[>] Calcul de rayon de convergence abstrait

 
Exercice 1  4727  

Déterminer les rayons de convergence des séries entières qui suivent:

  • (a)

    (-1)n(n+1)2n2+1zn

  • (b)

    (2nn)z2n

  • (c)

    zn2.

 
Exercice 2  5570  Correction  

Déterminer le rayon de convergence des séries entières suivantes:

  • (a)

    n0n2+13nzn

  • (b)

    n0e-n2zn

  • (c)

    n0ln(1+nn2+1)zn

  • (d)

    n0(-1)nn2+n+1z2n

  • (e)

    n0nnn!z3n

  • (f)

    n0(n+1n+1-nn)zn.

Solution

  • (a)

    Posons an=n2+13n. Pour tout z0,

    |an+1zn+1anzn|n+|z|3.

    La série anzn converge absolument pour |z|<3 et diverge grossièrement pour |z|>3. On a donc R=3.

  • (b)

    Posons an=e-n2. Pour tout z,

    n2anznn+0pour tout z.

    Cela assure la convergence absolue de anzn. On a donc R=+.

  • (c)

    Posons an=ln(1+nn2+1)zn. On remarque

    ann+nn2+1=1n.

    On sait que 1nzn a pour rayon de convergence R=1 et donc anzn aussi.

  • (d)

    Posons an=(-1)nn2+n+1. Pour tout z0,

    |an+1z2n+2anz2n|n+|z|2.

    La série anz2n converge absolument pour |z|<1 et diverge grossièrement pour |z|>1. On a donc R=1.

  • (e)

    Posons an=nnn!. Pour tout z0,

    |an+1z3n+3anz3n|=(n+1)nnn|z|3=exp(nln(1+1n))n+e|z|3

    donc R=e-1/3.

  • (f)

    On a

    n+1n+1-nn=e1n+1ln(n+1)-e1nln(n)=e1nln(n)(eln(n+1)n+1-ln(n)n-1).

    Or

    e1nln(n)n+1

    donc

    n+1n+1-nnn+ln(n+1)n+1-ln(n)n=-ln(n)n(n+1)+ln(1+1/n)n+1n+-ln(n)n2.

    Par suite, R=1.

 
Exercice 3  971  Correction  

Déterminer le rayon de convergence des séries entières:

  • (a)

    n1ln(n)n2z2n

  • (b)

    n0n!zn

  • (c)

    n0(3n)!(n!)3zn.

Solution

  • (a)

    Posons an=ln(n)n2. Pour tout z0,

    |an+1z2n+2anz2n|=ln(n+1)ln(n)n2(n+1)2|z|2n+|z|2

    donc R=1.

  • (b)

    Posons an=n!. Pour tout z0,

    |an+1zn+1anzn|=(n+1)|z|n++

    donc R=0.

  • (c)

    Posons an=(3n)!(n!)3. Pour tout z0,

    |an+1zn+1anzn|=(3n+3)(3n+2)(3n+1)(n+1)3|z|n+27|z|

    donc R=1/27.

 
Exercice 4  3298    CCINP (MP)Correction  
  • (a)

    Déterminer les rayons de convergence des séries entières

    ln(n+1n)xnetsin(e-n)xn.
  • (b)

    Une série entière converge-t-elle normalement sur son disque ouvert de convergence?

Solution

  • (a)

    On a

    ln(n+1n)1n

    donc le rayon de convergence de la première série entière vaut 1.
    Aussi

    sin(e-n)e-n

    donc le rayon de convergence de la deuxième série entière vaut e.

  • (b)

    On sait qu’une série entière converge normalement sur tout compact inclus dans son disque ouvert de convergence, mais en revanche elle ne converge pas normalement sur ce disque. La série entière zn est un contre-exemple car

    R=1 et zzn,D(0,1)=1.
 
Exercice 5  2842     MINES (MP)Correction  

Déterminer le rayon de convergence de

πn(n+1)x2n.

Solution

On remarque

πn(n+1)n+πn.

Pour x0, posons un=πn2+2nx2n. Après calculs,

(un+1un)n+πx2.

On en déduit

R=1π.
 
Exercice 6  3383     CCINP (PSI)Correction  

Déterminer le rayon de convergence de la série entière anxn(an) est la suite déterminée par

a0=α,a1=βetan+2=2an+1-anpour tout n

avec (α,β)2.

Solution

La suite (an) est une suite récurrente linéaire d’ordre 2. Son terme général est donné par

an=α+n(β-α).

Si (α,β)(0,0) alors R=1. Si (α,β)=(0,0) alors R=+.

 
Exercice 7  5317     ENSTIM (MP)Correction  

Soient r un réel strictement positif et la suite (an) déterminée par

an={rnsi n est un carré0sinon.

Déterminer le rayon de convergence de la série entière anxn.

Solution

La série entière étudiée correspond à rnxn2.

Pour x0,

|rn+1x(n+1)2rnxn2|=r|x|2n+1n+{+ si |x|<10 si |x|>1.

Pour |x|<1, la série converge absolument. Pour |x|>1, la série diverge grossièrement. Le rayon de convergence cherché vaut 1.

 
Exercice 8  4728   

Déterminer le rayon de convergence R de la série entière sin(n)zn.

 
Exercice 9  2843     MINES (MP)Correction  

Soit α. Déterminer le rayon de convergence de

n1cos(nα)nxn.

Solution

On sait qu’une série entière et sa série entière dérivée ont le même rayon de convergence. Étudions ici le rayon de convergence de cos((n+1)α)xn. La suite (cos((n+1)α)) est bornée donc R1 et ne tend pas vers 0 donc R1. On conclut R=1.

 
Exercice 10  972   Correction  

Déterminer le rayon de convergence de la série entière

n1sin(n)n2zn.

Solution

Pour n*, posons

an=sin(n)n2.

La suite (an) est bornée car tend vers 0. On a donc R1.

Aussi, pour |z|>1, la suite (an|z|n) ne tend pas vers 0. En effet, si par l’absurde cette suite est de limite nulle, il vient

sin(n)=n2|z|n0×an|z|n0n+0

ce qui est absurde. La série anzn diverge alors grossièrement et l’on a donc R1.

Finalement, R=1.

 
Exercice 11  973   Correction  

Déterminer le rayon de convergence des séries entières

n1d(n)znetn1s(n)zn

d(n) et s(n) désignent respectivement le nombre de diviseurs supérieurs à 1 de l’entier n et la somme de ceux-ci.

Solution

La suite de terme général d(n) ne tend pas vers 0 donc Rd1.

Aussi, 0d(n)n et le rayon de convergence de n1nzn vaut 1 donc Rd1.

On peut conclure Rd=1.

De même, en exploitant que s(n) ne tend pas vers 0 et

0s(n)1+2++n=n(n+1)2

on a Rs=1.

 
Exercice 12  3483      CENTRALE (PC)Correction  

Soit α un réel irrationnel fixé. On note Rα le rayon de convergence de la série entière

n1xnsin(nπα).
  • (a)

    Démontrer que Rα1.

  • (b)

    On considère la suite (un)n1 définie par

    u1=2etun+1=(un)unpour tout n1.

    Démontrer que pour tout entier n1

    unun+11(n+1)n.

    En déduire que la série de terme général 1/un converge.
    Dans la suite, on pose

    α=n=1+1un

    et l’on admet que α est irrationnel.

  • (c)

    Démontrer qu’il existe une constante C strictement positive telle que, pour tout entier n1:

    πunk=n+1+1ukCunun-1.
  • (d)

    Démontrer que Rα=0.

  • (e)

    Question subsidiaire: Démontrer que α est effectivement irrationnel.

Énoncé fourni par le CENTRALE-SUPELEC (CC)-BY-NC-SA

Solution

Soulignons que les termes sommés pour définir la série entière ont un sens car l’irrationalité de α donne

n*,sin(nπα)0.
  • (a)

    Puisque

    1|sin(nπα)|1

    la série entière n1xnsin(nπα) diverge grossièrement en 1 et donc Rα1.

  • (b)

    Par une récurrence facile, on montre unn+1 pour tout n*. On a alors

    unun+1=1unun-11(n+1)n.
  • (c)

    On a

    k=n+1+1uk=1un+1+k=n+1+1uk+11un+1+k=n+1+1(k+1)k1uk

    et puisque la suite (un) est croissante

    k=n+1+1uk1un+1+k=n+1+1(k+1)k1un+1Kun+1

    avec

    K=1+k=1+1(k+1)k.

    On en déduit

    πunk=n+1+1ukKπunun+1=Kπunun-1.
  • (d)

    Considérons m=un*. Pour x>0

    xmsin(mπα)n+-.

    En effet,

    mα=unk=1n1uk+unk=n+1+1uk.

    Or

    unk=1n1uk=k=1nunuk=1+k=1n-1unun-1un-1un-2uk+1uk1+2

    et donc

    -sin(mπα)=sin(πunk=n+1+1uk)

    d’où

    0-sin(mπα)Cunun-1

    puis

    -xmsin(mπα)C(xun)ununn++.

    On en déduit que n1xnsin(nπα) diverge pour tout x>0 et donc Rα=0.

  • (e)

    Par l’absurde, supposons α. Il existe alors un entier q* tel que qα. Pour tout n, on a alors qunα or

    qunα=qunk=1n1uk+qunk=n+1+1uk

    avec comme vu ci-dessus

    unk=1n1uk.

    On en déduit

    qunk=n+1+1uk.

    Or

    0<qunk=n+1+1uk<qKunun+1n+0.

    C’est absurde.

[<] Calcul de rayon de convergence concret[>] Intervalle de convergence

 
Exercice 13  977  Correction  

Soient n0anzn une série entière de rayon de convergence R et z0. On suppose que n0anz0n est semi-convergente. Déterminer R.

Solution

Par la convergence de n0anz0n on a déjà R|z0|. Si R>|z0| alors il y a absolue convergence en z0 ce qui est exclu par hypothèse. On conclut R=|z0|.

 
Exercice 14  974  Correction  

Soit anzn une série entière de rayon de convergence R.
Déterminer le rayon de convergence de la série entière anz2n.

Solution

Notons R le rayon de convergence de anz2n.
Pour |z|<R, |z2|<R et donc an(z2)n=anz2n est absolument convergente.
Pour |z|>R, |z2|>R et donc an(z2)n=anz2n est grossièrement divergente.
On en déduit R=R.

 
Exercice 15  5568  Correction  

Soit anzn une série entière de rayon de convergence R.

On considère ses parties paire et impaire a2pz2p et a2p+1z2p+1 de rayons de convergence notés R et R′′.

Montrer que R=min(R,R′′).

Solution

Pour p, posons

{b2p=a2pb2p+1=0et{c2p=0c2p+1=a2p+1.

Les séries entières a2pz2p et a2p+1z2p+1 correspondent à bnzn et cnzn.

D’une part, on vérifie an=bn+cn pour tout n. La série entière anzn est donc la somme des séries entières bnzn et cnzn. Cela entraîne Rmin(R,R′′).

D’autre part, |bn||an| pour tout n et donc RR. Par un argument semblable, R′′R et donc min(R,R′′)R.

Par double inégalité, R=min(R,R′′).

 
Exercice 16  975  Correction  

On suppose que |an|n+{+}.
Déterminer le rayon de convergence de anzn.

Solution

Pour z0, on observe que |anzn|n|z|. Or il est connu que pour un série à termes positifs, si unnm[0;1[ alors la série converge et si unnm>1 alors la série diverge (ce résultat s’obtient par comparaison avec une suite géométrique).

Si =0 alors pour tout z,

|anzn|nn+0

donc anzn converge en z et donc R=+.

Si ]0;+[ alors pour tout z tel que |z|<1/, anzn converge tandis que pour |z|>1/, anzn diverge. On en déduit R=1/

Si =+ alors pour tout z*, anzn diverge.

 
Exercice 17  5253  

Comparer les rayons de convergence des séries entières

anznetln(n)anzn.
 
Exercice 18  978   Correction  

Montrer que pour tout α les séries entières anzn et nαanzn ont le même rayon de convergence.

Solution

Posons bn=nαan et comparons Ra et Rb.

Cas: α=0. ok

Cas: α>0. On a an=n+o(bn) et donc

RaRb.

Pour z tel que |z|<Ra, en considérant, ρ]|z|;Ra[, on peut écrire

bnzn=nαanzn=anρn×nαznρn=o(anρn).

Puisque anρn converge absolument, la série bnzn converge et donc Rb|z|.

Or cela pour tout z tel que |z|<Ra donc

RbRa.

Finalement,

Ra=Rb.

Cas: α<0. On écrit an=n-αbn et l’on exploite ce qui précède.

 
Exercice 19  3309   Correction  

Soit anzn une série entière de rayon de convergence R>0.

Déterminer le rayon de convergence de

ann!zn.

Solution

Soit r]0;R[. La série numérique anrn est absolument convergente. Pour tout z,

ann!zn=anrn1n!(zr)n=o(anrn)

car par croissance comparée

1n!(zr)nn+0.

Par comparaison de séries absolument convergentes, on peut affirmer que la série numérique anznn! est absolument convergente pour tout z.

Le rayon de convergence de la série entière étudiée est +.

 
Exercice 20  976   Correction  

Soit anzn une série entière de rayon de convergence R. On pose

bn=an1+|an|

et l’on note R le rayon de convergence de bnzn.

  • (a)

    Montrer que Rmax(1,R)

  • (b)

    Établir que si R>1 alors R=R.

  • (c)

    Exprimer alors R en fonction de R.

Solution

  • (a)

    On a |bn||an| donc RR. On a |bn|1 donc R1

  • (b)

    Si R>1 alors bn0 et puisque |bn|=|an|1+|an| donne |an|=|bn|1-|bn|, on obtient an=O(|bn|) donc RR.
    Par suite, R=R d’où R=max(1,R).

  • (c)

    Si R=1 alors 1R et R=max(1,R).

 
Exercice 21  979  Correction  

Soient anzn et bnzn deux séries entières de rayon de convergence Ra et Rb.
On suppose que pour tout n, anbn=0.
Montrer que le rayon de convergence de (an+bn)zn est R=min(Ra,Rb)

Solution

Par sommation de séries entière, on sait déjà Rmin(Ra,Rb)
De plus, puisque anbn=0 on peut affirmer |an||an+bn| et donc RRa et de même RRb et donc Rmin(Ra,Rb) puis R=min(Ra,Rb).

 
Exercice 22  4734   
  • (a)

    Soit anzn une série entière de rayon de convergence R. On note R et R′′ les rayons de convergence de sa partie paire et sa partie impaire

    a2pz2peta2p+1z2p+1.

    Montrer R=min(R,R′′).

  • (b)

    Application : Calculer le rayon de convergence de la série entière

    (2+(-1)n+1)nzn.
 
Exercice 23  3310   Correction  

Soit anzn une série entière de rayon de convergence R.
Déterminer le rayon de convergence de

an2zn.

Solution

Montrons par double inégalité que le rayon de convergence R de an2zn vaut

R=R2.

Soit |z|<R.
Puisque la série numérique anzn est absolument convergente, on a anzn0 et donc an2z2n0.
Or pour |Z|>R, on sait que la suite (an2Zn) n’est pas bornée. On en déduit |z|2R et donc

RR.

Soit |z|<R.
On a |z|2<R et donc |an2z2n|0 puis |anzn|0. On en déduit |z|R et donc

RR.
 
Exercice 24  3484   Correction  

Soit (an) une suite de réels tous non nuls.

Déterminer une relation reliant les rayons de convergence des séries entières ci-dessous:

anznet1anzn.

Solution

Notons R et R les deux rayons de convergence de séries entières introduites.

Soit z*.

Si |z|<R alors la série numérique anzn converge et donc anzn0. On en déduit que

|1anzn|n++

et donc |1/z|>R puis |z|<1/R. On en déduit R1/R, soit

RR1.

On ne peut a priori affirmer mieux puisque, pour

an={2n si n est pair1 sinon

on obtient RR=1/2.

 
Exercice 25  5346     MINES (MP)Correction  

Soient (an)n une suite de nombres complexes non nuls et k*. On suppose

|an+kan|n+ avec +{+}.

Déterminer le rayon de convergence R de la série entière anzn.

Solution

Soit z*. On remarque

|an+kzn+kanzn|n+|z|k. (1)

Cas: =0. La limite (1) est strictement inférieure à 1 et l’on peut affirmer que, pour tout j=0,,k-1, il y a convergence absolue de la série numérique ank+jznk+j. On en déduit la convergence de la série entière anzn pour tout z et donc R=+.

Cas: ]0;+[. Pour |z|<-1/k, la limite (1) est strictement inférieure à 1 et l’on peut affirmer que, pour tout j=0,,k-1, il y a convergence absolue de la série numérique ank+jznk+j. On en déduit la convergence de la série entière anzn pour tout z tel que |z|<-1/k. Pour |z|>-1/k, la limite (1) est strictement supérieure à 1 et il y a divergence grossière de ankznk donc a fortiori aussi divergence grossière de anzn. On en déduit R=-1/k.

Cas: =+.. Pour tout z*, la limite (1) est strictement supérieure à 1 et il y a divergence grossière de ankznk donc a fortiori aussi divergence grossière de anzn. On en déduit R=0.

[<] Calcul de rayon de convergence abstrait[>] Étude de la somme d'une série entière concrète

 
Exercice 26  2841    MINES (MP)Correction  

On note an la n-ième décimale de 3 (a0=1, a1=7, a2=3, a3=2, etc.).

Déterminer l’intervalle de définition de la série entière

anxn.

Solution

La suite (an)n est bornée mais ne tend pas vers 0 (car 3 n’est pas un nombre décimal).

Par conséquent, pour tout |x|<1, la série numérique anxn converge car son terme est dominé par le terme sommable xn.

En revanche, an1n diverge car (an) ne tend pas vers 0.

On peut conclure que le rayon de convergence de la série entière vaut 1.

On vient de voir que la série diverge grossièrement pour x=1. Il en est de même pour x=-1.

On conclut que l’intervalle cherché est

]-1;1[.
 
Exercice 27  2855     MINES (PC)Correction  

Pour n*, on pose

In=1+e-tndt.
  • (a)

    Déterminer la limite de (In).

  • (b)

    Donner un équivalent de (In).

  • (c)

    Déterminer l’intervalle de définition de la série entière Inxn.

Solution

  • (a)

    Pour t>1, e-tn0 avec 0e-tne-t. Par convergence dominée In0.

  • (b)

    Par le changement de variable u=tn qui est un 𝒞1-difféomorphisme,

    In=1n1+u1-nne-udu.

    Par convergence dominée,

    1+u1-nne-udun+1+e-uudu

    donc

    In1n1+e-uudu.
  • (c)

    Par l’équivalent précédent, R=1 et la série entière diverge en 1.

    Par application du critère spécial des séries alternées, la série entière converge en -1.

    L’intervalle de définition est donc [-1;1[.

 
Exercice 28  3016     ENSTIM (MP)Correction  

Pour p,q, on pose

I(p,q)=01tp(1-t)qdt.
  • (a)

    Calculer I(p,q).

  • (b)

    Donner la nature de La série de terme général un=I(n,n).

  • (c)

    Donner le domaine de définition réel de la série entière de unxn.

Solution

  • (a)

    Par intégration par parties,

    I(p,q)=pq+1I(p-1,q+1)

    puis

    I(p,q)=p!q!(p+q+1)!.
  • (b)

    On a

    un=(n!)2(2n+1)!et|un+1un|=(n+1)2(2n+2)(2n+3)n+14<1

    donc un converge.

  • (c)

    Par le calcul ci-dessus, R=4 donc

    ]-4;4[𝒟[-4;4].

    Par la formule de Stirling,

    unn+2πn2n+1e2ne2n+12π(2n+1)(2n+1)(2n+1)=2πe2n+1122n+1(2n2n+1)2n+1

    et

    (2n2n+1)2n+1=exp((2n+1)ln(1-12n+1))n+1e

    donc

    unn+π22n+1n.

    Ainsi,

    4nunn+π/2n

    et, par comparaison de séries à termes positifs, 4nun diverge.

    Considérons vn=(-4)nun. La suite (vn) est alternée, |vn|0 et

    |vn+1vn|=4(n+1)2(2n+2)(2n+3)=2n+22n+3<1

    donc (|vn|) est décroissante.

    Par application du critère spécial des séries alternées, vn converge.

    Finalement, 𝒟=[-4;4[.

 
Exercice 29  38     CCINP (MP)Correction  
  • (a)

    Étudier la limite de la suite (an) définie par

    a0>0etan+1=ln(1+an)pour tout n.
  • (b)

    Déterminer le rayon de convergence de anxn.

  • (c)

    Déterminer l’intervalle de convergence de anxn. On pourra étudier la limite de 1/an+1-1/an et utiliser le théorème de Cesàro.

Solution

  • (a)

    La fonction xln(1+x) est définie sur +* et à valeurs dans +*. Puisque a0>0, la suite récurrente (an) est bien définie et à termes dans +*. Sachant ln(1+x)x, on peut affirmer que la suite (an) est décroissante. Or elle est minorée par 0, donc elle converge vers une limite 0. En passant la relation an+1=ln(1+an) à la limite, on obtient =ln(1+) ce qui entraîne =0 (car ln(1+x)<x pour tout x>0).

    Finalement, an0+.

  • (b)

    On a alors

    |an+1an|=an+1an=ln(1+an)ann+anann+1

    et donc le rayon de convergence de la série entière anxn vaut 1.

  • (c)

    Cas: x=-1. La série numérique

    an(-1)n

    converge en vertu du critère spécial des séries alternées car (an) décroît vers 0.

    Cas: x=1. Déterminons la nature de la série numérique an
    On a

    1an+1-1an=an-ln(1+an)anan+1=n+12an2+o(an2)an(an+o(an))n+12.

    Par le théorème de Cesàro,

    1nk=0n-1(1ak+1-1ak)n+12

    et donc

    1n(1an-1a0)n+12.

    On en déduit

    ann+2n.

    Par équivalence de séries à termes positifs, an diverge.

    L’intervalle de convergence est donc [-1;1[.

[<] Intervalle de convergence[>] Étude de la somme d'une série entière abstraite

 
Exercice 30  5079  

Pour x réel convenable, on pose

f(x)=n=1+(1n-sin(1n))xn.
  • (a)

    Préciser le domaine de définition de f.

  • (b)

    La fonction f est-elle continue sur son domaine de définition?

 
Exercice 31  5080  

Pour x réel, on pose

f(x)=n=0+(-1)n3n+1xn.
  • (a)

    Préciser l’intervalle de définition de f.

  • (b)

    Établir la continuité de f sur son domaine de définition.

  • (c)

    Déterminer la limite de f en -1.

  • (d)

    Étudier la dérivabilité de f et former une équation différentielle vérifiée par f.

 
Exercice 32  4729  

Pour x réel, on pose

f(x)=n=1+xnn.
  • (a)

    Préciser l’intervalle de définition de f et établir sa continuité.

  • (b)

    Étudier la limite de f en 1.

 
Exercice 33  3890      CENTRALE (MP)Correction  
  • (a)

    Donner l’intervalle de définition I de la fonction s qui au réel x associe

    s(x)=n=1+xnn.
  • (b)

    Quel est le signe de s sur I+?

    Quelle est la limite de s en l’extrémité droite de I+?

  • (c)

    Écrire (1x)s(x) sous forme d’une série et en déduire le signe de s sur I.

  • (d)

    Étudier la convexité de f définie sur + par

    f(x)=(x+1x)x.

    En déduire que la fonction s est convexe.

Solution

  • (a)

    s est la somme d’une série entière de rayon de convergence R=1.

    La série diverge en x=1 (par série de Riemann avec 1/21) et converge en x=1 par application du critère spécial des séries alternées. On conclut I=[1;1[.

  • (b)

    Puisque s est la somme d’une série entière, on peut dériver terme à terme sur ]1;1[ et

    s(x)=n=1+nxn1=n=0+n+1xn.

    Sur I+, cette somme est positive. La fonction s est donc croissante sur [0;1[.
    Si celle-ci était majorée par un réel M, nous aurions pour tout N*

    x[0;1[,n=1Nxnnn=1+xnnM.

    En passant à la limite quand x1, on obtient

    n=1N1nM.

    Ceci est absurde car la série à termes positifs 1/n diverge et ne peut donc avoir ses sommes partielles majorées. La fonction s est donc croissante et non majorée, elle diverge donc vers + en 1.

  • (c)

    Pour x]1;1[

    (1x)s(x)=n=0+n+1xnxn=1+nxn1=n=0+(n+1n)xn.

    Pour x0, on peut écrire x=t avec t0 et alors

    (1x)s(x)=n=0+(1)nantn

    avec an=n+1n0. On vérifie que la suite (an) est décroissante de limite nulle et donc le critère spécial s’applique à la série alternée (1)nantn. Sa somme est donc du signe de son premier terme ce qui fournit (1x)s(x)0. On en déduit

    x]1;0],s(x)0.
  • (d)

    Après étude (un peu lourde) du signe de f′′(x), on peut affirmer que f est concave et croissante.
    Pour x[0;1[, on a clairement s′′(x)0. Pour x]1;0], considérons

    ((1x)s(x))=n=1+f(n)xn1=n=0+f(n+1)xn

    puis

    (1x)((1x)s(x))=n=0+(f(n+1)f(n))xn.

    Posons bn=f(n+1)f(n)0.
    On vérifie bn0 et bn+1bn car la concavité de f fournit

    bn+bn+22bn+1.

    Le critère spécial de série alternée s’applique à nouveau, la somme est du signe de son premier terme et cela fournit

    (1x)((1x)s(x))0

    puis s′′(x)0 car on sait s(x)0.

    Finalement, s est convexe.

    [Uncaptioned image]
 
Exercice 34  5074  Correction  

Pour x réel, on pose

f(x)=n=1+(-1)nnxn.
  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence de la série entière définissant f.

  • (b)

    Préciser l’intervalle de définition de f et étudier sa continuité.

  • (c)

    Déterminer la limite de f en -1.

Solution

  • (a)

    Pour x0, posons un=(-1)nnxn0. On a

    |un+1un|=nn+1|x|n+|x|.

    Si |x|<1, la série numérique un converge absolument. Si |x|>1, elle diverge grossièrement. On en déduit que le rayon de convergence de la série entière vaut 1.

  • (b)

    La fonction f est définie sur un intervalle contenant ]-1;1[ et inclus dans [-1;1]. En x=-1, la série définissant f(x) diverge car il s’agit d’une série de Riemann d’exposant α=1/21. En x=1, la série définissant f(x) converge en vertu du critère spécial:

    (-1)nn=(-1)n|(-1)nn|et|(-1)nn|=1n décroît vers 0.

    On conclut que l’intervalle de définition de f est ]-1;1].

    Par théorème, la fonction f est continue sur son intervalle de définition car c’est la somme d’une série entière d’une variable réelle.

  • (c)

    Méthode: Pour obtenir la limite d’une série entière en un point où celle-ci n’est pas définie, il est fréquent de comparer à une série entière de somme connue.

    Pour tout n1, on a nn et donc, pour tout x]-1;0],

    1n1n puis (-1)nnxn(-1)nnxn car (-1)nxn0.

    En sommant, on obtient

    f(x)n=1+(-1)nnxn=-ln(1+x)x-1++.

    Par théorème de limite infinie par minoration, la fonction f tend vers + en -1.

 
Exercice 35  3201     CENTRALE (PC)Correction  

Soit

f:xn=1+sin(1n)xn.
  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence R de la série entière définissant f.

  • (b)

    Étudier la convergence en R et en R.

  • (c)

    Déterminer la limite de f(x) quand x1.

  • (d)

    Montrer

    (1x)f(x)x10.

Solution

  • (a)

    Posons

    an=sin(1n).

    Puisque an+1/an1, on peut affirmer R=1.

  • (b)

    La suite (an) décroît vers 0 donc par le critère spécial des séries alternée, la série entière converge en x=1.
    Puisque an1/n, par équivalence de séries à termes positifs, la série entière diverge en x=1.

  • (c)

    Par positivité des termes sommés, on a pour x[0;1],

    f(x)n=1Nsin(1n)xn.

