[>] Convergence dominée sur intervalle variable

 
Exercice 1  4713  

Étudier les limites suivantes:

  • (a)

    limn+-+1+2sin(t/n)1+t2dt

  • (b)

    limn+0π/2sinn(t)dt.

 
Exercice 2  921  Correction  

Étudier la limite quand n tend vers l’infini de

un=0π/4tann(x)dx.

Solution

Pour x[0;π/4],

tann(x)=(tan(x))nn+(x)={0 si x[0;π/4[1 si x=π/4.

Aussi,

|tann(x)|1=φ(x)

avec φ:[0;π/4]+ intégrable.

Par convergence dominée,

unn+0π/4(x)dx=0π/40dx=0.
 
Exercice 3  5537  Correction  

Étudier la limite quand n tend vers l’infini de

un=0+exndx.

Solution

L’intégrale définissant un existe pour n1 (cf. domination à suivre).

Pour x[0;+[,

exnn+f(x) avec f(x)={1 si x[0;1[e1 si x=10 si x]0;+[.

Aussi,

|exn|φ(x)={1 si x[0;1[ex si x1

En effet, pour n1, on a xnx pour tout x1.

La fonction φ:[0;+[+ est intégrable sur [0;+[ car négligeable devant x1/x2 en +.

Par convergence dominée,

unn+0+f(x)dx=011dx=1.
 
Exercice 4  5396   Correction  

Étudier la limite quand n tend vers l’infini de

un=0+dxxn+ex.

Solution

Pour x[0;+[,

1xn+exn+f(x) avec f(x)={ex si x[0;1[11+e si x=10 si x]0;+[.

Aussi,

|1xn+ex|ex=φ(x)

avec φ:[0;+[+ intégrable (fonction de référence).

Par convergence dominée,

unn+0+f(x)dx=01exdx=e1e.
 
Exercice 5  926     CENTRALE (MP)Correction  

Calculer

limn+0+e-tsinn(t)dt.

Solution

La fonction intégrée ne converge pas simplement en les t=π/2+π[2π]. Pour contourner cette difficulté on raisonne à l’aide de valeurs absolues.

|0+e-tsinn(t)dt|0+e-t|sinnt|dt.

On a

fn(t)=|e-tsinn(t)|n+f(t)

avec

f(t)={0 si tπ/2[π]e-t sinon.

Les fonctions fn et f sont continues par morceaux et

|fn(t)|e-t=φ(t)

avec φ continue par morceaux intégrable sur [0;+[.

Par convergence dominée,

0+e-tsinn(t)dtn+0+f(t)dt=0.
 
Exercice 6  927   Correction  
  • (a)

    Établir que

    -+(1+t2n)-ndtn+-+e-t2dt.
  • (b)

    Soit n*. Vérifier

    -+(1+t2n)-ndt=nIn avec In=-+1(1+x2)ndx.
  • (c)

    Pour n*, établir

    In-In+1=12nIn.
  • (d)

    En déduire une expression de In à l’aide de nombres factoriels.

  • (e)

    En employant la formule de Stirling, donner la valeur de -+e-t2dt.

Solution

  • (a)

    Les fonctions données par

    fn(t)=(1+t2/n)-n

    sont définies et continues par morceaux sur .

    La suite de fonctions (fn) converge simplement vers f avec f(t)=e-t2 définie et continue par morceaux sur .

    Soit t fixé. Pour n*, en développant par la formule du binôme de Newton

    1(1+t2n)n=11+nt2n+11+t2

    car les points de suspensions sont formés de termes tous positifs.

    Ainsi,

    |fn(t)|=(1+t2n)-n11+t2=φ(t).

    La fonction φ:]-;+[+ est continue et intégrable sur ]-;+[.

    Par convergence dominée,

    -+(1+t2n)-ndtn+-+e-t2dt.
  • (b)

    Il suffit de réaliser le changement de variable t=nx.

  • (c)

    On remarque

    In-In+1=-+x2(1+x2)n+1dx=12-+x2x(1+x2)n+1dx.

    À l’aide d’une intégration par parties correctement justifiée,

    -+x2x(1+x2)n+1dx=[-xn(1+x2)n]-+=0+1n-+dx(1+x2)n+1

    et donc

    In-In+1=12nIn.
  • (d)

    On obtient la relation de récurrence

    In+1=2n-12nIn pour n*.

    Sachant I1=[arctan(x)]-+=π, on obtient

    In+1=(2n)!22n(n!)2πpour tout n.
  • (e)

    On a

    -+e-t2dt=limn+n+1In+1=π

    car, par la formule de Stirling et de multiples simplifications,

    n+1In+1n+n+12π(2n)(2ne)2n22n2πn(ne)2nπ=π.
 
Exercice 7  1771     CCINP (MP)Correction  

Vérifier que la suite de terme général

un=0+sin(nt)nt+t2dt

est bien définie et étudier sa convergence.

Solution

Posons

fn:tsin(nt)nt+t2.

La fonction fn est définie et continue par morceaux sur ]0;+[ et intégrable sur cet intervalle car Quand t0+,

fn(t)t0+ntnt+t2t0+1etfn(t)=t+O(1t2).

Soit t]0;+[. Quand n+, fn(t)=O(1n) et la suite (fn) converge simplement vers la fonction nulle.

De plus, pour tπ/2, on a, sachant |sin(u)||u|,

|fn(t)|ntnt+t21

et pour tπ/2,

|fn(t)|1nt+t21t2.

Ainsi, |fn|φ avec

φ:t{1 si t[0;π/2]1/t2 si t]π/2;+[.

La fonction φ étant intégrable sur ]0;+[, on peut appliquer le théorème de convergence dominée et affirmer

unn+0+0dt=0.
 
Exercice 8  3800     CCINP (PSI)Correction  

Étudier la limite éventuelle, quand n tend vers +, de la suite

In=0+xn1+xn+2dx.

Solution

En découpant l’intégrale,

In=01xn1+xn+2dx+1+xn1+xn+2dx.

D’une part,

|01xndxxn+2+1|01xndx=1n+1n+0.

D’autre part, par convergence dominée (fonction de domination x1/x2 intégrable sur [1;+[),

1+xndxxn+2+1n+1+dxx2=1.

On en déduit

Inn+1.
 
Exercice 9  746   Correction  

Étudier la limite quand n tend vers l’infini de

un=0+sinn(x)x2dx.

Solution

Notons que l’intégrale définissant un existe pour n2 car la fonction intégrée est dominée par x1/x2 en + et est prolongeable par continuité en 0.

Dans cette étude, on ne peut appliquer le théorème de convergence dominée sur [0;+[ après une majoration de |sin(x)| par 1 car la fonction dominante φ(x)=1/x2 n’est pas intégrable sur ]0;+[. Une solution pour contourner cette difficulté est de découper l’intégrale

un=0+sinn(x)x2dx=01sinn(x)x2dx+1+sinn(x)x2dx.

On a

|01sinn(x)x2dx|01|sinn-2(x)|dx car |sin(x)||x|.

Par le théorème de convergence dominée (fonction de domination φ:x1),

01|sinn-2(x)|dxn+0

et donc

01sinn(x)x2dxn+0.

Aussi,

|1+sinn(x)x2dx|1+|sin(x)|nx2dx.

Pour x1,

|sin(x)|nx2n+f(x)

avec f(x)=0 pour tout xπ/2[π].

De plus,

|sin(x)|nx21x2=φ(x)

avec φ:[1;+[+ intégrable. Par convergence dominée,

1+|sin(x)|nx2dxn+1+f(x)dx=0.

Finalement,

unn+0.
 
Exercice 10  5397   Correction  

Étudier la limite quand n tend vers l’infini de

un=0+xndxx2n+1.

Solution

En découpant l’intégrale,

un=01xndxx2n+1+1+xndxx2n+1.

D’une part,

|01xndxx2n+1|01xndx=1n+1n+0.

D’autre part,

|1+xndxx2n+1|1+dxxn=1n-1n+0.

On conclut

unn+0.

On peut aussi appliquer le théorème de convergence dominée mais c’est un peu moins efficace.

 
Exercice 11  3294     CCINP (MP)

Montrer

limn+1+ne-xndx=1+e-xxdx.
 
Exercice 12  2862     MINES (MP)Correction  

Calculer

limn+0+n!k=1n(k+x)dx.

Solution

On a

|n!k=1n(k+x)|1×2(x+1)(x+2)×1=φ(x).

La fonction φ est intégrable sur [0;+[.

Aussi,

ln(n!k=1n(k+x))=-k=1nln(1+xk)n+-

car ln(1+x/k)x/k est terme général d’une série à termes positifs divergente.

Par suite,

n!k=1n(k+x)n+0.

Par convergence dominée,

limn+0+n!k=1n(k+x)dx=0.
 
Exercice 13  2435    ENSTIM (MP)

Soit f:[0;1] une fonction continue. Étudier la limite quand n tend vers + de

01f(tn)dt.
 
Exercice 14  150     MINES (PC)Correction  

Soit f:++ continue et bornée. On pose, pour n,

In=0+nf(t)e-ntdt.

Déterminer la limite de In quand n+.

Solution

Par le changement de variable u=nt (avec n1),

In=0+f(un)e-udu.

Par convergence dominée, sachant

|f(un)|fe-u=φ(u)

avec φ:[0;+[+ intégrable, on obtient

Inn+0+f(0)e-udu=f(0).
 
Exercice 15  924   Correction  

Soit f:+ continue et bornée.

Déterminer la limite quand n+ de

0+nf(x)1+n2x2dx.

Solution

Par le changement de variable u=nx (pour n1),

0+nf(x)1+n2x2dx=0+f(u/n)1+u2du.

Posons alors fn:uf(u/n)1+u2 définie sur +.

La suite de fonctions (fn) converge simplement vers

f:uf(0)1+u2.

Les fonctions fn et f sont continues par morceaux sur +.

Pour u[0;+[,

|fn(u)|f1+u2=φ(u)

avec φ:++ intégrable.

Par convergence dominée,

0+nf(x)1+n2x2dxn+0+f(0)1+u2du=πf(0)2.
 
Exercice 16  3650      X (PC)Correction  

Soit f:+ de classe 𝒞1 intégrable ainsi que sa dérivée.

  • (a)

    Déterminer pour x>0

    limn+0+ncos(t)(sin(t))nf(xt)dt.
  • (b)

    Préciser le mode de convergence.

Solution

  • (a)

    Pour x>0, posons

    un(x)=0+ncos(t)(sin(t))nf(xt)dt.

    L’intégrabilité de f assure que un(x) est bien définie.

    Puisque f est intégrable, la fonction f admet une limite finie en + et, puisque f est aussi intégrable, f tend vers 0 en +. Par intégration par parties, on obtient alors

    un(x)=-nn+10+(sin(t))n+1xf(xt)dt.

    Posons gn(x)=|sin(t)|n+1xf(xt)dt.

    Chaque fonction gn est continue par morceaux.

    La suite de fonctions (gn) converge simplement vers une fonction continue par morceaux, nulle en chaque xπ/2+kπ.

    La fonction limite simple est continue par morceaux.

    Enfin, on a la domination

    |gn(x)|xf(xt)=φ(t)

    avec la fonction φ:[0;+[+ intégrable.

    Par convergence dominée,

    0+gn(t)dtn+0

    et, par comparaison,

    un(x)n+0.
  • (b)

    On vient déjà d’obtenir une convergence simple de la suite de fonctions (un) vers la fonction nulle. Montrons qu’il s’agit en fait d’une convergence uniforme.

    Par changement de variable,

    un(x)=-nn+10+(sin(u/x))n+1f(u)du.

    Soit ε>0. Puisque la fonction f est intégrable, il existe A+ tel que

    A+|f(u)|duε

    et alors

    |un(x)|M0A|sin(u/x)|n+1du+ε avec M=maxu[0;A]|f(u)|.

    Pour x4A/π,

    u[0;A], 0uxAxπ4

    et donc

    0A|sin(u/x)|n+1duA2n+1.

    Pour x4A/π, on a par changement de variable

    0A|sin(u/x)|n+1du=x0A/x|sin(t)|n+1dt.

    Pour k entier tel que kπ<A/x(k+1)π.

    0A|sin(u/x)|n+1dux0(k+1)π|sin(t)|n+1dt=x(k+1)0π(sin(t))n+1dt.

    Or x(k+1)πA+xπ5A et donc

    0A|sin(u/x)|n+1du5Aπ0π(sin(t))n+1dt.

    Finalement, pour tout x>0,

    |un(x)|5AMπ0π(sin(t))n+1dt+AM2n+1+ε

    et donc pour n assez grand, on a pour tout x>0.

    |un(x)|2ε.

    Il y a donc convergence uniforme vers la fonction nulle.

 
Exercice 17  4725      MINES (MP)

Soit f: une fonction continue et intégrable. On suppose qu’il existe un réel positif M vérifiant

x>0,-+|eitx-1x||f(t)|dtM.
  • (a)

    Montrer que la fonction ttf(t) est intégrable sur .

  • (b)

    Calculer

    limx0+-+eitx-1tf(t)dt.

[<] Convergence dominée[>] Applications de la convergence dominée

 
Exercice 18  2567    ENSTIM (MP)Correction  

Soit f:[0;+[ continue.

On suppose que la fonction f admet une limite finie en + vers une limite finie .

Déterminer la limite quand n+ de

μn=1n0nf(t)dt.

Solution

Par changement de variable,

μn=01f(ns)ds.

La fonction f est continue sur [0;+[ et admet une limite finie en +, c’est donc une fonction bornée par un certain M+.

Par convergence dominée (domination par la fonction consante tM intégrable sur [0;1]),

μnn+01dt=.
 
Exercice 19  922   Correction  

Étudier

limn+0n(1+xn)ne-2xdx.

Solution

Posons

fn(x)={(1+xn)n si x[0;n]0 sinon.

Pour x[0;+[, à partir d’un certain rang xn et

fn(x)=(1+xn)ne-2x=exp(nln(1+xn)-2x)n+e-x.

Ainsi, la suite (fn) converge simplement vers f:xe-x.

En vertu de l’inégalité ln(1+u)u, on obtient

|fn(x)|e-x=φ(x)

et ce que x[0;n] ou non.

La fonction φ est intégrable sur [0;+[.

Par application du théorème de convergence dominée,

limn+0n(1+xn)ne-2xdx=0+e-xdx=1.
 
Exercice 20  4079   Correction  

Étudier

limn+0n(1t2n)ndt.

Solution

Posons

fn(t)={(1t2n)n si t[0;n[0 sinon.

Pour t[0;+[, à partir d’un certain rang t>n et

fn(t)=(1t2n)n=exp[nln(1t2n])n+et2.

Ainsi, la suite (fn) converge simplement vers f:tet2.

En vertu de l’inégalité ln(1+u)u, on obtient

|fn(t)|et2=φ(t)

et ce que t[0;n] ou non.

La fonction φ est intégrable sur [0;+[.

Par application du théorème de convergence dominée,

limn+0n(1t2n)ndt=0+et2dt.
 
Exercice 21  2982      X (MP)Correction  

Déterminer

limn+0n(cos(xn))n2dx.

Solution

Posons

fn(x)={(cos(xn))n2 si x[0;n[0 sinon.

Soit x+. Pour n assez grand,

fn(x)=(cos(xn))n2=n+exp(n2ln(1-x22n2+o(1n2)))n+e-x2/2.

Ainsi, la suite de fonctions (fn) converge simplement vers f:xe-x2/2 sur [0;+[.

Soit ψ:[0;1] définie par ψ(t)=1-t2/4-cos(t). La fonction ψ est de classe 𝒞 avec

ψ(t)=sin(t)-t/2etψ′′(t)=cos(t)-1/2

Pour t[0;1][0;π/3], ψ′′(t)0.

Par ce tableau de variation,

x[0;1],ψ(x)0.

On en déduit que, pour x[0;n],

ln(cos(xn))ln(1-x24n2)-x24n2

puis

fn(x)e-x2/4.

Cette inégalité vaut aussi pour x]n;+[ et puisque la fonction xe-x2/4 est intégrable sur [0;+[, on peut appliquer le théorème de convergence dominée et affirmer

limn+0n(cos(xn))n2dx=0+e-x2/2dx=π2

(la dernière intégrale est une valeur «  connue  »).

 
Exercice 22  5796    Correction  
  • (a)

    Justifier

    t[0;π/2],cos(t)1-t2π.
  • (b)

    En exprimant un développement de la fonction cos en 0, déterminer un changement de variable judicieux pour établir

    0π/2cosn(t)n+π2n.

    On donne

    0+e-x2/2dx=π2.

Solution

  • (a)

    Considérons la fonction f:[0;π/2] définie par

    f(t)=1-t2π-cos(t).

    La fonction f est dérivable (et même de classe 𝒞) sur [0;π/2] avec

    f(t)=sin(t)-2πt.

    Or la fonction sin est concave sur [0;π/2] et son graphe est donc au-dessus de la corde joignant les points d’abscisses 0 et π/2. On a donc

    t[0;π/2],sin(t)2πt.

    La fonction f est croissante sur [0;π/2]. Or f(0)=0 et donc f est positive sur [0;π/2]. On en déduit l’inégalité demandée.

  • (b)

    On peut écrire

    cos(t)n=(1-t22+o(t2))n=exp[nln(1-t22+o(t2))].

    Pour parvenir à une limite finie non nulle quand n+, il serait pertinent que la variable t s’exprime x/n. On réalise donc le changement de variable t=x/n. Pour celui-ci,

    0π/2(cos(t))ndt=1n0nπ/2[cos(xn)]ndx.

    Introduisons fn:[0;+[ donnée par

    fn(x)={[cos(xn)]n si x[0;nπ/2[0 si x[nπ/2;+[.

    Soit x[0;+[. Lorsque n tend vers l’infini, pour n assez grand, nπ/2x et alors

    fn(x)=[cos(xn)]nn+e-x2/2.

    La suite de fonctions (fn) converge donc simplement vers f:xe-x2/2 sur [0;+[.

    Aussi, par l’inégalité établie en première question, on a pour tout x[0;nπ/2[

    |fn(x)|(1-x2nπ)n=enln(1-x2nπ).

    Par l’inégalité classique ln(1+u)u, on poursuit

    |fn(x)|e-x2/π=φ(x).

    Cette inégalité est aussi vraie pour x[nπ/2;+[ et la fonction φ est assurément intégrable sur [0;+[. Par convergence dominée,

    0nπ/2[cos(xn)]ndxn+0+e-x2/2dx=π2.

    On en déduit

    0π/2(cos(t))ndtn+π2n.
 
Exercice 23  925   

Soit f:[0;+[ continue et intégrable.

Déterminer la limite quand n tend vers + de

n01f(nt)1+tdt.
 
Exercice 24  3013      KER LANN (MP)

On introduit la constante d’Euler

γ=limn+k=1n1k-ln(n).

En utilisant une suite de fonctions judicieuse, exprimer à l’aide du réel γ l’intégrale suivante

I=0+e-tln(t)dt.
 
Exercice 25  4726    

(Formule de Stirling)

On donne11 1 La première intégrale se déduit de l’intégrale de Gauss calculée dans le sujet 545 par parité et le changement de variable u=t/2. La seconde intégrale s’obtient par intégrations par parties successives comme détaillé dans le sujet 678.

-+e-t2/2dt=2πetn,0+tne-tdt=n!.
  • (a)

    Calculer

    -n+(1+tn)ne-tdt.
  • (b)

    Déterminer

    limn+1nn+(1+tn)ne-tdt.
  • (c)

    Calculer

    limn+1n-nn(1+tn)ne-tdt.
  • (d)

    Retrouver ainsi la formule de Stirling.

[<] Convergence dominée sur intervalle variable[>] Intégration terme à terme

 
Exercice 26  3807    CCINP (PSI)Correction  
  • (a)

    Montrer l’intégrabilité de la fonction fn:+* donnée par

    fn(x)=1x(1+x2)ln(1+xn).
  • (b)

    Déterminer un équivalent simple de

    un=0+fn(x)dx.

Solution

  • (a)

    La fonction fn est définie et continue par morceaux sur ]0;+[.

    D’une part,

    fn(x)x0+1n.

    On peut donc prolonger fn par continuité en 0.

    D’autre part,

    fn(x)=x+o(1x2).

    Par suite, fn est intégrable sur ]0;+[.

  • (b)

    Considérons

    nun=0+nx(1+x2)ln(1+xn)dx.

    Posons gn=nfn. Pour x>0,

    gn(x)n+nx(1+x2)xnn+11+x2.

    De plus, sachant ln(1+u)u pour tout u>-1, on a

    |gn(x)|11+x2=φ(x)

    avec φ intégrable.

    Par convergence dominée,

    nunn+0+dx1+x2=π2.

    On en déduit

    unn+π2n.
 
Exercice 27  5434    MINES (MP)Correction  

Soit f:[0;+[ continue, bornée et telle que f(0)0.

Déterminer un équivalent simple de la suite (un)n1 déterminée par

un=0+e-ntf(t)tdt.

Solution

Soit n*. Par le changement de variable s=nt,

un=1n0+f(sn)e-ssds.

Par convergence dominée, sachant

n,s]0;+[,|f(sn)e-ss|fe-ss=φ(s)

avec φ:]0;+[+ continue par morceaux et intégrableu sur ]0;+[, il vient

unn+1n0+e-ssds

(et l’on établit aussi l’existence de l’intégrale définissant un).

Par le changement de variable x=s, cette dernière intégrale peut être liée à l’intégrale de Gauss,

0+e-ssds=20+e-x2dx=π.

On conclut

unn+πn.
 
Exercice 28  923   Correction  

Déterminer un équivalent de

0n1+(1-xn)ndx.

Solution

Par changement de variable,

0n1+(1-xn)ndxn=u=1-x/nn011-undu.

Par le théorème de convergence dominée,

011-undun+1

donc

0n1+(1-xn)ndxn+n.
 
Exercice 29  935    Correction  

Déterminer un équivalent quand n+ de

0+e-x/n1+cos2(x)dx.

Solution

La convergence de l’intégrale proposée est facile.

En découpant l’intégrale,

0+e-x/n1+cos2(x)dx=k=0+kπ(k+1)πe-x/n1+cos2(x)dx=k=0+e-kπ/n0πe-x/n1+cos2(x)dx.

Dans la somme proposée, le terme intégrale ne dépend de l’indice sommation donc

0+e-x/n1+cos2(x)dx=(k=0+e-kπ/n)0πe-x/n1+cos2(x)dx=11-e-π/n0πe-x/n1+cos2(x)dx.

On remarque

11-e-π/nn+nπ

et

0πe-x/n1+cos2(x)dxn+0πdx1+cos2(x)

par application du théorème de convergence dominée.

Par le changement de variable t=tan(x),

0πdx1+cos2(x)=20π/2dx1+cos2(x)=20+dt2+t2=π2.

Au final,

0+e-x/n1+cos2(x)dxn+n2.
 
Exercice 30  3362     CCINP (MP)

Pour n, on pose

Jn=01x2n+1ln(x)x2-1dx.
  • (a)

    Justifier l’existence de l’intégrale définissant Jn.

  • (b)

    Calculer Jn-Jn+1.

  • (c)

    En déduire l’identité

    01xln(x)x2-1dx=14k=1+1k2.
 
Exercice 31  4945     CCINP (MP)Correction  

Pour n*, on pose

In=0+dx(1+x3)n.
  • (a)

    Justifier l’existence de l’intégrale définissant In.

  • (b)

    Montrer que la suite (In)n1 converge et trouver sa limite.

  • (c)

    Étudier la convergence de (-1)n-1In et calculer son éventuelle somme.

Solution

  • (a)

    Soit n*. Introduisons un:[0;+[ définie par

    un(x)=1(1+x3)n.

    La fonction un est continue par morceaux et intégrable car

    un(x)x+1x3n avec 3n>1.
  • (b)

    La suite de fonctions (un) converge simplement vers

    u:x{0 si x>01 si x=0.

    Les fonctions un et u sont continues par morceaux et, pour tout n1 et tout x[0;+[,

    |1(1+x3)n|11+x3=φ(x).

    La fonction φ est intégrable et par convergence dominée

    In=0+un(t)dtn+0+u(t)dt=0.
  • (c)

    On remarque 0un+1(x)un(x) pour tout x[0;+[ et, par intégration en bon ordre, 0In+1In. On en déduit que la série (-1)n-1In est alternée et que son terme général décroît en valeur absolue vers 0: la série converge par application du critère spécial.

    Pour tout N1,

    n=1N(-1)n-1In =0+n=1N(-1)n-1(1+x3)ndx
    =0+11+x3(1-(-1)N(1+x3)N1+11+x3)dx
    =0+12+x3(1+(-1)N+1(1+x3)N)dx.

    Or

    |0+12+x3(-1)N+1(1+x3)Ndx|0+dx(1+x3)N+1N+0

    car 2+x31+x3 On en déduit

    n=1N(-1)n-1InN+0+dx2+x3.

    Pour calculer, cette dernière intégrale, on réalise le changement de variable x=21/3t puis la décomposition en éléments simples

    1t3+1=1/3t+1+-13t+23t2-t+1.

    Au terme des calculs

    n=1+(-1)n-1In=21/3π33.
 
Exercice 32  4159     CENTRALE (MP)Correction  

Soient a et b strictement positifs. On définit deux suites (an) et (bn) par

a0=a,b0=betan+1=an+bn2,bn+1=anbnpour tout n.
  • (a)

    Montrer que les suites (an) et (bn) convergent vers une même limite.

On note M(a,b) la limite commune de ses suites.

  • (b)

    On pose

    T(a,b)=+du(a2+u2)(b2+u2).

    Montrer

    T(a+b2,ab)=T(a,b).

    On pourra utiliser le changement de variable u=12(tabt).

  • (c)

    Montrer

    T(a,b)=πM(a,b).

Solution

Sans perte de généralités, on suppose ab.

