[>] Vecteurs tangents à une partie

 
Exercice 1  564  Correction  

Soient E un 𝕂-espace vectoriel de dimension finie et f:E dérivable en 0.

On suppose

x,f(2x)=2f(x).

Montrer que f est linéaire

Solution

Pour x=0, on obtient f(2×0)=2×f(0) et donc f(0)=0E.

Pour x,

f(x)=f(2×x2)=2f(x2).

Par récurrence, on acquiert

f(x)=2nf(x2n)pour tout n.

Par développement limité en 0, on peut écrire

f(t)=f(0)+t.f(0)+t.ε(t)=t.f(0)+t.ε(t) avec ε(t)t00E.

On en déduit

f(x)=2n(x2n.f(0)+x2nε(x2n))=x.f(0)+x.ε(x2n).

À la limite quand n tend vers l’infini,

f(x)=x.f(0)+x.0E=x.f(0).

Ainsi, f est linéaire.

 
Exercice 2  5948  Correction  

Pour t, on pose

M(t)=(1et-e-t-1)

ce qui détermine une fonction dérivable M:2().

  • (a)

    Calculer eM(t).

  • (b)

    A-t-on (eM)=MeM?

Solution

  • (a)

    On remarque M(t)2=O2. On en déduit

    eM(t)=I2+M(t)=(2et-e-t0)
  • (b)

    On obtient

    (eM)(t)=(0ete-t0)

    et

    M(t)eM(t)=(0ete-t0)(2et-e-t0)=(-102e-t1)

    La formule (eM)=MeM n’est pas vérifiée.

 
Exercice 3  566   Correction  

Pour n* et x réel, on pose:

Dn(x)=|x1(0)x2/2!x1x3/3!x2/2!x1xn/n!x2/2!x|.
  • (a)

    Montrer que Dn est une fonction dérivable et exprimer Dn(x) en fonction de Dn-1(x) pour n2 et x.

  • (b)

    En déduire l’expression de Dn(x) pour tous n* et x.

Solution

  • (a)

    Notons A(x)=(ai,j(x))n() la matrice dont Dn(x) est le déterminant. Par la formule définissant le déterminant,

    Dn(x)=σ𝒮n(ε(σ)i=1naσ(i),i(x)).

    On en déduit que la fonction Dn est dérivable mais cette formule n’est pas particulièrement commode11 1 Cependant, on peut y parvenir après un effort de lucidité! pour calculer Dn(x).

    Notons C1(x),,Cn(x) les colonnes de la matrice A(x). On sait

    Dn(x)=det(A(x))=det(C1(x)Cn(x))

    Les coefficients de xCj(x) étant des fonctions dérivables, on peut affirmer que chaque fonction xCj(x) est dérivable. Par multilinéarité du déterminant d’une famille de colonnes, on retrouve que l’application xDn(x) est dérivable22 2 Par la même argumentation, on montre Dn de classe 𝒞 car les fonctions colonnes le sont. avec, au surplus, la formule de dérivation

    Dn=det(C1C2Cn)+det(C1C2Cn)++det(C1C2Cn).

    On remarque que, pour tout j1;n-1, Cj=Cj+1. Le déterminant d’une famille comportant deux vecteurs identiques étant nuls, on peut simplifier l’égalité précédente et écrire

    Dn=det(C1C2Cn).

    En développant par rapport à la dernière colonne ce dernier déterminant, on obtient

    Dn=Dn-1pour tout n2.
  • (b)

    Sachant Dn(0)=0 et D1(x)=x, on montre par récurrence

    Dn(x)=xnn!.

    La propriété est immédiatement vraie pour n=1.

    Supposons celle-ci acquise au rang n-1 avec n2.

    Par hypothèse de récurrence,

    Dn(x)=Dn(0)+0xDn(t)dt=0xDn-1(t)dt=0xtn-1(n-1)!dt=xnn!.

    La récurrence est établie

 
Exercice 4  2693     MINES (MP)Correction  

Calculer le déterminant

|a1+x(x)(x)an+x|

x,a1,,an réels.

Solution

En retirant la première colonne aux autres, on obtient un déterminant où ne figurent des x que sur la première colonne. En développant selon cette première colonne, on obtient une expression affine de la variable x.

|a1+x(x)(x)an+x|=αx+β.

Il reste à déterminer les réels α,β exprimant cette fonction affine.
D’une part

β=|a1+x(x)(x)an+x|x=0=|a1(0)(0)an|=a1an

et d’autre part

α=ddx|a1+x(x)(x)an+x|x=0.

