[>] Somme directe de plusieurs sous-espaces

 
Exercice 1  4212    

On munit de sa structure11 1 Les vecteurs sont les nombres réels et les scalaires exprimant les combinaisons linéaires sont des nombres rationnels. Le produit extérieur est la multiplication usuelle. Cet espace est de dimension infinie (voir le sujet 170). de -espace vectoriel.

  • (a)

    Soit d*. À quelle condition la famille (1,d) est-elle libre?

  • (b)

    Établir la liberté de la famille (1,2,3,6).

 
Exercice 2  170    

On peut énumérer11 1 L’ensemble des nombres premiers est dénombrable. l’infinité des nombres premiers en ordre croissant afin de former une suite (pn)n1: p1=2, p2=3, p3=5, etc.

  • (a)

    Montrer que la famille (ln(pn))n1 est une famille libre du -espace vectoriel .

  • (b)

    Que dire de la dimension du -espace vectoriel ?

[<] Q-espaces vectoriels[>] Calcul par blocs

 
Exercice 3  220  Correction  

Pour d, notons Hd l’ensemble formé des fonctions polynomiales de 2 vers homogènes de degré d c’est-à-dire pouvant s’écrire comme combinaison linéaire de fonctions monômes de degré d.

Montrer que (Hd)0dn est une famille de sous-espaces vectoriels en somme directe.

Solution

Hd est définit comme le sous-espace vectoriel engendré par les monômes de degré d, c’est donc un sous-espace vectoriel. Si k=0nPk=0 avec PkHk alors l’unicité de l’écriture d’un polynôme en somme de monôme permet de conclure Pk=0 pour tout k{0,,n}. La famille (Hd)0dn est donc bien une famille de sous-espaces vectoriels en somme directe.

 
Exercice 4  222  Correction  

Soient E1,,En et F1,,Fn sous-espaces vectoriels de E tel que EiFi et

i=1nEi=i=1nFi.

Montrer que Ei=Fi.

Solution

Soit xFi.
Puisque a xi=1nFi=i=1nEi, on peut écrire x=x1++xn avec xiEi.
On a alors

x1++(xi-x)++xn=0E

avec x1F1,…, xi-xFi,…, xnFn.
Or les espaces F1,,Fn sont en somme directe, donc les vecteurs précédents sont nuls et en particulier

x=xiEi.
 
Exercice 5  190   Correction  

Soient F,G,F,G des sous-espaces vectoriels d’un 𝕂-espace vectoriel E vérifiant

FG=FG=EetFG.

Montrer

FF(GG)=E.

Solution

Supposons x+x+y=0 avec xF, xF et yGG.
Puisque xFG et yGGG, on a x+yG.
Or F et G sont en somme directe donc x+(x+y)=0 avec xF et x+yG entraîne x=0 et x+y=0.
Sachant x+y=0 avec xF, yG et F,G en somme directe, on a x=y=0.

Finalement, x=x=y=0 et l’on peut affirmer que les espaces F,F et GG sont en somme directe.
Soit aE. Puisque E=FG, on peut écrire a=x+b avec xF et bG.
Sachant E=FG, on peut écrire b=x+y avec xF et yG.
Or y=b-x avec bG et xFG donc yG et ainsi yGG.
Finalement, on obtient a=x+x+y avec xF, xF et yGG.
On peut conclure EFF(GG) puis E=FF(GG).

 
Exercice 6  3852   

Dans l’espace E des fonctions continues de [-1;1] vers , on considère les sous-espaces vectoriels

F1={fE|f est constante},F2={fE|t[-1;0],f(t)=0} et 
F3={fE|t[0;1],f(t)=0}.

Établir

E=F1F2F3.
 
Exercice 7  217   Correction  

Soient n et E=n[X]. Pour tout i=0,,n, on note

Fi={PE|j0;n{i},P(j)=0}.

Montrer que les Fi sont des sous-espaces vectoriels et que

E=F0Fn.

Solution

Les ensembles Fi sont clairement des sous-espaces vectoriels de E.

Supposons P0++Pn=0 avec PiFi pour i=0,,n.

Soit i0;n. Le polynôme Pi possède par définition n racines. Aussi, (P0++Pn)(i)=0 donne Pi(i)=0 ce qui fournit une (n+1)-ième racine au polynôme Pi. Par suite, Pi=0 car deg(Pi)n.

Les espaces Fi sont donc en somme directe.

Au surplus, aucun de ces espaces n’est réduit au polynôme nul car

ji(X-j)Pi.

On a donc dimFi1 pour i=0,,n puis

dim(F0Fn)n+1.

Or F0Fn est un sous-espace vectoriel de E qui est de dimension n+1. On a donc nécessairement

E=F0Fn

(avec chaque espace Fi de dimension 1 exactement).

 
Exercice 8  218   

Soient f1,,fn des endomorphismes d’un espace vectoriel E vérifiant:

f1++fn=IdEet1ijn,fifj=0.
  • (a)

    Montrer que chaque fi est une projection vectorielle.

  • (b)

    Établir i=1nIm(fi)=E.

 
Exercice 9  5613   Correction  

Soient p1,,pn des endomorphismes d’un espace vectoriel E vérifiant:

p1++pn=IdEet1ijn,pipj=0.

Montrer que les endomorphismes p1,,pn sont les projecteurs associés à une décomposition en somme directe de E.

Solution

Commençons par vérifier que les endomorphismes pi sont des projecteurs.

Pour i1;n,

pi=piIdE=pij=1npj=j=1n(pipj)=j=1jin(pipj=0)+pipi=pipi.

Ainsi, l’endomorphisme pi est une projecteur.

Posons Ei=Im(pi) pour i=1,,n et vérifions

E=E1En.

Pour commencer, pour tout xE, on a

x=IdE(x)=i=1npi(x)i=1nIm(pi)=i=1nEi.

On peut alors affirmer

i=1nEi=E.

Montrons maintenant que les espaces E1,,En sont en somme directe.

Supposons x1++xn=0E avec chaque xiEi pour i=1,,n.

Soit i1;n. En appliquant pi à l’égalité précédente, on obtient

pi(x1)++pi(xi)++pi(xn)=0E.

D’une part, pi(xi)=xi car pi est un projecteur et xiIm(pi).

D’autre part, pi(xj)=0 car xjIm(pj)Ker(pi) puisque pipj=0.

On obtient donc xi=0E. Les espaces E1,,En sont bien en somme directe et l’on a donc la décomposition

E=E1En.

Enfin, pour tout xE,

x=p1(x)++pn(x) avec pi(x)Ei

ce qui détermine la décomposition de x dans l’écriture E=E1En.

Les endomorphismes p1,,pn sont donc les projecteurs associés à cette décomposition en somme directe.

 
Exercice 10  5882   Correction  

Soient F1,,Fm des sous-espaces vectoriels d’un 𝕂-espace vectoriel E vérifiant E=F1Fm.

Pour tout k=1,,m, on note k={u(E)|Im(u)Fk}.

  • (a)

    Montrer que les k sont des sous-espaces vectoriels de (E).

  • (b)

    Justifier

    (E)=1m.

Solution

  • (a)

    Soit k1;m.

    L’ensemble k est une partie de (E) et celle-ci contient l’endomorphisme nul puisque Im(0)={0E}Fk.

    Soient λ,μ𝕂 et u,vk. Pour tout xE, u(x)Fk et v(x)Fk. Or Fk est un sous-espace vectoriel donc

    (λ.u+μ.v)(x)=λ.u(x)+μ..v(x)Fk.

    Ainsi, Im(λ.u+μ.v)Fk, c’est-à-dire λ.u+μ.vk

    k est bien un sous-espace vectoriel de (E).

  • (b)

    Introduisons p1,,pm les projecteurs associés à la décomposition en somme directe E=F1Fm.

    Soit u(E).

    Analyse: Supposons u=u1++um avec ukk pour k=1,,m.

    Pour 1;m{k}, on remarque pku=0 car Im(u)FKer(pk) tandis que pkuk=uk car Im(uk)Fk=Im(pk)=Ker(pk-Id). On en déduit

    pku==1mpku=uk.

    Cela détermine les endomorphismes uk.

    Synthèse: Posons uk=pku pour k=1,,m. On remarque Im(uk)Im(pk)=Fk donc ukk. Aussi, puisque p1++pm=IdE,

    u1++um=(p1++pm)u=IdEu=u.

    Finalement,

    u(E),!(u1,,um)1××m,u=u1++um.

    Cela permet d’écrire

    (E)=1m.
 