  • (a)

    Les suites (an) et (bn) sont bien définies et à termes positifs. Par l’inégalité 2xyx2+y2, on obtient an+1bn+1. On en déduit la croissance de (an) et la décroissance de (bn). Ces suites sont monotones et bornées donc convergentes. Notons et leurs limites. Par passage à la limite de la relation définissant an+1 en fonction de an et bn, on obtient

    =+2.

    On en déduit =.

  • (b)

    L’intégrale définissant T(a,b) est convergente car

    1(a2+u2)(b2+u2)u±1u2.

    La fonction de changement de variable t12(tabt) est de classe 𝒞1 strictement croissante sur ]0;+[. Après calculs,

    T(a+b2,ab)=0+2dt(a2+t2)(b2+t2).

    Par parité de la fonction intégrée,

    T(a+b2,ab)=T(a,b).
  • (c)

    On a

    T(an+1,bn+1)=T(an,bn)

    et donc

    T(an,bn)=T(a,b).

    Par convergence dominée avec la fonction de domination

    φ(u)=1a2+u2

    on obtient

    T(an,bn)n++duM(a,b)2+u2=1M(a,b)[arctan(uM(a,b))]+=πM(a,b)

    car M(a,b)>0.

 
Exercice 33  5803   Correction  

Donner un équivalent simple quand n tend vers l’infini à

In=01ln(1+tn)dt.

Solution

Soit n*. Réalisons le changement de variable x=tn. Par celui-ci,

In=1n]0;1]ln(1+x)x-n-1ndx.

Introduisons

un=ln(1+x)x-n-1n pour x]0;1].

Pour x]0;1],

x-n-1nn+x-1

et donc

un(x)n+ln(1+x)x.

Aussi, pour tout n*,

|un(x)|xx-n-1n=x1/n1=φ(x)

en vertu de l’inégalité bien connue ln(1+t)t pour tout t>-1.

La fonction φ:]0;1]+ est intégrable. Par convergence dominée,

(n+1)In=01un(x)dxn+01ln(1+x)xdx.

Ainsi,

Inn+1n01ln(1+x)xdx.

Notons que par une intégration terme à terme, on peut établir

01ln(1+x)xdx=π212.
 
Exercice 34  5379   Correction  

Soit f:[0;1] une fonction continue. On pose

In=01f(x)xndxpour tout n.
  • (a)

    Déterminer la limite de la suite (In).

  • (b)

    On suppose f(1)0 et f de classe 𝒞1.

    Donner un équivalent simple de (In).

  • (c)

    On suppose toujours f(1)0 mais f seulement continue.

    Donner un équivalent simple de (In).

Solution

  • (a)

    On peut montrer que la suite (In) est de limite nulle en appliquant le théorème de convergence dominée ou, plus rapidement, en raisonnant par comparaison. Privilégions cette dernière démarche. La fonction f étant continue sur le segment [0;1], elle y est bornée par un certain réel M. On a alors

    |In| 01|f(x)xn|dx=01|f(x)|xndx
    M01xndx=M[xn+1n+1]01=Mn+1n+0.

    On en déduit que la suite (In) tend vers 0.

  • (b)

    Par intégration par parties,

    In=[f(x)xn+1n+1]01-1n+101f(x)xn+1dx=n+f(1)n+1+o(1n)n+f(1)n.
  • (c)

    De retour au cas général ce qui précède invite à étudier la limite de nIn ou, parce que cela est plus commode, celle de (n+1)In.

    Méthode: On réexprime (n+1)In à l’aide d’un changement de variable.

    Par le changement de variable t=xn+1 pour lequel dt=(n+1)xndx, on obtient

    (n+1)In=01f(t1/(n+1))dt.

    Appliquons alors le théorème de convergence dominée à la suite des fonctions un définies11 1 On exclut artificiellement la borne 0 pour simplifier (un peu) l’étude. sur ]0;1] par

    un(t)=f(t1/(n+1))pour tout n.

    Pour tout t]0;1], on obtient par continuité de f

    un(t)n+u(t)=f(1)

    La suite de fonctions (un) converge donc simplement vers la fonction u sur ]0;1]. Les fonctions un et la fonction u sont continues par morceaux sur ]0;1] et, pour tout t]0;1] et tout n,

    |un(t)|M=φ(t) avec φ intégrable sur ]0;1].

    Par convergence dominée,

    (n+1)Inn+01u(t)dt=f(1)0 donc Inn+f(1)n.
 
Exercice 35  5600   Correction  

Soit f:[0;1] une fonction de classe 𝒞1. On pose

In=01f(x)xndxpour tout n.
  • (a)

    Déterminer la limite de la suite (In).

  • (b)

    On suppose f(1)0. Donner un équivalent simple de (In).

On suppose désormais f(1)=0 et l’on pose

I=01f(x)1-xdx.
  • (c)

    Montrer la convergence de l’intégrale définissant I.

  • (d)

    Montrer la convergence de la série In et donne sa somme en fonction de I.

Solution

  • (a)

    On peut montrer que la suite (In) est de limite nulle en appliquant le théorème de convergence dominée ou, plus rapidement, en raisonnant par comparaison. Privilégions cette dernière démarche. La fonction f étant continue sur le segment [0;1], elle y est bornée par un certain réel M. On a alors

    |In| 01|f(x)xn|dx=01|f(x)|xndx
    M01xndx=M[xn+1n+1]01=Mn+1n+0.

    On en déduit que la suite (In) tend vers 0.

  • (b)

    Par intégration par parties,

    In=[f(x)xn+1n+1]01-1n+101f(x)xn+1dx=n+f(1)n+1+o(1n)n+f(1)n.
  • (c)

    La fonction xf(x)1-x est définie et continue sur [0;1[. De plus,

    f(x)1-x=-f(x)-f(1)x-1x1-f(1).

    L’intégrale définissant I est donc faussement généralisée en 1.

  • (d)

    Pour n,

    k=0nIk=01f(x)k=0nxkdx=01f(x)1-xn+11-xdx.

    Avec convergence, on peut séparer l’intégrale en deux

    k=0nIk=01f(x)11-xdx-01f(x)1-xxn+1dx.

    En adaptant l’étude de la première question, on établit

    01f(x)1-xxn+1dxn+0

    et l’on conclut

    k=0nIkn+I.
 
Exercice 36  2392     CCINP (MP)Correction  

Soit f une application réelle de classe 𝒞1 sur [a;b] avec 0<a<1<b et f(1)0. Soit (fn) la suite de fonctions telle que

fn(x)=f(x)1+xn.
  • (a)

    Déterminer la limite simple de (fn).

  • (b)

    Établir l’égalité

    limn+abfn(t)dt=a1f(t)dt.
  • (c)

    Montrer que

    a1tn-1fn(t)dtn+ln(2)nf(1).

Solution

  • (a)

    (fn) converge simplement vers la fonction f donnée par

    f(x)={f(x) si x[a;1[f(1)/2 si x=10 si x]1;b].
  • (b)

    Sachant |fn(x)||f(x)| avec f intégrable sur [a;b], on peut appliquer le théorème de convergence dominée et l’on obtient directement le résultat proposé.

  • (c)

    Par intégration par parties,

    a1tn-1fn(t)dt=[1nln(1+tn)f(t)]a1-1na1ln(1+tn)f(t)dt.

    D’une part,

    [1nln(1+tn)f(t)]a1=ln(2)nf(1)+ln(1+an)nf(a)=ln(2)nf(1)+o(1n)

    car ln(1+an)0.
    D’autre part,

    |1na1ln(1+tn)f(t)dt|1nf01tndt=n+O(1n2)=o(1n)

    sachant ln(1+u)u.
    Au final,

    a1tn-1fn(t)dt=n+ln(2)nf(1)+o(1n).
 
Exercice 37  2517     CCINP (MP)Correction  

Pour n* et x, on pose

fn(x)=nπ(1-x22n2)2n4.

Soit g une fonction continue sur et nulle en dehors d’un segment [a;b].
Montrer que

limn+fn(x)g(x)dx=g(0).

Solution

L’intégrale

fn(x)g(x)dx=abfn(x)g(x)dx

est bien définie.
Par le changement de variable x=u/n bijectif de classe 𝒞1

fn(x)g(x)dx=nanb1π(1-u22n4)2n4g(u/n)du=-+hn(u)du

avec

hn(u)=1π(1-u22n4)2n4g(u/n)χ[na;nb]

hn est continue par morceaux, (hn) converge simplement vers h continue par morceaux avec

h(u)=1πe-u2g(0).

Pour n assez grand de sorte que |a/n|,|b/n|1 on a pour tout u[na;nb], |u2/2n4|1/2<1,

|hn(u)|=1πe2n4ln(1-u2/2n4)1πe-u2=φ(u)

et cette inégalité vaut aussi pour u[na;nb].
La fonction φ étant continue par morceaux et intégrable sur , on peut appliquer le théorème de convergence dominée et conclure sachant

-+e-u2du=π.
 
Exercice 38  3159     X (MP)Correction  

Soit F une application continue décroissante de dans , tendant vers 1 en - et vers 0 en +. Soient deux réels h et δ vérifiant 0<h<δ.

  • (a)

    Déterminer la limite éventuelle de

    In=01F(n(δt-h))dt.
  • (b)

    On pose

    Sn=k=0n-1F(n(δk+1n-h)).

    Déterminer un équivalent de Sn lorsque n tend vers +.

Solution

  • (a)

    Appliquons le théorème de convergence dominée.

    Posons fn:[0;1] définie par

    fn(t)=F(n(δt-h)).

    Pour t[0;h/δ[, on a fn(t)1.
    Pour t]h/δ;1], on a fn(t)0.
    Enfin, pour t=h/δ, fn(t)=F(0)F(0).
    Ainsi, la suite de fonctions (fn) converge simplement sur [0;1] vers f définie par

    f(t)={1 si t[0;h/δ[F(0) si t=h/δ0 si t]h/δ;1].

    Les fonctions fn sont continues et la limite simple f est continue par morceaux.

    Enfin,

    t[0;1],|fn(t)|1=φ(t)

    avec φ:[0;1]+ continue par morceaux et intégrable.

    Par convergence dominée,

    In01f(t)dt=0h/δ1dt=hδ.
  • (b)

    Par la décroissance de F, on peut écrire

    (k+1)/n(k+2)/nF(n(δt-h))dt1nF(n(δk+1n-h))k/n(k+1)/nF(n(δt-h))dt.

    En sommant ces inégalités,

    1/n(n+1)/nF(n(δt-h))dtSnnIn

    et

    1/n(n+1)/nF(n(δt-h))dt=01F(n(δ(t+1/n)-h))dt.

    Par convergence dominée, on obtient la limite de ce terme de façon analogue à ce qui précède et l’on conclut

    Snn+hδn.
 
Exercice 39  5802    Correction  

Pour α>0, on pose

In(α)=01(1-xα)ndx.
  • (a)

    Former une relation entre In+1(α) et In(α) pour n.

  • (b)

    Justifier la convergence de la suite (un)n1 de terme général

    un=ln(n1/αIn(α)).
  • (c)

    En déduire qu’il existe Aα>0 tel que

    Inn+Aαn1/α.
  • (d)

    Exprimer Aα à l’aide d’une intégrale.

Solution

  • (a)

    Soit n. Par intégration par parties,

    In+1(α) =[x(1-xα)n+1]01+01α(n+1)xα(1-xα)ndx
    =0+α(n+1)01(1+(xα-1))(1-xα)ndx
    =α(n+1)In(α)-α(n+1)In+1(α).

    On en déduit

    In+1(α)=α(n+1)1+α(n+1)In(α).
  • (b)

    Pour n*, In(α)>0 en tant qu’intégrale d’une fonction continue positive non identiquement nulle. On peut donc introduire un=ln(n1/αIn(α)) et, pour n*,

    un+1-un =1αln(n+1n)+ln(In+1(α)In(α))
    =1αln(1+1n)+ln(α(n+1)1+α(n+1))
    =1αln(1+1n)+ln(1-11+α(n+1))
    =n+1αn+O(1n2)-11+α(n+1)+O(1n2)=O(1n2).

    La série télescopique (un+1-un) est donc absolument convergente. Par le lien suite-série, la suite (un)n1 converge.

  • (c)

    En notant la limite de (un), on obtient par continuité de l’exponentielle

    n1/αIn(α)n+Aα=e

    et donc

    In(α)n+Aαn1/α.
  • (d)

    Pour déterminer Aα, il suffit de calculer

    limn+n1/αIn(α).

    Pour n1,

    n1/αIn(α)=01(1-xα)nn1/αdx.

    Cela invite au changement de variable t=n1/αx. Par celui-ci,

    n1/αIn(α)=0n1/α(1-1ntα)ndt.

    Introduisons

    un(t)={(1-1ntα)n si t[0;n1/α[0 si t[n1/α;+[

    de sorte que

    n1/αIn(α)=0+un(t)dt.

    Pour t[0;+[, lorsque n tend vers l’infini alors, pour n assez grand,

    un(t)=(1-1ntα)n=exp(nln(1-1ntα))n+e-tα.

    Aussi, pour tout t[0;n1/α[, l’inégalité ln(1+x)x donne

    |un(t)|=exp(nln(1-1ntα))exp(-tα)=φ(t).

    Cette inégalité vaut aussi pour t[n1/α;+[.

    La fonction φ:[0;+[+ est continue par morceaux et intégrable.

    Par convergence dominée,

    n1/αIn(α)n+0+e-tαdt.

    Ainsi,

    Aα=0+e-tαdt.
 
Exercice 40  4158      CENTRALE (MP)Correction  
  • (a)

    Rappeler une condition nécessaire et suffisante pour qu’une fonction dérivable sur un intervalle soit strictement croissante.

  • (b)

    Soit f:[a;b]+ continue dont l’ensemble des zéros est d’intérieur vide et n*.

    Montrer qu’il existe une unique subdivision (x0,,xn) de [a;b] vérifiant:

    i1;n,xi-1xif(x)dx=1nabf(x)dx.
  • (c)

    Soit g:[a;b]+ continue. Calculer

    limn+1ni=1ng(xi).

Solution

  • (a)

    Une fonction dérivable sur un intervalle y est strictement croissante si, et seulement si, sa dérivée est positive et n’est nulle sur aucun sous-intervalle non réduit à un point (l’ensemble des zéros est d’intérieur vide).

  • (b)

    L’application F:xaxf(t)dt est une bijection continue strictement croissante de [a;b] vers [0;L] avec L l’intégrale de f sur [a;b]. Les xi sont alors déterminés par

    xi=F-1(iLn).
  • (c)

    On peut écrire

    Lni=1ng(xi)=i=1nxi-1xig(xi)f(x)dx.

    Montrons par application du théorème de convergence dominée

    i=1nxi-1xif(x)g(xi)dxn+abf(x)g(x)dx.

    On écrit

    i=1nxi-1xif(x)g(xi)dx=abhn(x)dx

    avec

    hn(x)=g(xi)f(x) pour x[xi-1;xi[ (xi est fonction de n).

    Les fonctions g et h étant continues sur un segment, on peut les borner et il est facile d’acquérir l’hypothèse de domination. Le plus difficile est d’obtenir la convergence simple…

    Soit x[a;b].

    Si f(x)=0 alors hn(x)=0n+f(x)g(x).

    Si f(x)0 alors, il existe m>0 et α>0 tels que

    y[a;b],|y-x|αf(y)m.

    Pour l’indice i tel que x[xi-1;xi[, on a (selon que l’intervalle [xi-1;xi] est de longueur supérieure ou inférieure à α)

    1nL=xi-1xif(t)dtmmin(xi-xi-1,α).

    On en déduit xi-xi-1n+0 puis xin+x, et, par continuité de g, hn(x)n+f(x)g(x).

    Par application du théorème de convergence dominée, on peut conclure

    limn+1ni=1ng(xi)=abf(x)g(x)dxabf(x)dx.

[<] Applications de la convergence dominée[>] Non-intégration terme à terme

 
Exercice 41  928  Correction  

Montrer

0+tet-1dt=n=1+1n2.

Solution

Pour tout t>0, on obtient par sommation géométrique de raison q=e-t avec |q|<1,

tet-1=tet11-e-t=te-tn=0+(e-t)n=n=0+te-(n+1)t=n=1+te-nt.

Posons

fn(t)=te-ntpour n* et t]0;+[.

Les fonctions fn sont positives.

La série de fonctions fn converge simplement sur ]0;+[ en vertu des calculs qui précèdent.

Les fonctions fn sont intégrables sur ]0;+[ car

fn(t)t0+0ett2fn(t)t+0.

Par le théorème d’intégration terme à terme positif, on a l’égalité

0+n=1+te-ntdt=n=1+0+te-ntdtdans [0;+].

Par intégration par parties généralisée, on établit

0+|fn(t)|dt=0+te-ntdt=1n2.

On peut alors conclure

0+tet-1dt=n=1+1n2<+.

En substance, la fonction ttet-1 est intégrable sur ]0;+[ (mais on aurait aussi pu l’établir préalablement sans difficultés).

 
Exercice 42  5251   

Soit p*. Établir l’identité

0+tpet-1dt=n=1+p!np+1.
 
Exercice 43  3214   Correction  

Soient a,b>0. Établir

0+te-at1-e-btdt=n=0+1(a+bn)2.

Solution

Par sommation géométrique,

t>0,te-at1-e-bt=n=0+te-(a+nb)t.

Posons fn:+* définie par

fn(t)=te-(a+nb)t.

Les fonctions fn sont continues par morceaux, la série de fonctions fn converge simplement sur ]0;+[ et sa somme est continue par morceaux puisque c’est la fonction

tte-at1-e-bt.

Les fonctions fn sont intégrables sur ]0;+[ et par intégration par parties

[0;+[|fn|=0+fn=1(a+bn)2=O(1n2).

Puisque la série |fn| converge, on peut appliquer le théorème d’intégration terme à terme et l’on obtient

0+te-at1-e-btdt=[0;+[n=0+fn=n=0+[0;+[fn=n=0+1(a+bn)2.
 
Exercice 44  941  Correction  

Établir que pour tout x>0

01tx-1e-tdt=n=0+(-1)nn!(x+n).

Solution

Notons que 01tx-1e-tdt est bien définie.
Pour tout t]0;1],

tx-1e-t=n=0+(-1)ntn+x-1n!

donc

01tx-1e-tdt=]0;1]n=0+fn.

Les fonctions fn sont continues par morceaux, fn converge simplement sur ]0;1] et est de somme ttx-1e-t continue par morceaux.
Les fonctions fn sont intégrables sur ]0;1] et

]0;1]|fn(t)|dt=1n!(x+n).

La série ]0;1]|fn| converge donc on peut intégrer terme à terme

01tx-1e-tdt=n=0+(-1)nn!(x+n).
 
Exercice 45  4714  

Montrer11 1 Connaissant n=1+1n2=π26, cette étude détermine la valeur (non triviale) de l’intégrale.

01ln(t)t-1dt=n=1+1n2.
 
Exercice 46  2864     MINES (MP)Correction  

Existence et calcul de

01ln(t)1-t2dt.

Le résultat est à exprimer à l’aide de ζ(2).

Solution

Pour t]0;1[, on peut écrire

ln(t)1-t2=n=0+t2nln(t).

Or

01t2nln(t)dt=-1(2n+1)2.

Sachant que la série des intégrales des valeurs absolues converge, le théorème d’intégration terme à terme donne

01ln(t)1-t2dt=-n=0+1(2n+1)2=-3ζ(2)4

avec en substance la convergence de l’intégrale étudiée.

 
Exercice 47  5501     MINES (PSI)Correction  

Justifier l’existence et donner la valeur de

0+1sh(x)dx.

Solution

La fonction

f:x1sh(x)=2ex-e-x

est définie et continue par morceaux sur ]0;+[. Puisque

1sh(x)x0+1x

la fonction f est intégrable sur ]0;1].

Puisque

x2×1sh(x)x+2x2ex=X=x2X4e-Xx+0

la fonction f est intégrable sur [1;+[.

On en déduit que l’intégrale étudiée converge.

L’application xe-x est une bijection de classe 𝒞1 décroissante de ]0;+[ vers ]0;1[. Par le changement de variable généralisé t=e-x,

x=0+1sh(x)dx=t=102t-1t2ln(t)tdt=401ln(t)t2-1dt

avec converge de l’intégrale obtenue.

Par sommation géométrique,

01ln(t)t2-1dt=01n=0+-t2nln(t)dt.

Par intégration par parties généralisée,

01-t2nln(t)dt=[-t2n+12n+1ln(t)]01+01t2n2n+1dt=1(2n+1)2.

Puisqu’il y a convergence de la série de terme général

01|-t2nln(t)|dtn+14n2

on peut intégrer terme à terme et ainsi

01ln(t)t2-1dt=n=0+01-t2nln(t)dt=n=0+1(2n+1)2.

Sachant

n=1+1n2=p=0+1(2p+1)2+p=1+1(2p)2=p=0+1(2p+1)2+14p=1+1p2

on conclut

0+1sh(x)dx=4×34π26=π22.
 
Exercice 48  931   Correction  
  • (a)

    Établir

    01ln(1+t)tdt=-01ln(t)1+tdt.
  • (b)

    En déduire

    01ln(1+t)tdt=n=1+(-1)n-1n2.
  • (c)

    Calculer cette somme sachant

    n=1+1n2=π26.

Solution

  • (a)

    Par intégration par parties généralisée,

    01ln(1+t)tdt=[ln(1+t)ln(t)]01-01ln(t)1+tdt

    et donc

    01ln(1+t)tdt=-01ln(t)1+tdt.
  • (b)

    Sur ]0;1[,

    -ln(t)1+t=n=0+(-1)n-1tn(ln(t)).

    Posons fn(t)=(-1)n-1tnln(t).
    Les fn:]0;1[ sont continues par morceaux et la série de fonctions fn converge simplement vers -ln(t)1+t elle-même continue par morceaux sur ]0;1[.
    On a

    01|fn(t)|dt=1(n+1)2

    et la série 1(n+1)2 converge donc on peut intégrer terme à terme la série de fonctions et donc

    -01ln(t)1+tdt=n=0+01(-1)n-1tnln(t)dt=n=0+(-1)n(n+1)2=n=1+(-1)n-1n2.
  • (c)

    En séparant les termes pairs et les termes impairs (ce qui se justifie en transitant par les sommes partielles)

    n=1+(-1)n-1n2=p=0+1(2p+1)2-p=1+1(2p)2=p=1+1n2-2p=1+1(2p)2=12n=1+1n2=π212.
 
Exercice 49  930   Correction  
  • (a)

    Établir

    01arctan(t)tdt=-01ln(t)1+t2dt.
  • (b)

    En déduire

    01arctan(t)tdt=n=0+(-1)n(2n+1)2.

    Cette valeur est appelée constante de Catalan, elle vaut approximativement 0,916.

Solution

  • (a)

    Par une intégration par parties avec convergence du terme entre crochet (car arctan(t)t0t)

    01arctan(t)tdt=[ln(t)arctan(t)]01-01ln(t)1+t2dt.

    On obtient donc

    01arctan(t)tdt=-01ln(t)1+t2dt

    avec convergence des intégrales proposées

  • (b)

    Pour tout t élément de ]0;1[,

    -ln(t)1+t2=n=0+(-1)n-1t2n(ln(t)).

    Posons fn(t)=(-1)n-1t2nln(t).

    Les fn:]0;1[ sont continues par morceaux et la série de fonctions fn converge simplement vers -ln(t)1+t2 elle-même continue par morceaux sur ]0;1[.

    01|fn(t)|dt=1(2n+1)2

    et la série 1(2n+1)2 converge donc on peut intégrer terme à terme la série de fonctions et donc

    -01ln(t)1+t2dt=n=0+01(-1)n-1t2nln(t)dt=n=0+(-1)n(2n+1)2.

    Rq: on aurait aussi pu exploiter arctan(t)=n=0+(-1)n-12n+1t2n+1.

 
Exercice 50  3781     CCINP (MP)Correction  

Prouver l’égalité

01(ln(x))21+x2dx=2n=0+(-1)n(2n+1)3.

Solution

Pour x[0;1[, on peut écrire

11+x2=n=0+(-1)nx2n

et pour x]0;1[, on a

(ln(x))21+x2=n=0+(-1)nx2n(ln(x))2.

Considérons alors la série des fonctions

un(x)=(-1)nx2n(ln(x))2.

Par convergence des séries précédentes, la série des fonctions un converge simplement vers la fonction x(ln(x))2/(1+x2). Les fonctions un et la fonction somme sont continues par morceaux.
Chaque fonction un est intégrable et

01|un(x)|dx=01x2n(ln(x))2dx.

Par intégration par parties, on montre

01x2n(ln(x))2dx=2(2n+1)3.

On peut alors appliquer le théorème d’intégration terme à terme et affirmer

01(ln(x))21+x2dx=2n=0+(-1)n(2n+1)3.
 
Exercice 51  934   Correction  

Soit p avec p2. Établir

01(ln(x))p1-xdx=(-1)pn=1+p!np+1.

Solution

Pour x]0;1[,

(ln(x))p1-x=n=0+xn(ln(x))p=n=0+fn(x)

avec fn(x)=xn(ln(x))p sur ]0;1[.

Les fonctions fn sont continues par morceaux et la somme n=0+fn l’est aussi.

Les fonctions fn sont intégrables sur ]0;1[ et, par intégration par parties généralisée,

01|fn|=(-1)p01xn(ln(x))pdx=p!(n+1)p+1.

Puisque la série |fn| converge, le théorème d’intégration terme à terme donne

01(ln(x))p1-xdx=n=0+01fn(x)dx=(-1)pn=1+p!np+1

avec, en substance, existence de l’intégrale et de la série intoduite.

 
Exercice 52  2570     CCINP (MP)Correction  

Soient p et k des entiers naturels non nuls et fp,k:xxp(ln(x))k définie sur ]0;1].

  • (a)

    Montrer que fp,k est intégrable sur ]0;1].

On pose

Kp,k=01xp(ln(x))kdx.
  • (b)

    Exprimer Kp,k en fonction de Kp,k-1.

