[>] Dérivée selon un vecteur

 
Exercice 1  5478  Correction  

Soient f:n()n() définie par f(M)=M2.

Justifier que f est différentiable et calculer sa différentielle en An().

Solution

Soit An().

Méthode: On exprime un développement limité à l’ordre 1 de f en A.

Pour Hn(),

f(A+H)=(A+H)2=A2+AH+HA+H2. (1)

D’une part, la partie linéaire de cette écriture correspond au terme AH+HA.

D’autre part, le terme H2 peut se comprendre comme un o(H). En effet, en introduisant une norme sous-multiplicative, on a

H2H2=H0H

La relation (1) se comprend donc

f(A+H)=HOnf(A)+(H)+o(H)

avec :HAH+HA application linéaire et ε fonction de limite nulle en On. La fonction f est donc différentiable en A de différentielle:

df(A):{n()n()HAH+HA.
 
Exercice 2  5712  Correction  

Soient f:n() définie par f(M)=tr(M2).

Justifier que f est différentiable et calculer sa différentielle en tout An().

Solution

Soit An().

Méthode: On exprime un développement limité à l’ordre 1 de f en A.

Pour Hn(),

f(A+H)=tr((A+H)2)=tr(A2)+tr(AH)+tr(HA)+tr(H2). (1)

D’une part, la partie linéaire de cette écriture correspond au terme tr(AH)+tr(HA)=2tr(AH).

D’autre part, le terme tr(H2) peut se comprendre comme un terme Hε(H) avec ε de limite nulle en On. En effet, en introduisant =, on remarque

|tr|H2||nH2.

La relation (1) se comprend donc

f(A+H)=f(A)+(H)+Hε(H)

avec :H2tr(AH) application linéaire et ε fonction de limite nulle en On. La fonction f est donc différentiable en A de différentielle:

df(A):{n()H2tr(AH).
 
Exercice 3  31  

Soit f:n()n() l’application définie par f(M)=M3.

Justifier que f est différentiable et calculer sa différentielle en tout Mn().

 
Exercice 4  35  Correction  

Montrer que l’application

P01P(t)2dt

définie sur E=n[X] est différentiable et exprimer sa différentielle.

Solution

Notons f:n[X] l’application étudiée:

f(P)=01P(t)2dt.

Soit Pn[X]. Pour Hn[X],

f(P+H)=f(P)+201P(t)H(t)dt+01H(t)2dt.

Posons

(H)=201P(t)H(t)dt

Cela définit une forme linéaire sur E.

Munissons E de la norme =,[0;1]. On observe

|01H(t)2dt|H2=o(H).

Ainsi, la relation précédente donne

f(P+H)=H0f(P)+(H)+o(H)

avec application linéaire.

Cela assure que f est différentiable en P et

df(P)=:H201P(t)H(t)dt.
 
Exercice 5  2904     MINES (MP)Correction  

Soient p et fp la fonction définie sur 2{(0,0)} par

fp(x,y)=(x+y)psin(1x2+y2).
  • (a)

    Donner une condition nécessaire et suffisante pour que fp se prolonge par continuité en (0,0).

  • (b)

    On suppose que la condition précédente est remplie. Donner une condition nécessaire et suffisante pour que le prolongement obtenu soit différentiable en (0,0).

Solution

  • (a)

    En polaires, x=rcos(θ), y=rsin(θ),

    fp(x,y)=(cos(θ)+sin(θ))prpsin(1r).

    Cas: p1.

    |fp(x,y)|2prp(x,y)(0,0)0

    et l’on peut prolonger f par continuité en (0,0).

    Cas: p=0.

    f0(x,y)=sin(1x2+y2)

    n’admet pas de limite finie en (0,0) car le sinus n’admet pas de limite finie en +.

  • (b)

    On suppose p*.

    Cas: p=2.

    f2(x,y)=(x+y)2sin(1x2+y2)=O((x,y)2)

    ce qui s’apparente à un développement limité à l’ordre 1 en (0,0).

    La fonction f2 est donc différentiable en (0,0) de différentielle nulle.

    Cas: p>2.

    fp(x,y)=(x+y)p-2f2(x,y).

    La fonction fp est différentiable par produit de fonctions différentiables.

    Cas: p=1. Quand h0+,

    1h(f1(h,0)-f1(0,0))=sin(1h)

    n’admet pas de limite finie. Ainsi, f n’est pas dérivable en (0,0) selon le vecteur (1,0), elle ne peut donc y être différentiable.

 
Exercice 6  28   Correction  

Justifier que la fonction f:* définie par f(z)=1/z est différentiable et calculer sa différentielle en tout a*.

Solution

Soit a*.

Pour h avec a+h0, on peut écrire

f(a+h)-f(a)=-ha(a+h)=(h)+α(h)

avec :h-ha2 linéaire et

α(h)=-ha(a+h)+ha2=h2a2(a+h)=O(h2)=o(h).

La différentielle de f en a est donc

:h-ha2.
 
Exercice 7  4628   

Soit Δ:n() l’application définie par Δ(A)=det(A).

  • (a)

    Justifier que l’application Δ est différentiable.

On convient de noter ai,j (avec 1i,jn) les coefficients génériques d’une matrice A de n().

  • (b)

    En employant un développement selon une rangée, exprimer en fonction des cofacteurs de A, les dérivées partielles

    Δai,j(A).
  • (c)

    En déduire la différentielle de l’application Δ.

 
Exercice 8  32   Correction  

On étudie l’application déterminant det:n().

  • (a)

    Justifier que l’application det est différentiable.

  • (b)

    Calculer la différentielle de det en In puis en toute matrice M inversible.

  • (c)

    En introduisant la comatrice de M, exprimer la différentielle de l’application det en tout Mn().

Solution

  • (a)

    L’application det est différentiable (et même de classe 𝒞) car polynomiale en vertu de l’expression générale définissant le déterminant

    det(M)=σSnε(σ)i=1naσ(i),i.
  • (b)

    Pour Hn(), le développement limité à l’ordre 1 de det s’exprime

    det(In+H)=1+φ(H)+Hε(H)

    avec φ=d(det)(In) et ε(H)H00.

    Pour H=tEi,j, on obtient par calcul d’un déterminant diagonal (cas i=j) ou triangulaire (cas ij)

    det(In+tEi,j)=1+tδi,j=t01+tφ(Ei,j)+o(t)

    donc φ(Ei,j)=δi,j. On en déduit φ=tr.

    Pour M inversible,

    det(M+H)=det(M)det(In+M1H)=det(M)+det(M)tr(M1H)+Hε(H)

    donc

    d(det)(M):Hdet(M)tr(M1H).
  • (c)

    En M inversible,

    d(det)(M):Hdet(M)tr(M1H)=tr(Com(M)×H).

    Les applications Md(det)(M) (car en fait det est de classe 𝒞1) et Mtr(Com(M)×) sont continues et co$̈\mathrm{i}$ncident sur la partie dense GLn(), elles sont donc égales sur n().

 
Exercice 9  34   

On étudie l’application f:MM-1 définie sur l’ouvert GLn().

  • (a)

    En exploitant l’identité (In+H)(In-H)=In-H2, établir que l’application f est différentiable en In.

  • (b)

    En déduire que f est différentiable en toute matrice MGLn() et exprimer sa différentielle.

 
Exercice 10  29   Correction  

Soient E et F deux -espaces vectoriels de dimension finies et φ:E×EF une application bilinéaire.
Établir que φ est différentiable et calculer sa différentielle dφ.

Solution

On a

φ(a+h,b+k)=φ(a,b)+φ(h,b)+φ(a,k)+φ(h,k)=φ(a,b)+ψ(h,k)+o((h,k))

avec ψ:(h,k)φ(h,b)+φ(a,k) linéaire et φ(h,k)=o((h,k)) car |φ(h,k)|Mhk.
Par suite, φ est différentiable en (a,b) et dφ(a,b)=ψ.

 
Exercice 11  37   

Soient E un espace euclidien dont le produit scalaire est noté () et u un endomorphisme autoadjoint de E.

  • (a)

    On considère l’application f:E définie par f(x)=(u(x)x).

    Montrer que f est différentiable et calculer sa différentielle en tout point a de E.

  • (b)

    On considère l’application F:E{0E} définie par

    F(x)=(u(x)x)(xx).

    Montrer que F est différentiable et que sa différentielle vérifie, pour tout aE{0E},

    dF(a)=0a est vecteur propre de u.
  • (c)

    Montrer que F est bornée et atteint un maximum en un vecteur x0 de la sphère unité. Que dire de x0?

 
Exercice 12  6026  Correction  

Soient Ω un ouvert connexe par arcs d’un espace vectoriel réel E de dimension finie et f:Ω une fonction telle qu’il existe k+ pour lequel

(x,y)Ω×Ω,|f(x)-f(y)|kx-y2.

Montrer que f est constante.

Solution

Pour tout aΩ, l’hypothèse permet d’écrire

f(a+h)=f(a)+(h)+hε(h)

avec (Ω,) identiquement nulle et ε fonction de limite nulle en 0.

La fonction f est différentiable et sa différentielle est constante égale à l’application identiquement nulle. Puisque Ω est un ouvert connexe par arcs, on peut affirmer que f est constante.

 
Exercice 13  36   Correction  

Soit f:EF une différentiable en 0E vérifiant f(λx)=λf(x) pour tout λ et tout xE.

Montrer que l’application f est linéaire.

Solution

Remarquons

f(0)=f(0.0)=0.f(0)=0

et notons =df(0).

D’une part,

f(λx)=f(0)+(λx)+o(λx)

D’autre part,

f(λx)=λf(x).

On en déduit

λ(x)+o(λx)=λf(x).

En simplifiant par λ et en faisant tendre λ vers 0+, on obtient f(x)=(x).

Ainsi, l’application f est linéaire (égale à sa différentielle en 0).

 
Exercice 14  3502     CENTRALE (MP)Correction  

Soient E=𝒞(n,), E* le dual de E et

𝒟={dE*|(f,g)E2,d(fg)=f(0)d(g)+g(0)d(f)}.
  • (a)

    Montrer que 𝒟 est un sous-espace vectoriel de E*.

  • (b)

    Montrer que 𝒟 est non réduit à {0}.

  • (c)

    Soit d𝒟 et h une fonction constante. Que vaut d(h)?

  • (d)

    Soit fE. Montrer

    xn,f(x)=f(0)+i=1nxi01fxi(tx)dt.

    Vérifier que l’application x01fxi(tx)dt est dans E.

  • (e)

    Soit d𝒟. Établir l’existence de (a1,,an)n tel que

    fE,d(f)=i=1naifxi(0).
  • (f)

    Déterminer la dimension de 𝒟.

Solution

  • (a)

    immédiat.

  • (b)

    L’application dh:fdhf(0) fait l’affaire pour n’importe quel hn non nul.

  • (c)

    Si h est constante égale à λ alors pour toute fonction fE on a par linéarité

    d(fh)=λd(f)

    et par définition des éléments de 𝒟,

    d(fh)=f(0)d(h)+λd(f).

    En employant une fonction f ne s’annulant pas en 0, on peut affirmer d(h)=0.

  • (d)

    Soit xn, puisque la fonction φ:t[0;1]f(tx) est de classe 𝒞1, on a

    φ(1)=φ(0)+01φ(t)dt

    ce qui donne

    f(x)=f(0)+01i=1nxifxi(tx)dt.

    Soit K un compact de n.
    Toutes les dérivées partielles en x de (x,t)fxi(tx) sont continues sur K×[0;1] donc bornées.
    Par domination sur tout compact, on peut affirmer que la fonction fi:x01fxi(tx)dt est de classe 𝒞.

  • (e)

    Notons pi:xxi.
    Par linéarité de d, on a

    d(f)=i=1nd(pifi)=i=1nd(pi)fi(0)

    car d(f(0))=0 et pi(0)=0.
    En posant ai=d(pi) et sachant

    fi(0)=01fxi(0)dt=fxi(0)

    on obtient

    fE,d(f)=i=1naifxi(0).
  • (f)

    L’application qui à hn associe dh est donc une surjection de n sur 𝒟. Cette application est linéaire et aussi injective (prendre f:x(hx) pour vérifier dh=0h=0) c’est donc un isomorphisme et

    dim𝒟=n.
 
Exercice 15  4145      MINES (MP)

Soient n* et f:n()n l’application définie par

f(M)=(tr(M),tr(M2),,tr(Mn)).
  • (a)

    Montrer que f est différentiable et calculer sa différentielle en Mn().

  • (b)

    Comparer le rang de df(M) et le degré du polynôme minimal de M.

  • (c)

    Montrer que l’ensemble des matrices de n() dont le polynôme minimal est de degré n est une partie ouverte de n().

[<] Différentielle[>] Calcul de dérivées partielles

 
Exercice 16  5476  Correction  

Soit f:2 définie par

f(x,y)={x3/y si y00 si y=0.
  • (a)

    Calculer Dvf(0,0) pour v=(vx,vy)2.

  • (b)

    La fonction f est-elle continue en (0,0)?

  • (c)

    La fonction f est-elle différentiable en (0,0)?

Solution

  • (a)

    Soit v=(vx,vy)2. Sous réserve d’existence,

    Dvf(0,0)=limt0t0f((0,0)+t.v)-f(0,0)t=limt0t0f(tvx,tvy)-f(0,0)t.

    Cas: vy0.

    f(tvx,tvy)-f(0,0)t=t3vx3t2vy=tvx3vyt0t00.

    Cas: vy=0.

    f(tvx,tvy)-f(0,0)t=0t0t00.

    La fonction f admet donc une dérivée en (0,0) selon tout vecteur v de 2 et Dvf(0,0)=0.

  • (b)

    On remarque

    f(1n,1n3)=1n+1f(0,0)

    alors que

    (1n,1n3)n+(0,0).

    La fonction n’est pas continue en (0,0).

  • (c)

    A fortiori, la fonction f n’est pas différentiable en (0,0) car les fonctions différentiables sont assurément continues.

    Ainsi, il ne suffit pas qu’une fonction soit dérivable selon tout vecteur en un point pour être différentiable en ce point! Notons que la réciproque est en revanche valable sachant (avec des notations entendues) Dvf(a)=df(a)v.

 
Exercice 17  1744  Correction  

Soit f:2 définie par

f(x,y)={x2yx4+y2 si (x,y)(0,0)0 sinon.

Montrer que f admet une dérivée en (0,0) selon tout vecteur sans pour autant y être continue.

Solution

Quand n+

f(1n,1n2)12f(0,0)

donc f n’est pas continue en (0,0).
Soit h=(α,β)2,

1t(f(tα,tβ)-f(0,0))=t2α2βt4α4+t2β2{0 si β=0α2/β sinon.

