs d’adhérence de la suite (un-un)?

Solution

  • (a)

    Sachant (un+1-un) de limite nulle, pour ε=(b-a)/2>0, il existe un rang p tel que

    n,np|un+1-un|ε

    et alors

    n,|un+p+1-un+p|ε.

    Sachant (vp) de limite +, le terme up-vq tend vers - lorsque q tend vers + et il existe donc un rang q tel que up-vqa.

    Pour ces paramètres p et q, la suite de terme général wn=un+p-vq vérifie les conditions requises.

  • (b)

    Posons

    E={un-vp|(n,p)2}.

    La suite (un) étant de limite +, la suite (wn) l’est aussi et l’ensemble A des n vérifiant wna est une partie de non vide et majorée. On peut alors introduire le plus grand entier N vérifiant wNa. On vérifie

    wN+1>aetwN+1wN+|wN+1-wN|(b-a)/2<b.

    On a ainsi établi:

    (a,b)2,a<bxE,x]a;b[.

    La partie E est donc dense dans .

  • (c)

    Introduisons (vp)=(2pπ) de limite +. La partie E est dense dans et l’image de celle-ci par la fonction sinus est S={sin(un)|n}.

    Cette partie est incluse dans le fermé [-1;1] et donc S¯ aussi.

    Inversement, tout élément de [-1;1] est le sinus d’un angle θ et il existe une suite d’éléments de E de limite θ. Par continuité de la fonction sinus, il existe une suite d’éléments de S de limite sin(θ). Au final,

    S¯=[-1;1].
  • (d)

    Introduisons (vp)=(p) de limite +. La partie E est dense dans et l’image de celle-ci par la fonction f:xx-x est F={un-un|n}.

    Cette partie est incluse dans le fermé [0;1] et donc F¯ aussi.

    Inversement, tout élément de ]0;1[ est limite d’une suite d’éléments de E. Les termes de cette suite appartiennent à ]0;1[ à partir d’un certain rang et sont donc invariants par f: ils appartiennent à F. Ainsi,

    ]0;1[F¯.

    Enfin, F¯ étant une partie fermée, on a aussi

    [0;1]F¯

    puis l’égalité.

  • (e)

    L’ensemble des valeurs d’adhérence de (un) est

    Adh(u)=N{un|nN}¯.

    Par l’étude qui précède

    {un|nN}¯=[0;1]

    et l’ensemble des valeurs d’adhérence de u est exactement11 1 L’ensemble des valeurs d’adhérence d’une suite n’est pas immédiatement l’adhérence de l’ensemble de ses termes, par exemple, pour un=n, la suite (un) n’a pas de valeurs d’adhérence! [0;1].

 
Exercice 110  3017     X (MP)Correction  

Montrer que {m-ln(n)|(m,n)×*} est dense dans .

Solution

Soient x et ε>0.
Il existe n0* tel que 1/n0ε.
Pour aln(n0) et n=E(ea)n0, on a ln(n)aln(n+1).
On en déduit

|a-ln(n)|ln(n+1)-ln(n)=ln(1+1/n)1/n1/n0ε.

Puisque m-xm++, pour m assez grand, on a a=m-xln(n0) et donc il existe n* vérifiant |a-ln(n)|ε c’est-à-dire

|m-ln(n)-x|ε.

Par suite, {m-ln(n)|(m,n)×*} est dense dans .

 
Exercice 111  3402     ENS (MP)Correction  

Soit (un) une suite de réels strictement positifs. On suppose

(un) strictement croissante, un+ et un+1un1.

Montrer que l’ensemble

A={umun|m>n}

est une partie dense dans l’intervalle [1;+[

Solution

Soit [a;b][1;+[ avec a<b. Pour établir la densité de A, montrons que A[a;b] est non vide.
Considérons q>1 tel que qab.
Il existe N tel que

n,nNun+1unq.

Considérons alors

E={m|m>N et umuNb}

E est une partie de , non vide (car N+1E) et majorée (car un+). La partie E possède donc un plus grand élément M. Pour celui-ci, on a

uMuNb et uM+1uN>b.