  • (c)

    Soit n. Déterminer une expression de

    Jn=01(xln(x))ndx.
  • (d)

    Établir

    01xxdx=n=0+(-1)n(n+1)n+1.

Solution

  • (a)

    fp,k est définie et continue par morceaux sur ]0;1]. Elle est aussi intégrable sur cet intervalle car

    xfp,k(x)=xp+1/2(ln(x))kx0+0.
  • (b)

    Par intégration par parties généralisée,

    Kp,k=-kp+1Kp,k-1.
  • (c)

    Par la formule qui précède,

    Kp,k=(-1)kk!(p+1)kKp,0=(-1)kk!(p+1)k+1.

    On en déduit

    Jn=Kn,n=(-1)nn!(n+1)n+1.
  • (d)

    Pour tout x]0;1],

    xx=exp(xln(x))n=0+(xln(x))nn!.

    Posons fn:x1n!(xln(x))n.

    Les fonctions fn sont continues par morceaux et intégrables sur ]0;1].

    La série fn converge simplement sur ]0;1] et sa somme, qui est xxx, est continue par morceaux sur ]0;1].

    Enfin,

    01|fn(x)|dx=1(n+1)n+1=n+o(1n2)

    est terme général d’une série convergente.

    Par théorème d’intégration terme à terme, xxx est intégrable sur ]0;1] et

    I=01xxdx=n=0+01fn(x)dx=n=0+(-1)n(n+1)n+1.
 
Exercice 53  932   

Établir l’identité

01dxxx=n=1+1nn.
 
Exercice 54  5297     ENSTIM (MP)Correction  

Soit a>0.

  • (a)

    Étudier l’intégrabilité de f:]0;+[ définie par

    f(x)=sin(ax)ex-1.
  • (b)

    Montrer que

    0+f(x)dx=n=1+aa2+n2.

Solution

  • (a)

    f est définie, continue par morceaux et intégrable sur ]0;+[ car

    f(x)x+axx=aetf(x)=x+o(1x2).
  • (b)

    Pour x>0, on écrit

    1ex-1=e-x11-e-x=n=0+e-(n+1)x=n=1+e-nx.

    On a donc

    0+f(x)dx=0+n=1+sin(ax)e-xdx

    Pour opérer l’intégration terme à terme, introduisons les fonctions fn définies sur l’intervalle ]0;+[ par

    fn(x)=sin(ax)e-nx avec n*.

    Par les calculs qui précèdent, la série des fonctions fn converge simplement sur ]0;+[ et sa somme est la fonction intégrée de notre étude. Les fonctions fn et la fonction somme sont continues par morceaux. Les fonctions fn sont intégrables sur ]0;+[ car prolongeables par continuité11 1 La borne 0 est faussement généralisée et l’intégrale de fn peut être considérée sur [0;+[. en 0 et négligeables devant x1/x2 en +. Pour pouvoir exploiter le théorème d’intégration terme à terme, il reste à vérifier la convergence de la série de terme général

    0+|fn(x)|dx=0+|sin(ax)|e-nxdt.

    Méthode: Cette intégrale est délicate à calculer à cause de la valeur absolue du sinus qui, pour être résolue, nécessite de découper l’intégrale en les kπ avec k. On peut cependant se contenter de la majorer en employant l’inégalité22 2 L’inégalité |sin(x)|1 n’est en revanche pas décisive car donne 0+|fn(x)|dx1n et la série des 1/n diverge. classique |sin(u)||u| valable pour tout u réel.

    Par l’inégalité proposée, on écrit

    0+|fn(x)|dxa0+xe-nxdt.

    Par une intégration par parties où le terme du crochet admet une limite finie en +, on obtient

    0+xe-nxdx=[-xe-nxn]0++1n0+e-nxdx=1n2[-e-nx]0+=1n2.

    Cela est le terme général d’une série convergente et donc, par comparaison de séries à termes positifs, on peut affirmer qu’il y a convergence de la série des intégrales des valeurs absolues des fonctions fn. Par le théorème d’intégration terme à terme, on peut écrire l’identité qui suit avec convergence absolue de la série introduite

    0+sin(x)ex-1dx=n=1+(0+sin(x)e-nxdt).

    Les intégrales en second membre se calculent rapidement en transitant par les nombres complexes

    0+sin(ax)e-nxdx=Im(0+e-(n-ia)x)dx=Im(1n-ia)=an2+a2

    et l’on obtient la formule voulue.

 
Exercice 55  5795   Correction  

Établir, pour x,

0+eixt-1et-1dt=n=1+ixn(n-ix).

Solution

Pour t>0,

eixt-1et-1=e-teixt-11-e-t.

Par sommation géométrique de raison q=e-t avec |q|<1,

eixt-1et-1=e-t(eixt-1)n=0+e-nt=n=1+(eixt-1)e-nt.

Introduisons

fn(t)=(eix-1)e-nt pour n* et t>0.

La série de fonctions fn converge simplement sur ]0;+[ et chaque fonction fn est intégrable sur ]0;+[ avec

0+|fn(t)|dt=0+|eix-1|e-ntdt.

Or la fonction ueiu est 1-lipschitzienne sur car dérivable et de dérivée bornée par 1. On en déduit

t>0,|eixt-1||x|t

et donc

0+|fn(t)|dt0+|x|te-ntdt.

Cette dernière intégrale se calcule par intégration par parties et l’on obtient

0+|fn(t)|dt|x|n2.

La série 0+|fn| est donc convergente.

Par théorème d’intégration terme à terme, on peut écrire avec existences

0+eixt-1et-1dt=n=1+0+(eixt-1)e-ntdt.

Pour n1,

0+(eixt-1)e-ntdt=[e(ix-n)tix-n+e-ntn]0+=1n-ix-1n=ixn(n-ix).

Finalement,

0+(eixt-1)e-ntdt=n=1+ixn(n-ix).
 
Exercice 56  2870     MINES (MP)Correction  

Pour x>1, on pose

ζ(x)=n=1+1nx.

Montrer

2+(ζ(x)-1)dx=n=2+1n2ln(n).

Solution

On sait que la fonction ζ est continue. Sous réserve d’existence

2+(ζ(x)-1)dx=2+n=2+1nxdx.

Par un calcul direct,

2+dxnx=[1ln(n)1nx]2+=1n2ln(n).

La convergence de la série des intégrales des valeurs absolues assure la convergence de l’intégrale du premier membre et permet de permuter intégrale et somme. On obtient alors

2+(ζ(x)-1)dx=n=2+1n2ln(n).
 
Exercice 57  2360     CCINP (MP)Correction  

Pour n*, soit fn l’application définie par

fn(x)={2sh(x)enx-1 si x]0;+[α si x=0.
  • (a)

    Pour quelle valeurs de α la fonction fn est-elle continue?
    Dans la suite, on prendra cette valeur de α.

  • (b)

    Montrer que fn est bornée.

  • (c)

    Montrer que 0+fn(x)dx existe pour n2.

  • (d)

    Exprimer 0+fn(x)dx comme la somme d’une série.

Solution

  • (a)

    Pour n*,

    fn(x)x0+2xnxx0+2n

    α=2n est l’unique valeur pour laquelle f est continue en 0.

  • (b)

    fn est continue sur [0;+[ et

    fn(x)x+exenxx+0.

    La fonction fn est donc bornée sur +.

  • (c)

    fn est définie et continue sur [0;+[ et

    x2fn(x)x+x2e-(n-1)xx+0.

    La fonction fn est donc intégrable sur [0;+[.

  • (d)

    Pour x>0,

    2sh(x)enx-1=2sh(x)k=1+e-nkx=k=1+(e-(nk-1)x-e-(nk+1)x).
    0+|e-(nk-1)x-e-(nk+1)x|dx=1nk-1-1nk+1=2n2k2-1=O(1k2).

    Par convergence de la série des intégrales des valeurs absolues, on peut sommer terme à terme et affirmer

    0+2sh(x)enx-1dx=k=1+0+(e-(nk-1)x-e-(nk+1)x)dx=k=1+(1nk-1-1nk+1).

    Notons que la somme est facile à calculer pour n=2.

 
Exercice 58  2438     CENTRALE (MP)Correction  
  • (a)

    Démontrer la convergence de la série de terme général

    an=n!nn.
  • (b)

    Comparer

    anetn0+tne-ntdt.
  • (c)

    En déduire:

    n=1+an=0+te-t(1-te-t)2dt.

Solution

  • (a)

    On remarque |an+1an|n+1/e<1. Par la règle de d’Alembert, la série converge.

  • (b)

    Posons

    In=0+tne-αtdt.

    Par intégration par parties, on obtient In=n!αn+1 d’où

    an=n0+tne-ntdt.
  • (c)

    On a

    n=1+an=n=1+0+ntne-ntdt

    et la série

    0+|ntne-nt|dt=an

    converge donc on peut intégrer terme à terme et l’on obtient

    n=1+an=0+n=1+ntne-ntdt

    avec

    (1-te-t)n=1+ntne-nt=n=1+tne-nt=te-t1-te-t

    d’où la conclusion.

 
Exercice 59  939     CENTRALE (MP)Correction  

Soient α>0, n. On pose

un(α)=0π/2(sin(t))α(cos(t))ndt.
  • (a)

    Donner la Nature de la série de terme général un(1).

  • (b)

    Plus généralement, donner nature de la série de terme général un(α) pour α>0.

  • (c)

    Calculer n=1+un(α) pour α=2 et α=3.

Solution

  • (a)

    On a

    un(1)=0π/2sin(t)(cos(t))ndt=[-1n+1cosn+1(t)]0π/2=1n+1.

    La série de terme général un(1) est divergente.

  • (b)

    Pour α1,

    t]0;π/2],(sin(t))αsin(t)

    et donc un(α)un(1).

    On en déduit que la série de terme général un(α) est divergente.

    Pour α>1. La série des un(α) est une série à termes positifs et

    k=0nuk(α)=0π/2(sin(t))α1-(cos(t))n+11-cos(t)dt

    donc

    k=0nuk(α)0π/2(sin(t))α1-cos(t)dt

    avec l’intégrale majorante qui est convergente puisque

    (sin(t))α1-cos(t)t0+2tαt2=2t2-α.

    Puisque la série à termes positifs un(α) a ses sommes partielles majorées, elle est convergente.

  • (c)

    Par ce qui précède, on peut intégrer terme à terme car il y a convergence de la série des intégrales des valeurs absolues des fonctions. On peut alors écrire

    n=0+0π/2sinα(t)cosn(t)dt=0π/2sinα(t)1-cos(t)dt.

    Cas: α=2.

    0π/2sin2(t)1-cos(t)dt=0π/21+cos(t)dt=π2+1.

    Cas: α=3.

    0π/2sin3(t)1-cos(t)dt=0π/2sin(t)(1+cos(t))dt=32.
 
Exercice 60  2609     ENSTIM (MP)Correction  

Pour n1, on pose

In=0+dt(1+t3)n.
  • (a)

    Déterminer la limite de la suite (In).

  • (b)

    Établir que pour tout entier n1,

    In+1=3n13nIn.
  • (c)

    Déterminer un réel α tel qu’il y ait convergence de la suite de terme général

    un=ln(nαIn).
  • (d)

    En déduire la convergence de la série

    n11nIn

    et exprimer sa somme à l’aide d’une intégrale.

Solution

  • (a)

    On applique le théorème de convergence dominée.

    Pour n1, on introduit fn:[0;+[ définie par

    fn(t)=1(1+t3)n.

    Pour t[0;+[,

    fn(t)n+u(t)={1 si t=00 sinon.

    Pour n* et t[0;+[,

    |fn(t)|=1(1+t3)n11+t3=φ(t).

    La fonction φ:[0;+[+ est définie et intégrable sur [0;+[ car

    φ(t)t+1t3.

    Par le théorème de convergence dominée,

    In=0+fn(t)dtn+0+f(t)dt=0.
  • (b)

    Soit n*. On réalise une intégration par parties généralisée avec

    u(t)=tetv(t)=1(1+t3)n.

    Les fonctions u et v sont de classe 𝒞1 sur [0;+[ et

    u(t)v(t)=t(1+t3)nt+0.

    Avec convergence de l’intégrale introduite, le théorème d’intégration par parties généralisée donne

    In =[t(1+t3)n]0+=00+t3nt2(1+t3)n+1dt
    =3n0+t3(1+t3)n+1dt.

    Or

    0+t3(1+t3)n+1dt=0+t3+11(1+t3)n+1dt=InIn+1.

    On en déduit la relation demandée.

  • (c)

    La suite (un)n1 a la nature de la série de terme général vn=un+1un.

    Or

    vn =ln((n+1)αIn+1nαIn)=αln(n+1n)+ln(In+1In)
    =αln(1+1n)+ln(113n)=n+α1/3n+O(1n2).

    Cas: α1/3. On a

    vnn+λn avec λ=α130.

    Par cet équivalent de Riemann, la série de terme général vn diverge.

    Cas: α=1/3. On a

    vn=n+O(1n2).

    Par cette comparaison, la série de terme général vn converge absolument.

    Finalement, la série de terme général vn converge (c’est-à-dire la suite (un) converge) si, et seulement si, α=1/3.

  • (d)

    Puisque

    ln(n1/3In)n+ avec 

    on obtient

    Inn+en3

    et donc

    1nIn=n+O(1n4/3).

    Par suite, la série n11nIn converge.

    On a

    n=1+1nIn=n=1+0+fn(t)dt avec fn(t)=1n1(1+t3)n.

    Les fonctions fn sont toutes positives, on peut intégrer terme à terme

    n=1+1nIn=0+n=1+1n(11+t3)ndt.

    On reconnaît alors le développement en série entière de xln(1x) sur ]1;1[ et l’on poursuit

    n=1+1nIn=0+ln(111+t3)dt.

    Enfin, mais cela n’est pas demandé, l’intégrale obtenue se calcule par intégration par parties

    0+ln(111+t3)dt=23π

    sachant

    0+dt1+t3=2π33.
 
Exercice 61  2840     MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Soit (s,λ)+*×. Quelle est la nature de la série de terme général

    λns(s+1)(s+n)

    pour n0?

À λ fixé, on note Δλ l’ensemble des s>0 tels que la série converge, et l’on note Fλ(s) la somme de cette série.

  • (b)

    Calculer limssupΔλFλ(s).

  • (c)

    Donner un équivalent de Fλ(s) quand s tend vers infΔλ.

  • (d)

    Pour n1, calculer

    01(1-y)s-1yndy.
  • (e)

    En déduire une expression intégrale de Fλ(s).

Solution

  • (a)

    Par la règle de d’Alembert, la série converge pour tout (s,λ)+*×.

    Δλ=]0;+[.
  • (b)
    Fλ(s)=1s(1+n=1+λn(s+1)(s+n)).

    Or

    |1+n=1+λn(s+1)(s+n)|n=0+|λ|nn!=e|λ|

    donc

    Fλ(s)s+0.
  • (c)

    Puisque

    |λn(s+1)(s+n)|λnn!

    il y a convergence normale sur + de la série des fonctions continues sλn(s+1)(s+n). Cela permet d’affirmer

    1+n=1+λn(s+1)(s+n)s0+1+n=1+λnn!=eλ

    et donc

    Fλ(s)s0+eλs.
  • (d)

    Par intégrations par parties successives,

    01(1-y)s-1yndy=n!s(s+1)(s+n).
  • (e)
    Fλ(s)=n=0+λnn!01(1-y)s-1yndy.

    Par convergence de la série des intégrales des valeurs absolues, on peut échanger somme et intégrale,

    Fλ(s)=01eλy(1-y)s-1dy.
 
Exercice 62  4144   Correction  
  • (a)

    Pour k*, calculer

    Ik=01tk-1ln(t)dt.
  • (b)

    Pour n, on pose

    Rn=k=n+1+(-1)k-1k2.

    Exprimer Rn à l’aide d’une intégrale.

  • (c)

    Calculer

    n=0+Rn.

Solution

  • (a)

    La fonction définissant l’intégrale Ik est intégrable sur ]0;1] car

    t×tk-1ln(t)t0+0.

    Par une intégration par parties généralisée,

    Ik=[tkln(t)k]01-01tk-1kdt=-1k2.
  • (b)

    Le terme Rn est bien définie car c’est le reste d’une série convergeant absolument. Ce qui précède, nous encourage à écrire

    Rn=-k=n+1+01(-t)k-1ln(t)dt.

    Pour intégrer terme à terme, on introduit uk:]0;1] définie par

    uk(t)=(-t)k-1ln(t).

    Par sommation géométrique, la série des fonctions uk converge simplement sur ]0;1[ (et même sur ]0;1]). Les fonctions uk sont toutes continues par morceaux et la fonction somme

    k=n+1+uk:t(-1)ntnln(t)1+t

    l’est aussi. Les fonctions uk sont intégrables sur ]0;1] et il y a convergence de la série

    01|uk|=1k2.

    Les hypothèses du théoème d’intégration terme à terme sont réunies et donc

    Rn=-k=n+1+01(-t)k-1ln(t)dt=-01(-1)ntnln(t)1+tdt.
  • (c)

    On opère encore une intégration terme à terme en considérant cette fois-ci les fonctions vn déterminées par

    vn(t)=(-1)ntnln(t)1+t avec t]0;1] et n.

    Encore une fois les hypothèses d’usages sont réunies, notamment parce que

    01|vn(t)|dt01tn|ln(t)|dt=1n2.

    On en déduit

    n=0+Rn=-01n=0+vn(t)dt=-01ln(t)(1+t)2dt.

    Par une intégration par parties généralisée où l’on choisit 1-11+t=t1+t comme primitive de 1(1+t)2, on obtient

    01ln(t)(1+t)2dt=[tln(t)1+t]01-01dt1+t=-ln(2).

    On peut conclure

    n=0+Rn=ln(2).

[<] Intégration terme à terme[>] Applications de l'intégration terme à terme

 
Exercice 63  4718  

Pour n* et t]0;+[, on pose un(t)=e-nt-2e-2nt.

Montrer que les deux expressions suivantes existent mais que leurs valeurs diffèrent:

n=1+(0+un(t)dt)et0+(n=1+un(t))dt.
 
Exercice 64  1102     CCINP (PSI)Correction  
  • (a)

    Donner les limites éventuelles en + des suites de termes généraux

    Un=01dt(1+t3)netVn=1+dt(1+t3)n.
  • (b)

    Quelles sont les natures des séries

    n1Unetn1Vn?.

Solution

  • (a)

    Posons un(t)=1/(1+t3)n définie sur ]0;+[.
    Les fonctions un sont continues par morceaux et la suite (un) converge simplement vers la fonction nulle sur ]0;+[, elle-même continue par morceaux. De plus,

    n1,t]0;+[,|un(t)|φ(t)

    avec φ:t1/(1+t3) intégrable sur [0;+[ et donc aussi sur ]0;+[.
    Par application du théorème de convergence dominée sur ]0;1] et sur [1;+[, on obtient

    Unn+0etVnn+0.
  • (b)

    Les fonctions un sont continues par morceaux et la série de fonctions un converge simplement sur ]0;1] vers la fonction U continue par morceaux donnée par

    U(t)=n=1+1(1+t3)n=11+t311-11+t3=1t3.

    Si, par l’absurde, la série Un converge, on est dans la situation où la série de terme général ]0;1]|un(t)|dt converge et l’on peut appliquer un théorème d’intégration terme à terme affirmant

    U est intégrable sur ]0;1] et ]0;1]U(t)dt=n=1+01un(t)dt.

    Or cela est absurde car la fonction U n’est pas intégrable sur ]0;1]!

    On en déduit que la série Un diverge.

    En revanche, la série Vn est à termes positifs et

    k=1nVk1+k=1n1(1+t3)ndt1+dtt3=12.

    Les sommes partielles de la série à termes positifs Vn étant majorées, on peut affirmer que la série Vn converge.

 
Exercice 65  2583     CCINP (MP)Correction  

Soit n*.

  • (a)

    Déterminer l’ensemble de définition de

    In(x)=0+dt(1+tx)n.
  • (b)

    Montrer que si x>1, In(x) diverge.

  • (c)

    Calculer In(2) pour n1.

Solution

  • (a)

    La fonction t1(1+tx)n est définie et continue par morceaux sur ]0;+[.

    Cas: x<0.

    1(1+tx)nt+1.

    La fonction n’est donc pas intégrable.

    Cas: x=0.

    1(1+tx)nt+12.

    Même conclusion.

    Cas: x>0.

    1(1+tx)nt0+1et1(1+tx)nt+1tnx.

    La fonction est intégrable sur ]0;+[ si, et seulement si, nx>1.

  • (b)

    Pour t>0, on remarque que

    n=1+1(1+tx)n=1tx.

    Par l’absurde, si In(x) converge, on peut appliquer un théorème d’interversion somme et intégrale assurant que t1tx est intégrable sur ]0;+[. C’est absurde.

    On conclut que In(x) diverge.

  • (c)

    Par intégration par parties généralisée,

    In(2) =0+dt(1+t2)n
    =[t(1+t2)n]0++0+2nt2(1+t2)n+1dt
    =2n0+t2(1+t2)n+1dt.

    Or

    In(2)-In+1(2)=0+t2dt(1+t2)n+1

    donc

    In+1(2)=2n-12nIn(2).

    On en déduit

    In+1(2)=(2n)!(2nn!)2π2

    car I1(2)=π/2.

    Notons que par le changement de variable t=tan(u), on pouvait aussi transformer In(2) en une intégrale de Wallis.

 
Exercice 66  118     MINES (PC)Correction  

Soit, pour n,

un=0π/2(cos(π2sin(x)))ndx.
  • (a)

    Étudier la convergence de la suite (un)n0.

  • (b)

    Quelle est la nature de la série de terme général un?

Solution

  • (a)

    Posons

    fn(x)=(cos(π2sin(x)))n.

    Les fonctions fn sont continues par morceaux et la suite de fonctions (fn) converge simplement vers la fonction nulle sur [0;π/2[, elle-même continue par morceaux. Enfin, on a la domination

    |fn(x)|1=φ(x)

    avec φ évidemment intégrable sur [0;π/2[. Par convergence dominée, on obtient

    un0.
  • (b)

    Par l’absurde, si un converge alors, on peut appliquer un théorème d’intégration terme à terme à la série de fonctions fn. En effet, les fonctions fn sont continues par morceaux, la série de fonctions fn converge simplement sur [0;π/2[ vers la fonction

    f:x11-cos(π2sin(x))

    elle-même continue par morceaux. Enfin les fonctions fn sont intégrables sur [0;π/2[ et l’hypothèse de travail absurde signifie la convergence de la série [0;π/2[|fn|.
    Par théorème d’intégration terme à terme, on obtient

    n=0+un=0π/211-cos(π2sin(x))dx

    avec convergence de l’intégrale. Or, quand x0+

    11-cos(π2sin(x))8π2x2

    et donc l’intégrale introduite diverge. C’est absurde.
    On en déduit que la série un diverge.

 
Exercice 67  3287     MINES (MP)Correction  

Donner la nature de la série de terme général

un=0+e-tcos2n(t)dt.

Solution

On a

unvn=0π/2e-tcos2n(t)dt.

Si la série numérique un converge alors, par comparaison de séries à termes positifs, la série vn converge aussi. Par le théorème d’intégration terme à terme, il y a alors intégrabilité sur ]0;π/2] de la fonction

n=0+e-tcos2n(t)=e-t1-cos2(t)=e-tsin2(t).

Or

e-tsin2(t)t0+1t2

qui n’est pas intégrable sur ]0;π/2].

On en déduit que la série un diverge.

 
Exercice 68  5294     ENSTIM (MP)Correction  

Pour n, on pose

an=01(1-x)nln(x)dx.
  • (a)

    Justifier l’existence de l’intégrale définissant an et déterminer la limite de la suite (an).

  • (b)

    Étudier la nature de la série an.

  • (c)

    Calculer (n+1)an-nan-1 pour tout n*.

  • (d)

    En déduire un équivalent de (an).

Solution

  • (a)

    Pour x]0;1],

    (1-x)nln(x)n+0.

    Aussi, pour tout x]0;1],

    |(1-x)nln(x)||ln(x)|=φ(x)

    avec φ intégrable sur ]0;1]. Par convergence dominéee, l’intégrale définissant an existe et

    01(1-x)nln(x)dxn+0.
  • (b)

    Par l’absurde, si la série an converge, on peut appliquer un théorème d’intégration terme à terme dont une conséquence est l’intégrabilité de

    xn=0+(1-x)nln(x)=ln(x)x.

    Cependant cette fonction n’est pas intégrable sur ]0;1], c’est absurde.

  • (c)

    Pour n,

    (n+1)an-nan-1=01((n+1)(1-x)n-n(1-x)n-1)ln(x)dx.

    Par intégration par parties généralisée (avec existence de la limite en 0 du terme crochet),

    (n+1)an-nan-1 =[((1-x)n+1-(1-x)n)ln(x)]01+01(1-x)n+1-(1-x)nxdx
    =-01(1-x)ndx=[1n+1(1-x)n+1]01=-1n+1.
  • (d)

    Par télescopage,

    (N+1)aN-a0=n=1N((n+1)an-nan-1)=-n=1N1n+1N+-ln(N).

    On en déduit

    ann+-ln(n)n.

    Notons qu’une intégration par parties où l’on intègre (1-x)n en -1n+1((1-x)n+1-1) conduit plus directement à l’égalité

    an=-1n+1k=1n+11k.
 
Exercice 69  2641   Correction  

n désigne un entier naturel non nul.

  • (a)

    Justifier que l’intégrale

    0+n2-x2(n2+x2)2dx

    est définie.

  • (b)

    Soit a0. Calculer

    0an2-x2(n2+x2)2dx.

    En déduire la valeur de

    0+n2-x2(n2+x2)2dx

    puis de

    n=1+0+n2-x2(n2+x2)2dx.
  • (c)

    Soit a0. Montrer que la série

    n=1+n2-x2(n2+x2)2

    converge uniformément sur [0;a], puis que

    0an=1+n2-x2(n2+x2)2dx=n=1+an2+a2.
  • (d)

    En exploitant une comparaison série-intégrale, déterminer

    lima+n=1+an2+a2.
  • (e)

    En déduire que l’intégrale

    0+n=1+n2-x2(n2+x2)2dx

    est convergente et donner sa valeur.