[<] Dérivée selon un vecteur[>] Dérivées partielles de fonctions composées

 
Exercice 18  1745  Correction  

Soit f:2 définie par

f(x,y)={xy|x|+|y| si (x,y)(0,0)0 sinon.
  • (a)

    Justifier que f est continue en (0,0).

  • (b)

    Étudier les dérivées partielles de f en (0,0).

Solution

  • (a)

    Pour (x,y)2{(0,0)},

    |f(x,y)-f(0,0)||y||x||x|+|y||y|(x,y)(0,0)0.

    On en déduit que f est continue en (0,0).

  • (b)

    Sous réserve d’existence,

    fx(0,0)=limt01t(f(t,0)-f(0,0))=1.

    On remarque

    1t(f(t,0)-f(0,0))=0

    donc

    fx(0,0)=0.

    De même,

    fy(0,0)=limt01t(f(0,t)-f(0,0))=0.
 
Exercice 19  3348   Correction  

Calculer les dérivées partielles de

f(x,y)=min(x,y2).

Solution

La courbe Γ d’équation y2=x est une parabole séparant le plan en deux portions ouvertes

U={(x,y)|x<y2}etV={(x,y)|x>y2}.
[Uncaptioned image]

Soit (x0,y0)U. Au voisinage de ce couple, f(x,y)=x et donc

fx(x0,y0)=1etfy(x0,y0)=0.

Soit (x0,y0)V. Au voisinage de ce couple, f(x,y)=y2 et donc

fx(x0,y0)=0etfy(x0,y0)=2y0.

Soit (x0,y0)Γ (on a donc x0=y02). Sous réserve d’existence,

fx(x0,y0)=limt01t(f(x0+t,y0)f(x0,y0)).

Pour t>0,

1t(f(x0+t,y0)f(x0,y0))=1t(y02y02)=0

et pour t<0,

1t(f(x0+t,y0)f(x0,y0))=1t(x0+tx0)=1.

On en déduit que la première dérivée partielle de f en (x0,y0) n’est pas définie.

Sous réserve d’existence,

fy(x0,y0)=limt01t(f(x0,y0+t)f(x0,y0)).

Si y00 alors pour t du signe de y0,

1t(f(x0,y0+t)f(x0,y0))=1t(x0x0)=0

et pour t du signe opposé à celui de y0,

1t(f(x0,y0+t)f(x0,y0))=1t((y0+t)2y02)=2y0+t.

On en déduit que la deuxième dérivée partielle de f en (x0,y0) n’est pas définie.

Si y0=0 (et alors x0=0),pour tout t0,

1t(f(0,0+t)f(0,0))=0.

La deuxième dérivée partielle de f en (0,0) est définie et

fy(0,0)=0.
 
Exercice 20  2466     CENTRALE (MP)Correction  

On considère

f:(x,y)n=1+xn1+y2n.
  • (a)

    Déterminer le domaine de définition D de f.

  • (b)

    Étudier l’existence de fx et fy sur D.

Solution

  • (a)

    Si |y|1 alors la série définissant f(x,y) converge si, et seulement si, |x|<1
    Si |y|>1 alors la série définissant f(x,y) converge si, et seulement si, |x|<|y2| car xn1+y2n=(xy2)n.

    Finalement,

    D={(x,y)2||x|<max(1,y2)}.
  • (b)

    un(x,y)=xn1+y2n. Soit a[0;1[ et Da={(x,y)2||x|amax(1,y2)}. Pour (x,y)Da:

    |unx(x,y)|=|nxn-11+y2n|.

    Si |y|1 alors |x|a et

    |unx(x,y)|=|nxn-11+y2n|nan-11+y2nnan-1.

    Si |y|>1 alors |x|ay2 et

    |unx(x,y)|=|nxn-11+y2n|nan-1y2n-21+y2nnan-1y2nan-1.

    Dans les deux cas |unx(x,y)|nan-1 qui est le terme général d’une série convergente.

    |uny(x,y)|=|2ny2n-1xn(1+y2n)2|2nxn1+y2n car y2n-11+y2n1.

    Si |y|1 alors |x|a et

    |uny(x,y)|2nan1+y2n2nan.

    Si |y|>1 alors |x|ay2 et

    |uny(x,y)|2nany2n1+y2n2nan.

    Dans les deux cas |uny(x,y)|2nan qui est le terme général d’une série convergente.
    Par convergence normale, fx et fy existent sur Da et comme cela vaut pour tout a[0;1[, fx et fy existent sur D.

[<] Calcul de dérivées partielles[>] Matrice jacobienne

 
Exercice 21  2903    MINES (MP)Correction  

Soient (x1,,xn,h1,,hn)2n, f𝒞1(n,) et g: définie par

g(t)=f(x1+th1,,xn+thn).

Exprimer g(t).

Solution

Par composition, g est dérivable (et même de classe 𝒞1) et

g(t)=i=1nhifxi(x1+th1,,xn+thn).
 
Exercice 22  1755  Correction  

Soient f:2 une fonction différentiable et g:2 définie par

g(u,v)=f(u2+v2,uv).
  • (a)

    Justifier que g est différentiable.

  • (b)

    En employant la règle de la chaîne, exprimer les dérivées partielles de g en fonction des dérivées partielles de f.

Solution

  • (a)

    Considérons

    Φ:{22(u,v)(u2+v2,uv).

    L’application Φ est différentiable car ses fonctions coordonnées (dans la base canonique) le sont puisque polynomiales. Par composition, g=fΦ est différentiable.

  • (b)

    Par application de la règle de la chaîne,

    gu(u,v) =ddu(f(u2+v2,uv))
    =2ufx(u2+v2,uv)+vfy(u2+v2,uv)
    gv(u,v) =ddv(f(u2+v2,uv))
    =2vfx(u2+v2,uv)+ufy(u2+v2,uv).
 
Exercice 23  1752   Correction  

Soit f:2 différentiable.

  • (a)

    On suppose

    t,(x,y)2,f(x+t,y+t)=f(x,y).

    Montrer que f satisfait sur 2 l’équation aux dérivées partielles

    (E):fx(x,y)+fy(x,y)=0.
  • (b)

    Établir la réciproque.

  • (c)

    En déduire la solution générale de l’équation au dérivées partielles (E).

Solution

  • (a)

    On dérive la relation par rapport à t

    fx(x+t,y+t)+fy(x+t,y+t)=0.

    Pour t=0, on obtient la relation voulue.

  • (b)

    Soit (x,y)2. On introduit la fonction φ: définie par

    φ(t)=f(x+t,y+t)pour t.

    La fonction φ est dérivable et

    φ(t)=fx(x+t,y+t)+fy(x+t,y+t)=0

    en vertu de l’hypothèse de travail. On en déduit que la fonction φ est constante.

    L’identité φ(t)=φ(0) produit alors celle voulue.

  • (c)

    Si f est solution sur 2 de l’équation aux dérivées partielles (E) alors

    t,(x,y)2,f(x+t,y+t)=f(x,y)

    et donc

    (x,y)2,f(x,y)=f(x-y,0).

    Si l’on pose C:tf(t,0), on obtient

    (x,y)2,f(x,y)=C(x-y) avec C𝒞1(,).

    La réciproque est immédiate.

 
Exercice 24  1753   Correction  

Soient Ω=2{(0,0)} et f:Ω une fonction de classe 𝒞1.

  • (a)

    On suppose que

    t>0,(x,y)Ω,f(tx,ty)=f(x,y).

    Montrer que

    xfx(x,y)+yfy(x,y)=0pour tout (x,y)Ω.
  • (b)

    Étudier la réciproque.

  • (c)

    À quelle condition une telle fonction peut-elle être prolongée par continuité en (0,0)?

Solution

  • (a)

    On dérive par rapport à t la relation ,f(tx,ty)=f(x,y) et cela donne

    xfx(tx,ty)+yfy(tx,ty)=0.

    En évaluant en t=1, on obtient la relation attendue.

  • (b)

    Soit (x,y)Ω.

    Posons φ:tf(tx,ty) définie sur ]0;+[. Par composition la fonction φ est dérivable sur ]0;+[ et

    φ(t)=xfx(tx,ty)+yfy(tx,ty).

    On en déduit

    tφ(t)=txfx(tx,ty)+tyfy(tx,ty)=0.

    La fonction φ est donc nulle sur ]0;+[ et φ est constante égale à φ(1)=f(x,y).

  • (c)

    Si f peut être prolongée par continuité en (0,0) alors, pour tout (x,y)Ω,

    f(x,y)=limt0+f(tx,ty)=f(0,0)

    et la fonction f est constante. La réciproque est immédiate.

 
Exercice 25  45   Correction  

Soit f:2 une fonction différentiable homogène de degré n c’est-à-dire vérifiant

t,(x,y)2,f(tx,ty)=tnf(x,y).
  • (a)

    Montrer que

    xfx+yfy=nf.
  • (b)

    On suppose n1. Montrer que les dérivées partielles de f sont elles aussi homogènes, préciser leur degré.

Solution

  • (a)

    En dérivant la relation f(tx,ty)=tnf(x,y) en la variable t

    xfx(tx,ty)+yfy(tx,ty)=ntn-1f(x,y).

    En évaluant en t=1, on obtient

    xfx(x,y)+yfy(x,y)=nf(x,y).
  • (b)

    En dérivant la relation f(tx,ty)=tnf(x,y) en la variable x

    tfx(tx,ty)=tnfx(x,y)

    donc, pour t0,

    fx(tx,ty)=tn-1fx(x,y).

    Cette identité se prolonge aussi en t=0 grâce à la continuité de fx.
    On peut conclure que fx est de homogène de degré n-1.
    Idem pour fy.

 
Exercice 26  46   

(Fonctions homogènes)

Soit f:2 une fonction de classe 𝒞1. On dit que f est homogène de degré αR lorsque

t>0,(x,y)2,f(tx,ty)=tαf(x,y).
  • (a)

    On suppose f homogène de degré α. Montrer

    xfx(x,y)+yfy(x,y)=αf(x,y)pour tout (x,y)2.
  • (b)

    Établir la réciproque.

 
Exercice 27  6027   Correction  

Soit ϕ:22 une isométrie vectorielle.

Montrer que pour toute fonction f:2 de classe 𝒞2

Δ(fΦ)=ΔfΦ

Δ désigne le laplacien.

Solution

L’application Φ est linéaire donc de classe 𝒞. Par composition, g=fΦ est de classe 𝒞2 sur 2. Notons

Ω=(abcd)

la matrice de Φ dans la base canonique de 2. On a

(x,y)2,Φ(x,y)=(ax+by,cx+dy)

et donc

(x,y)2,g(x,y)=f(ax+by,cx+dy).

Par dérivation de fonctions composées,

gx(x,y) =afx(ax+by,cx+dy)+cfy(ax+by,cx+dy)
gy(x,y) =bfx(ax+by,cx+dy)+dfy(ax+by,cx+dy)

puis

2gx2(x,y) =a22fx2(x,y)+2ac2fxy(x,y)+c22fy2(x,y)
2gy2(x,y) =b22fx2(x,y)+2bd2fxy(x,y)+d22fy2(x,y)

avec (x,y)=Φ(x,y)=(ax+by,cx+dy).

On en déduit

Δg(x,y)=(a2+b2)2fx2(x,y)+2(ac+bd)2fxy(x,y)+(c2+d2)2fy2(x,y).

Les lignes de la matrice Ω étant unitaires et orthogonales: a2+b2=c2+d2=1 et ac+bd=0. On simplifie

Δg(x,y)=Δf(x,y)=Δf(Φ(x,y)).

[<] Dérivées partielles de fonctions composées[>] Gradient

 
Exercice 28  1323      X (MP)

Soit f𝒞2(n,n). On suppose qu’en tout point la matrice11 1 Cette matrice est la matrice jacobienne de l’application différentiable f. de la différentielle de f dans la base canonique de n est antisymétrique.

Montrer qu’il existe bn et An() antisymétrique tels que:

xn,f(x)=Ax+b.

[<] Matrice jacobienne[>] Fonction de classe C1

 
Exercice 29  3885  Correction  

Soient u un endomorphisme autoadjoint d’un espace euclidien E et x0 un vecteur de E. On étudie la fonction f:E définie par

f(x)=12(u(x)x)+(x0x).
  • (a)

    Montrer que f est différentiable et exprimer sa différentielle.

  • (b)

    Calculer le gradient de f en tout point de E.

Solution

  • (a)

    Soit aE. On peut écrire

    f(a+h)=12((u(a)a)+(u(a)h)+(u(h)a)+(u(h)h))+(x0a)+(x0h).

    Sachant (u(h)a)=(u(a)h), on obtient

    f(a+h)=f(a)+(h)+(u(h)h)

    avec la forme linéaire donnée par

    (h)=(u(a)+x0h).

    Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz,

    |(u(h)h)|u(h)h avec u(h)h0E0

    car l’application linéaire u est continue puisqu’au départ d’un espace de dimension finie.

    On a donc formé un développement limité à l’ordre 1

    f(a+h)=f(a)+(h)+hε(h) avec ε(h)h0E0.

    La fonction f est donc différentiable en a et

    df(a)h=(u(a)+x0h).
  • (b)

    On reconnaît alors le gradient de f en a: f(a)=u(a)+x0.

 
Exercice 30  30   Correction  

Soit E un espace vectoriel euclidien.

  • (a)

    En quels points l’application xx2 est-elle différentiable?

  • (b)

    Préciser en ces points le vecteur gradient.

Solution

  • (a)

    Cas: x=0.

    1t(0+t.h-0)=|t|th

    n’a pas de limite qaund t tend vers 0. Par suite, n’est pas différentiable en 0.

    Cas: x0.

    x+h =x2+2(xh)+h2
    =x1+2(xh)x2+h2x2=x+(xh)x+o(h)

    donc est différentiable en x et de différentielle

    h(xh)x.
  • (b)

    Le vecteur gradient en x0 est

    1x.x.
 
Exercice 31  1750   

On munit 2 de sa structure euclidienne canonique.

Soient f:× une fonction de classe 𝒞1 et g:× définie par

g(r,θ)=f(rcos(θ),rsin(θ)).

Soient (x,y)2{(0,0)} et (r,θ)+*× tels que x=rcos(θ) et y=rsin(θ).

  • (a)

    Exprimer les dérivées partielles de f en (x,y) en fonction des dérivées partielles de g en (r,θ).

On introduit les vecteurs ur=(cos(θ),sin(θ)) et uθ=(-sin(θ),cos(θ)).