    Or

    n=1Nsin(1n)xnx1n=1Nsin(1n).

    Puisque

    n=1Nsin(1n)N++.

    Pour tout M, il existe un rang N tel que

    n=1Nsin(1n)M+1

    et pour x au voisinage de 1

    n=1Nsin(1n)xnM

    puis

    f(x)M.

    On peut donc affirmer que

    f(x)x1+.
  • (d)

    On a

    (1x)f(x)=n=1+sin(1n)xnn=1+sin(1n)xn+1

    et par glissement d’indice

    (1x)f(x)=sin(1)x+n=2+(sin(1n)sin(1n1))xn.

    Puisque

    sin(1n)sin(1n1)=O(1n3/2)

    la série entière en second membre est définie et continue en 1 par convergence normale de la série de fonctions associée. On en déduit à l’aide d’un télescopage

    (1x)f(x)x1sin(1)+n=2+(sin(1n)sin(1n1))=0.

    Il est aussi possible de procéder par les en ε exploitant

    |sin(1n)|ε pour n assez grand

    et

    n=0+xn=11x.
 
Exercice 36  3307     CCINP (MP)Correction  

Soit (fn) la suite des fonctions donnée par

n2,x,fn(x)=(1)nln(n)xn.
  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence de la série entière fn.

On note S sa somme.

  • (b)

    Montrer que

    x]1;1[,S(x)=11+x(n=1+(1)n+1ln(1+1n)xn+1).
  • (c)

    En déduire que S admet une limite en 1 et que

    limx1S(x)=12(n=1+(1)n+1ln(1+1n)).
  • (d)

    Calculer la limite ci-dessus en admettant la formule de Wallis:

    limn+1×3××(2n1)2×4××(2n)n=1π.

Solution

  • (a)

    Posons

    an=(1)nln(n)

    Pour n2, an0 et

    |an+1an|=ln(n+1)ln(n)=ln(n)+ln(1+1/n)ln(n)n+1

    Le rayon de convergence de la série entière vaut R=1.

  • (b)

    Pour x]1;1[, on a

    (1+x)S(x)=n=2+(1)nln(n)xn+n=2+(1)nln(n)xn+1.

    Après décalage d’indice et réunion des deux sommes

    (1+x)S(x)=n=1+(1)n+1(ln(n+1)ln(n))xn+1

    ce qui conduit à la relation demandée.

  • (c)

    La somme d’une série entière est continue là où elle est définie donc

    limx1n=1+(1)n+1ln(1+1n)xn+1=n=1+(1)n+1ln(1+1n).

    puis

    limx1S(x)=12(n=1+(1)n+1ln(1+1n)).
  • (d)

    En regroupant les termes d’indices impairs et pairs consécutifs

    k=12n(1)k+1ln(1+1k)=k=1nln(1+12k1)ln(1+12k)

    et donc

    k=12n(1)k+1ln(1+1k)=ln(k=1n(2k2k12k2k+1))=ln(12n+1(k=1n2k2k1)2).

    Enfin par la formule du Wallis, on obtient

    limx1S(x)=12ln(π2).
 
Exercice 37  5664   Correction  

Pour z convenable, on pose

L(z)=n=1+(-1)n-1nzn.
  • (a)

    Montrer que L(z) est définie pour tout z tel que |z|<1.

  • (b)

    Calculer L(x) pour x]-1;1[.

Soit z tel que |z|<1. Pour t[0;1], on pose

Φ(t)=L(tz)etΨ(t)=11+tzeΦ(t).
  • (c)

    Montrer que Φ est dérivable sur [0;1] et calculer Φ(t).

  • (d)

    Établir que Ψ est constante et en déduire que

    eL(z)=1+z.

Solution

  • (a)

    L est la somme d’une série entière de rayon de convergence R=1. La fonction L est donc au moins définie sur {z||z|<1}.

  • (b)

    Pour x]-1;1[, on reconnaît un développement en série entière usuel

    L(x)=ln(1+x).

    Notons que cette écriture ne pas être reprise pour exprimer L(z) pour z complexe car on ne manipule pas de logarithme de nombre complexe.

  • (c)

    Pour t[0;1], |tz|<1 et

    Φ(t)=L(tz)=n=1+(-1)n-1znntn.

    La fonction Φ apparaît comme la somme d’une série entière de rayon de convergence

    RΦ={1/|z| si z0+ si z=0.

    Puisque RΦ>1, la fonction Φ est dérivable sur [0;1]]-RΦ;RΦ[ avec

    Φ(t)=n=1+(-1)n-1zntn-1=zn=1+(-1)n-1zn-1tn-1=zn=0+(-zt)n.

    Par sommation géométrique de raison -zt avec |-zt|<1,

    Φ(t)=z1+zt.
  • (d)

    Par dérivation de fonctions composées,

    Ψ(t)=-z(1+tz)2eΦ(t)+Φ(t)1+zteΦ(t)=0.

    La fonction Ψ est donc constante égale à Ψ(0)=exp(L(0))=1. En particulier, Ψ(1)=1 donne

    eL(z)=1+z.

    Notons que l’on en déduit

    Re(L(z))=ln(|1+z|)etIm(L(z))arg(1+z)[2π].

[<] Étude de la somme d'une série entière concrète[>] Étude asymptotique aux extrémités de l'intervalle de convergence

 
Exercice 38  5569  Correction  

Soit anxn une série entière de rayon de convergence R>0.

On suppose que la série numérique anRn converge absolument.

Montrer que la fonction xn=0+anxn est définie et continue sur [-R;R].

Solution

Soit x[-R;R]. On observe

n,|anxn||an|Rn.

Par comparaison, anxn converge absolument et donc converge pour tout x[-R;R]. La fonction somme de la série entière est donc définie sur [-R;R] et, par théorème, nécessairement continue sur l’intervalle où elle est définie.

 
Exercice 39  3246  Correction  

Soit anxn une série entière de rayon de convergence R=1 et de somme

x]-1;1[f(x)=n=0+anxn.

On suppose que la série numérique an converge, montrer que la fonction f est définie et continue en 1.

Solution

La fonction f est évidemment définie en 1. Pour étudier sa continuité, introduisons

Rn=k=n+1+ak.

On peut écrire pour x[0;1[ et n

f(x)-k=0+ak=k=0nak(xk-1)+k=n+1+akxk-Rn

avec

k=n+1+akxk=k=n+1+(Rk-1-Rk)xk.

Puisque |x|<1 et Rn0, on peut écrire

k=n+1+akxk=k=n+1+Rk-1xk-k=n+1+Rkxk

avec convergence des deux sommes introduites.
Par décalage d’indice, on obtient

k=n+1+akxk=k=n+1+Rkxk(x-1)+Rnxn+1

et ainsi

f(x)-k=0+ak=k=0nak(xk-1)+(x-1)k=n+1+Rkxk+Rn(xn+1-1).

Soit ε>0.
Puisque Rn0, pour n assez grand on a

kn,|Rk|ε

donc

|(x-1)k=n+1+Rkxk|(1-x)k=n+1+εxkε.

Pour un tel n fixé, on a quand x1-,

k=0nak(xk-1)0 et Rn(xn+1-1)0

donc pour x suffisamment proche de 1,

|k=0nak(xk-1)|ε et |Rn(xn+1-1)|ε

donc

|f(x)-k=0+ak|3ε.
 
Exercice 40  984  Correction  

Soit S la somme d’une série entière anxn de rayon de convergence R>0.

On suppose qu’il existe α>0 tel que

x[0;α],S(x)=0.

Montrer que S est la fonction nulle.

Solution

On sait

n*,an=S(n)(0)n!.

On en déduit que les an sont tous nuls et S est donc la fonction nulle.

 
Exercice 41  5433    MINES (MP)Correction  

Soit f la somme d’une série entière anzn de rayon de convergence R>0.

On suppose qu’il existe une suite (zp) de complexes non nuls telle que

p,f(zp)=0etzpp+0.

Montrer que tous les coefficients an sont nuls.

Solution

On établir an=0 par récurrence forte sur n.

Cas: n=0. Par continuité de f en 0

limz0f(z)=f(0)=a0.

Or

zpp+0etf(zp)=0p+0.

On en déduit a0=0.

Supposons la propriété vraie jusqu’au rang n0.

Pour z convenable,

f(z)=0+k=n+1+akzk=k=0+an+1+kzn+1+k.

L’hypothèse f(zp)=0 donne, après simplification par zpn+10,

k=0+an+k+1zpk=0.

Par continuité en 0 de la série entière an+k+1zk, on obtient an+1=0.

La récurrence est établie.

 
Exercice 42  980  Correction  

Soit anzn une série entière de rayon de convergence R>0 et de somme f.

  • (a)

    Exprimer n=0+a2nz2n en fonction de f pour |z|<R.

  • (b)

    Même question avec n=0+a3nz3n.

Solution

  • (a)

    12(f(z)+f(-z))=12n=0+an(zn+(-1)nzn)=p=0+a2pz2p.

  • (b)

    13(f(z)+f(jz)+f(j2z))=13n=0+an(1+jn+j2n)zn=p=0+a3pz3p.

 
Exercice 43  983  Correction  

Soit (an) une suite non nulle et T-périodique (avec T*).

  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence de la série entière n0anxn.

  • (b)

    Simplifier k=0nT-1akxk.

  • (c)

    En déduire que la somme de la série entière anxn est une fraction rationnelle.

Solution

  • (a)

    an=O(1) donc R1. La suite (an) ne tend pas vers 0 donc R1 et ainsi R=1.

  • (b)

    En réorganisant les termes sommés

    k=0nT-1akxk=k=0T-1p=0n-1apT+kxpT+k=k=0T-1akxk1-xnT1-xT.
  • (c)

    On a donc

    n=0+anxn=11-xTk=0T-1akxk.
 
Exercice 44  4735  

Soit anxn une série entière de rayon de convergence R=1 et de somme S. On suppose que la suite (an) est à termes réels positifs et que la fonction S est bornée sur [0;1[.

  • (a)

    Montrer que la série an est convergente.

  • (b)

    Montrer que la fonction S est définie et continue sur [-1;1].

 
Exercice 45  5579   Correction  

(Théorème d’Abel)

Soit anxn une série entière de rayon de convergence 1 et de somme S.

On suppose que la série numérique an converge ce qui assure que S est définie en 1. On souhaite établir que S y est continue11 1 Plus généralement, on établit ainsi qu’une série entière d’une variable réelle est continue en tout point où elle est définie. Ce résultat n’est pas vrai lorsque la variable est complexe..

Pour n, on introduit

rn=k=n+1+aketRn(x)=k=n+1+akxkpour tout x[0;1].
  • (a)

    Soit x[0;1[. Justifier la convergence de la série rnxn.

  • (b)

    Soient n et x[0;1[. Établir

    Rn(x)=k=n+1+(rk-1-rk)xk=rnxn+1+(x-1)k=n+1+rkxk.
  • (c)

    Soit un réel ε>0. Justifier qu’il existe un entier naturel n0 tel que |Rn(x)|ε pour tout entier nn0 et pour tout réel x[0;1].

  • (d)

    Conclure.

Solution

  • (a)

    La suite (rn) est la suite des restes d’une série convergente, elle tend donc vers 0. Cela permet d’écrire

    rnxn=n+o(xn) avec xn absolument convergente.

    La série rnxn est alors absolument convergente et donc convergente.

  • (b)

    Pour k*, on remarque la simplification

    rk-1-rk==k+a-=k+1+a=ak+=k+1+a-=k+1+a=ak

    et l’on obtient la première égalité

    Rn(x)=k=n+1+akxk=k=n+1+(rk-1-rk)xk.

    Méthode: On réalise une transformation d’Abel: par linéarité, on sépare la somme en deux, on fait un glissement d’indice sur l’une des sommes puis on recombine les deux sommes en une seule.

    Avec convergences des séries écrites,

    Rn(x)=k=n+1+rk-1xk-k=n+1+rkxk.

    Par glissement d’indice dans la première somme,

    Rn(x)=k=n+rkxk+1-k=n+1+rkxk.

    On combine les sommes sur leur portion commune en isolant un terme

    Rn(x) =rnxn+1+k=n+1+rkxk+1-k=n+1+rkxk
    =rnxn+1+k=n+1+rk(xk+1-xk)=rnxn+1+(x-1)k=n+1+rkxk.
  • (c)

    Puisque la suite (rn) est de limite nulle, on sait

    ε>0,n0,n,nn0|rn-0|ε.

    Pour le ε de l’énoncé, il existe donc n0 tel que |rn|ε pour tout nn0. Pour x[0;1[ et nn0, on a alors

    |Rn(x)||rn|εxn+1+|x-1|=1-xk=n+1+|rk|εxkεxn+1+ε(1-x)k=n+1+xk.

    La dernière somme étant géométrique de raison x[0;1[ et de premier terme xn+1,

    |Rn(x)|=εxn+1+ε(1-x)xn+11-x=2εxn+12ε.

    Cette inégalité vaut aussi, pour x=1 car |Rn(1)|=|rn|ε.

    Enfin, en amorçant l’étude par la valeur ε/2 au lien de ε, on obtient la conclusion voulue.

  • (d)

    Méthode: On constate la convergence uniforme de la série de fonctions sur [0;1].

    Sur [0;1], la fonction S correspond à la somme de la série des fonctions fn:xanxn. Celles-ci sont continues en 1. Aussi, la série de fonctions fn converge simplement sur [0;1] et Rn correspond au reste de rang n associé. L’étude qui précède donne

    ε>0,n0,nn0,supx[0;1[|Rn(x)|ε

    ce qui signifie la convergence uniforme de la série de fonctions fn sur [0;1].

    Par théorème de continuité par convergence uniforme, la fonction S est continue en 1.

 
Exercice 46  3244      CENTRALE (MP)Correction  

Soit f la fonction somme dans le domaine réel d’une série entière anxn de rayon de convergence R=1.
On suppose l’existence d’un réel

=limx1-f(x).
  • (a)

    Peut-on affirmer que la série numérique an converge et que sa somme vaut ?

  • (b)

    Que dire si l’on sait de plus an=o(1/n)? [Théorème de Tauber]

Solution

  • (a)

    Pour an=(-1)n, on a f(x)=1/(1+x), =1/2 et la série an diverge.

  • (b)

    Pour N et x[0;1[, on peut écrire

    n=0Nan-=AN+BN-CN

    avec

    AN=f(x)-,BN=n=0Nan-n=0Nanxn et CN=n=N+1+anxn.

    Pour ε>0, il existe un rang n0 au-delà duquel

    |an|εn

    et alors pour tout Nn0

    |CN|εNn=N+1+xnεN(1-x).

    Posons alors

    x=1-1N

    et l’on a

    |CN|ε.

    D’autre part

    |BN|=|n=0Nan(1-xn)|(1-x)n=0Nnan=1Nn=0Nnan.

    En vertu du théorème de Cesàro,

    1Nn=0NnanN+0

    et donc il existe n1 tel que pour Nn1

    |BN|ε.

    Enfin, puis f tend vers en 1-, il existe n2 tel que pour Nn2

    AN=|f(1-1/N)-|ε.

    Finalement, pour Nmax(n0,n1,n2)

    |n=0Nan-|3ε.

    On peut donc affirmer que la série an converge et

    n=0+an=.
 
Exercice 47  981   

Soit f la somme d’une série entière anxn de rayon de convergence 1.

Pour tout n et tout x]-1;1[, on pose

Sn=k=0naketg(x)=n=0+Snxn.
  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence de la série entière définissant g.

  • (b)

    Pour tout x]-1;1[, exprimer g(x) en fonction de f(x).

 
Exercice 48  982   Correction  

Soit (an) une suite de réels strictement positifs. On pose Sn=k=0nak et l’on suppose

Snn++etanSnn+0.

Déterminer le rayon de convergence des séries entières n0anxn et n0Snxn puis former une relation entre leur somme.

Solution

Puisque Sn+, on a Ra1.
Comme anSn, on a aussi RaRs.
Enfin Sn/Sn+1=1-an+1/Sn+11 permet par la règle de d’Alembert d’obtenir Rs=1.
On conclut Ra=Rs=1.
Pour |x|<1,

n=0+Snxn=n=0+k=0nakxkxn-k=n=0+anxnn=0+xn=11-xn=0+anxn.
 
Exercice 49  3067    

Soit (an) une suite réelle bornée.

  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence R de la série entière

    ann!xn.

On note S la fonction somme de cette série entière.

  • (b)

    On suppose que la suite (an) converge vers un réel . Étudier

    limx+e-xS(x).
 
Exercice 50  5913   Correction  

(Analycité de la somme d’une série entière)

Soient anzn une série entière complexe de rayon de convergence R>0 et z0 tel que |z0|<R.

Montrer qu’il existe une suite complexe (bn)n telle que pour tout z vérifiant |z-z0|<R-|z0|,

n=0+anzn=n=0+bn(z-z0)n.

Solution

Soit z tel que |z-z0|<R. On a |z0|+|z-z0|<R. Avec convergence, on peut écrire

n=0+|an|(|z0|+|z-z0|)n=n=0+k=0n|an|(nk)|z0|k|z-z0|n-k.

Tous les termes sont positifs, on peut réorganiser le calcul

n=0+k=0n|an|(nk)|z0|n-k|z-z0|k =k=0+n=k+|an|(nk)|z0|n-k|z-z0|k
=k=0+[n=0+|an+k|(n+kk)|z0|n]|z-z0|k.

Cela assure la sommabilité de la famille (un,k)(n,k)2 avec

un,k=an+k(n+kk)z0n(z-z0)k.

On pose alors pour tout k

bk=n=0+un,k

et, à rebours des calculs précédents, une sommation par paquets donne

k=0+bk(z-z0)k=n=0+k=0nan(nk)z0k(z-z0)n-k=n=0+an(z0+z-z0)n=n=0+anzn.
 
Exercice 51  2856      MINES (MP)Correction  

Soient B={z||z|1} et f une fonction continue de B dans dont la restriction à B est somme d’une série entière. Montrer qu’il existe une suite (Pk)k0 de polynôme convergeant uniformément vers f sur B.

Solution

Notons anzn la série entière dont la somme est égale à f sur B.

Soit ε>0. La fonction f est continue sur un compact donc uniformément continue. Il existe donc δ>0 vérifiant

(z,z)B2,|z-z|δ|f(z)-f(z)|ε.

Considérons alors r=1-δ et gr:zf(rz).

Pour tout zB, |z-rz|=δ|z|δ donc |f(z)-g(z)|ε. Ainsi,

f-g,Bε.

Puisque la série entière anzn converge uniformément vers f sur tout compact inclus dans B, la série entière anrnzn converge uniformément vers g sur B. Il existe donc un polynôme P vérifiant

P-g,Bε

puis

f-P,B2ε.
 
Exercice 52  2854      MINES (MP)Correction  

Soit anzn une série entière de rayon de convergence R>0 et de somme f.

  • (a)

    Montrer que pour 0<r<R,

    n=0+|an|2r2n=12π02π|f(reiθ)|2dθ.
  • (b)

    Que dire de f si |f| admet un maximum local en 0?

  • (c)

    On suppose maintenant que R=+ et qu’il existe PN[X] tel que |f(z)|P(|z|) pour tout z complexe. Montrer que fN[X].

Solution

  • (a)

    Pour 0<r<R, il y a absolument convergence de anrn. On a

    |f(reiθ)|2=n=0+anrneinθn=0+an¯rne-inθ.

    Par produit de Cauchy de séries absolument convergentes, on obtient

    |f(reiθ)|2=n=0+k=0nakan-k¯ei(2k-n)θrn.

    Puisque |anrn| et |an¯rn| sont absolument convergentes, par produit de Cauchy, on peut affirmer que k=0n|ak||an-k¯|rn converge. On en déduit que la série des fonctions continues θk=0nakan-k¯ei(2k-n)θrn est normalement convergente et donc on peut permuter somme et intégration:

    02π|f(reiθ)|2dθ=n=0+02πk=0nakan-k¯ei(2k-n)θrndθ.

    Or 02πeipθdθ=0 pour tout p* donc, après simplification des termes nuls,

    12π02π|f(reiθ)|2dθ=m=0+|am|2r2m.
  • (b)

    Pour 0<r<R suffisamment petit,

    n=1+|an|2r2n=n=0|an|r2n-|a0|2=12π02π|f(reiθ)|2-|f(0)|2dθ.

    Par intégration, d’une fonction négative, on obtient n=1+|an|2r2n0. Or il s’agit d’une somme de termes positifs, ils sont donc tous nuls et l’on en déduit

    n*,an=0.

    La fonction f est alors constante.

  • (c)

    Posons

    fN(z)=n=0Nanzn.

    Pour tout r>0,

    n=N+1+|an|2r2n=n=0+|an|2r2n-n=0N|an|2r2n=12π02π|f(reiθ)-fN(reiθ)|2dθ.

    Pour pN+1, on obtient

    n=N+1+|an|2r2nr2p=12π02π|f(reiθ)-fN(reiθ)|2r2pdθ.

    Or

    002π|f(reiθ)-fN(reiθ)|2r2pdθ2π(P(r))2+(n=0N|an|rn)2r2p=O(r2N)r2p

    donc

    12π02π|f(reiθ)-fN(reiθ)|2r2pdθr+0.

    Pour p=N+1,

    n=N+1+|an|2r2nr2p=|aN+1|2+n=N+2+|an|2r2(n-N-1)

    avec

    0n=N+2+|an|2r2(n-N-1)1r2n=N+2+|an|2r+0.

    On en déduit aN+1=0 puis, en reprenant la démarche avec p=N+2,, on obtient successivement aN+2=0, et finalement f=fNN[X]

[<] Étude de la somme d'une série entière abstraite[>] Fonctions développables en série entière

 
Exercice 53  5907  Correction  

Soit (an)n une suite réelle convergente de limite .

Montrer

limx1(1x)n=0+anxn=.

Solution

Puisque la suite (an) converge, elle est bornée et cela assure que le rayon de convergence de la série entière anxn est au moins égal à 1. Pour x[0;1[, on peut initier le calcul

(1x)n=0+anxn =n=0+anxnn=0+anxn+1
=n=0+anxnn=1+an1xn
=a0+n=1+(anan1)xn.

La série entière (anan1)xn est définie en x=1 et sa somme est donc continue en 1. On en déduit

(1x)n=0+anxnx1a0+n=1+(anan1)=.
 
Exercice 54  3989     CENTRALE (PSI)Correction  

On pose

f(x)=n=1+ln(n)xnetg(x)=n=2+ln(1-1n)xn.
  • (a)

    Déterminer les rayons de convergence des séries entières définissant f et g.

  • (b)

    Montrer que g est définie et continue sur [-1;1[.

  • (c)

    Trouver une relation entre (1-x)f(x) et g(x) pour x]-1;1[.

  • (d)

    Montrer que f peut être prolongée en une fonction continue sur [-1;1[.

  • (e)

    Trouver des équivalents de f et g en 1.

Solution

  • (a)

    Par application de la règles de d’Alembert, les rayons de convergence de séries entières définissant f et g sont égaux à 1.

  • (b)

    g est assurément définie et continue sur ]-1;1[ en tant que somme de série entière.

    La série entière définissant g converge aussi sur [-1;0] par application du critère spécial et

    x[-1;0],|k=n+1+ln(1-1k)xk|-ln(1-1n+1).

    Il y a donc convergence uniforme de la série de fonctions continues définissant g sur [-1;0].

    Ainsi, g est définie et continue sur [-1;1[.

    On peut aussi souligner que g n’est pas définie en 1 car

    ln(1-1n)1nn+-1n.
  • (c)

    Pour x]-1;1[,

    (1-x)f(x)=n=2+(ln(n)-ln(n-1))xn=-g(x).
  • (d)

    La fonction f est continue sur ]-1;1[ en tant que somme de série entière de rayon de convergence 1. On peut prolonger f par continuité en -1 via

    f(x)=-g(x)1-xx-1-g(-1)2.
  • (e)

    On a

    ln(1-1n)=-1n-12n2+o(1n2)

    donc pour x]-1;1[

    g(x)=n=2+-1nxn-n=2+(12n2+o(1n2))xn

    et donc

    g(x)=ln(1-x)+1-n=2+(12n2+o(1n2))xn.

    Le terme sommatoire définit une fonction continue sur [-1;1] (par convergence normale) et donc

    g(x)x1-ln(1-x)

    puis

    f(x)x1--ln(1-x)1-x.
 
Exercice 55  5073   

Pour x réel convenable, on pose

f(x)=n=1+ln(1+1n)xn.
  • (a)

    Préciser le domaine de définition de la fonction f et étudier sa continuité.

  • (b)

    Établir

    n*,1n+1ln(1+1n)1n

    et en déduire un équivalent simple de f en 1-.

  • (c)

    Déterminer un équivalent simple quand x tend vers 1- de

    g(x)=n=1+ln(n)xn.
  • (d)

    Déterminer la limite de g en -1.

 
Exercice 56  3747      MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Donner l’ensemble de définition de

    f(x)=n=1+ln(1+1n)xn.
  • (b)

    Calculer f(1).

  • (c)

    Calculer

    01(1)(1/x)xdx

    désigne la fonction partie entière.

  • (d)

    Donner un équivalent de f en x=1

Solution

  • (a)

    f est la somme d’une série entière de rayon de convergence R=1.
    Puisque ln(1+1/n)1/n, la série n’est pas définie pour x=1. En revanche, on vérifie aisément la convergence de la série en x=1 en vertu du critère spécial des séries alternées.

    Finalement, f est définie sur [1;1[.

  • (b)

    Calculons la somme partielle

    n=12Nln(1+1n)(1)n=p=1Nln(2p+12p)ln(2p2p1)=ln((2N+1)((2N)!)2(2NN!)4).

    Par la formule de Stirling,

    f(1)=ln(2π).
  • (c)

    Par le changement de variable u=1/x (qui est de classe 𝒞1 strictement décroissant), on ne modifie par la nature de l’intégrale et l’on a

    01(1)1/xxdx=1+(1)uudu.

    Puisque

    |xx(1)uudu|xxduux+0

    la nature de l’intégrale et sa valeur sont données par la limite de

    1n+1(1)uudu=k=1nkk+1(1)kudu=k=1n(1)kln(1+1k).

    On peut conclure

    01(1)1/xxdx=ln(2π).
  • (d)

    On peut écrire

    ln(1+1n)=1n+εn avec εn=n+O(1n2).

    On a alors

    f(x)=n=1+xnn+n=1nεnxn.

    D’une part

    n=1+xnn=ln(1x)x1+

    et d’autre part

    |n=1+εnxn|n=1+|εn|<+.

    On peut donc conclure

    f(x)x1ln(1x).
 
Exercice 57  5908   Correction  

Pour n*, on pose

Hn=k=1n1k.
  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence de la série entière n1Hnxn.

  • (b)

    Établir

    n=1+Hnxnx1n=1+ln(n)xn.
  • (c)

    En déduire un équivalent n=1+ln(n)xn.

Solution

  • (a)

    On sait

    Hnn+ln(n)

    et donc

    |Hn+1Hn|n+ln(n+1)ln(n)n+1.

    On en déduit le rayon de convergence R=1.

  • (b)

    Pour x]1;1[, on est assuré de l’existence des deux sommes

    n=1+Hnxnetn=1+ln(n)xn.

    On peut donc considérer la différence

    n=1+(Hnln(n))xn.

    Aussi,

    Hnln(n)n+γ

    avec γ la constante d’Euler.

    Soit ε>0. Il existe N1 tel que |Hnln(n)|εln(n) pour tout nN. On a alors pour tout x[0;1[

    |n=1+(Hnln(n))xn| n=1N1|Hnln(n)|xn+n=N+εln(n)xn
    n=1N1|Hnln(n)|+εn=1+ln(n)xn.

    Or,

    n=1+ln(n)xnln(2)n=2+xn=ln(2)x21xx1+.

    Il existe donc α>0 tel que pour tout x[1α;1[,

    n=1N1|Hnln(n)|constanteεn=1+ln(n)xn.