Exercice 11  5893   Correction  

Soit E un 𝕂-espace vectoriel de dimension finie n2 muni d’une base (e1,,en).

Pour i=1,,n, on pose

Gi=Vect(e1,,ei-1,ei+1,,en)etHi={f(E)|GiKer(f)}.
  • (a)

    Vérifier que les Hi sont des sous-espaces vectoriels de (E).

  • (b)

    Établir

    (E)=i=1nHi.

Solution

  • (a)

    Hi est une partie de (E) contenant l’endomorphisme nul.

    Soient λ,μ𝕂 et f,gHi. Pour tout xGi,

    (λf+μg)(x)=λf(x)=0E+μg(x)=0E=0E

    et donc GiKer(λf+μg). Ainsi, λf+μgHi.

  • (b)

    Supposons h1++hn=0 avec hiHi. On a

    xE,h1(x)++hn(x)=0E.

    Soit j{1,,n}. Pour x=ej, on a hi(x)=0E pour tout ij et la relation précédente se simplifie en hj(ej)=0. Or on a aussi GjKer(hj) et donc hj=0 car l’application linéaire hj est nulle sur une base. Ainsi, les espaces H1,,Hn sont en somme directe.

    Soit f(E).

    Pour i=1,,n, considérons hi(E) donnée par hi(ei)=f(ei) et hi(ej)=0 pour ji (l’endomorphisme hi est déterminé par l’image d’une base).

    On vérifie hiHi et, pour tout x{e1,,en}

    j=1,,n,f(x)=h1(x)++hn(x).

    Les applications linéaires f et h1++hn sont égales sur une base de E donc égales sur E. On a donc

    f=h1++hn avec hiHi

    et l’on peut écrire

    (E)=i=1nHi.

[<] Somme directe de plusieurs sous-espaces[>] Rang d'une matrice par blocs

 
Exercice 12  3264  Correction  

Soient An(𝕂) et

B=(OnAInOn)2n(𝕂).
  • (a)

    Montrer que A est inversible si, et seulement si, B l’est.

  • (b)

    Calculer Bp pour tout p.

Solution

  • (a)

    Si A est inversible alors en posant

    C=(OnInA-1On)2n(𝕂)

    on obtient BC=I2n et l’on en déduit que B est inversible et que C est son inversible en vertu du théorème d’inversibilité.
    Si A n’est pas inversible alors les lignes de A sont liées et les n premières lignes de B sont aussi liées par la même relation linéaire. On en déduit que B n’est pas inversible.

  • (b)

    On obtient

    B2p=(ApOnOnAp)etB2p+1=(OnAp+1ApOn).
 
Exercice 13  3702    CCINP (PC)Correction  

Soit

A=(1-100010000-11000-1).

Calculer An pour tout n.

Solution

Par blocs, on a

A=(MO2O2-M) avec M=(1-101).

Par récurrence, on obtient

n,Mn=(1-n01)

et on en déduit

n,An=(1-n00010000(-1)n(-1)n+1n000(-1)n).

On vérifie que cette relation est encore valable pour n en constatant que cette expression satisfait

An×A-n=I4.
 
Exercice 14  5614  Correction  

Soient A,Bn() vérifiant AB=BA. Exprimer simplement Mk pour k* et

M=(ABOnA)2n()

Solution

Par produit par blocs,

M2=(A2AB+BAOnA2)=(A22ABOnA2),M3=(A33A2BOnA3).

Par récurrence, montrons que pour tout k*

Mk=(AkkAk-1BOnAk).

La propriété est immédiate pour k=1.

Supposons l’égalité vraie pour k*. Par produit par blocs,

Mk+1 =MkM=(AkkAk-1BOnAk)(ABOnA)
=(Ak+1AkB+kAk-1BAOnAk+1)=(Ak+1(k+1)AkBOnAk+1).

La récurrence est établie.

 
Exercice 15  5815  Correction  

Soient A,B,Cn(𝕂) et la matrice par blocs

M=(InAB0InC00In).

Montrer que M est inversible et calculer M-1.

Solution

La matrice M est triangulaire supérieure à coefficients diagonaux tous non nuls, elle est inversible. Recherchons l’inverse de M sous la forme

N=(InAB0InC00In).

Par produit par blocs,

MN=(InA+AB+AC+B0InC+C00In).

Posons A=-A, C=-C et B=-(AC+B)=AC-B. On obtient alors MN=I3 et donc

M-1=N=M=(In-AAC-B0In-C00In).
 
Exercice 16  5615   Correction  

Soit M la matrice par blocs

M=(ABCD)

avec A,B,C,Dn(𝕂).

  • (a)

    Décrire par des opérations élémentaires par blocs les résultats des calculs TM et MT pour

    T=(InP0In) avec PGLn(𝕂).
  • (b)

    Par quelle matrice et de quel côté, faut-il multiplier M pour échanger les deux blocs de colonnes?

  • (c)

    Même question avec les blocs de lignes.

Solution

  • (a)

    En posant le produit par blocs,

    MT=(AAP+BCCP+D)etTM=(A+PCB+PDCD).

    Ces matrices correspondent aux résultats des transvections par blocs

    C2C2+C1PetL1L1+PL2.
  • (b)

    Posons

    E=(OnInInOn).

    Par produit par blocs,

    ME=(BADC)

    est la matrice qui se déduit de M par l’échange des deux blocs de colonnes.

  • (c)

    Pour la même matrice E, on obtient

    EM=(CDAB).
 
Exercice 17  747   

Soit Mn(𝕂) une matrice de rang r que l’on suppose pouvoir écrire par blocs

M=(ABCD) avec AGLr(𝕂).
  • (a)

    Montrer que pour tout Xn-r,1(𝕂), il existe Yr,1(𝕂) telle que

    M(0X)=M(Y0)

    où les 0 désignent des colonnes nulles de tailles appropriées.

  • (b)

    En déduire que D=CA-1B.

 
Exercice 18  3137   Correction  

Soient A,B,C,Dn(𝕂) et

M=(ABCD)2n(𝕂).

On suppose que les matrices A,D et M sont inversibles.
Exprimer M-1.

Solution

On peut écrire la matrice M-1 sous la forme

M-1=(ABCD).

La relation MM-1=I2n donne alors le système

{AA+BC=InCA+DC=OnAB+BD=OnCB+DD=In

qui entraîne

{(A-BD-1C)A=InC=-D-1CAB=-A-1BD(D-CA-1B)D=In.

On en déduit que les matrices A-BD-1C et D-CA-1B sont nécessairement inversible et A et D sont leurs inverses respectifs.
Au final

M-1=((A-BD-1C)-1A-1B(CA-1B-D)-1D-1C(BD-1C-A)-1(D-CA-1B)-1).
 
Exercice 19  4461   

Soit An(𝕂). Calculer déterminant et trace de l’endomorphisme f de n(𝕂) défini par f(M)=AM.

 
Exercice 20  730      CENTRALE (MP)Correction  

Soit M une matrice carrée de taille n à coefficients dans 𝕂= ou .

Montrer que si tr(M)=0, il existe deux matrices A,Bn(𝕂) telles que

M=ABBA.

Solution

Supposons que M soit semblable à une matrice M via une matrice inversible P c’est-à-dire

M=P1MP.

Si on peut écrire M=ABBA avec A,Bn(𝕂) alors M=ABBA avec A=PAP1 et B=PBP1.

On peut ainsi transformer la matrice M en une matrice semblable sans changer la nature du problème.

Établissons maintenant le résultat demandé en raisonnant par récurrence sur la taille de la matrice M.

Si M est taille 1 et de trace nulle, il s’agit de la matrice nulle et la propriété est évidente.

Supposons la propriété établie au rang n*.

Soit M une matrice carrée d’ordre n+1 de trace nulle.

Montrons que M est semblable à une matrice de la forme

(0***).

Si M est matrice d’une homothétie alors tr(M)=0 permet de conclure M=On.

Sinon, il existe des vecteurs qui ne sont pas vecteurs propres de l’endomorphisme f canoniquement associé à M. Soit x𝕂n, un tel vecteur. En introduisant une base de 𝕂n dont x et f(x) sont les deux premiers vecteurs, la matrice de f dans cette base est de la forme souhaitée et on obtient que la matrice M est lui semblable.

Compte tenu de la remarque préliminaire, on suppose désormais que la matrice M est de la forme

(0LCM) avec tr(M)=0

Par l’hypothèse de récurrence, on peut écrire

M=ABBA.

Soit λ𝕂 qui n’est par valeur propre de la matrice B.

En posant

A=(1L(BλIn)1(λInB)1CA)etB=(00B)

on obtient

M=ABBA.