La dérivée d’un déterminant est la somme des déterminants obtenus lorsque l’on ne dérive qu’une colonne

α=j=1n|a11(0)(0)1an|

où la colonne formée de 1 est à la position j. Chaque déterminant se calcule en développant selon la ligne ne contenant que le coefficient 1 et l’on obtient

α=j=1nijai.
 
Exercice 5  5060  

Soit f:[a;b]2 une fonction dérivable.

Montrer qu’il existe c]a;b[ tel que f(c) soit colinéaire à f(b)-f(a).

 
Exercice 6  3964  

Soit tf(t) une fonction de classe 𝒞1 définie sur et à valeurs dans l’espace 2 muni de sa structure euclidienne usuelle.

On suppose la fonction tf(t) constante. Montrer que pour tout réel t, les vecteurs f(t) et f(t) sont orthogonaux.

 
Exercice 7  5061   

Soit f:In une fonction dérivable ne s’annulant pas et telle que les vecteurs f(t) et f(t) sont colinéaires pour tout tI.

Montrer que la fonction f prend toutes ses valeurs dans une même droite vectorielle.

 
Exercice 8  5247   

(Loi des aires)

Soit f:I3 une fonction de classe 𝒞2 ne s’annulant pas et telle que les vecteurs f(t) et f′′(t) sont colinéaires pour tout tI.

Montrer que la fonction f prend toutes ses valeurs dans un même plan vectoriel et que le triangle défini par les vecteurs f(t) et f(t) est d’aire constante.

 
Exercice 9  2587     CCINP (MP)Correction  

Soient u,v,w trois fonctions de classe 𝒞2 de [a;b] vers (avec a<b). On suppose

|u(a)v(a)w(a)u(b)v(b)w(b)u(a)v(a)w(a)|=0.

Montrer qu’il existe c]a;b[ vérifiant

|u(a)v(a)w(a)u(b)v(b)w(b)u′′(c)v′′(c)w′′(c)|=0.

Solution

On introduit la fonction f:[a;b] définie par

f(x)=|u(a)v(a)w(a)u(b)v(b)w(b)u(x)v(x)w(x)|.

Cette fonction est continue sur [a;b], dérivable sur ]a;b[ avec

f(x)=|u(a)v(a)w(a)u(b)v(b)w(b)u(x)v(x)w(x)|.

De plus, f(a)=f(b)=0 et donc, par le théorème de Rolle, il existe d]a;b[ tel que f(d)=0. Au surplus, f(a)=0 et une nouvelle application du théorème de Rolle – à la fonction f cette fois – donne l’existence de c]a;d[]a;b[ telle

f′′(c)=|u(a)v(a)w(a)u(b)v(b)w(b)u′′(c)v′′(c)w′′(c)|=0.
 
Exercice 10  4142   

Soit M:2n+1() une application de classe 𝒞1 vérifiant, pour tout réel s,

M(s)M(s)=In.

Montrer que la matrice M(s) n’est inversible pour aucune valeur de s.

 
Exercice 11  565  Correction  

Soient E un 𝕂-espace vectoriel de dimension finie et f:𝒞1([a;b[,E).
Montrer que f admet un prolongement de classe 𝒞1 à [a;b] si, et seulement si, f admet une limite en b.

Solution

Un tel résultat est déjà connu pour les fonctions à valeurs réelles par application du théorème des accroissements finis. En raisonnant via parties réelles et imaginaires on peut étendre ce résultat au cas d’une fonction complexe. En raisonnant via les fonctions coordonnées dans une base de E, on prolonge ce résultat aux fonctions à valeurs dans E.

 
Exercice 12  5944   Correction  

Pour Mn() nilpotente, on pose

L(M)=k=1+1kMk.

On étudie la fonction f donnée par f(t)=exp(L(tM)) pour t.

  • (a)

    Établir

    t,f(t)=k=1n1exp(tkkMk).
  • (b)

    Montrer que f est dérivable sur avec

    t,(IntM)f(t)=Mf(t).
  • (c)

    Montrer que f est constante.

  • (d)

    En déduire exp(L(M))=(InM)1.

Solution

  • (a)

    Puisque M est nilpotente de taille n, on sait Mn=On. Cela assure que L(tM) est correctement définie pour tout t.

    L(tM)=k=1n11ktkMk

    et l’on peut introduire

    f(t)=exp(L(tM)).

    Les termes de la somme définissant L(tM) commutent entre eux et donc

    f(t)=k=1n1exp(1ktkMk).
  • (b)

    Pour An(), on sait que tetA est de classe 𝒞 sur avec

    ddt(etA)=AetA.