    Ainsi, on a établi

    ε>0,α>0,x[1α;1[,|n=1+(Hnln(n))xn|2εn=1+ln(n)xn

    autrement dit

    n=1+(Hnln(n))xn=x1o(n=1+ln(n)xn).

    On peut alors conclure

    n=1+Hnxnx1n=1+ln(n)xn.
  • (c)

    Par produit de Cauchy,

    n=1+Hnxn=(n=1+1nxn)(n=0+xn)=ln(1x)1x.

    On a donc

    n=1+ln(n)xnx1ln(1x)1x.
 
Exercice 58  2844     MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Soit (an) une suite complexe. On suppose que la série entière anxn a pour rayon de convergence R. Déterminer les rayons de convergence de

    (anln(n))xnet(ank=1n1k)xn.
  • (b)

    Application : Donner un équivalent simple de n=1+ln(n)xn quand x1-.

Solution

  • (a)

    On sait que les séries entières anxn et nanxn ont le même rayon de convergence R (notamment car une série entière et sa série dérivée ont le même rayon de convergence). Puisque an=o(anln(n)) et anln(n)=o(nan) on peut affirmer par encadrement que la série entière (anln(n))xn a aussi pour rayon de convergence R. De plus,

    ank=1n1kn+anln(n)

    donc la série entière (ank=1n1k)xn a encore pour rayon de convergence R.

  • (b)

    Notons que ln(n)xn a pour rayon de convergence R=1. On sait

    k=1n1k=n+ln(n)+γ+o(1).

    Le terme général

    ln(n)-k=1n1k

    est donc borné par un certain M.

    Par suite,

    |n=1+ln(n)xn-n=1+k=1n1kxn|n=1+Mxn=Mx1-x=x1-O(11-x).

    Or, par produit de Cauchy,

    n=1+k=1n1kxn=-ln(1-x)1-x

    donc

    n=1+ln(n)xnx1--ln(1-x)1-x.
 
Exercice 59  2853     MINES (MP)Correction  

On pose

an=n+th(t)t2dt

pour n*.

  • (a)

    Étudier la convergence de la série entière anxn entière pour x réel.

On pose

f(x)=n=1+anxn

pour x convenable.

  • (b)

    La fonction f est-elle continue en -1?

  • (c)

    Donner un équivalent simple de f en 1-.

Solution

Notons que l’intégrale définissant an converge car |th(t)|1.

  • (a)

    Pour tn,

    th(n)t2th(t)t21t2.

    En intégrant et en exploitant th(n)1, on obtient

    ann+1n.

    On en déduit que R=1. Pour x=-1, anxn converge en vertu du critère spécial des séries alternées car (an) décroît vers 0.

    Pour x=1, anxn diverge par l’équivalent précédent. La fonction somme est définie sur [-1;1[.

  • (b)

    Pour x[-1;0], on peut appliquer le critère spécial des séries alternées à la série anxn et affirmer

    |k=n+1+akxk|an+1|x|n+1an+1

    ce qui assure la convergence uniforme de la série. Par suite, la fonction somme est continue en -1.

  • (c)

    On a

    |an-1n|1-th(n)n

    donc pour x[0;1[,

    |n=1+anxn-n=1+1nxn|n=1+1-th(n)nxn.

    Or

    n=1+1nxn=-ln(1-x)n++etn21-th(n)nn+2ne-2nn+0

    donc 1-th(n)n est absolument convergente et la somme de la série entière 1-th(n)nxn est définie et continue en 1. On en déduit

    f(x)x1--ln(1-x).
 
Exercice 60  158      ENSTIM (MP)

On considère la suite récurrente (an) définie par

a0>0etan+1=ln(1+an)pour tout n.
  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence R de la série entière anxn.

  • (b)

    Étudier la convergence et la continuité de anxn en x=-R.

  • (c)

    Déterminer la limite de la suite (un) de terme général

    un=1an+1-1an.
  • (d)

    En déduire

    ann+2n.
  • (e)

    Donner un équivalent en R- de la somme de la série entière.

 
Exercice 61  985   Correction  

Soient anxn et bnxn deux séries entières de sommes respectives f(x) et g(x) avec, pour tout n, bn>0.

On note R le rayon de convergence de bnxn. On suppose R+* et on suppose aussi que la série entière bnxn diverge en x=R.

  • (a)

    On suppose que an=o(bn). Montrer que f(x)=o(g(x)) quand xR-.

  • (b)

    On suppose que anbn. Que dire de f(x) et g(x) au voisinage de R?

Solution

  • (a)

    On peut écrire an=bnεn avec εn0 et alors

    f(x)=n=0+bnεnxn.

    Pour tout ε>0, il existe N tel que pour tout nN, on ait |εn|ε. On peut alors écrire

    |f(x)-n=0N-1bnεnxn|εn=N+bnxnεg(x)

    puis

    |f(x)|εg(x)+|n=0N-1bnεnxn|.

    Quand xR-,

    g(x)+etn=0N-1bnεnxnn=0N-1bnεnRn=Cte

    donc pour x assez proche de R

    |n=0N-1bnεnRn|εg(x)

    puis

    |f(x)|2εg(x).

    Cela permet de conclure que f(x)=o(g(x)) quand xR.

  • (b)

    Si anbn alors an=bn+o(bn) donc

    f(x)=xR-g(x)+o(g(x))xR-g(x)

    en vertu du résultat précédent.

 
Exercice 62  5911   Correction  
  • (a)

    Soit f:]0;+[+ une fonction continue, décroissante et intégrable sur ]0;+[. Montrer que pour tout h>0

    limh0+hn=1+f(nh)=0+f(t)dt.
  • (b)

    Application : En posant x=eh, déterminer un équivalent de n=1+xnn lorsque x1.

Solution

  • (a)

    Soit n*. Par décroissance de f,

    nh(n+1)hf(t)dthf(nh)(n1)hnhf(t)dt.

    En sommant, on obtient avec convergence de la série

    h+f(t)dthn=1+f(nh)0+f(t)dt.

    Par encadrement,

    limh0+hn=1+f(nh)=0+f(t)dt.
  • (b)

    Par la règle de d’Alembert, on vérifie que le rayon de convergence de la série entière 1nxn vaut 1.

    Soit x[0;1[. On peut écrire x=eh avec h>0 et l’on a

    n=1+xnn=n=1+enhn=1hhn=1+f(nh) avec f(t)=ett.

    La fonction f est continue, positive et décroissante sur ]0;+[ avec

    0+ettdt=t=x220+ex2dx.

    Par le résultat précédent,

    hn=1+f(nh)h0+20+ex2dx=π.

    Aussi,

    1x=1ehx1h donc hx11x

    et l’on a donc

    n=1+xnnx1π1x.
 
Exercice 63  3783     ENSTIM (MP)Correction  

Donner un équivalent simple quand x1 de

f(x)=n=0+xn2.

Solution

Commençons par noter que f est la somme d’une série entière de rayon de convergence R=1 et est donc définie sur ]1;1[. Pour x[0;1[, la fonction txt2=et2ln(x) est décroissante et donc

nn+1xt2dtxn2n1nxt2dt.

En sommant

0+xt2dtf(x)1+0+xt2dt.

Or

0+xt2dt=0+et2ln(x)dt avec ln(x)<0.

Posons le changement de variable u=t|ln(x)|

0+et2ln(x)dt=1|ln(x)|0+eu2du.

Or ln(x)x1 quand x1 donc

f(x)x1π21x.
[Uncaptioned image]
 
Exercice 64  2452     CENTRALE (MP)Correction  

Soit (pn) une suite strictement croissante d’entiers naturels telle que n=o(pn). On pose

f(x)=n=0+xpn.
  • (a)

    Donner le rayon de convergence de la série entière xpn et étudier la limite de (1-x)f(x) quand x tend vers 1 par valeurs inférieures.

  • (b)

    Ici, pn=nq avec q et q2. Donner un équivalent simple de f en 1-.

Solution

  • (a)

    Notons an le coefficient général de la série entière étudiée: am=1 s’il existe n tel que m=pn et am=0 sinon.

    La suite (an) est bornée et ne tend pas vers 0 donc R=1.

    Soit ε>0, il existe un rang N tel que, pour tout nN, nεpn. On a alors

    0(1-x)f(x)(1-x)n=0N-1xpn+(1-x)n=N+xn/ε.

    Quand x1-,

    (1-x)n=0N-1xpn0

    et

    (1-x)n=N+xn/ε1-x1-x1/εε

    donc, pour x suffisamment proche de 1,

    0(1-x)f(x)2ε.

    Cela permet d’affirmer

    (1-x)f(x)x1-0.
  • (b)

    Ici, il faut penser à une comparaison série-intégrale…

    Pour x]0;1[, la fonction txtq est décroissante. Par la démarche classique, on obtient

    0+xtqdtf(x)1+0+xtqdt.

    Or

    0+xtqdt=0+etqln(x)dt=0+e-aqtqdt

    avec a=-ln(x)q donc

    0+xtqdt=1a0+e-uqdu

    et l’on ne calculera pas cette dernière intégrale.

    Par l’encadrement qui précède, on peut affirmer

    f(x)x1-11-xq0+e-uqdu

    sachant ln(x)x1-x-1

 
Exercice 65  5774     X (PC)Correction  

Soit

f:xn=0+xn(n!)2.
  • (a)

    Calculer le rayon de convergence de la série entière définissant f.

  • (b)

    Établir que f(x)=o(ex) lorsque x tend vers +.

Solution

  • (a)

    Posons an=1(n!)20. On a

    |an+1an|=1(n+1)2n+0

    donc R=+.

  • (b)

    On remarque n!2n-1 pour tout n et donc, pour x[0;+[,

    0f(x)n=0+xn2n-1n!=2ex/2=x+o(ex).
 
Exercice 66  2483     CENTRALE (MP)Correction  

Soit α>-1.

  • (a)

    Donner le rayon de convergence R de

    fα(x)=n=1+nαxn.

On désire trouver un équivalent de fα lorsque xR-.

  • (b)

    On suppose que α est un entier p.

    Montrer qu’il existe Qp[X] tel que

    fp(x)=Qp(x)(1-x)p+1.

    On calculera fp.

    En déduire l’équivalent recherché.

  • (c)

    On suppose α>-1 quelconque. Donner le coefficient général bn du développement en série entière de

    1(1-x)1+α.

    Montrer qu’il existe un réel A(α)>0 tel que nαA(α)bn.

    On étudiera la nature de la série de terme général

    ln((n+1)αbn+1)-ln(nαbn).

    En déduire que fα(x) est équivalente à

    A(α)(1-x)1+α

    quand x tend vers R-.

Solution

  • (a)

    R=1.

  • (b)

    Pour x]-1;1[,

    fp(x)=n=1+np+1xn-1

    donc

    xfp(x)=fp+1(x).

    En raisonnant par récurrence sur p, on définit la suite (Qp) de polynômes de sorte que

    Q0=XetQp+1(X)=X(1-X)Qp(X)+(p+1)XQp(X).

    On observe Qp+1(1)=(p+1)Qp(1) de sorte que Qp(1)=p!. On peut alors affirmer

    fp(x)x1-p!(1-x)1+p.
  • (c)

    À partir du développement connu de (1+u)α, on obtient

    bn=(α+1)(α+2)(α+n)n!.

    On remarque

    ln((n+1)αbn+1)-ln(nαbn) =αln(n+1n)-ln(bn+1bn)
    =n+O(1n2).

    La série ln((n+1)αbn+1)-ln(nαbn) est absolument convergente. Par le lien suite-série, on obtient que la suite de terme général ln(nαbn) converge puis que nαbn tend vers une constante A(α)>0.

    On peut alors conclure en exploitant le résultat suivant: Si anbn avec an>0, R=1 et an diverge alors

    n=0+anxnx1-n=0+bnxn

    (voir le sujet 985) On obtient alors

    fα(x)x1-A(α)(1-x)1+α.
 
Exercice 67  5912    Correction  

Pour x réel convenable, on pose

f(x)=n=0+(1+xn)nxn.
  • (a)

    Préciser le domaine de définition de f.

  • (b)

    Établir que f est développable en série entière sur ]1;1[.

  • (c)

    Donner un équivalent de f(x) lorsque x tend vers 1.

  • (d)

    Déterminer la limite de la suite des coefficients du développement en série entière de f.

Solution

  • (a)

    Pour x, posons11 1 Lorsque n=0, on convient u0(x)=1. un(x)=(1+xn)nxn.

    La série un(0) converge.

    On remarque

    un(x)n+exxn.

    Pour x0, on a donc

    |un+1(x)un(x)|n+ex|x|n+1ex|x|nn+|x|.

    On en déduit que la série de fonctions un(x) converge pour x]1;1[ et peut-être aussi en x=1 et x=1.

    Cependant, les suites (un(1)) et (un(1)) ne tendent pas vers zéro et la série un(x) diverge donc grossièrement en ±1. Finalement, la fonction f est définie sur ]1;1[.

  • (b)

    Pour x[0;1[, on a

    f(x)=n=0+k=0n(nk)xn+knk.

    Les termes sommés sont positifs, on peut réorganiser selon la valeur p=n+k et écrire

    f(x)=p=0+k=0p/2(pkk)1(pk)kapxp.

    Le même calcul avec des valeurs absolues assure la sommabilité permettant d’affirmer que la relation précédente est aussi vraie pour x]1;1[.

    On en déduit que f est développable en série entière sur ]1;1[.

  • (c)

    Puisque

    un(x)n+exxn

    on peut avoir l’intuition

    f(x)x1ex1xx1e1x.

    Pour cette raison, nous allons étudier

    limx1(1x)f(x).

    Soit x[0;1[,

    (1x)f(x)=n=0+(1+xn)nxnn=0+(1+xn)nxn+1.

    Par glissement d’indice puis regroupement

    (1x)f(x)=1+n=1+[(1+xn)n(1+xn1)n1]xn.

    Posons

    vn(x)=[(1+xn)n(1+xn1)n1]xn.

    On remarque

    limx1vn(x)=(1+1n)n(1+1n1)n1.

    Étudions la convergence normale sur [0;1[ de vn afin d’appliquer le théorème de la double limite.

    Pour x[0;1[, on pose φx:[1;+[ donnée par

    φx(t)=(1+xt)t.

    La fonction φx est dérivable sur [1;+[ avec

    φx(t)=[ln(1+xt)xt+x]φx(t).

    Par l’inégalité classique ln(1+u)u pour u>1, on remarque

    ln(1+xt)xt+xxtxt+x=x2t(t+x)1t2

    et aussi

    ln(1+xt)=ln(tt+x)=ln(1xt+x)xt+x

    de sorte que

    0φx(t)φx(t)t2ext2et2.

    Par l’inégalité des accroissements finis,

    |vn(x)|=|φx(n)φx(n1)|xne(n1)2.

    Par majoration uniforme sommable, n2vn converge normalement sur [0;1[. Quitte à isoler un terme, on peut appliquer le théorème de la double limite et affirmer

    limx11(1x)f(x)=1+n=1+[(1+1n)n(1+1n1)n1]=limn+(1+1n)n=e.

    On conclut

    f(x)x1e1x.
  • (d)

    Pour p,

    ap=k=0p/21k!(pk)(pk1)××(p2k+1)(pk)k=k=0p/21k!j=0k1(1jpk).

    Par cette expression, on vérifie que la suite (ap)p1 est croissante et majorée par e. Cette suite admet donc une limite finie e et est majorée par celle-ci. On a alors

    f(x)p=0+xp=1x.

    Le résultat qui précède entraîne alors e et l’on peut conclure =e.

[<] Étude asymptotique aux extrémités de l'intervalle de convergence[>] Calcul de développement en série entières

 
Exercice 68  3358  Correction  

Montrer que la fonction

f:xx2+x+1

admet un développement en série entière de rayon de convergence R1.

Solution

On a

(1-x)(1+x+x2)=1-x3

donc pour x]-1;1[,

f(x)=1-x31-x=(1-x3)1/2(1-x)-1/2

est développable en série entière sur ]-1;1[ par produit de fonctions qui le sont.

 
Exercice 69  3003    SAINT CYR (MP)Correction  

Pour P[X] et x]-1;1[, on pose

SP(x)=n=0+P(n)xn
  • (a)

    Montrer que l’application

    Φ:{[X]𝒞(]-1;1[,)PSp

    est correctement définie et que c’est une application linéaire.

  • (b)

    Montrer que Φ est injective.

  • (c)

    L’application Φ est-elle surjective?

Solution

  • (a)

    On vérifie que la série entière définissant SP est de rayon de convergence R1 (plus précisément R=1 sauf si P=0 auquel cas R=+). La fonction SP est donc définie et de classe 𝒞 sur ]-1;1[. Cela assure que l’application Φ est correctement définie.

    Soient λ,μ et P,Q[X]. Pour tout x]-1;1[,

    SλP+μQ(x) =n=0+(λP+μQ)(n)xn=n=0+(λP(n)+μQ(n))xn
    =λn=0+P(n)xn+μn=0+Q(n)xn=(λSP+μSQ)(x)

    Ainsi, SλP+μQ=λSP+μSQ. L’application Φ est linéaire.

  • (b)

    Soit PKer(Φ). Pour tout x]-1;1[,

    n=0+P(n)xn=0

    Par unicité des coefficients d’un développement en série entière, il vient

    n,P(n)=0

    On en déduit que le polynôme P possède une infinité de racines, c’est donc le polynôme nul.

    Ainsi, Ker(Φ)={0}, l’application linéaire Φ est injective.

  • (c)

    La fonction f:xln(1+x) est élément de 𝒞(,) mais n’est pas élément de l’image de Φ. En effet, les coefficients du développement en série entière de f tendent vers 0 sans être constant égal à 0. Il n’est pas possible de déterminer un polynôme P tel que les valeurs P(n) aient cette propriété.

 
Exercice 70  2506     CCINP (MP)Correction  

Soit a]1;1[. On pose

f(x)=n=0+sin(anx).
  • (a)

    Montrer que f est définie sur .

  • (b)

    Montrer que f est de classe 𝒞 et que pour tout k* et tout x,

    |f(k)(x)|11|a|.
  • (c)

    En déduire que f est développable en série entière.

Solution

  • (a)

    Soit x. Pour tout n, |sin(anx)||x||an|, il y a donc convergence absolue de la série définissant f(x).

  • (b)

    fn:xsin(anx) est de classe 𝒞 sur et fn(k)|a|nk est terme général d’une série absolument convergente. La fonction f est donc de classe 𝒞 sur et

    f(k)n=0+|a|nk=11|a|k11|a|.
  • (c)

    Par la formule de Taylor avec reste intégral,

    f(x)=k=0nf(k)(0)k!xk+0x(xt)nn!f(n+1)(t)dt

    avec

    |0x(xt)nn!f(n+1)(t)dt|11|a|xn+1(n+1)!n+0.

    Ainsi, la série de Taylor de f converge sur vers f et donc f est développable en série entière sur .

 
Exercice 71  992  

Soit f:[-1;1] une fonction de classe 𝒞 telle qu’il existe K>0 et M+ vérifiant

|f(n)(x)|MKnn!  pour tout n et tout x[-1;1].

Montrer que la fonction f est développable en série entière en 0.

 
Exercice 72  2859     MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Soit t. Montrer

    |eit-k=0n(it)kk!||t|n+1(n+1)!.
  • (b)

    Soit f𝒞0(,) telle que (-+|tn||f(t)|dt)n0 soit bornée. Montrer que

    F:x-+eitxf(t)

    est développable en série entière en 0.

Solution

  • (a)

    On applique l’inégalité de Taylor-Lagrange à la fonction teit qui est de classe 𝒞n+1 sur .

  • (b)

    La convergence de l’intégrale définissant F provient de la convergence supposée de -+|f(t)|dt.
    On a

    F(x)=-+k=0n(itx)kk!f(t)dt+-+(eitx-k=0n(itx)kk!)f(t)dt

    avec

    -+k=0n(itx)kk!f(t)dt=k=0n(-+(it)kf(t)k!dt)xk

    et

    |-+(eitx-k=0n(itx)kk!)f(t)dt|1(n+1)!-+|t|n+1|f(t)|dtn+0

    compte tenu des hypothèses.

    On peut alors affirmer

    F(x)=k=0+(-+(it)kk!f(t)dt)xk

    avec convergence sur de la série entière considérée.

 
Exercice 73  4738   

(Une fonction plate en 0)

Soit f:* définie par f(x)=e1/x2.

  • (a)

    Justifier que l’on peut prolonger f par continuité en 0.

On note encore f le prolongement obtenu. Cette fonction est évidemment de classe 𝒞 sur chacun des intervalles ];0[ et ]0;+[.

  • (b)

    Observer que pour tout entier naturel n, il existe un polynôme réel Pn, tel que

    f(n)(x)=Pn(1x)e1/x2pour tout x*.
  • (c)

    Montrer que f est de classe 𝒞 sur avec f(n)(0)=0 pour tout n.

  • (d)

    Établir que f n’est pas développable en série entière11 1 La fonction f est un exemple de fonction de classe 𝒞 non développable en série entière. en 0.

 
Exercice 74  3687   Correction  

Pour x, on pose

f(x)=n=0+cos(2nx)n!.
  • (a)

    Montrer que la fonction f est définie et de classe 𝒞 sur .

  • (b)

    Observer que le rayon de convergence de sa série de Taylor en 0 est nul.

  • (c)

    La fonction f est-elle développable en série entière sur un voisinage de 0?

Solution

  • (a)

    Posons

    un:xcos(2nx)n!.

    Les fonctions un sont de classe 𝒞 et pour tout k

    |un(k)(x)|2nkn!.

    Puisque le majorant est le terme général de la série exponentielle en 2k, il est sommable et il y a donc convergence normale de la série de fonctions un(k).
    On en déduit que la fonction f est définie et de classe 𝒞 sur .

  • (b)

    Par l’étude qui précède

    f(k)(0)=n=0+un(k)(0).

    Si k est impair, un(k)(x) s’exprime en fonction de sin(2nx) et donc un(k)(0)=0 puis f(k)(0)=0.
    Si k est pair, on peut écrire k=2p et alors

    un(2p)(x)=(-1)p22npcos(2nx)n!

    puis

    f(2p)(0)=n=0+(-1)p22npn!=(-1)pe22p.

    La série de Taylor de f en 0 est alors

    (-1)pe22p(2p)!x2p.

    Pour x0, posons

    up(x)=(-1)pe22p(2p)!x2p0.

    On a

    |up+1(x)up(x)|=e3.22px2(2p+1)(2p+2)p++.

    Le rayon de convergence de la série de Taylor étudiée est donc nul.

  • (c)

    Par l’absurde, si f est développable en série entière sur ]-r;r[ (avec r>0) alors f est égale à la somme de sa série de Taylor sur ]-r;r[ ce qui entraîne que le rayon de convergence de celle-ci est au moins égal à r. C’est absurde.


    La fonction f.

 
Exercice 75  3303     CENTRALE (MP)Correction  

Soit f:]-R;R[ (avec R>0) de classe 𝒞 vérifiant

n,x[0;R[,f(n)(x)0.

Montrer la convergence de la série

1n!f(n)(0)xn

pour tout x]-R;R[.

Solution

Pour x[0;R[, la série 1n!f(n)(0)xn est une série à termes positifs. Par la formule de Taylor reste intégrale,

f(x)=k=0nf(k)(0)k!xk+0x(x-t)nn!f(n+1)(t)dt.

Puisque le reste intégrale est positif,

k=0nf(k)(0)k!xkf(x).

Puisque ses sommes partielles sont majorées, la série à termes positifs 1n!f(n)(0)xn est convergente.

Pour x]-R;0],

|f(n)(0)n!xn|=f(n)(0)n!|x|n

et la série 1n!f(n)(0)xn est absolument convergente donc convergente.

 
Exercice 76  2851      MINES (MP)

(Fonctions absolument monotones)

Soient a>0 et f:]-a;a[ une fonction de classe 𝒞 vérifiant

f(n)(x)0pour tout x]-a;a[ et tout n.
  • (a)

    Soient x]-a;a[ et un réel r vérifiant |x|<r<a. Montrer

    |f(x)-k=0nf(k)(0)k!xk||xr|n+1f(r).
  • (b)

    En déduire que f est développable en série entière sur ]-a;a[.

  • (c)

    Application : Montrer que la fonction tangente est développable en série entière sur ]-π/2;π/2[.

 
Exercice 77  4739   

Établir que la fonction

x11-sh(x)

est développable en série entière en 0.

 
Exercice 78  5759   Correction  

Soit n0anxn une série entière de rayon de convergence Ra>0 et telle que a0=1.

On souhaite établir l’existence et l’unicité d’une série entière n0bnxn de rayon de convergence Rb>0 telle que pour tout x appartenant aux domaines de convergence des deux séries:

(n=0+anxn)(n=0+bnxn)=1.
  • (a)

    Montrer que si n0bnxn est solution, alors la suite (bn)n satisfait aux relations suivantes :

    b0=1etn*,k=0nan-kbk=0.
  • (b)

    Justifier que ces relations déterminent la suite (bn)n de façon unique.

Soit r un réel tel que 0<r<Ra.

  • (c)

    Montrer qu’il existe un réel M1 tel que pour tout n: |an|Mrn.

  • (d)

    Établir que la suite (bn)n déterminée par (*) vérifie

    n,|bn|M(M+1)nrn.
  • (e)

    En déduire que le rayon de convergence Rb de la série entière n0bnxn est strictement positif.

Solution

  • (a)

    Soit x avec |x|<min(Ra,Rb).

    Par produit de Cauchy de séries absolument convergentes,

    (n=0+anxn)(n=0+bnxn)=n=0+(k=0nan-kbk)xn.

    Par unicité des coefficients d’un développement en série entière, l’égalité à 1 entraîne

    a0b0=1etn*,k=0nan-kbk=0.

    Sachant a0=1, cela correspond aux conditions énoncées.

  • (b)

    Ces conditions déterminent entièrement (bn)n puisque

    b0=1etn*,bn=-k=0n-1akbn-k=-(a1bn-1++anb0)

    ce qui permet de calculer successivement les termes de la suite.

  • (c)

    La série anrn converge absolument. En particulier, la suite (anrn)n est bornée: cela assure l’existence de M+ tel que voulu. Puisque a0=1, on a nécessairement M1.

  • (d)

    On raisonne par récurrence forte sur n.

    Pour n=0, b0=1 et donc |b0|M.

    Supposons la propriété établie jusqu’au rang n-1

    Au rang n,

    |bn|=|-k=0n-1an-kbk|k=0n-1|an-k||bk|Mk=0n-1|bk|rn-k.

    On poursuit par l’hypothèse de récurrence forte

    |bn|Mk=0n-1M(M+1)krn-krk=Mrnk=0n-1M(M+1)k.

    Par sommation géométrique de raison M+11,

    k=0n-1M(M+1)k=M(M+1)n-1(M+1)-1=(M+1)n-1(M+1)n

    et donc

    |bn|M(M+1)nrn.

    La récurrence est établie

  • (e)

    Pour ρ=r/(M+1)>0, la suite (bnρn)n est bornée donc Rbρ>0.

 
Exercice 79  2975      X (MP)Correction  

Étant donné une suite complexe (an)n* de carré sommable, on pose

f(t)=n=1ann-t

où la variable t est réelle.

  • (a)

    Préciser le domaine de définition de f.

  • (b)

    Montrer que f est développable en série entière autour de 0.

  • (c)

    Montrer que si f est identiquement nulle sur un voisinage de 0 alors la suite (an)n* est identiquement nulle.

Solution

  • (a)

    Pour t*,

    |ann-t|12(an2+1(n-t)2)

    donc ann-t est absolument convergente. La fonction f est définie sur *.

  • (b)

    Pour |t|<1,

    f(t)=n=1+(ann11-t/n)=n=1+m=0+antmnm+1.

    Puisque la série m0|antm|nm+1 converge pour tout n1 et puisque

    n1m=0+|antm|nm+1=n1|an|n-|t|

    converge, on peut appliquer le théorème de Fubini pour intervertir les deux sommes.

    f(t)=m=0+(n=1+annm+1)tm.

    La fonction f apparaît alors comme développable en série entière sur ]-1;1[.