    Qu’en conclure?

Solution

  • (a)

    f:xn2-x2(n2+x2)2 est définie, continue sur [0;+[ et f(x)x+-1x2 donc 0+f(x)dx est définie.

  • (b)
    0an2-x2(n2+x2)2dx=0a1n2+x2dx-20ax2(n2+x2)2dx

    et

    0ax2(n2+x2)2dx=12[-xn2+x2]0a+120a1n2+x2dx

    donc

    0an2-x2(n2+x2)2dx=an2+a2.

    Par suite,

    0+f(x)dx=lima+0af(x)dx=0.

    La série n=1+0+n2-x2(n2+x2)2dx est convergente et de somme nulle.

  • (c)

    Pour x[0;a],

    |n2-x2(n2+x2)2|n2+a2n4

    et

    n=1+n2+a2n4<+

    donc n=1+n2-x2(n2+x2)2 converge normalement, et donc uniformément sur [0;a]. Par suite,

    0an=1+n2-x2(n2+x2)2dx=n=1+0an2-x2(n2+x2)2dx=n=1+an2+a2.
  • (d)

    La fonction xax2+a2 est décroissante et intégrable sur [0;+[ donc par comparaison série-intégrale

    1+ax2+a2dxn=1+an2+a20+ax2+a2dx.

    Or

    1+ax2+a2dx=[arctan(xa)]1+=π2-arctan(1a)

    et

    0+ax2+a2dx=[arctan(xa)]0+=π2

    donc

    lima+n=1+an2+a2=π2.
  • (e)

    Ci-dessus:

    lima+0an=1+n2-x2(n2+x2)2dx=π2

    donc l’intégrale

    0+n=1+n2-x2(n2+x2)2dx

    est convergente et vaut π/2.
    Le résultat diffèrent de celui obtenu en (b). Il est donc faux ici de permuter somme et intégrale.

[<] Non-intégration terme à terme[>] Intégration terme à terme par les sommes partielles

 
Exercice 70  3790    ENTPE (MP)Correction  

Pour tout n et tout x+, on pose

fn(x)=xn(1-x).
  • (a)

    Montrer que

    n=1+01fn(x)dx=01x1+xdx.
  • (b)

    En déduire la valeur de

    n=1+1(n+1)(2n+3).

Solution

  • (a)

    Sur [0;1[, la série de fonction fn converge simplement et sa somme est

    n=1+fn(x)=x1-x(1-x)=x1+x.

    Cette fonction somme est continue par morceaux sur [0;1[.
    Les fonction fn sont intégrables sur [0;1[ et

    01|fn(x)|dx=01fn(x)dx=u=x1(n+1)(2n+3).

    Ce terme est sommable et l’on peut donc intégrer terme à terme ce qui donne

    n=1+01fn(x)dx=01x1+xdx.
  • (b)

    Ainsi,

    n=1+1(n+1)(2n+3)=01x1+xdx=u=x53-2ln(2).
 
Exercice 71  2866     MINES (MP)Correction  

Soit (an)n0 une suite bornée. Calculer

limn+0+e-2t(p=n+aptpp!)dt.

Solution

La série aptpp! est convergente car

|aptpp!|(an)tpp!.

De plus, sa somme est continue car on peut aisément établir la convergence normale sur tout segment.

Enfin,

|p=n+aptpp!|(an)et

permet d’assurer l’existence de l’intégrale étudiée.
Posons

fp(t)=aptpp!e-2t.

La série de fonction fp convergence simplement.
Les fonctions fp et p=n+fp sont continues par morceaux.
Les fonctions fp sont intégrables sur [0;+[ et

0+|fp(t)|dt=|ap|2p+1=p+O(12p+1)

est terme général d’une série convergente.

Par le théorème d’intégration terme à terme, on obtient

0+e-2t(p=n+aptpp!)dt=p=n+ap2p+1.

Enfin, cette expression tend vers 0 en tant que reste d’une série convergente.

 
Exercice 72  2445     CENTRALE (MP)Correction  

On pose

In=0111+tndt

pour tout entier n>0.

  • (a)

    Trouver la limite de (In).

  • (b)

    Donner un équivalent de (-In).

  • (c)

    Justifier

    01ln(1+y)ydy=k=0+(-1)k(k+1)2.
  • (d)

    Donner un développement asymptotique à trois termes de In.

Solution

  • (a)

    Posons un(t)=1/(1+tn) sur ]0;1].
    La suite de fonctions (un) converge simplement vers la fonction u:t1.
    Les fonctions un et la fonction u sont continues par morceaux.
    Enfin

    t]0;1],|un(t)|1=φ(t)

    avec φ:]0;1]+ intégrable. Par convergence dominée

    In=01un(t)dtn+01u(t)dt=1=.
  • (b)

    On a

    -In=01tn1+tndt=01ttn-11+tndt.

    Par intégration par parties,

    -In=ln(2)n-1n01ln(1+tn)dt.

    Puisque

    |01ln(1+tn)dt|01tndt=1n+1

    on peut affirmer

    -Inn+ln(2)n.
  • (c)

    Pour y]0;1[,

    ln(1+y)y=k=0+(-1)kykk+1.

    Par convergence de la série des intégrales des valeurs absolues,

    01ln(1+y)ydy=k=0+(-1)k(k+1)2.

    Sans peine, k=0+(-1)k(k+1)2=π212 sachant n=1+1n2=π26.

  • (d)

    Par le changement de variable 𝒞1 strictement croissant y=tn

    01ln(1+tn)dt=1n01ln(1+y)yn-1ndy.

    Par convergence dominée (domination par sa limite simple),

    01ln(1+y)yn-1ndyn+01ln(1+y)ydy=π212.

    Ainsi,

    -In=n+ln(2)n-π212n2+o(1n2)

    puis

    In=n+1-ln(2)n+π212n2+o(1n2).
 
Exercice 73  2612     ENSTIM (MP)Correction  
  • (a)

    Déterminer la limite quand n+ de

    In=0111+tndt.
  • (b)

    Donner un équivalent de

    In-.
  • (c)

    Justifier

    01ln(1+tn)dt=k=1+(-1)k-1k(nk+1).
  • (d)

    En déduire un équivalent de

    01ln(1+tn)dt

    et donner un développement asymptotique à trois termes de In.

Solution

  • (a)

    On a

    |In-1|=01tn1+tndt01tndt=1n+10

    donc In=1.

  • (b)

    Par intégration par parties

    In-1=-ln(2)n+1n01ln(1+tn)dt.

    Or

    001ln(1+tn)dt01tndt0

    donc

    In=1-ln(2)n+o(1n).
  • (c)

    On a

    ln(1+tn)=k=1+(-1)k-1ktnk.

    Par convergence de la série des intégrales des valeurs absolues, on obtient la relation proposée.

  • (d)

    On a

    nk=1+(-1)k-1k(nk+1)-k=1+(-1)k-1k2=k=1+(-1)kk2(nk+1)

    avec

    |k=1+(-1)kk2(nk+1)|1nk=1+1k20

    donc

    n01ln(1+tn)dtk=1+(-1)k-1k2

    avec

    k=1+(-1)k-1k2=π212

    car on sait

    k=1+1k2=π26.

    Finalement,

    In=1-ln(2)n+π212n2+o(1n2).
 
Exercice 74  2807     MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Pour (m,n)2, calculer

    01xn(1-x)mdx.
  • (b)

    Pour p, montrer l’existence de

    Sp=n=1+np(2nn).
  • (c)

    Calculer S-1 et S0.

  • (d)

    Si p, proposer une méthode de calcul de Sp.

Solution

  • (a)

    Par intégration par parties, on obtient une relation de récurrence qui conduit à

    01xn(1-x)mdx=n!m!(n+m+1)!.
  • (b)

    En posant un le terme général de la série étudiée, on observe

    |un+1un|n+14.

    Par la règle de d’Alembert, la série converge.

  • (c)

    S-1=n=1+01xn(1-x)n-1dx. Par convergence de la série des intégrales des valeurs absolues, on peut permuter et obtenir

    S-1=01xdx1-x(1-x)=π33.

    Puisque

    (2n+2n+1)=4n+2n+1(2nn)

    on observe

    4(2n+2n+1)-2n+11(2n+2n+1)=1(2nn). (1)

    En sommant pour n allant de 1 à +, on obtient

    4(S0-12)-2(S-1-12)=S0

    puis

    S0=1+2S-13.
  • (d)

    On multiplie la relation (1) par (n+1)p et l’on développe le (n+1)p du second membre et en sommant comme ci-dessus, on saura exprimer 3Sp en fonction des Sq avec q<p.

[<] Applications de l'intégration terme à terme[>] Études concrètes

 
Exercice 75  4715   

Montrer

n=0+(-1)n2n+1=01dt1+t2

et en déduire la valeur de la somme.

 
Exercice 76  936   Correction  

Soit a>0. Montrer

01dt1+ta=n=0+(1)nna+1.

Solution

On a

11+ta=n=0+(1)ntna=n=0+fn(t)

avec fn(t)=(1)ntna sur ]0;1[.

01|fn(t)|dt=1na+1

et 1na+1 diverge, le théorème d’intégration terme à terme ne s’applique pas.

De plus, la série de fonctions ne converge par uniformément sur [0;1] car elle ne converge pas simplement en 1

Transitons alors par les sommes partielles et le théorème de convergence dominée. Posons

Sn:tk=0n(1)ktka=1(1)n+1t(n+1)a1+ta.

La suite (Sn) converge simplement sur [0;1[ vers la fonction

S:t11+ta.

De plus,

|Sn(t)|21+ta=φ(t)

avec φ intégrable sur [0;1[.

Par le théorème de convergence dominée, on obtient

01Sn(t)dtn+01dt1+ta.

Or

01Sn(t)dt=k=0n01(1)ktkadt=k=0n(1)kka+1

donc

n=0+(1)nna+1=01dt1+ta

avec, en substance, la convergence de la série introduite.

 
Exercice 77  942   Correction  

Soit α>0. Établir que

01xα-11+xdx=n=0+(-1)nn+α.

Solution

Notons que l’intégrale étudiée est bien définie.

Pour tout x]0;1[,

xα-11+x=n=0+(-1)nxn+α-1.

Le théorème d’intégration terme à terme ne pourra pas s’appliquer car ici

]0;1[|fn|=1n+α diverge.

Nous allons alors intégrer terme à terme en exploitant les sommes partielles.
Posons

Sn:xk=0n(-1)kxk+α-1=xα-11-(-1)n+1xn+11+x.

Les fonctions Sn sont continues par morceaux et convergent simplement sur ]0;1[ vers la fonction

S:xxα-11+x

elle-même continue par morceaux.
De plus,

|Sn(x)|2xα-11+x=φ(x)

avec φ fonction intégrable sur ]0;1[.
Par le théorème de convergence dominée, on obtient

01Sn(x)dx01xα-11+xdx.

Or

01Sn(x)dx=k=0n01(-1)kxk+α-1dx=k=0n(-1)kk+α

et on peut donc conclure

n=0+(-1)nn+α=01xα-11+xdx

avec en substance la convergence de la série introduite.

 
Exercice 78  2863   Correction  
  • (a)

    Soient a,b>0. Établir

    01ta-11+tbdt=n=0+(-1)na+nb.
  • (b)

    Calculer

    n=0+(-1)n3n+1.

Solution

  • (a)

    Pour t]0;1[, on peut écrire

    ta-11+tb=n=0+(-1)nta+nb-1.

    Posons

    Sn:tk=0n(-1)kta+kb-1=ta-11-(-1)n+1t(n+1)b1+tb.

    Les fonctions Sn sont continues par morceaux et la suite (Sn) converge simplement sur ]0;1[ vers la fonction

    S:tta-11+tb

    elle-même continue par morceaux.
    De plus,

    |Sn(t)|2ta-11+tb=φ(t)

    avec φ intégrable sur ]0;1[.
    Par convergence dominée, on obtient

    01Sn(t)dt01ta-11+tbdt

    avec convergence de l’intégrale introduite.
    Or

    01Sn(t)dt=k=0n01(-1)kta+kb-1=k=0n(-1)ka+kb

    donc

    n=0+(-1)na+nb=01ta-11+tbdt

    avec convergence de la série introduite..

  • (b)

    Après calculs,

    n=0+(-1)n3n+1=01dt1+t3=13ln(2)+π33.
 
Exercice 79  2437   Correction  

Montrer

0+n=1+(-1)n-1n2+t2dt=π2n=1+(-1)n-1n.

Solution

Soit fn:[0;+[ la fonction définie par

fn(t)=(-1)n-1n2+t2.

On observe fn=1/n2 et donc la série des fonctions fn converge normalement, donc uniformément sur [0;+[. Puisque chaque fn est continue, on peut affirmer que la fonction

S:tn=1+(-1)n-1n2+t2

est définie et continue sur [0;+[.
Les fonctions fn sont intégrables sur + et

0+|fn(t)|dt=π20+dtn2+t2=π2n.

Puisque la série |fn| diverge, on ne peut intégrer directement terme à terme.

Raisonnons alors par les sommes partielles en exploitant le théorème de convergence dominée. Posons

Sn:tk=1n(-1)k-1k2+t2.

Les fonctions Sn sont continues par morceaux sur [0;+[ et converge simplement vers la fonction S elle-même continue par morceaux.
De plus, le critère spécial des séries alternées s’appliquant, on a

0Sn(t)11+t2=φ(t)

avec φ intégrable sur [0;+[.
Par le théorème de convergence dominée, on obtient

0+Sn(t)dt0+n=1+(-1)n-1n2+t2dt.

Or

0+Sn(t)dt=k=1n0+(-1)n-1n2+t2dt=π2k=1n(-1)n-1n

donc

π2n=1+(-1)n-1n=0+n=1+(-1)n-1n2+t2dt

avec convergence de la série introduite.

 
Exercice 80  2867     MINES (MP)

Soit (an) une suite croissante de réels strictement positifs de limite +.

Justifier

0+(n=0+(-1)ne-anx)dx=n=0+(-1)nan.
 
Exercice 81  4155     CCINP (MP)Correction  

Soit p*. Pour tout n, on pose

Sn=0+tpet-1e-ntdt.
  • (a)

    Montrer l’existence de l’intégrale définissant Sn.

  • (b)

    Pour a,b*, calculer

    T(a,b)=0+tae-btdt.
  • (c)

    Montrer que pour tout naturel n

    S0=p!k=1n1kp+1+Sn.
  • (d)

    Montrer que la suite (Sn) converge vers 0.

  • (e)

    En déduire

    S0=p!k=1+1kp+1.

Solution

  • (a)

    La fonction définissant l’intégrale est définie continue par morceaux sur ]0;+[. Elle est y aussi intégrable car se prolonge par continuité en 0 et est négligeable devant t1/t2 en +.

  • (b)

    Par intégration par parties généralisée correctement justifiée,

    T(a,b)=[tae-bt-b]0++ab0+ta-1e-btdt=abT(a-1,b).

    On en déduit

    T(a,b)=a!ba0+e-btdt=a!ba+1.
  • (c)

    On peut simplifier Sn-1-Sn

    Sn-1-Sn=0+tpe-ntdt=p!np+1.

    Par télescopage,

    S0=k=1n(Sk-1-Sk)+Sn=p!k=1n1kp+1+Sn.
  • (d)

    Par convergence dominée, sachant

    |tpet-1e-nt|tpet-1=φ(t)

    avec φ intégrable sur ]0;+[, on obtient que la suite (Sn) converge vers 0.

  • (e)

    Il suffit de passer à la limite quand n tend vers l’infini.

[<] Intégration terme à terme par les sommes partielles[>] Études théoriques

 
Exercice 82  531  Correction  

Soit

f:x0+dt1+x3+t3.
  • (a)

    Montrer que f est définie sur +.

  • (b)

    À l’aide du changement de variable u=1/t, calculer f(0).

  • (c)

    Montrer que f est continue et décroissante.

  • (d)

    Déterminer lim+f.

Solution

  • (a)

    Posons

    g(x,t)=11+x3+t3.

    Pour tout x+, la fonction tg(x,t) est définie, continue sur + et g(x,t)+1/t3 donc f(x) existe.

  • (b)

    u1/u est une bijection de classe 𝒞1 de +* vers +*. On peut réaliser le changement de variable t=1/u qui donne

    0+dt1+t3=0+udu1+u3.

    Donc

    2f(0)=0+dtt2-t+1=[23arctan(2t-13)]0+=4π33

    puis

    f(0)=2π33.
  • (c)

    xg(x,t) est continue sur +, tg(x,t) est continue par morceaux sur [0;+[ avec

    |g(x,t)|11+t3=φ(t)

    et φ intégrable sur [0;+[ donc f est continue.
    Si xy alors t[0;+[,g(y,t)g(x,t) donc f(y)f(x). Ainsi f est décroissante.
    Rq: On peut aussi montrer f de classe 𝒞1 mais cela alourdit la démonstration

  • (d)

    f tend vers 0 en + car

    0f(x)0+dtx3+t3=t=xu1x20+du1+u3x+0.
 
Exercice 83  3658   Correction  

On pose

F(x)=0+e-t1+txdt.
  • (a)

    Montrer que F(x) est bien définie pour tout x0.

  • (b)

    Montrer que F est de classe 𝒞 sur [0;+[.

  • (c)

    Calculer F(n)(0) pour tout n.

Solution

  • (a)

    Posons f:[0;+[×[0;+[ définie par

    f(x,t)=e-t1+tx.

    Pour chaque x[0;+[, la fonction tf(x,t) est continue par morceaux sur [0;+[ et intégrable car

    t2f(x,t)t+0.

    On en déduit la convergence de l’intégrale généralisée définissant F(x).

  • (b)

    Pour chaque t[0;+[, la fonction xf(x,t) est indéfiniment dérivable et

    nfxn(x,t)=(-1)nn!(1+tx)n+1tne-t.

    La fonction xnfxn(x,t) est continue, la fonction tnfxn(x,t) est continue par morceaux et

    (x,t)[0;+[×[0;+[,|nfxn(x,t)|n!tne-t=φn(t)

    avec φn:[0;+[ continue par morceaux et intégrable.
    Par domination, on peut alors affirmer que F est de classe 𝒞 sur [0;+[ et

    n,x[0;+[,F(n)(x)=(-1)nn!0+tne-t(1+tx)n+1dt.
  • (c)

    En particulier

    F(n)(0)=(-1)n(n!)2.
 
Exercice 84  5538   Correction  
  • (a)

    Montrer la continuité de l’application définie sur ]0;+[ par

    g(x)=0xcos(t)x+tdt.
  • (b)

    Étudier ses limites en 0+ et +.

Solution

  • (a)

    Soit x>0. Par le changement de variable t=xs, on obtient la nouvelle écriture

    g(x)=01cos(xs)1+sds.

    Introduisons alors la fonction f:]0;+[×[0;1] définie par

    f(x,s)=cos(xs)1+s.

    Pour tout s[0;1], la fonction xf(x,s) est continue sur ]0;+[.

    Pour tout x]0;+[ et tout s[0;1],

    |f(x,s)|=|cos(xs)|1+s11+s1=φ(s)

    avec φ intégrable sur [0;1].

    Par le théorème de continuité par domination, la fonction g est définie et continue sur ]0;+[.

  • (b)

    Pour s[0;1],

    f(x,s)=cos(xs)1+sx0+f(s)=11+s.

    La fonction f est continue par morceaux et, en reprenant la domination de la question précédente, on peut appliquer le théorème de convergence dominée généralisé,

    g(x)=01cos(xs)1+sdsx0+01ds1+s=ln(2).

    Aussi, pour x0, une intégration par parties déterminée par les fonctions de classe 𝒞1 suivantes

    u(s)=sin(xs)xetv(s)=11+s

    donne

    g(x)=[sin(xs)x(1+s)]01+01sin(xs)x(1+s)2ds.

    Le terme entre crochet tend vers 0 quand x croît vers l’infini et le terme défini par l’intégrale aussi car

    |01sin(xs)x(1+s)2ds|1x01|sin(xs)|(1+s)2ds1x01ds=1x.

    On en déduit que la fonction g tend vers 0 en +.

 
Exercice 85  3887   
  • (a)

    Montrer la continuité de l’application définie par

    g(x)=0xsin(t)x+tdtpour tout x]0;+[.
  • (b)

    Préciser ses limites en 0+ et +.

 
Exercice 86  3324   Correction  

Pour x>0, on pose

f(x)=-xxdt1+t2x2-t2.
  • (a)

    Montrer que f est définie et continue.

  • (b)

    Déterminer les limites de f en 0+ et +.

Solution

  • (a)

    Par le changement de variable t=ux (bijection de classe 𝒞1), on obtient

    f(x)=-11du1+x2u21-u2.

    Posons g:]0;+[×]-1;1[ définie par

    g(x,u)=11+x2u21-u2.

    La fonction g est continue sur ]0;+[×]-1;1[ et

    |g(x,u)|11-u2=φ(u)

    avec φ intégrable sur ]-1;1[.
    On en déduit que f est définie et continue sur ]0;+[.

  • (b)

    Pour tout u]-1;1[,

    g(x,u)=11+x2u21-u2x0+11-u2.

    Par la domination précédente,

    f(x)x0+-11du1-u2=[arcsin(u)]-11=π.

    De même, on obtient

    f(x)x+-110du=0.
 
Exercice 87  3760     ENSIIE (MP)Correction  
  • (a)

    Déterminer l’ensemble de définition de

    f(x)=01dtt(1-t)(1-x2t).
  • (b)

    Donner la limite de f en x=1.

Solution

  • (a)

    Pour que la racine carrée soit définie pour t]0;1[, il est nécessaire que x[-1;1].
    Pour x]-1;1[, l’intégrale définissant f converge par les arguments d’intégrabilité suivant

    1t(1-t)(1-x2t)t0+1tet1t(1-t)(1-x2t)t1-Cte1-t.

    Pour x=±1, l’intégrale définissant f diverge car

    1t(1-t)(1-t)t0+11-t0.

    L’ensemble de définition de f est donc ]-1;1[.

  • (b)

    Sur [0;1[, la fonction f est croissante et admet donc une limite en 1-.
    Par l’absurde, si celle-ci est finie égale à alors

    a[0;1[,0adtt(1-t)(1-x2t).

    Par intégration sur un segment, la fonction de x déterminée par le premier membre est continue en x=1, on en déduit

    0adtt(1-t).

    Or cela est absurde car par non-intégrabilité d’une fonction positive. On en déduit

    f(x)x1-+.
 
Exercice 88  5252   

Pour x, on pose

F(x)=0+sin(xt)et1dt.
  • (a)

    Montrer que F est définie et continue sur .

  • (b)

    Justifier

    F(x)=n=1+xn2+x2pour tout x.
  • (c)

    Déterminer la limite de F en +.

 
Exercice 89  534   Correction  
  • (a)

    Justifier que l’intégrale suivante est définie pour tout x>0

    f(x)=01tx-11+tdt.
  • (b)

    Justifier la continuité de f sur son domaine de définition.

  • (c)

    Calculer f(x)+f(x+1) pour x>0.

  • (d)

    Donner un équivalent de f(x) quand x0+ et la limite de f en +.

Solution

  • (a)

    La fonction ttx-11+t est définie et continue par morceaux sur ]0;1].
    Quand t0+,

    tx-11+ttx-1=1t1-x

    avec 1-x<1 et donc ttx-11+t est intégrable sur ]0;1].

  • (b)

    Posons g(x,t)=tx-11+t sur ]0;+[×]0;1].
    tg(x,t) est continue par morceaux sur ]0;1],
    xg(x,t) est continue sur ]0;+[.
    Soit [a;b]+*,

    (x,t)[a;b]×]0;1],|g(x,t)|ta-11+tta-1=φa(t)

    avec φa intégrable sur ]0;1].
    Par domination sur tout segment de ]0;+[, on peut affirmer que f est continue sur ]0;+[.

  • (c)

    Pour x>0

    f(x)+f(x+1)=01tx-1dt=1x.
  • (d)

    Par continuité, ,

    f(x+1)x0+f(1).

    On a donc

    f(x+1)=x0+o(1x)

    puis

    f(x)x0+1x.

    Aussi,

    0f(x)01tx-1dt=1xx+0

    donc

    f(x)x+0.
 
Exercice 90  5053   

Pour x>0, on pose

F(x)=0+etx+tdt.
  • (a)

    Montrer que F est définie et continue sur ]0;+[.

  • (b)

    Déterminer un équivalent simple de F en +.

  • (c)

    Déterminer un équivalent simple de F en 0+.

 
Exercice 91  2882     MINES (MP)Correction  

On pose, pour x>0,

f(x)=1x0+1-e-tx1+t2dt.

Montrer que f est de classe 𝒞2 sur ]0;+[ et trouver des équivalents simples de f en 0 et en +.

Solution

La fonction f est bien définie sur ]0;+[ et

xf(x)=π2-0+e-tx1+t2dt.

Posons

u(x,t)=e-tx1+t2

définie sur ]0;+[×[0;+[.
u admet deux dérivées partielles

ux(x,t)=-t1+t2e-tx et 2ux2(x,t)=t21+t2e-tx.

Pour chaque x>0, les fonctions u et ux sont intégrables et pour tout [a;b]]0;+[, on a la domination

|2ux2(x,t)|e-at=φ(t)

avec φ intégrable. On en déduit que la fonction

x0+e-tx1+t2dt

est définie et de classe 𝒞2 sur ]0;+[. Il en est de même pour f par opérations sur de telles fonctions.
Quand x+,

00+e-tx1+t2dt0+e-txdt=1x

donc xf(x)π2 puis

f(x)x+π2x.

Étudions maintenant f(x) quand x0+.
Par le changement de variable u=tx,

f(x)=0+1-e-ux2+u2du=0+ux2+u21-e-uudu

avec

φ:u1-e-uu.