La récurrence est établie.

[<] Calcul par blocs[>] Matrices équivalentes

 
Exercice 21  1604  Correction  

Soient An(𝕂), Bp(𝕂) et M la matrice

M=(AOn,pOp,nB)n+p(𝕂).

Établir

rg(M)=rg(A)+rg(B).

Solution

Posons r=rg(A) et s=rg(B). Les matrices A et B sont respectivement équivalentes aux matrices

Jr=(IrOr,n-rOn-r,tOn-r) et Js=(IsOs,p-sOp-s,tOp-s).

Il existe donc P,QGLn(𝕂) et R,SGLp(𝕂) telles que

PAQ=Jr et RBS=Js.

En opérant par blocs, on a alors

(POOR)(AOOB)(QOOS)=(JrOOJs)

avec les facteurs

(POOR) et (QOOS)

inversibles.
On en déduit

rg(M)=rg(JrOOJs)=r+s.
 
Exercice 22  1649  Correction  

Soient Bn,p(𝕂) et Cp(𝕂).
Montrer

rg(InBOp,nC)=n+rg(C).

Solution

En multipliant par la matrice inversible

(In-BOp,nIp)

on obtient

rg(InBOp,nC)=rg(InOn,pOp,nC).

En posant r=rg(C), on peut écrire PCQ=Jr avec

P,QGLp(𝕂) et Jr=(IrOr,p-rOp-r,rOp-r).

En multipliant à gauche et à droite par les matrices inversibles

(InOn,pOp,nP) et (InOn,pOp,nQ)

on obtient

rg(InBOp,nC)=rg(InOn,pOp,nJr)=n+r.
 
Exercice 23  3101   Correction  

Soient AGLp(), Bp,q(), Cq() et

M=(ABOq,pC)p+q().

Déterminer le rang de M en fonction de celui de C.

Solution

Introduisons la matrice inversible

M=(A-1Op,qOq,pIq).

On a rg(M)=rg(MM) avec

MM=(IpBOq,pC).

Par opérations élémentaires sur les colonnes, la matrice MM a le rang de la matrice

(IpOp,qOq,pC).

Enfin, les opérations élémentaires déterminant le rang de C se transposent à la matrice en cours afin d’en donner le rang. Au final

rg(M)=p+rg(C).
 
Exercice 24  2335   Correction  

Soient An(𝕂), Bp(𝕂), Cn,p(𝕂) et

M=(ACOp,nB)n+p(𝕂).

On suppose B inversible. Établir

rg(M)=pA=On.

Solution

L’implication () est immédiate car rg(B)=p.
Inversement, supposons rg(M)=p.
Puisque B est inversible, les p dernières lignes de M sont indépendantes et donc les autres lignes de M sont combinaisons linéaires de celles-ci puisque rg(M)=p. Puisque les n premières lignes de M sont combinaisons linéaires des p dernières lignes de M, on a

A=On.
 
Exercice 25  4952     MINES (PC)Correction  

Soient A,Bn(𝕂).

  • (a)

    Exprimer le rang de la matrice M décrite par blocs

    M=(AAAB).
  • (b)

    Calculer l’inverse de M lorsque cela est possible.

Solution

  • (a)

    Méthode: Par opérations élémentaires sur les rangées, on peut opérer sur les blocs tout en conservant le rang de la matrice étudiée.

    En retranchant11 1 Ceci revient à effectuer les opérations élémentaires Ln+iLn+i+Li pour i=1,,n. la première ligne de blocs à la deuxième ligne de blocs, on obtient

    rg(M)=rg(AAAB)=rg(AAOnB-A).

    En opérant sur les colonnes de blocs, on poursuit

    rg(M)=rg(AOnOnB-A).

    On en déduit l’égalité

    rg(M)=rg(A)+rg(B-A).

    En effet, les opérations élémentaires qui transforment A et B-A en matrices échelonnées peuvent être adaptées à la matrice en cours. Le nombre total de pivots obtenus est la somme du nombre de pivots pour A et B-A.

  • (b)

    La matrice M est inversible si, et seulement si, A et B-A le sont. Supposons que ce soit le cas.

    Méthode: On résout l’équation MX=Y en écrivant les colonnes X et Y par blocs.

    Posons

    X=(X1X2),Y=(Y1Y2) avec X1,X2,Y1,Y2n,1(𝕂)

    et étudions l’équation MX=Y ce qui correspond au système

    {AX1+AX2=Y1AX1+BX2=Y2.

    En retranchant la première équation à la seconde, on obtient le système équivalent

    {AX1+AX2=Y1(B-A)X2=Y2-Y1.

    Sachant B-A inversible, on exprime X2 en fonction de Y1 et Y2 par la deuxième équation et l’inversibilité de A permet alors d’exprimer X1 par la première équation

    {X1=(A-1+(B-A)-1)Y1+(A-B)-1Y2X2=(A-B)-1Y1+(B-A)-1Y2.

    Finalement, l’inverse de M est22 2 Pour «  simplifier  » l’écriture, on a factorisé A-1+(B-A)-1 en A-1(In+A(B-A)-1) puis en A-1((B-A)+A)(B-A)-1 ce qui donne A-1B(B-A)-1.

    M-1=(A-1+(B-A)-1(A-B)-1(A-B)-1(B-A)-1).
 
Exercice 26  3134   Correction  

Soient A,B,C,Dn(𝕂).

  • (a)

    On note (AB)n,2n(𝕂) la matrice obtenue en accolant les colonnes de B à droite de celles de A.
    Montrer

    rg(AB)=rg(A)Un(𝕂),B=AU.
  • (b)

    On note (AC)2n,n(𝕂) la matrice obtenue en accolant les lignes de C en dessous de celles de A.
    Montrer

    rg(AC)=rg(A)Vn(𝕂),C=VA.
  • (c)

    En déduire

    rg(ABCD)=rg(A)U,Vn(𝕂),(ABCD)=(AAUVAVAU).

Solution

  • (a)

    () Supposons

    rg(AB)=rg(A)=r.

    Rappelons que le rang d’une matrice est le rang de la famille de ses colonnes.
    Puisque rg(A)=r, la matrice A possède r colonnes indépendantes.
    Puisque rg(AB)=r, les colonnes de (AB) sont toutes combinaisons linéaires des colonnes précédentes.
    En particulier les colonnes de B sont combinaisons linéaires des colonnes de A. Ceci permet de former Un(𝕂) vérifiant B=AU.

    () Supposons B=AU.
    Les colonnes de B sont combinaisons linéaires des colonnes de A et donc par opérations sur les colonnes

    rg(AB)=rg(AOn)=rg(A).
  • (b)

    Il suffit de transposer le raisonnement qui précède en raisonnant sur les lignes et en exploitant que le rang d’une matrice est aussi le rang de la famille des ses lignes.

  • (c)

    Supposons

    rg(ABCD)=rg(A).

    Puisque

    rg(A)rg(AB)rg(ABCD)=rg(A)

    on a

    rg(A)=rg(AB)etrg(ABCD)=rg(AB).

    En vertu de a) il existe une matrice Un(𝕂) telle que

    B=AU.

    En raisonnant comme en b), il existe une matrice Vn(𝕂) telle que

    (CD)=(VAVB).

    On en déduit

    (ABCD)=(AAUVAVAU).

    Inversement, supposons

    (ABCD)=(AAUVAVAU).

    Les n dernières lignes étant combinaisons linéaires des n premières, on a

    rg(ABCD)=(AAUOnOn)=rg(AAU)

    puis

    rg(ABCD)=(AAUOnOn)=rg(A).
 
Exercice 27  3861      X (MP)

Soient A,Bn() vérifiant A2B=A et rg(A)=rg(B). Montrer B2A=B.

[<] Rang d'une matrice par blocs[>] Matrices semblables

 
Exercice 28  1290  

Soit An,p(𝕂) une matrice de rang r. Montrer qu’il existe des matrices B et C, respectivement dans n,r(𝕂) et r,p(𝕂), telles que A=BC.

 
Exercice 29  2602   

Soit An() une matrice de rang r. Déterminer la dimension de l’espace

{Bn()|ABA=On}.

On pourra commencer par étudier le cas A=Jr matrice canonique de rang r.

 
Exercice 30  1602     MINES (MP)Correction  

Soient A,Bn(𝕂).

  • (a)

    Justifier qu’il existe U,VGLn(𝕂) tels que

    rg(UA+BV)=min(n,rg(A)+rg(B)).
  • (b)

    On suppose rg(A)+rg(B)n. Montrer qu’il existe U,VGLn(𝕂) tels que

    UA+BVGLn().