  • (c)

    Si f(t)=0 sur un voisinage de 0 alors le développement en série entière de f sur ]-1;1[ est nul et l’on en déduit que f est nulle sur l’intégralité de ]-1;1[. Or

    f(t)=a11-t+n=2+ann-t

    avec tn=2+ann-t définie et continue au voisinage de 1. On en déduit que a1=0.
    On peut alors reprendre l’étude de la question précédente et, sachant a1=0, on peut affirmer que f est développable en série entière sur ]-2;2[. Or ce dernier développement étant nul, on obtient comme ci-dessus a2=0 etc.

    Au final, la suite (an)n* est nulle.

 
Exercice 80  4740    

Soit f une fonction à valeurs dans définie et continue sur le disque fermé

D={z||z|1}.

On suppose que la restriction de f au départ du disque ouvert

D={z||z|<1}

est la somme d’une série entière anzn. Montrer qu’il existe une suite (Pn) de polynômes convergeant uniformément vers f sur le disque fermé D.

[<] Fonctions développables en série entière[>] Calcul de développement par dérivation intégration

 
Exercice 81  989  

Former les développements en série entière en 0 des fonctions rationnelles qui suivent:

  • (a)

    f:x1(x+2)(x-1)2

  • (b)

    g:x11+x+x2.

 
Exercice 82  987  Correction  

Former le développement en série entière en 0 de la fonction

xln(x2+x+1).

Solution

On peut écrire

ln(1-x3)=ln(1-x)+ln(1+x+x2)

donc sur ]-1;1[,

ln(1+x+x2)=-n=1+1nx3n+n=1+1nxn=n=1+anxn

avec

an=1n si n0[3] et a3n=-1n+13n=-23n.
 
Exercice 83  3485   Correction  

Former le développement en série entière de

f:x1+x1-x.

Solution

La fonction f est définie sur ]-1;1[ et

f(x)=(1+x)1-x2.

Pour |x|<1, on a

11-x2=(1+u)α

avec u=-x2]-1;1[ et α=-1/2 donc

11-x2=n=0+(2n)!22n(n!)2x2n

puis

f(x)=n=0+(2n)!22n(n!)2(x2n+x2n+1).
 
Exercice 84  5083     MINES (PC)

Développer en série entière sur un voisinage de 0 la fonction

xln(1+x1+x2).
 
Exercice 85  3931  

(Identité binomiale)

Soit p. Établir

1(1-x)p+1=n=0+(n+pn)xnpour tout x]-1;1[.
 
Exercice 86  3899  Correction  

Soient a* et p. Former le développement en série entière de

x1(x-a)p+1.

Solution

Pour |x|<|a|,

1x-a=-1a11-x/a=n=0+-1an+1xn.

Par dérivation à l’ordre p

(-1)pp!(x-a)p+1=n=0+(-1)(n+p)(n+p-1)(n+1)an+p+1xn.

Ainsi,

1(x-a)p+1=n=0+(-1)p-1an+p+1(n+p)!p!n!xn.

On peut aussi obtenir ce développement à partir de celui de (1+u)α.

 
Exercice 87  990   Correction  

Former le développement en série entière de

1-xcos(t)1-2xcos(t)+x2

pour |x|<1 et t]0;π[.

Solution

Par décomposition en éléments simples,

1-xcos(t)1-2xcos(t)+x2=12(11-(eitx)+11-(e-itx)).

Pour |x|<1,

1-xcos(t)1-2xcos(t)+x2=12n=0+(eint+e-int)xn

puis

1-xcos(t)1-2xcos(t)+x2=n=0+cos(nt)xn.
 
Exercice 88  988   Correction  

Soient a,b>0 avec ab.
Calculer cn, le n-ième coefficient du développement en série entière en 0 de

x1(1-ax)(1-bx).

Exprimer

n=0+cn2xn.

Solution

Par décomposition en éléments simples

1(1-ax)(1-bx)=a/(a-b)1-ax+b/(b-a)1-bx=n=0+bn+1-an+1b-axn

avec R=min(1/a,1/b).
On a alors

n=0+cn2xn=1(b-a)2n=0+(b2n+2-2an+1bn+1+a2n+2)xn

donc

n=0+cn2xn=1(b-a)2(b21-b2x-2ab1-abx+a21-a2x)=1+abx(1-a2x)(1-abx)(1-b2x).
 
Exercice 89  995    CENTRALE (MP)Correction  

Réaliser le développement en série entière en 0 de

x1+dtt2+x2

et reconnaître cette fonction.

Solution

Pour |x|<1,

1+dtt2+x2=1+1t2n=0+(-xt)ndt=1+n=0+(-1)nxntn+2dt.

Par théorème d’intégration terme à terme,

1+dtt2+x2=n=0+(-1)n2n+1x2n

(la série des intégrales des valeurs absolues converge). On en déduit

1+dtt2+x2=arctan(x)x.

Cette expression peut aussi s’obtenir par un calcul direct via le changement de variable u=x/t.

 
Exercice 90  3707     CCINP (MP)Correction  
  • (a)

    Pour quel réel x, l’intégrale suivante existe-t-elle

    0+dtx+et?
  • (b)

    Donner alors sa valeur.

  • (c)

    Montrer que

    f(x)=0+dtx+et

    est développable en série entière et exprimer ce développement.

Solution

  • (a)

    Si x>-1, la fonction t1/(x+et) est définie et continue par morceaux sur [0;+[ et intégrable car

    t2/(x+et)t+0.

    Si x=-1, la fonction t1/(x+et) n’est pas définie en 0 et

    1et-1t0+1t.

    La fonction n’est donc pas intégrable et, puisque elle est positive, son intégrale diverge.
    Si x<-1, la fonction t1/(x+et) n’est pas définie en t0=ln(-x)]0;+[. Par dérivabilité en t0, on obtient

    1et+x=1et-et0tt01(t-t0)et0

    et encore une fois l’intégrale diverge.

  • (b)

    Pour x=0

    0+dtx+et=0+e-tdt=1.

    Pour x0, posons le changement de variable u=et qui définit une bijection de classe 𝒞1

    0+dtx+et=1+duu(x+u).

    Par décomposition en éléments simples,

    0+dtx+et=1+1/xu-1/xx+udu

    et, finalement,

    0+dtx+et=ln(1+x)x.
  • (c)

    Pour x]-1;1[,

    ln(1+x)=n=1+(-1)n-1nxn.

    On en déduit

    f(x)=n=0+(-1)nn+1xn

    (pour x0 et pour x=0).

 
Exercice 91  3761    Correction  

Pour x]-1;1[, on pose

f(x)=0π/2dθ1-x2sin2θ.
  • (a)

    Justifier

    x]-1;1[,f(x)=n=0+π2((2n)!(2nn!)2)2x2n.
  • (b)

    En déduire un équivalent de f(x) quand x1-.

Solution

  • (a)

    On sait

    u]-1;1[,11+u=(1+u)-1/2=n=0+(-1)n(2n)!(2nn!)2un

    donc

    f(x)=0π/2n=0+un(θ)dθ

    avec

    un(θ)=(2n)!(2nn!)2x2nsin2nθ.

    Les fonctions un sont continues par morceaux, la série de fonctions un converge simplement sur [0;π/2] et sa somme est continue par morceaux. Les fonctions un sont aussi intégrables sur [0;π/2] et

    0π/2|un(θ)|dθ=0π/2un(θ)dθ=π2((2n)!(2nn!)2)2x2n

    car on sait calculer à l’aide d’une formule de récurrence obtenue par intégration par parties les intégrales de Wallis

    I2n=0π/2sin2nθdθ=2n-12nI2n-2=(2n)!(2nn!)2π2.

    Par la formule de Stirling,

    0π/2|un(θ)|dθn+x2n2n.

    Ce terme est sommable et l’on peut donc procéder à une intégration terme à terme donnant la relation proposée.

  • (b)

    On a obtenu

    f(x)=n=0+anx2n avec ann+12n.

    On peut écrire

    an=1+ε(n)2n avec ε(n)n+0

    et avec convergence des sommes introduites

    f(x)=a0+n=1+x2n2n+n=1+ε(n)x2n2n=a0-12ln(1-x2)+n=1+ε(n)x2n2n.

    Or

    a0-12ln(1-x2)=a0-12ln(1+x)-12ln(1-x)x1--12ln(1-x)

    et pour conclure il nous suffit d’établir

    n=1+ε(n)x2n2n=x1-o(ln(1-x)).

    Soit ε>0. Il existe un rang N tel que

    nN,|ε(n)|ε

    et alors

    |n=1+ε(n)x2n2n||n=1N-1ε(n)x2n2n|+ε2ln(1-x2).

    Le premier terme de la somme réalisant la majoration est polynomiale donc

    n=1N-1ε(n)x2n2n=x1-o(ln(1-x2))

    et donc, pour x suffisamment proche de 1,

    |n=1+ε(n)x2n2n|εln(1-x2).

    Ainsi,

    n=1+ε(n)x2n2n=x1-o(ln(1-x2))=o(ln(1-x2)).

    Finalement,

    f(x)x1--12ln(1-x).
 
Exercice 92  2512     CCINP (MP)Correction  

Soit a]-1;1[.

  • (a)

    Donner le domaine de définition de

    S:xn=1+anx+n.
  • (b)

    Montrer que S est développable en série entière sur ]-1;1[.

  • (c)

    Déterminer la limite et un équivalent de S en +.

Solution

  • (a)

    S est définie sur -*. En effet, pour x-* la somme comporte un terme non défini ce qui empêche de définir S(x). En revanche, pour x-*, la série converge absolument car

    anx+n=n+o(an).
  • (b)

    Pour |x|<1,

    S(x)=n=1+m=0+(-1)mannm+1xm.

    Or |(-1)mannm+1xm| converge et m=0+|(-1)mannm+1xm| converge. Par le théorème de Fubini, on peut permuter les sommes infinies et affirmer

    S(x)-1x=m=0+(-1)m(n=1+annm+1)xm.

    La fonction S est donc développable en série entière sur ]-1;1[.

  • (c)

    Par convergence normale sur [1;+[, on peut intervertir limites et sommes infinies pour justifier,

    limx+S(x)=n=1+0=0

    et

    limx+xS(x)=n=1+an=a1-a

    de sorte que

    S(x)x+a(1-a)x.
 
Exercice 93  5452   Correction  

Dans ce sujet, on recherche les fonctions f: continues vérifiant

x,f(x)=(1+x)f(x/2)etf(0)=1.
  • (a)

    Déterminer les fonctions f développables en série entière solutions.

  • (b)

    Montrer qu’il n’existe pas d’autres solutions.

Solution

  • (a)

    Analyse: Soit anxn une série entière de rayon de convergence R>0. Sa somme définie sur ]-R;R[ est solution du problème posé si, et seulement si, a0=1 et

    x]-R;R[,n=0+anxn =(1+x)n=0+an2nxn
    =a0+n=1+(an2n+an-12n-1)xn.

    Par unicité des coefficients d’un développement en série entière, on parvient à la condition

    n*,an=22n-1an-1.

    Cela détermine la suite (an) de façon unique:

    n,an=k=1n22k-1.

    Synthèse: La série entière déterminée par la suite (an) précédente est de rayon de convergence R=+, et, à rebours des calculs qui précèdent, est solution sur du problème posé

  • (b)

    Soit f: une fonction solution du problème posé. Par récurrence, on vérifie

    n,x,f(x)=(k=1n(1+x2k-1))f(x2n).

    Par passage à la limite et continuité de f en 0,

    x,f(x)=limn+k=1n(1+x2k-1).

    On parvient à la même relation avec la fonction solution développable en série entière, la fonction f lui est donc égale.

 
Exercice 94  2605     ENSTIM (MP)Correction  

Soit α]1;1[.

  • (a)

    Montrer, pour tout x, la convergence de la suite (Pn(x))n de terme général

    Pn(x)=k=0n(1αkx).

On note P(x) la limite de la suite (Pn(x)).

  • (b)

    Soit f: continue vérifiant l’équation fonctionnelle

    (E):x,f(x)=(1x)f(αx).

    Montrer, pour tout x,

    f(x)=f(0)P(x).
  • (c)

    Montrer que la fonction xP(x) est développable en série entière sur .

Solution

  • (a)

    Sachant 1αkxk+1, on peut affirmer que, pour N assez grand,

    kN, 1αkx>0.

    Considérons alors la suite définie par la portion de produit au-delà du rang N

    (k=Nn(1αkx))nN.

    On a

    ln(k=Nn(1αkx))=k=Nnln(1αkx)

    avec

    ln(1αkx)=k+O(αk).

    La série de terme général αk est absolument convergente et donc, par comparaison, la série ln(1αkx) est aussi absolument convergente. On en déduit la convergence de la suite

    (k=Nnln(1αkx))nN

    puis, en composant avec la fonction exponentielle, la convergence de la suite

    (k=Nn(1αkx))nN.

    Enfin, en tenant compte de la portion initiale du produit définissant Pn(x), on obtient la convergence de la suite (Pn(x)).

  • (b)

    Si f est solution de (E) alors

    f(x)=(1αx)f(αx)=(1αx)(1α2x)f(α2x)=

    Par récurrence, on obtient

    f(x)=k=0n(1αkx)f(αn+1x)=Pn(x)f(αn+1x).

    Quand n+, f(αn+1x)f(0) car f est continue et donc

    f(x)=f(0)k=0+(1αkx)=f(0)P(x).
  • (c)

    Soit anxn une série entière de rayon de convergence R=+.
    La somme de cette série entière est solution de (E) si, et seulement si,

    n=0+anxn=n=0+anαnxnn=1+an1αn1xn.

    Par unicité des coefficients d’un développement en série entière, cela équivaut à

    n1,an=αn1αn1an1.

    Inversement, considérons alors la série entière anxn avec

    an=k=1n(αk1αk1)

    de sorte que

    an=αn1αn1an1.

    Cette série entière est de rayon de convergence R=+ car

    |anan1|=αn1αn10

    et l’étude qui précède assure que sa somme xn=0+anxn est solution de (E) prenant la valeur 1 en 0.
    En vertu de la question précédente, on peut affirmer

    x,n=0+(k=1nαk1αk1)xn=P(x).
 
Exercice 95  2520     CENTRALE (MP)Correction  

Pour z et n, on pose

Pn(z)=k=0n(1-z2k).
  • (a)

    Montrer que |Pn(z)|Pn(-|z|).
    En déduire que la suite (Pn(z))n est bornée.

    On pourra penser à introduire ln(Pn(-|z|)).

  • (b)

    En étudiant la convergence de la série (Pn+1(z)-Pn(z)), établir la convergence de la suite (Pn(z))n.
    On introduit la fonction

    f:zlimn+Pn(z).
  • (c)

    Montrer que f est continue en 0.

  • (d)

    Montrer que f est l’unique fonction continue en 0 vérifiant

    z,f(z)=(1-z)f(z/2)etf(0)=1.
  • (e)

    Montrer que f est développable en série entière.

Solution

  • (a)

    Puisque

    |1-z2k|1+|z|2k

    l’inégalité |Pn(z)|Pn(-|z|) est immédiate.
    Par produit à facteurs strictement positifs, on a Pn(-|z|)>0 et l’on peut donc introduire

    ln(Pn(-|z|))=k=0nln(1+|z|2k).

    Or

    ln(1+|z|2n)n+|z|2n

    et ce terme est donc sommable. On peut alors écrire

    ln(Pn(-|z|))M=n=0+ln(1+|z|2n)

    puis

    |Pn(z)|eM.
  • (b)

    On a

    |Pn+1(z)-Pn(z)||Pn(z)||z|2n+1eM|z|2n+1.

    Le majorant est sommable, la série télescopique Pn+1(z)-Pn(z) est donc convergente et la suite (Pn(z)) est de même nature.

  • (c)

    Pour |z|1, on a

    |Pn+1(z)-Pn(z)|eM2n+1 avec M=n=0+ln(1+12n)

    et donc

    sup|z|1|Pn+1(z)-Pn(z)|eM2n+1.

    Ce terme est sommable, la série télescopique Pn+1(z)-Pn(z) converge donc normalement, et donc uniformément, sur le domaine défini par la condition |z|1. On en déduit que la suite de fonctions (Pn(z))n converge uniformément sur ce même domaine. Or chaque fonction Pn est continue en 0 et donc sa limite simple f est continue en 0.

  • (d)

    La fonction f vérifie évidemment les conditions énoncées.
    Inversement, si une fonction g vérifie les conditions proposées alors

    g(z)=(1-z)g(z/2)=(1-z)(1-z/2)g(z/4)=

    Par récurrence

    g(z)=Pn(z)g(z/2n+1).

    Par continuité de g en 0, un passage à la limite donne g(z)=f(z).

  • (e)

    Par analyse-synthèse, la recherche d’une fonction somme de série entière anzn solution conduit à

    an=2nk=1n11-2k

    et un rayon de convergence infini.

 
Exercice 96  5087     MINES (PSI)

Soit q]-1;1[. Montrer qu’il existe une unique fonction f: continue vérifiant

f(0)=1etf(x)=(1+x)f(qx)pour tout x

et justifier que celle-ci est développable en série entière sur .

 
Exercice 97  3878   Correction  

Pour α[0;1[ et x on pose

S(x)=n=0+sh(αnx).
  • (a)

    Montrer que la fonction S est définie et continue sur .

  • (b)

    Former une relation engageant S(αx) et S(x).

  • (c)

    Établir que la fonction S est développable en série entière sur et exprimer ce développement.

Solution

  • (a)

    Posons un(x)=sh(αnx). La fonction un est définie et continue sur .
    Pour a0, on a

    supx[-a;a]|un(x)|=sh(aαn)

    avec

    n2sh(aαn)n+n2aαnn+0.

    La série de fonctions un converge donc normalement sur [-a;a] pour tout a0.
    Par convergence normale sur tout segment, la fonction S est définie et continue sur .

  • (b)

    Pour x,

    S(αx)=n=1+sh(αnx)=S(x)-sh(x).

    Ainsi,

    x,S(x)-S(αx)=sh(x).
  • (c)

    Analyse: Supposons S développable en série entière sur avec

    S(x)=n=0+anxn.

    L’égalité S(x)-S(αx)=sh(x) fournit

    n=0+an(1-αn)xn=n=0+1(2n+1)!x2n+1

    par unicité des coefficients d’un développement en série entière, on obtient

    n,a2n+1=1(1-α2n+1)(2n+1)!eta2n=0.

    Synthèse: Considérons la fonction définie par

    T(x)=n=0+x2n+1(1-α2n+1)(2n+1)!.

    Le rayon de convergence de la série entière définissant T est + et par les calculs qui précèdent

    x,T(x)-T(αx)=sh(x).

    Il reste à montrer T=S pour conclure.

    Soit x. Pour tout n, o

    T(αnx)-T(αn+1x)=sh(αnx).

    En sommant

    T(x)-T(αnx)=k=0n-1(T(αkx)-T(αk+1x))=k=0n-1sh(αkx).

    Sachant que T est continue en 0 avec T(0)=0, on obtient quand n+

    T(x)=limn+k=0n-1sh(αkx)=S(x).
 
Exercice 98  6044     CENTRALE (MP)Correction  

On admet l’existence et unicité de la suite de polynômes (An) vérifiant

A0=1,An+1=Anet01An+1(t)dt=0pour tout n.

On pose an=An(0) pour tout n.

  • (a)

    Calculer A1, A2 et A3.

  • (b)

    Avec Python:

    1. (i)

      Écrire une fonction A(n) qui renvoie le polynôme An.

      Conjecturer le comportement asymptotique de la suite (an).

    2. (ii)

      Comparer An(0) et An(1) pour différentes valeurs de n. Conjecture ?

      Comparer également An(X) et An(1X) pour différentes valeurs de n. Conjecture ?

    3. (iii)

      Tracer sur un même graphe les courbes des fonctions

      λλeλ1etλn=0Nanλn

      pour N0;5 sur l’intervalle [3;3]. Conjecture ?

  • (c)

    Démontrer les conjectures introduites en (ii). Déduire que

    n*,a2n+1=0.
  • (d)

    Soit f:[0;1] de classe 𝒞. Montrer que, pour tout n*,

    f(1)f(0)=f(0)+f(1)2k=2nak(f(k)(1)f(k)(0))+(1)n01An(t)f(n+1)(t)dt.
  • (e)

    Montrer que

    x[0;1],|An(x)|1.

    On pourra montrer que |A^n+1(x)|12A^n+1(x)=1/2xAn(t)dt.

  • (f)

    Montrer la conjecture introduite en (iii).

    On utilisera la question précédente avec f:xeλx.

Solution

  • (a)

    A1 est une primitive de t1 donc A1(t)=t+C. Aussi, 01A1(t)dt=0 donc C=1/2. Ainsi, A1=t1/2.

    De la même façon, A2=12t212t+112 et A3=16t314t2+112t.

  • (b)
    1. (i)
      from scipy.integrate import quad
      from numpy.polynomial import Polynomial
      
      def A(n):
          if n == 0:
              return Polynomial([1])
          P = A(n-1)
          Q = P.integ()
          R = Q.integ()
          return Q - (R(1) - R(0))
      

      La commande [A(n)(0) for n in range(10)] permet d’accéder aux dix premières valeurs an. Celles-ci semblent tendre vers 0 et être nulle à partir pour n3 impair.

    2. (ii)

      La commande [[A(n)(0), A(n)(1)] for n in range(10)] permet de voir conjointement An(0) et An(1) pour les dix premières valeurs de n. Celles-ci semblent égales sauf pour n=1.

      Le code

      for n in range(10):
          print(A(n))
          print(A(n)(Polynomial([1, -1])))
      

      permet de présumer An(1X)=(1)nAn(X).

    3. (iii)
      import numpy as np
      import matplotlib.pyplot as plt
      
      l = np.linspace(-3, 3)
      plt.plot(l, l/(np.exp(l) - 1), linestyle="dotted")
      
      S = 0
      for n in range(0, 6):
          S += A(n)(0) * l**n
          plt.plot(l, S)
      plt.show()
      
      [Uncaptioned image]

      La série entière anxn semblent être de somme xxex1.

  • (c)

    Pour n, n2,

    An(1)An(0)=01An(t)dt=01An1(t)dt=0.

    Ainsi, An(1)=An(0) pour tout n{0,1}.

    Pour n, posons Bn=(1)nAn(1X). On vérifie

    B0=1,Bn+1=Bnet01Bn(t)dt=(1)n01An(1t)dt=0.

    Par unicité, Bn=An pour tout n. Ainsi,

    n,An(1X)=(1)nAn(X).

    En évaluant en 1,

    n,An(1)=(1)nAn(0).

    Par conséquent, pour n impair, n2, on obtient an=0.

  • (d)

    Procédons par récurrence sur n*.

    Pour n=1,

    f(1)f(0) =01f(t)dt=[(t12)f(t)]0101(t12)f′′(t)dt
    =f(0)+f(1)201A1(t)f′′(t)dt.

    Supposons la propriété vraie au rang n*.

    Par intégration par parties,

    (1)n01An(t)f(n+1)(t)dt=[(1)nAn+1(t)f(n+1)(t)]01+(1)n+201An+1f(n+2)(t)dt

    avec

    [(1)nAn+1(t)f(n+1)(t)]01 =(1)nan+1(f(n+1)(1)f(n+1)(0))
    =an+1(f(n+1)(1)f(n+1)(0))

    car si n est pair an+1=0. On peut alors établir l’égalité au rang n+1.

    La récurrence est établie.

  • (e)

    Par récurrence sur n.

    C’est immédiat pour n=0.

    Supposons la propriété vraie au rang n.

    Par hypothèse de récurrence, on a immédiatement |A^n+1(x)|12 pour tout x[0;1] car l’intégrale définissant A^n+1 porte sur une fonction bornée par 1 sur un intervalle de longueur inférieure à 1/2.

    Si n est pair, l’égalité An+1(1X)=(1)n+1An(X) oblige An+1(1/2)=0 et donc

    An+1(x)=12xAn+1(t)dt=1/2xAn(t)dt=A~n+1(x).

    Ainsi, An+1 est bornée par 1/2 et donc a fortiori aussi par 1.

    Si n est impair,

    An+1(x)=An+1(12)+1/2xAn(t)dt=An+1(12)+A^n+1(x).

    Or

    01An+1(t)dt=0

    et donc

    An+1(12)=01A^n+1(t)dt

    ce qui entraîne

    |An+1(12)|01|A^n+1(t)|dt12.

    On en déduit que An+1 est bornée par 1/2+1/2=1.

    La récurrence est établie.

  • (f)

    La fonction f est de classe 𝒞 avec fk(x)=λkeλx pour tout k. On remarque

    |01An(t)f(n+1)(t)dt|01|λ|n+1eλtdt=|λ|n|eλ1|n+0

    en supposant |λ|<1.

    On a alors

    k=2nak(f(k)(1)f(k)(0))n+f(0)+f(1)2+f(0)f(1).

    Sachant a0=1 et a1=1/2, on obtient en ajoutant deux termes à la somme

    k=0nak(f(k)(1)f(k)(0))n+f(0)

    soit

    k=0nakλk(eλ1)n+λ.

    On en déduit

    |λ|<1,n=0+anλn=λeλ1.

    L’identité n’est pas vraie pour tout λ.

    l = np.linspace(-10, 10)
    plt.plot(l, l/(np.exp(l) - 1), linestyle="dotted")
    
    S = 0
    for n in range(0, 10):
        S += A(n)(0) * l**n
        plt.plot(l, S)
    plt.show()
    
    [Uncaptioned image]
 
Exercice 99  5743      MINES (PC)Correction  

Former le développement en série entière de la fonction

xxex-1.

Solution

La fonction étudiée n’est pas définie en 0 mais on peut la prolonger par continuité car

xex-1=x0x1+x+o(x)-1x01.

On étudie donc la fonction f: définie par

f(x)={xex-1 si x01 si x=0.

Méthode: On détermine les coefficients d’un développement en série entière de f en employant une équation différentielle.

Analyse: Supposons que f soit développable en série entière sur un intervalle ]-R;R[ avec R>0. Il existe une suite réelle (an)n telle que

x]-R;R[,f(x)=n=0+anxn.

La fonction f est alors de classe 𝒞 sur ]-R;R[ avec

x]-R;R[,f(x)=n=1+nanxn-1=n=0+(n+1)an+1xn.

Puisque (ex-1)f(x)=x, on obtient par dérivation

x]-R;R[,(ex-1)f(x)+exf(x)=x

qui se relit

x]-R;R[,(n=1+xnn!)(n=0+(n+1)an+1xn)+(n=0+xnn!)(n=0+anxn)=1.

Par produit de Cauchy de séries absolument convergentes,

x]-R;R[,n=1+(k=0n-1(k+1)ak+1(n-k)!)xn+n=0+(k=0nak(n-k)!)xn=1.

On réalise un glissement d’indice dans la première somme en l’indice k et l’on isole le premier terme de la seconde somme en l’indice n,

x]-R;R[,n=1+(k=1nkak(n-k+1)!)xn+n=1+(k=0nak(n-k)!)xn+a0=1.

On adjoint un terme nul à la première somme en l’indice k puis on combine les deux sommes en n,

x]-R;R[,n=1+(k=0nkak(n-k+1)!+ak(n-k)!)xn+a0=1

soit encore

x]-R;R[,n=1+((n+1)k=0nak(n-k+1)!)xn+a0=1.

Par unicité des coefficients d’un développement en série entière, il vient

a0=1etn*,k=0nak(n-k+1)!=0.

Ces conditions déterminent entièrement la suite de coefficients (an)n puisque

a0=1etn*,an=-k=0n-1ak(n-k+1)!.

En particulier11 1 La suite (an)n est la suite des nombres de Bernoulli., a1=-1/2, a2=1/12, a3=0, etc.

Synthèse: Considérons la série entière anxn avec (an)n déterminée ci-dessus. Par récurrence forte, on vérifie |an|1 pour tout n. En effet, cela est vrai pour n=0 et, si cette inégalité est vraie pour k=0,1,,n-1, elle aussi vraie pour n en vertu du calcul ci-dessous:

|an|=|-k=0n-1ak(n-k+1)!|k=0n-11(n-k+1)!=k=2n1k!k=0+1k!-2=e-21.