    Par produit, on en déduit que la fonction f est de classe 𝒞 sur . Aussi, par composition,

    ddt(exp(1ktkMk))=tk1Mkexp(1ktkMk)

    et, par dérivation d’un produit (et commutativité des facteurs),

    f(t)=k=1n1tk1Mkf(t).

    On multiplie les deux membres par IntM pour observer un télescopage en second membre

    (IntM)f(t) =k=1n1(tk1MktkMk+1)f(t)
    =(Mtn1Mn)f(t)=Mf(t).
  • (c)

    On peut à nouveau dériver

    Mf(t)+(IntM)f′′(t)=Mf(t)

    ce qui se simplifie en

    (IntM)f′′(t)=0.

    Puisque la matrice M est nilpotente, elle est semblable à une matrice triangulaire supérieure stricte. Par cette similitude, on obtient det(IntM)=1 et donc IntM est une matrice inversible. On en déduit

    f′′(t)=0.

    La fonction f est donc constante.

  • (d)

    On a f(0)=In et f(0)=M puis on obtient

    t,f(t)=IntM.

    En particulier,

    exp(L(M))=(f(1))1=(InM)1.
 
Exercice 13  5785     MINES (MP)Correction  

Pour Mn() nilpotente, on pose

L(M)=k=1+(1)k1kMk.

Établir que exp(L(tM))=In+tM pour tout t.

Solution

Puisque M est nilpotente de taille n, on sait Mn=On. Cela assure que L(tM) est correctement définie pour tout t.

L(tM)=k=1n1(1)k1ktkMk.

et l’on peut introduire

Φ(t)=exp(L(tM)).

Les termes de la somme définissant L(tM) commutent entre eux et donc

Φ(t)=k=1n1exp((1)k1ktkMk).

Pour An(), on sait que tetA est de classe 𝒞 sur avec

ddt(etA)=AetA.

Par produit, on en déduit que la fonction Φ est de classe 𝒞 sur . Aussi, par composition,

ddt(exp((1)k1ktkMk))=(1)k1tk1Mkexp((1)k1ktkMk)

et, par dérivation d’un produit (et commutativité des facteurs),

Φ(t)=k=1n1(1)k1tk1MkΦ(t).

On multiplie les deux membres par In+tM pour observer un télescopage en second membre

(In+tM)Φ(t) =k=1n1((1)k1tk1Mk(1)ktkMk+1)Φ(t)
=(M(1)n1tn1Mn)Φ(t)=MΦ(t).

On peut à nouveau dériver

MΦ(t)+(In+tM)Φ′′(t)=MΦ(t)

ce qui se simplifie en

(In+tM)Φ′′(t)=0.

Puisque la matrice M est nilpotente, elle est semblable à une matrice triangulaire supérieure stricte. Par cette similitude, on obtient det(In+tM)=1 et donc In+tM est une matrice inversible. On en déduit

Φ′′(t)=0.

La fonction Φ est donc constante égale à Φ(0)=M puis on obtient

t,Φ(t)=Φ(0)+tM=In+tM.
 
Exercice 14  569   Correction  

Soit f:[0;1]E dérivable à droite en 0 et vérifiant f(0)=0.
Déterminer la limite quand n+ de

Sn=k=1nf(kn2).

Solution

Par la dérivabilité à droite de f en 0, on peut écrire

f(x)=f(0)+x.f(0)+x.ε(x) avec ε0+0.

Puisque f(0)=0, on obtient

Sn=1n2k=1nk.f(0)+1n2k=1nk.ε(kn2).

En exploitant

ε(kn2)max]0;1/n]ε

et

k=1nk=n(n+1)2

on obtient

Sn-n+12nf(0)n+12nmax]0;1/n]ε.

Or ε0+0 donc

max]0;1/n]εn+0

puis

Snn+12f(0).
 
Exercice 15  5343    Correction  

(Inégalité des accroissements finis)

Soient E un espace normé par , a<b deux réels et f:[a;b]E une fonction dérivable. On suppose qu’il existe M+ tel que

f(t)Mpour tout t[a;b].

On souhaite établir11 1 On retrouve l’inégalité des accroissements finis déjà affirmée dans le cours mais obtenue ici avec l’hypothèse dérivable au lieu de classe 𝒞1.

f(b)-f(a)M(b-a).
  • (a)

    Soit ε>0. Montrer l’existence d’un plus grand élément c[a;b] tel que

    f(c)-f(a)(M+ε)(c-a).
  • (b)

    Montrer que c=b et conclure.