Or

uM+1quM

donc

uMuN>bqa.

Ainsi, uM/uN est un élément de A[a;b].

 
Exercice 112  3018   Correction  

Soit A une partie non vide de vérifiant

a,bA,a+b2A.

Montrer que A est dense dans l’intervalle ]infA;supA[.

Solution

Soient a<bA.
Puisque a,bA, a+b2A, puis 3a+b4=a+(a+b)/22A et a+3b4A etc.
Par récurrence sur n, montrons

k{0,,2n},ka+(2n-k)b2nA.

La propriété est immédiate pour n=0.
Supposons la propriété vraie au rang n0.
Soit k{0,,2n+1}.

Cas: k pair. k=2k avec k{0,,2n} et ka+(2n+1-k)b2n+1=ka+(2n-k)b2nA en vertu de l’hypothèse de récurrence.

Cas: k impair. k=2k+1 avec k{0,,2n-1} et

ka+(2n+1-k)b2n+1=12(ka+(2n-k)b2n+(k+1)a+(2n-(k+1))b2n)A

car par hypothèse de récurrence

ka+(2n-k)b2n,(k+1)a+(2n-(k+1))b2nA.

La récurrence est établie.
Soit x]infA;supA[.
Il existe a,bA tel que x[a;b] ce qui permet d’écrire x=λa+(1-λ)b.
Soit kn=E(2nλ) et xn=kna+(2n-kn)b2n.
On vérifie aisément que xnx car 2nkλ et pour tout n xnA
Ainsi, A est dense dans ]infA;supA[.

 
Exercice 113  3020     X (MP)Correction  

Soit A une partie non vide de +* vérifiant

(a,b)A2,abA.

Montrer que A() est dense dans ]infA;supA[.

Solution

Considérons l’ensemble B=ln(A)={ln(a)|aA}.
Pour tout x,yB, x+y2=ln(a)+ln(b)2=ln(ab)B.
En raisonnant par récurrence, on montre que pour tout x,yB, on a la propriété

n,k{0,,2n},kx+(2n-k)y2nB.

Soit x]infA;supA[. Il existe a,bA tels que a<x<b.
On a alors ln(a)<ln(x)<ln(b) avec ln(a),ln(b)B.
On peut écrire ln(x)=λln(a)+(1-λ)ln(b) avec λ]0;1[.
Posons alors kn la partie entière de λ2n et xn=exp(kn2nln(a)+(1-kn2n)ln(b))
Il est immédiat que xnx avec pour tout n, xnA.
Si, dans cette suite, il existe une infinité d’irrationnels, alors x est limite d’une suite d’éléments de A().
Sinon, à partir d’un certain rang, les termes de la suite xn sont tous rationnels.
Le rapport xn+1/xn est alors aussi rationnel; mais

xn+1xn=(ab)kn+12n+1-kn2n avec kn+12n+1-kn2n=0 ou 12n+1.

S’il existe une infinité de n tels que kn+12n+1-kn2n=12n+1 alors il existe une infinité de n tels que

(ab)12n

et puisque l’élévation au carré d’un rationnel est un rationnel, le nombre a/b est lui-même rationnel. Or les racines carrées itérés d’un rationnel différent de 1 sont irrationnelles à partir d’un certain rang.
Il y a absurdité et donc à parti d’un certain rang kn+1=2kn.
Considérons à la suite (xn) définie par

xn=exp(kn2nln(a)+(1-kn2n)ln(b)) avec kn=kn+1.

On obtient une suite d’éléments de A, convergeant vers x et qui, en vertu du raisonnement précédent, est formée d’irrationnels à partir d’un certain rang.

 
Exercice 114  5685     ENSTIM (MP)Correction  

Soit E l’espace des fonctions de + vers continues et de limite nulle en +.

  • (a)

    Montrer que l’on définit une norme sur E en posant

    f=supt[0;+[|f(t)|pour tout fE.
  • (b)

    Établir que F=Vect{te-nt|n*} est une partie dense de E.