La suite (an)n étant bornée, le rayon de convergence de la série entière anxn est au moins égal à 1. La fonction S somme de la série entière anxn est donc définie au moins sur ]-1;1[. À rebours des calculs qui précèdent, on vérifie

x]-1;1[,(ex-1)S(x)+exS(x)=1.

et donc

x]-1;1[,ddx((ex-1)S(x))=1.

Par conséquent, il existe λ tel que

x]-1;1[,(ex-1)S(x)=x+λ.

En évaluant en x=0, il vient λ=0 et donc

x]-1;1[,(ex-1)S(x)=x.

Sachant S(0)=1=f(0), on obtient

x]-1;1[,f(x)=S(x)=n=0+anxn.

La fonction f est développable en série entière sur ]-1;1[.

 
Exercice 100  3346    

(Développement en série entière de la fonction tangente)

Soit (an) la suite réelle déterminée par a0=1 et la condition

an+k=0nan-kk!=0pour tout n1. (1)
  • (a)

    Calculer a1,a2 et a3.

  • (b)

    Montrer que la série entière anzn est de rayon de convergence R1.

  • (c)

    Établir que pour tout z tel que |z|<R,

    n=0+anzn=2ez+1.
  • (d)

    Application : Déterminer l’expression du développement en série entière de la fonction tangente sur l’intervalle ]-R/2;R/2[ en fonction des termes de la suite (an).

[<] Calcul de développement en série entières[>] Calcul de développement par équation différentielle

 
Exercice 101  986  Correction  

Former le développement en série entière en 0 de la fonction

xln(x2-5x+6).

Solution

En dérivant et en décomposant en éléments simples

ddx(ln(x2-5x+6)) =2x-5(x-2)(x-3)=1x-2+1x-3
=-1211-x/2-1311-x/3

donc

ln(x2-5x+6)=ln(6)-n=1+1n(12n+13n)xn

avec un rayon de convergence R=2.
On peut aussi trouver ce développement en série entière en factorisant

ln(x2-5x+6)=ln(2-x)+ln(3-x).
 
Exercice 102  4731  

Former le développement en série entière de la fonction arcsin sur ]-1;1[.

Préciser le rayon de convergence de la série entière obtenue.

 
Exercice 103  2525     CCINP (MP)Correction  

Montrer que

f(x)=arctan(1+x)

est développable en série entière au voisinage de 0 et donner son rayon de convergence. Calculer cette série entière.

Solution

La fonction f est dérivable et

f(x)=11+(1+x)2=1x2+2x+2

est une fraction rationnelle dont 0 n’est pas pôle. La fonction f puis f sont développables en série entière et les rayons de convergence des séries entières correspondantes sont égaux.

1x2+2x+2=1/2ix+1-i-1/2ix+1+i=Re(-ix+1-i)=Im(1x+1-i)

avec

1x+1-i=11-i11+x1-i=n=0+(-1)n(1-i)n+1xn

avec un rayon de convergence R=2.
Comme 1-i=2e-iπ/4 on a

1x2+2x+2=n=0+cos((3n+1)π4)2(n+1)/2xn

puis

f(x)=π4+n=0+cos((3n+1)π4)(n+1)2(n+1)/2xn+1

avec R=2.

 
Exercice 104  78     CCINP (MP)Correction  

Soient x et θ]0;π/2[.

  • (a)

    Calculer la partie imaginaire du complexe

    sin(θ)eiθ1-xsin(θ)eiθ.
  • (b)

    En déduire le développement en série entière de

    f(x)=arctan(x-1tan(θ)).

Solution

  • (a)

    Pour x, on peut affirmer xsin(θ)eiθ1 et par multiplication par la quantité conjuguée

    sin(θ)eiθ1-xsin(θ)eiθ=sin(θ)eiθ(1-xsin(θ)e-iθ)|1-xsin(θ)eiθ|2.

    On en déduit

    Im(sin(θ)eiθ1-xsin(θ)eiθ)=sin2(θ)1-2xsin(θ)cos(θ)+x2sin2(θ).
  • (b)

    La fonction f est définie et de classe 𝒞 sur et, après calculs

    f(x)=sin2(θ)1-2xsin(θ)cos(θ)+x2sin2(θ).

    Pour |xsin(θ)|<1, on a

    sin(θ)eiθ1-xsin(θ)eiθ=sin(θ)eiθn=0+(xsin(θ)eiθ)n=n=0+(sin(θ))n+1ei(n+1)θxn.

    On en déduit

    f(x)=n=0+(sin(θ))n+1sin((n+1)θ)xn

    puis, par intégration de développement en série entière,

    f(x)=f(0)+n=1+(sin(θ))nsin(nθ)nxn

    avec

    f(0)=-arctan(1tan(θ))=arctan(tan(θ-π/2))=θ-π/2

    car θ-π/2]-π/2;π/2[.

 
Exercice 105  991   

Pour α]0;π[, former le développement en série entière en 0 de la fonction

f:xarctan(1+x1-xtan(α2)).
 
Exercice 106  2848     MINES (MP)Correction  

Pour x]-1;1[ et α, établir

n=1+xnnsin(nα)=arctan(xsin(α)1-xcos(α)).

Solution

Pour |x|<1, on a

ddx(arctan(xsin(α)1-xcos(α)))=sin(α)1-2xcos(α)+x2.

Par décomposition en éléments simples

sin(α)1-2xcos(α)+x2=12i(1e-iα-x-1eiα-x).

On reconnaît une écriture en (Z-Z¯)/2i, c’est donc une partie imaginaire

sin(α)1-2xcos(α)+x2=Im(1e-iα-x)=Im(eiα1-xeiα).

Par sommation géométrique

eiα1-xeiα=n=0+ei(n+1)αxn

et donc

ddx(arctan(xsin(α)1-xcos(α)))=n=0+sin((n+1)α)xn=n=1+sin(nα)xn-1.

Par intégration de série entière, on obtient alors la relation proposée.

 
Exercice 107  2857     MINES (MP)Correction  

Développer en série entière

x-xdt1+t+t2.

Solution

Posons

f(x)=-xdt1+t+t2.

On vérifie aisément la convergence de cette intégrale et la fonction f est définie et dérivable sur avec

f(x)=11+x+x2.

Pour |x|<1,

f(x)=1-x1-x3=(1-x)n=0+x3n=n=0+anxn

avec

a3n=1,a3n+1=-1 et a3n+2=0.

En intégrant,

f(x)=f(0)+n=0+ann+1xn+1

avec

f(0)=-0dt1+t+t2.

Pour calculer cette intégrale, on écrit

-0dt1+t+t2=-0dt(t+12)2+34=23[arctan(2t+13)]-0.

Après calculs

f(0)=4π33.

[<] Calcul de développement par dérivation intégration[>] Calcul de sommes de séries entières

 
Exercice 108  1013  Correction  

Soient p et

f(x)=n=0+(n+pp)xn.
  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence de la série entière définissant cette fonction.

  • (b)

    Calculer f(x) en étudiant (1-x)f(x).

Solution

  • (a)

    On a

    (n+pp)=n(n-1)(n-p+1)p!n+1p!np

    donc le rayon de convergence de f vaut 1.

  • (b)

    Sur ]-1;1[ f est de classe 𝒞 et

    f(x)=n=1+(n+pp)nxn-1.

    Donc

    (1-x)f(x)=n=0+(n+1)(n+p+1p)xn-n=0+n(n+pp)xn=n=0+αnxn

    avec

    αn=(n+1)(n+p+1p)-n(n+pp)

    qui donne

    αn=(n+p+1)(n+pp)-n(n+pp)=(p+1)(n+pp).

    Par suite,

    (1-x)f(x)=(p+1)f(x).

    Les solutions de l’équation différentielle linéaire d’ordre 1

    (1-x)y=(p+1)y

    sur ]-1;1[ sont

    y(x)=C(1-x)p+1

    avec C.
    Sachant f(0)=1, on obtient

    f(x)=1(1-x)p+1.
 
Exercice 109  1014   

On considère la fonction f:]-1;1[ définie par

f(x)=arcsin(x)1-x2.
  • (a)

    Justifier l’existence d’une suite de coefficients réels (an) (que l’on ne cherchera pas à calculer pour le moment) telle que

    f(x)=n=0+anx2n+1pour tout x]-1;1[.
  • (b)

    Calculer les coefficients de cette suite en introduisant une équation différentielle linéaire du premier ordre vérifiée par la fonction f.

 
Exercice 110  1015   Correction  

Former le développement en série entière en 0 de la fonction

f:xarccos(x)1-x2.

Solution

f admet un développement en série entière en 0 par produit fonctions développables en série entière. De plus, son rayon de convergence vérifie R1. On peut alors écrire

f(x)=n=0+anxn sur ]-1;1[.

La fonction f est dérivable sur ]-1;1[ et est solution de l’équation différentielle

(x2-1)y+xy-1=0.

Or

(x2-1)f(x)+xf(x)-1=-(a1+1)+n=1+(nan-1-(n+1)an+1)xn.

Par identification des coefficients d’une série entière,

a1=-1etan+1=nn+1an-1pour tout n1.

De plus, a0=f(0)=π/2 et donc

a2p=(2p-1)2p××12a0=(2p)!(2pp!)2π2eta2p+1=2p2p+123a1=-(2pp!)2(2p+1)!.
 
Exercice 111  1017   

Soient α et la fonction f:xcos(2αarcsin(x)) définie sur [-1;1].

  • (a)

    Déterminer une équation différentielle linéaire d’ordre 2 dont f est solution.

  • (b)

    En déduire que f est développable en série entière sur ]-1;1[ et former ce développement.

 
Exercice 112  2858     MINES (MP)Correction  

Développer en série entière f:xx+1+x2 au voisinage de 0.

Solution

La fonction f est de classe 𝒞 sur un voisinage de 0 avec

f(x)=121+x2f(x)

et

f′′(x)=-x2(1+x2)3/2f(x)+121+x2f(x).

La fonction f est donc solution de l’équation différentielle

(1+x2)y′′(x)+xy(x)-14y(x)=0

avec les conditions initiales y(0)=1 et y(0)=1/2.

Analyse: Soit anxn une série entière de rayon de convergence R>0 dont la somme S est solution de l’équation différentielle précédente. Pour tout x]-R;R[, on a

S(x)=n=0+anxn,S(x)=n=1+nanxn-1

et

S′′(x)=n=2+n(n-1)anxn-2=n=0+(n+2)(n+1)an+2xn.

La relation (1+x2)S′′(x)+xS(x)-S(x)/4=0 donne

n=0+((n+2)(n+1)an+2+(n2-1/4)an)xn=0.

Par unicité des coefficients d’un développement en série entière, on obtient la relation

n,an+2=-14(2n+1)(2n-1)(n+2)(n+1)an.

En adjoignant les conditions initiales S(0)=1 et S(0)=1/2, on parvient à

a2p=(-1)p24p-1(4p-2)!((2p)!)((2p-1)!)eta2p+1=(-1)p24p(4p-1)!(2p+1)!(2p-1)!.

Synthèse: Considérons la série entière déterminée au terme de l’analyse. Celle-ci se comprend comme la somme de deux séries entières a2px2p et a2p+1x2p+1 chacune de rayon de convergence 1 car

|an+2an|=(2n+1)(2n-1)4(n+2)(n+1)n+1.

Cette série entière est donc de rayon de convergence R1 et, compte tenu des calculs de l’analyse, sa somme est solution de l’équation différentielle

(1+x2)y′′(x)+xy(x)-14y(x)=0.

Elle vérifie de plus les conditions initiales y(0)=1 et y(0)=1/2. Puisque la fonction f est aussi solution de ce problème de Cauchy et que ce dernier possède une solution unique, on peut identifier f et la somme de la série entière.

 
Exercice 113  1018   Correction  

Former le développement en série entière en 0 de

xsh(arcsin(x)).

Solution

Posons

f:xsh(arcsin(x)).

La fonction f est indéfiniment dérivable et vérifie l’équation différentielle

(1-x2)y′′-xy-y=0

avec les conditions initiales y(0)=0 et y(0)=1.

Analyse: Soit anxn une série entière de rayon de convergence R>0 et de somme S.

La fonction S vérifie sur ]-R;R[ l’équation différentielle proposée et les conditions initiales imposées si, et seulement si,

a0=0,a1=1etn,an+2=n2+1(n+2)(n+1)an.

Cela donne

a2p=0eta2p+1=k=1p((2p-1)2+1)(2p+1)!.

Synthèse: Soit anxn la série entière déterminée par les coefficients précédemment proposés.

Pour x0 et up=a2p+1x2p+1,

|up+1up|p+|x|2.

Le rayon de convergence de la série entière étudiée vaut donc 1. Par les calculs qui précèdent, on peut affirmer que sa somme S est solution de l’équation différentielle

(1-x2)y′′-xy-y=0

vérifiant les conditions initiales y(0)=0 et y(0)=1. Par unicité des solutions à un tel problème différentiel, on conclut que f est la somme des la série entière introduite sur ]-1;1[.

 
Exercice 114  3659   Correction  

Pour x]-1;+[, on pose

f(x)=1+e-tx+tdt.
  • (a)

    Montrer que la fonction f est bien définie.

  • (b)

    Former une équation différentielle linéaire d’ordre 1 vérifiée par f.

  • (c)

    En déduire que f est développable en série entière sur un intervalle voisinage de 0.

Solution

  • (a)

    Posons u(x,t)=e-t/(x+t) définie sur ]-1;+[×[1;+[.
    Pour chaque x>-1, tu(x,t) est continue par morceaux sur [1;+[ et

    t2u(x,t)t+0.

    La fonction f est donc bien définie sur ]-1;+[.

  • (b)

    Pour chaque t1, xu(x,t) est dérivable et

    ux(x,t)=-e-t(x+t)2.

    La fonction ux est continue par morceaux en t, continue en x et pour tout a>-1

    (x,t)[a;+[×[1;+[,|ux(x,t)|e-t(a+t)2=φa(t)

    avec φa:[1;+[+ continue par morceaux et intégrable par des arguments analogues aux précédents.
    On en déduit que f est de classe 𝒞1 et

    f(x)=-1+e-t(x+t)2dt.

    Par intégration par parties, on obtient

    f(x)-f(x)=-e-1x+1.
  • (c)

    Analyse: Soit anxn une série entière de rayon de convergence R>0 solution de l’équation différentielle précédente. Pour tout x]-R;R[]-1;1[, on a

    n=0+((n+1)an+1-an)xn=n=0+(-1)n+1e-1xn.

    Par unicité des coefficients d’un développement en série entière, on a

    n,(n+1)an+1=an+(-1)n+1e-1.

    Après résolution de la relation de récurrence,

    n,an=a0n!+e-1k=0n-1(-1)(n-1-k)k!n!.

    Synthèse: Soit anxn la série entière déterminée par les coefficients précédents. On a

    |an||a0|+e-1k=0n-1(n-1)!n!=|a0|+e-1.

    La suite (an) est bornée et le rayon de convergence R de la série entière est donc au moins égal à 1. Par les calculs qui précédent, on peut affirmer que la somme S de la série entière est solution de l’équation différentielle sur ]-1;1[. En ajoutant la condition initiale a0=f(0), on peut affirmer que f(x)=S(x) sur ]-1;1[ par unicité d’une solution à un problème de Cauchy pour une équation différentielle linéaire d’ordre 1.

 
Exercice 115  937   Correction  

Former le développement en série entière en 0 de

x0+e-t2sin(tx)dt.
  • (a)

    en procédant à une intégration terme à terme.

  • (b)

    en déterminant une équation différentielle dont la fonction est solution.

Solution

  • (a)

    On a

    sin(tx)=k=0+(-1)k(2k+1)!t2k+1x2k+1.

    À l’aide d’intégration par parties

    0+t2k+1e-t2=k!2.

    Or

    0+|(-1)k(2k+1)!t2k+1x2k+1|dtk!2(2k+1)!|x|2k+1

    qui est terme général d’une série convergente.
    On peut donc appliquer le théorème d’intégration terme à terme et affirmer

    0+e-t2sin(tx)dt=k=0+(-1)kk!2(2k+1)!x2k+1

    pour tout x.

  • (b)

    La fonction te-t2sin(tx) est continue et intégrable sur + et

    |ddx(e-t2sin(tx))|te-t2

    avec tte-t2 intégrable sur +.
    La fonction

    f:x0+e-t2sin(tx)dt

    est de classe 𝒞1 et

    f(x)=0+te-t2cos(tx)dt.

    À l’aide d’une intégration par parties

    f(x)=12-12xf(x)

    et ainsi f est solution sur de l’équation différentielle

    2y+xy=1.

    De plus, f vérifie la condition initiale f(0)=0.
    Si une somme de série entière est solution de l’équation différentielle 2y+xy=1 et vérifiant y(0)=0, c’est, après calculs, la fonction

    g:xk=0+(-1)kk!2(2k+1)!x2k+1

    de rayon de convergence R=+.
    Puisque f et g sont solutions sur à l’équation différentielle linéaire 2y+xy=1 vérifiant la condition initiale y(0)=0 et puisque le théorème de Cauchy assure l’unicité d’une solution à un tel problème, on peut identifier f et g.

    Finalement,

    f(x)=k=0+(-1)kk!2(2k+1)!x2k+1

    pour tout x.

 
Exercice 116  1019     MINES (PC)

Pour x, on pose

f(x)=e-x20xet2dt.
  • (a)

    Former le développement en série entière de f sur par produit de développements en série entière.

  • (b)

    Calculer de nouveau ce développement en introduisant cette fois-ci une équation différentielle linéaire d’ordre 1 vérifiée par f.

  • (c)

    En déduire l’identité

    k=0n(-1)k2k+1(nk)=4n(2n+1)(2nn)pour tout n.
 
Exercice 117  3301     CCINP (MP)Correction  

Pour x, on pose f(x)=ch(x)cos(x).

  • (a)

    Développer f en série entière en employant des fonctions exponentielles.

  • (b)

    Retrouver le résultat en remarquant que f est solution de l’équation différentielle y(4)+4y=0.

Solution

  • (a)

    On a

    f(x)=14(ex+e-x)(eix+e-ix)=14(e(1+i)x+e(1-i)x+e(-1+i)x+e(-1-i)x)

    donc pour tout x

    f(x)=n=0+(1+i)n+(1-i)n+(-1+i)n+(-1-i)n4n!xn.

    On a 1+i=2eiπ/4 etc, donc

    (1+i)n+(1-i)n+(-1+i)n+(-1-i)n =22n(cos(nπ4)+cos(3nπ4))
    =42ncos(nπ4)cos(nπ2).

    Finalement,

    f(x)=p=0+2pcos(pπ2)(2p)!x2p=q=0+(-1)q22q(4q)!x4q.
  • (b)

    Retrouvons ce résultat, en exploitant l’équation différentielle

    y(4)+4y=0.

    La fonction f est développable en série entière sur par produit de telles fonctions. On peut donc écrire

    f(x)=n=0+anxn.

    Par l’équation différentielle y(4)+4y=0, on obtient

    n,(n+4)(n+3)(n+2)(n+1)an+4+4an=0.

    Puisque a0=1, a1=a3=0 (par imparité) et a2=0 (par calculs), on obtient

    q,a4q=(-1)q4q(4q)!eta4q+1=a4q+2=a4q+3=0

    ce qui conduit au développement précédent.

 
Exercice 118  2500     CCINP (MP)Correction  

Soient k>0 et f: définie par

f(x)=01tksin(xt)dt.
  • (a)

    Montrer que f est continue sur .

  • (b)

    Montrer que f est dérivable sur et vérifie

    x,xf(x)+(k+1)f(x)=sin(x).
  • (c)

    Déterminer toutes les fonctions développables en série entière en 0 solutions de xy+(k+1)y=sin(x) en précisant le rayon de convergence.

Solution

  • (a)

    (x,t)tksin(xt) est continue sur ×[0;1] donc, par intégration sur un segment, f est continue.

  • (b)

    (x,t)ddx(tksin(xt)) est continue sur ×[0;1] donc, par intégration sur un segment, f est de classe 𝒞1 avec

    f(x)=01xtkcos(xt)dt.

    On en déduit

    xf(x)+(k+1)f(x)=01ddt(tksin(xt))dt=sin(x).
  • (c)

    Par analyse-synthèse, on obtient une seule fonction solution

    xn=0+(-1)n(2n+1)!(2n+2+k)x2n+2

    de rayon de convergence +. Cette fonction correspond à f comme on peut s’en convaincre par une intégration terme à terme.

 
Exercice 119  2498     CCINP (MP)Correction  

On considère l’équation différentielle

(E):ty+y=3t2cos(t3/2).
  • (a)

    Montrer qu’il existe une unique solution v de (E) développable en série entière sur un voisinage de 0.

  • (b)

    Trouver l’ensemble des solutions de (E) sur +* et en déduire une expression plus simple de v.

Solution

  • (a)

    Soit v la somme d’une série entière anxn de rayon de convergence R>0.
    La fonction v est de classe 𝒞 sur ]-R;R[ et

    tv(t)+v(t)=n=0+(n+1)antn.

    Parallèlement, sur

    3t2cos(t3/2)=n=0+(-1)n(2n)!3t3n+2.

    Par unicité des coefficients d’un développement en série entière, v est solution de (E) sur ]-R;R[ si, et seulement si,

    a3n=a3n+1=0eta3n+2=(-1)n(2n)!1n+1.

    Ainsi, la fonction v est déterminée de manière unique et, de plus, celle-ci existe puisque le rayon de convergence de la série entière définie par les an ci-dessus est R=+.

  • (b)

    (E) est une équation différentielle linéaire d’ordre 1 définie sur ]0;+[.
    La solution générale homogène est y(t)=λ/t. Par la méthode de la variation de la constante, on peut proposer la solution particulière

    y(t)=2cos(t3/2)+2t3/2sin(t3/2)t

    et finalement la solution générale

    y(t)=2cos(t3/2)+2t3/2sin(t3/2)t+λt.

    Parmi les solutions, la seule pouvant être prolongée par continuité en 0 (et donc correspondre à v) est celle obtenue pour λ=-2.

    v(t)=2(cos(t3/2)-1)+2t3/2sin(t3/2)t.

[<] Calcul de développement par équation différentielle[>] Application à la détermination du terme général d'une suite

 
Exercice 120  997  Correction  

Soit

f:xn=2+(-1)nn(n-1)xn.
  • (a)

    Déterminer l’intervalle de convergence de f.

  • (b)

    Exprimer la fonction f à l’aide des fonctions usuelles sur ]-1;1[

  • (c)

    Calculer f(1) et f(-1).

Solution

  • (a)

    Notons 𝒟 l’intervalle de convergence de cette série entière.
    Le rayon de convergence étant 1 on en déduit: ]-1;1[𝒟[-1;1].
    De plus, |(-1)nn(n-1)|1n2 donc f(1) et f(-1) existe. Ainsi 𝒟=[-1;1].

  • (b)

    Sur ]-1;1[, f est de classe 𝒞 et

    f(x)=n=2+(-1)nn-1xn-1=n=1+(-1)n+1nxn=ln(1+x).

    Donc

    ln(1+x)dx=(1+x)ln(1+x)-x+C.

    Puisque f(0)=0, on conclut

    f(x)=(1+x)ln(1+x)-x

    sur ]-1;1[.

  • (c)
    x[-1;1],|(-1)nn(n-1)xn|1n(n-1)1n2

    donc la série de fonctions définissant f converge normalement sur [-1;1] et par suite f est continue.

    f(1)=limx1-f(x)=limx1-((1+x)ln(1+x)-x)=2ln(2)-1

    et

    f(-1)=limx-1+f(x)=limx-1+((1+x)ln(1+x)-x)=1.
 
Exercice 121  5309    ENSTIM (MP)Correction  

On pose

un(x)=(-1)nn+1xnpour x et n.
  • (a)

    Étudier la convergence simple de la série de fonctions un.

On note S sa fonction somme.

  • (b)

    Préciser S(x) pour x réel convenable.

  • (c)

    Étudier la convergence normale et la convergence uniforme que la série de fonctions un.

Solution

  • (a)

    un est une série entière de rayon de convergence R=1. Celle-ci converge en 1 par application du critère spécial et diverge en -1. La série de fonctions converge simplement sur ]-1;1].

  • (b)

    Pour x]-1;1],

    xS(x)=n=0+(-1)nn+1xn+1=n=1+(-1)n-1nxn=ln(1+x).

    Pour x0,

    S(x)=ln(1+x)x

    et S(0)=1 (ce qui correspond à la valeur du prolongement par continuité).

  • (c)

    Puisqu’il s’agit d’une série entière, il y a convergence normale sur tout segment inclus dans ]-1;1[. Par le critère spécial, on peut établir la convergence uniforme sur [0;1] mais il n’y a pas convergence normale sur ce domaine car

    supx[0;1]|un(x)|=1n+1

    (il n’y a pas non plus convergence normale sur [0;1[).

    Il n’y a pas convergence uniforme (ni a fortiori convergence normale) sur ]-1;0]. En effet, si par l’absurde cette convergence normale a lieu, on peut employer le théorème de la double limite en -1 et conclure à la convergence absurde de la série

    1n+1.
 
Exercice 122  996  

Calculer le rayon de convergence et déterminer la somme de la série entière

n0(-1)n-1n-1n!x2n.
 
Exercice 123  998  Correction  

Rayon de convergence et somme de

n0(n+1)(n-2)n!xn.

Solution

Clairement R=+.

n0(n+1)(n-2)n!xn=n0n2-n-2n!xn=n0n(n-1)-2n!xn

donc

n0(n+1)(n-2)n!xn=n2xn(n-2)!-2n0xnn!=(x2-2)ex.
 
Exercice 124  3648  Correction  

Rayon de convergence et somme de

n0(-1)n+1nx2n+1.

Solution

Pour x0,

|(-1)n+2(n+1)(-1)n+1nx2n+3x2n+1|n+|x2|

donc R=1.
Pour x]-1;1[

f(x)=11+x=n=0+(-1)nxn

donc

xf(x)=-x(1+x)2=n=0+(-1)nnxn

puis

n=0+(-1)n+1nx2n+1=x×(x2(1+x2)2)=x3(1+x2)2.
 
Exercice 125  999   Correction  

Rayon de convergence et somme de

n0x2n2n+1.

Solution

Pour x0, posons

un=x2n2n+10.

Puisque

|un+1un|n+|x|2

on obtient R=1.
Sachant

ddx(n=0+x2n+12n+1)=n=0+x2n=11-x2

on obtient par intégration de développement en série entière

n=0+x2n+12n+1=0xdt1-t2=12ln(1+x1-x)

puis, pour x0,

n=0+x2n2n+1=12xln(1+x1-x).

Pour x=0, la somme vaut 1.

 
Exercice 126  1001   Correction  

Rayon de convergence et somme de

n0x2n4n2-1.

Solution

Clairement R=1.

Posons

S(x)=n=0+x2n4n2-1.

Par décomposition en éléments simples,

14n2-1=12(12n-1-12n+1).

Sachant

ddx(n=0+x2n+12n+1)=n=0+x2n=11-x2

on obtient par intégration de développement en série entière

n=0+x2n+12n+1=0xdt1-t2=12ln(1+x1-x).

On en déduit

S(x)=12n=0+x2n2n-1-12n=0+x2n2n+1=-12+x2-14xln(1+x1-x)

pour x0 (et S(0)=-1).

 
Exercice 127  5305     ENSTIM (MP)Correction  

Soit f la fonction réelle d’une variable réelle donnée par

f(x)=n=0+(-1)n-1x2n+14n2-1.
  • (a)

    Déterminer le domaine de définition de f et étudier sa continuité.

  • (b)

    Étudier la dérivabilité de f.

  • (c)

    Calculer f(x) pour x réel convenable.

Solution

  • (a)

    Pour |x|1, le terme général de la série est dominé par 1/n2 et, pour |x|>1, il ne tend pas vers 0. La fonction f est définie sur [-1;1].

    Posons

    un(x)=(-1)n-1x2n+14n2-1pour x[-1;1].