Solution

  • (a)

    Méthode: On introduit la borne supérieure de l’ensemble des nombres c convenables et l’on montre que celle-ci appartient aussi à cet ensemble.

    Notons Aε l’ensemble des c[a;b] vérifiant

    f(c)-f(a)(M+ε)(c-a).

    Cet ensemble est une partie de , celle-ci est non vide car a lui appartient et est majorée par b. La partie Aε admet donc une borne supérieure que l’on note encore c. Par réalisation séquentielle d’une borne supérieure, il existe une suite (cn) d’éléments de Aε qui tend vers c. Les éléments cn appartiennent au segment [a;b] et donc la limite c aussi. En particulier, la fonction f est définie en c.

    De plus, pour tout n,

    f(cn)-f(a)(M+ε)(cn-a).

    Compte tenu de la continuité de f, cela donne à la limite

    f(c)-f(a)(M+ε)(c-a).

    Ainsi, c est élément de Aε, c’est le plus grand élément de [a;b] vérifiant l’inégalité.

  • (b)

    Par l’absurde, supposons c[a;b[.

    Méthode: Puisque f(c)<M+ε, on montre que pour t au voisinage de c, on a l’inégalité f(t)-f(c)(M+ε)|t-c|.

    Sachant

    limtctcf(t)-f(c)t-c=f(c) avec f(c)<M+ε

    il existe α>0 tel que

    t[a;b],(|t-c|α et tc)f(t)-f(c)t-cM+ε.

    Puisque c est strictement inférieur à b, on peut introduire t]c;b] tel que |t-c|α et alors

    f(t)-f(c)(M+ε)(t-c)

    puis, par l’inégalité triangulaire,

    f(t)-f(a) =f(t)-f(c)+f(c)-f(a)
    f(t)-f(c)(M+ε)(c-t)+f(c)-f(a)(M+ε)(c-a)(M+ε)(t-a).

    Cela contredit la définition de c, c’est absurde.

    On en déduit que c=b et donc

    f(b)-f(a)(M+ε)(b-a).

    Enfin, cela valant pour tout ε>0, aussi petit soit-il, on a encore

    f(b)-f(a)M(b-a).

[<] Dérivation[>] Formules de Taylor

 
Exercice 16  5649  Correction  

Soit X une partie non vide d’un espace normé E. On suppose que aE est intérieur à X. Déterminer l’ensemble TaX des vecteurs tangents à X en a.

Solution

Puisque a est intérieur à X, il existe r>0 tel que B(a,r)X.

Soit vE. Considèrons γ:E définie par γ(t)=a+t.v. Pour t proche de 0, γ(t)B(a,r) donc γ(t)X. Au surplus, γ(0)=a et γ(0)=v et donc v est tangent à X en a. L’ensemble TaX vaut donc E.

 
Exercice 17  5650   Correction  

Soit B la boule unité euclidienne fermée.

Déterminer les vecteurs tangents à B en a élément de la sphère unité.

Solution

Soit v un vecteur tangent à la boule B en a. Il existe γ:]-ε;ε[E inscrit dans B tel que γ(0)=a et γ(0)=v.

Puisque γ est inscrit dans B, γ(t)1 pour tout t]-ε;ε[. La fonction φ:t(γ(t)γ(t)) est donc maximale en t=0. On en déduit φ(0)=0. Cela donne 2(γ(0)γ(0))=0 puis (av)=0.

Inversement, soit u un vecteur unitaire vérifiant (au)=0. On considère γ:E définie par

γ(t)=cos(t).a+sin(t).u.

On vérifie γ(t)2=1, γ(0)=a et γ(0)=u. On en déduit uTaB. Par colinéarité, tout vecteur v orthogonal à a est élément de TaB.

Finalement, TaB=Vect(a).

 
Exercice 18  5934   Correction  

Déterminer l’ensemble tangent à SLn() en In.

Solution

Commençons par remarquer que In est élément de SLn().

Soit An() un vecteur tangent à SLn() en In. Il existe tM(t) fonction définie au voisinage de 0 et prenant ses valeurs dans SLn() vérifiant

M(0)=InetM(0)=A.

Puisque det(M(t))=1, on obtient en dérivant

j=1ndet(C1(0),,Cj(0),,Cn(0))=0

en notant C1(t),,Cn(t) les colonnes de M(t). Puisque M(0)=In, il vient

j=1ndet(E1,,C~j,,En)=0

en notant C~1,,C~n les colonnes de A. Par développement selon la j-ème ligne, on obtient

det(E1,,C~j,,En)=[A]j,j

et, finalement, on parvient à la condition

tr(A)=0.