  • (b)

    Exprimer le gradient de f en (x,y) en fonction de ur, uθ et des dérivées partielles de g.

 
Exercice 32  5219   

On munit n de sa structure euclidienne canonique.

Soient Ω un ouvert convexe non vide de n et f:Ω une fonction de classe 𝒞1.

  • (a)

    Montrer que, si les dérivées partielles de f sont nulles, alors f est une fonction constante.

  • (b)

    Montrer que, si le gradient de f est borné, alors pour tout (a,b)Ω2

    |f(b)-f(a)|Mb-a avec M=supxΩf(x).
 
Exercice 33  5107   

On munit n de sa structure euclidienne canonique et l’on identifie n et l’espace des colonnes n,1().

Soient An() une matrice symétrique et fA:n définie par fA(x)=xAx.

  • (a)

    Calculer les dérivées partielles de fA et exprimer fA(x) en fonction de Ax pour tout xn.

Pour xn non nul, on introduit le quotient de Rayleigh

R(x)=xAxxx.
  • (b)

    Montrer que x est vecteur propre de A si, et seulement si, R(x)=0.

 
Exercice 34  33   Correction  
  • (a)

    Montrer que l’application Δ:Adet(A) est différentiable sur n().

  • (b)

    Calculer sa différentielle en commençant par évaluer ses dérivées partielles.

  • (c)

    On munit n() du produit scalaire canonique défini par A,B=tr(AB).
    Déterminer le vecteur gradient de Δ en A

Solution

Notons A=(ai,j)

  • (a)

    Puisque

    Δ(A)=σ𝒮nε(σ)i=1naσ(i),i

    la fonction Δ est différentiable sur n() par somme et produit de fonctions qui le sont (à savoir les application linéaires Aai,j).

  • (b)

    En développant le déterminant selon la i-ème ligne, on obtient

    det(A)=j=1nai,jAi,j

    avec Ai,j cofacteur d’indice (i,j). On en déduit.

    (i,j)Δ(A)=Ai,j.

    Par conséquent, la différentielle de Δ en A est

    dΔ(A):Hi,j=1nAi,jhi,j.
  • (c)

    On observe

    dΔ(A)H=tr(Com(A)H))=Com(A),H.

    Le vecteur gradient de Δ en A est donc Com(A).

 
Exercice 35  5746   Correction  

Soit F:Ω une fonction de classe 𝒞1 définie sur Ω ouvert convexe d’un espace euclidien E. On suppose

(x,y)Ω2,F(y)-F(x),x-y0.

Montrer que la fonction F est convexe, c’est-à-dire qu’elle vérifie

(a,b)Ω2,λ[0;1],F((1-λ).a+λ.b)(1-λ)F(a)+λF(b).

Solution

Soient a,bΩ. Pour t[0;1], on pose

φ(t)=F((1-t).a+t.b)=F(a+t(b-a)).

La fonction φ est dérivable avec

φ(t)=F(a+t.(b-a)),b-a.

Pour s<t,

φ(t)-φ(s) =F(a+t.(b-a)),b-a-F(a+s.(b-a)),b-a
=F(a+t.(b-a))-F(a+s.(b-a)),b-a.

En posant x=a+s.(b-a) et y=a+t.(b-a),

F(y)-F(x),x-y=F(a+t.(b-a))-F(a+s.(b-a)),(t-s>0).(b-a)0

et donc φ(t)-φ(s)0.

La fonction φ est alors croissante et par conséquent φ est convexe. La propriété

λ[0;1],φ(λ)=φ((1-λ).0+λ.t)(1-λ)φ(0)+λφ(1)

donne alors

λ[0;1],F((1-λ).a+λ.b)(1-λ)F(a)+λF(b).

[<] Gradient[>] Espace tangent

 
Exercice 36  41   Correction  

Soient f: une fonction de classe 𝒞1 et F:2{(0,0)} définie par

F(x,y)=f(x2+y2)f(0)x2+y2.
  • (a)

    Déterminer lim(x,y)(0,0)F(x,y).

On prolonge F par continuité en (0,0) et l’on suppose de surcroît f de classe 𝒞2 sur .

  • (b)

    Justifier que F est différentiable en (0,0) et y préciser sa différentielle.

  • (c)

    Montrer que F est de classe 𝒞1 sur 2.

Solution

  • (a)

    Par le théorème des accroissements finis, il existe cx,y]0;x2+y2[ tel que F(x,y)=f(c).
    Quand (x,y)(0,0) alors cx,y0 puis F(x,y)f(0).

  • (b)

    Par Taylor-Young:

    F(x,y)=F(0,0)+x2+y22f′′(0)+(x2+y2)ε(x2+y2)=F(0,0)+φ(x,y)+o(x,y)

    avec φ=0.
    Donc F est différentiable en (0,0) et dF(0,0)=0.

  • (c)

    F est de classe 𝒞1 sur 2{(0,0)} par opérations.

    Fx(x,y)=2xx2+y2(f(x2+y2)F(x,y))=x(f′′(0)+o(1))(x,y)(0,0)0

    et de même

    Fy(x,y)(x,y)(0,0)0

    donc F est de classe 𝒞1 sur 2.

 
Exercice 37  2906     MINES (MP)Correction  

Soit g: de classe 𝒞2 sur . On pose

f(x,y)=g(x)-g(y)x-y pour xyetf(x,x)=g(x).
  • (a)

    À l’aide d’une intégrale, proposer une expression de f(x,y) où ne figure plus la discussion selon que x est égal ou non à y.

  • (b)

    En déduire que f est de classe 𝒞1 sur 2.

Solution

  • (a)

    Puisque la fonction g est de classe 𝒞1 sur , on peut écrire

    g(x)=g(y)+yxg(t)dt.

    Par le changement de variable t=y+u(x-y), on obtient

    g(x)=g(y)+(x-y)01g(y+u(x-y))du.

    Ainsi,

    f(x,y)=01g(y+u(x-y))du

    Cette relation vaut pour xy et aussi pour x=y.

  • (b)

    Soit y fixé.

    L’application φ:(x,u)g(y+u(x-y)) admet une dérivée partielle

    φx(x,u)=ug′′(y+u(x-y)).

    Cette dérivée partielle est continue en x et continue par morceaux en u.

    Pour [a;b] assez grand pour que y en soit élément, on a

    x[a;b],u[0;1],y+u(x-y)[x;y][a;b].

    La fonction g′′ est continue donc bornée par un certain M+ sur le segment [a;b]. On a alors

    (x,u)[a;b]×[0;1],|φx(x,u)|M=ψ(u).

    La fonction ψ est évidemment intégrable sur [0;1] et donc, par domination sur tout segment, on peut affirmer que l’application x01φ(x,u)du est de classe 𝒞1 et

    ddx(01φ(x,u)du)=01φx(x,u)du.

    Ainsi, f admet une dérivée partielle

    fx(x,y)=01ug′′(y+u(x-y))du.

    De plus, la fonction (x,y,u)ug′′(y+u(x-y)) est continue sur 2×[0;1] et par une domination sur [a;b]×[a;b], on obtient la continuité sur 2 de l’application fx.

    De même, on montre que la deuxième dérivée partielle de f existe et est continue.

 
Exercice 38  2907     MINES (MP)Correction  

Soit, pour n*,

un:(x,y)cos(ny)nxn.

On note D l’ensemble des (x,y)2 tels que la série de terme général un(x,y) converge. On pose

f:(x,y)n=1un(x,y).
  • (a)

    Déterminer D.

  • (b)

    Montrer que fD est de classe 𝒞1.

Solution

  • (a)

    Cas: |x|<1.

    |un(x,y)|=o(xn)

    donc la série un(x,y) est absolument convergente.

    Cas: |x|>1. Si la série un(x,y) converge alors un(x,y)n+0 donc

    cos(ny)=un(x,y)nxn0

    par croissance comparée.
    Mais alors

    cos(2ny)=2cos2(ny)-1-1

    ce qui est incohérent avec l’affirmation qui précède.
    Ainsi, la série un(x,y) diverge.

    Cas: x=1. Si y=0[2π] alors un(1,y)=1n et un(1,y) diverge.
    Si y0[2π] alors par une transformation d’Abel, on obtient la convergence de la série un(1,y).

    Cas: x=-1. On remarque

    un(-1,y)=un(1,y+π).

    Ainsi, un(-1,y) converge si, et seulement si, yπ[2π].

    Finalement,

    D={(x,y)2||x|<1}{(1,y)/y0[2π]}{(-1,y)/yπ[2π]}.
  • (b)

    L’intérieur de D est alors

    D={(x,y)2||x|<1}.

    Soient a[0;1[ et Da={(x,y)2||x|<a}.
    un est de classe 𝒞1 sur Da et la série de fonctions un(x,y) converge simplement sur Da.
    La série de fonctions unx(x,y) converge normalement sur Da via

    |unx(x,y)|nan-1.

    Enfin, la série de fonctions uny(x,y) converge normalement sur Da via

    |uny(x,y)|nan.

    On peut alors appliquer les théorèmes usuels qui affirment que

    (x,y)n=0+un(x,y)

    admet deux dérivées partielles continues sur Da. C’est donc une fonction de classe 𝒞1 sur Da. Enfin, cela valant pour tout a[0;1[, on obtient une fonction de classe 𝒞1 sur l’intérieur de D.

 
Exercice 39  51    Correction  

Soit f:2 une fonction de classe 𝒞1. On définit

F(x)=2xx3f(x+1,t)dt.

Démontrer que F est dérivable sur et préciser sa dérivée.

Solution

On peut écrire

F(x)=0x3f(x+1,t)dt-02xf(x+1,t)dt=φ(x,x3)-φ(x,2x)

avec

φ(x,u)=0uf(x+1,t)dt=01uf(x+1,tu)dt.

Fixons u et considérons g(x,t)=uf(x+1,tu) définie sur ×[0;1].
La fonction g est continue en x et continue par morceaux en t.
Soit [a;b]. La fonction f étant continue sur le compact [a+1;b+1]×[0;u], elle y est bornée par un certain M+.
On a alors

(x,u)[a;b]×[0;u],|g(x,t)|M=ψ(t).

La fonction ψ est intégrable sur [0;u] et donc, par intégration sur un segment, on obtient que la fonction xφ(x,u) est de classe 𝒞1 et

ddx(φ(x,u))=φx(x,u)=01ufx(x+1,tu)dt.

Ainsi φ admet une dérivée partielle φx et, une domination analogue à la précédente permet d’établir que cette fonction est continue en le couple (x,u)2.
D’autre part, uφ(x,u) est évidemment dérivable et

ddu(φ(x,u))=φu(x,u)=f(x+1,u).

Ainsi φ admet une dérivée partielle φu et celle-ci est clairement continue.

Finalement, φ est de classe 𝒞1 sur 2.
Notons enfin que les dérivées partielles de φ sont continues en (x,u) et donc la fonction φ est de classe 𝒞1.
Puisque, F est de classe 𝒞1.
Par dérivation de fonctions composées

F(x)=φx(x,x3)+3x2φu(x,x3)-φx(x,x2)-2φu(x,2x).

Enfin

F(x)=2xx3fx(x+1,t)dt+3x2f(x+1,x3)-2f(x+1,2x).

[<] Fonction de classe C1[>] Équations aux dérivées partielles d'ordre 1

 
Exercice 40  5106  
  • (a)

    Étudier la position relative de la surface Σ:z=x2+y2 et de son plan tangent en tout point.

  • (b)

    Même question avec Σ:z=x2-y2

 
Exercice 41  5108   

Montrer que l’intersection de la surface Σ:x2+y2-z2=1 et de son plan tangent en un point régulier est la réunion de deux droites sécantes en ce point.

[<] Espace tangent[>] Calcul de dérivées partielles d'ordre 2

 
Exercice 42  4627  

Déterminer les fonctions f:2 de classe 𝒞1 solutions de l’équation aux dérivées partielles:

fx(x,y)+xyf(x,y)=0.
 
Exercice 43  1763  

Déterminer les fonctions f:2 de classe 𝒞1 solutions de l’équation aux dérivées partielles

3fx(x,y)-2fy(x,y)=x.

On pourra réaliser le changement de variables

{u=x+yv=2x+3y.
 
Exercice 44  44  Correction  

Déterminer les fonctions f:2 de classe 𝒞1 solution de l’équation aux dérivées partielles

fx(x,y)-3fy(x,y)=0.

On pourra réaliser le changement de variables

{u=2x+yv=3x+y.

Solution

{u=2x+yv=3x+y{x=v-uy=3u-2v.

Posons ϕ:22 définie par

ϕ(u,v)=(v-u,3u-2v)

ϕ est une bijection de classe 𝒞1 (et même un 𝒞1-difféomorphisme)
Soient f:2 de classe 𝒞1 et g:2 définie par «  g(u,v)=f(x,y)   » c’est-à-dire g(u,v)=f(v-u,3u-2v)
g=fϕ est de classe 𝒞1 et

gu(u,v)=-fx(x,y)+3fy(x,y)

f est solution de l’équation si, et seulement si, gu=0 soit g(u,v)=φ(v) avec φ fonction de classe 𝒞1.
Les solutions de l’équation aux dérivées partielles sont f(x,y)=φ(3x+y) avec φ de classe 𝒞1.

 
Exercice 45  1765  

Déterminer les fonctions de classe 𝒞1 sur 2 vérifiant l’équation aux dérivées partielles

(E):fx(x,y)+fy(x,y)=f(x,y).

On opérera le changement de variables défini par le système

{u=x+yv=x-y.
 
Exercice 46  1764  Correction  

Déterminer les fonctions f:2 de classe 𝒞1 solutions de l’équation aux dérivées partielles

fx+fy=f.

On pourra réaliser le changement de variables

{u=xv=y-x.

Solution

Soit f:2 une fonction de classe 𝒞1 sur 2 solution de

fx+fy=f.

Soit g:2 définie par g(u,v)=f(u,u+v).
Par composition g est de classe 𝒞1 sur 2 et

gu(u,v)=fx(u,u+v)+fy(u,u+v)=f(u,u+v)=g(u,v).

La fonction ug(u,v) est solution de l’équation différentielle y=y donc il existe C(v) tel que g(u,v)=C(v)eu.
Notons que C: est de classe 𝒞1 car C(v)=g(0,v) avec g de classe 𝒞1.
Par suite, on obtient f(x,y)=C(y-x)ex.
Inversement, de telles fonctions sont solutions.

 
Exercice 47  1766   

Résoudre sur Ω=2{(0,0)} l’équation aux dérivées partielles

(E):yfx(x,y)-xfy(x,y)=0.
 