Solution

  • (a)

    Posons r=rg(A) et s=rg(B). Les matrices A et B sont respectivement équivalentes aux matrices

    Jr=(IrOr,n-rOn-r,tOn-r)etJs=(On-sOn-s,sOs,n-sIs).

    Il existe donc P,Q,R,SGLn() telles que

    PAQ=JretRBS=Js

    et alors

    PAQ+RBS=Jr+Js

    qui est une matrice de rang min(n,r+s).
    On peut aussi écrire

    (R-1P)A+B(SQ-1)=R-1(Jr+Js)Q-1

    et en posant U=R-1P et V=SQ-1, on obtient U,VGLn() telles que

    rg(UA+BV)=min(n,r+s).
  • (b)

    Si r+sn alors min(n,r+s)=n et ce qui précède conduit à une matrice inversible.

 
Exercice 31  4163     CENTRALE (MP)Correction  

Soient E et F deux -espaces vectoriels de dimensions finies: n=dimE,p=dimF. Soit f(E,F). On étudie

H={g(F,E),fgf=0}.
  • (a)

    On suppose f est bijectif. Montrer H={0}.

  • (b)

    On revient au cas général. Montrer que dimH=npr2 avec r=rg(f).

  • (c)

    On suppose que E=F et l’on définit l’application φ:gfgf. Montrer

    tr(φ)=(tr(f))2.

Solution

  • (a)

    Si f est bijectif (nécessairement n=p), il suffit de composer de part et d’autre par f1 pour écrire

    fgg=0 fg=0
    g=0.
  • (b)

    Dans des bases adaptées, l’application linéaire f peut être figurée par la matrice Jr canonique de rang r de type (n,p). Par représentation matricielle, l’espace H est alors isomorphe à

    {Mp,n()|JrMJr=On}.

    Un calcul par blocs, montre que les matrices solutions sont celles de la forme

    M=(ABCD) avec A=Or.

    La dimension de H s’en déduit.

  • (c)

    Soient (e1,,en) une base de E et ui,j l’endomorphisme de E envoyant ej sur ei et les autres vecteurs de bases sur 0E (ui,j est l’endomorphisme figuré par la matrice élémentaire Ei,j).

    On peut écrire

    f=k,=1nak,uk,

    avec A=(ak,) la matrice figurant f dans la base (e1,,en).

    Sachant ui,juk,=δj,kui,, il vient

    ui,jf==1naj,ui,

    puis

    fui,jf=k=1n=1nak,iaj,uk,.

    La coordonnée selon ui,j de φ(ui,j) est donc ai,iaj,j. On en déduit

    tr(φ)=i,j=1nai,iaj,j=(i=1nai,i)(j=1naj,j)=(tr(f))2.

[<] Matrices équivalentes[>] Calculs de déterminants par blocs

 
Exercice 32  4209  

Parmi les quatre matrices suivantes, quelles sont les matrices semblables11 1 Deux matrices carrées de même taille A et B sont semblables lorsqu’il existe une matrice P inversible vérifiant A=PBP-1. Par la formule de changement de bases, cela revient à signifier qu’elles figurent le même endomorphisme. entre elles?

A=(001101111)B=(111011001)C=(100110111)D=(111110011).
 
Exercice 33  5373  Correction  

Soit A2() une matrice non nulle vérifiant A2=O2.

Établir que A est semblable à la matrice

B=(0010).

Solution

La matrice B est une matrice non nulle de 2() vérifiant B2=O2: ce constat est une nécessité pour affirmer que A puisse être semblable à B mais ne démontre pas que cela a lieu!

Soit a l’endomorphisme canoniquement associé à la matrice A: c’est un endomorphisme de E=2 vérifiant a0 et a2=0 car AO2 et A2=O2.

Analyse: Supposons qu’il existe une base e=(e1,e2) dans laquelle la matrice de a soit égale à B. Par les colonnes de la matrice B, on lit

a(e1)=e2eta(e2)=0E. (1)

Le choix du vecteur e1 détermine le vecteur e2=a(e1). Ce dernier ne doit pas être nul et e1 est à choisir en dehors de Ker(a). En revanche, le vecteur e2 doit appartenir au noyau de a mais cela est assuré car a(e2)=a2(e1)=0E.

Justifions maintenant qu’il est possible de construire une telle base.

Synthèse: Soit e1 un vecteur de E n’appartenant pas à Ker(a). Un tel vecteur existe car l’endomorphisme a est non nul. Posons e2=a(e1) ce qui définit un vecteur non nul appartenant au noyau de a car a2=0. Par construction, les égalités (1) sont vérifiées. Il reste à justifier que la famille e=(e1,e2) est une base de E. Il s’agit d’une famille de longueur 2 dans un espace de dimension 2, il suffit de vérifier sa liberté.

Soit (λ1,λ2)2. Supposons

λ1.e1+λ2.e2=0E. ()

En appliquant a aux deux membres de l’égalité () on obtient λ1.e2=0E et donc λ1=0 car e2 n’est pas le vecteur nul. La relation () se simplifie alors en λ2.e2=0E et donc λ2=0. La famille e est donc libre.

Finalement, la famille e=(e1,e2) est une base de E dans laquelle l’endomorphisme a est figuré par B: les matrices A et B sont semblables.

 
Exercice 34  5884  Correction  

Soit A3() une matrice vérifiant A3=O3 et A2O3.

Établir que A est semblable à la matrice

B=(000100010).

Solution

La matrice B est une matrice de 3() vérifiant B3=O3 et B2O3: ce constat est une nécessité pour affirmer que A puisse être semblable à B mais ne démontre pas que cela a lieu!

Soit a l’endomorphisme canoniquement associé à la matrice A: c’est un endomorphisme de E=3 vérifiant a20 et a3=0 car A2O3 et A3=O3.

Analyse: Supposons qu’il existe une base e=(e1,e2,e3) dans laquelle la matrice de a soit égale à B. Par les colonnes de la matrice B, on lit

a(e1)=e2,a(e2)=e3eta(e3)=0E. (1)

Le choix du vecteur e1 détermine le vecteur e2=a(e1) qui détermine à son tout e3=a(e1). Ce dernier ne doit pas être nul et e1 est à choisir en dehors de Ker(a2). Aussi, le vecteur e3 doit appartenir au noyau de a mais cela est assuré car a(e3)=a3(e1)=0E.

Justifions maintenant qu’il est possible de construire une telle base.

Synthèse: Soit e1 un vecteur de E n’appartenant pas à Ker(a2). Un tel vecteur existe car l’endomorphisme a2 est non nul. Posons e2=a(e1) et e3=a2(e1). Le vecteur e3 est non nul et appartient au noyau de a car a3=0. Par construction, les égalités (1) sont vérifiées. Il reste à justifier que la famille e=(e1,e2,e3) est une base de E. Il s’agit d’une famille de longueur 3 dans un espace de dimension 3, il suffit de vérifier sa liberté.

Soit (λ1,λ2,λ3)3. Supposons

λ1.e1+λ2.e2λ3.e3=0E.

En appliquant a aux deux membres de cette égalité, on obtient

λ1.e2+λ2.e3=0E.

En appliquant à nouveau a, il vient

λ1.e3=0E.

On a donc λ1=0 car e3 n’est pas le vecteur nul. En revenant sur les équations précédentes, on obtient ensuite λ2=0 puis λ3=0. La famille e est donc libre.

Finalement, la famille e=(e1,e2,e3) est une base de E dans laquelle l’endomorphisme a est figuré par B: les matrices A et B sont semblables.

 
Exercice 35  4210  

Soit A3() une matrice non nulle vérifiant A2=O3. Établir que A est semblable à la matrice

B=(000100000).
 
Exercice 36  1322     CENTRALE (MP)Correction  

Soit A3() une matrice non nulle vérifiant A2=O3. Déterminer la dimension de l’espace

𝒞={M3()|AM-MA=O3}.

Solution

On vérifie aisément que 𝒞 est un sous-espace vectoriel de 3() car c’est le noyau de l’endomorphisme MAM-MA.
Puisque A2=O3, on a Im(A)Ker(A).
Puisque AO3, la formule du rang et l’inclusion précédente montre

rg(A)=1etdimKer(A)=2.

Soient X1Im(A) non nul, X2 tel que (X1,X2) soit base de Ker(A) et X3 un antécédent de X1. En considérant la matrice de passage P formée des colonnes X1,X2,X3, on a

P-1AP=(001000000)=B.

En raisonnant par coefficients inconnus, on obtient que les matrices N vérifiant BN=NB sont de la forme

N=(abc0bc00a).