Ainsi,

TIn(SLn())H={An()|tr(A)=0}.

Inversement, soit AH. Considérons

M(t)=1det(In+tA)(In+tA)

pour t réel au voisinage de 0. L’application tM(t) est évidemment à valeurs dans SLn(). Aussi, à l’aide du calcul précédent,

det(In+tA)=t01+ttr(A)+o(t)=1+o(t)

de sorte que l’on obtient le développement limité

M(t)=t011+o(t)(In+tA)=In+tA+o(t).

On a donc que M(0)=In et M(0)=A. Ainsi, A est un vecteur tangent à SLn() en In.

On conclut

TIn(SLn())=H.
 
Exercice 19  5933   Correction  
  • (a)

    Déterminer l’ensemble tangent à On() en In.

  • (b)

    Plus généralement, déterminer l’ensemble tangent à On() en ΩOn().

Solution

  • (a)

    Commençons par remarquer que In est élément de On().

    Soit An() un vecteur tangent à On() en In. Il existe tM(t) fonction définie au voisinage de 0 et prenant ses valeurs dans On() vérifiant

    M(0)=InetM(0)=A.

    Puisque (M(t))M(t)=In, on obtient en dérivant

    (M(0))M(0)+(M(0))M(0)=On

    et donc

    A+A=On.

    Ainsi,

    TIn(On())𝒜n()={An()|A=-A}.

    Inversement, soit A𝒜n(). Considérons M(t)=exp(tA) pour t. On remarque

    (M(t))M(t)=exp(-tA)exp(tA)=exp(-tA+tA)=In.

    L’application tM(t) est donc à valeurs dans On(). Au surplus, M(0)=In et M(t)=AM(t) de sorte que M(0)=A. Ainsi, A est un vecteur tangent à On() en In.

    On conclut

    TInOn()=𝒜n().
  • (b)

    Soit An() un vecteur tangent à On() en Ω. Un calcul analogue au précédent conduit à la condition

    AΩ+ΩA=On

    soit

    (Ω-1A)=-Ω-1A.

    Par conséquent,

    TΩ(On()){An()|Ω-1A𝒜n()}

    Réciproquement, on vérifie que tΩexp(tΩ-1A) définit une application dérivable à valeurs dans On() prenant la valeur Ω en 0 et de vecteur dérivé A en 0.

    On conclut

    TΩ(On())={An()|Ω-1A𝒜n()}.

[<] Vecteurs tangents à une partie[>] Arcs paramétrés

 
Exercice 20  570   Correction  

Soit f:[0;1]E de classe 𝒞2 telle que

f(0)=f(0)=f(1)=0 et f(1)=1.

Montrer en écrivant deux formules de Taylor que f′′4.

Solution

Par l’inégalité de Taylor Lagrange:

f(12)-f(0)-12f(0)18f′′

et

f(12)-f(1)+12f(1)18f′′.

On en déduit

f(12)18f′′ et |f(12)-f(1)|18f′′

donc

1=f(1)f(1)-f(12)+f(12)14f′′

puis f′′4.

 
Exercice 21  567   Correction  

Soit n*.

  • (a)

    Montrer que, pour tout 0p<n,

    k=0n(-1)k(nk)kp=0etk=0n(-1)k(nk)kn=(-1)nn!.
  • (b)

    En déduire, pour f:E de classe 𝒞n, la limite quand h0 de

    1hnk=0n(-1)k(nk)f(kh).

Solution

  • (a)

    Procédons par récurrence sur n*.

    Pour n=1,

    k=0n(-1)k(nk)=(1-1)n=0etk=0n(-1)kk(nk)=-1.

    Supposons la propriété établie au rang n1.

    Soit 0p<n+1.

    Si p=0 alors

    k=0n+1(-1)k(n+1k)kp=(1-1)n+1=0.

    Si 0<p<n+1 alors

    k=0n+1(-1)k(n+1k)kp=(n+1)k=1n+1(-1)k(nk-1)kp-1=(n+1)k=0n(-1)k-1(nk)(k+1)p-1=0

    après développement du (k+1)p-1.

    Si p=n+1 alors

    k=0n+1(-1)k(n+1k)kn+1=(n+1)k=0n(-1)k-1(nk)(k+1)n=(-1)n+1(n+1)!.

    La récurrence est établie.

  • (b)

    Par la formule de Taylor-Young,

    f(x)=x0p=0nf(p)(0)p!xp+o(xn)

    donc

    k=0n(-1)k(nk)f(kh)=h0p=0nf(p)(0)p!k=0n(-1)k(nk)kp+o(hn)h0(-1)nf(n)(0).
 