Par intégration par parties,

f(x)=[12ln(x2+u2)φ(u)]0+-120+ln(x2+u2)φ(u)du.

Pour x]0;1],

|ln(x2+u2)||ln(u2)|+|ln(1+u2)|

et la fonction

u(|ln(u2)|+|ln(1+u2)|)φ(u)

est intégrable sur ]0;+[ car φ peut être prolongée par continuité en 0 et

φ(u)u+e-uu.

On en déduit

f(x)=-ln(x)+O(1)x0+-ln(x).
 
Exercice 92  533   Correction  

Soit

f:x0π/2cos(t)t+xdt.
  • (a)

    Montrer que f est définie, continue sur +*. Étudier les variations de f.

  • (b)

    Déterminer les limites de f en 0+ et +.

  • (c)

    Déterminer un équivalent de f en 0+ et +.

Solution

  • (a)

    Introduisons g(x,t)=cos(t)t+x définie sur +*×[0;π/2].
    La fonction g est continue et x et continue par morceaux en t.
    Pour [a;b]+*, on a

    (x,t)[a;b]×[0;π/2],|g(x,t)|1t+a=φ(t).

    La fonction φ est intégrable sur [0;π/2].
    Par domination sur tout segment, on peut affirmer que f est continue sur +*.
    Aussi, pour 0<xx, on a

    t[0;π/2],g(x,t)g(x,t).

    En intégrant, on obtient f(x)f(x). La fonction f est donc décroissante.
    On aurait pu aussi établir que f est de classe 𝒞1 et étudier le signe de sa dérivée.

  • (b)

    On a

    0f(x)0π/21x+tdtx+0

    et

    f(x)0π/4cos(t)t+xdt22[ln(t+x)]0π/4=22ln(x+π/4x)x0++.
  • (c)
    1x+π/20π/2cos(t)dtf(x)1x0π/2cos(t)dt

    donc

    f(x)x+1x.

    On sait:

    0tπ/2, 1-12t2cos(t)1

    donc

    0π/2dtt+x-120π/2t2dtt+xf(x)0π/2dtt+x.

    Or

    0π/2dtt+x=ln(x+π/2x)0-ln(x)

    et

    00π/2t2dtt+x0π/2tdt=C=o(ln(x))

    donc

    f(x)x0-ln(x).
 
Exercice 93  5837   Correction  

Pour x réel convenable, on pose

f(x)=0π/4tanx(t)dt.
  • (a)

    Déterminer l’intervalle I de définition de f.

  • (b)

    Établir que f est continue sur I.

  • (c)

    Étudier la monotonie de f.

  • (d)

    Calculer f(x)+f(x+2) pour x réel convenable.

  • (e)

    Déterminer des équivalents simples de f aux extrémités de I.

Solution

  • (a)

    Sous réserve d’existence,

    f(x)=0π/4u(x,t)dt

    avec

    u(x,t)=tanx(t)pour x et t]0;π/4].

    Soit x. La fonction tu(x,t) est définie et continue par morceaux sur ]0;π/4]. Puisque cette fonction est positive, l’existence de l’intégrale définissant f(x) équivaut à l’intégrabilité de tu(x,t) sur ]0;π/4].

    Or

    u(x,t)t0+tx=1tx.

    Par équivalence à une fonction de Riemann, tu(x,t) est intégrable sur ]0;π/4] si, et seulement si, x<1.

    On en déduit que f est définie sur I=]1;+[.

  • (b)

    Pour tout t]0;π/4], xu(x,t) est continue sur ]0;+[.

    Soit a>1. On a

    x[a;+[,t]0;π/4],|u(x,t)|=tanx(t)tana(t)=φa(t).

    La fonction φa:]0;π/4]+ est intégrable sur ]0;π/4].

    Par domination, f est continue sur [a;+[. Or cela vaut pour tout a>1 et donc f est continue sur ]1;+[.

  • (c)

    Pour 1<xy, on remarque

    t]0;π/4],tany(t)tanx(t) car tan(t)1.

    Par intégration en bon ordre, on obtient f(y)f(x). La fonction f est décroissante sur ]1;+[.

  • (d)

    Pour x]1;+[

    f(x)+f(x+2)=0π/4(1+tan2(t))tanx(t)dt=[1x+1tanx+1(t)]0π/4=1x+1.
  • (e)

    Par continuité de f,

    f(x+2)x1+f(1).

    On a donc

    f(x)=1x+1f(x+2)=x1+1x+1+o(1x+1)x1+1x+1.

    Par décroissance de f, on a pour x>1

    f(x)+f(x+2)=1/(x+1)2f(x)f(x2)+f(x)=1/(x1).

    Par équivalence des termes encadrants,

    f(x)x+12x.
[Uncaptioned image]
 
Exercice 94  5917   Correction  

Pour x réel convenable, on pose

f(x)=1+1tx(1+t)dt.
  • (a)

    Déterminer l’intervalle I de définition de f.

  • (b)

    Établir que f est continue sur I.

  • (c)

    Montrer que f est de classe 𝒞2 sur I puis étudier monotonie et convexité de f.

  • (d)

    Pour xI, simplifier f(x)+f(x+1).

  • (e)

    En déduire des équivalents simples de f aux extrémités de I.

Solution

  • (a)

    Sous réserve d’existence,

    f(x)=1+u(x,t)dt

    avec

    u(x,t)=1tx(1+t)pour x et t[1;+[.

    Soit x. La fonction tu(x,t) est définie et continue par morceaux sur ]1;+[. Puisque cette fonction est positive, l’existence de l’intégrale définissant f(x) équivaut à l’intégrabilité de tu(x,t) sur [1;+[.

    Or

    u(x,t)t+1tx+1.

    Par équivalence à une fonction de Riemann, tu(x,t) est intégrable sur [1;+[ si, et seulement si, x+1>1.

    On en déduit que f est définie sur I=]0;+[.

  • (b)

    Pour tout t[1;+[, xu(x,t) est continue sur ]0;+[.

    Soit a>0. On a

    x[a;+[,t[1;+[,|u(x,t)|=1tx(1+t)1ta(1+t)1ta+1=φa(t).

    La fonction φa:[1;+[+ est intégrable sur [1;+[.

    Par domination, f est continue sur [a;+[. Or cela vaut pour tout a>0 et donc f est continue sur ]0;+[.

  • (c)

    Pour tout t[1;+[, xu(x,t) est de classe 𝒞2 sur ]0;+[ avec

    ux(x,t)=ln(t)tx(1+t)et2ux2(x,t)=(ln(t))2tx(1+t).

    Pour tout x>0,

    ux(x,t)=ln(t)tx(1+t)t+ln(t)t1+x=t+o(1t1+x/2).

    La fonction tux(x,t) est donc intégrable sur [1;+[.

    Soit a>0. Pour x[a;+[ et t[1;+[,

    |2ux2(x,t)|(ln(t))2ta(1+t)=φa(t).

    La fonction φa est intégrable sur [1;+[ car

    φa(t)t+(ln(t))2ta+1=t+o(1t1+a/2).

    Par domination sur tout [a;+[ inclus dans ]0;+[, la fonction f est de classe 𝒞2 sur I avec

    xI,f(x)=1+ln(t)tx(1+t)dtetf′′(x)=1+(ln(t))2tx(1+t)dt.

    Par intégration de fonctions de signes constants, f0 et f′′0: la fonction f est décroissante et convexe.

  • (d)

    Pour x>0,

    f(x)+f(x+1)=1+(t+1)dttx+1(1+t)=1+dttx+1=1x.
  • (e)

    Par continuité de f,

    f(x+1)x0+f(1)

    et donc

    f(x)=1xf(x+1)=x0+1x+o(1x)x0+1x.

    Par décroissance de f, on a pour x>1

    f(x)+f(x+1)=1/x2f(x)f(x1)+f(x)=1/(x1).

    Par équivalence des termes encadrants,

    f(x)x+12x.
[Uncaptioned image]
 
Exercice 95  5619   Correction  

Pour x]0;1[, on pose

f(x)=0+dttx(t+1).
  • (a)

    Montrer que la fonction f est définie et continue sur ]0;1[.

  • (b)

    Justifier que f(1-x)=f(x) pour tout x]0;1[.

  • (c)

    Calculer f(1/2).

  • (d)

    Déterminer les limites de f aux bornes de ]0;1[.

Solution

  • (a)

    Définition Soit u:]0;1[×]0;+[ la fonction définie par

    u(x,t)=1tx(t+1).

    Pour tout x]0;1[, la fonction tu(x,t) est continue par morceaux sur ]0;+[ avec

    u(x,t)t0+1txetu(x,t)t+1tx+1.

    Par références aux intégrales de Riemann, la fonction tu(x,t) est intégrable sur ]0;+[.

    On en déduit que f est definie sur ]0;1[.

    Continuité Pour chaque t]0;+[, la fonction xf(x,t) est continue sur ]0;1[.

    Pour chaque x]0;1[, la fonction tf(x,t) est continue par morceaux sur ]0;+[.

    Soit [a;b]]0;1[. Pour x[a;b] et t]0;+[,

    |u(x,t)|=t-xt+1.

    Si t1 alors ln(t)0 et t-xt-a. En revanche, si t1, t-xt-b. Dans les deux cas, on peut écrire t-xt-a+t-b et l’on a donc

    |u(x,t)|=1t+1(t-a+t-b)=1ta(t+1)+1tb(t+1)=φa,b(t).

    La fonction φa,b est intégrable en tant que somme de deux fonctions intégrables.

    Par domination sur tout segment, on peut affirmer que f est continue sur ]0;+[.

  • (b)

    Par le changement de variable s=1/t,

    f(x)=0+dttx(1+t)=+0-dss2s-x(1+1/s)=0+dss1-x(s+1)=f(1-x).
  • (c)

    Par le changement de variable t=s2,

    f(12)=0+2ds1+s2=[2arctan(s)]0+=π.
  • (d)

    Soit x]0;1[. Pour tout t]0;+[, on a tx(t+1)(t+1)x+1 donc

    0+dttx(t+1)0+dt(t+1)x+1=[-1x1(t+1)x]0+=1xx0++.

    Par minoration,

    f(x)x0++.

    Par la relation de la question précédente,

    f(x)x1-+.
 
Exercice 96  5055    
  • (a)

    Déterminer le domaine de définition réel I de la fonction f donnée par

    f(x)=0+dttx(t+1).
  • (b)

    Montrer que f est de classe 𝒞 sur I.

  • (c)

    Déterminer des équivalents simples de f aux bornes de I.

 
Exercice 97  3736     CENTRALE (MP)Correction  

On pose

f(α)=0+dxxα(1+x).
  • (a)

    Étudier l’ensemble de définition de f.

  • (b)

    Donner un équivalent de f en 0.

  • (c)

    Montrer que le graphe de f admet une symétrie d’axe x=1/2.

  • (d)

    Montrer que f est continue sur son ensemble de définition.

  • (e)

    Calculer la borne inférieure de f.
    Énoncé fourni par le concours CENTRALE-SUPELEC (CC)-BY-NC-SA

Solution

  • (a)

    La fonction x1/xα(1+x) est définie et continue par morceaux sur ]0;+[ avec

    1xα(1+x)x0+1xαet1xα(1+x)x+1xα+1.

    Cette fonction est donc intégrable si, et seulement si, α]0;1[.

    La fonction intégrée étant de surcroît positive, l’intégrale définissant f(α) converge si, et seulement si, α]0;1[.

  • (b)

    On a

    f(α)-1+dxxα+1=01dxxα(1+x)-1+dxxα+1(1+x).

    Or

    |1+dxxα+1(1+x)|1+dxx(1+x)=C

    et pour α1/2

    |01dxxα(1+x)|01dxx(1+x)=C.

    On a donc

    f(α)=α0+1+dxxα+1+O(1)=1α+O(1)α0+1α.

    On peut aussi obtenir cet équivalent en commençant par opérer le changement de variable u=xα.

  • (c)

    Par le changement de variable 𝒞1 strictement décroissant x=1/t, on obtient f(α)=f(1-α) d’où la symétrie affirmée.

  • (d)

    Posons

    u(α,x)=1xα(1+x).

    Pour chaque x]0;+[, la fonction αu(α,x) est continue et pour chaque α]0;1[ la fonction xu(α,x) est continue par morceaux. Enfin pour α[a;b]]0;1[ (avec a>0), on a

    |u(x,α)|1xa(1+x) si x[1;+[

    et

    |u(x,α)|1xb(1+x) si x]0;1].

    Ainsi,

    |u(x,α)|φa,b(x) pour x]0;+[

    en posant φa(x)=u(a,x)+u(b,x) qui est intégrable.
    Par domination sur tout segment, on peut affirmer que f est continue sur ]0;1[.

  • (e)

    Par le changement de variable x=1/t, on peut écrire

    01dxxα(1+x)=1+dtt1-α(1+t)

    et alors

    f(α)=1+x1-α+xαx(1+x)dx.

    On vérifie que pour x1, la fonction αx1-α+xα est décroissante sur ]0;1/2] puis croissante sur [1/2;1[. La fonction f a donc la même monotonie et son minimum est donc

    f(1/2)=0+dtt(1+t)=π

    via le changement de variable u=t.

 
Exercice 98  3313   

(Une fonction de Bessel)

Pour x, on pose

f(x)=1π0πcos(xsin(θ))dθ.
  • (a)

    Montrer que f est définie et de classe 𝒞2 sur .

  • (b)

    Déterminer une équation différentielle linéaire d’ordre 2 dont f est solution.

  • (c)

    Montrer que f est développable en série entière sur .

  • (d)

    Calculer les coefficients de ce développement en employant l’équation différentielle.

 
Exercice 99  4717   

Pour x0, on pose

f(x)=0+ln(1+xt)1+t2dt.
  • (a)

    Montrer que la fonction f est définie et continue sur +.

  • (b)

    Justifier que la fonction f est de classe 𝒞1 sur +* et exprimer f(x) à l’aide d’une intégrale.

  • (c)

    Calculer f(x) en employant l’identité qui suit, valable pour tous x,t+,

    t(1+xt)(1+t2)=11+x2(x1+t2+t1+t2-x1+xt).
 
Exercice 100  5430     MINES (MP)Correction  

Montrer qu’il existe un unique réel x vérifiant

0+ln(t)e-t1+txdt=0.

Solution

Étudions la fonction

f:x0+ln(t)e-t1+txdt.

On introduit

u(x,t)=ln(t)e-t1+txpour (x,t)×]0;+[.

Pour tout x, la fonction u(x,) est continue par morceaux sur ]0;+[ et

|u(x,t)||ln(t)|e-t=φ(t). (1)

La fonction φ:]0;+[ est intégrable sur ]0;+[ car

φ(t)t0+|ln(t)|=t0+o(1t)ett2φ(t)t+0.

On en déduit que la fonction f est définie sur .

De plus, la fonction u admet une dérivée partielle en x

ux(x,t)=-(ln(t))2txe-t(1+tx)2.

Celle-ci est continue en x, continue par morceaux en t et

(x,t)×]0;+[,|ux(x,t)| =(ln(t))2e-ttx1+tx11+tx
(ln(t))2e-t=ψ(t).

La fonction ψ:]0;+[ est intégrable sur ]0;+[ car

ψ(t)t0+(ln(t))2=t0+o(1t)ett2ψ(t)t+0.

Par domination, on peut affirmer que f est de classe 𝒞1 sur et

f(x)=-0+(ln(t))2txe-t(1+tx)2dt.

La fonction intégrée est continue, positive et ce n’est pas la fonction nulle donc

x,f(x)<0.

On en déduit que la fonction f est strictement décroissante et réalise donc une bijection de vers ]+;-[ avec

-=limx-f(x)et+=limx+f(x).

Par la domination (1), on peut déterminer ces limites:

+=0+limx+(ln(t)e-t1+tx)dt=01ln(t)e-tdt<0

et

+=0+limx+(ln(t)e-t1+tx)dt=1+ln(t)e-tdt>0.

On peut alors conclure que la fonction f s’annule une unique fois sur .

 
Exercice 101  5431     MINES (MP)Correction  

On étudie la fonction d’une variable réelle

f:x0π/2sinx(t)dt.
  • (a)

    Préciser le domaine de définition de f.

  • (b)

    Étudier la continuité et la monotonie de f

  • (c)

    Étudier la limite de f en +.

  • (d)

    Déterminer un équivalent simple de f en -1+.

Solution

  • (a)

    Soit x. La fonction tsinx(t) est continue par morceaux sur ]0;π/2] et vérifie

    sinx(t)t0+tx=1t-x.

    La fonction tsinx(t) est donc intégrable sur ]0;π/2] si, et seulement si, -x<1 c’est-à-dire x>-1. De plus, c’est une fonction positive et étudier l’intégrabilité équivaut à étudier la convergence de l’intégrale associée. On en déduit que la fonction f est définie sur l’intervalle ]-1;+[.

  • (b)

    Posons

    u(x,t)=sinx(t)pour (x,t)×]0;π/2].

    Pour tout t]0;π/2], la fonction xu(x,t) est continue sur ]-1;+[.

    Soit a>-1. Pour tout (x,t)[a;+[×]0;π/2],

    |u(x,t)||sina(t)|=φa(t). (1)

    La fonction φa est intégrable sur ]0;π/2].

    Par domination, f est continue sur [a;+[. Or cela vaut pour tout a>-1 donc f est continue sur ]-1;+[.

    Soient x,x>-1 avec xx. Pour tout t]0;π/2],

    sinx(t)sinx(t)

    et, par intégration en bon ordre, f(x)f(x). La fonction f est décroissante.

  • (c)

    Par la domination (1), on détermine la limite de f en +

    limx+f(x)=0π/2limx+(sinx(t))dt=0.
  • (d)

    Par intégration par parties (cf. intégrale de Wallis), on vérifie

    f(x+2)=x+1x+2f(x).

    Par continuité de f en 1,

    f(x)=x+2x+1f(x+2)x-1+1x+1f(1)=1x+1.
 
Exercice 102  536   Correction  

Soit f la fonction donnée par

f(x)=0π/2sinx(t)dt.
  • (a)

    Montrer que f est définie et positive sur ]-1;+[.

  • (b)

    Montrer que f est de classe 𝒞1 et préciser sa monotonie.

  • (c)

    Former une relation entre f(x+2) et f(x) pour tout x>-1.

  • (d)

    On pose pour x>0,

    φ(x)=xf(x)f(x-1).

    Montrer que

    x>0,φ(x+1)=φ(x).

    Calculer φ(n) pour n*.

  • (e)

    Déterminer un équivalent à f en -1+.

Solution

  • (a)

    La fonction t(sin(t))x est définie, continue et positive sur ]0;π/2].
    Quand t0+, (sin(t))xtx avec x>-1 donc t(sin(t))x est intégrable sur ]0;π/2].
    Ainsi f est définie et positive sur ]-1;+[

  • (b)

    La fonction

    gx(x,t)=ln(sin(t))(sin(t))x

    est définie, continue en x et continue par morceaux en t.
    Soit [a;b]]-1;+[. Sur [a;b]×]0;π/2]

    |gx(x,t)||ln(sin(t))(sin(t))a|=φ(t)

    avec φ est intégrable sur ]0;π/2] car pour α tel que -a<α<1,

    tαφ(t)ta+α|ln(t)|0.

    Par domination sur tout segment, f est de classe 𝒞1 sur ]-1;+[ et

    f(x)=0π/2ln(sin(t))(sin(t))xdt0.

    Ainsi la fonction f est décroissante.

  • (c)

    En intégrant par parties

    f(x+2)=0π/2(sin(t))x(1-cos2(t))dt=f(x)-[(sin(t))x+1x+1cos(t)]0π/2-1x+1f(x+2)

    et donc

    f(x+2)=x+1x+2f(x).
  • (d)

    On a

    φ(x+1)=(x+1)f(x+1)f(x)=xf(x-1)f(x)=φ(x)

    et

    φ(1)=f(0)f(1)=π/2

    donc par récurrence

    n*,φ(n)=π/2.
  • (e)

    φ est continue et quand x0,

    φ(x)=φ(1+x)φ(1)=π/2.

    Or quand x0,

    f(x)f(0)=π/2

    donc quand x-1,

    f(x)=φ(x+1)(x+1)f(x+1)1x+1.

    On peut montrer que φ est en fait une fonction constante.

 
Exercice 103  2878      MINES (MP)

Pour x réel convenable, on pose

f(x)=0π/2sinx(t)dt.
  • (a)

    Déterminer l’intervalle I de définition de f.

  • (b)

    Montrer que la fonction f est continue et décroissante sur I

  • (c)

    Calculer (x+1)f(x)f(x+1) pour tout xI.

 
Exercice 104  4719   

Étudier la définition et la continuité de la fonction F définie par

F(z)=01ln(t)t+zdt

avec zΩ={z|Re(z)>0}.

 
Exercice 105  2875     MINES (MP)Correction  

Soit Ω={z|Re(z)>-1}. Si zΩ, on pose

f(z)=01tz1+tdt.
  • (a)

    Montrer que f est définie et continue sur Ω.

  • (b)

    Donner un équivalent de f(x) quand x tend vers -1.

  • (c)

    Donner un équivalent de f(z) quand Re(z)+.

Solution

  • (a)

    Pour a>-1, on note Ωa={z|Re(z)a}.
    ttz1+t est continue par morceaux sur ]0;1], ztz1+t est continue sur Ω et pour zΩa,

    |tz1+t|ta1+t=φ(t)

    avec φ intégrable sur ]0;1] car φ(t)ta quand t0+.
    Par domination, on peut affirmer que f est définie et continue sur Ωa.
    Ceci valant pour tout a>-1, on peut encore affirmer que f est définie et continue sur Ω.

  • (b)

    On observe

    f(x)+f(x+1)=01txdt=1x+1

    et par continuité

    f(x+1)x-1f(0)

    donc

    f(x)x-11x+1.
  • (c)

    Par intégration par parties

    (z+1)f(z)=12+01tz+1(1+t)2dt.

    Or

    |01tz+1(1+t)2dt|01|tz+1|dt

    avec

    |tz+1|=|exp((z+1)ln(t)|=exp((Re(z)+1)ln(t))=tRe(z)+1

    car les exponentielles imaginaires sont de module 1.
    On a alors

    |01tz+1(1+t)2dt|01tRe(z)+1dt=1Re(z)+2Re(z)+0.

    Ainsi,

    (z+1)f(z)Re(z)+12

    puis

    f(z)Re(z)+12z.
 
Exercice 106  5428      MINES (MP)Correction  

Dans ce sujet, on étudie la fonction

f:x1+eitxdt.
  • (a)

    Pour quels x, l’intégrale définissant f(x) est-elle convergente?

  • (b)

    Étudier la continuité de f.

  • (c)

    Déterminer un équivalent simple de f en +.

Solution

  • (a)

    Cas: x0. La fonction teitx tend vers une limite non nulle en +, l’intégrale étudiée diverge.

    Cas: x>1. Soit X1. On procède à une intégration par parties.

    1Xeitxdt =1Xixtx-1ixtx-1eitxdt
    =[eitxixtx-1]1X-1X1-xixeitxtxdt
    X+ieix+x-1ix1+eitxtxdt

    avec convergence de la dernière intégrale écrite par comparaison à une intégrale de Riemann. Ainsi, l’intégrale définissant f(x) converge.

    Cas: x]0;1]. On emploie la propriété

    n,θ[-π/4+2nπ;π/4+2nπ],Re(eiθ)=cos(θ)12.

    Posons alors

    an=(-π/4+2nπ)1/xetbn=(π/4+2nπ)1/x.

    On observe

    Re(anbneitxdt)bn-an2n+(2π)1/x42xn1/x-1n+{+ si x<1π22 si x=1.

    On en déduit que l’intégrale définissant f(x) ne peut converger. En effet, si celle-ci convergeait, on devrait avoir

    anbneitxdt=1bneitxdt-1naneitxdtn+1+eitxdt-1+eitxdt=0.

    Finalement, la fonction f est définie sur ]1;+[.

  • (b)

    On ne peut pas appliquer de théorème de continuité par domination à l’expression initiale de f(x) car l’intégrale ne converge pas absolument. Considérons alors la réécriture

    f(x)=ieix+x-1ix1+eitxtxdtpour tout x>1. (1)

    On vérifie facilement la continuité sur ]1;+[ de l’application

    g:x1+eitxtxdt.

    En effet, teitx/tx est continue par morceaux sur [1;+[, xeitx/tx est continue sur ]1;+[ et, pour tout segment [a;b]]1;+[,

    (x,t)[a;b]×[1;+[,|eitxtx|1ta=φ(t)

    avec φ:[1;+[+ continue par morceaux et intégrable sur [1;+[.

    Par opérations sur les fonctions continues, on peut alors conclure que f est continue sur ]1;+[.

  • (c)

    Soit x>1. Par le changement de variable u=tx associé à la fonction ttx qui est de classe 𝒞1 strictement croissante,

    1+eitxdt=1x1+eiuu1-1/xdu.

    Il est raisonnable d’espérer

    limx+1+eiuu1-1/xdu=1+eiuudu

    mais cela ne peut pas être acquis directement par convergence dominée car il n’y a pas intégrabilité de ueiu/u sur [1;+[. À nouveau, on considère l’expression (1) et c’est celle-ci que l’on transforme par le changement de variable u=tx. On obtient

    f(x)=ieix+x-1ix1+eiuu2-1/xdu.

    Par convergence dominée,

    1+eiuu2-1/xdux+1+eiuu2du.

    En effet, pour x2,

    |eiuu2-1/x|1u3/2avec uu3/2 intégrable sur [1;+[.

    Par l’intégration par parties en sens inverse, on obtient

    xf(x)x+1+eiuudu.

    Il reste ensuite à justifier la non-nullité du terme intégral…

    Sachant

    0+sin(u)udu=π2et|01sin(u)udu|1

    on peut assure la non-nullité de la partie imaginaire du terme intégral. On peut désormais conclure

    f(x)x+1x1+eiuudu.