Exercice 48  80   Correction  

En passant en coordonnées polaires, déterminer les fonctions f:×+* de classe 𝒞1 solutions de l’équation aux dérivées partielles

yfx(x,y)-xfy(x,y)=f(x,y).

Solution

Considérons la fonction de changement de variables polaires

{+*×2{(0,0)}(r,θ)(rcos(θ),rsin(θ)).

Celle-ci est surjective mais non bijective. Ici, on veut résoudre l’équation aux dérivées partielles sur ×+*. Pour rendre la fonction de changement de variable bijective sur ce domaine, on limite θ à varier dans ]0;π[. On considère donc plutôt la fonction de changement de variable

Φ:{+*×]0;π[×+*(r,θ)(rcos(θ),rsin(θ)).

Celle-ci est bijective et l’on peut exprimer sa bijection réciproque Φ-1

Φ-1(x,y)=(x2+y2,arccos(xx2+y2)).

Soient f:×+* une fonction de classe 𝒞1 et g:+*×]0;π[ l’application définie de sorte que

« g(r,θ)=f(x,y) »

c’est-à-dire définie par

(r,θ)+*×]0;π[,g(r,θ)=f(rcos(θ),rsin(θ)).

Par composition, g=fΦ est de classe 𝒞1 sur +*×]0;π[ et l’on remarque

gθ(r,θ) =-rsin(θ)fx(rcos(θ),rsin(θ))+rcos(θ)fy(rcos(θ),rsin(θ))
=(-yfx(x,y)+xfy(x,y))|(x,y)=Φ(r,θ).

Par bijectivité de Φ,

(x,y)×+*, yfx(x,y)-xfy(x,y)=f(x,y)
(r,θ)+*×]0;π[,gθ(r,θ)=-g(r,θ).

En intégrant cette équation à r fixé, on poursuit

(x,y)×+*, yfx(x,y)-xfy(x,y)=f(x,y)
C𝒞1(+*,),(r,θ)+*×]0;π[,g(r,θ)=C(r)e-θ
C𝒞1(+*,),(x,y)×+*,
                 f(x,y)=C(x2+y2)e-arccos(x/x2+y2).

La fonction C parcourant les fonctions de classe 𝒞1 au départ de +*, il en est de même de C et l’on peut simplifier l’expression de la solution générale

f(x,y)=C(x2+y2)e-arccos(x/x2+y2) avec C𝒞1(+*,).
 
Exercice 49  76   Correction  

En passant en coordonnées polaires, déterminer les fonctions f:+*× de classe 𝒞1 solutions de l’équation aux dérivées partielles

xfx(x,y)+yfy(x,y)=0.

Solution

Soient f:+*× une fonction de classe 𝒞1 et g:+*×]-π/2;π/2[ définie par g(r,θ)=f(rcos(θ),rsin(θ)). Par composition g est 𝒞1 sur +*×]-π/2;π/2[ et

rgr(r,θ)=rcos(θ)fx(rcos(θ),rsin(θ))+rsin(θ)fy(rcos(θ),rsin(θ))

f est solution de l’équation aux dérivées partielles étudiée si, et seulement si, rgr(r,θ)=0 ce qui conduit à g(r,θ)=h(θ) puis

f(x,y)=h(arctan(yx))=h~(yx)

avec h~ fonction de classe 𝒞1 définie sur .

 
Exercice 50  1768   Correction  

En passant en coordonnées polaires, déterminer les fonctions f:+*× de classe 𝒞1 solutions de l’équation aux dérivées partielles

xfx+yfy=x2+y2.

Solution

Soient f:+*× une fonction de classe 𝒞1 et g:+*×]-π/2;π/2[ définie par g(r,θ)=f(rcos(θ),rsin(θ)). Par composition g est de classe 𝒞1 sur +*×]-π/2;π/2[ et

rgr(r,θ)=rcos(θ)fx(rcos(θ),rsin(θ))+rsin(θ)fy(rcos(θ),rsin(θ))

f est solution de l’équation aux dérivées partielles étudiée si, et seulement si,

rgr(ρ,θ)=r

ce qui conduit à g(r,θ)=r+h(θ) puis

f(x,y)=x2+y2+h(arctan(yx))=x2+y2+k(yx)

avec k fonction de classe 𝒞1 définie sur .

 
Exercice 51  3793    ENTPE (MP)Correction  

On étudie l’équation aux dérivées partielles

(E):xfx(x,y)+yfy(x,y)=f(x,y)

où la fonction inconnue f est de classe 𝒞1 de 2 vers .

  • (a)

    Montrer l’existence de solutions non identiquement nulles.

Soit f une fonction de classe 𝒞1 solution sur 2 de (E).

Pour (x,y)2, on pose g:tf(tx,ty) définie sur [0;+[.

  • (b)

    Montrer que g est de classe 𝒞1 et calculer g.

  • (c)

    En déduire que f(tx,ty)=tf(x,y) pour tout (x,y)2 et tout t+.

  • (d)

    Déterminer la solution générale l’équation (E) sur 2.

Solution

  • (a)

    Les fonctions données par f(x,y)=ax+by sont solutions.

  • (b)

    Par composition, la fonction g est de classe 𝒞1 et

    g(t)=xfx(tx,ty)+yfy(tx,ty)

    de sorte que

    tg(t)=f(tx,ty)=g(t).
  • (c)

    La résolution de l’équation différentielle ty(t)=y sur ]0;+[ donne

    y(t)=λt avec λ.

    La fonction g est donc de cette forme sur ]0;+[ et aussi sur [0;+[ par continuité en 0. On en déduit

    (x,y)2,t+,f(tx,ty)=tf(x,y).
  • (d)

    En dérivant cette relation en le paramètre x, on obtient

    (x,y)2,t+,tfx(tx,ty)=tfx(x,y).

    En simplifiant par t,

    (x,y)2,t+*,fx(tx,ty)=fx(x,y).

    Or la relation engage des fonctions continues, elle donc encore valable en t=0 ce qui fourni

    (x,y)2,fx(x,y)=fx(0,0).

    De même, on obtient

    (x,y)2,fy(x,y)=fy(0,0).

    Enfin, en posant

    a=fx(0,0)etb=fy(0,0)

    l’équation initiale fournit

    f(x,y)=ax+by.

    On obtient ainsi la forme générale des solutions de (E).

 
Exercice 52  2913     MINES (MP)Correction  

On note U l’ensemble des (x,y) de 2 tels que x>0 et E=𝒞(U,). Soit f:U et α; on dit que f est homogène de degré α si f(tx,ty)=tαf(x,y) pour tous t+*, (x,y)U. On pose:

fE,(x,y)U,Φ(f)(x,y)=xfx(x,y)+yfy(x,y).
  • (a)

    Déterminer Ker(Φ).

  • (b)

    Soit fE. Montrer que f est homogène de degré α si, et seulement si, Φ(f)=αf.

  • (c)

    Résoudre l’équation d’inconnue fE, Φ(f)=h, h étant la fonction qui à (x,y) associe (x2+y2)3/2xy.

Solution

  • (a)

    L’application ϕ est clairement un endomorphisme de E.
    Posons x=rcos(θ), y=rsin(θ) avec r=x2+y2 et θ=arctan(yx), (r,θ)V=+*×]-π/2;π/2[
    Pour fE, on considère g𝒞(V,) définie par g(r,θ)=f(rcos(θ),rsin(θ)).
    On remarque

    rgr(r,θ)=rcos(θ)fx(rcos(θ),rsin(θ))+rsin(θ)fy(rcos(θ),rsin(θ)).

    Ainsi,

    Φ(f)=0rgr(r,θ)=0

    pour tout (r,θ)V.
    La résolution de cette équation aux dérivées partielles donne g(r,θ)=C(θ) avec C de classe 𝒞 sur ]-π/2;π/2[.
    Par suite, on obtient la solution générale f(x,y)=C(arctan(y/x))=D(y/x) avec D fonction de classe 𝒞 sur .

  • (b)

    Si f est homogène de degré α alors en dérivant la relation f(tx,ty)=tαf(x,y) par rapport à t puis en évaluant le résultat en t=1 on obtient l’égalité Φ(f)=αf.
    Inversement, si Φ(f)=αf alors en introduisant g comme ci-dessus, on obtient

    rgr(r,θ)=αg(r,θ)

    ce qui donne g(r,θ)=C(θ)rα puis

    f(x,y)=D(y/x)(x2+y2)α/2

    avec D fonction de classe 𝒞 sur . Il est alors facile de vérifier que f est homogène de degré α.

  • (c)

    La fonction h est homogène de degré 5, donc h/5 est solution particulière de l’équation linéaire Φ(f)=h. L’ensemble des solutions de l’équation est alors le sous-espace affine h/5+Ker(Φ).

 
Exercice 53  2912     MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Soit α. Trouver les f𝒞1(×+*,) telles que

    xfx+yfy=αf.
  • (b)

    Trouver toutes les f𝒞1(×+*,) telles que

    xfx+yfy=xyx3+y3.

Solution

  • (a)

    On passe en coordonnées polaires avec r=x2+y2 et θ=arctan(x/y) de sorte que x=rsin(θ) et y=rcos(θ).
    On parvient à

    f(x,y)=C(x/y)(x2+y2)α/2

    avec C une fonction de classe 𝒞1 définie sur .

  • (b)

    Idem, on parvient à

    f(x,y)=23xyx3+y3+C(x/y)

    avec C une fonction de classe 𝒞1 définie sur .

 
Exercice 54  2461     CENTRALE (MP)Correction  

Montrer que f:n de classe 𝒞1 est homogène de degré p si, et seulement si,

(x1,,xn)n,i=1nxifxi(x1,,xn)=pf(x1,,xn).

Solution

Supposons f homogène de degré p c’est-à-dire

t>0,f(tx1,,txn)=tpf(x1,,xn).

En dérivant cette relation par rapport à t et en évaluant en t=1, on obtient

i=1nxifxi(x1,,xn)=pf(x1,,xn).

Inversement, posons

g(t)=f(tx1,,txn).

Si f vérifie l’équation aux dérivées partielles proposée, la fonction tg(t) est solution de l’équation différentielle

tg(t)=pg(t)

et, après résolution, on obtient

g(t)=tpg(1)

ce qui donne f homogène de degré p.

Notons que pour n=1, f(x)=|x|3 vérifie la relation et n’est homogène de degré 3 que dans le sens précisé initialement.

 
Exercice 55  47  Correction  

Soit f:2 de classe 𝒞1 telle que

(x,y)2,xfx(x,y)+yfy(x,y)=0.

Montrer la constance de l’application suivante

φ:r02πf(rcos(t),rsin(t))dt.

Solution

L’application φ est bien définie car φ(r) est l’intégrale sur un segment d’une fonction continue.
Posons g:(r,t)f(rcos(t),rsin(t)).
La fonction g admet une dérivée partielle gr et celle-ci est continue sur ×[0;2π].
Pour a>0, la fonction gr est continue sur le compact [-a;a]×[0;2π] et donc il existe M+ vérifiant

(r,t)[-a;a]×[0;2π],|gr(r,t)|M=ψ(t).

La fonction ψ est évidemment intégrable sur [0;2π] et donc, par domination sur tout segment, la fonction φ est de classe 𝒞1 sur et

φ(r)=02πcos(t)fx(rcos(t),rsin(t))+sin(t)fy(rcos(t),rsin(t))dt.

On en déduit rφ(r)=0 puis φ(r)=0, d’abord pour r0, puis pour tout r, par continuité.
Par suite, φ est constante égale à φ(0)=2πf(0).

 
Exercice 56  3675   Correction  

Soient α et f:2 de classe 𝒞1 tels que

(x,y)2,xfx(x,y)+yfy(x,y)=αf(x,y).

Exprimer

φ:r[0;+[02πf(rcos(t),rsin(t))dt.

Solution

L’application φ est bien définie car φ(r) est l’intégrale sur un segment d’une fonction continue.
Posons g:(r,t)f(rcos(t),rsin(t)).
La fonction g admet une dérivée partielle gr et celle-ci est continue sur +×[0;2π].
Pour a>0, la fonction gr est continue sur le compact [0;a]×[0;2π] et donc il existe M+ vérifiant

(r,t)[-a;a]×[0;2π],|gr(r,t)|M=ψ(t).

La fonction ψ est évidemment intégrable sur [0;2π] et donc, par domination sur tout segment, la fonction φ est de classe 𝒞1 sur + et

φ(r)=02πcos(t)fx(rcos(t),rsin(t))+sin(t)fy(rcos(t),rsin(t))dt.

On en déduit

rφ(r)=λφ(r)

puis après résolution de cette équation différentielle sur ]0;+[

φ(r)=λrα.

La fonction φ étant définie et continue en 0, le cas où α<0 oblige λ=0 et alors φ(r)=0.
Le cas α0, n’impose rien de particulier et alors φ(r)=λrα pour tout r0.

[<] Équations aux dérivées partielles d'ordre 1[>] Fonction de classe C2 et plus

 
Exercice 57  1756  Correction  

Calculer les dérivées partielles d’ordre 2 des fonctions f:2 données ci-dessous:

  • (a)

    f(x,y)=x2(x+y)

  • (b)

    f(x,y)=cos(xy)

Solution

  • (a)

    Par opérations, f est de classe 𝒞2 (et même 𝒞) sur 2.

    Les dérivées partielles premières

    fx(x,y)=3x2+2xy,etfy(x,y)=x2.

    Les dérivées partielles secondes

    2fx2(x,y)=6x+2y,2fxy(x,y)=2x,2fy2(x,y)=0.
  • (b)

    Par opérations, f est de classe 𝒞2 (et même 𝒞) sur 2.

    Les dérivées partielles premières

    fx(x,y)=-ysin(xy)etfy(x,y)=-xsin(xy).

    Les dérivées partielles secondes

    2fx2(x,y)=-y2cos(xy),2fxy(x,y)=-sin(xy)-xycos(xy),2fy2(x,y)=-x2cos(xy).
 
Exercice 58  1759  Correction  

Soient f et φ: deux applications de classe 𝒞2 et F:2 définie par

F(x,y)=f(x+φ(y)).
  • (a)

    Justifier que F est de classe 𝒞2 sur 2.

  • (b)

    Vérifier l’égalité

    2Fx2Fy-2FxyFx=0.

Solution

  • (a)

    Par opérations sur les fonctions, F est de classe 𝒞2 sur 2.

  • (b)

    Après calculs,

    Fx(x,y) =f(x+φ(y)) Fy(x,y) =φ(y)f(x+φ(y))
    2Fx2(x,y) =f′′(x+φ(y)) 2Fxy(x,y) =φ(y)f′′(x+φ(y)).