    Les fonctions un sont continues sur [-1;1] et la série de fonctions un converge normalement sur [-1;1] car

    |un(x)|14n2-1pour tout n1.

    On en déduit que la fonction f est continue sur [-1;1].

  • (b)

    f est la somme d’une série entière de rayon de convergence R=1 et donc dérivable sur ]-1;1[ avec

    f(x)=n=0+(-1)n-1x2n2n-1.

    Cette série satisfait le critère spécial des séries alternées et l’on peut proposer la majoration uniforme du reste

    |n=N+1+(-1)n-1x2n2n-1|12N+1N+0.

    On peut alors appliquer le théorème de la double limite et affirmer que f(x) possède une limite finie en 1- et -1+. Par le théorème de la limite de la dérivée, il vient que f est dérivable sur [-1;1].

  • (c)

    Pour x]-1;1[, on remarque

    f(x)=1+xn=0+(-1)nx2n+12n+1=1+xarctan(x).

    Sachant f(0)=0,

    f(x)=0x(-1-tarctan(t))dt==12x+12(x2+1)arctan(x)

    et cette relation est aussi vraie en ±1 par continuité.

 
Exercice 128  4733   

Déterminer le rayon de convergence et la somme de

n=0+1(2n)!xn.
 
Exercice 129  1000   Correction  

Rayon de convergence et somme de

n0(-1)nxn2n+1.

Solution

Posons an le coefficient de la série entière. Pour x0,

|an+1xn+1anxn|=2n+32n+1|x|n+|x|

Par la règle de d’Alembert, on obtient R=1.

Posons

S(x)=n=0+(-1)nxn2n+1.

On a

xS(x2)=arctan(x).

On en déduit

S(x)=arctan(x)x pour x>0.

Sachant

ddx(n=0+x2n+12n+1)=n=0+x2n=11-x2

on obtient par intégration de développement en série entière

n=0+x2n+12n+1=0xdt1-t2=12ln(1+x1-x).

On en déduit

xS(-x2)=n=0+x2n+12n+1=12ln(1+x1-x)

donc

S(x)=12-xln(1+-x1--x) si x<0.

Enfin, pour x=0, S(0)=1.

 
Exercice 130  2845     MINES (MP)Correction  

Rayon de convergence et somme de

n=0+x2n+13n+2.

Solution

Pour x0, posons un=x2n+13n+2.

|un+1un|n+x2

donc R=1.

La fonction somme S est impaire, on se limite alors à x>0.

xS(x3/2)=n=0+x3n+23n+2.

Or

n=0+x3n+23n+2=0xn=0+t3n+1dt=0xt1-t3dt

donc

S(x)=1x4/30x2/3t1-t3dt.

Il ne reste plus qu’à décomposer en éléments simples pour conduire le calcul

S(x)=16x4/3ln(x4/3+x2/3+1x4/3-2x2/3+1)-1x4/33(arctan(2x2/3+13)-π6).
 
Exercice 131  2123     SAINT CYR (MP)Correction  

Soient Hn=k=1n1k et S(x)=n=1+Hnxn pour x réel convenable.

  • (a)

    Montrer que 1Hnn pour n*.

  • (b)

    En déduire le rayon de convergence R de la série entière définissant S.

  • (c)

    Calculer (1-x)S(x) pour x]-R;R[.

  • (d)

    En déduire une expression de S(x).

Solution

  • (a)

    Soit n*. La somme Hn commence par un terme égal à 1 et se poursuit avec des termes tous positifs, on a donc Hn1. Aussi, la somme Hn est formée de n termes tous inférieurs à 1 et donc Hnn.

  • (b)

    La série entière géométrique xn a pour rayon de convergence 1. La série entière nxn est donc aussi de rayon de convergence 1.

    Puisque Hn=n+O(n), on a R1. Puisque 1=n+O(Hn), on a aussi R1.

    On en déduit R=1.

  • (c)

    Pour x]-1;1[,

    (1-x)S(x)=n=1+Hnxn-n=1+Hnxn+1.

    Par glissement d’indice,

    (1-x)S(x)=n=1+Hnxn-n=2+Hn-1xn.

    En posant H0=0 et en adjoignant un terme nul à la deuxième somme,

    (1-x)S(x)=n=1+(Hn-Hn-1)xn=n=1+1nxn.

    On reconnaît le développement en série entière de la fonction x-ln(1-x) et donc

    (1-x)S(x)=-ln(1-x).
  • (d)

    Immédiatement,

    x]-1;1[,S(x)=-ln(1-x)1-x.
 
Exercice 132  2565     CCINP (MP)Correction  

Trouver le rayon de convergence de

n1sh(n)n(n+1)xn.

Calculer la somme dans le bon intervalle.

Solution

Par la règle de d’Alembert, R=1/e.
Sur [-1/e;1/e],

n=1+sh(n)n(n+1)xn=12(n=1+(ex)nn(n+1)-n=1+(x/e)nn(n+1)).

Or sur ]-1;1[,

n=1+ynn(n+1)=n=1+ynn-n=1+ynn+1=-ln(1-y)+1y(ln(1-y)+y).

Cette identité pouvant être prolongée en -1 et en 1 par continuité.
Cela permet alors d’expliciter la somme cherchée.

 
Exercice 133  2559     CCINP (MP)
  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence de la série entière

    n0n(-1)nxn.
  • (b)

    Exprimer sa somme à l’aide des fonctions usuelles.

 
Exercice 134  1958  Correction  

Pour α, calculer le rayon de convergence et la somme sur son intervalle ouvert de convergence de la série entière

cos(nα)xn.

Solution

La suite des coefficients (cos(nα)) est bornée et ne tend pas vers 0, la série entière est donc de rayon de convergence R=1. Pour |x|<1,

n=0+cos(nα)xn=Re(n=0+einαxn).

Par sommation géométrique de raison q=eiαx avec |q|<1,

n=0+cos(nα)xn=Re(11-xeiα)=1-xcos(α)1-2xcos(α)+x2.
 
Exercice 135  5081   

Pour α, calculer le rayon de convergence et la somme sur son intervalle ouvert de convergence de la série entière

n1cos(nα)nxn.
 
Exercice 136  75    CCINP (MP)Correction  

Pour x, calculer

S(x)=n=0+x3n(3n)!.

On pourra introduire Sk(x)=n=0+x3n+k(3n+k)! pour k{0,1,2}.

Solution

Les séries entières définissant S=S0,S1 et S2 sont de rayons de convergence R=+.
Pour x,

S0(x)+S1(x)+S2(x)=n=0+xnn!=exp(x).

On a aussi

S0(x)+jS1(x)+j2S2(x)=n=0+(jx)nn!=exp(jx)

et

S0(x)+j2S1(x)+jS2(x)=n=0+(j2x)nn!=exp(j2x).

En sommant ces trois relations, on obtient

x,S(x) =13(exp(x)+exp(jx)+exp(j2x))
=13ex+23Re(ejx)
=13ex+23cos(3x2)e-x/2.
 
Exercice 137  5407  Correction  

Pour x réel, calculer

S(x)=n=0+x3n(3n)!.

On pourra simplifier S′′(x)+S(x)+S(x).

Solution

On vérifie que la série entière définissant S est de rayon de convergence R=+. Pour tout x,

S′′(x)+S(x)+S(x) =n=1+x3n-2(3n-2)!+n=1+x3n-1(3n-1)!+n=0+x3n(3n)!
=n=0+xnn!=ex.

La fonction S est donc solution de l’équation différentielle linéaire à coefficient constant

y′′+y+y=ex.

La fonction x13ex est solution particulière et la solution générale s’exprime

y(x)=13ex+(λcos(3x2)+μsin(3x2))e-x/2.

Les conditions initiales S(0)=1 et S(0)=0 déterminent les valeurs de λ et μ:

λ=23etμ=0.

On conclut

x,S(x)=13ex+23cos(3x2)e-x/2.
 
Exercice 138  2414    CCINP (MP)Correction  

Soient anxn et bnxn deux séries entières de rayons de convergence R et R.

  • (a)

    Que dire du rayon de convergence et la somme de cnxn avec cn=k=0nakbn-k?

  • (b)

    Déterminer le rayon de convergence et la somme de

    n1(1+12+13++1n)xn.

Solution

  • (a)

    Par produit de Cauchy de séries absolument convergentes, pour |x|<min(R,R), cnxn est absolument convergente et

    n=0+cnxn=(n=0+anxn)(n=0+bnxn).

    Ainsi le rayon de convergence R′′ de cnxn vérifie R′′min(R,R).
    En revanche, on ne peut facilement rien dire de plus de façon générale. Par exemple 1-x et 11-x se développent en série entière de rayons de convergence + et 1 et leur produit de Cauchy est de rayon de convergence +

  • (b)

    Puisque 1+12++1nln(n), on obtient facilement R=1.
    Si l’on pose ak=1k pour k1 et bk=1 pour k0 alors

    k=1nakbn-k=k=1n1k.

    Par suite, pour |x|<1,

    n=1+(1+12++1n)xn=n=1+xnnn=0+xn=-ln(1-x)1-x.
 
Exercice 139  5307     ENSTIM (MP)Correction  

Soit S la somme de la série entière

n0zntan(nπ5).
  • (a)

    Donner le rayon de convergence R de cette série entière.

  • (b)

    On pose a=tan(π/5). Exprimer tan(nπ/5) en fonction de a pour n{2,3,4}.

  • (c)

    Simplifier S5N(z) pour |z|<R et N*.

  • (d)

    Calculer S sur ]-R;R[.

Solution

  • (a)

    La suite (tan(nπ/5)) est périodique non constante égale à 0: les coefficients de la série entière sont bornées et ne tendent pas vers 0, le rayon de convergence de la série entière vaut 1.

  • (b)

    Sachant

    tan(2x)=2tan(x)1-tan2(x)ettan(π-x)=-tan(x)

    on obtient

    tan(2π5)=2a1-a2,tan(3π5)=-2a1-a2ettan(4π5)=-a.
  • (c)

    Pour |z|<1 et N*,

    S5N(z)=ak=0N-1z5k+1+2a1-a2k=0N-1z5k+2-2a1-a2k=0N-1z5k+3-ak=0N-1z5k+4.

    Par sommations géométriques,

    S5N(z)=11-z5(a(z-z5N+1)+2a1-a2(z2-z5N+2)-2a1-a2(z3-z5N+3)-a(z4-z5N+4)).
  • (d)

    Soit x]-1;1[. Lorsque N tend vers +, on conclut

    S(x) =11-x5(a(x-x4)+2a1-a2(x2-x3))
    =11+x+x2+x3+x4(ax(1+x+x2)+2a1-a2x2).
 
Exercice 140  2607     ENSTIM (MP)Correction  

Pour n, on pose

an=0π/4tann(t)dt.
  • (a)

    Trouver la limite de la suite (an)n.

  • (b)

    Pour n, calculer an+2+an.

  • (c)

    En déduire la nature de la série an.

On pose f(x) la somme de la série entière

n=0+anxn.
  • (d)

    Calculer le rayon de convergence R de la série entière définissant f puis exprimer f(x) pour tout x]R;R[.

Solution

  • (a)

    Posons fn(t)=tann(t) pour t[0;π/4] et n. Pour tout t[0;π/4],

    fn(t)n+f(t)={0 si t[0;π/4[1 si t=π/4.

    Aussi,

    n,t[0;π/4],|fn(t)|1=φ(t).

    La fonction φ:[0;π/4]+ est intégrable sur [0;π/4]. Par convergence dominée, on obtient

    an=0π/4fn(t)dtn+0π/4f(t)dt=0.
  • (b)

    On a

    an+an+2 =0π/4(1+tan2(t))(tan(t))ndt
    =0π/4(tan(t))(tan(t))ndt
    =[1n+1(tan(t))n+1]0π/4=1n+1.
  • (c)

    Par l’absurde, si la série an converge alors an+2 converge aussi et, par combinaison linéaire, la série (an+an+2) converge. Cela est absurde car

    an+an+2n+1n.

    et donc, par équivalence de séries à termes positifs, la série (an+an+2) diverge.

  • (d)

    Puisque (an) est de limite nulle, R1. Puisque la série anxn diverge pour x=1, on a R1. On en déduit R=1.

    L’identité

    an+an+2=1n+1

    donne, pour x]1;1[,

    n=0+(an+2xn+1+anxn+1)=n=0+xn+1n+1=n=1+xnn=ln(1x).

    Or, avec convergence des séries écrites et pour x0,

    n=0+(an+2xn+1+anxn+1)=n=0+an+2xn+1+n=0+anxn+1=1x(f(x)a0a1x)+xf(x)

    donc

    f(x)=1x2+1(π4+ln(2)2xxln(1x))

    Par continuité des deux membres, l’égalité vaut aussi pour x=0.

    On peut aussi procéder à une permutation somme intégrale pour parvenir à

    0π/4dt1xtan(t)

    ce qui conduit au même résultat en procédant ensuite au changement de variable u=tan(t) et quelques calculs un peu longs.

 
Exercice 141  2449     CENTRALE (MP)Correction  

Soit (an) la suite définie par

a0=1etan=1n!01k=0n-1(t-k)dt pour n*.
  • (a)

    Rayon de convergence de anxn.

  • (b)

    Somme de anxn.

Solution

  • (a)

    On a

    |an|=1n!01tk=1n-1(k-t)dt1n!01k=1n-1kdt1n

    donc R1.

    |an|1n!01t(1-t)×k=2n-1(k-1)dt14n(n-1)

    donc R1.

    Finalement, R=1.

  • (b)

    Soit x]-1;1[.

    S(x)=n=0+anxn=n=0+011n!k=0n-1(t-k)xndt

    or par convergence uniforme de la suite de fonctions de la variable t sur [0;1] (convergence uniforme obtenue par convergence normale grâce à |x|<1) on peut permuter somme et intégrale.

    S(x)=01n=0+1n!k=0n-1(t-k)xndt=01(1+x)tdt=[(1+x)tln(1+x)]t=0t=1=xln(1+x).
 
Exercice 142  5085    MINES (PC)

Soit Ap(). Déterminer le rayon de convergence de la série entière tr(An)zn et exprimer sa somme en fonction du polynôme caractéristique de A.

 
Exercice 143  2847      MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence R de

    n0n!1×3××(2n+1)xn.
  • (b)

    Pour x]-R;R[ calculer la somme précédente.

Solution

  • (a)

    Posons an=n!1×3××(2n+1)0.

    |an+1an|=n+12n+3n+12

    R=2.

  • (b)

    On sait

    0π/2sin2n+1(t)dt=2nn!1×3××(2n+1)

    donc

    n=0+anxn=n=0+0π/2xn2nsin2n+1(t)dt.

    Par convergence uniforme,

    n=0+0π/2xn2nsin2n+1(t)dt=0π/2n=0+xn2nsin2n+1(t)dt=0π/22sin(t)2-xsin2(t)dt.

    Ainsi,

    n=0+anxn=0π/2sin(t)(2-x)+xcos2(t)dt=01du(2-x)+xu2.

    Cas: x>0.

    n=0+anxn=2x(2-x)arctan(x2-x).

    Cas: x<0.

    n=0+anxn=2-x(2-x)argth(-x2-x)

    avec

    argth(u)=12ln(1+u1-u).
 
Exercice 144  5909   Correction  

Soit f la somme de la série entière anxn avec an=12n1(2nn) pour n.

  • (a)

    Vérifier

    n,(n+1)an+1=2(2n1)an.
  • (b)

    Donner le rayon de convergence R de la série entière anxn.

  • (c)

    Déterminer une équation différentielle linéaire d’ordre 1 dont f est solution et en déduire une expression de f.

Solution

  • (a)

    Pour n,

    (n+1)an+1=(n+1)2n+1(2n+2)!((n+1)!)2=(n+1)2n+1(2n+2)(2n+1)(n+1)2(2n)!(n!)2.

    On simplifie

    (n+1)an+1=2(2n)!(n!)2=2(2n1)an.
  • (b)

    On observe an0 et

    |an+1an|=2(2n1)n+1n+4.

    On en déduit R=1/4.

  • (c)

    La fonction f est définie et dérivable sur I=]1/4;1/4[ avec

    f(x) =n=0+(n+1)an+1xn=n=0+2(2n1)anxn
    =4xn=1+nanxn12n=0+anxn=4xf(x)2f(x).

    La fonction f est donc solution sur I de l’équation différentielle

    (14x)y(x)+2y(x)=0.

    Après résolution, on exprime la solution générale

    y(x)=λ14x avec λ.

    Sachant f(0)=a0=1, on obtient

    xI,f(x)=14x.
 
Exercice 145  5910   Correction  

Soit anxn la série entière déterminée par

a0=1,a1=1etn,an+2=an+1+2ann+2.
  • (a)

    Prouver que le rayon de convergence de la série entière anxn vaut 1.

On note S la somme de la série entière anxn.

  • (b)

    Établir que xS(x) est solution sur ]1;1[ de l’équation différentielle

    (1x)y(x)(2x+1)y(x)=0.
  • (c)

    En déduire une expression de S sur ]1;1[.

Solution

  • (a)

    Par récurrence double, on vérifie an1 pour tout n.

    Par récurrence double, on vérifie aussi an(n+1)2 pour tout n.

    En effet,

    (n+2)2+2(n+1)2n+2n2+4n+4+2(n+1)=n2+6n+6(n+3)2.

    Puisque les séries entières xn et n2xn sont de rayons de convergence égaux à 1, par encadrement, anxn est de rayon de convergence égal à 1.

  • (b)

    La fonction S est dérivable (et même de classe 𝒞) sur ]1;1[ avec

    S(x)=n=1+nanxn1=n=0+(n+1)an+1xn.

    On a donc

    (1x)S(x)=n=0+((n+1)an+1nan)xn=n=1+((n+1)an+1nan)xn+a1.

    Parallèlement,

    (2x+1)S(x)=n=0+2anxn+1+n=0+anxn=n=1+(2an1+an)xn+1.

    Or

    n*,(n+1)an+1nan=an+2an1eta1=1

    donc

    (1x)S(x)=(2x+1)S(x).

    La fonction S est solution de l’équation différentielle proposée.

  • (c)

    Pour résoudre l’équation différentielle, on calcule une primitive de

    2x+1x1=2+3x1.

    On obtient la solution générale

    y(x)=λe2x(1x)3.

    Sachant S(0)=a0=1, on conclut

    x]1;1[,S(x)=e2x(1x)3.
 
Exercice 146  2551      CCINP (MP)Correction  

Calculer

an=01tn(1-t)ndt

pour n*.

  • (a)

    Calculer le rayon de convergence de la série entière anxn.

  • (b)

    Calculer la somme de cette série entière sur l’intervalle ouvert de convergence.

Solution

  • (a)

    Par intégration par parties successives,

    an=01tn(1-t)ndt=(n!)2(2n+1)!.

    Puisque

    |an+1an|n+14

    on a R=4.

  • (b)

    Pour |x|<4, par convergence normale,

    f(x)=01dt1-t(1-t)x=01dtxt2-xt+1.

    Cas: x]0;4[.

    f(x)=4x(4-x)arctan(x4-x).

    Cas: x]-2;0[.

    f(x)=4x(x-4)argth(xx-4)

    avec

    argth(u)=12ln(1+u1-u).

    Cas: x=0. f(x)=1.

 
Exercice 147  5063    

Pour n, on pose

an=01(1-t2)ndt.
  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence R de la série entière anxn.

  • (b)

    Exprimer sa somme S sur ]-R;R[ à l’aide des fonctions usuelles.

[<] Calcul de sommes de séries entières[>] Application à la régulatité d'un prolongement continu

 
Exercice 148  4737   

En introduisant la série entière anxn, déterminer le terme général de la suite récurrente (an) définie par

a0=1etan+1=ann+1+(-1)n(n+1)!pour tout n.
 
Exercice 149  1010   Correction  
  • (a)

    Former le développement en série entière en 0 de

    x1(1-x)(1-x2).
  • (b)

    Soit (un) vérifiant

    n,un+3=un+2+un+1-un.

    Exprimer le terme général de la suite (un) en fonction de ses premiers termes.

Solution

  • (a)

    Pour |x|<1,

    11-x11-x2=n=0+xnn=0+x2n.

    Par produit de Cauchy de séries absolument convergentes,

    1(1-x)(1-x2)=n=0+anxn

    avec

    an=Card{(k,)2|k+2=n}=n/2+1.
  • (b)

    Analyse: Introduisons la série entière unxn de somme S et de rayon de convergence R.
    Pour tout n,

    un+3xn+3=un+2xn+3+un+1xn+3-unxn+3.

    En sommant, on obtient pour |x|<R,

    S(x)-(u0+u1x+u2x2)=x(S(x)-u0-u1x)+x2(S(x)-u0)-x3S(x).

    On en déduit

    S(x)=u0(1-x-x2)(1-x)(1-x2)+u1x1-x2+u2x2(1-x)(1-x2).

    Synthèse: Considérons la fonction

    f:xu0(1-x-x2)(1-x)(1-x2)+u1x1-x2+u2x2(1-x)(1-x2)

    f est une fonction rationnelle donc 0 n’est pas pôle, elle est développable en série entière sur ]-1;1[.
    Puisque cette fonction vérifie la relation

    f(x)-(u0+u1x+u2x2)=x(f(x)-u0-u1x)+x2(f(x)-u0)-x3f(x)

    les coefficients un de son développement en séries entières vérifient

    x]-1;1[,n=0+un+3xn+3=n=0+(un+2+un+1-un)xn+3.

    Par identification des coefficients de séries entières de sommes égales sur ]-1;1[, on obtient

    n,un+3=un+2+un+1-un.

    Ceci détermine alors entièrement la suite (un) moyennant la connaissance des coefficients u0,u1,u2.
    Pour exprimer un, il ne reste plus qu’à former le développement en série entière de f.

    (1-x-x2)(1-x)(1-x2)=1-x3(1-x)(1-x2)=1-n=0+anxn+3.
    x1-x2=n=0+x2n+1 et x2(1-x)(1-x2)=n=0+anxn+2.

    On en déduit que pour n3,

    un=-u0an-3+u1εn+u2an-1

    avec εn=1 si n est impair et 0 sinon.

 
Exercice 150  4730   
  • (a)

    Former le développement en série entière sur ]-1;1[ de

    f(x)=1(1-x)(1-x2).
  • (b)

    En déduire une expression de

    an=Card{(j,k)2|j+2k=n}.
 
Exercice 151  5906   Correction  

Soit (an)n une suite réelle vérifiant

n,an+3=an+2-an+1+an.
  • (a)

    Déterminer α>0 et M>0 pour lesquels |an|Mαn pour tout n.

  • (b)

    En déduire que le rayon de convergence de la série entière anxn est strictement positif.

  • (c)

    En calculant la somme de la série entière anxn pour x convenable, exprimer an en fonction de n.

Solution

  • (a)

    Pour M=max{|a0|,|a1|/α,|a2|/α2}+1 et α=3, on établit par récurrence triple |an|Mαn car

    |an+3||an+2|+|an+1|+|an+2|.
  • (b)

    La série entière Mαnxn a pour rayon de convergence R=1α. Par comparaison des coefficients, le rayon de convergence de anxn est au moins égal à 1/α.

  • (c)

    Pour x avec |x|<1/α, on note S(x) la somme de la série anxn.

    Pour n, on remarque

    an+3xn+3=xan+2xn+2-x2an+1xn+1+x3anxn.

    En sommant, il vient

    S(x)-(a0+a1x+a2x2)=x(S(x)-(a0+a1x))-x2(S(x)-a0)+x3S(x)

    ce qui donne

    (1-x+x2-x3)S(x)=a0+(a1-a0)x+(a2-a1+a0)x2

    et donc

    S(x)=a0+(a1-a0)x+(a2-a1+a0)x2(1-x)(1+x2).

    Par décomposition en éléments simples,

    S(x)=α1-x+βx+γ1+x2

    avec

    α=a0+(a1-a0)x+(a2-a1+a0)x21+x2|x=1=a0+a22.

    En évaluant en 0,

    α+γ=a0 donc γ=a0-a22.

    En considérant la limite de xS(x) quand x tend vers l’infini,

    -α+β=-(a2-a1+a0) donc β=-a0+2a1-a22.

    Enfin, par développement en série entière,

    S(x) =n=0+αxn+n=0+(-1)n(βx+γ)x2n
    =n=0+(α+(-1)nγ)x2n+(α+(-1)nβ)x2n+1.

    Par unicité des coefficients d’un développement en série entière, il vient

    a2n =α+(-1)nγ=1+(-1)n2a0+1-(-1)n2a2
    a2n+1 =α+(-1)nβ=1-(-1)n2a0+(-1)na1+1-(-1)n2a2.

    En particulier, la suite est périodique de période 4: le calcul des premiers termes de la suite aurait suffit pour constater le phénomène.

 
Exercice 152  2850     MINES (PC)Correction  

On consdère la suite (an) déterminée par

a0=1etan+1=k=0n(nk)an-kakpour tout n.

Calculer les an en utilisant la série entière de terme général ann!xn.

Solution

Posons bn=ann!.

b0=1et(n+1)bn+1=k=0nbn-kbk.

Notons S la somme de la série entière bnxn et posons R son rayon de convergence. Par récurrence, on vérifie |bn|1 et donc R1.

Sur ]-R;R[, la relation précédente donne par produit de Cauchy

S(x)=S2(x)

S(0)0 et sur un voisinage de 0

0xS(t)S2(t)dt=0xdt=x.

Sachant que S(0)=1, on obtient

S(x)=11-x.

On en tire tire

an=n!  pour tout n.
 
Exercice 153  1011   Correction  

On pose a0=1 et pour tout n,

an+1=k=0nan-kak.
  • (a)

    En admettant que le rayon de convergence R de la série entière est strictement positif, calculer

    S(x)=n=0+anxnpour x]-R;R[.
  • (b)

    Calculer les an et préciser la valeur de R.

  • (c)

    Donner un équivalent de la suite (an).

Solution

  • (a)

    Si la série entière S est de rayon de convergence R>0, alors pour tout x]-R;R[ on a

    S(x)=a0+n=0+an+1xn+1=1+xn=0+k=0nakan-kxn.

    Par produit de Cauchy de séries absolument convergentes, on obtient

    S(x)=1+xS2(x).

    Pour x0, on obtient, après résolution

    S(x)=1±1-4x2x pour x<1/4.

    Posons ε(x) tel que

    S(x)=1+ε(x)1-4x2x.

    On a

    ε(x)=2xS(x)-11-4x.

    La fonction ε est continue sur ]-R;0[]0;min(R,1/4)[ et ne prend que les valeurs -1 ou 1. On en déduit que cette fonction ε est constante et puisque S converge quand x0+/-, on peut affirmer que ε est constante égale à -1 car négative au voisinage de 0.

    Finalement,

    S(x)=1-1-4x2x et S(0)=1.
  • (b)

    Après développement en série entière de 1-4x, on obtient

    1-1-4x2x=n=0+bnxn

    avec

    bn=1n+1(2nn)

    et R=1/4. Puisque la fonction

    T:x1-1-4x2x

    vérifie l’équation xT2(x)=T(x)-1, la reprise des calculs précédents (sachant R>0) assure que les coefficients bn vérifient

    b0=1etbn+1=k=0nbn-kbkpour tout n.

    On en déduit an=bn pour tout n car les conditions qui précèdent déterminent une suite de façon unique.

  • (c)

    Par la formule de Stirling,

    ann+22nπn3/2.
 
Exercice 154  5076     MINES (PSI)

Soient (α,β)2 et (un)n la suite déterminée par

u0=α,u1=βetun+2=un+1+2(n+1)unpour tout n.

Déterminer une fonction S: de classe 𝒞 telle que

S(n)(0)=unpour tout n.
 
Exercice 155  5077      MINES (PSI)

(Nombres de Bell)

Soit (Bn)n0 la suite déterminée11 1 Bn est le nombre de partitions possibles dans un ensemble fini à n éléments (voir le sujet 4443.) par

B0=1etBn+1=k=0n(nk)Bkpour tout n.
  • (a)

    Montrer que la série entière Bnn!xn est de rayon de convergence R1.