[<] Études concrètes[>] Expression de fonctions intégrales

 
Exercice 107  540  Correction  

Soit f une application continue de ×[a;b] dans .

  • (a)

    Expliquer pourquoi f est uniformément continue sur S×[a;b] pour tout segment S de .

  • (b)

    En déduire que F:xabf(x,t)dt est continue sur .

Pour x, on pose g(x)=01extdt.

  • (c)

    À l’aide de la question précédente, étudier la continuité de g. Retrouver le résultat en calculant directement g(x).

Solution

  • (a)

    S×[a;b] est une partie compacte et toute fonction continue sur un compact y est uniformément continue.

  • (b)

    Étudions la continuité de F en α et considérons S=[α1;α+1].

    ε>0,η>0,(x,t),(x,t)S×[a;b],(x,t)(x,t)η|f(x,t)f(x,t)|ε.

    Donc, pour |xα|η,

    |F(x)F(α)|abεdt=ε(ba).

    Ainsi, F est continue en α.

  • (c)

    (x,t)ext est continue par opérations et g l’est donc aussi par intégration sur un segment. Pour x0, g(x)=ex1x et g(0)=1.

    Sans difficultés, on vérifie que g est continue sur .

 
Exercice 108  544     MINES (MP)Correction  

Soient f:I× et u,v:I continues.
Montrer la continuité de la fonction

xu(x)v(x)f(x,t)dt.

Solution

Réalisons le changement de variable t=u(x)+θ(v(x)-u(x))

u(x)v(x)f(x,t)dt=(v(x)-u(x))01f(x,u(x)+θ(v(x)-u(x)))dθ.

Considérons la fonction

g:(x,θ)f(x,u(x)+θ(v(x)-u(x)).

Pour [a;b]I, la fonction g est continue sur le compact [a;b]×[0;1] et donc bornée. Par conséquent, il existe M+ vérifiant

(x,θ)[a;b]×[0;1],|g(x,θ)|M=φ(θ).

La fonction φ est intégrable sur [0;1] et donc, par domination sur tout segment, on peut affirmer la continuité de la fonction

x01g(x,θ)dθ.

On en déduit la continuité de la fonction étudiée par produit.

 
Exercice 109  3756   Correction  

Soit f: une fonction de classe 𝒞 sur vérifiant f(0)=0.

  • (a)

    Pour x réel non nul, calculer

    01f(xt)dt
  • (b)

    En déduire que la fonction g:* donnée par

    g(x)=f(x)x

    se prolonge en une fonction de classe 𝒞 sur .

  • (c)

    Exprimer les dérivées successives en 0 du prolongement de g en fonction des dérivées successives en 0 de f.

Solution

  • (a)

    Pour x0,

    01f(xt)dt=1x[f(xt)]01=f(x)f(0)x=f(x)x
  • (b)

    Pour x*,

    g(x)=01f(xt)dt.

    Posons h(x,t)=f(xt) définie sur ×[0;1].

    Pour tout t[0;1], la fonction xh(x,t) est de classe 𝒞 avec pour tout n

    nhxn(x,t)=tnf(n+1)(xt).

    Soit [a;a]. Puisque la fonction f(n+1) est continue sur le segment [a;a], elle y est bornée et donc il existe Mn+1+ vérifiant

    (x,t)[a;a]×[0;1],|nhxn(x,t)|Mn+1=φa(t).

    Puisque la fonction φa est intégrable, on peut affirmer par domination sur tout segment, que la fonction

    x01f(xt)dt

    est de classe 𝒞 sur avec

    dndxn(01f(xt)dt)=01tnf(n+1)(xt)dt.

    On en déduit que la fonction g se prolonge en une fonction 𝒞 sur .

  • (c)

    Par ce qui précède, on a aussi

    g(n)(0)=01tnf(n+1)(0)dt=f(n+1)(0)n+1pour tout n.
 
Exercice 110  294   Correction  

Soient f:I une fonction de classe 𝒞 et a tels que

f(a)=f(a)==f(α-1)(a)=0.
  • (a)

    Montrer que l’on a pour tout xI

    f(x)=ax(x-t)α-1(α-1)!f(α)(t)dt.
  • (b)

    En déduire que l’on peut écrire f(x)=(x-a)αg(x) avec g de classe 𝒞 sur .

Solution

  • (a)

    On applique la formule de Taylor reste-intégrale à f en a.

  • (b)

    On réalise le changement de variable t=a+θ(x-a) et l’on obtient

    f(x)=(x-a)α01(1-θ)α-1(α-1)!f(α)(a+θ(x-a))dθ.

    Posons

    h(x,θ)=(1-θ)α-1(α-1)!f(α)(a+θ(x-a)).

    La fonction h admet des dérivées partielles

    khxk(x,θ)=(1-θ)α-1(α-1)!(x-a)kf(α+k)(a+θ(x-a)).

    Celles-ci sont continues en x et continues par morceaux en θ.
    Soit [a-b;a+b]. La fonction f(α+k) est continue sur ce segment et y est donc bornée par un certain M.
    Puisque

    x[a-b;a+b],θ[0;1],a+θ(x-a)[a-b;a+b]

    on a

    (x,θ)[a-b;a+b]×[0;1],|khxk(x,θ)|M=φ(θ)

    avec φ fonction intégrable sur [0;1].
    Par domination sur tout segment, on peut affirmer que la fonction

    g:x01(1-θ)α-1(α-1)!f(α)(a+θ(x-a))dθ

    est de classe 𝒞.

[<] Études théoriques[>] Calcul d'intégrales

 
Exercice 111  546  Correction  

Soit

F:x0+sin(xt)tetdt.
  • (a)

    Justifier que F est définie et de classe 𝒞1 sur .

  • (b)

    Calculer F(x).

  • (c)

    En déduire une expression simplifiée de F(x).

Solution

  • (a)

    Posons

    g(x,t)=sin(xt)tet pour (x,t)×]0;+[

    Pour tout x, tg(x,t) est intégrable sur ]0;+[ car elle se prolonge par continuité en 0 et est négligeable devant t1/t2 en +. La fonction F est bien définie sur .

    Pour tout t]0;+[, la fonction xg(x,t) est de classe 𝒞1 sur avec

    gx(x,t)=cos(xt)et

    Pour tout x et tout t>0,

    |gx(x,t)|=|cos(xt)et|=et=φ(t)

    avec φ intégrable sur +*.

    Par domination F est de classe 𝒞1 sur avec

    F(x)=0+cos(xt)etdt.
  • (b)

    On remarque cos(xt)et=Re(e(1+ix)t) donc

    0+cos(xt)etdt=Re(0+e(1+ix)tdt)=Re(11i.x)=11+x2.
  • (c)

    Sachant F(0)=0, on obtient F(x)=arctan(x).

 
Exercice 112  545   

Pour un réel x>-1, on pose

f(x)=01t-1ln(t)txdt.
  • (a)

    Montrer que la fonction f est bien définie sur l’intervalle ]-1;+[.

  • (b)

    Justifier que la fonction est de classe 𝒞1 et calculer f(x).

  • (c)

    En déduire une expression de f(x) à l’aide des fonctions usuelles.

 
Exercice 113  5054     MINES (MP)

Pour un réel x>-1, on pose

f(x)=01tx-1ln(t)dt.
  • (a)

    Montrer que la fonction f est bien définie sur l’intervalle ]-1;+[.

  • (b)

    Justifier que la fonction f est de classe 𝒞1 et calculer f(x) puis f(x) pour x>1.

 
Exercice 114  5321     CCINP (MP)Correction  

Pour x réel convenable, on pose

F(x)=0+ln(t)t2+x2dt.
  • (a)

    Donner le domaine de définition D de F.

  • (b)

    La fonction F est-elle de classe 𝒞1 sur D?

  • (c)

    Exprimer

    01ln(t)t2+x2dt

    en fonction de

    1+ln(t)1+t2x2dt.
  • (d)

    En déduire la valeur de F en 1.

  • (e)

    Exprimer F(x) pour xD.

Solution

Posons

f(x,t)=ln(t)t2+x2 pour (x,t)×]0;+[.
  • (a)

    Soit x>0.

    La fonction tf(x,t) est définie, continue par morceaux et intégrable sur ]0;+[ car négligeable devant t1/t3/2 en + et devant t1/t1/2 en 0: l’intégrale définissant F(x) existe.

    Pour x<0, les arguments sont identiques et l’on remarque F(-x)=F(x).

    Pour x=0, la fonction n’est pas intégrable en 0 car

    1t=t0o(ln(t)t2)

    et, par constance de signe, on peut affirmer que l’intégrale introduisant F(0) n’existe pas.

    Finalement, F est définie sur * et c’est une fonction paire.

  • (b)

    La fonction f admet une dérivée partielle

    fx(x,t)=-2xln(t)(t2+x2)2.

    Celle-ci est continue en x, continue par morceaux en t et, pour tout [a;b]+*,

    (x,t)[a;b]×]0;+[,|fx(x,t)|2b|ln(t)|(a2+t2)2=φ(t).

    La fonction φ est intégrable et, par domination, on peut affirmer que F est de classe 𝒞1 sur ]0;+[ (et sur ]-;0[ par parité).

  • (c)

    Par le changement de variable u=1/t, on observe

    01ln(t)t2+x2dt=-1+ln(u)1+u2x2du.
  • (d)

    On en déduit que F(1)=0 car F(1) est la somme de deux intégrales opposées.

  • (e)

    Pour x>0,

    -12xF(x)=0+x2ln(t)(t2+x2)2dt.

    Au numérateur, on écrit x2=(x2+t2)-t2

    -12xF(x)=F(x)-0+t2ln(t)(t2+x2)2dt.

    Par intégration par parties généralisée,

    0+t(t2+x2)2×tln(t)dt=0+121t2+x2(1+ln(t))dt

    et l’on obtient

    xF(x)+F(x)=π2x.

    Après résolution de l’équation différentielle avec la condition initiale F(1)=0, on conclut

    F(x)=π2ln(x)xpour tout x>0

    (et une relation semblable pour x<0 par parité).

 
Exercice 115  5301   Correction  

Pour x réel, on pose

F(x)=0+arctan(xt)t(1+t2).
  • (a)

    Montrer que F est définie et continue sur .

  • (b)

    Montrer que F est continûment dérivable.

  • (c)

    En déduire une expression de F(x) à l’aide des fonctions usuelles.

Solution

  • (a)

    Posons

    f(x,t)=arctan(xt)t(1+t2)

    est définie sur ×]0;+[, continue par morceaux en t et continue en x. Soit a>0. Sachant |arctan(u)|u, on obtient pour tout x[-a;a] et tout t[0;+[

    |f(x,t)|a1+t2=φ(t).

    La fonction φ est intégrable et, par domination, F est définie et continue sur .

  • (b)

    f admet une dérivée partielle en x qui est

    fx(x,t)=1(1+x2t2)(1+t2).

    Celle-ci est continue en x, continue par morceaux en t et, pour tout x et tout t[0;+[,

    |fx(x,t)|11+t2=ψ(t)

    avec ψ et intégrable sur ]0;+[. De plus, pour tout x,

    F(x)=0+dt(1+x2t2)(1+t2).
  • (c)

    Par décomposition en éléments simples, on écrit pour x±1

    1(1+x2t2)(1+t2)=1x2-1(x21+x2t2-11+t2).

    On peut alors calculer l’intégrale définissant F(x) pour x>0 et x1

    F(x)=x-1x2-1π2=π2(x+1).

    Par continuité, cette identité est aussi valable pour x=0 et x=1. Par suite,

    F(x)=π2ln(1+x)+Ctepour tout x+.

    La valeur F(0)=0 donne Cte=0. Enfin, la fonction F est impaire et l’on obtient

    F(x)=signe(x)π2ln(1+|x|).
 
Exercice 116  555   Correction  

Ensemble de définition, dérivée et valeur de

f:x0+ln(1+x2t2)1+t2dt.

Solution

Posons

g(x,t)=ln(1+x2t2)1+t2

xg(x,t) est continue sur et tg(x,t) est continue par morceaux sur [0;+[.

Soit a>0. Pour (x,y)[-a;a]×[0;+[

|g(x,t)|ln(1+a2t2)1+t2=φ(t)

avec φ:++ intégrable.

Par domination sur tout segment, on peut donc affirmer que f est définie et continue sur .

Il est évident que la fonction f est paire. Nous poursuivons son étude sur +.

La fonction g admet une dérivée partielle en x

gx(x,y)=2xt2(1+x2t2)(1+t2)

xgx(x,t) est continue sur + et tgx(x,t) est continue par morceaux sur [0;+[.

Soit [a;b]+*. Pour (x,t)[a;b]×[0;+[,

|gx(x,t)|2bt2(1+a2t2)(1+t2)=ψ(t)

avec ψ:++ intégrable.

Par domination sur tout segment de +*, on peut affirmer que f est de classe 𝒞1 sur +* et

f(x)=0+2xt2(1+x2t2)(1+t2)dt.

En réalisant la décomposition en éléments simples (pour x1),

f(x)=πx+1

et cette relation est aussi valable pour x=1 par continuité.

Sachant que f(0)=0 et que f est paire, on obtient

f(x)=πln(1+|x|)pour tout x.
 
Exercice 117  2876     MINES (MP)Correction  

Existence et calcul de

f(x)=0+ln(x2+t2)1+t2dt.

Solution

tln(x2+t2)1+t2 est continue par morceaux sur [0;+[,
xln(x2+t2)1+t2 est continue sur et pour x[-a;a]

|ln(x2+t2)1+t2||ln(a2+t2)|+|ln(t2)|1+t2=φ(t)

avec φ intégrable. Par suite, f est définie et continue sur .
Il est immédiat que f est paire. Poursuivons, en étudiant f sur +*

ddx(ln(x2+t2)1+t2)=2x(x2+t2)(1+t2)

t2x(x2+t2)(1+t2) est continue par morceaux sur [0;+[,
xt2x(x2+t2)(1+t2) est continue sur et pour x[a;b]+*,

|2x(x2+t2)(1+t2)|2b(a2+t2)(1+t2)=ψ(t)

avec ψ intégrable. Par suite, f est de classe 𝒞1 sur +*.
Pour x1,

2x(x2+t2)(1+t2)=2xx2-1(11+t2-1x2+t2)

donc

f(x)=0+2x(x2+t2)(1+t2)dt=πx+1

et cette relation vaut aussi pour x=1 par continuité.
En procédant au changement de variable u=1/t, on obtient f(0)=0 et donc on peut conclure

f(x)=πln(x+1)

pour x+ en exploitant un argument de continuité.

 
Exercice 118  556   Correction  

Soit

F(x)=0π/2ln(1+xsin2(t))dtpour x]1;+[.
  • (a)

    Justifier que F est bien définie et continue.

  • (b)

    Étudier la dérivabilité sur [1;+[.

  • (c)

    Calculer F(x) pour x0.

    On pourra employer le changement de variable u=tan(t).

  • (d)

    Établir que

    x>1,F(x)=π(ln(1+1+x)ln(2)).

Solution

  • (a)

    Pour (x,t)]1;+[×[0;π/2], posons

    f(x,t)=ln(1+xsin2(t)).

    La fonction f est parfaitement définie car

    (x,t)[0;+[×[0;π/2], 1+xsin2(t)>0.

    Pour tout x]1;+], la fonction tf(x,t) est continue par morceaux sur le segment [0;π/2] donc intégrable. La fonction F est parfaitement définie sur ]1;+[.

    Pour tout t[0;π/2], xf(x,t) est continue sur ]1;+[.

    Soit [a;b]]1;+[.

    (x,t)[a;b]×[0;π/2],min(ln(1+a),0)ln(1+xsin2(t))max(ln(1+b),0).

    Il existe donc une constante11 1 On peut aussi justifier l’existence de cette constante par continuité de f sur le compact [a;b]×[0;π/2]. Ca,b telle que

    (x,t)[a;b]×[0;π/2],|f(x,t)|Ca,b=φa,b(t).

    La fonction φa,b est intégrable sur le segment [0;π/2].

    Par domination sur tout segment, F est continue sur ]1;+[.

  • (b)

    Pour tout t[0;π/2], xf(x,t) est de classe 𝒞1 sur ]1;+[ avec

    fx(x,t)=sin2(t)1+xsin2(t).

    Soit [a;b]]1;+[.

    (x,t)[a;b]×[0;π/2], 1+xsin2(t)min(0,1+a)=Ca

    donc

    (x,t)[a;b]×[0;π/2],|fx(x,t)|1Ca=φa(t).

    La fonction φa est intégrable sur [0;π/2] et donc, par domination sur tout segment, F est de classe 𝒞1 sur ]1;+[ avec

    F(x)=0π/2sin2(t)1+xsin2(t)dt.
  • (c)

    Par le changement de variable u=tan(t), où ttan(t) est de classe 𝒞1 strictement croissant

    F(x)=0+u2(1+u2)(1+(x+1)u2).

    Pour x0, une décomposition en éléments simples en la variable X=u2 donne

    u2(1+u2)(1+(x+1)u2)=1x11+u21x11+(x+1)u2.

    On peut alors calculer l’intégrale

    F(x) =[1xarctan(x)1xx+1arctan(ux+1)]0+
    =π21x(11x+1)=π21(1+x+1)x+1.
  • (d)

    On remarque que

    ddx(ln(1+1+x))=121(1+x+1)x+1.

    On en déduit qu’il existe deux constantes C1 et C2 réelles telles que

    F(x)={πln(1+1+x)+C1 si ]1;0[πln(1+1+x)+C2 si ]0;+[.

    Par continuité en 0 et sachant F(0)=0, on obtient C1=C2=0 et donc

    F(x)=πln(1+1+x)pour tout x]1;+[

    on parvient à conclure.

 
Exercice 119  3660   Correction  

Pour x>0, on pose

F(x)=0π/2ln(cos2(t)+x2sin2(t))dt.
  • (a)

    Justifier que F est définie et de classe 𝒞1 sur ]0;+[.

  • (b)

    Calculer F(x) et en déduire un expression de F(x).

  • (c)

    Application : Calculer

    0π/2ln(cos(t))dt.

Solution

  • (a)

    Posons f(x,t)=ln(cos2(t)+x2sin2(t)) définie sur ]0;+[×[0;π/2].

    Par intégration sur un segment d’une fonction continue, F(x) est correctement définie pour chaque x>0.

    Pour chaque t>0, la fonction xf(x,t) est de classe 𝒞1 et

    fx(x,t)=2xsin2(t)cos2(t)+x2sin2(t).

    Soit [a;b]]0;+[.

    (x,t)[a;b]×[0;π/2],|fx(x,t)|2bcos2(t)+a2sin2(t)=φa,b(t)

    avec la fonction φa,b:[0;π/2]+ continue par morceaux et intégrable.

    Par domination sur tout segment, F est de classe 𝒞1 sur ]0;+[ et

    F(x)=0π/22xsin2(t)cos2(t)+x2sin2(t)dt.
  • (b)

    Par le changement de variable 𝒞1 strictement croissant u=tan(t)

    F(x)=0+2u2x(1+x2u2)(1+u2)du.

    Par décomposition en éléments simples (si x1)

    2xX(1+x2X)(1+X)=2x/(x21)1+X2x/(x21)1+x2X

    et donc

    F(x)=2xx210+11+u211+x2u2du=πx+1

    et la relation vaut aussi pour x=1 par argument de continuité. On en déduit

    F(x)=πln(x+1)+Cte.

    Sachant F(1)=0, on conclut

    F(x)=πln(x+12).
  • (c)

    Étudions la limite de F en 0+.

    Pour tout t[0;π/2[,

    f(x,t)=ln(cos2(t)+x2sin2(t))x0+2ln(cos(t)).

    Aussi, pour tout (x,t)[0;1]×[0;π/2[,

    |f(x,t)|=ln(cos2(t)+xsin2(t)1)2ln(cos(t))=φ(t).

    La fonction φ est intégrable sur [0;π/2[ car

    φ(π/2t)=ln(sin(t))=t0+o(1t).

    et donc tφ(π/2t) est intégrable en 0+.

    Par domination,

    F(x)x0+0π/22ln(cos(t))dt.

    On en déduit

    0π/2ln(cos(t))dt=12πln(12)=πln(2)2.
 
Exercice 120  2880     MINES (MP)Correction  

Montrer que, pour tout x réel positif,

0+arctan(x/t)1+t2dt=0xln(t)t2-1dt.

Solution

Étudions la fonction donnée par

f(x)=0+arctan(x/t)1+t2dt.

Notons u(x,t)=arctan(x/t)1+t2 définie sur +×]0;+[
tu(x,t) est continue par morceaux sur ]0;+[ pour chaque x+
xu(x,t) est continue sur + pour chaque t]0;+[ et

|u(x,t)|π/21+t2=φ(t)

avec φ fonction intégrable sur ]0;+[.
On en déduit que la fonction f est définie et continue sur +.
xu(x,t) est dérivable sur +* pour chaque t]0;+[ et

ux(x,t)=t(t2+x2)(1+t2)

xux(x,t) est continue sur +* pour chaque t]0;+[
tux(x,t) est continue par morceaux sur ]0;+[ pour chaque x+* et

|ux(x,t)|=12x1(1+t2)

car 2txx2+t2.
Soit [a;b]]0;+[

(x,t)[a;b]×]0;+[,|ux(x,t)|12a1(1+t2)=ψ(t)

avec ψ fonction intégrable.
Par domination sur tout segment, on obtient f de classe 𝒞1 sur ]0;+[ avec

f(x)=0+t(t2+x2)(1+t2)dt.

Pour x1, on peut décomposer la fraction rationnelle définissant l’intégrande

t(1+t2)(x2+t2)=t(x2-1)(1+t2)-t(x2-1)(x2+t2)

et on obtient alors

f(x)=1x2-1[12ln(1+t2x2+t2)]0+=ln(x)(x2-1).

Cette identité se prolonge en x=1 par un argument de continuité.
On a alors

0xln(t)t2-1dt=limε0+εxln(t)(t2-1)dt=limε0+(f(x)-f(ε)).

Or f(0)=0 et par continuité on parvient à

0xln(t)t2-1dt=f(x).
 
Exercice 121  2881     MINES (MP)Correction  

Existence et calcul de

02πln(1+xcos(t))cos(t)dt.

Solution

Posons

f(x)=02πln(1+xcos(t))cos(t)dt.

Pour |x|>1, l’intégrale ne peut pas être définie.

On suppose désormais |x|1.

En t=π/2 et t=3π/2, il est possible de prolonger par continuité la fonction intégrée par la valeur x.

Pour x=-1, l’intégrale est généralisée en 0 et 2π. Cependant,

ln(1-cos(t))t0+2ln(t)etln(1-cos(t))=t=2π-hln(1-cos(h))t2π-2ln(h).

Pour x=1, l’intégrale est généralisée en π. Cependant,

ln(1+cos(t))=t=π+hln(1-cos(h))tπ2ln(h).

Finalement, f peut être définie sur [-1;1].

Pour des raisons de symétrie,

f(x)=20πln(1+xcos(t))cos(t)dt.

Par domination sur [-a;a] avec a<1, f est de classe 𝒞1 sur ]-1;1[ et

f(x)=20πdt1+xcos(t).

Par le changement de variable u=tan(t2),

f(x)=40+du(1+u2)+x(1-u2)=2π1-x2.

Puisque f(0)=0, on en déduit

f(x)=2πarcsin(x).
 
Exercice 122  552   Correction  

Pour n* et x>0, on pose

In(x)=0+dt(x2+t2)n.
  • (a)

    Justifier l’existence de l’intégrale définissant In(x).

  • (b)

    Calculer I1(x).

  • (c)

    Justifier que In(x) est de classe 𝒞1 et exprimer In(x) en fonction de In+1(x).

  • (d)

    Calculer In(x) pour tout x>0 et tout n*.

Solution

  • (a)

    Posons

    gn(x,t)=1(x2+t2)n

    La fonction tgn(x,t) est définie, continue par morceaux et intégrable sur + car

    gn(x,t)t+1t2n avec 2n>1

    L’intégrale définissant In(x) existe.

  • (b)

    Directement ou après le changement de variable x=tu,

    I1(x)=0+dtx2+t2=[1xarctan(tx)]0+=π2x.
  • (c)

    Pour tout t[0;+[, la fonction xgn(x,t) est dérivable avec

    gnx(x,t)=-2nx(x2+t2)n+1

    Pour tout t[0;+[, la fonction xgx(x,t) est continue sur ]0;+[.

    Pour tout x]0;+[, la fonction tgnx(x,t) est continue par morceaux sur [0;+[.

    Soit [a;b]]0;+[.

    (x,t)[a;b]×[0;+[,|gnx(x,t)|2nb(a2+t2)n+1=φa,b(t)

    La fonction φa,b est intégrable sur +.

    Par domination sur tout segment, xIn(x) est de classe 𝒞1 sur ]0;+[ et

    In(x)=-2nxIn+1(x).
  • (d)

    Par intégrations successives, on obtient

    In(x)=λnx2n+1

    avec λ1=π2 et λn+1=2n+12nλn d’où

    λn=(2n)!22n+1(n!)2π.
 
Exercice 123  5672     CCINP (MP)Correction  

Pour x+, on pose

F(x)=0+1ext2t2dt.
  • (a)

    Vérifier que F est bien définie sur + puis qu’elle est de classe 𝒞1 sur +*.

  • (b)

    Calculer F(x) pour tout x>0.

    On donne 0+et2dt=π2.

  • (c)

    Exprimer F(x) pour tout x+.

Solution

  • (a)

    Posons

    f(x,t)=1ext2t2pour x+ et t]0;+[.

    Pour x+, la fonction tf(x,t) est continue par morceaux sur ]0;+[. Par développement limité,

    f(x,t)=t0+1(1xt2+o(t2))t2=x+o(1)t0+x

    L’intégrale définissant F(x) est donc faussement généralisée en 0.

    De plus,

    t3/2f(x,t)=1ext2tt+0 donc f(x,t)=t+o(1t3/2)

    La fonction tf(x,t) est donc intégrable en +.