    Par suite, l’égalité proposée est vérifiée.

 
Exercice 59  1760  

Soient f:2 une fonction de classe 𝒞2 exprimée en le couple de variables (x,y) et g:2 la fonction définie par

g(u,v)=f(uv,u2+v2).
  • (a)

    Exprimer les dérivées partielles de g en fonction des dérivées partielles de f.

  • (b)

    Exprimer les dérivées partielles d’ordre 2 de g en fonction des dérivées partielles d’ordres 1 et 2 de f.

 
Exercice 60  49   Correction  

Soient f:(x,y)f(x,y) de classe 𝒞2 et g:(r,θ)f(rcos(θ),rsin(θ)).

Justifier que g est de classe 𝒞2 et exprimer

2fx2+2fy2

en fonction des dérivées partielles de g.

Solution

gr=cos(θ)fx+sin(θ)fy,gθ=-rsin(θ)fx+rcos(θ)fy

et

2gr2=cos2(θ)2fx2+2cos(θ)sin(θ)2fxy+sin2(θ)2fy2.
1r22gθ2=sin2(θ)2fx2-2cos(θ)sin(θ)2fxy+cos2(θ)2fy2-1rcos(θ)fx-1rsin(θ)fy

donc

2fx2+2fy2=2gr2+1rgr+1r22gθ2.

[<] Calcul de dérivées partielles d'ordre 2[>] Équations aux dérivées partielles d'ordre 2

 
Exercice 61  1758   

(Contre-exemple de Peano)

Pour (x,y)2 avec (x,y)(0,0), on pose

f(x,y)=xy(x2-y2)x2+y2.
  • (a)

    Par quelle valeur peut-on prolonger f par continuité en (0,0)?

On note encore f la fonction définie par ce prolongement.

  • (b)

    Calculer les dérivées partielles de f en (x,y)(0,0).

  • (c)

    Calculer les dérivées partielles de f en (0,0).

  • (d)

    Montrer que la fonction f est de classe 𝒞1 sur 2.

  • (e)

    La fonction f est-elle de classe 𝒞2 au voisinage de (0,0)?

 
Exercice 62  1757   Correction  

Soit f:2 la fonction définie par

f(x,y)={xy3x2+y2 si (x,y)(0,0)0 sinon.
  • (a)

    Montrer que f est de classe 𝒞1 sur 2.

  • (b)

    Étudier 2fxy(0,0) et 2fyx(0,0).

  • (c)

    Qu’en déduire?

Solution

  • (a)

    Par opérations sur les fonctions, f est de classe 𝒞1 sur 2{(0,0)} avec

    fx(x,y)=y3x2+y2-2x2y3(x2+y2)2etfy(x,y)=3xy2x2+y2-2xy4(x2+y2)2.

    Sous réserve d’existence,

    fx(0,0)=limt0t01t(f(t,0)-f(0,0))etfy(0,0)=limt0t01t(f(0,t)-f(0,0)).

    Or

    1t(f(t,0)-f(0,0))=0t0t00et1t(f(0,t)-f(0,0))=0t0t00

    donc les dérivées partielles fx(0,0) et fy(0,0) existent et

    fx(0,0)=fy(0,0)=0.

    Aussi,

    |fx(x,y)-fx(0,0)||y|y2x2+y2+2|y|(xyx2+y2)2(x,y)(0,0)0

    et

    |fy(x,y)-fy(0,0)|3|y||xy|x2+y2+2|y||xy|x2+y2y2x2+y2(x,y)(0,0)0.

    Les dérivées partielles de f sont donc continues en (0,0) et donc, finalement, continues sur 2. La fonction f est de classe 𝒞1 sur 2.

  • (b)

    Sous réserve d’existence,

    2fyx(0,0)=limt0t01t(fx(0,t)-fx(0,0))

    et

    2fxy(0,0)=limt0t01t(fy(t,0)-fy(0,0)).

    Or

    1t(fx(0,t)-fx(0,0))=1t0t01

    et

    1t(fy(t,0)-fy(0,0))=0t0t00.

    Donc 2fxy(0,0) et 2fyx(0,0) existent et l’on a

    2fxy(0,0)=0et2fyx(0,0)=1.
  • (c)

    On en déduit que f n’est pas de classe 𝒞2 au voisinage de (0,0) car la conclusion du théorème de Schwarz n’est pas vérifiée.

 
Exercice 63  2460     CENTRALE (MP)Correction  

Pour (x,y)2 avec xy, on pose

φ(x,y)=cos(x)-cos(y)x-y.
  • (a)

    Montrer que φ admet un prolongement par continuité à 2.

On note encore φ le prolongement précèdent.

  • (b)

    Montrer que φ est de 𝒞 sur 2.

Solution

  • (a)

    On pose φ(a,a)=-sin(a). On observe que φ(x,y)φ(a,a) lorsque (x,y)(a,a) avec xy et aussi lorsque (x,y)(a,a) avec x=y. La fonction φ ainsi prolongée est continue sur 2.

  • (b)

    En vertu de

    cos(p)-cos(q)=-2sin(p-q2)sin(p+q2)

    on a

    φ(x,y)=-sinc(x-y2)sin(x+y2)

    avec sinc de classe 𝒞 sur car développable en série entière.

    Par opérations sur les fonctions, φ est de classe 𝒞 sur 2.

[<] Fonction de classe C2 et plus[>] Fonctions harmoniques

 
Exercice 64  81  Correction  

Déterminer les fonctions f:2 de classe 𝒞2 solutions de l’équation aux dérivées partielles

2fx2(x,y)-2fy2(x,y)=0.

On pourra réaliser le changement de variables

{u=x+yv=x-y.

Solution

On a

{u=x+yv=x-y{x=(u+v)/2y=(u-v)/2.

Soient f:2 de classe 𝒞2 et g:2 définie par

g(u,v)=f((u+v)/2,(u-v)/2)

g est de classe 𝒞2.
f est solution de l’équation aux dérivées partielles étudiée si, et seulement si,

2guv(u,v)=0

soit g(u,v)=C(u)+D(v) avec C,D fonction de classe 𝒞2.
Ainsi les solutions sont

f(x,y)=C(x+y)+D(x-y).
 
Exercice 65  1769   

(Équation des ondes)

Soit c>0. En réalisant le changement de variables

{u=x+ctv=x-ct

déterminer les fonctions f:2 de classe 𝒞2 solutions de l’équation aux dérivées partielles

(E):2fx2(x,t)=1c22ft2(x,t).
 
Exercice 66  82   Correction  

Déterminer les fonctions f:2 de classe 𝒞2 solutions de l’équation aux dérivées partielles

2fx2(x,y)-22fxy(x,y)+2fy2(x,y)=0.

On pourra réaliser le changement de variables

{u=xv=x+y

Solution

Soient f:2 une fonction de classe 𝒞2 sur 2 et g:2 définie par g(u,v)=f(u,v-u). Par composition g est 𝒞2 sur 2,

gu(u,v)=fx(u,v-u)-fy(u,v-u)

et

2gu2(u,v)=2fx2(u,v-u)-22fxy(u,v-u)+2fy2(u,v-u)

f est solution de l’équation aux dérivées partielles étudiée si, et seulement si,

2gu2(u,v)=0

soit g(u,v)=uC(v)+D(v) puis f(x,y)=xC(x+y)+D(x+y) avec C,D fonctions de classe 𝒞2.

 
Exercice 67  4629   

En passant en coordonnées polaires, résoudre11 1 Résoudre une équation aux dérivées partielles consiste à déterminer les fonctions de classe 𝒞1 (ou de classe 𝒞2 selon le contexte) vérifiant la relation proposée. sur Ω=+*× l’équation aux dérivées partielles

(E):x22fx2(x,y)+2xy2fxy(x,y)+y22fy2(x,y)=xy.
 
Exercice 68  5104    

Soit Φ la fonction définie sur l’ouvert Ω=+*×+* par Φ(x,y)=(y/x,xy).

  • (a)

    Établir que Φ réalise une bijection de Ω vers un ouvert à préciser et exprimer sa bijection réciproque Φ-1.

  • (b)

    Déterminer les fonctions f:Ω de classe 𝒞2 solutions de l’équation

    (E):x22fx2(x,y)-y22fy2(x,y)=0.

[<] Équations aux dérivées partielles d'ordre 2[>] Extremum, étude à l'ordre 1

 
Exercice 69  1327     CENTRALE (PC)Correction  

Déterminer les fonctions f:+* de classe 𝒞2 sur +* telles que

F:{n{0}(x1,xn)f(x12++xn2)

vérifie

i=1n2Fxi2=0.

Solution

Par composition de fonctions de classe 𝒞2, la fonction F est de classe 𝒞2 sur n{0}.

On calcule les dérivées partielles de F

Fxi(x1,,xn) =xix12++xn2f(x12++xn2)
2Fxi2(x1,,xn) =xi2x12++xn2f′′(x12++xn2)
+x12++x^i2++xn2(x12++xn2)3/2f(x12++xn2).

On en déduit

i=1n2Fxi2=f′′(x12++xn2)+n-1x12++xn2f(x12++xn2).

Puisque t=x12++xn2 parcourt +* quand (x1,,xn) parcourt n{0}, l’équation i=1n2Fxi2=0 est vérifiée si, et seulement si, f est solution sur +* de l’équation différentielle

f′′(t)+(n-1)tf(t)=0.

Après résolution, on obtient

Cas: n2.

f(t)=λtn-2+μ avec λ,μ.

Cas: n=2.

f(t)=λln(t)+μ avec λ,μ.
 
Exercice 70  1778   Correction  

(Fonctions harmoniques)

Une fonction f:Ω2 de classe 𝒞2 est dite harmonique si, et seulement si,

Δf=2fx2+2fy2=0.
  • (a)

    Montrer que si f est harmonique et de classe 𝒞3 alors les fonctions fx, fy et xfx+yfy le sont aussi.

On suppose que f:2{(0,0)} est radiale c’est-à-dire qu’il existe une fonction φ:+* de classe 𝒞2 telle que f(x,y)=φ(x2+y2).

  • (b)

    Montrer que f est harmonique si, et seulement si, φ est solution d’une équation différentielle que l’on précisera.

  • (c)

    En résolvant cette équation, déterminer f.

Solution

  • (a)

    On a

    Δ(fx)=x(Δf)=0

    car

    2x2(xf)=x(2x2f) et 2y2(xf)=x(2y2f).

    Ainsi fx est harmonique et il en est de même de fy.
    Aussi

    Δ(xfx+yfy)=x3fx3+2fx2+y3fx2y+x3fy2x+y3fy3+2fy2

    donne

    Δ(xfx+yfy)=xΔ(fx)+yΔ(fy)+Δf=0.
  • (b)

    On a

    fx=2xφ(x2+y2)

    puis

    2fx2 =2φ(x2+y2)+2x2φ′′(x2+y2)
    2fy2 =2φ(x2+y2)+2y2φ′′(x2+y2).

    Donc

    Δf=0(x,y)2{(0,0)},(x2+y2)φ′′(x2+y2)+φ(x2+y2)=0

    d’où

    Δ(f)=0r+*,rφ′′(r)+φ(r)=0

    φ est solution sur +* de l’équation différentielle

    xy+y=0.
  • (c)

    Les solutions de l’équation xy+y=0 sont les fonctions y(x)=C/x.
    On en déduit

    φ(x)=Cln(x)+D avec C,D.

    Les fonction harmoniques radiales sont les

    f(x,y)=Cln(x2+y2)+D

    avec C,D.

 
Exercice 71  50   Correction  

Soit f𝒞2(2,) telle que

2fx2(x,y)+2fy2(x,y)=0pour tout (x,y)2.

On définie g:2 par

g(r,t)=f(rcos(t),rsin(t)).
  • (a)

    Justifier que g est une fonction de classe 𝒞2.

  • (b)

    Trouver une relation reliant

    r(rgr)(r,t)et2gt2(r,t).
  • (c)

    Montrer que

    φ:r02πf(rcos(t),rsin(t))dt

    est de classe 𝒞2 sur et que rrφ(r) est une fonction constante.

  • (d)

    Conclure que φ est constante.

Solution

  • (a)

    g est de classe 𝒞2 par opérations sur les fonctions 𝒞2.

  • (b)

    D’une part,

    gr=cos(t)fx+sin(t)fy

    et

    r(rgr)=cos(t)fx+sin(t)fy+rcos2(t)2fx2+2rcos(t)sin(t)2fxy+rsin2(t)2fy2.

    D’autre part,

    gt=rsin(t)fx+rcos(t)fy

    et

    2gt2=rcos(t)fxrsin(t)fy+r2sin2(t)2fx22r2cos(t)sin(t)2fxy+r2cos2(t)2fy2

    donc

    rr(rgr)+2gt2=r2(2fx2+f2y2)=0.
  • (c)

    g:(r,t)f(rcos(t),rsin(t)) admet des dérivées partielles gr, 2gr2
    Pour tout r, les applications tg(r,t) et tgr(r,t) sont continue par morceaux donc intégrables sur [0;2π].
    2gr2 est continue en t et continue par morceaux en t.
    Soit [a;b]. 2gr2 est continue sur le compact [a;b]×[0;2π] donc bornée par un certain M+

    (x,t)[a;b]×[0;2π],|2gr2(r,t)|M=ψ(t).

    La fonction ψ est intégrable sur [0;2π] et donc, par intégration sur tout segment, on peut affirmer que φ est de classe 𝒞2 sur avec

    φ(r)=02πgr(r,t)dtetφ′′(r)=02π2gr2(r,t)dt.

    Ainsi,

    r(rφ(r))=rφ(r)+r2φ′′(r)=02π2gt2(r,t)dt=[gt(r,t)]02π.

    Puisque tg(r,t) est 2π périodique, il en est de même de tgt(r,t) et donc

    r(rφ(r))=0.

    Puisque r(rφ(r)) est continue et nulle sur *, cette fonction est continue nulle sur .

  • (d)

    Par suite, il existe C tel que rφ(r)=C puis

    φ(r)=Cr

    et

    φ(r)=Cln(|r|)+D

    sur *.
    Or φ est définie et continue sur donc C=0 et finalement φ est constante.

 
Exercice 72  4630    

(Fonctions harmoniques)

Soit f:2 une fonction de classe 𝒞2 vérifiant

2fx2+2fy2=0.
  • (a)

    Établir l’existence d’une application de g:2 de classe 𝒞2 telle que

    gx=-fyetgy=fx.
  • (b)

    Application : Pour r, on pose

    φ(r)=02πf(rcos(θ),rsin(θ))dθ.

    Montrer que φ est une fonction de classe 𝒞1 et calculer φ.