  • (b)

    Vérifier

    n=0+Bnn!xn=eex-1pour tout x]-R;R[.
  • (c)

    En déduire

    Bn=1ek=0+knk!pour tout n.
 
Exercice 156  2451      CENTRALE (MP)Correction  

On note N(n,p) le nombre de permutations de 1;n qui ont exactement p points fixes. On pose en particulier D(n)=N(n,0), puis

f(x)=n=0+D(n)n!xn.
  • (a)

    Relier N(n,p) et D(np).

  • (b)

    Justifier que f est au moins définie sur ]1;1[ et calculer f sur cet intervalle.

  • (c)

    Calculer N(n,p).

  • (d)

    Étudier la limite de la suite (1n!N(n,p))n.

Solution

Notons que D(n) correspond au nombre de permutations de 1;n ne possédant aucun point fixe (on parle de dérangement).

  • (a)

    Pour former une permutation de 1;n possédant exactement p points fixes, on détermine ceux-ci ((np) possibilités) puis on considère un dérangement sur les autres éléments (D(np) possibilités):

    N(n,p)=(np)D(np).
  • (b)

    La fonction f est la somme d’une série entière. Notons R son rayon de convergence.

    On remarque 0D(n)Card(𝒮n)=n! donc

    |D(n)n!|1.

    Cela implique R1: la série entière définissant f converge au moins sur ]1;1[.

    En dénombrant les permutations selon le nombre de leurs points fixes, on a

    p=0nN(n,p)=n!.

    On en déduit la relation

    p=0nD(np)p!(np)!=1.

    Par produit de Cauchy, on obtient alors

    exf(x)=(n=0+1n!xn)(n=0+D(n)n!xn)=n=0+(k=0nD(nk)k!(nk)!)xn=n=0+xn=11x

    puis

    f(x)=ex1xpour tout x]1;1[.
  • (c)

    Par produit de Cauchy,

    ex1x=(n=0+(1)nn!xn)(n=0+xn)=n=0+k=0n(1)kk!xn.

    Par unicité des coefficients d’un développement en série entière,

    Dn=n!k=0n(1)kk!

    puis

    N(n,p)=n!p!k=0np(1)kk!.
  • (d)

    Finalement,

    1n!N(n,p)n+1ep!.
 
Exercice 157  2849      CENTRALE (MP)

Une involution sur un ensemble E est une application f:EE vérifiant ff=IdE. Pour n1, on note In le nombre d’involutions de 1;n. On convient: I0=1.

  • (a)

    Montrer In=In-1+(n-1)In-2 pour tout n2.

  • (b)

    Établir la convergence pour tout x]-1;1[ de la série entière

    n0Inn!xn.

On note S(x) sa somme.

  • (c)

    Pour x]-1;1[, vérifier S(x)=(1+x)S(x).

  • (d)

    En déduire une expression de S(x) puis les relations

    I2p=k=0p(2k)!2kk!(2p2k)etI2p+1=k=0p(2k)!2kk!(2p+12k)pour tout p.

[<] Application à la détermination du terme général d'une suite[>] Application au calcul de sommes

 
Exercice 158  4732  

Justifier que la fonction sinus cardinal (notée sinc) définie pour x par

sinc(x)={sin(x)x si x01 si x=0

est de classe 𝒞 et calculer les valeurs de ses dérivées successives en 0.

 
Exercice 159  1002  Correction  
  • (a)

    Montrer que la fonction xsin(x)x se prolonge en une fonction de classe 𝒞 sur .

  • (b)

    Montrer qu’il en est de même de la fonction xsin(x)ex-1

Solution

  • (a)

    Pour tout x,

    sin(x)=n=0+(-1)nx2n+1(2n+1)!

    donc

    sin(x)x=n=0+(-1)nx2n(2n+1)!

    pour x0. Or

    xn=0+(-1)nx2n(2n+1)!

    est définie et de classe 𝒞 sur , cela permet de conclure.

  • (b)

    Un raisonnement semblable, permet d’établir que xex-1x se prolonge en 0 en une fonction de classe 𝒞 ne s’annulant pas. Par opération, le prolongement continue de xsin(x)ex-1=sin(x)xxex-1 est de classe 𝒞.

 
Exercice 160  3308   Correction  

Pour x0 on pose

f(x)=x2xcos(t)tdt.
  • (a)

    Montrer que f peut être prolongée par continuité en 0.

  • (b)

    Montrer que ce prolongement est développable en série entière sur .

Solution

  • (a)

    Pour t0, on peut écrire

    cos(t)t=cos(t)-1t+1t.

    Posons alors

    g(t)=cos(t)-1t.

    La fonction g est continue sur * et se prolonge par continuité en 0 en posant g(0)=0.
    On a alors pour tout x0

    f(x)=x2xg(t)dt+ln(2)=G(2x)-G(x)+ln(2)

    avec G une primitive de g sur .
    On en déduit

    f(x)x0ln(2)

    et l’on peut donc prolonger f par continuité en 0 en posant f(0)=ln(2).

  • (b)

    Pour t0 et aussi pour t=0 on a

    g(t)=n=1+(-1)n(2n)!t2n-1.

    On peut alors poser

    G(x)=n=1+(-1)n(2n)!x2n2n

    primitive de g et l’on obtient

    f(x)=ln(2)+n=1+(-1)n(2n)!4n-12nx2n

    pour tout x.

 
Exercice 161  2610     ENSTIM (MP)Correction  

Pour x]0;1[]1;+[, on pose

f(x)=xx2dtln(t).
  • (a)

    Justifier l’existence de f(x) pour chaque x]0;1[]1;+[

  • (b)

    Établir que pour tout x>1,

    xx2xdttln(t)f(x)xx2x2dttln(t).

    En déduire la limite de f en 1+

  • (c)

    Étudier de même la limite de f en 1-.

  • (d)

    Justifier que la fonction f est de classe 𝒞1 sur ]0;1[ et sur ]1;+[ et exprimer

    f(x).
  • (e)

    Établir que le prolongement par continuité de f en 1 est de classe 𝒞1 puis de classe 𝒞 sur ]0;+[

Solution

  • (a)

    Pour chaque valeur de x considérée, la fonction intégrée est définie et continue sur le segment d’extrémités x et x2.

  • (b)

    Pour x>1 et pour tout t[x;x2], xtx2 et ln(t)>0 donne par intégration en bon ordre

    xx2xdttln(t)f(x)xx2x2dttln(t).

    Puisque

    xx2dttln(t)=[ln(|ln(t)|)]xx2=ln(2)

    on obtient

    f(x)x1+ln(2).
  • (c)

    Pour x<1, on a cette fois-ci x2x et ln(t)<0.
    En adaptant ce qui précède, on obtient cette fois-ci x2ln(2)f(x)xln(2) d’où l’on conclut

    f(x)x1-ln(2).
  • (d)

    On introduit H primitive de t1/ln(t) sur ]0;1[ ou ]1;+[.
    On peut alors écrire f(x)=H(x2)-H(x) d’où l’on tire que f est de classe 𝒞1 sur ]0;1[ et sur ]1;+[ avec

    f(x)=x-1ln(x).
  • (e)

    La dérivée de f converge en 1 donc par le théorème du prolongement 𝒞1, on peut affirmer que le prolongement par continuité de f en 1, encore noté f, est de classe 𝒞1 sur ]0;+[.
    La dérivée de f est évidement de classe 𝒞 sur ]0;1[ et sur ]1;+[.
    Au voisinage de 1, la dérivée de f est l’inverse de ln(x)x-1.
    En posant x=1+h, on a

    1f(x)=1hln(1+h)=n=0+(-1)nhnn+1

    pour |h|<1.
    Ainsi 1f(x) est au voisinage de 1 une fonction de classe 𝒞 ne s’annulant pas et donc f(x) est une fonction de classe 𝒞 au voisinage de 1.

[<] Application à la régulatité d'un prolongement continu[>] Intégration terme à terme et séries entières

 
Exercice 162  2808    MINES (MP)Correction  

Calculer

n=0+n-1n!3n.

Solution

Avec convergence,

n=0+n-1n!3n =n=0+nn!3n-n=0+1n!3n
=n=1+1(n-1)!3n-n=0+1n!3n
=n=0+1n!3n+1-n=0+1n!3n.

On reconnaît des sommes exponentielles et l’on conclut

n=0+n-1n!3n=-23e-3.
 
Exercice 163  1003   Correction  
  • (a)

    Soit a*. Montrer

    01dt1+ta=n=0+(-1)nna+1.
  • (b)

    Application : Calculer les sommes

    n=0+(-1)nn+1etn=0+(-1)n2n+1.

Solution

  • (a)

    Pour tout t[0;1[, on sait

    11+t=n=0+(-1)ntn

    donc aussi

    11+ta=n=0+(-1)ntna.

    Soit F une primitive de la fonction continue t11+ta sur [0;1].

    Par intégration de série entière

    F(t)=n=0+(-1)ntna+1na+1+F(0)pour tout t[0;1[.

    Or F est continue sur [0;1] et la série de fonctions converge uniformément sur [0;1] (par application du critère spécial). Par passage à la limite en 1,

    F(1)=n=0+(-1)nna+1+F(0).

    Par suite,

    01dt1+ta=F(1)-F(0)=n=0+(-1)nna+1.
  • (b)

    On en déduit

    n=0+(-1)nn+1=01dt1+t=ln(2)

    et

    n=0+(-1)n2n+1=01dt1+t2=π4.
 
Exercice 164  1338     X (MP)Correction  

Calculer

n=0+1(4n+1)(4n+3).

Solution

Introduisons la série entière de somme

S(x)=n=0+x4n+3(4n+1)(4n+3).

On vérifie aisément que son rayon de convergence est égale à 1 et que sa somme est définie et continue sur [-1;1] par convergence normale.
Sur ]-1;1[

S(x)=n=0+x4n+24n+1.

Pour x0

(1xS(x))=n=0+x4n=11-x4.

On en déduit que sur ]-1;1[

S(x)=x0xdt1-t4

puis

S(x)=0xt0tdu1-u4.

Par intégration par parties

S(x)=[12(t2-1)0tdu1-u4]0x+120x1-t21-t4dt

et ainsi

S(x)=12(x2-1)0xdt1-t4+120xdt1+t2.

Quand x1-

0xdt1-t4=O(ln(1-x))=o(1x-1)

donc

S(x)1201dt1+t2=π8.

On en déduit

n=0+1(4n+1)(4n+3)=S(1)=π8.
 
Exercice 165  1007   
  • (a)

    Développer en série entière sur ]-1;1[ la fonction arcsin.

  • (b)

    Vérifier que le développement de la fonction arcsin est en fait valable sur [-1;1].

  • (c)

    Application : En calculant de deux façons

    0π/2arcsin(sin(t))dt

    déterminer la valeur de la somme

    n=0+1(2n+1)2
 
Exercice 166  1009   Correction  

On note γ la constante d’Euler.

  • (a)

    Établir l’égalité

    γ=n=1+(1n-ln(1+1n)).
  • (b)

    En déduire que

    γ=k=2+(-1)kkζ(k).

Solution

  • (a)

    Par télescopage

    n=1N(1n-ln(1+1n))=n=1N1n-ln(N+1).

    Or

    n=1N1n=ln(N)+γ+o(1)

    donc

    n=1N(1n-ln(1+1n))n+γ.
  • (b)

    Puisque

    1n-ln(1+1n)=k=2+(-1)kk1nk

    on obtient

    γ=n=1+k=2+(-1)kk1nk=k=2+(-1)kk+n=2+k=2+(-1)kk1nk

    or

    k=2+n=2+|(-1)kk1nk|k=2+1k1+dxxkk=2+1k(k-1)<+

    donc on peut appliquer le théorème d’échange de Fubini et affirmer

    n=2+k=2+(-1)kk1nk=k=2+n=2+(-1)kk1nk=k=2+(-1)kk(ζ(k)-1)

    et enfin

    γ=k=2+(-1)kk+k=2+(-1)kk(ζ(k)-1)=k=2+(-1)kkζ(k).
 
Exercice 167  5290     ENSTIM (MP)Correction  

Pour n*, on pose

Hn=k=1n1k.
  • (a)

    Prouver l’existence de

    n=1+Hn2n+1(n+1).
  • (b)

    Calculer cette somme. On pourra employer une série entière.

Solution

  • (a)

    On sait Hnln(n) et l’on en déduit que Hn+1/Hn tend vers 1. Par application de la règle de D’Alembert, on acquiert que la série étudiée converge absolument.

  • (b)

    On introduit la série entière

    n1(k=1n1k)xn.

    Celle-ci est de rayon de convergence égal à 1 et par produit de Cauchy de séries absolument convergentes,

    n=1+(k=1n1k)xn=(n=1+1nxn)(n=0+xn)=-ln(1-x)(1-x)

    pour tout x]-1;1[. Par intégration de série entière,

    n=1+Hnn+1xn+1=12(ln(1-x))2.

    Pour x=1/2, on conclut

    n=1+Hn2n+1(n+1)=12(ln(2))2.
 
Exercice 168  2534      CCINP (MP)Correction  

On pose

θ,n,an=cos(nθ).
  • (a)

    Calculer n=0+anxn pour tout x]-1;1[.

  • (b)

    Montrer que pour tout θkπ, la série ann+1 converge et exprimer sa somme à l’aide d’une intégrale.

  • (c)

    Calculer cette intégrale pour θ]0;π[.

Solution

  • (a)

    Comme la suite (an) est bornée, on peut écrire anxn=O(xn). Or la série xn converge absolument pour |x|<1 et donc, par comparaison, la série anxn est absolument convergente.
    Puisque cos(nθ)=Re(einθ), on peut écrire

    n=0+anxn=Re(n=0+(xeiθ)n).

    Par sommation géométrique (possible puisque |xeiθ|<1),

    n=0+anxn=Re(11-xeiθ)=1-xcos(θ)x2-2xcos(θ)+1.
  • (b)

    La convergence de la série étudiée n’est pas immédiate. Exprimons ses sommes partielles

    n=0Ncos(nθ)n+1=01n=0Ncos(nθ)xndx.

    Par le calcul au dessus, on peut écrire

    n=0Ncos(nθ)n+1=011-xcos(θ)x2-2xcos(θ)+1dx-01n=N+1+cos(nθ)xndx.

    Puisque |Re(z)||z|, on peut écrire

    |n=N+1+cos(nθ)xn||n=N+1+einθxn|

    ce qui donne par un calcul analogue au précédent

    |n=N+1+cos(nθ)xn|xN+1|1-xeiθ|xN+1|Im(xeiθ)|=xN|sin(θ)|.

    Par conséquent,

    |01n=N+1+cos(nθ)xndx|01xN|sin(θ)|dx1(N+1)|sin(θ)|N+0.

    On en déduit que la série cos(nθ)n+1 converge et

    n=0+cos(nθ)n+1=011-xcos(θ)x-2xcos(θ)+1dx.
  • (c)

    On décompose l’intégrale étudiée en deux intégrales directement calculables

    011-xcos(θ)1-2xcos(θ)+x2dx=sin2(θ)01dx(x-cos(θ))2+sin2(θ)-cos(θ)2012x-2cos(θ)x2-2xcos(θ)+1

    et l’on obtient

    011-xcos(θ)1-2xcos(θ)+x2dx=sin(θ)[arctan(x-cos(θ)sin(θ))]01-cos(θ)2[ln(x2-2xcos(θ)+1)]01.

    On simplifie en exploitant

    arctan(-cos(θ)sin(θ))=arctan(tan(θ-π/2))=θ-π/2.
    arctan(1-cos(θ)sin(θ))=arctan(2sin2(θ/2)2sin(θ/2)cos(θ/2))=θ2

    et

    ln(2-2cos(θ))=ln(4sin2(θ/2)).

    On obtient au final

    n=0+cos(nθ)n+1=π-θ2sin(θ)-cos(θ)ln(2sin(θ2)).
 
Exercice 169  5462    Correction  
  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence R de la série entière

    n0(2nn)-1xn.

Pour x]-R;R[, on pose

f(x)=n=0+(2nn)-1xn.
  • (b)

    Montrer que f est solution sur ]-R;R[ de l’équation différentielle

    (E):x(4-x)y-(x+2)y+2=0.
  • (c)

    Résoudre l’équation (E) sur ]0;4[.

  • (d)

    Déterminer f sur ]0;R[.

  • (e)

    Application : Donner la valeur de

    n=0+(2nn)-1.

Solution

  • (a)

    Pour x0,

    |(2n+2n+1)-1xn+1(2nn)-1xn|=(n+1)2(2n+1)(2n+2)|x|n+|x|4.

    On en déduit R=4.

  • (b)

    La fonction f est définie et de classe 𝒞 sur ]-4;4[ avec

    f(x)=n=1+(2nn)-1nxn-1pour tout x]-4;4[.

    On vérifie alors

    x(4-x)f(x)-(x+2)f(x) =4n=1+(2nn)-1nxn-n=2+(2n-2n-1)-1(n-1)xn
    -n=1+(2n-2n-1)-1xn-2n=0+(2nn)-1xn.

    Dans cette expression, le coefficient de x est

    4(21)-1-(00)-1-2(21)-1=2-1-1=0.

    Pour n2, le coefficient de xn est

    4(2nn)-1n-(2n-2n-1)-1(n-1)-(2n-2n-1)-1-2(2nn)-1
    =4n(n!)2(2n)!-(n-1)((n-1)!)2(2n-2)!-((n-1)!)2(2n-2)!-2(n!)2(2n)!
    =4n(n!)2-2n(2n-1)n((n-1)!)2-2(n!)2(2n)!
    =4n(n!)2-2(2n-1)(n!)2-2(n!)2(2n)!=0.

    Il ne reste donc que le coefficient constant (valant -2) et alors

    x(4-x)f(x)-(x+2)f(x)+2=0.
  • (c)

    Il s’agit d’une équation différentielle linéaire d’ordre 1. Puisque

    x+2x(4-x)dx=(121x+3214-x)dx=12ln(x)-32ln(4-x)

    la solution homogène est

    y(x)=λx1/2(4-x)3/2 avec λ.

    L’application de la méthode de la variation de la constante conduit à déterminer

    1x4-xxdx.

    On pose le changement de variable t=4-xx pour lequel x=41+t2 puis

    1x4-xxdx =-1+t24t8t(1+t2)2dt
    =-2t21+t2dt=(21+t2-2)dt
    =2arctan(t)-2t
    =2arctan(4-xx)-24-xx.

    On conclut à la solution générale

    y(x) =(λ+44-xx-4arctan(4-xx))x1/2(4-x)3/2
    =44-x+(λ-4arctan(4-xx))x1/2(4-x)3/2.
  • (d)

    Pour que la solution soit développable en série entière en 0, il faut que

    λ-4arctan(4-xx)x0+C=0

    car dans le cas contraire

    y(x)=t0+1+Cx+o(x).

    On en déduit λ=2π puis

    f(x)=44-x+(2π-4arctan(4-xx))x1/2(4-x)3/2pour tout x]0;4[.

    En effet, la fonction f est solution sur ]0;4[ de l’équation différentielle et correspond nécessairement à l’expression en second membre sur cet intervalle.

  • (e)

    Directement,

    n=0+(2nn)-1=f(1)=43+2π3133.

[<] Application au calcul de sommes[>] Applications variées des séries entières

 
Exercice 170  1004  Correction  

Montrer

01ln(1+x)xdx=n=1+(-1)n-1n2.

Solution

On a

ln(1+x)x=n=1+(-1)n-1xn-1n

avec une convergence uniforme sur [0;1] par majoration du reste d’une série vérifiant le critère spécial.
On a alors

01ln(1+x)xdx=n=1+01(-1)n-1xn-1ndx=n=1+(-1)n-1n2.

On peut montrer que cette vaut π2/12 si l’on sait

n=1+1n2=π26.
 
Exercice 171  1006  Correction  

Montrer

n=0+(-1)n(2n+1)(2n+2)=01arctan(x)dx.

En déduire la valeur de cette somme.

Solution

On a

arctan(x)=n=0+(-1)nx2n+12n+1

avec convergence uniforme sur [0;1] par majoration du reste d’une série vérifiant le critère spécial. On peut donc intégrer terme à terme

01arctan(x)dx=n=0+01(-1)nx2n+12n+1dx=n=0+(-1)n(2n+1)(2n+2).

Par intégration par parties,

01arctan(x)dx=π4-ln(2)2.
 
Exercice 172  1005  

Établir l’identité

01arctan(x)xdx=n=0+(-1)n(2n+1)2.
 
Exercice 173  2597    CCINP (PSI)Correction  

On définit deux fonctions g,h: en posant

g(t)=n=0+(-1)ntn22n(n!)2eth(t)=g(t)e-t.
  • (a)

    Montrer que h est de classe 𝒞 sur .

  • (b)

    Montrer que h est intégrable sur [0;+[ et calculer

    0+h(t)dt.

Solution

  • (a)

    La fonction g est définie et de classe 𝒞 sur car c’est la somme d’une série entière de rayon de convergence +. Par produit, la fonction h est de classe 𝒞.

  • (b)

    Pour t+,

    h(t)=n=0+fn(t)

    avec

    fn(t)=(-1)ntne-t22nn!.

    Les fonctions fn sont continues par morceaux et intégrables sur +. Puisque

    0+tne-tdt=n!

    on obtient

    0+|fn|=122nn!

    et la série [0;+[|fn| est donc convergente.

    Puisque fn converge simplement sur + vers h continue par morceaux, on peut par théorème affirmer que h est intégrable sur + et

    0+h(t)dt=n=0+0+fn(t)dt=n=0+(-1)n22nn!=e-1/4.
 
Exercice 174  4941     CCINP (MP)Correction  
  • (a)

    Soit a]0;1[. Montrer la convergence de l’intégrale suivante

    0ax+ln(1x)x2dx.
  • (b)

    Soit a]0;1[. Justifier

    0ax+ln(1x)x2dx=n=1+ann(n+1).
  • (c)

    En déduire la convergence et la valeur de

    01x+ln(1x)x2dx.

Solution

  • (a)

    La fonction intégrée est définie et continue par morceaux sur ]0;a]. On sait le développement limité

    ln(1x)=x0x12x2+o(x2).

    On en déduit

    x+ln(1x)x2x012.

    L’intégrale étudiée est faussement généralisée en 0: elle converge.

  • (b)

    Par développement en série entière,

    x]1;1[,ln(1x)=n=1+xnn

    et donc

    x]1;1[,x+ln(1x)x2=n=2+xn2n.

    Après prolongement par continuité en 0, la fonction intégrée se confond avec la somme d’une série entière de rayon de convergence R1 (et en fait R=1). Celle-ci converge normalement sur le segment [0;a]]1;1[ ce qui permet d’intégrer terme à terme

    0ax+ln(1x)x2dx =n=2+0axn2ndx
    =n=2+an1n(n1)=n=1+ann(n+1).
  • (c)

    La série entière ann(n+1) a pour rayon de convergence R=1 et est définie en a=1. Or une série entière est continue là où elle est définie. On en déduit

    n=1+ann(n+1)a1n=1+1n(n+1)=n=1+(1n1n+1)=1.

    puis

    01x+ln(1x)x2dx=lima10ax+ln(1x)x2dx=1

    avec convergence de l’intégrale étudiée.

 
Exercice 175  5914     CENTRALE (MP)Correction  

Dans cet exercice, on souhaite calculer la valeur de l’intégrale convergente

I=0+sin(t)tdt.

Pour x, on pose

f(x)=x+sin(t)tdt.
  • (a)

    Montrer que f est développable en série entière sur et exprimer ce développement.

  • (b)

    Établir que pour tout x

    Re(0π/2exeitdt)=π2k=0+(1)k(2k+1)(2k+1)!x2k+1.
  • (c)

    En déduire la valeur de I.

Solution

  • (a)

    La fonction f est dérivable avec

    f(x)=sin(x)x=k=0+(1)k(2k+1)!x2k.

    Par intégration de développement en série entière, on a pour tout x

    f(x)=Ik=0+(1)k(2k+1)(2k+1)!x2k+1.
  • (b)

    Pour x,

    0π/2exeitdt=0π/2n=0+(1)nn!xneintdt.

    On peut intégrer terme à terme car la série de fonctions converge normalement sur [0;π/2] puisque

    n=0+supt[0;π/2]|(1)nn!xneint|=n=0+1n!|x|n=e|x|<+.

    On a donc

    0π/2exeitdt=n=0+0π/2(1)nn!xneintdt

    avec, pour n=0,

    0π/2(1)nn!xneintdt=0π/21dt=π2

    et, pour n0,

    0π/2(1)nn!xneintdt=(1)ninn!(in1)xn.

    En passant à la partie réelle,

    Re(0π/2exeitdt) =π2+k=0+(1)2k+1(2k+1)(2k+1)!(1)kx2k+1
    =π2k=0+(1)k(2k+1)(2k+1)!x2k+1.
  • (c)

    Par ce qui précède, on obtient que pour tout x

    f(x)Re(0π/2exeitdt)=Iπ2.

    Or

    limx+f(x)=0

    et

    Re(0π/2exeitdt)=0π/2excos(t)cos(xsin(t))dtx+0

    par application du théorème de convergence dominée11 1 Il suffit de dominer par la fonction constante égale à 1 intégrable sur [0;π/2].. On en déduit

    0+sin(t)tdt=π2.
 
Exercice 176  5668     CCINP (MP)Correction  

Pour n et t, on pose

fn(t)=(t2-1)n+1n+1.
  • (a)

    Étudier la convergence simple de la série fn et donner sa somme.

  • (b)

    Étudier la convergence normale de fn sur [0;1].

  • (c)

    Étudier la convergence uniforme de fn sur [0;1].

  • (d)

    Donner la nature et l’éventuelle somme de la série un avec

    un=01(t2-1)n+1n+1dtpour tout n.

Solution

  • (a)

    Par les séries entières, on sait

    x[-1;1[,-ln(1-x)=n=0+xn+1n+1

    avec divergence de la série pour les autres valeurs réelles de x.

    On en déduit que la série fn(t) converge si, et seulement si, t2-1[-1;1[, c’est-à-dire si, et seulement si, t]-2;2[. De plus, on a alors

    n=0+(t2-1)n+1n+1=-ln(1-(t2-1))=-ln(2-t2).
  • (b)

    On remarque la série fn(0) ne converge pas absolument: la série de fonctions fn ne peut pas converger normalement sur [0;1].

  • (c)

    Pour t[0;1], on peut appliquer le critère spécial à la série fn(t). Par celui-ci,

    |k=n+1+fk(t)||fn+1(t)|1n+1n+0.

    La série de fonctions fn converge uniformément sur [0;1].

  • (d)

    Par convergence uniforme d’une série de fonctions continues sur [0;1],

    01n=0+fn(t)dt=n=0+01fn(t)dt.

    On en déduit que la série un converge avec

    n=0+un=-01ln(2-t2)dt.

    Par intégration par parties,

    01ln(2-t2)dt =[tln(2-t2)]01+201t22-t2dt
    =201t2-2+22-t2dt
    =-2+2[ln(2+t2-t)]01=-2+22ln(1+2).

    Finalement,

    n=0+un=22ln(1+2)-2.
 
Exercice 177  1008   Correction  

Observer que pour tout x]-1;1[,

0π/2ln(1+xsin2(t))sin2(t)dt=π(1+x-1).

Solution

On a

ln(1+u)=k=1+(-1)k-1ukk

avec convergence normale sur [-|x|;|x|] donc

ln(1+xsin2(t))=k=1+(-1)k-1xksin2k(t)k

avec convergence normale sur [0;π/2].
Par suite,

0π/2ln(1+xsin2(t))sin2(t)dt=k=1+(-1)k-1x2kkIk-1

avec

In=0π/2sin2n(t)dt=(2n)!(2nn!)2π2

puis

0π/2ln(1+xsin2(t))sin2(t)dt=k=1+(-1)k-1x2kk(2k-2)!(2k-1(k-1)!)2π2.

Or

1+u=k=0+(1/2k)xk

avec

(1/2k)=(-1)k-1(2k-2)!22k-1k((k-1)!)2

d’où

0π/2ln(1+xsin2(t))sin2(t)dt=π(1+x-1).
 