    La fonction F est donc correctement définie sur [0;+[.

    Pour tout t]0;+[, la fonction xf(x,t) est de classe 𝒞1 avec

    fx(x,t)=ext2.

    Soit [a;b]]0;+[. Pour (x,t)[a;b]×]0;+[,

    |fx(x,t)|=ext2eat2=φa(t).

    La fonction φa:]0;+[+ est continue par morceaux et intégrable sur ]0;+[ car prolongeable par continuité en 0 et négligeable devant t1/t2 en +.

    Par domination sur tout segment, on peut affirmer que F est de classe 𝒞1 sur ]0;+[ avec

    F(x)=0+fx(x,t)dt=0+ext2dt.
  • (b)

    Par le changement de variable s=xt,

    F(x)=1x0+es2ds=π2x.
  • (c)

    Par la relation qui précède,

    x>0,F(x)=πx+Cte

    Pour déterminer la valeur de la constante introduite, montrons la continuité de F en 0.

    Pour t]0;+[, xf(x,t) est continue sur + et, pour x[0;a] avec a>0;

    |f(x,t)|=1ext2t21eat2t2=ψa(t).

    La fonction ψa=f(a,) est intégrable sur ]0;+[.

    Par domination sur tout segment, F est continue sur [0;+[.

    On en déduit Cte=F(0)=0 puis

    x[0;+[,F(x)=πx.
 
Exercice 124  553   Correction  

Pour x,y>0, on pose

F(x,y)=0+e-xt-e-yttdt.
  • (a)

    Soit y>0. Montrer que xF(x,y) est de classe 𝒞1 sur +* et calculer

    Fx(x,y).
  • (b)

    En déduire la valeur de F(x,y).

Solution

  • (a)

    f:(x,t)e-xt-e-ytt et fx(x,t)=-e-xt sont définies et continues sur +*×+*.
    tf(x,t) est intégrable sur ]0;+[ car prolongeable par continuité en 0 et négligeable devant 1/t2 en +.

    Pour a>0,

    x[a;+[,biggabsfx(x,t)e-at=φa(t)

    avec φa intégrable sur +*.

    Par domination, xF(x,y) est de classe 𝒞1 et

    Fx(x,y)=0+-e-xtdt=-1x.
  • (b)

    En intégrant par rapport à x,

    F(x,y)=-ln(x)+Cte

    et, puisque F(x,x)=0, on obtient

    F(x,y)=ln(y)-ln(x)pour tous x,y>0.
 
Exercice 125  3323   

On pose

F(x)=0+exp(-(t2+x2t2))dtpour x.
  • (a)

    Montrer que F est définie et continue sur .

  • (b)

    Montrer que F est de classe 𝒞1 sur ]0;+[.

  • (c)

    Déterminer une équation différentielle linéaire d’ordre 1 vérifiée par F sur l’intervalle ]0;+[.

  • (d)

    En déduire une expression simple de F sur sachant 0+e-t2dt=π2.

 
Exercice 126  551    Correction  

Pour x[0;π/2], on pose

F(x)=01ln(1+2tcos(x)+t2)tdt.
  • (a)

    Justifier que F est définie et de classe 𝒞1 sur [0;π/2]

  • (b)

    Calculer F(x) sur [0;π/2]

  • (c)

    Donner la valeur de F(0) puis celle de F(x) sachant

    k=1+(1)k1k2=π212.

Solution

  • (a)

    Posons

    g(x,t)=ln(1+2tcos(x)+t2)t.

    Puisque cos(x)0,

    1+2tcos(x)+t21+t2

    donc tg(x,t) est définie et continue sur ]0;1].

    De plus,

    limt0ln(1+2tcos(x)+t2)t=cos(x)

    on peut donc prolonger tg(x,t) par continuité en 0. Par suite, F(x) est bien définie.

    Pour tout t]0;1], xg(x,t) est de classe 𝒞1 sur [0;π/2] avec

    gx(x,t)=2sin(x)1+2tcos(x)+t2

    Aussi,

    (x,t)[0;π/2]×]0;1],|gx(x,t)|2=φ(t)

    avec φ est intégrable. Par domination F est de classe 𝒞1 sur [0;π/2].

  • (b)

    Pour x=0, F(0)=0.
    Pour x0,

    F(x) =012sin(x)1+2tcos(x)+t2dt
    =012sin(x)(t+cos(x))2+sin2(x)dt
    =[2arctan(t+cos(x)sin(x))]01.

    Or

    arctan(cos(x)sin(x))=arctan(tan(π/2x))

    avec π/2x]π/2;π/2[ donc

    arctan(cos(x)sin(x))=π/2x

    et

    arctan(1+cos(x)sin(x))=arctan(cos(x/2)sin(x/2))=π/2x/2.

    Finalement,

    F(x)=2((π/2x)(π/2x/2))=x.
  • (c)
    F(0)=012ln(1+t)tdt=201n=0+(1)nn+1tndt

    or la série de fonctions (1)nn+1tn converge uniformément sur [0;1] puisque la série numérique satisfait au critère spécial ce qui permet d’écrire

    |RN(t)|tn+1n+21n+2

    d’où RN0.
    Par suite,

    F(0)=2n=0+(1)n(n+1)2=π26

    puis

    F(x)=π26x22.

[<] Expression de fonctions intégrales[>] Transformée de Fourier et intégrales apparentées

 
Exercice 127  535   

(Calcul de l’intégrale de Gauss)

Soit f:[0;+[ la fonction définie par

f(x)=01ex(1+t2)1+t2dt.
  • (a)

    Montrer que f est dérivable sur [0;+[ et exprimer f(x) par une intégrale.

  • (b)

    Calculer f(0) et étudier la limite de f en +.

On note g l’application définie sur [0;+[ par la relation g(x)=f(x2).

  • (c)

    Montrer que pour tout x0,

    g(x)+(0xet2dt)2=π4.
  • (d)

    Conclure

    0+et2dt=π2.
 
Exercice 128  5690     CENTRALE (MP)Correction  

Pour n, on pose Gn=0+e-t2tndt.

  • (a)

    Établir l’existence de Gn. Écrire un programme calculant Gn puis donner les valeurs de G0,,G30.

  • (b)

    Exprimer Gn, si besoin en fonction de G0.

    Cela donne une autre méthode de calcul de Gn en fonction de la parité de n. L’implémenter. Quelle est la méthode la plus efficace? la plus précise?

Pour x réel convenable, on pose

f(x)=01e-x2(1+t2)1+t2dt.
  • (c)

    Étudier la fonction: définition, continuité, variations, limites.

  • (d)

    Montrer que f est de classe 𝒞1 et calculer f. En déduire la valeur de G0 en introduisant la fonction

    x(0xe-t2dt)2.

Solution

  • (a)

    La fonction te-t2tn est définie, continue par morceaux et intégrable sur [0;+[ car

    t2×e-t2tn=tn+2e-t2t+0.

    L’intégrale définissant G(n) est donc convergente.

    Pour calculer celle-ci, on dispose de la fonction quad de la librairie scipy.integrate.

    import numpy as np
    import scipy.integrate as integr
    
    def G(n):
        return integr.quad(lambda t: np.exp(-t**2)*t**n, 0, np.inf)[0]
    
    for n in range(31):
        print(f"G({n}) = {G(n)}")
    
  • (b)

    Par intégration par parties généralisée,

    Gn =0+te-t2tn-1dt=[-12e-t2tn-1]0++n-120+e-t2tn-2dt
    =n-12Gn-2pour tout n2.

    On en déduit, pour p,

    G2p=(2p)!22pp!G0etG2p+1=p!G1 avec G1=12.

    On programme la fonction factorielle avant d’employer les formules qui précèdent pour évaluer Gn selon la parité de n.

    def fact(n):
        if n == 0:
            return 1
        return n * fact(n-1)
    
    def Gbis(n):
        if n % 2 == 0:
            return fact(n)/2**n/fact(n/2) * G(0)
        else:
            return fact((n-1)/2) / 2
    

    Dans le cas où n est pair, cette méthode n’est pas plus efficace ni plus précise que la précédente sauf si l’on connaît déjà la valeur de G0 (intégrale de Gauss, calculée plus loin). Dans le cas où n est impair, cette méthode est plus efficace et plus précise tant que la valeur de n est «  raisonnable  ».

  • (c)

    Pour tout x, l’intégrale définissant f(x) existe en tant qu’intégrale sur un segment d’une fonction continue par morceaux.

    Posons

    u(x,t)=e-x2(1+t2)1+t2pour x et t[0;1].

    Pour tout x, la fonction tu(x,t) est continue par morceaux sur [0;1].

    Pour tout t[0;1], la fonction xu(x,t) est continue sur .

    Enfin, pour tout (x,t)×[0;1],

    |u(x,t)|=e-x2(1+t2)1+t211+t21=φ(t).

    La fonction φ:[0;1]+ est continue par morceaux et intégrable sur [0;1]. Par domination, f est continue sur .

    Clairement, la fonction f est paire. Pour x,y0 avec xy, on a

    t[0;1],e-y2(1+t2)e-x2(1+t2).

    Par intégration en bon ordre, il vient f(y)f(x). La fonction f est décroissante sur [0;+[ (et donc croissante sur ]-;0] par parité).

    Enfin, pour x,

    0f(x)01e-x21+t2dt=π4e-x2.

    Par encadrement,

    f(x)x+0.

    Par parité,

    f(x)x-0.
  • (d)

    Pour tout t[0;1], la fonction xu(x,t) est dérivable avec

    ux(x,t)=-2xe-x2(1+t2).

    Cette dérivée partielle est continue en x et continue par morceaux en t.

    Soit a>0. Pour x[-a;a] et t[0;1],

    |ux(x,t)|=2|x|e-x2(1+t2)2a=ψ(t).

    La fonction ψ:[0;1]+ est continue par morceaux et intégrable sur [0;1]. Par domination sur tout segment, f est de classe 𝒞1 sur avec

    x,f(x)=01-2xe-x2(1+t2)dt=-2e-x201xe-(xt)2dt=s=xt-2e-x20xe-s2dx.

    On reconnaît la dérivée de la fonction introduite dans l’énoncé et il existe donc une constante C telle que

    x,f(x)=(0xe-t2dt)2+C.

    Pour x=0, on détermine la valeur de C:

    C=01dt1+t2=π4.

    Par la limite en +, on détermine la valeur de G0:

    G0=π2.
 
Exercice 129  3654   Correction  

L’objectif de ce sujet est de calculer

I=0+ettdt.

Pour x0, on pose

F(x)=0+extt(1+t)dt.
  • (a)

    Justifier que la fonction F est bien définie et continue sur +.

  • (b)

    Calculer F(0) et étudier la limite de F en +.

  • (c)

    Justifier que F est de classe 𝒞1 sur ]0;+[ et solution de l’équation différentielle

    yy=Ix.
  • (d)

    En déduire la valeur de I.

Solution

  • (a)

    Posons

    f(x,t)=extt(1+t)

    définie sur [0;+[×]0;+[.

    Pour tout t]0;+[, l’application xf(x,t) est continue sur +.

    Pour tout (x,t)[0;+[×]0;+[

    0f(x,t)1t(1+t)=φ(t)

    avec φ:]0;+[+ intégrable car

    1t(1+t)t0+1tet1t(1+t)t+1t3/2.

    Par domination, on en déduite que F est définie et continue sur +.

  • (b)

    On a

    F(0)=0+dtt(1+t)=t=u20+2du1+u2=π

    et

    0F(x)0+exttdt=Ixx+0

    donc, par encadrement, F+0.

  • (c)

    Pour chaque t]0;+[, la fonction xf(x,t) est de classe 𝒞1 avec

    fx(x,t)=textt(1+t).

    Soit a>0. Pour (x,t)[a;+[×]0;+[,

    |fx(x,t)|teat=φ(t)

    avec φ:]0;+[+ intégrable.

    Par domination sur tout [a;+[]0;+[, F est de classe 𝒞1 sur ]0;+[ et

    F(x)=0+textdtt(1+t).

    On constate alors

    F(x)F(x)=0+exttdt=xt=u1x0+euudu=Ix.
  • (d)

    Via la méthode de la variation de la constante, l’équation différentielle précédente a pour solution générale sur ]0;+[

    y(x)=λexIex0xettdt avec λ.

    La fonction F est de cette forme et, sachant F continue en 0 avec F(0)=π, on obtient

    x0,F(x)=ex(πI0xettdt).

    La nullité de la limite de F en + impose alors

    I0xettdtx+π

    et donc

    I=π.

    Notons que le changement de variable u=t permet alors de retrouver

    0+et2dt=π2.
 
Exercice 130  5835    Correction  

L’objectif de cet exercice est de calculer

I=0+e-ttdt.

Pour cela, on introduit

F(x)=0+e-tt(t+x)dtpour x]0;+[.
  • (a)

    Établir l’existence de l’intégrale définissant I.

  • (b)

    Montrer que F est définie et de classe 𝒞1 sur ]0;+[.

  • (c)

    Établir

    x>0,xF(x)-(x-12)F(x)=-I.

On pose G(x)=xe-xF(x) pour tout x>0.

  • (d)

    Montrer qu’il existe C tel que

    x>0,G(x)=C-I0xe-ttdt.
  • (e)

    En déduire la valeur de I.

Solution

  • (a)

    La fonction te-tt est définie et continue par morceaux sur ]0;+[. Elle y est intégrable car

    e-ttt0+1tett2×e-tt=t3/2e-tt+0.

    L’intégrale définissant I est donc convergente.

  • (b)

    Introduisons

    u(x,t)=e-tt(t+x)pour x>0 et t>0

    de sorte que, sous réserve d’existence,

    F(x)=0+u(x,t)dt.

    Pour tout x>0, tu(x,t) est continue par morceaux sur ]0;+[ et intégrable car

    u(x,t)t0+1xtett2u(x,t)t+0.

    La fonction F est donc définie sur ]0;+[.

    Pour tout t]0;+[, la fonction xu(x,t) est de classe 𝒞1 sur ]0;+[ avec

    ux(x,t)=-e-tt(t+x)2.

    Soit a>0.

    x[a;+[,t]0;+[,|ux(x,t)|e-tt(t+a)2=φa(t).

    Par des arguments analogues aux précédents, φa est intégrable sur ]0;+[.

    Par domination, F est de classe 𝒞1 sur [a;+[. Or cela vaut pour tout a>0 et donc F est de classe 𝒞1 sur ]0;+[. Au surplus,

    x>0,F(x)=0+-e-tt(t+x)2dt.
  • (c)

    Pour x>0, réalisons une intégration par parties généralisée avec

    u(t)=1t+x-1x=-tx(t+x)etv(t)=e-tt.

    Cela donne

    F(x)=[-te-ttx(t+x)]0+=0-0+te-ttx(t+x)dt-120+e-ttx(x+t)dt

    et donc

    xF(x)=0+(x-(t+x))e-tt(t+x)dt-12F(x)=xF(x)-I+12F(x).

    Cette relation se réorganise en celle souhaitée.

  • (d)

    Sur ]0;+[,

    ddx(G(x)+I0xe-ttdt) =e-x2xF(x)-xe-xF(x)+xe-xF(x)+Ie-xx
    =(12F(x)-xF(x)+xF(x)+I)e-xx=0.

    Il existe donc une constante C réelle telle que

    x>0,G(x)=C-I0xe-ttdt.
  • (e)

    Pour x>0,

    xF(x)=t=sx0+e-sxs(s+1)ds.

    On remarque

    s]0;+[,e-sxs(s+1)x0+1s(s+1)

    et

    s]0;+[,x>0,|e-sxs(s+1)|1s(s+1)=φ(s)

    avec φ intégrable sur ]0;+[ par équivalence à des fonctions de Riemann.

    Par domination,

    xF(x)x0+0+dss(s+1)=s=t20+2dtt2+1=π.

    On en déduit

    G(x)=xF(x)×e-xx0+π.

    Parallèlement,

    G(x)x0+C-I×0

    et donc C=π.

    Aussi,

    |F(x)|=0+e-tt(t+x)dt0+e-txtdt=Ixx+0

    et donc

    G(x)=xe-x×F(x)x+0.

    Parallèlement

    G(x)x+π-I2.

    Puisque I0, on conclut I=π.

 
Exercice 131  2638   Correction  

On pose, pour x0,

F(x)=0+e-xt1-cos(t)t2dt.
  • (a)

    Montrer que F est continue sur [0;+[ et tend vers 0 en +.

  • (b)

    Montrer que F est deux fois dérivable sur ]0;+[ et calculer F′′(x).

  • (c)

    En déduire la valeur de F(0) puis la valeur de l’intégrale convergente

    0+sin(t)tdt.

Solution

  • (a)

    La fonction

    φ:t1-cos(t)t2

    est intégrable sur ]0;+[ car

    φ(t)=t+O(1/t2)etφ(t)t012.

    La fonction g:(x,t)e-xt1-cos(t)t2 est continue sur +×]0;+[ et dominée par φ donc F est continue.

    De plus, la fonction φ est bornée donc, pour x>0,

    |F(x)|φ0xe-xtdt=φxt+0

    On en déduit que F tend vers 0 en +.

  • (b)

    Les dérivées partielles gx et 2gx2 existent sur +*×]0;+[.

    tgx(x,t) est continue par morceaux et intégrable sur ]0;+[.

    Soit [a;b]+*

    (x,t)[a;b]×]0;+[,|2gx2(x,t)|2e-at=ψ(t).

    La fonction ψ est intégrable sur ]0;+[.

    Par domination sur tout segment, F est de classe 𝒞2 sur ]0;+[ et

    F′′(x)=0+e-xt(1-cos(t))dt=1x-xx2+1.
  • (c)

    On a

    F(x)=ln(x)-12ln(x2+1)

    car F(x)x+0 et

    F(x)=xln(x)-xln(x2+1)-arctan(x)+π2

    car F(x)x+0.

    Par continuité, on obtient F(0)=π/2.

    Par intégrations par parties généralisées,

    0+1-cos(t)t2dt=[-1-cos(t)t]0++0+sin(t)tdt

    donc

    0+sin(t)tdt=π2.
 
Exercice 132  2872     MINES (MP)Correction  

Pour x+, soit

f(x)=0+sin(t)te-txdt.
  • (a)

    Justifier la définition de f(x).

  • (b)

    Montrer que f est classe 𝒞1 sur +*.

  • (c)

    Calculer f(x) si x+*.

  • (d)

    Montrer que f est continue en 0. Qu’en déduit-on?

Solution

  • (a)

    Pour x>0, t2sin(t)te-txt+0 donne l’intégrabilité de tsin(t)te-tx.
    Pour x=0, il est connu que l’intégrale 0+sin(t)tdt est convergente bien que tsin(t)t ne soit pas intégrable.

  • (b)

    Pour x[a;b]]0;+[,

    |ddx(sin(t)te-tx)|e-ax=φ(x)

    avec φ intégrable. Par domination sur tout segment f est de classe 𝒞1 sur ]0;+[.

  • (c)

    Pour x>0,

    f(x)=0+-sin(t)e-txdt=Im(-0+e(-x+i)tdt)=-1x2+1

    donc f(x)=C-arctan(x).
    Or

    |f(x)|0+e-txdt=1xx+0

    donc

    C=π2.
  • (d)

    En découpant l’intégrale, on a

    f(x)=n=0+nπ(n+1)πsin(t)te-txdt.

    Posons

    un(t)=nπ(n+1)πsin(t)te-txdt.

    Par application du critère spécial des séries alternées, on établir que la série de fonctions continues un converge uniformément sur [0;1], on en déduit que sa somme, à savoir la fonction f, est continue en 0. On peut conclure que

    0+sin(t)tdt=π2.
 
Exercice 133  543   Correction  

Pour x+ et t0, on pose f(x,t)=e-xtsinc(t)sinc (lire sinus cardinal) est la fonction tsin(t)t prolongée par continuité en 0.
Pour n, on pose

un(x)=nπ(n+1)πf(x,t)dt.
  • (a)

    Montrer que un(x)=(-1)n0πgn(x,u)du avec gn(x,u) que l’on explicitera.

  • (b)

    Montrer que la série de fonctions de terme général un converge uniformément sur +.

  • (c)

    On pose U(x)=n=0+un(x). Justifier que U est continue et expliciter U sous la forme d’une intégrale convergente.

  • (d)

    Montrer que U est de classe 𝒞1 sur ]0;+[ et calculer U(x).

  • (e)

    Expliciter U(x) pour x>0 puis la valeur de

    U(0)=0+sin(t)tdt.

Solution

  • (a)

    On réalise le changement de variable t=u+nπ:

    un(x)=(-1)n0πe-x(u+nπ)sin(u)u+nπdu.

    Ici

    gn(x,u)=e-x(u+nπ)sin(u)u+nπ.
  • (b)

    Pour tout x+ et tout u[0;π], gn(x,u)0 et gn+1(x,u)gn(x,u) donc un(x)=(-1)n|un(x)| avec (|un(x)|)n0 décroissante. De plus,

    |un(x)|0πdunπ=1n pour n*

    donc |un(x)|n0. Par application du critère spécial, la série n0un(x) converge et

    |k=n+1+uk(x)||un+1(x)|1n+10

    ce qui donne la convergence uniforme de la série de fonctions n0un.

  • (c)

    La fonction gn est continue en x, continue par morceaux en u et

    (x,u)[0;+[×[0;π],|gn(x,u)||sincu|1.

    Par domination, les fonctions un sont continues.
    Comme somme d’une série uniformément convergente de fonctions continues sur +, la fonction U est continue sur +. De plus, par sommation d’intégrales contiguës

    U(x)=0+e-xtsin(t)tdt

    avec cette intégrale qui est définie quand x>0 et connue convergente quand x=0.

  • (d)

    Posons

    h(x,t)=e-xtsin(t)t

    définie sur ]0;+[×]0;+[.
    Pour tout x>0, la fonction th(x,t) est continue par morceaux sur ]0;+[ et intégrable car

    f(x,t)t0+1 et t2f(x,t)t+0

    h admet une dérivée partielle

    hx(x,t)=e-xtsin(t).

    Celle-ci est continue en x et continue par morceaux en t.
    Soit [a;b]]0;+[. On a

    (x,t)[a;b]×]0;+[,|hx(x,t)|e-at=φ(t).

    La fonction φ est intégrable sur ]0;+[. Par domination sur tout segment, on obtient U de classe 𝒞1 sur ]0;+[ et

    U(x)=0+e-txsin(t)dt.

    En exploitant

    0+e-txsin(t)dt=Im(0+e-txeitdt)

    on obtient

    U(x)=-11+x2.
  • (e)

    En intégrant

    U(x)=C-arctan(x) sur ]0;+[.

    Or

    |U(x)|0+e-xtdt=1xx+0

    donc C=π/2.
    Par continuité en 0,

    U(0)=0+sin(t)tdt=π2.
 
Exercice 134  541      CENTRALE (MP)

(Calcul de l’intégrale de Dirichlet)

On considère les fonctions F et G d’une variable réelle définies par

F(x)=0+e-xt1+t2dtetG(x)=0+sin(t)x+tdt.
  • (a)

    Montrer que les fonctions F et G sont définies et continues sur +.

  • (b)

    Montrer que les fonctions F et G sont de classe 𝒞2 sur +* et qu’elles sont toutes les deux solutions de l’équation différentielle linéaire

    y′′+y=1x.
  • (c)

    En déduire la valeur de

    0+sin(t)tdt.
 
Exercice 135  3312   Correction  
  • (a)

    Montrer que pour tout x>-1

    01ln(1+xt)1+t2dt=ln(2)2arctan(x)+π8ln(1+x2)-0xln(1+t)1+t2dt.
  • (b)

    En déduire la valeur de

    01ln(1+t)1+t2dt.

Solution

  • (a)

    Posons

    f(x,t)=ln(1+xt)1+t2.

    La fonction f est définie et continue sur ]-1;+[×[0;1].
    Pour t[0;1], la fonction xf(x,t) est dérivable et

    fx(x,t)=t(1+xt)(1+t2).

    La fonction fx est continue sur ]-1;+[×[0;1].
    Par intégration sur un segment, on peut affirmer que la fonction

    F:x01f(x,t)dt

    est définie, de classe 𝒞1 sur ]-1;+[ et

    F(x)=01t(1+xt)(1+t2)dt.

    Par décomposition en éléments simples (en la variable t)

    t(1+xt)(1+t2)=-x(x2+1)(1+xt)+x+t(x2+1)(1+t2)

    donc

    F(x)=-ln(1+x)x2+1+π4xx2+1+ln(2)211+x2.

    Puisque F(0)=0, on peut écrire

    F(x)=0xF(t)dt=-0xln(1+t)t2+1dt+π8ln(x2+1)+ln(2)2arctan(x).
  • (b)

    Pour x=1, la relation précédente donne

    01ln(1+t)1+t2dt=πln(2)8.
 
Exercice 136  5437     MINES (MP)Correction  
  • (a)

    Montrer qu’il existe une constante C telle que

    x>1,0πln(x-cos(t))dt=πln(x+x2-1)+C.
  • (b)

    Soient a,b>1. Calculer

    0πln(b-cos(t)a-cos(t))dt.

Solution

  • (a)

    Il suffit de vérifier que les deux membres sont des fonctions dérivables de x de dérivées égales.

    D’une part,

    ddx(πln(x+x2-1))=πx2-1.

    D’autre part, dérivons le terme intégral. On introduit

    f(x,t)=ln(x-cos(t))pour x]1;+[ et t[0;π].

    Pour tout x]1;+[, la fonction tf(x,t) est définie et continue par morceaux sur [0;π] ce qui assure la définition de l’intégrale.

    Pour tout t[0;π], la fonction xf(x,t) est dérivable et f admet donc une dérivée partielle

    fx(x,t)=ddx(ln(x-cos(t)))=1x-cos(t).

    Celle-ci est continue en x et continue par morceaux en t. De plus, pour tout a>1, on vérifie

    (x,t)[a;+[×[0;π],|fx(x,t)|1a-cos(t)=φ(t)

    avec φ intégrable sur le segment [0;π].