Solution

  • (a)

    Les fonctions continues sur [0;+[ et de limite nulle en + sont assurément bornées. L’espace E est donc inclus dans l’espace des fonctions bornées de [0;+[ vers . Ce dernier est normé par . Par restriction, est aussi une norme sur E.

  • (b)

    Soit tf(t) un élément arbitraire de E. Considérons l’application g définie sur ]0;1] par

    g(x)=f(-ln(x)).

    L’application g est continue et peut se prolonger par continuité en 0 en posant g(0)=0. Par le théorème d’approximation uniforme de Weierstrass, on peut introduire une suite de fonctions polynomiales (φn) approchant uniformément g sur [0;1]. Pour ε>0, il existe N tel que

    nN,x[0;1],|φn(x)-g(x)|ε.

    En particulier,

    nN,|φn(0)-g(0)|=|φn(0)|ε.

    Considérons alors ψn=φn-φ(0). Les fonctions ψn sont polynomiales et

    nN,x[0;1],|ψn(x)-g(x)||φn(x)-g(x)|+|φn(0)|2ε.

    Posons alors θn:[0;+[ définie par θn(t)=ψn(e-t). On a

    nN,t[0;+[,|θn(t)-f(t)|=t=-ln(x)|ψn(x)-g(x)|2ε

    De plsu, θnF car ψn(0)=0 et le coefficient constant du polynôme décrivant ψn est nul.

    Finalement, tout élément de E est limite d’une suite d’éléments de F au sens de la norme : F est une partie dense de l’espace normé (E,).

 
Exercice 115  5965      CENTRALE (MP)Correction  

Pour k*, on pose

Ck={(x,y)2|x2+y2=k}etDk=Ck2
  • (a)

    Réprésenter les éléments de Ck de la forme (a/n,b/n) avec (a,b)2 et n1;N pour k1;10 et N=100.

  • (b)

    Pour θ]-π;π[, exprimer cos(θ) et sin(θ) en fonction de t=tan(θ/2).

  • (c)

    En déduire que D1 est dense dans C1.

  • (d)

    Établir aussi que D2 est dense dans C2.

  • (e)

    Plus généralement, montrer que Dk est vide ou dense dans Ck.

Solution

  • (a)
    import numpy as np
    import matplotlib.pyplot as plt
    
    
    k_max = 10
    N = 100
    L = [k for k in range(1, k_max + 1)]
    for a in range(0, k_max*N+1):
            for b in range(0, k_max*N+1):
                if (a/N)**2 + (b/N)**2 in L:
                    plt.plot(a/N, b/N, ’o’, color=’C0’)
                    plt.plot(-a/N, b/N, ’o’, color=’C0’)
                    plt.plot(a/N, -b/N, ’o’, color=’C0’)
                    plt.plot(-a/N, -b/N, ’o’, color=’C0’)
    theta = np.linspace(0, 2*np.pi, 100)
    for k in range(1, k_max + 1):
        plt.plot(k**(1/2) * np.cos(theta), k**(1/2) * np.sin(theta), color=’C1’)
    
    plt.show()
    
  • (b)

    Ce sont des formules de trigonométrie fameuses

    cos(θ)=1-t21+t2etsin(θ)=2t1+t2

    La première provient de

    cos(2x)=2cos2(x)-1et1+tan2(x)=1cos2(x)

    La seconde s’en déduit par

    sin(2x)=2sin(x)cos(x)
  • (c)

    Pour (x,y)C1 avec y=0, on a immédiatement (x,y)D1.

    Pour (x,y)C1 avec y0, il existe θ]-π;π[ tel que x=cos(θ) et y=sin(θ). On pose t=tan(θ/2) et l’on considère (tn) une suite de nombres rationnels de limite t. Pour θn=2arctan(tn), on obtient (xn,yn)=(cos(θn),sin(θn)) suite d’éléments de D1 de limite (x,y).

    Tout élément de C1 est limite d’une suite d’éléments de D1: D1 est dense dans C1.

  • (d)

    Pour (x,y)C2, on pose

    X=x+y2etY=x-y2

    On remarque

    X2+Y2=x2+y22=1

    Inversement, pour (X,Y)C1, on pose

    x=X+Yety=X-Y

    et l’on observe (x,y)C1.