Exercice 22  571     MINES (MP)

Soit f:E une fonction de classe 𝒞2 telle que f et f′′ sont bornées. On pose

M0=fetM2=f′′.
  • (a)

    Soit x. Établir que pour tout h>0

    f(x)2M0h+hM22.
  • (b)

    En déduire que f est bornée et

    f2M0M2.
  • (c)

    En améliorant l’étude qui précède, montrer

    f2M0M2.

[<] Formules de Taylor

 
Exercice 23  579   Correction  

Étudier la courbe paramétrée définie par

{x=cos(3t)y=sin(2t).

Solution

L’application tM(t) est définie et de classe 𝒞 sur .

Réduction du domaine d’étude:

M(t+2π)=M(t).

M(-t) est le symétrique de M(t) par rapport à l’axe (Ox).

M(π-t) est le symétrique de M(t) par rapport au point O.

On peut limiter l’étude à l’intervalle [0;π/2]. La courbe obtenue sera complétée par les symétries de centre O et d’axe (Ox).

Tableau des variations simultanées

Il y a deux points doubles. Pour des raisons de symétrie, ceux-ci correspondent à une abscisse nulle. On obtient un point double pour t=π/6 et t=7π/6 de coordonnées (0,3/2). Par symétrie, l’autre point double est de coordonnées (0,-3/2).

 
Exercice 24  3969   

(Une ellipse)

Soient a et b deux réels strictement positifs avec a>b

  • (a)

    Montrer que le système

    {x=acos(t)y=bsin(t)

    définit pour t parcourant un paramétrage de la courbe d’équation cartésienne

    x2a2+y2b2=1.
  • (b)

    Exploiter ce paramétrage pour donner l’allure de cette courbe.

On pose c>0 tel que a2=b2+c2 et l’on introduit les deux points F et F de l’axe des abscisses situés à la distance c de l’origine.

  • (c)

    Vérifier que la courbe étudiée est exactement celle constituée des points M satisfaisant

    MF+MF=2a.
 
Exercice 25  3965   Correction  

(Astroïde)

  • (a)

    Étudier la courbe paramétrée définie par

    {x=cos3(t)y=sin3(t).
  • (b)

    On note A et B les points d’intersection des axes (Ox) et (Oy) avec la tangente au point de paramètre t0[π/2] de la courbe précédente. Calculer la distance A(t)B(t).

Solution

  • (a)

    L’application tf(t) est définie et de classe 𝒞 sur .
    f(t+2π)=f(t) sont confondus.
    f(-t) est le symétrique de f(t) par rapport à l’axe (Ox)
    f(π-t) est le symétrique de f(t) par rapport à l’axe (Oy)
    f(π/2-t) est le symétrique de f(t) par rapport à la droit Δ:y=x.
    On peut limiter l’étude à l’intervalle [0;π/4]. La courbe obtenue sera complétée par les symétries d’axe Δ, (Oy) puis (Ox).
    Tableau des variations simultanées

    {x(t)=-3sin(t)cos2(t)y(t)=3cos(t)sin2(t).

    Étude en t=0. Le paramètre n’est pas régulier. Cependant

    y(t)-y(0)x(t)-x(0)t0t3-3/2t20.

    La tangente est donc dirigée par l’axe des abscisses.


    L’astroïde

  • (b)

    L’équation de la tangente au point de paramètre t est

    y=-tan(t)(x-cos3(t))+sin3(t).

    On a A(t)|0sin(t) et B(t)|cos(t)0 et donc

    A(t)B(t)=1.
 
Exercice 26  3966   Correction  

(Cycloïde)

Étudier la courbe paramétrée définie par

{x=t-sin(t)y=1-cos(t).

Solution

L’application tf(t) est définie et de classe 𝒞 sur .
f(t+2π) est l’image de f(t) par la translation de vecteur 2πi.
f(-t) est le symétrique de f(t) par rapport à l’axe (Oy).
On peut limiter l’étude à l’intervalle [0;π]. La courbe obtenue sera complétée par la symétrie d’axe (Oy) et par les translations de vecteurs 2kπi avec k.
Tableau des variations simultanées

{x(t)=1-cos(t)y(t)=sin(t).
t0πx(t)0+2x(t)0πy(t)02y(t)0+0.

Le paramètre t=0 n’est pas régulier. Cependant

y(t)-y(0)x(t)-x(0)t0t2/2t3/6+.

La courbe présente donc une tangente verticale en l’origine.

Figure 1: La cycloïde
 
Exercice 27  3967   

(Tractrice)

  • (a)

    Figurer la courbe définie par le paramétrage

    {x=t-th(t)y=1/ch(t)

    avec t parcourant .