 
Exercice 73  56    

Soit anzn une série entière de la variable complexe z et de rayon de convergence R strictement positif. Sur le disque ouvert

D={(x,y)2|x2+y2<R}

on définit une fonction f par

f(x,y)=n=0+an(x+iy)n=n=0+anzn avec z=x+iy.

Montrer que f admet des dérivées partielles jusqu’à l’ordre 2 vérifiant

2fx2(x,y)+2fy2(x,y)=0pour tout (x,y)D.

[<] Fonctions harmoniques[>] Extremum sur compact

 
Exercice 74  71     MINES (MP)Correction  

Soit a>0. Montrer que

f:(x,y)x2+y2+2axy

admet un minimum strict sur (+*)2 et donner la valeur de celui-ci.

Solution

La fonction f est définie et de classe 𝒞1 sur l’ouvert Ω=]0;+[2.

L’étude des points critiques donne (a4,a4) seul point critique de f sur Ω.

Posons α=a4 et étudions le signe

f(x,y)-f(α,α)=x2+y2+2α4xy-4α2=x3y+xy3+2α4-4α2xyxy.

Considérons la fonction définie par le numérateur

φ:tx3y+xy3+2t2-4txy.

La fonction φ est dérivable sur ]0;+[ et

φ(α)=4t-4xy.

Cette fonction présente un minimum en t0=xy et alors

φ(α2)φ(t0)=x3y+xy3-2x2y2=xy(x2+y2-2xy)=xy(x2-y2)20.

On en déduit que

(x,y)Ω,f(x,y)f(α,α)=4α2.

De plus, il y a égalité si, et seulement si, x2=y2 et α2=xy, c’est-à-dire si, et seulement si, (x,y)=(α,α).

 
Exercice 75  3347     CCINP (MP)

On munit n de sa structure euclidienne canonique de produit scalaire ,.

Soit f un endomorphisme autoadjoint de n dont toutes les valeurs propres sont strictement positives.

  • (a)

    Montrer que

    f(x),x>0pour tout xn non nul.
  • (b)

    Soient u un vecteur de n et g:n l’application définie par

    g(x)=12f(x),xu,x.

    Calculer le vecteur gradient de g en tout vecteur x de n.

  • (c)

    Montrer que g admet un unique point critique.

  • (d)

    Montrer que g admet un minimum global.

 
Exercice 76  72   Correction  

Soient Ω un ouvert convexe et f:Ω une fonction différentiable.

On suppose que la fonction f est convexe ce qui signifie

(a,b)Ω2,λ[0;1],f((1-λ)a+λb)(1-λ)f(a)+λf(b).

Montrer que tout point critique de f est un minimum global de f.

Solution

Soit aΩ point critique de f. Pour tout bΩ, la convexité de f donne

λ[0;1],f((1-λ)a+λb)(1-λ)f(a)+λf(b).

Par suite,

1λ(f(a+λ(b-a))-f(a))f(b)-f(a).

En passant à la limite quand λ0+,

df(a)(b-a)f(b)-f(a).

Or df(a)=0 et donc f(b)f(a).

[<] Extremum, étude à l'ordre 1[>] Optimisation géométrique

 
Exercice 77  5950  Correction  

Soit f:E une fonction différentiable définie sur un espace vectoriel E de dimension n*.

Montrer que si f est constante sur la sphère unité alors la différentielle de f s’annule au moins une fois dans la boule unité ouverte.

Solution

La restriction de f sur la boule unité fermée Bf(0,1) est continue. La boule unité fermée étant compacte, la restriction de f présente un minimum et un maximum. Ainsi, il existe a,bBf(0,1) tels que

xBf(0,1),f(a)f(x)f(b).

Si a et b sont éléments de la sphère unité alors f est constante et donc la différentielle de f est nulle sur la boule unité ouverte.

Sinon, au moins l’un de a ou b est élément de la boule unité ouverte. Cet élément est un extremum local de f autour duquel f est définie: c’est un point critique. La différentielle de f s’annule en celui-ci.

 
Exercice 78  63  

On étudie la fonction f:(x,y)xy(1-x-y) définie sur

T={(x,y)2|x,y0 et x+y1}.
  • (a)

    Justifier que f est continue et présente un maximum à l’intérieur de T.

  • (b)

    Déterminer sa valeur.

 
Exercice 79  64   Correction  

Soit 𝒟 l’ensemble des couples (x,y)2 tels que x0, y0 et x+y1.

  • (a)

    Montrer que 𝒟 est une partie compacte de 2.

  • (b)

    Soient a>0, b>0, c>0 et f:𝒟 définie par:

    f(x,y)=xayb(1-x-y)c.

    Montrer que f est continue sur 𝒟.

  • (c)

    Déterminer

    sup(x,y)𝒟f(x,y).

Solution

  • (a)

    𝒟 est fermée et bornée donc compacte.

  • (b)

    Pour α>0, la fonction ttα={eαln(t) si t>00 si t=0 est continue sur [0;1] donc f est continue par composition.

  • (c)

    Puisque f est continue sur un compact il y admet un maximum.
    Puisque f est positive et non nulle ce maximum est à valeur strictement positive.
    Or f est nulle sur le bord de 𝒟 donc ce maximum est dans l’ouvert U={(x,y)2|x,y>0 et x+y<1} et c’est donc un point critique de f car f est 𝒞1 sur l’ouvert U.

    fx(x,y) =xa-1yb(1-x-y)c-1(a(1-x-y)-cx) et
    fy(x,y) =xayb-1(1-x-y)c-1(b(1-x-y)-cy).

    Il n’y a qu’un seul point critique c’est:

    (aa+b+c,ba+b+c).

    Finalement,

    sup(x,y)𝒟f(x,y)=aabbcc(a+b+c)a+b+c.
 
Exercice 80  66   Correction  

Déterminer

sup[0;π/2]2sin(x)sin(y)sin(x+y).

Solution

La fonction f:(x,y)sin(x)sin(y)sin(x+y) est continue sur le compact [0;π/2]2 donc y admet un maximum.
Le seul point critique intérieur à [0;π/2]2 est en x=y=π/3 et la valeur y est 338.
Sur le bord de [0;π/2]2 le maximum est celui de la fonction φ avec

φ(t)=sin(t)sin(π/2-t)=sin(t)cos(t)=12sin(2t).

Ce maximum vaut 1/2.
Puisque

33812

on a

sup[0;π/2]2sin(x)sin(y)sin(x+y)=338.
 
Exercice 81  259   Correction  

Déterminer le maximum de la fonction f définie sur le compact K=[0;1]2 donnée par

f(x,y)=x+y(1+x2)(1+y2).

Solution

Rappelons que toute fonction réelle définie et continue sur un compact non vide y admet un maximum. Puisque la fonction f est continue sur le compact K, on est assuré de l’existence du maximum étudié.
Notons U l’ouvert donné par

U=K=]0;1[2.

La fonction f est de classe 𝒞1 sur U.

fx(x,y)=1-2xy-x2(1+x2)2(1+y2)etfy(x,y)=1-2xy-y2(1+x2)(1+y2)2.

Après résolution, seul le couple (1/3,1/3) est point critique de f dans U.
La valeur de f en ce couple est

f(13,13)=338.

Sur le bord de K, les valeurs prises par f sont les valeurs prises sur [0;1] par les fonctions

φ(t)=f(t,0)=f(0,t)=t1+t2etψ(t)=f(t,1)=f(1,t)=1+t2(1+t2).

D’une part,

φ(t)12.

D’autre part,

ψ(t)=1-2t-t22(1+t2)2

donne que le maximum de ψ est en 2-1 avec

ψ(2-1)=2+14>12.

Puisque

338>2+14

on peut affirmer que le maximum de f n’évolue pas sur le bord du compact K, il est donc forcément dans U et c’est alors un point critique de f qui ne peut qu’être le couple (1/3,1/3).

 
Exercice 82  3509   Correction  

Déterminer les extremums de f sur D avec

f(x,y)=x4+y4-2(x-y)2 avec D={(x,y)2|x2+y24}.

Solution

La fonction f est continue sur le compact D et donc y admet un minimum et un maximum.

Si ces extremums sont à l’intérieur de D, ce sont des points critiques de f. Déterminons ceux-ci. Pour (x,y)D,

{fx(x,y)=0fy(x,y)=0{x3-(x-y)=0y3+(x-y)=0.

Après résolution, on obtient les points critiques (0,0), (2,-2) et (-2,2) mais les deux derniers ne sont pas éléments de l’intérieur de D.

La valeurs de f en (0,0) est 0.

Il reste à étudier les valeurs prises par f sur le bord de D.

Les points du bord de D sont de la forme (2cos(t),2sin(t)) avec t[0;2π]. Or

f(2cos(t),2sin(t))=-8sin2(2t)+8sin(2t)+8.

L’étude des variations de la fonction x-8x2+8x+8 sur [-1;1] donne les valeurs extrémales -8 et 10.

On en déduit que le minimum de f vaut -8 et son maximum 10.

 
Exercice 83  65   

Calculer

infx,y>0(1x+1y+xy).
 
Exercice 84  268   Correction  

Déterminer

sup(x,y)]0;+[2xy(1+x)(1+y)(x+y).

Solution

Considérons la fonction f:Ω=]0;+[2 définie par

f(x,y)=xy(1+x)(1+y)(x+y).

La fonction f est définie et de classe 𝒞 sur Ω avec

fx(x,y)=y(yx2)(1+x)2(1+y)(x+y)2etfy(x,y)=x(xy2)(1+x)(1+y)2(x+y)2.

Après résolution, la fonction f présente un seul point critique (1,1) avec f(1,1)=1/8. Vérifions que celui-ci correspond à un maximum de f.

Effectuons quelques remarques.

Pour x+y8,

f(x,y)=x1+x<1y1+y<11x+y1/8<18.

Pour x1/8,

f(x,y)=x1/811+x<111+y<1yx+y<1<18.

Pour y1/8

f(x,y)=y1/811+x<111+y<1xx+y<1<18.

Considérons alors le compact

K={(x,y)Ω|x1/8,y1/8 et x+y8}.

La fonction f prend des valeurs strictement inférieures à 1/8 à l’extérieur de K et prend la valeur 1/8 dans K donc

supx,y>0f(x,y)=sup(x,y)Kf(x,y).

Aussi, puisque f est continue sur le compact K, f présente un maximum dans K et celui-ci est alors aussi un maximum de f sur l’ouvert Ω donc un point critique de f.

Ce ne peut qu’être (1,1).

Au final,

supx,y>0f(x,y)=f(1,1)=18.
 
Exercice 85  4146     MINES (MP)

Soit f une fonction de classe 𝒞1 au départ de n et à valeurs dans .

On suppose que pour tout vecteur xn,

x1df(x)x0.

Montrer que f admet un minimum absolu11 1 Un minimum absolu est un minimum global..

 
Exercice 86  6023     CENTRALE (MP)Correction  

Soit (E,()) un espace euclidien. On considère f:Bf(0,R) continue avec R>0. On introduit

M=max{|f(x)||x=R}.

On suppose que la restriction de f au départ de B(0,R) est différentiable en tout point. Le but de l’exercice est d’établir qu’il existe x0B(0,R) tel que

f(x0)MR.
  • (a)

    Montrer le résultat lorsque M=0.

  • (b)

    On suppose M>0 et l’on considère g:Bf(0,R) donnée par

    g(x)=x2R2f(x)2M2.

    Conclure en considérant un point en lequel g atteint un minimum.

Solution

  • (a)

    Supposons M=0. La fonction f est donc nulle sur le bord de la boule Bf(0,R).

    La fonction f est continue sur le compact Bf(0,R). Elle admet donc un minimum et un maximum. Si ces extremums sont atteints sur le bord de Bf(0,R), la fonction f est identiquement nulle sur Bf(0,R) et n’importe quel x0 de B(0,R) résout le problème. Sinon, il existe au moins un extremum élément de B(0,R). Celui-ci est un point critique de f et cela détermine x0 convenable.

  • (b)

    Commençons par remarquer que pour un certain xE tel que x=R, on a f(x)=M et donc g(x)=0.

    La fonction g est continue sur le compact Bf(0,R). Elle présente donc un minimum en un certain x0Bf(0,R). Compte tenu de ce qui précède, on sait g(x0)0.

    Cas: g(x0)<0.

    L’élément x0 est élément de B(0,R) et c’est un point critique de g. On a donc

    x02R2<f(x0)2M2etg(x0)=2R2x02f(x0)M2f(x0)=0.

    On en tire

    f(x0)=M2R2x0|f(x0)|<MR.

    Cas: g(x0)=0.

    On a pour tout xBf(0,R),

    f(x)2M2R2x2

    et en particulier f(0)=0. Le développement limité à l’ordre 1 de f en 0 s’écrit

    f(x)=f(0)=0+(f(0)x)+xε(x) avec ε(x)x00.

    Pour x=tf(0) avec t>0 assez petit, la comparaison f(x)MRx donne

    tf(0)2+tf(0)ε(tf(0))tMRf(0).

    En simplifiant par t puis en passant à la limite quand t0+

    f(0)2MRf(0).

    Que f(0) soit nul ou non, on obtient

    f(0)MR.

[<] Extremum sur compact[>] Optimisation sous contrainte

 
Exercice 87  67   Correction  

On note 𝒞 le cercle trigonométrique.
Quel est le périmètre maximal d’un triangle dont les sommets sont sur 𝒞?

Solution

On peut supposer l’un des sommets être (1,0) et les deux autres repérés par des angles 0<α<β<2π.
Cela nous amène à considérer

f:(α,β)2(sin(α2)+sin(β-α2)+sin(β2))

sur l’ouvert

U={(α,β)2| 0<α<β<2π}.

Le maximum, qui existe, est alors point critique de cette fonction de classe 𝒞1.
Cela nous amène à résoudre le système

{cos(α2)-cos(β-α2)=0cos(β2)+cos(β-α2)=0.

L’équation cos(α2)=cos(β-α2) donne

α2=β-α2[2π] ou α2=α-β2[2π].

L’alternative α2=α-β2[2π] est à exclure et il reste β=2α avec de plus α]0;π[.
L’équation cos(β2)=-cos(β-α2) donne alors cos(α)=-cos(α2) d’où α=2π3 puisque α]0;π[.

Finalement, le triangle correspondant est équilatéral.

 
Exercice 88  2911     MINES (MP)Correction  

Calculer l’aire maximale d’un triangle inscrit dans un cercle de rayon r.

Solution

Notons A,B,C les points définissant notre triangle et O le centre du cercle circonscrit.