    On dispose ainsi d’une application bijective continue qui transforme C1 en C2 et parallèlement transforme D1 en D2. On en déduit que D2 est dense dans C2.

  • (e)

    Supposons que Dk ne soit pas vide et considérons (xk,yk) un élément de Dk. Considérons ensuite l’application

    Φ:{22(X,Y)(xkX+ykY,ykX-xkY)

    On remarque que l’application Φ est bijective, continue et transforme C1 en Ck et parallèlement D1 en Dk. La densité de D1 dans C1 entraîne alors la densité de Dk dans Ck.

[<] Parties denses

 
Exercice 116  1136  Correction  

Déterminer les fonctions f: continues vérifiant

(x,y)2,f(x+y)=f(x)+f(y).

Solution

Soit f une fonction solution.

On a f(0+0)=f(0)+f(0) donc f(0)=0

Par une récurrence facile,

n,x,f(nx)=nf(x).

De plus, puisque f(-x+x)=f(-x)+f(x), on a f(-x)=-f(x).

Par suite,

n,x,f(nx)=nf(x).

Pour x=p/q,

f(x)=f(pq)=f(p×1q)=pf(1q).

Aussi,

f(1)=f(qq)=qf(1q)

donc f(x)=ax avec a=f(1).

Les fonctions xf(x) et xax sont continues et coïncident sur partie dense dans donc ces deux fonctions sont égales sur .

Au final, f est une fonction linéaire.

Inversement, une telle fonction est évidemment solution.

 
Exercice 117  1139   Correction  

Soit f: une fonction continue telle que

(x,y)2,f(x+y2)=12(f(x)+f(y)).
  • (a)

    Montrer que 𝒟={p2n|p,n} est dense dans .

  • (b)

    Montrer que si f s’annule en 0 et en 1 alors f=0.

  • (c)

    Conclure que f est une fonction affine.

Solution

  • (a)

    Soit x. On remarque

    un=2nx2nn+x

    avec un𝒟 pour tout n. La partie 𝒟 est dense dans .

  • (b)

    Supposons que f s’annule en 0 et 1.

    Pour tout x,

    12(f(x)+f(x))=f(0)=0

    On en déduit que la fonction f est impaire.

    Par récurrence double, montrons f(n)=0 pour tout n.

    Pour n=0 et n=1, la propriété est acquise par hypothèse.

    Supposons la propriété établie aux rangs n1 et n10.

    L’égalité

    f(n+1)+f(n1)2=f(n)

    donne, en vertu de l’hypothèse de récurrence, f(n+1)=0.

    La récurrence est établie.

    Par l’imparité, on complète

    p,f(p)=0.

    Par récurrence sur n, montrons

    p,f(p2n)=0.

    Pour n=0, on vient d’obtenir la propriété.

    Supposons la propriété établie au rang n.

    Soit p. Par la relation fonctionnelle vérifiée par f,

    f(p2n+1)=f(12(0+p2n))=12(f(0)+f(p2n))=HR0.

    La récurrence est établie.

    Enfin, puisque f est continue et nulle sur une partie

    𝒟={p2n|p,n}

    dense dans , f est identiquement nulle sur .

  • (c)

    Posons β=f(0) et α=f(1)β.

    La fonction g:xf(x)αx+β est continue et vérifie la propriété

    g(x+y2)=12(g(x)+g(y))

    On en déduit que la fonction g est identiquement nulle ce qui conduit à f affine.

 
Exercice 118  3059   Correction  

Soient E=𝒞([0;1],) et φE. On note Nφ:E l’application définie par

Nφ(f)=fφ.

Montrer que Nφ est une norme sur E si, et seulement si, φ-1(*) est dense dans [0;1].

Solution

Nφ:E+ est bien définie et l’on vérifie immédiatement

Nφ(λf)=|λ|Nφ(f) et Nφ(f+g)Nφ(f)+Nφ(g).

Il reste à étudier la véracité de l’implication

Nφ(f)=0f=0.