  • (b)

    On note A le point d’intersection de l’axe (Ox) avec la tangente au point M de paramètre t de la courbe ci-dessus. Calculer la distance AM.

 
Exercice 28  585   Correction  

(Lemniscate de Bernoulli)

  • (a)

    Étudier la courbe paramétrée définie par

    {x=sin(t)1+cos2(t)y=sin(t)cos(t)1+cos2(t).
  • (b)

    On introduit les points

    F(1/2,0) et F(-1/2,0).

    Montrer que pour tout point M de la courbe ci-dessus

    MF×MF=12.

Solution

  • (a)

    L’application tf(t) est définie et de classe 𝒞 sur .
    f(t+2π) et f(t) sont confondus.
    f(-t) est le symétrique de f(t) par rapport au point O.
    f(π-t) est le symétrique de f(t) par rapport à l’axe (Ox)
    On peut limiter l’étude à l’intervalle [0;π/2]. La courbe obtenue sera complétée par la symétrie d’axe (Ox) et la symétrie de centre O.
    Tableau des variations simultanées
    On pose t0=arccos(1/3). On a cos(t0)=1/3 et sin(t0)=2/3.


    La lemniscate de Bernoulli

  • (b)

    On a

    MF2=sin2(t)(1+cos2(t))+12-2sin(t)1+cos2(t) et MF2=sin2(t)(1+cos2(t))+12+2sin(t)1+cos2(t)

    donc

    MF2MF2=14.
 
Exercice 29  3968   Correction  

(Cardioïde)

Étudier la courbe définie par

{x(t)=2cos(t)+cos(2t)y(t)=2sin(t)+sin(2t).

Solution

L’application tf(t) est définie et de classe 𝒞 sur .
f(t+2π) et f(t) sont confondus.
f(-t) est le symétrique de f(t) par rapport à l’axe (Ox).
On peut limiter l’étude à l’intervalle [0;π]. La courbe obtenue sera complétée par la symétrie d’axe (Ox).
Tableau des variations simultanées

{x(t)=-2sin(t)-2sin(2t)y(t)=2cos(t)+2cos(2t).
{x(t)=0t=0,2π/3,πy(t)=0t=π/3,π.
t0π/32π/3πx(t)0--0+0x(t)31/2-3/2-1y(t)033/23/20y(t)+0--0m(t)-0+-?.

Le point de paramètre t=π est stationnaire. Cependant

y(t)-y(π)x(t)-x(π)tπt-π0.

La courbe présente donc une tangente horizontale en t=π.

Figure 1: La cardioïde
 
Exercice 30  3971   Correction  
  • (a)

    Étudier la courbe

    {x=3t2y=2t3.
  • (b)

    Donner une équation de la tangente et de la normale en le point M de paramètre t.

  • (c)

    Déterminer les droites qui sont à la fois tangentes et normales à cette courbe.

Solution

Notons f(t) la fonction définissant ce paramétrage.

  • (a)

    L’application tf(t) est définie et de classe 𝒞 sur .
    Les points désignés par f(-t) et f(t) sont symétriques par rapport à (Ox).
    Étude limitée à [0;+[. La courbe obtenue sera complétée par la symétrie d’axe (Ox)

    {x(t)=6ty(t)=6t2.
    {x(t)=0t=0y(t)=0t=0.
    t0+x(t)0+x(t)0+y(t)0+y(t)0+.

    Étude en t=0. Le point n’est pas régulier, cependant

    y(t)-y(0)x(t)-x(0)t00.

    Il y a une tangente horizontale en t=0

    Figure 1: La courbe x=3t2,y=2t3
  • (b)

    Pour t0, la tangente 𝒟t en M a pour équation

    -t2(x-3t2)+t(y-2t3)=0

    soit

    tx-y=t3.

    Pour t0, la normale 𝒩t en M a pour équation

    t(x-3t2)-t2(y-2t3)=0

    soit

    tx-t2y=3t3-2t5.

    Ces équations sont encore valables pour t=0.

  • (c)

    La tangente 𝒟t est normale à la courbe au point N de paramètre τ si, et seulement si,

    {3tτ2-2τ3=t3tτ+t2τ2=0

    ce qui traduit N𝒟t et l’orthogonalité des tangentes en M et N.
    Si t=0 alors τ=0 mais le couple (0,0) n’est pas solution.
    Si t0 alors τ0 et τ=-1/t puis 3t+2t3=t3 d’où (t2+1)2(t2-2)=0
    ce qui donne t=2,-2.