Par suite, les matrices M vérifiant AM=MB sont celle de la forme

M=P(abc0bc00a)P-1.

L’espace 𝒞 est donc de dimension 5 et l’on en forme une base à l’aide des matrices

M1=P(100000001)P-1,M2=P(000010000)P-1,M3=P(010000000)P-1.
M4=P(000001000)P-1 et M5=P(001000000)P-1.
 
Exercice 37  4222   

Soit An(𝕂) vérifiant

An-1OnetAn=On.

Établir que A est semblable à la matrice

B=(0(0)1(0)10).
 
Exercice 38  724   Correction  

Soit An(𝕂) une matrice telle que A2=0 et de rang r>0.

Montrer que A est semblable à

B=(0Ir00).

Solution

Soient E un 𝕂-espace vectoriel de dimension n muni d’une base et f(E) de matrice A dans .

On observe r=rg(f), f0 et f2=0 de sorte que Im(f)Ker(f). On a

dimIm(f)=retdimKer(f)=n-r.

Soit (e1,,er) une base de Im(f). On complète celle-ci en une famille (e1,,en-r) base de Ker(f). Aussi, chaque vecteur ei pour i=1,,r possède un antécédent par f. On introduit e1,,er des vecteurs tels que

ei=f(ei) pour i=1,,r.

Considérons alors la famille (e1,,en-r,e1,,er). Celle-ci est formée de n vecteurs de E. Montrons que c’est une famille libre.

Soit (λ1,,λn-r,μ1,,μr)𝕂n. Supposons

λ1.e1++λr.er+λr+1.er+1++λn-r.en-r+μ1.e1++μr.er=0E. (1)

En appliquant f à la relation (1), on obtient

μ1.e1++μr.er=0E.

On en déduit μ1==μr=0 car la famille (e1,,er) est libre.

La relation (1) se simplifie alors en

λ1.e1++λr.er+λr+1.er+1++λn-r.en-r=0E

et donc λ1==λn-r=0 car la famille (e1,,en-r) est libre puisque c’est une base de Ker(f).

La famille (e1,,en) est libre et formée de n=dimE vecteurs de E, c’est donc une base de E. La matrice de f dans celle-ci est égale à B et l’on peut conclure que les matrices A et B sont semblables.

 
Exercice 39  723  

Soit An() une matrice non nulle telle que les espaces Im(A) et Ker(A) sont supplémentaires. Montrer que la matrice A est semblable à une matrice de la forme

(A000) avec AGLr()

(où les 0 désignent des blocs nuls de tailles appropriées).

 
Exercice 40  725   

Soit A3() une matrice non nulle vérifiant A3+A=O3. Montrer que A est semblable à la matrice

B=(0-10100000).
 
Exercice 41  726   Correction  

Soit M4() telle que M2+I4=O4.

Montrer que M est semblable à la matrice

(0-1001000000-10010).

Solution

Soit f(4) l’endomorphisme canoniquement associé à la matrice M.

Analyse: Cherchons une base (e1,e2,e3,e4) telle que: f(e1)=e2,f(e2)=-e1,f(e3)=e4 et f(e4)=-e3.
La connaissance de e1 et e3 suffit pour former e2 et e4 avec les quatre relations voulues.

Synthèse: Prenons e10, e2=f(e1), e3Vect(e1,e2) et e4=f(e3).
Supposons λ1e1+λ2e2+λ3e3+λ4e4=0 c’est-à-dire

λ1e1+λ2f(e1)+λ3e3+λ4f(e3)=0.

En appliquant l’endomorphisme f:

λ1f(e1)-λ2e1+λ3f(e3)-λ4e3=0

λ3(1)-λ4(2) donne

(λ3λ1+λ2λ4)e1+(λ3λ2-λ4λ1)f(e1)+(λ32+λ42)e3=0.

Puisque e3Vect(e1,e2), on a λ32+λ42=0 d’où λ3=λ4=0.

(1) et (2) donne alors λ1e1+λ2f(e1)=0 et λ1f(e1)-λ2e1=0.

Comme ci-dessus on parvient à λ12+λ22=0 d’où λ1=λ2=0.

Finalement, (e1,e2,e3,e4) est une base convenable. On peut conclure que M est semblable à la matrice proposée.

 
Exercice 42  3778    ENSTIM (MP)Correction  

Les matrices suivantes sont-elles semblables?

A=(36-5-2-1-65-2-1-108-30-320)etB=(12621022500320005).

Solution

tr(A)tr(B) dont A et B ne sont pas semblables.

 
Exercice 43  4349  

Deux matrices de n(𝕂) ayant même polynôme caractéristique et même rang sont-elles nécessairement semblables?

 
Exercice 44  2382    CENTRALE (MP)Correction  

Quelles sont les matrices carrées réelles d’ordre n qui commutent avec diag(1,2,,n) et lui sont semblables?

Solution

Posons D=diag(1,2,,n). L’étude, coefficient par coefficient, de la relation MD=DM donne que les matrices commutant avec D sont les matrices diagonales. Parmi les matrices diagonales, celles qui sont semblables à D sont celles qui ont les mêmes coefficients diagonaux

 
Exercice 45  3136   Correction  

Soit An(𝕂) une matrice de rang 1.

  • (a)

    Montrer que A est semblable à une matrice dont les n1 premières colonnes sont nulles.

  • (b)

    En déduire

    A2=tr(A).Aetdet(In+A)=1+tr(A).

Solution

  • (a)

    Soit f l’endomorphisme de 𝕂n canoniquement associé à A. On a

    rg(f)=rg(A)=1

    et donc par la formule du rang

    dimKer(f)=n1.

    Si est une base adaptée à Ker(f), la matrice de f dans cette base a ses n1 premières colonnes nulles.

  • (b)

    On peut écrire A=PBP1 avec P matrice inversible et B une matrice de la forme

    (00**00λ).

    On a alors

    λ=tr(B)=tr(A).

    Puisque B2=λB, on a

    P1A2P=tr(A).P1AP

    puis

    A2=tr(A).A.

    Puisque det(In+B)=1+λ, on a

    det(P1)det(In+A)det(P)=1+tr(A)

    puis

    det(In+A)=1+tr(A).
 
Exercice 46  5125   

Dans ce sujet, on considère des matrices de n(𝕂) avec n2.

  • (a)

    Montrer que deux matrices de rang 1 sont semblables si, et seulement si, elles ont la même trace.

  • (b)

    À quelle condition deux matrices élémentaires sont-elles semblables?

 
Exercice 47  5974   Correction  

On pose

A=(OnInOnOnOnInOnOnOn)3n().
  • (a)

    Calculer A3 et donner le rang de A.

  • (b)

    Soit u un endomorphisme d’un espace vectoriel réel de dimension finie. Établir

    dimKer(u2)2dimKer(u).

Soit B3n() telle que B3=0 et rg(B)=2n.

  • (c)

    Justifier Im(B2)Ker(B).

    En déduire la dimension de Im(B2)

  • (d)

    Soit (E1,,Em) une base d’un supplémentaire de Ker(B2).

    Montrer que la famille (B2E1,,B2Em,BE1,,BEm,E1,,Em) est libre.

  • (e)

    Montrer que A et B sont semblables.

Solution

  • (a)

    Par calcul par blocs, A3=0. De façon immédiate, rg(A)=2n.

  • (b)

    Considérons v la restriction de u au départ de Ker(u2). On a v2=0 donc Im(v)Ker(v). Or par la formule du rang appliquée à v,

    dimKer(u2)=dimKer(v)+rg(v)2dimKer(v)2dimKer(u)

    car11 1 En fait, Ker(v)=Ker(u)ker(u2)=Ker(u). Ker(v)Ker(u).

  • (c)

    B3=B×B2=0 entraîne Im(B2)Ker(B).

    On en déduit

    3n-dimKer(B2)=rg(B2)dimKer(B)

    puis

    3ndimKer(B)+dimKer(B2)3dimKer(B).

    Or dimKer(B)=n et les inégalités écrites sont des égalités. Ainsi, dimKer(B2)=2n puis rg(B2)=n.

  • (d)

    En fait, m=n.

    Soit (α1,,αn,β1,,βn,γ1,,γn)3n.

    Supposons

    α1B2E1++αnB2En+β1BE1++βnBEn+γ1E1++γEn=0.

    En appliquant B puis B2 à cette relation on obtient

    β1B2E1++βnB2En+γ1BE1++γBEn=0

    et

    γ1B2E1++γB2En=0.

    Cette dernière relation s’écrit encore

    γ1E1++γEnKer(B2).