Supposons: φ-1(*) dense dans [0;1].
Si Nφ(f)=0 alors fφ=0 et donc pour tout xφ-1(*), on a f(x)=0 car φ(x)0.
Puisque la fonction continue f est nulle sur la partie φ-1(*) dense dans [0;1], cette fonction est nulle sur [0;1].
Supposons: φ-1(*) non dense dans [0;1].
Puisque le complémentaire de l’adhérence est l’intérieur du complémentaire, la partie φ-1({0}) est d’intérieur non vide et donc il existe a<b[0;1] tels que [a;b]φ-1({0}).
Considérons la fonction f définie sur [0;1] par

f(x)={(x-a)(b-x) si x[a;b]0 sinon.

Cette fonction f est continue sur [0;1], ce n’est pas la fonction nulle mais en revanche la fonction fφ est la fonction nulle. Ainsi, on a formé un élément f non nul de E tel que Nφ(f)=0. On en déduit que Nφ n’est pas une norme.

 
Exercice 119  4698   

Soit n un naturel au moins égal à 2.

  • (a)

    Montrer que GLn(𝕂) est une partie dense de n(𝕂).

  • (b)

    Calculer det(Com(A)) pour An(𝕂).

 
Exercice 120  5741   Correction  

Soit An(). Vérifier

(Com(A))=Com(A)

Solution

Cas: A est inversible. On sait

A-1=1det(A)(Com(A))

et de même

(A)-1=1det(A)(Com(A))

Or

(A)-1=(A-1)

ce qui se relit

1det(A)(Com(A))=1det(A)(Com(A))

Sachant det(A)=det(A), on simplifie et l’on obtient

(Com(A))=Com(A)

Cas général: Les applications

A(Com(A))etACom(A)

sont continues sur n() car leurs fonctions coordonnées sont des polynômes en les coefficients de A. Aussi, ces fonctions sont égales sur GLn() qui est une partie dense dans n(). Ces fonctions sont donc égales sur n().

 
Exercice 121  750   Correction  

Pour An(𝕂), calculer Com(Com(A)).

Solution

Si A est inversible alors

Com(A)=det(A)(A-1). (1)

La comatrice de A est aussi inversible et donc

Com(Com(A))=det(Com(A)(A-1))(((A-1))-1).

On simplifie le second membre

Com(Com(A))=det(Com(A))det(A-1)A=det(A)n-2A

car det(Com(A)))=det(A)n-1 en vertu de (1).

Par coïncidence d’applications continues sur une partie dense, pour tout An(𝕂),

Com(Com(A))=det(A)n-2A.
 
Exercice 122  3275   Correction  

Montrer

A,Bn(),Com(AB)=Com(A)Com(B).

Solution

Cas: A,BGLn(). On sait

A-1=1det(A)(Com(A)),B-1=1det(B)(Com(B))

et

(AB)-1=1det(AB)(Com(AB))=B-1A-1

donc

(AB)-1=1det(AB)(Com(AB))=1det(A)det(B)(Com(B))(Com(A))

puis

(Com(AB))=(Com(A)Com(B))

et enfin

Com(AB)=Com(A)Com(B).

Cas général: Posons

Ap=A+1pInetBp=B+1pIn.

Pour p assez grand Ap,BpGLn() et donc

Com(ApBp)=Com(Ap)Com(Bp).

Or la fonction MCom(M) est continue donc par passage à la limite

Com(AB)=Com(A)Com(B).
 
Exercice 123  4227   

Soit n avec n2.

Montrer que les comatrices de deux matrices semblables de n() sont elles aussi semblables.

 
Exercice 124  4150    
  • (a)

    Montrer que l’application qui à une matrice M de n() associe son polynôme caractéristique χM est continue.

On rappelle que GLn() est dense dans n().

  • (b)

    Montrer l’égalité χAB=χBA pour toutes matrices A,B dans n().

On rappelle que l’ensemble 𝒟n() des matrices diagonalisables est dense dans n().

  • (c)

    Montrer l’égalité χA(A)=On (Théorème de Cayley-Hamilton).



Édité le 29-11-2025

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