En introduisant les mesures α,β,γ des angles (OC,OB), (OB,OA) et (OA,OB), on vérifie

α+β+γ=0[2π]

et on peut calculer l’aire algébrique des triangles (OAB), (OBC) et (OCA) qui sont respectivement

12r2sin(α),12r2sin(β)et12r2sin(γ)=-12r2sin(α+β).

L’aire algébrique du triangle (ABC) est alors

f(α,β)=12r2(sin(α)+sin(β)-sin(α+β)).

L’étude des points critiques de cette fonction de classe 𝒞1 sur ]0;2π[2 conduit à résoudre le système

{cos(α)=cos(α+β)cos(β)=cos(α+β)

dont les seules solutions dans ]0;2π[2 sont

(2π3,2π3) et (4π3,4π3).

Ce sont les situations des triangles équilatéraux resp. direct et indirect.
L’extremum trouvé vaut

33r24.
 
Exercice 89  3510   Correction  

Soit S le sommet de coordonnées (a,0) de l’ellipse d’équation

x2a2+y2b2=1.

Déterminer deux points M, N de l’ellipse tels que l’aire du triangle (SMN) soit maximale.

On admet que l’aire d’un triangle (ABC) est la moitié de la valeur absolue du déterminant de la matrice

(xB-xAxC-xAyB-yAyC-yA)

en considérant les coordonnées des points A,B,C dans un repère orthonormé.

Solution

Quitte à échanger M et N, on peut supposer le triangle direct et écrire

M(acos(u),bsin(u))etN(acos(v),bsin(v))

avec 0uv2π. L’aire du triangle (SMN) est alors

12(acos(u)-aacos(v)-absin(u)bsin(v))=ab2(sin(u)-sin(v)+sin(v-u)).

Le problème revient alors à maximiser la fonction

f:(u,v)sin(u)-sin(v)+sin(v-u)

sur le compact D={(u,v)| 0uv2π}.

Puisque la fonction f est continue sur D, ce maximum existe et puisqu’il n’est évidemment pas sur le bord de D (qui correspond aux triangles plats), c’est un point critique de la fonction f.

On résout alors le système

{cos(u)-cos(u-v)=0-cos(v)+cos(u-v)=0

qui entraîne cos(u)=cos(v) donc v=2π-u. L’égalité cos(u)=cos(2π-2u) donne alors u=2π/3 et v=4π/3.

Cela détermine les points M et N cherchés.

 
Exercice 90  5103    

Soit f la fonction définie sur Ω={(x,y)2|x>0,y>0 et x+y<π/2} par

f(x,y)=1tan(x)+1tan(y)+tan(x+y).
  • (a)

    Montrer que f admet un minimum et donner la valeur de f en celui-ci.

  • (b)

    Application : Étant donné un disque de rayon R>0, déterminer le périmètre minimal d’un triangle dans lequel il est inscrit.

 
Exercice 91  3349    Correction  

Soit (ABC) un vrai triangle du plan. Pour un point M du plan, on pose

f(M)=MA+MB+MC.
  • (a)

    Étudier la différentiabilité de f.

  • (b)

    En considérant le disque fermé de centre A et de rayon AB+AC, établir que f possède un minimum absolu dans le plan.

  • (c)

    Soit T un point où ce minimum est atteint. On suppose que T n’est pas un sommet du triangle.
    Établir

    TATA+TBTB+TCTC=0.
  • (d)

    Montrer qu’alors le point T voit les sommets du triangle sous un même angle.

Solution

  • (a)

    La fonction MMA est différentiable sauf en A et sa différentielle en un point M est

    hMA.hMA.

    On en déduit que f est différentiable en tout point du plan sauf en A,B et C et

    df(M):h(MAMA+MBMB+MCMC).h.
  • (b)

    La fonction f est continue sur le disque 𝒟 considéré. Puisque ce dernier est compact, la fonction f admet un minimum sur ce disque en un certain point T:

    M𝒟,f(M)f(T).

    Puisque le point A appartient au disque 𝒟, on a

    f(T)f(A).

    Pour un point M en dehors de ce disque, on a

    f(M)MA>AB+AC=f(A)f(T).

    Le point T apparaît donc comme étant un minimum absolu de f sur le plan.

  • (c)

    La différentielle de f en T est nulle donc

    TATA+TBTB+TCTC=0.
  • (d)

    Les trois vecteurs sommés sont unitaires. Notons a,b,c leurs affixes dans un repère orthonormé direct donné. La relation vectorielle ci-dessus donne

    a+b+c=0 avec |a|=|b|=|c|=1.

    En multipliant par a-1, on obtient

    1+x+y=0 avec |x|=|y|=1

    x=a-1b et y=a-1c
    Les parties imaginaires de x et y sont alors opposées et la somme de leurs parties réelles vaut -1. On en déduit qu’à l’ordre près x=j et y=j2.
    Finalement,

    (TA,TB)=(TB,TC)=(TC,TA)=±2π3[2π].

    Notons que l’on peut en déduire un procédé construisant le point T comme intersection de cercles que l’on pourra définir en exploitant le théorème de l’angle au centre…

[<] Optimisation géométrique[>] Extremum, étude à l'ordre 2

 
Exercice 92  5721  Correction  

Déterminer le maximum de la fonction f:(x,y)x2+y2 sous la contrainte x4+y4=1.

Solution

La courbe Γ:x4+y4=1 est fermée car image réciproque du fermé {1} par l’application continue (x,y)x4+y4. Cette courbe est aussi bornée car incluse [-1;1]2. La courbe Γ est donc une partie compacte.

Puisque la fonction f est continue sur le compact non vide Γ, elle y admet un maximum (et un minimum).

Introduisons la fonction g:(x,y)x4+y4-1 de sorte que Γ:g(x,y)=0. La fonction g est de classe 𝒞1 sur 2 avec

g(x,y)=(4x3,4y3).

En tout point (x0,y0) de Γ, on observe g(x0,y0)(0,0). La fonction f étant de classe 𝒞1 sur 2, on sait par théorème que si la restriction de f à Γ présente un extremum en (x0,y0) alors f(x0,y0) est colinéaire à g(x0,y0). Cette condition de colinéarité fournit l’égalité

|2x04x032y04y03|=0.

On dispose alors du système suivant

{x0y0(y02-x02)=0x04+y04=1.

Après résolution, les couples (x0,y0) solutions sont

(0,±1),(±1,0),(2-1/4,±2-1/4) et (-2-1/4,±2-1/4).

En calculant la valeur de f en chacun, on obtient la valeur extrême cherchée à savoir 2.

 
Exercice 93  5722  Correction  

Soient a et b deux réels strictement positifs.

Déterminer le maximum de la fonction f:(x,y)xy sous la contrainte

x2a2+y2b2=1.

Solution

La courbe

Γ:x2a2+y2b2=1

est fermée car image réciproque du fermé {1} par l’application continue (x,y)x2a2+y2b2. Cette courbe est aussi bornée car incluse [-a;a]×[-b;b]. La courbe Γ est donc une partie compacte.

Puisque la fonction f est continue sur le compact non vide Γ, elle y admet un maximum (et un minimum).

Introduisons la fonction

g:(x,y)x2a2+y2b2-1

de sorte que Γ:g(x,y)=0. La fonction g est de classe 𝒞1 sur 2 avec

g(x,y)=(2xa2,2yb2).

En tout point (x0,y0) de Γ, on observe g(x0,y0)(0,0). La fonction f étant de classe 𝒞1 sur 2, on sait par théorème que si la restriction de f à Γ présente un extremum en (x0,y0) alors f(x0,y0) est colinéaire à g(x0,y0). Cette condition de colinéarité fournit

|y02x0/a2x02y0/b2|.

On dispose alors du système suivant

{x02a2-y02b2=0x02a2+y02b2=1.

Après résolution, les couples (x0,y0) solutions sont donnés par

x0=±a2ety0=±b2.

En calculant la valeur de f en chacun, on obtient la valeur extrême cherchée à savoir ab2.

 
Exercice 94  5720  Correction  

Soient a et b deux réels strictement positifs.

Déterminer le maximum de la fonction

f:(x,y)ax+by

sous la contrainte 1x2+1y2=1 avec x>0 et y>0.

Solution

En posant u=1/x et v=1/y, le problème revient à trouver le maximum de (u,v)au+bv sous la contrainte u2+v2=1 et avec u>0, v>0. Pour revenir à des notations plus usuelles, étudions le maximum de la fonction φ:(x,y)ax+by sur le compact

K={(x,y)2|x2+y2=1}.

Puisque la fonction φ est continue, ce maximum existe et est atteint en un certain couple (x0,y0)K. Aussi, puisque a et b sont strictement positifs, on peut affirmer (x0,y0)+2.

Introduisons11 1 Une alternative est aussi d’introduire un paramétrage du cercle K et d’étudier la fonction φ le long de ce paramétrage. Cela conduit à étudier le maximum de la fonction ψ:tacos(t)+bsin(t) ce qui est facile en tranformant ψ(t) en Acos(t-ϕ). la fonction g:(x,y)x2+y2-1 de sorte que K:g(x,y)=0. La fonction g est de classe 𝒞1 sur 2 et g(x,y)=(2x,2y)(0,0) pour tout (x,y)K. Par théorème, φ(x0,y0)=(a,b) est colinéaire à g(x0,y0) ce qui fournit la condition

|a2x0b2y0|=0.

On obtient donc le système

{bx0-ay0=0x02+y02=1.

La solution dans +2 de ce système est

x0=aa2+b2ety0=ba2+b2

pour

φ(x0,y0)=a2+b2.

Finalement, le maximum de f sous la contrainte 1x2+1y2=1 avec x>0 et y>0 vaut a2+b2.

 
Exercice 95  5716  Correction  

Soient (a,b)2{(0,0)}, c et 𝒟 la droite de 2 d’équation ax+by=c.

Déterminer le minimum de la fonction f:(x,y)x2+y2 sur 𝒟.

Solution

La fonction f est positive, on peut donc introduire

m=inf(x,y)𝒟f(x,y).

On remarque que

f(x,y)(x,y)++.

Si l’on pose M=f(0,0)+1, on peut affirmer qu’il existe r>0 tel que

(x,y)rf(x,y)M.

On a donc

m=inf(x,y)𝒟Bf(0,r)f(x,y).

La fonction f étant continue sur le compact 𝒟Bf(0,r), elle y admet un minimum en un certain (x0,y0):

m=min(x,y)𝒟Bf(0,r)f(x,y)=f(x0,y0).

Au final, on peut affirmer que f présente un minimum sur 𝒟 en un certain (x0,y0)𝒟.

Introduisons g:(x,y)ax+by-c de sorte que 𝒟:g(x,y)=0. La fonction g est de classe 𝒞1 sur 2 avec

g(x,y)=(a,b)(0,0).

En particulier, (x0,y0) est régulier pour 𝒟. La fonction f étant de classe 𝒞1 sur 2, on sait par théorème que f(x0,y0)=(2x0,2y0) est colinéaire à g(x0,y0). Cette condition de colinéarité donne

|2x0a2y0b|=0.

On dispose alors du système suivant

{bx0-ay0=0ax0+by0=c.

Pour isoler x0, on considère b×(1)+a×(2). Pour isoler y0, on considère -a×(1)+b×(2). On obtient

x0=aca2+b2ety0=bca2+b2.

Enfin, on conclut

m=inf(x,y)𝒟f(x,y)=f(x0,y0)=c2a2+b2.

Notons que le problème résolu est lié à la détermination de la distance du point origine à la droite 𝒟.

 
Exercice 96  5719   Correction  

Soient (a,b)2{(0,0)}, c et 𝒟 la droite de 2 d’équation ax+by=c.

Déterminer le minimum de la fonction f:(x,y)x4+y4 sur 𝒟.

Solution

La fonction f est positive, on peut donc introduire

m=inf(x,y)𝒟f(x,y).

On remarque que

f(x,y)(x,y)++.

Si l’on pose M=f(0,0)+1, on peut affirmer qu’il existe r>0 tel que

(x,y)rf(x,y)M.

On a donc

m=inf(x,y)𝒟Bf(0,r)f(x,y).

La fonction f étant continue sur le compact 𝒟Bf(0,r), elle y admet un minimum en un certain (x0,y0):

m=min(x,y)𝒟Bf(0,r)f(x,y)=f(x0,y0).

Au final, on peut affirmer que f présente un minimum sur 𝒟 en un certain (x0,y0)𝒟.

Introduisons g:(x,y)ax+by-c de sorte que 𝒟:g(x,y)=0. La fonction g est de classe 𝒞1 sur 2 avec

g(x,y)=(a,b)(0,0).

En particulier, (x0,y0) est régulier pour 𝒟. La fonction f étant de classe 𝒞1 sur 2, on sait par théorème que f(x0,y0)=(4x03,4y03) est colinéaire à g(x0,y0). Cette condition de colinéarité donne

|4x03a4y03b|=0.

On dispose alors du système suivant

{bx03-ay03=0ax0+by0=c.

Afin d’alléger les écritures à venir, posons α=a1/3 et β=b1/3. Le système précédent se réécrit

{(βx0)3-(αy0)3=0α3x0+β3y0=c.

Puisque l’application tt3 est injective,

(βx0)3-(αy0)3=0βx0=αy0

Le système étudié équivaut alors au suivant

{βx0-αy0=0α3x0+β3y0=c.

Pour isoler x0, on considère β3×(1)+α×(2). Pour isoler y0, on considère -α3×(1)+β×(2). On obtient

x0=αcα4+β4ety0=βcα4+β4.

Enfin, on conclut

m=inf(x,y)𝒟f(x,y)=f(x0,y0)=c4(aα+bβ)3.
 
Exercice 97  5717   Correction  

On note Γ la courbe d’équation x3+y3=1.

Déterminer le maximum de f:(x,y)xy sur Γ.

Solution

Soit (x,y)Γ.

Si x et y sont de signes opposés, f(x,y)0.

Si x et y ont le même signe, celui-ci est nécessairement positifs car x3+y31. Au surplus, x31 et y31 donc x1 et y1. On en déduit

0f(x,y)=xy1.

La fonction f est donc majorée et cela légitime d’introduire

M=sup(x,y)Γf(x,y).

Au surplus, ce qui précède assure

M=sup(x,y)Γ[0;1]×[0;1]f(x,y).

La fonction f étant continue sur le compact Γ[0;1]×[0;1], elle y admet un maximum en un certain (x0,y0).

M=max(x,y)Γ[0;1]×[0;1]f(x,y)=f(x0,y0).

Au final, on peut affirmer que f présente un maximum sur Γ en un certain (x0,y0)Γ.