    La famille (E1,,En) étant une base d’un supplémentaire de Ker(B2), on obtient γ1==γn=0. Il vient alors

    β1B2E1++βnB2En=0

    ce qui entraîne β1==βn=0 puis

    α1B2E1++αnB2En=0

    qui donne α1==αn=0. La famille étudiée est libre.

  • (e)

    La famille précédente constitue une base de 3n. La matrice de l’endomorphisme canoniquement associé à B dans cette base est A: la matrice B est semblable à A.

 
Exercice 48  2691      MINES (MP)

Soient A et B dans n() telles qu’il existe PGLn() vérifiant A=PBP-1.

Montrer11 1 Les matrices réelles A et B sont semblables sur , il s’agit ici de montrer qu’elles sont aussi semblables sur . qu’il existe QGLn() telle que A=QBQ-1.

 
Exercice 49  4953   

Soit A2(). Les matrices A et A sont-elles semblables?

 
Exercice 50  5679   Correction  

Soit A une matrice de 3().

  • (a)

    On suppose que A est semblable à A. Établir tr(A)=det(A)=0.

Inversement, on suppose tr(A)=det(A)=0.

  • (b)

    On suppose que A possède au moins une valeur propre non nulle. Montrer que A est diagonalisable puis que A est semblable à A.

  • (c)

    On suppose que A ne possède pas de valeurs propres non nulles. Montrer que A est nilpotente puis que A est semblable à A.

Solution

  • (a)

    Puisque A est semblable à A, ces deux matrices ont la même trace et le même déterminant. On en déduit

    tr(A)=tr(A)=tr(A) donc tr(A)=0

    et

    det(A)=det(A)=(1)3det(A) donc det(A)=0.
  • (b)

    Commençons par souligner que A possède trois valeurs propres comptées avec multiplicité et que 0 est valeur propre car la matrice A n’est pas inversible.

    La trace de A étant nulle, la somme des valeurs propres est nulle. Puisque l’on suppose qu’il existe une valeur propre non nulle λ, la matrice A possède trois valeurs propres distinctes λ, λ et 0. On en déduit que A est diagonalisable semblable à

    D=(λ000λ0000).

    Or, par échange des deux premiers vecteurs de base, c’est-à-dire par l’intermédiaire de la matrice de passage

    P=(010100001)

    la matrice D est semblable à D et A est donc semblable à A.

  • (c)

    La matrice A est nilpotente car 0 est sa seule valeur propre. On a donc A3=O3.

    Sachant A3=O3, on va montrer que A est semblable à l’une des matrices

    O3,(001000000)ou(010001000).

    Notons a l’endomorphisme de 3 canoniquement associé à la matrice A.

    Si A2O3, on peut introduire un vecteur x de 3 qui n’annule pas a2. On vérifie11 1 On peut trouver une étude analogue dans le sujet 4222. alors que (a2(x),a(x),x) est une base de 3 dans laquelle la matrice de a est

    T1=(010001000).

    La matrice A est donc semblable à T1. Aussi, A vérifie (A)3=O3 et (A)2O3 donc A est semblable22 2 On peut aussi remarquer que T1 est semblable à T1 via renversement des vecteurs de base et passage à l’opposé du vecteur du milieu, c’est-à-dire via la matrice de passage P1=(001010100). à T1 donc à A.

    Si A2=O3 et AO3, l’image de a est incluse dans le noyau de a et le rang de a est alors nécessairement égal à 1. On introduit un vecteur x de 3 qui n’annule pas a. Le vecteur a(x) est un vecteur non nul de Ker(a) que l’on complète en une base du plan Ker(a) à l’aide d’un vecteur y. On vérifie alors que (a(x),y,x) est une base de 3 dans laquelle la matrice de a est

    T2=(001000000).

    La matrice A est donc semblable à T2. Aussi, A vérifie (A)2=O3 et AO3 donc A est semblable33 3 On peut aussi remarquer que T2 est semblable à son opposé via échange des premier et dernier vecteurs de base et passage à l’opposé de l’un deux, c’est-à-dire via la matrice P2=(001010100). à T2 donc à A.

    Enfin, si A=O3, la conclusion est immédiate.

 
Exercice 51  4999    

Soient Dn() une matrice diagonale à coefficients diagonaux deux à deux distincts et φ l’endomorphisme de n() défini par φ(X)=DX-XD.

  • (a)

    Déterminer le noyau et l’image de l’endomorphisme φ.

  • (b)

    Soit Mn() de trace nulle. Montrer que M est semblable à une matrice de diagonale nulle.

  • (c)

    En déduire que toute matrice Mn() de trace nulle peut s’écrire

    M=AB-BA avec A,Bn().

[<] Matrices semblables[>] Algèbres

 
Exercice 52  2387     CENTRALE (MP)Correction  
  • (a)

    Soient A,Bn(). Montrer que

    det(AB-BA)0.
  • (b)

    Soient A,Bn() telles que AB=BA. Montrer que det(A2+B2)0.

  • (c)

    Trouver un contre-exemple à b) si A et B ne commutent pas.

  • (d)

    Soient A,B,C,Dn() telles que AC=CA. Montrer que

    det(ABCD)=det(AD-CB).

Solution

  • (a)

    En multipliant les n dernières lignes par i et les n dernières colonnes aussi:

    det(AB-BA)=(-1)ndet(AiB-iB-A)

    puis par opérations sur les lignes

    det(AB-BA)=(-1)ndet(AiBA-iB-A+iB)

    et par opérations sur les colonnes

    det(AB-BA)=(-1)ndet(A+iBiB0-A+iB).

    On en déduit

    det(AB-BA)=(-1)ndet(A+iB)det(-A+iB)

    et enfin

    det(AB-BA)=det(A+iB)det(A-iB).

    Les matrices A et B étant réelles, cette écriture est de la forme zz¯=|z|20.

  • (b)

    det(A+iB)det(A-iB)=det(A2+B2) car A et B commutent donc det(A2+B2)0.

  • (c)

    A=(1201) et B=(1021) par exemple.

  • (d)

    Si A est inversible, on remarque

    (IO-CA-1I)(ABCD)=(AB0-CA-1B+D)

    donc det(ABCD)=det(A)det(-CA-1B+D)=det(AD-CB) car A et C commutent.
    On étend cette égalité aux matrices non inversibles par densité:
    Les applications Adet(ABCD) et Adet(AD-CB) sont continues et coïncident sur l’ensemble des matrices inversibles commutant avec C. Or cet ensemble est dense dans l’ensemble des matrices commutant avec C: si A commute avec C alors pour tout λ>0 assez petit A+λIn est inversible et commute avec C). Par coïncidence d’applications continues sur une partie dense, les deux applications sont égales.

 
Exercice 53  1424   

Soient A,Bn().

  • (a)

    Montrer

    |ABBA|=det(A+B)det(A-B).
  • (b)

    Justifier

    |A-BBA|0.
 
Exercice 54  198     CENTRALE (PC)

Soient An() et

M=(InAAIn)2n().
  • (a)

    À quelle condition la matrice M est-elle inversible?

  • (b)

    Donner son inverse quand cela est possible.

 
Exercice 55  3130   

Soient A,B,C,Dn() avec D inversible.

  • (a)

    Établir

    det(ABCD)=det(AD-BD-1CD).
  • (b)

    Comment simplifier cette formule si C et D commutent ou si B et D commutent?

 
Exercice 56  4226   

Soient A,B,C,Dn() telles que C et D commutent.

  • (a)

    On suppose que D est inversible. Établir

    det(ABCD)=det(AD-BC).

On introduit Dt=(1-t)D+tIn avec t.

  • (b)

    Justifier que Dt est inversible sauf pour un nombre fini de valeurs de t.

  • (c)

    Généraliser la formule de la première question au cas où la matrice D n’est plus supposée inversible.

 
Exercice 57  3147   Correction  

Soient A,B,C,Dn().

  • (a)

    On suppose CD symétrique et D inversible. Montrer que

    det(ABCD)=det(AD-BC).
  • (b)

    On suppose toujours CD symétrique mais on ne suppose plus D inversible.
    Montrer que l’égalité précédente reste vraie.

Solution

  • (a)

    Cas: D inversible. Sachant CD=DC, on a

    (ABCD)(DOn-CIn)=(AD-BCBOnD)

    et, en passant au déterminant, on obtient la relation

    det(ABCD)det(D)=det(AD-BC)det(D)

    puis la relation voulue sachant det(D)=det(D)0

  • (b)

    Cas: D non inversible. Posons r=rg(C). On peut écrire C=PJrQ avec P,Q inversibles et Jr la matrice (symétrique) dont tous les coefficients sont nuls sauf les r premiers de la diagonale qui sont égaux à 1. Considérons alors D=D+λP(Q)-1 pour λ.
    On peut écrire

    D=P(P-1DQ+λIn)(Q)-1.