 
Exercice 31  3972   Correction  
  • (a)

    Étudier et représenter la courbe définie par

    {x=4t3y=3t4.
  • (b)

    Former une équation de la tangente au point de paramètre t.

  • (c)

    Déterminer un paramétrage du lieu des points d’où l’on peut mener deux tangentes à la courbe précédente orthogonales et figurer cette courbe.

Solution

Notons f(t) la fonction définissant ce paramétrage.

  • (a)

    L’application tf(t) est définie et de classe 𝒞 sur .
    f(-t) est le symétrique de f(t) par rapport à l’axe (Oy).
    On peut limiter l’étude à l’intervalle [0;+[. La courbe obtenue sera complétée par la symétrie d’axe (Oy).
    Tableau des variations simultanées

    {x(t)=12t2y(t)=12t3.
    {x(t)=0t=0y(t)=0t=0.
    t0+x(t)0+x(t)0+y(t)0+y(t)0+.

    Étude en t=0. Le point n’est pas régulier, cependant

    y(t)-y(0)x(t)-x(0)t00.

    Il y a une tangente horizontale

    Figure 1: La courbe x=4t3,y=3t2
  • (b)

    Pour t0, la tangente en M a pour équation:

    tx-y=t4.

    En t=0: cette équation convient encore.

  • (c)

    Les tangentes en M et N de paramètres t et τ et M(τ) sont orthogonales si, et seulement si, 1+tτ=0
    Si tel est le cas leur intersection est solution du système

    {tx-y=t4-1tx-y=1t4.

    Après résolution

    {x=t3-t+1t-1t3y=-t2+1-1t2.

    Notons g(t) la fonction définissant le paramétrage de la courbe ainsi obtenue, t*
    g(-t) est le symétrique de g(t) par rapport à l’axe (Oy).
    Les points g(t) et g(1/t) sont confondus.
    On peut limiter l’étude à l’intervalle ]0;1].

    {x(t)=3t2-1-1t2+3t4=(1+t2)(3t4-4t2+3)t4y(t)=-2t+2t3=2(1-t4)t3.

    Tableau des variations simultanées

    t01x(t)-4x(t)+0y(t)--1y(t)+0.
    Figure 2: La courbe des points d’où l’on peut mener deux tangentes orthogonales
 
Exercice 32  3970   Correction  

Soit tf(t) définissant un arc régulier tel qu’en tout point de paramètre t la tangente soit

Dt:(t3+3t)x-2y=t3.

Réaliser un paramétrage en coordonnées cartésiennes de l’arc étudié et le représenter.

Solution

Posons f(t)=(x(t),y(t)) avec x et y fonctions dérivables. Le point de paramètre t appartient à la droite Dt et donc

(t3+3t)x(t)-2y(t)=t3.

Le vecteur f(t) dirige la droite Dt donc

(t3+3t)x(t)-2y(t)=0.

En dérivant (1) et en exploitant (2), on obtient

(3t2+3)x(t)=3t2

donc

x(t)=t21+t2 et y(t)=t31+t2.

L’application tf(t) correspondante est définie et de classe 𝒞 sur .
f(-t) est le symétrique de f(t) par rapport à l’axe (Ox).
On peut limiter l’étude à l’intervalle +. La courbe obtenue sera complétée par la symétrie d’axe (Ox).

t0+x(t)0+x(t)01y(t)0+y(t)0+.

Étude en t=0. Le point n’est pas régulier, cependant

y(t)-y(0)x(t)-x(0)t00.

Il y a donc une tangente horizontale en le point de paramètre t=0.
Étude quand t+
x(t)1- et y(t)+
La droite est asymptote à la courbe et celle-ci est à gauche de la droite.

Figure 1: La courbe solution
 
Exercice 33  4077   Correction  

Soit D le disque de centre (0,0) et de rayon R>0 du plan 2.
Montrer que les vecteurs tangents à D aux points du cercle limite sont orthogonaux au vecteur rayon.

Solution

Soit a un point du cercle limite de centre (0,0) et de rayon R>0.
Soit γ:]-ε;ε[D une application dérivable en 0 avec γ(0)=a.
Puisque l’application γ est à valeurs dans D, on a

t]-ε;ε[,γ(t)2R2.

Or γ(0)2=R2 et donc l’application tγ(t)2 admet un maximum en t=0. Son nombre dérivé y est alors nul ce qui fournit

2γ(0),γ(0)=0.

Ainsi, le vecteur tangent v=γ(0) est orthogonal au vecteur rayon a=γ(0).



Édité le 05-04-2024

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