Introduisons g:(x,y)x3+y3-1 de sorte que Γ:g(x,y)=0. La fonction g est de classe 𝒞1 sur 2 avec

g(x,y)=(3x2,3y2).

Pour (x0,y0)Γ, on a (x0,y0)(0,0) et ce point est donc régulier pour Γ. La fonction f étant de classe 𝒞1 sur 2, on sait par théorème que f(x0,y0)=(y0,x0) est colinéaire à g(x0,y0). Cette condition de colinéarité donne

|y03x02x03y02|=0.

On dispose alors du système suivant

{x03-y03=0x03+y03=1.

Après résolution, on obtient

x0=y0=2-1/3

et donc

M=f(x0,y0)=2-2/3.
 
Exercice 98  5718   Correction  

Soient (a,b)2{(0,0)}, c et 𝒟 la droite de 2 d’équation ax+by=c.

Déterminer les extremums de la fonction f:(x,y)xy sur 𝒟.

Solution

Introduisons g:(x,y)ax+by-c de sorte que 𝒟:g(x,y)=0.

La fonction g est de classe 𝒞1 sur 2 avec

g(x,y)=(a,b)(0,0).

La fonction f est de classe 𝒞1 sur 2. Si (x0,y0) est un extremum de f sur 𝒟, on sait par théorème que f(x0,y0)=(y0,x0) est colinéaire à g(x0,y0). Cette condition de colinéarité donne

|y0ax0b|=0.

On dispose alors du système suivant

{ax0-by0=0ax0+by0=c

soit

{2ax0=c2by0=c.

Cas: a0 et b0. On obtient une solution unique (x0,y0) avec

f(x0,y0)=c24ab.

Si a et b sont de même signe, la fonction f tend vers - quand (x,y)+ avec (x,y)𝒟. La fonction f présente donc un maximum sur 𝒟 et nous avons trouvé ci-dessus sa valeur.

Si a et b sont de signes opposés, la fonction f tend vers + quand (x,y)+ avec (x,y)𝒟. La fonction f présente donc un minimum sur 𝒟 et nous avons trouvé ci-dessus sa valeur.

Cas: a=0 et b0. La droite est 𝒟 est horizontale.

Si c0, cette droite ne se confond pas avec l’axe des abscisses et la fonction f est linéaire non nulle le long de cette droite: elle ne présente pas d’extremum.

Si c=0, la fonction f est identiquement nulle le long de cette droite.

Cas: a0 et b=0. La droite est 𝒟 est verticale et l’étude est identique à la précédente.

 
Exercice 99  6022      X (MP)Correction  

Soient n{0,1} et

Γ={(x1,,xn)n|i=1nxi2=1 et i=1nxi=0}.

Maximiser Φ:(x1,,xn)x1x2+x2x3++xn-1xn+xnx1 sur Γ.

Solution

Considérons

J=(01(0)01100)n().

Pour x=(x1xn)n, on remarque

Φ(x)=12xAx avec A=J+J𝒮n().

Le polynôme caractéristique de J est Xn-1. La matrice J est donc diagonalisable dans n() et l’on peut écrire J=PDP-1 avec D=diag(ωk)0kn-1ω=e2iπ/n. On remarque J=Jn-1 et donc A=PΔP-1 avec Δ=diag(ωk+ω(n-1)k)0kn-1. Or, pour k=0,,n-1,

ωk+ω(n-1)k=ωk+ω-k=2Re(ωk)=2cos(2kπn).

Cela détermine les valeurs propres de A et, puisque la matrice A est symétrique réelle, elle est orthogonalement semblable à la matrice Δ. On peut donc écrire A=ΩΔΩ-1 avec ΩOn(). Notons que la première colonne de Ω est vecteur propre associé à la valeur propre 2. On remarque que le vecteur U=(11) est vecteur propre de A associé à la valeur propre 2. La première colonne de Ω est donc colinéaire à U. Quitte à réaliser un passage à l’opposé, on peut supposer que la première colonne (unitaire) de Ω vaut 1nU.

Pour xn,

Φ(x)=12xAx=12yΔy=k=0n-1cos(2kπn)yk+12 avec y=Ωx=(y1,,yn).

On remarque xx=yy. On remarque aussi que y1=1nUx=1n(x1++xn). On a donc

xΓy12+y22++yn2=1 et y1=0.

On peut alors simplifier

Φ(x)=k=1n-1cos(2kπn)yk+12

et cette quantité est maximale pour y2=1 et y3==yn=0.

La valeur maximale de Φ vaut donc cos(2πn).

[<] Optimisation sous contrainte[>] Matrice hessienne

 
Exercice 100  2548    CCINP (MP)Correction  

Déterminer les extremums locaux et globaux de f:×]0;+[ définie par

f(x,y)=y(x2+(ln(y))2).

Solution

La fonction f est de classe 𝒞 sur l’ouvert Ω=×]0;+[.

Déterminons ses points critiques. Pour (x,y)Ω,

{fx(x,y)=0fy(x,y)=0 {2xy=0x2+(ln(y))2+2ln(y)=0
{x=0(ln(y))2+2ln(y)=0.

On obtient deux points critiques (0,1) et (0,e-2).

La matrice hessienne de f en (x,y) est

Hf(x,y)=(2y2x2x2ln(y)+2y).

Étude en (0,1). La matrice hessienne de f en (0,1) est

Hf(0,e-2)=(2002).

Cette matrice est définie positive, f présente un minimum local strict en (0,1).

En fait, f(0,1)=0 et

(x,y)Ω,f(x,y)=y(x2+(ln(y))2)0

avec égalité si, et seulement si, x=0 et y=1.

La fonction f présente donc un minimum global strict en (0,1).

Étude en (0,e-2)

La matrice hessienne de f en (0,e-2) est

Hf(0,e-2)=(2e-200-2e2).

Les deux valeurs propres de Hf(0,e-2) sont de signes stricts opposés, la fonction f ne présente pas d’extremum en (0,e-2).

 
Exercice 101  58   

Déterminer les extremums locaux et globaux de f:2 définie par

f(x,y)=x3+y3-3xy-1.
 
Exercice 102  59   Correction  

Trouver les extremums sur 2 de

f(x,y)=x4+y4-4xy.

Solution

La fonction f est de classe 𝒞 sur l’ouvert 2: ses extremums sont des points critiques. Recherchons les points critiques de f.

fx(x,y)=4x3-4yetfy(x,y)=4y3-4x.

Pour (x,y)2,

{4x3-4y=04y3-4x=0 {x3=yy3=x
{y=x3x9=x
{y=x3x=0,1 ou -1.

Les points critiques de f sont (0,0),(1,1) et (-1,-1).

La matrice hessienne de f en (x,y) est

Hf(x,y)=(12x2-4-412y2).

Étude en (0,0).

La matrice hessienne en (0,0) est

Hf(0,0)=(0-4-40).

Le déterminant est strictement négatif, il n’y a pas d’extremum en (0,0).

Étude en (1,1).

La matrice hessienne en (1,1) est

Hf(1,1)=(12-4-412).

Le déterminant est strictement positif et la trace aussi, il y a un minimum local strict en (1,1).

Étude en (-1,-1)

On parvient à la même conclusion et l’on peut même remarquer f(-x,-y)=f(x,y).

Enfin, on observe

f(x,y)-f(1,1)=(x2-1)2+(y2-1)2+2(x-y)20.

Les minimums en (1,1) et (-1,-1) sont des minimums globaux.

 
Exercice 103  2530     CCINP (MP)Correction  
  • (a)

    Étudier les variations de la fonction f définie sur ]0;+[ par

    f(t)=t-ln(t)-1t.
  • (b)

    Résoudre l’équation f(t)=0 d’inconnue t>0

  • (c)

    Trouver les extremums locaux et globaux de la fonction g:]0;+[2 définie par

    g(x,y)=xln(y)-yln(x).

Solution

  • (a)

    f est définie et de classe 𝒞 sur ]0;+[ avec

    f(t)=1-1t+1t2=t2-t+1t2>0

    La fonction f est strictement croissante sur ]0;+[.

  • (b)

    On remarque f(1)=0. Ainsi, t=1 est solution de l’équation et c’est la seule car f est strictement croissante.

  • (c)

    La fonction g est de classe 𝒞 sur l’ouvert Ω=]0;+[2. Recherchons ses points critiques.

    {gx(x,y)=0gy(x,y)=0 {ln(y)-yx=0xy-ln(x)=0
    {f(xy)=0xy-ln(x)=0
    {x=yx=e.

    On conclut que (e,e) est le seul point critique.

    La matrice hessienne de g en (x,y) est

    Hg(x,y)=(y/x21/y-1/x1/y-1/x-x/y2)

    La matrice hessienne de g en (e,e) est

    Hg(e,e)=(1/e00-1/e)

    Les deux valeurs propres sont de signes stricts opposés, la fonction g ne présente pas d’extremum local en (e,e).

 
Exercice 104  2910     MINES (MP)Correction  

Trouver les extremums locaux et globaux de la fonction f:2 donnée par

f(x,y)=x4+y4-2(x-y)2.

Solution

La fonction f est de classe 𝒞 sur l’ouvert 2.

Déterminons ses points critiques. Pour (x,y)2,

{fx(x,y)=0fy(x,y)=0 {4x3-4(x-y)=04y3+4(x-y)=0
{x3=-y3x3=x-y
{y=-xx3=2x

On obtient trois points critiques: (0,0), (2,-2) et (-2,2).

La matrice hessienne de f en (x,y) est

Hf(x,y)=(12x2-44412y2-4)

Étude en (0,0).

La matrice hessienne de f en (0,0) est

Hf(0,0)=(-444-4)

Son déterminant est nul, on ne peut pas conclure à partir de celle-ci. Cependant, f(0,0)=0 et l’on remarque

f(1/n,0)n+-2/n2<0etf(1/n,1/n)n+2/n4>0.

Il n’y a pas d’extremum local en (0,0).

Étude en (2,-2).

La matrice hessienne de f en (2,-2) est

Hf(x,y)=(204420)

Celle-ci est de déterminant strictement positif et de trace strictement positive, la fonction f présente un minimum local en (2,-2).

Plus précisément,

f(x,y)-f(2,-2) =x4+y4-2(x-y)2+8
=(x2-2)2+(y2-2)2+4(x2+y2)-2(x-y)2
=(x2-2)2+(y2-2)2+2(x2+y2)+4xy
=(x2-2)2+(y2-2)2+2(x+y)20

Ainsi, (2,-2) est un minimum global.

Étude en (-2,2).

C’est identique et d’ailleurs on peut remarquer que f(x,y)=f(y,x).

[<] Extremum, étude à l'ordre 2

 
Exercice 105  5714  Correction  

Soit f:n une fonction de classe 𝒞2.

  • (a)

    On suppose que la matrice hessienne de f est nulle en tout point.

    Montrer qu’il existe an et b tels que

    xn,f(x)=a,x+b.
  • (b)

    On suppose que la matrice hessienne de f est identique en tout point.

    Montrer qu’il existe u𝒮(n), an et b tels que

    xn,f(x)=12u(x),x+a,x+b.

Solution

  • (a)

    Soit i=1,,n. Les dérivées partielles de fxi sont nulles sur le convexe n, cette fonction est donc constante sur n. Notons ai la valeur de cette constante. En tout point xn, la différentielle de f est donnée par

    df(x)h=i=1nfxi(x)hi=i=1naihi.

    Par intégration, pour tout xn,

    f(x)=f(0)+01df(0+t.x)xdt=f(0)+01i=1naixidt=f(0)+i=1naixi.

    Cette formule se réécrit

    f(x)=a,x+b

    avec a=(a1,,an)n et b=f(0).

  • (b)

    Analyse: Si l’expression de f est celle voulue, la matrice hessienne de f correspond à la matrice de l’endomorphisme u dans la base canonique.

    Synthèse: Soit u l’endomorphisme figuré par la matrice hessienne de f dans la base canonique. Cet endomorphisme est autoadjoint car la matrice hessienne est symétrique. Considérons g:n donnée par

    g(x)=12u(x),x.

    La fonction f-g est de classe 𝒞2 sur n et sa matrice hessienne est nulle en tout point. Par l’étude précédente, il existe an et b tels que

    f(x)=g(x)+a,x+b.
 
Exercice 106  5713   Correction  

Soient An() une matrice symétrique inversible, bn et c.

On étudie l’application F:n définie par

F(x)=xAx+bx+c.
  • (a)

    Justifier que F est de classe 𝒞 sur n.

  • (b)

    Déterminer les points critiques de F.

  • (c)

    Calculer la matrice hessienne de F en tout point de n.

  • (d)

    À quelle condition la fonction F admet-elle un minimum ?

Solution

  • (a)

    Par opérations sur les fonctions, on peut affirmer que F est de classe 𝒞 sur n.

  • (b)

    Soit xn. Avec des notations entendues,

    F(x)=i=1nj=1nai,jxixj+i=1nbixi+c.

    On en déduit

    i1;n,Fxi(x)=j=1nai,jxj+bi=[Ax+b]i

    xn est donc point critique de F si, et seulement si, Ax+b=0.

    L’application F admet donc un unique point critique, à savoir x=A-1b.

  • (c)

    On poursuit les calculs qui précèdent

    (i,j)1;n2,2Fxixj(x)=ai,j.

    La matrice hessienne de F en tout point xn est égale à la matrice A.

  • (d)

    Si la fonction F présente un minimum en x0n, celui-ci est un point critique de F et donc x0=A-1b.

    Si la matrice A est positive (et donc définie positive car inversible), l’application F présente un minimum global strict en x0.

    Si la matrice A n’est pas positive, l’application F ne présente pas de minimum en x0.

 
Exercice 107  5715  Correction  

Soient a,bn et f:n définie par

f(x)=a,xb,x.
  • (a)

    Montrer que f est de classe 𝒞2 sur n et calculer sa matrice hessienne en tout point.

  • (b)

    En déduire une matrice symétrique H𝒮n() pour laquelle

    xn,f(x)=12xHx

Solution

  • (a)

    Avec des notations entendues,

    f(x)=(i=1naixi)(j=1nbjxj)=i=1nj=1naibjxixj.

    On en déduit

    fxi(x)=aij=1nbjxj+bij=1najxjet2fxjxi(x)=aibj+ajbi.

    La matrice hessienne de f en tout point xn est

    H=(aibj+ajbi)1i,jn=ab+ba.
  • (b)

    Considérons la matrice H précédente. Celle-ci est symétrique.

    Pour xn, on vérifie

    12xHx=12(xax,abxb,x+xbx,baa,x)=a,xb,x=f(x)


Édité le 12-05-2025

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