    Si -λ n’est pas valeur propre de P-1DQ, la matrice D est inversible.
    Puisqu’une matrice n’a qu’un nombre fini de valeurs propres, la matrice D est assurément inversible quand λ0+ avec λ assez petit.
    De plus, CD est symétrique car

    CD-DC=CD+λPJrQQ-1P-DC-λP(Q)-1QJrP=0.

    Par l’étude qui précède, on obtient

    det(ABCD)=det(AD-BC)

    et en passant à la limite quand λ0+, on obtient

    det(ABCD)=det(AD-BC).
 
Exercice 58  2694      MINES (MP)Correction  

Soient A,B,C,Dn(𝕂) avec AC=CA. Montrer que

det(ACBD)=det(DA-BC).

Solution

Supposons pour commencer la matrice A inversible.
Par opérations par blocs:

(ACBD)(I-A-1C0I)=(A0BD-BA-1C).

On en déduit

|ACBD|=det(D-BA-1C)det(A)=det(DA-BA-1CA).

Or les matrices A et C commutent donc A-1 et C commutent aussi et

|ACBD|=det(DA-BC).

Supposons A non inversible.
Pour p assez grand, la matrice Ap=A+1pI est inversible et commute avec C donc

det(ApCBD)=det(DAp-BC).

En passant à la limite quand p+, la continuité du déterminant donne

det(ACBD)=det(DA-BC).
 
Exercice 59  3288      MINES (MP)Correction  

Soient A,B,C,D des matrices carrées d’ordre n, réelles et commutant deux à deux. Montrer que la matrice

M=(ABCD)

est inversible si, et seulement si, AD-BC l’est.

Solution

Cas: La matrice A inversible. Pour

P=(In-A-1BOnIn)

on a

MP=(AOnC-CA-1B+D).

On en déduit

det(M)=det(MP)=det(A)×det(-CA-1B+D).

Or

det(A)×det(-CA-1B+D)=det(AD-ACA-1B)=det(AD-BC)

car la matrice C commute avec les matrices A et B.
On en déduit

det(M)=det(AD-BC).

Cas général: Pour p* assez grand, la matrice Ap=A+1/pIn est inversible et les matrices Ap,B,C,D commutent deux à deux. Si on pose

Mp=(ApBCD)

l’étude qui précède donne

det(Mp)=det(ApD-BC).

En faisant tendre p vers +, on obtient à la limite

det(M)=det(AD-BC).

Il est alors immédiat de conclure que l’inversibilité de M équivaut à celle de AD-BC.

 
Exercice 60  713   Correction  

On considère une matrice Mn(𝕂) inversible écrite sous la forme

M=(ABCD)

avec Ap(𝕂) et Dn-p(𝕂).
On écrit la comatrice de M sous une forme analogue

Com(M)=(ABCD)

avec Ap(𝕂) et Dn-p(𝕂).
Vérifier

det(A)=det(M)p-1det(D).

Solution

On introduit

N=(AOp,n-pBIn-p).

On a

MN=(AA+BBBCA+DBD).

Or

M(Com(M))=(AA+BBAC+BDCA+DBCC+DD)=(det(M))nIp

donc

MN=(det(M)IpBOn-p,pD).

En passant cette relation au déterminant, on obtient

det(M)×det(A)=det(M)pdet(D)

puis facilement la relation proposée sachant det(M)0.

[<] Calculs de déterminants par blocs

 
Exercice 61  4383  

Soit u un endomorphisme d’un espace vectoriel E. On introduit le commutant de u

𝒞u={v(E)|uv=vu}.

Montrer que 𝒞u est une sous-algèbre de l’algèbre (E) des endomorphismes de E.

 
Exercice 62  5531  Correction  

Soit PGLn(𝕂). Montrer que l’application MP-1MP est un morphisme bijectif de la 𝕂-algèbre n(𝕂) dans elle-même.

Solution

n(𝕂) est une 𝕂-algèbre et l’application f:MP-1MP est bien définie de n(𝕂) vers n(𝕂).

Pour λ1,λ2𝕂 et M1,M2n(𝕂), on vérifie

f(λ1M1+λ2M2) =P-1(λ1M1+λ2M2)P
=λ1P-1M1P+λ2P-1M2P=λ1f(M1)+λ2f(M2).

L’application f est donc linéaire. De plus,

f(M1M2)=P-1M1M2P=P-1M1PP-1M2P=f(M1)f(M2)

et

f(In)=P-1InP=In.

L’application f est donc un morphisme d’algèbres.

De plus, pour tous A,Mn(𝕂),

f(M)=A P-1MP=A
M=PAP-1.

L’application f est donc bijective.

 
Exercice 63  1265  Correction  

Soit

E={M(a,b,c)=(abccabbca)|(a,b,c)3}.

Montrer que E est une sous-algèbre commutative de 3() dont on déterminera la dimension.

Solution

On peut écrire

M(a,b,c)=aI+bJ+cK

avec

I=M(1,0,0),J=M(0,1,0) et K=M(0,0,1)=J2.

Ainsi, E=Vect(I,J,K) est un sous-espace vectoriel de dimension 3 de 3() (car (I,J,K) est clairement une famille libre).
Aussi

M(a,b,c)M(a,b,c)=(aa+bc+cb)I+(ab+ab+cc)J+(ac+ac+bb)K.

Donc E est une sous algèbre (visiblement commutative) de 3().

 
Exercice 64  4207   

Soit

E={M(a,b)=(a-bba)|(a,b)2}.
  • (a)

    Montrer que E est une algèbre réelle commutative pour les lois usuelles.

  • (b)

    Vérifier que l’algèbre E est isomorphe à .

 
Exercice 65  4218   

(Le «  corps  » des quaternions)

On note l’ensemble des matrices

M(a,b)=(ab-b¯a¯) avec a,b.
  • (a)

    Montrer que est une algèbre réelle de dimension 4 pour les opérations usuelles.

  • (b)

    Vérifier que tout élément non nul de est inversible dans .

 
Exercice 66  5695   Correction  

Soient 𝒜 une sous-algèbre de l’algèbre n(𝕂). On souhaite établir que l’inverse de toute matrice inversible élément de 𝒜 est aussi un élément de 𝒜.

  • (a)

    Soit A𝒜 une matrice inversible. Montrer que l’application

    τ:{𝒜𝒜MAM

    définit un isomorphisme de l’espace 𝒜 vers lui-même.

  • (b)

    Conclure.

Solution

  • (a)

    L’application τ est correctement définie car la sous-algèbre 𝒜 est stable par produit. L’application τ est linéaire car, avec des notations entendues,

    τ(λM+μN)=A(λM+μN)=λAM+μAN=λτ(M)+μτ(N).

    Enfin, l’application τ est injective car, si MKer(τ),

    M=A-1AM=A-1τ(M)=0.

    Puisque 𝒜 est un espace de dimension finie, l’application τ est un isomorphisme de 𝒜 vers lui-même (autrement dit un automorphisme de 𝒜).

  • (b)

    Par surjectivité de l’application τ et sachant In𝒜, il existe M𝒜 tel que τ(M)=In. On vérifie alors

    A-1=A-1×In=A-1AM=M𝒜.
 
Exercice 67  5694   Correction  

Soient E un 𝕂-espace vectoriel de dimension finie et 𝒜 une sous-algèbre de (E). On souhaite établir que l’inverse de tout automorphisme de E appartenant à 𝒜 est encore élément de 𝒜.

  • (a)

    Soit uGL(E)𝒜. Montrer que l’application

    τ:{𝒜𝒜vuv

    définit un isomorphisme de l’espace 𝒜 vers lui-même.

  • (b)

    Conclure.

Solution

  • (a)

    L’application τ est correctement définie car la sous-algèbre 𝒜 est stable par composition. L’application τ est linéaire car, avec des notations entendues,

    τ(λ.v+μ.w)=u(λ.v+μ.w)=λ.uv+μ.uw=λ.τ(v)+μ.τ(w).

    Enfin, l’application τ est injective car, si vKer(τ),

    v=u-1uv=u-1τ(v)=0.

    Puisque 𝒜 est un espace de dimension finie, l’application τ est un isomorphisme de 𝒜 vers lui-même (autrement dit un automorphisme de 𝒜).