Exercice 178  5673     CCINP (MP)Correction  

On pose

I=01ln(x)ln(1x)dx.
  • (a)

    Montrer que l’intégrale définissant I existe.

  • (b)

    Rappeler le développement en série entière de xln(1x) en précisant le rayon de convergence.

  • (c)

    Soit n*. Montrer que xxnln(x) est intégrable sur ]0;1] et calculer son intégrale.

  • (d)

    Calculer I.

    On donne

    n=1+1n2=π26.

Solution

  • (a)

    La fonction xln(x)ln(1x) est définie et continue par morceaux sur ]0;1[ et prolongeable par continuité en 0 et en 1 car

    ln(x)ln(1x)x0xln(x)x00etln(x)ln(1x)x1(x1)ln(1x)x10.

    L’intégrale définissant I est donc convergente.

  • (b)

    Avec un rayon de convergence égal à 1,

    ln(1x)=n=1+xnn.
  • (c)

    Pour n*, la fonction xxnln(x) est continue par morceaux et intégrable sur ]0;1] car prolongeable par continuité en 0.

    Par intégration par parties généralisée légitime,

    01xnln(x)dx=[xn+1n+1ln(x)]0101xnn+1dx=1(n+1)2.
  • (d)

    On a

    x]0;1[,ln(x)ln(1x)=n=1+xnnln(x)dx.

    Les fonctions sommées sont positives et intégrables sur ]0;1]. Par théorème d’intégration terme à terme

    I=n=1+01xnnln(x)dx=n=1+1n(n+1)2.

    Par décomposition en éléments simples,

    1n(n+1)2=1n1n+11(n+1)2

    et l’on a donc

    n=1+1n(n+1)2=n=1+(1n1n+1)=1n=1+1(n+1)2=2π26.
 
Exercice 179  5952     CCP (MP)Correction  

On note I=[0;1]. Pour n1, on définit fn:[0;1] donnée par

fn(t)=tn1ln(t)n pour t]0;1] et fn(0)=0.
  • (a)

    Déterminer fn,I.

On pose g:tln(1t)ln(t)t définie sur J=]0;1[.

  • (b)

    Montrer que g est intégrable sur J.

    On pourra rappeler la valeur de limt1ln(t)t1.

  • (c)

    Montrer que

    01g(t)dt=n=1+1n3.

Solution

  • (a)

    Pour n=1, la fonction fn n’est pas bornée.

    Pour n2, la fonction fn est continue sur [0;1] et dérivable sur ]0;1]. L’étude des variations montre que |fn| est maximale pour t=e1/(n1). On obtient

    fn,[0;1]=e1n1.
  • (b)

    D’une part,

    g(t)t0+ln(t)

    et donc g est intégrable en 0+.

    D’autre part, on sait

    limt1ln(t)t1=limt1ln(t)ln(1)t1=(ln)(1)=1

    et l’on peut écrire

    g(t)=1t1(1t)ln(1t)0ln(t)t11t10.

    La fonction g est prolongeable par continuité en 1 et donc intégrable en 1.

  • (c)

    Par développement en série entière, on remarque

    t]0;1[,g(t)=ln(t)tn=1+tnn=n=1+fn(t).

    L’intégration terme à terme par convergence normale n’est pas possible en vertu du calcul de la première question. Mettons en place un théorème d’intégration terme à terme dans le contexte des fonctions positives.

    Les fonctions fn sont positives et intégrables sur ]0;1[. La série de fonctions fn converge simplement sur ]0;1[ en vertu des calculs précédents. Dans [0;+], on peut écrire

    01g(t)dt=n=1+01fn(t)dt

    (et l’égalité est en fait dans [0;+[ puis que g est intégrable sur ]0;1[).

    Par intégration par parties généralisée, on obtient

    01fn(t)dt=[tnln(t)n2]01+01tn1n2dt=1n3.

    On en déduit la formule proposée.

 
Exercice 180  5300     ENSTIM (MP)Correction  

Existence et valeur de

01ln(t2)ln(1-t2)t2dt.

On donne

n=1+(-1)n-1n=ln(2)etn=0+1(2n+1)2=π28

Solution

La fonction intégrée est définie, continue par morceaux et intégrable sur ]0;1[ car

ln(t2)ln(1-t2)t2t0-2ln(t)=o(1t)etln(t2)ln(1-t2)t2t10.

Par développement en série entière de ln(1+u),

01ln(t2)ln(1-t2)t2dt=201n=1+t2nln(t)n+1dt.

Par intégration par parties généralisée,

01t2nln(t)dt=-1(2n+1)2.

Par intégration terme à terme,

01ln(t2)ln(1-t2)t2dt=n=0+2(n+1)(2n+1)2.

Par décomposition en éléments simples,

2(n+1)(2n+1)2=2n+1-42n+1+4(2n+1)2.

Avec convergence des sommes, on écrit

01ln(t2)ln(1-t2)t2dt =4n=0+(12n+2-12n+1)+4n=0+1(2n+1)2
=π22-4ln(2).
 
Exercice 181  2865     MINES (PC)Correction  

Étudier la limite de la suite de terme général

In=n01ln(1+tn)dt.

Solution

Par développement en série entière

01ln(1+tn)dt=[0;1[k=1+(-1)k-1ktnkdt.

Pour n1, il y a convergence de la série des intégrales des valeurs absolues donc on peut donc intégrer terme à terme

01ln(1+tn)dt=k=1+(-1)k-1k(nk+1).

On a alors

nk=1+(-1)k-1k(nk+1)-k=1+(-1)k-1k2=k=1+(-1)kk2(nk+1)

avec

|k=1+(-1)kk2(nk+1)|1nk=1+1k20

donc

n01ln(1+tn)dtn+k=1+(-1)k-1k2

avec

k=1+(-1)k-1k2=π212

car on sait

k=1+1k2=π26.
 
Exercice 182  5663   Correction  

Soit anzn une série entière de rayon de convergence R>0 et de somme f.

  • (a)

    Établir que pour tout r]0;R[ et tout n

    an=12πrn02πf(reiθ)e-inθdθ.
  • (b)

    En déduire que pour tout r[0;R[

    |an|M(r)rn avec M(r)=sup|z|=R|f(z)|.
  • (c)

    Application : On suppose R=+ et f bornée. Montrer que f est constante.

Solution

  • (a)

    Soient r]0;R[ et n. On a

    12π02πf(reiθ)e-inθdθ=12π02πk=0+akrkei(k-n)θdθ.

    Posons fk:[0;2π] définie par

    fk(θ)=akrkei(k-n)θ.

    Les fonctions fk sont continues et

    supθ[0;2π]|fk(θ)|=|ak|rk.

    Puisque la série entière anzn converge absolument en z=r, on peut affirmer la convergence normale, et donc la convergence uniforme, de la série de fonctions fk. Il est alors possible de procéder à une intégration terme à terme

    12π02πk=0+akrkei(k-n)θdθ=12πk=0+akrk02πei(k-n)θdθ.

    Cependant, un calcul de primitive donne

    02πei(k-n)θdθ={2π si n=k0 sinon.

    En simplifiant les termes nuls de la somme, il vient

    12πk=0+akrk02πei(k-n)θdθ=anrn.

    On en déduit la formule proposée.

  • (b)

    Par l’égalité qui précède,

    |an|12πrn02π|f(reiθ)||e-inθ|dθ12πrn02πM(r)dθ=M(r)rn.
  • (c)

    On introduit f=supz|f(z)|. Puisque M(r)f, on a pour tout n*

    |an|frnr+0.

    On en déduit an=0 pour tout n*. L’application f est donc constante.

 
Exercice 183  4106      CENTRALE (MP)Correction  

On considère une série entière complexe n0anzn de rayon de convergence R>0.

On note f sa somme définie pour |z|<R par

f(z)=n=0+anzn.
  • (a)

    Rappeler la définition du rayon de convergence d’une série entière et montrer que n0anzn converge normalement sur le disque D(0,r)={z,|z|r} si 0<r<R.

  • (b)

    Soit r un réel tel que 0<r<R, montrer que la fonction

    z02πIm(f(reiθ))rzeiθdθ

    est développable en série entière et exprimer la somme de cette série entière en fonction de f(z) et de f(0).

  • (c)

    Déterminer les fonctions f, développables en série entière sur D(0,R), et qui ne prennent que des valeurs réelles sur un ensemble de la forme {z,|z|=r} pour 0<r<R.

Solution

  • (a)

    R est la borne supérieure dans {+} de l’ensemble

    {r[0;+[|(anrn)n est bornée}.

    Soit 0<r<R. On peut introduire ρ tel que r<ρ et (anρn)n soit une suite bornée. Pour tout zD(0,r), on a

    |anzn||an|rn=|an|ρn(rρ)n=O((rρ)n).

    Ce majorant uniforme étant sommable (car |r/ρ|<1), on obtient la convergence normale voulue.

  • (b)

    Pour |z|<r, on peut décomposer en série géométrique

    1rzeiθ=n=0+einθrn+1zn.

    Sachant la fonction f bornée sur le compact {z||z|=r}, il y a convergence de la série

    02π|Im(f(reiθ))einθrn+1zn|dθ

    ce qui permet une intégration terme à terme

    02πIm(f(reiθ))rzeiθdθ=n=0+(02πIm(f(reiθ))einθdθ)znrn+1.

    On obtient ainsi un développement en série entière sur D(0,r).
    Pour l’expliciter, on calcule le terme intégral en procédant à une intégration terme à terme justifiée par l’absolue convergence de anrn

    02πIm(f(reiθ))einθdθ=k=0+Ikrk

    avec

    Ik=Re(ak)02πsin(kθ)einθdθ+Im(ak)02πcos(kθ)einθdθ.

    Pour nk, les deux intégrales sont nulles.

    Pour n=k=0,

    02πsin(kθ)einθdθ=0et02πcos(kθ)einθdθ=2π.

    Pour n=k0,

    02πsin(kθ)einθdθ =i02πsin2(kθ)dθ=iπ et
    02πcos(kθ)einθdθ =π.

    On peut alors conclure

    02πIm(f(reiθ))rzeiθdθ =2πIm(a0)r+πn=1+(Im(an)iRe(an))znr
    =iπr(f(0)¯f(z)).
  • (c)

    Si f est une telle fonction, l’intégrale au-dessus est nulle et donc

    f(z)=f(0)¯ pour tout |z|<r.

    On en déduit a0 et an=0 pour n1. La fonction f est alors constante réelle.

[<] Intégration terme à terme et séries entières

 
Exercice 184  3932  Correction  

(Formule de Chu-Vandermonde)

Pour α, on pose

α,(αn)=α(α-1)(α-n+1)n!.

Établir

(a,b)2,k=0n(ak)(bn-k)=(a+bn).

Solution

Pour |x|<1, on a le développement en série entière

(1+x)α=n=0+(αn)xn.

On peut écrire

(1+x)a+b=(1+x)a(1+x)b.

Par produit de Cauchy de développements en série entière

(1+x)a+b=n=0+k=0n(ak)(bn-k)xn.

Par unicité des coefficients d’un développement en série entière, on obtient en étudiant le coefficient d’indice n

k=0n(ak)(bn-k)=(a+bn).
 
Exercice 185  5915   Correction  
  • (a)

    Former le développement en série entière de x11-x2 au voisinage de 0.

  • (b)

    Application : En déduire

    n,k=0n(2kk)(2n-2kn-k)=4n.

Solution

  • (a)

    On connaît le développement de (1+u)α pour u]-1;1[. On emploie celui-ci avec α=-1/2 et u=-x2 pour x dans ]-1;1[. On a

    α(α-1)(α-n+1)n!=(-12)(-32)(-12-n+1)n!.

    On regroupe les signes (-) et les divisions par 2 de chacun des n facteurs du numérateur

    α(α-1)(α-n+1)n!=(-1)n2n1×3××(2n-1)n!.

    Enfin, on exprime le produit des nombres impairs à l’aide d’un quotient de nombres factoriels

    α(α-1)(α-n+1)n!=(-1)n(2n)!22n(n!)2.

    Ainsi, on obtient par substitution

    11-x2=n=0+(2n)!22n(n!)2x2npour tout x]-1;1[.
  • (b)

    On peut encore écrire

    11-x2=n=0+122n(2nn)x2npour tout x]-1;1[.

    Par produit de développement en série entière, on obtient sur ]-1;1[

    11-x2 =n=0+k=0n122k(2kk)122n-2k(2n-2kn-k)x2n
    =n=0+14nk=0n(2kk)(2n-2kn-k)x2n.

    Or, on a aussi par sommation géométrique

    11-x2=n=0+x2n.

    Par unicité des coefficients d’un développement en série entière,

    n,14nk=0n(2kk)(2(n-k)n-k)=1

    ce qui conduit à la formule attendue.

 
Exercice 186  1669   Correction  
  • (a)

    Former le développement en série entière de x11x.

  • (b)

    En déduire celui de x1(1x)3/2.

  • (c)

    Application : À l’aide d’un produit de Cauchy, établir

    k=0n14k(2kk)=2n+14n(2nn).

Solution

  • (a)

    À l’aide de développement connu de (1+u)α pour α=1/2 et u=x,

    x]1;1[,11x =n=0+(1)n1×3××(2n1)2nn!(x)n
    =n=0+(2n)!22n(n!)2xn
    =n=0+14n(2nn)xn.
  • (b)

    Par dérivation d’un développement en série entière,

    x]1;1[,1(1x)3/2=2ddx(11x)=n=1+2(n+1)4n+1(2n+2n+1)xn.
  • (c)

    Par produit de Cauchy,

    x]1;1[,1(1x)3/2=11x11x=n=0+k=0n14k(2kk)xn.

    Par unicité des coefficients d’un développement en série entière, pour tout n,

    k=0n14k(2kk)=2(n+1)4n+1(2n+2n+1)=2(n+1)4n+1(2n+2)(2n+1)(n+1)2(2nn)=2n+14n(2nn).
 
Exercice 187  707  Correction  

Soit S(x)=n=0anxn le développement en série entière de x1+x.

  • (a)

    Pour N, on pose

    SN=n=0NanxnetRN=n=N+1+anxn.

    Montrer que (SN(x))2-1-x est un polynôme dont la plus petite puissance de x est de degré N+1.

  • (b)

    Soit An() nilpotente. Justifier l’existence d’une matrice Bn() telle que

    B2=In+A.

Solution

  • (a)

    On a

    SN(x)2-1-x=SN(x)2-S(x)2=RN(x)(S(x)+SN(x)).

    C’est donc une série entière dont le premier terme non nul est au moins un xN+1. Aussi, (SN(x))2-1-x est un polynôme.

  • (b)

    Pour N tel que AN=0, (SN(A))2-In-A=On donc B=SN(A) convient.

 
Exercice 188  5461  Correction  

On étudie les fonctions f: vérifiant

f(2x)=f(x)+xexp(x)pour tout x.
  • (a)

    Déterminer les fonctions développables en série entière solutions.

  • (b)

    Démontrer qu’il n’y a pas d’autres solutions parmi les fonctions continues.

Solution

  • (a)

    Soit anxn une série entière de rayon de convergence R>0 et de fonction somme f définie sur ]-R;R[. Pour x]-R/2;R/2[,

    f(2x)=f(x)+xexp(x) n=0+an(2x)n=n=0+anxn+n=0+1n!xn+1
    n=1+an(2n-1)xn=n=1+1(n-1)!xn.

    Par unicité des coefficients d’un développement en série entière,

    x]-R/2;R/2[,f(2x)=f(x)+xexp(x)n*,an=12n-11(n-1)!.

    Au coefficient constant a0 près, cela détermine complètement la série entière. Au surplus, celle-ci est de convergence R=+ et l’on peut conclure que les fonctions f: développables en série entière solutions du problème posé sont les fonctions données par

    f(x)=a0+n=1+12n-11(n-1)!xnpour tout x.
  • (b)

    Soit f une fonction continue solution. Pour x,

    f(x) =f(x2)+x2exp(x2)
    =f(x4)+x2exp(x2)+x4exp(x4).

    Par récurrence, on vérifie

    f(x)=f(x2n)+k=1nx2kexp(x2k)pour tout n.

    En passant à la limite quand n tend vers +, on conclut par continuité de f en 0

    f(x)=f(0)+k=1+x2kexp(x2k).

    La fonction f est donc déterminée de façon unique à la valeur de f(0) près, elle correspond donc à l’une des séries entières précédemment obtenues.

 
Exercice 189  2422     MINES (MP)Correction  

Soient m et n deux entiers naturels non nuls.

  • (a)

    Déterminer la décomposition en éléments simples de

    1(X+1)m(X-1)n.
  • (b)

    Déterminer deux polynômes U et V tels que

    (X+1)mU(X)+(X-1)nV(X)=1.

Solution

  • (a)

    En posant Y=X-1,

    1(X+1)m(X-1)n=1Yn(Y+2)m.

    Pour Y]-1/2;1/2[,

    1(Y+2)m=12m1(1+Y2)m=12mk=0+-m(-m-1)(-m-k+1)k!Yk2k.

    Après simplifications

    1(Y+2)m=k=0+(-1)k2m+k(m+k-1k)Yk.

    On en déduit que la partie polaire relative au pôle 1 est

    a0(X-1)n++an-1X-1=a0Yn++an-1Y

    avec

    ak=(-1)k2m+k(m+k-1k).

    De même, en posant Z=X+1, la partie polaire relative au pôle -1 est

    b0(X+1)m++bm-1X+1=b0Zm++bm-1Z.

    avec

    bk=(-1)n2n+k(n+k-1k).

    Enfin, puisque de partie entière nulle, la fraction rationnelle étudiée est la somme des deux parties polaires proposées.

  • (b)

    En réduisant chaque partie polaire au même dénominateur, on obtient

    1(X+1)m(X-1)n=k=0n-1ak(X-1)k(X-1)n+k=0m-1bk(X+1)k(X+1)m.

    Par conséquent, on posant

    U(X)=k=0n-1ak(X-1)ketV(X)=k=0m-1bk(X+1)k

    la poursuite de la réduction au même dénominateur du calcul précédent donne

    (X+1)mU(X)+(X-1)nV(X)=1.
 
Exercice 190  1955   Correction  

Soit (an) une suite réelle bornée.

  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence de la série entière

    ann!zn.

On pose alors, pour t dans ,

f(t)=n=0+ann!tn.
  • (b)

    Montrer que si x>1 alors

    0+f(t)e-txdt=n=0+anxn+1.

Solution

  • (a)

    On a

    ann!=n+O(1n!).

    Or la série entière exponentielle est de rayon de convergence + donc R=+.

  • (b)

    On a

    f(t)e-xt=n=0+ann!tne-xt=n=0+fn(t) avec fn(t)=ann!tne-xt.

    La série de fonctions fn converge simplement sur [0;+[.

    Les fonctions fn et la fonction tf(t)e-xt sont continues par morceaux sur [0;+[.

    Les fonctions fn sont intégrables sur [0;+[ car t2fn(t)t+0.

    Enfin,

    0+|fn(t)|dt=|an|n!0+tne-xtdt.

    Par intégration par parties généralisées successives,

    0+tne-xtdt=n!xn+1

    et donc

    0+|fn(t)|dt=|an|xn+1.

    Si x>1 alors la série |an|/xn+1 est convergente.

    Par le théorème d’intégration terme à terme, on peut affirmer que la fonction tf(t)e-xt est intégrable et

    0+f(t)e-xtdt=n=0+anxn+1.
 
Exercice 191  3074     CENTRALE (MP)Correction  

Soit une série entière anzn de rayon de convergence R>0.

  • (a)

    Déterminer le rayon de convergence de la série entière

    ann!zn.

    On pose donc, pour t dans ,

    f(t)=n=0+ann!tn.
  • (b)

    Montrer qu’il existe r>0 tel que pour tout x>r, tf(t)e-xt soit intégrable sur [0;+[ et exprimer cette intégrale sous forme de série entière en 1/x.

Solution

  • (a)

    Soit r]0;R[. La série numérique anrn est absolument convergente. Pour tout z,

    ann!zn=anrn1n!(zr)n=o(anrn)

    car par croissance comparée

    1n!(zr)nn+0.

    Par comparaison de séries absolument convergentes, on peut affirmer que la série numérique anzn est absolument convergente pour tout z.
    Le rayon de convergence de la série entière étudiée est +.

  • (b)

    On a

    f(t)e-xt=n=0+ann!tne-xt=n=0+fn(t) avec fn(t)=ann!tne-xt.

    La série de fonctions fn converge simplement sur [0;+[.
    Les fonctions fn et la fonction tf(t)e-xt sont continues par morceaux sur [0;+[.
    Les fonctions fn sont intégrables sur [0;+[ car t2fn(t)t+0 et

    0+|fn(t)|dt=|an|n!0+tne-xtdt.

    Par intégration par parties généralisées successives

    0+tne-xtdt=n!xn+1

    et donc

    0+|fn(t)|dt=|an|xn+1.

    Si x>1/R alors la série |an|/xn+1 est convergente et, par le théorème d’intégration terme à terme, on peut affirmer que la fonction tf(t)e-xt est intégrable et

    0+f(t)e-xtdt=n=0+anxn+1.
 
Exercice 192  4175     CENTRALE (MP)Correction  

On note A l’ensemble des polynômes à coefficients dans et, pour tout n:

An={PA|P(2)=n}.
  • (a)

    Montrer que An est fini pour tout n. On note un son cardinal.

    Calculer u0, u1 et u2.

  • (b)

    Montrer

    n,u2n+1=u2netn*,u2n=u2n-1+un.
  • (c)

    Montrer

    n,u2n=k=0nuk.
  • (d)

    Écrire un programme Python qui renvoie la liste des 100 premiers termes de la suite (un).

  • (e)

    Quelle conjecture peut-on faire sur le rayon de convergence de unzn? La démontrer!

Solution

  • (a)

    Cas: n=0. Un polynôme P de A0 est à coefficients positifs et prend la valeur 0 en 2, c’est n’est nécessairement le polynôme nul.

    Cas: n1. Soit PAn. Celui-ci n’est pas nul, notons N son dégré et écrivons

    P=a0+a1X++aNXN avec a0,,aN et aN0.

    La condition P(2)=n entraîne

    naN2N2N.

    On en déduit que le degré de P est majoré par log2N. De plus, en étant large, on peut affirmer que les coefficients de P sont au plus compris entre 0 et n. Il n’y a donc qu’un nombre fini de polynômes solutions.

    A0={0}, A1={1} et A2={2,1+X} donc u0=u1=1 et u2=2.

  • (b)

    Soit n. L’application P1+P transforme un polynôme de A2n en un polynôme de A2n+1. Inversement, un polynôme Q de A2n+1 a nécessairement un coefficient constant impair ce qui permet d’introduire P=Q-1 qui est élément de A2n. On en déduit u2n=u2n+1.

    Soit n*. L’application PXP transforme un polynôme de An en un polynôme de A2n dont le coefficient constant est nul et inversement, tout polynôme de A2n de coefficient constant nul est de cette forme. De plus, comme au-dessus, on peut mettre en correspondance les polynômes de A2n de coefficient constant non nul avec les polynômes de A2n-1. On en déduit u2n=un+u2n-1.

  • (c)

    Pour n*, ce qui précède donne

    u2n=u2n-2+un donc u2n-u2(n-1)=un.

    En sommant cette relation, on obtient par télescopage la relation demandée.

  • (d)
    def liste(n):
        if n == 0:
            L = [1]
        elif n % 2 == 1:
            L = liste(n-1)
            last = L[-1]
            L.append(last)
        else:
            L = liste(n-1)
            S = 0
            for k in range(n//2 + 1):
                S = S + L[k]
            L.append(S)
        return L
    
  • (e)

    On peut conjecturer un rayon de convergence R égal à 1.

    La suite (un) étant croissante, elle n’est pas de limite nulle et donc R1

    Soit ρ>1. Montrons unMρn pour M bien choisi.

    On raisonne par récurrence forte sur n après une initialisation sur les rangs 0 à n0 avec n0 qui sera précisé par la suite.

    La propriété est vraie aux rangs 0,,n0 en choisissant M suffisamment grand:

    M=max{ukρk|k0;n0}.

    Supposons la propriété vraie jusqu’au rang nn0.

    Cas: n+1 impair. La propriété est immédiate car un=un-1 et ρ>1.

    Cas: n+1 pair. On écrit n=2p. L’hypothèse de récurrence donne

    u2pk=0pMρk=Mρp+1-1ρ-1Mρp+1ρ-1Mρ2p

    sous réserve que ρp-1(ρ-1)1 ce qu’il est possible d’obtenir pour p assez grand ce qui determine la valeur de n0: on choisit celle-ci de sorte que

    ρn0/2-1(ρ-1)1.

    La récurrence est établie.

    Cette comparaison assure que le rayon de convergence R est supérieur à 1/ρ et, puisque cela vaut pour tout ρ>1, on conclut R=1.

 
Exercice 193  3663   Correction  

On pose

z,c(z)=n=0+(-1)n(2n)!z2nets(z)=n=0+(-1)n(2n+1)!z2n+1.

Montrer que

z,c(z)2+s(z)2=1.

Solution

Les rayons de convergences des séries entières définissants c et s sont infinis et l’on reconnaît

x,c(x)=cos(x)ets(x)=sin(x)

de sorte que l’on a déjà

x,c(x)2+s(x)2=1.

Par opérations sur les séries entières, on sait qu’il existe une suite (an) telle que

z,c(z)2+s(z)2=n=0+anzn

et l’on peut donc écrire

x,n=0+anxn=1.

Par unicité des coefficients d’un développable en série entière

a0=1etn*,an=0

donc

z,c(z)2+s(z)2=1.
 
Exercice 194  3181      CENTRALE (MP)Correction  

Déterminer un équivalent de

In=01xn+1ln(1-x)dx.

Solution

Posons f:]0;1[ définie par

f(x)=-ln(1-x)x=n=0+xnn+1

prolongée par continuité en 0.
Notons que cette fonction est positive et croissante.
Introduisons a,b]0;1[ dont les valeurs seront déterminées ultérieurement. On peut écrire

-(n+1)In=An+Bn+Cn

avec

An=0a(n+1)xnf(x)dx,Bn=ab(n+1)xnf(x)dx et Cn=b1(n+1)xnf(x)dx.

Par monotonie de f,

0An0a(n+1)xnf(0)=an+1.

Pour a=1-εn avec εn=ln(n)n0, on a

ln(n)an+1=eln(ln(n))+(n+1)ln(1-εn)n+0

car

ln(ln(n))+(n+1)ln(1-εn)n+-ln(n)n+-.

On en déduit

An=o(1ln(n)).

Par la croissance de f

0Cnb1(n+1)xnf(b)dx=1-bn+1f(b).

Pour b=1-ηn avec ηn=1n(ln(n))0, on a

bn+1n+1etf(b)n+ln(n)

de sorte que

Cnn+o(1ln(n)).

Enfin, toujours par la croissance de f,

bn+1-an+1f(b)Bnbn+1-an+1f(a)

et puisque

bn+1-an+1n+1etf(b)n+f(a)n+ln(n)

on parvient à

-(n+1)Inn+1ln(n)

et, finalement,

Inn+-1nln(n).

Remarquons que par le changement de variable t=-ln(1-x), x=1-e-t

In=-0+(1-e-t)n+1te-tdt.

En développant par la formule du binôme,

In=0+k=0n+1(-1)k(n+1k)-e-(k+1)ttdt.

On ne peut pas linéariser car les intégrales divergent en 0. On exploite

k=0n+1(-1)k(n+1k)=0

pour introduire un 0 faisant converger les intégrales et permettant de linéariser

In=k=0n+1(-1)k(n+1k)0+e-t-e-(k+1)ttdt.

On peut alors montrer par découpage d’intégrale et un changement de variable affine que

0+e-t-e-(k+1)ttdt=limε0ε+e-t-e-(k+1)ttdt=ln(k+1).

Ce qui précède permet alors d’établir

k=0n+1(-1)k(n+1k)ln(k+1)n+-1nln(n).


Édité le 09-06-2025

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