  • (b)

    Par surjectivité de l’application τ et sachant IdE𝒜, il existe v𝒜 tel que τ(v)=IdE. On vérifie alors

    u-1=u-1IdE=u-1uv=v𝒜.
 
Exercice 68  5420     MINES (MP)Correction  

Soit A une -algèbre commutative intègre de dimension finie n2.

  • (a)

    Montrer que A est un corps.

  • (b)

    Montrer que pour tout aA, l’ensemble {P[X]|P(a)=0A} est un idéal de [X] et que celui-ci est engendré par un polynôme irréductible.

  • (c)

    Montrer que A est isomorphe à .

Solution

  • (a)

    A est un anneau commutatif non réduit à {0A}.

    Soit a un élément non nul de A. L’application γ:xax est un endomorphisme de l’espace A et celui-ci est injectif car l’anneau A est intègre. L’espace A étant de dimension finie, l’application γ est un automorphisme de A. En particulier, il existe bA tel que γ(b)=1A c’est-à-dire ab=1A. Ainsi, tout élément non nul de l’anneau A est inversible. Finalement, A est un corps.

  • (b)

    L’ensemble I={P[X]|P(a)=0A} contient le polynôme nul, est stable par addition et l’on vérifie aisément que, si PI, alors PQI pour tout Q[X]. Ainsi, I est un idéal de [X]. Il existe donc un polynôme Π[X] tel que I=Π[X].

    Par l’absurde, supposons que le polynôme Π ne soit par irréductible. On peut écrire Π=Π1Π2 avec Π1 et Π2 non constants. Puisque Π(a)=0A, on a Π1(a)Π2(a)=0A. Par intégrité, Π1(a)=0A ou Π2(a)=0A. Quitte à échanger, supposons Π1(a)=0A. Cela signifie Π1I mais alors ΠΠ1 et cela est absurde.

  • (c)

    Soit aA tel que aVect(1A). Un tel élément existe car dimA2. Introduisons alors le polynôme Π comme au-dessus (que l’on choisit unitaire). Celui-ci ne peut être de degré 1 car aVect(1A). Le polynôme Π est donc de degré 2 sans racines réelles. Soit ω=α+iβ (avec (α,β)×*) une racine de Π. On a

    Π=(X-ω)(X-ω¯)=X2-2αX+(α2+β2)

    et donc

    Π(a)=a2-2α.a+(α2+β2).1A=0A.

    Considérons ensuite

    i=1β(a-α.1A)AVect(1A).

    On remarque

    i2=1β2(a2-2α.a+α2.1A)=-1A.

    Montrons ensuite que dimA=2. Par l’absurde, si AVect(1A,i), on peut introduire bEVect(1A,i) et définir comme au-dessus un élément jA tel que j2=-1 avec jVect(1A,i). Or j2=i2 donne (j-i)(j+i)=0A et donc j=i ou j=-i par intégrité. C’est absurde.

    Pour conclure, on introduit l’application -linéaire φ:A déterminée par

    φ(1)=1Aetφ(i)=i.

    Par l’égalité i2=-1A, on vérifie que l’application φ est un morphisme d’anneaux et donc un morphisme d’algèbres. De plus, celle-ci transforme une base en une base, c’est un isomorphisme.

 
Exercice 69  3408     ENS Cachan (MP)Correction  

Soit 𝕂 une algèbre intègre sur de dimension finie n2. On assimile à .11 est l’élément de 𝕂 neutre pour le produit.

  • (a)

    Montrer que tout élément non nul de 𝕂 est inversible.

  • (b)

    Soit a un élément de 𝕂 non situé dans . Montrer que la famille (1,a) est libre tandis que le famille (1,a,a2) est liée.

  • (c)

    Montrer l’existence de i𝕂 tel que i2=-1.

  • (d)

    Montrer que si 𝕂 est commutative alors 𝕂 est isomorphe à .

Solution

  • (a)

    Soit a un élément non nul de 𝕂. L’application φ:xax est -linéaire de 𝕂 vers 𝕂 et son noyau est réduit à {0} car l’algèbre 𝕂 est intègre. Puisque 𝕂 est un -espace vectoriel de dimension finie, l’endomorphisme φ est bijectif et il existe donc b𝕂 vérifiant ab=1. Puisque

    φ(ba)=a(ba)=(ab)a=a=φ(1)

    on a aussi ba=1 et donc a est inversible d’inverse b.

  • (b)

    Puisque 10, si la famille (1,a) était liée alors a.1= ce qui est exclu; on peut donc affirmer que la famille (1,a) est libre.
    Puisque la -algèbre a est de dimension n, on peut affirmer que la famille (1,a,a2,,an) est liée car formée de n+1 vecteurs. Il existe donc un polynôme non nul Pn[X] tel que P(a)=0. Or ce polynôme se décompose en un produit de facteurs de degrés 1 ou 2. Puisque les facteurs de degré 1 n’annule pas a et puisque l’algèbre est intègre, il existe un polynôme de degré 2 annulant a. On en déduit que la famille (1,a,a2) est liée.

  • (c)

    Plus exactement avec ce qui précède, on peut affirmer qu’il existe α,β tel que

    a2+αa+β=0 avec Δ=α2-4β<0.

    On a alors

    (a+α2)2=α2-4β4

    et l’on obtient donc i2=-1 en prenant

    i=2a+α4β-α2.
  • (d)

    Par l’absurde, supposons n=dim𝕂>2.
    Il existe a,b𝕂 tels que (1,a,b) soit libre.
    Comme ci-dessus, on peut alors introduire iVect(1,a) et jVect(1,b) tels que

    i2=-1=j2.

    On a alors par commutativité

    (i-j)(i+j)=0

    et l’intégrité de 𝕂 entraîne i=j ou i=-j. Dans un cas comme dans l’autre, on obtient

    1,a,bVect(1,i)

    ce qui contredit la liberté de la famille (1,a,b).
    On en déduit n=2. Il est alors facile d’observer que 𝕂 est isomorphe à .

 
Exercice 70  4230   

Soient (A,+,×) une -algèbre intègre de dimension finie n2 et a un élément de A.

On assimile la droite réelle à l’ensemble .1A1A est l’élément de A neutre pour le produit.

  • (a)

    En observant que l’application xax est un endomorphisme de A, montrer que a est inversible si, et seulement si, a est non nul.

  • (b)

    Montrer qu’il existe des réels λ0,λ1,,λn non tous nuls tels que

    λ0+λ1.a++λn.an=0A.
  • (c)

    Montrer que, à isomorphisme près, est la seule -algèbre commutative intègre de dimension finie n2.

 
Exercice 71  2390     CENTRALE (MP)Correction  

Soit n un entier 2 et 𝒜 un hyperplan de n() stable pour le produit matriciel.

  • (a)

    On suppose que In𝒜. Montrer, si M2𝒜, que M𝒜. En déduire que pour tout i{1,,n} que la matrice Ei,i est dans 𝒜. En déduire une absurdité.

  • (b)

    On prend n=2. Montrer que 𝒜 est isomorphe à l’algèbre des matrices triangulaires supérieures.

Solution

  • (a)

    Supposons M2𝒜. 𝒜 et Vect(In) étant supplémentaires dans n(), on peut écrire M=A+λIn avec A𝒜. On a alors M2=A2+2λAIn+λ2In d’où l’on tire λ2In𝒜 puis λ=0 ce qui donne M𝒜.
    Pour ij, Ei,j2=0𝒜 donc Ei,j𝒜 puis Ei,i=Ei,j×Ej,i𝒜. Par suite, In=E1,1++En,n𝒜. Absurde.

  • (b)

    Formons une équation de l’hyperplan 𝒜 de la forme ax+by+cz+dt=0 en la matrice inconnue M=(xyzt) avec (a,b,c,d)(0,0,0,0). Cette équation peut se réécrire tr(AM)=0 avec A=(acbd).
    Puisque I2𝒜, on a tr(A)=0. Soit λ une valeur propre de A.
    Si λ0 alors -λ est aussi valeur propre de A et donc A est diagonalisable via une matrice P.
    On observe alors que les matrices M de 𝒜 sont celles telles que P-1MP a ses coefficients diagonaux égaux.
    Mais alors pour M=P(1101)P-1 et N=P(1011)P-1 on a M,N𝒜 alors que MN𝒜.
    Si λ=0 alors A est trigonalisable en (0α00) avec α0 via une matrice P.
    On observe alors que les matrices M de 𝒜 sont celles telles que P-1MP est triangulaire supérieure. L’application MP-1MP est un isomorphisme comme voulu.



Édité le 17-06-2025

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