    Par domination,

    ddx(0πln(x-cos(t)))=0πdtx-cos(t).

    Par le changement de variable u=tan(t/2) (bijection 𝒞1 croissante)

    0πdtx-cos(t) =0+2du(x+1)+(x-1)u2=2x-10+dux+1x-1+u2
    =[1x2-1arctan(x+1x-1u)]0+=πx2-1.
  • (b)

    Par différence,

    0πln(b-cos(t)a-cos(t))dt=πln(b+b2-1a+a2-1).
 
Exercice 137  550   Correction  

Soit F la fonction définie par:

F(x)=0+arctan(xt)t(1+t2)dt.
  • (a)

    Montrer que F est définie et de classe 𝒞1 sur +.

  • (b)

    Déterminer l’expression de F(x).

  • (c)

    Calculer

    0+arctan2(t)t2dt.

Solution

  • (a)

    Posons

    f(x,t)=arctan(xt)t(1+t2)

    est définie sur [0;+[×]0;+[,
    tf(x,t) est intégrable sur ]0;+[ car prolongeable par continuité en 0 et égale à un O(1/t3) en +. Ainsi F est définie sur +

    fx(x,t)=1(1+x2t2)(1+t2)

    est définie sur [0;+[×]0;+[,
    tfx(x,t) est continue par morceaux sur ]0;+[ et xfx(x,t) est continue sur [0;+[.

    |fx(x,t)|11+t2=φ(t)

    avec φ continue par morceaux et intégrable sur ]0;+[,
    donc F est de classe 𝒞1 sur + avec

    F(x)=0+dt(1+x2t2)(1+t2).
  • (b)

    Pour x1

    1(1+x2t2)(1+t2)=1x2-1(x21+x2t2-11+t2)

    d’où

    F(x)=x-1x2-1π2=π2(x+1)

    ce qui est encore valable en 1 par continuité.
    Par suite,

    F(x)=π2ln(x+1)+C

    avec C=0 puisque F(0)=0.

  • (c)

    En intégrant par parties, on obtient πln(2).

 
Exercice 138  4177      CENTRALE (MP)Correction  
  • (a)

    Déterminer le domaine de définition réel de

    F(x)=0π/2arctan(xtan(θ))tan(θ)dθ.
  • (b)

    Calculer F(x).

  • (c)

    En déduire les valeurs de

    0π/2θtan(θ)dθ

    et de

    0π/2ln(sin(θ))dθ.

Solution

  • (a)

    Posons

    f(x,θ)=arctan(xtan(θ))tan(θ).

    La fonction arctan étant définie sur , la fonction f est définie pour tout couple (x,θ) de ×]0;π/2[.

    Pour x, la fonction θf(x,θ) est continue par morceaux sur ]0;π/2[ et

    f(x,θ)x0+xetf(x,θ)x(π/2)-0.

    L’intégrale est faussement généralisée en ses deux bornes et donc converge.

    Finalement, F est définie sur .

  • (b)

    La fonction f admet une dérivée partielle

    fx(x,θ)=11+x2tan2(θ).

    Cette dérivée partielle est continue en x, continue par morceaux en θ et, pour tout (x,θ)×]0;π/2[

    |fθ(x,θ)|1=φ(θ)

    avec φ intégrable. Par domination, F est de classe 𝒞1 et

    F(x)=0π/2dθ1+x2tan2(θ)dθ.

    On poursuit le calcul à l’aide du changement de variable 𝒞1 bijectif t=tan(θ)

    F(x)=0+dt(1+x2t2)(1+t2).

    Pour x20 et x21, on décompose en éléments simples la fraction

    1(1+x2X)(1+X)

    et l’on en déduit en prenant t2 au lieu de X

    1(1+x2t2)(1+t2)=x2x2-11+x2t2+11-x21+t2.

    On peut alors poursuivre le calcul de F(x). Pour x>0 et x1,

    F(x)=xx2-1π2+11-x2π2=1x+1π2.

    La fonction F étant continue et paire, on obtient l’expression sur

    F(x)=1|x|+1π2.

    Enfin, sachant F(0)=0, on conclut

    F(x)={π2ln(1+x) si x0-π2ln(1-x) si x0.
  • (c)

    Pour x=1, on obtient

    0π/2θtan(θ)dθ=π2ln(2).

    Par intégration par parties généralisée,

    0π/2θtan(θ)dθ=[θln(sin(θ))]0π/2=0-0π/2ln(sin(θ))dθ

    et donc

    0π/2ln(sin(θ))dθ=-π2ln(2).
 
Exercice 139  4722    

(Intégrales de Fresnel)

On donne11 1 Ces intégrales sont calculées dans le sujet 4711 et le sujet 535.

0+dtt4+1=π22et0+e-t2dt=π2.

On pose

F(x)=0+e-(t2+i)x2t2+idtpour x.
  • (a)

    Montrer que F est définie et continue sur et déterminer sa limite en +.

  • (b)

    Montrer que F est de classe 𝒞1 sur ]0;+[ et exprimer F(x) pour x>0.

  • (c)

    En déduire la convergence ainsi que les valeurs des intégrales suivantes

    0+cos(x2)dxet0+sin(x2)dx.
 
Exercice 140  2556      CCINP (MP)Correction  

Pour x>0, on pose

F(x)=01ln(t)t+xdt.
  • (a)

    Montrer que F est de classe 𝒞1 sur ]0;+[.

  • (b)

    Calculer F(x) et en déduire l’expression de

    G(x)=F(x)+F(1/x).
  • (c)

    Soit θ. Calculer

    01t-1t+1ln(t)t2+2tch(θ)+1dt.

Solution

  • (a)

    Posons f(x,t)=ln(t)t+x.
    f est définie et continue sur ]0;+[×]0;1].
    Pour x>0, f(x,t)t0+1xln(t) donc tf(x,t)t0+0 puis tf(x,t) est intégrable sur ]0;1].
    Ainsi F est définie sur ]0;+[.
    f admet une dérivée partielle fx continue avec fx(x,t)=-ln(t)(t+x)2.
    Soit [a;b]]0;+[. Pour x[a;b],

    |fx(x,t)||ln(t)|a2=φ(t)

    avec φ intégrable sur ]0;1].
    Par domination sur tout segment, on peut affirmer que F est de classe 𝒞1 et

    F(x)=01-ln(t)(t+x)2dt.
  • (b)

    Par intégration par parties,

    F(x)=[ln(t)(1t+x-1x)]01-011t(1t+x-1x)dt

    où la primitive de t1t+x est choisie de sorte de s’annuler en 0 pour que l’intégration par parties présente deux convergences.
    Ainsi,

    F(x)=01dtx(t+x)=ln(x+1)-ln(x)x.

    Par opérations

    G(x)=ln(x+1)-ln(x)x-ln(1+1/x)+ln(x)x=-1xln(x)

    puis

    G(x)=G(1)-12(ln(x))2.

    Or G(1)=2F(1) avec

    F(1)=01ln(t)t+1dt=01k=0+(-1)ktkln(t)dt.

    Or 01tkln(t)dt=-1(k+1)2 donc par convergence de la série des intégrales des valeurs absolues, F(1)=n=1+(-1)nn2. Sachant n=1+1n2=π26, on obtient F(1)=-π212 puis

    G(x)=12(ln(x))2-π26.
  • (c)

    Par décomposition en éléments simples

    t-1(t+1)(t2+2tch(θ)+1)=1ch(θ)-1t+1-1ch(θ)-1(t+ch(θ))t2+2tch(θ)+1.

    Donc

    01t-1t+1ln(t)t2+2tch(θ)+1dt=1ch(θ)-1(F(1)-12G(eθ))=θ24(ch(θ)-1).

[<] Calcul d'intégrales[>] Transformée de Laplace et intégrales apparentées

 
Exercice 141  4720  

(Transformation de Fourier)

Soit f: une fonction continue par morceaux intégrable. On appelle transformée de Fourier de f, l’application (f) définie par

(f)(x)=+f(t)eixtdtpour tout x.
  • (a)

    Montrer que la fonction (f) est définie et continue sur .

Soit n. On suppose l’application ttnf(t) intégrable sur .

  • (b)

    Soit k0;n. Montrer que la fonction ttkf(t) est intégrable sur .

  • (c)

    Établir que la transformée de Fourier (f) est de classe 𝒞n.

 
Exercice 142  549  

(Transformée de Fourier d’une fonction gaussienne)

Pour x réel, exprimer simplement

F(x)=-+e-t2e-itxdt sachant 0+e-t2dt=π2.
 
Exercice 143  3655  Correction  

Pour x, on pose

g(x)=-+e-t2etxdt.
  • (a)

    Justifier l’existence de l’intégrale définissant g(x).

  • (b)

    Justifier que g est de classe 𝒞1 sur et former une équation différentielle linéaire d’ordre 1 dont g est solution.

  • (c)

    Sachant g(0)=π, exprimer g(x) pour tout x.

  • (d)

    Retrouver le résultat précédent à l’aide d’un changement de variable.

Solution

On introduit

f(x,t)=e-t2etxpour x et t]-;+[.
  • (a)

    Pour tout x, la fonction tf(x,t) est continue par morceaux et intégrable sur car

    t2f(x,t)t±0.

    L’intégrale définissant g est donc correctement définie.

  • (b)

    Pour tout t, la fonction xf(x,t) est dérivable et

    fx(x,t)=te-t2etx.

    Pour tout x, la fonction tfx(t,x) est continue par morceaux sur ]-;+[.

    Pour tout t]-;+[, la fonction xfx(x,t) est continue sur .

    Soit a+. Pour (x,t)[-a;a]×,

    |fx(x,t)||t|ea|t|e-t2=φa(t)

    avec φa:]-;+[+ continue par morceaux et intégrable sur .

    Par domination sur tout segment, on peut affirmer que g est de classe 𝒞1 sur .

    Par une intégration par parties généralisée correctement justifiée

    g(x)=-+te-t2etxdt=[-12e-t2etx]-++12-+xe-t2etxdt.

    On en déduit que g est solution de l’équation différentielle

    g(x)-12xg(x)=0.
  • (c)

    La solution générale de cette équation différentielle s’exprime

    y(x)=λex2/4 avec λ.

    Sachant g(0)=π, on obtient

    g(x)=πex2/4pour tout x.
  • (d)

    Pour x,

    g(x)=-+e-(t-x/2)2ex2/4dt=(-+e-s2ds)ex2/4=πex2/4.
 
Exercice 144  2499     ENSTIM (MP)Correction  

On étudie

f(x)=0+e-t2cos(xt)dt.
  • (a)

    Donner le domaine de définition de f.

  • (b)

    Calculer f en formant une équation différentielle.

  • (c)

    Calculer f en exploitant le développement en série entière de la fonction cosinus.

Solution

Posons u(x,t)=e-t2cos(xt).

  • (a)

    Pour chaque x, la fonction tu(x,t) est continue par morceaux sur [0;+[ et négligeable devant 1/t2 en + donc intégrable sur [0;+[. La fonction f est définie sur .

  • (b)

    La fonction tux(x,t) est continue par morceaux sur + et xux(x,t) est continue sur .
    Pour x[0;+[,

    |ux(x,t)|te-t2

    avec tte-t2 intégrable sur [0;+[, la fonction f est de classe 𝒞1 et

    f(x)=0+-te-t2sin(xt)dt.

    Par intégration par parties généralisée justifiée par deux convergences,

    f(x)=[12e-t2sin(xt)]0+-120+xe-t2cos(xt)dt=-12xf(x)

    f est solution d’une équation différentielle linéaire d’ordre 1 et f(0)=π/2 on conclut

    f(x)=π2e-14x2.
  • (c)

    On peut écrire

    f(x)=0+n=0+(-1)nx2n(2n)!t2ne-t2dt.

    Posons un(t)=(-1)nx2n(2n)!t2ne-t2.
    Les fonctions un sont continues par morceaux sur +.
    La série un converge simplement sur + vers la fonction te-t2cos(xt) elle aussi continue par morceaux.
    Les fonctions un sont intégrables sur + et

    0+|un(t)|dt=x2n(2n)!0+t2ne-t2dt.

    Par intégration par parties généralisée justifiée par deux convergences

    0+t2ne-t2dt=2n-120+t2(n-1)e-t2dt

    et donc

    0+t2ne-t2dt=(2n)!22nn!0+e-t2dt.

    Ainsi,

    0+|un(t)|dt=x2n22nn!π2.

    Cette quantité étant sommable, on peut intégrer terme à terme et l’on retrouve

    f(x)=n=0+(-1)nx2n22nn!π2=π2e-x2/4.
 
Exercice 145  3656   Correction  
  • (a)

    Existence de

    F(x)=0+e-t2ch(2xt)dt.
  • (b)

    Calculer F(x) en introduisant une équation différentielle vérifiée par F.

  • (c)

    Calculer F(x) directement par une intégration terme à terme.

Solution

  • (a)

    Posons

    f(x,t)=e-t2ch(2xt).

    La fonction tf(x,t) est continue par morceaux et intégrable sur car

    t2f(x,t)t±0

    et donc la fonction F est définie sur .

  • (b)

    La fonction xf(x,t) est dérivable et

    fx(x,t)=2te-t2sh(2xt).

    La fonction tfx(t,x) est continue par morceaux, la fonction xfx(x,t) est continue.
    Soit a+.

    (x,t)[-a;a]×,|fx(x,t)|2ash(2a|t|)e-t2=φa(t)

    avec φa intégrable sur indépendant de x.
    On en déduit que la fonction F est de classe 𝒞1 et par une intégration par parties

    F(x)=0+2te-t2sh(2xt)dt=[-e-t2sh(2xt)]0++2x0+e-t2ch(2xt)dt.

    On en déduit que F est solution de l’équation différentielle

    F(x)-2xF(x)=0.

    Après résolution de cette équation différentielle

    F(x)=λex2

    avec F(0)=π/2.

  • (c)

    On sait

    x,t,ch(2xt)=n=0+22n(2n)!(xt)2n.

    Posons un:[0;+[

    un(t)=22n(2n)!(xt)2ne-t2.

    Les fonctions un sont continues par morceaux et la série de fonctions un converge simplement sur [0;+[ vers la fonction te-t2ch(2xt) elle-même continue par morceaux.
    Chaque fonction un est intégrable et

    0+|un(t)|dt=22n|x|2n(2n)!0+t2ne-t2dt.

    Par intégration par parties

    0+t2ne-t2dt=0+t2n-1×te-t2dt=2n-120+t2(n-1)e-t2dt

    et donc

    0+t2ne-t2dt=(2n)!22nn!π2

    puis

    0+|un(t)|dt=|x|2nn!π2.

    Il y a alors convergence de la série |un| et donc on peut intégrer terme à terme ce qui fournit

    F(x)=n=0+0+un(t)dt=n=0+x2nn!π2=π2ex2.
 
Exercice 146  2873     MINES (MP)Correction  

Pour tout x réel, on pose

f(x)=0+cos(xt)te-tdtetg(x)=0+sin(xt)te-tdt.

Existence et calcul de ces deux intégrales.

Solution

La fonction u(x,t)=e(ix-1)t/t définie sur ×]0;+[.
tu(x,t) est continue par morceaux sur ]0;+[ pour chaque x et

u(x,t)t0+1t et t2u(x,t)t+0.

On en déduit que la fonction donnée par

F(x)=0+e(ix-1)ttdt=f(x)+ig(x)

est définie sur .
La fonction xu(x,t) est dérivable sur pour chaque t]0;+[ et

ux(x,t)=ite(ix-1)t

xux(x,t) est continue sur pour chaque t]0;+[,
tux(x,t) est continue par morceaux sur ]0;+[ pour chaque x et

|ux(x,t)|=te-t=φ(t)

avec φ intégrable sur ]0;+[ car prolongeable par continuité en 0 et vérifiant t2φ(t)t+0.
Par domination, on peut affirmer que F est de classe 𝒞1 sur et

F(x)=0+te(ix-1)tdt.

À l’aide d’une intégration par parties, on obtient

F(x)=-12(x+i)F(x).

La résolution de cette équation différentielle donne

F(x)=F(0)ei(arctan(x))/2(x2+1)1/4.

Enfin, sachant

0+e-t2dt=π2

on parvient à

F(x)=πei(arctan(x))/2(x2+1)1/4

d’où les expressions de f(x) et de g(x).

f(x)=π(x2+1)1/4cos(arctan(x)2)etg(x)=π(x2+1)1/4sin(arctan(x)2).

On peut encore éventuellement «  simplifier   » en exploitant

cos(x)=1+cos(2x)2 pour x[-π/2;π/2]

ce qui donne

cos(arctan(x)2)=1+11+x22

et aussi

sin(arctan(x)2)=signe(x)1-11+x22.
 
Exercice 147  547   Correction  

On pose

z:x0+e(-1+ix)t2dt.
  • (a)

    Montrer que z est définie, de classe 𝒞1 sur et vérifie

    z(x)=-12(x+i)z(x).
  • (b)

    En déduire l’expression de z(x) sachant z(0)=π/2.

Solution

  • (a)

    tg(x,t)=e(-1+ix)t2 est définie et continue par morceaux sur [0;+[.
    Puisque t|g(x,t)|=e-t2 est intégrable sur [0;+[, la fonction z est bien définie.
    tgx(x,t)=it2e(-1+ix)t2 est définie et continue par morceaux sur [0;+[,
    xgx(x,t) est continue sur ,

    |gx(x,t)|t2e-t2=φ(t)

    avec φ intégrable sur [0;+[.
    La fonction z est donc définie et de classe 𝒞1 sur avec

    z(x)=0+it2e(-1+ix)t2dt=ipp-12(x+i)z(x).
  • (b)

    En multipliant par la quantité conjuguée

    -12(x+i)=-x+i2(x2+1)=-x2(x2+1)+i2(x2+1)

    donc

    z(x)=Cexp(iarctan(x)2-14ln(x2+1))=Cei(arctan(x))/2(x2+1)1/4.

    Puisque z(0)=π2, on conclut

    z(x)=πei(arctan(x))/22(x2+1)1/4.
 
Exercice 148  3311      CCINP (MP)Correction  

Soient a,b deux réels strictement positifs.

  • (a)

    Justifier l’existence pour tout x de

    F(x)=0+eatebttcos(xt)dt.
  • (b)

    Justifier que F est de classe 𝒞1 sur et calculer F(x).

  • (c)

    Exprimer F(x)

Solution

On définit f:×]0;+[ par

f(x,t)=eatebttcos(xt).
  • (a)

    Soit x. La fonction tf(x,t) est définie et continue par morceaux sur ]0;+[: l’intégrale est généralisée aux deux bornes.

    D’une part,

    t2f(x,t)=t(eatebt)0cos(xt)bornéet+0

    donc

    f(x,t)=t+o(1t2).

    La fonction tf(x,t) est intégrable en +.

    D’autre part,

    f(x,t) =t0+(1at+o(t))(1bt+o(t))tcos(xt)
    =(b)cos(xt)t0+ba.

    La fonction tf(x,t) peut être prolongée par continuité en 0.

    Finalement, la fonction tf(x,t) est intégrable sur ]0;+[.

  • (b)

    Soit t]0;+[. La fonction xf(x,t) est de classe 𝒞1 sur avec

    fx(x,t)=(ebteat)sin(xt).

    Pour (x,t)×]0;+[,

    |fx(x,t)|eat+ebt=φ(t)

    avec φ:]0;+[+ fonction continue par morceaux et intégrable sur ]0;+[.

    On en déduit que F est de classe 𝒞1 sur avec

    F(x) =0+(ebteat)sin(xt)dt
    =0+ebtsin(xt)dt0+eatsin(xt)dt

    Or, pour c>0,

    0+ectsin(xt)dt=Im(0+e(c+ix)tdt)=Im(0+eλtdt) avec λ=cix

    et

    0+eλtdt=[1λeλt]0+=0(1λ)=1λ

    donc

    0+ectsin(xt)dt=Im(1cix)=Im(c+ixc2+x2)=xc2+x2

    puis

    F(x)=xx2+b2xx2+a2.
  • (c)

    On en déduit

    F(x)=12ln(x2+b2x2+a2)+Cte.

    Pour déterminer la constante, on étudie la limite de F en +. Posons

    ψ(t)=eatebtt.

    La fonction ψ est intégrable sur ]0;+[ (cf. étude initiale, cas x=0).

    Par intégration par parties généralisée correctement justifiée,

    0+ψ(t)cos(xt)dt =1x[ψ(t)sin(xt)]0+=01x0+ψ(t)sin(xt)dt
    =1x0+ψ(t)sin(xt)dt

    Or

    |1x0+ψ(t)sin(xt)dt|1x0+|ψ(t)|dt

    (en justifiant que ψ est intégrable sur ]0;+[ car négligeable devant t1/t2 en + et prolongeable par continuité en 0).

    On a donc

    |0+ψ(t)cos(xt)dt|1x0+|ψ(t)|dtx+0.

    On peut conclure

    x,F(x)=12ln(x2+b2x2+a2).
 
Exercice 149  3211      CENTRALE (MP)Correction  

On considère

φ:x0+eitx1+t2dt.
  • (a)

    Montrer la définie et la continuité de φ sur .

  • (b)

    Montrer que φ est de classe 𝒞1 sur * et montrer que

    φ(x)=i0+teitx1+t2dt.
  • (c)

    Montrer que pour x>0,

    φ(x)=i0+ueiux2+u2du

    et déterminer un équivalent de φ(x) quand x0+.

  • (d)

    La fonction φ est-elle dérivable en 0?

Solution

  • (a)

    Posons f:× définie par

    f(x,t)=eitx1+t2.

    La fonction f est définie et continue sur 2.
    Pour tout (x,t)2, on a

    |f(x,t)|11+t2=ψ(t)

    avec ψ intégrable sur [0;+[.
    On en déduit que φ est définie et continue sur .

  • (b)

    Par intégration par parties,

    φ(x)=-1ix+1ix0+2teitx(1+t2)2dt.

    La fonction

    x0+2teitx(1+t2)2dt

    est de classe 𝒞1 sur en vertu de la domination

    |x(2teitx(1+t2)2)|=2t2(1+t2)221+t2.

    On en déduit que φ est de classe 𝒞1 sur * avec

    φ(x)=1ix2-1ix20+2teitx(1+t2)2dt+1x0+2t2eitx(1+t2)2dt.

    Or, par intégration par parties,

    0+2teitx(1+t2)2=[-eitx1+t2]0++ix0+eitx1+t2dt

    donc

    φ(x)=-1x0+eitx1+t2dt+1x0+2t2eitx(1+t2)2dt=1x0+t2-1(1+t2)2eitxdt.

    Enfin, une dernière intégration par parties donne

    φ(x)=1x[-2t1+t2eitx]0++i0+2t1+t2eitxdt

    et la relation voulue…

  • (c)

    Par le changement de variable u=tx, on obtient l’expression proposée.
    On peut décomposer

    φ(x)=i01ueiux2+u2du+1+ueiux2+u2du.

    D’une part, par intégration par parties

    1+ueiux2+u2du=[ueiux2+u2]1+-1+x2-u2(x2+u2)2eiudu

    avec

    [ueiux2+u2]1+=-eix2+1x0+-ei

    et

    |1+x2-u2(x2+u2)2eiudu|1+u2-x2(x2+u2)2du=1x2+1x0+1.

    D’autre part,

    01ueiux2+u2du=01ux2+u2du+01u(eiu-1)x2+u2du

    avec

    01ux2+u2du=[12ln(x2+u2)]01x0+ln(x)

    et

    |01u(eiu-1)x2+u2du|01|eiu-1|udu<+.

    Au final,

    φ(x)=iln(x)+o(ln(x))+o(1)x0+iln(x).
  • (d)

    En vertu de ce qui précède

    Im(φ(x))x0+ln(x)-.

    On en déduit que la fonction réelle Im(φ) n’est pas dérivable en 0, il en est a fortiori de même de φ.

[<] Transformée de Fourier et intégrales apparentées[>] Fonction d'Euler

 
Exercice 150  5834  Correction  

(Transformation de Laplace)

Soit f:]0;+[ une fonction continue par morceaux et intégrable sur ]0;+[. On appelle transformée de Laplace de f l’application L(f) définie par

L(f)(p)=0+f(t)eptdtpour tout p[0;+[.
  • (a)

    Montrer que la fonction L(f) est définie, continue et bornée sur [0;+[.

  • (b)

    Étudier la limite de L(f) en +.

  • (c)

    Montrer que L(f) est de classe 𝒞 sur ]0;+[.

Solution

  • (a)

    Introduisons la fonction u:[0;+[×]0;+[ définie par u(p,t)=f(t)ept de sorte que, sous réserve d’existence,

    L(f)(p)=0+u(p,t)dt.

    Pour tout p[0;+[, la fonction tu(p,t) est intégrable sur [0;+[ en vertu de la domination

    t[0;+[,|u(p,t)|=ept1|f(t)||f(t)|.

    La fonction L(f) est donc correctement définie sur [0;+[.

    Au surplus, pour tout t]0;+[, pu(p,t) est continue sur [0;+[. Par l’hypothèse de domination précédente, L(f) est continue sur [0;+[.

    Enfin, la domination précédente donne aussi

    p[0;+[,|L(f)(p)|0+|f(t)|dt=M.

    La fonction L(f) est donc bornée.

  • (b)

    Pour tout t]0;+[, on a

    u(p,t)p+0.

    Par la domination précédente, on peut échanger limite et intégrale

    limp+L(f)(p)=0+0dt=0.
  • (c)

    Pour tout t]0;+[, la fonction pu(p,t) est de classe 𝒞 sur ]0;+[ (et même sur [0;+[) avec

    k*,kupk(p,t)=(t)keptf(t).

    Soit a>0.

    Pour p[a;+[ et t]0;+[,

    |kupk(p,t)|tkeat|f(t)|.

    La fonction ttkeat est continue sur [0;+[ et de limite nulle en +. Il existe donc un réel Ma,k tel que

    t[0;+[,tkeatMa,k

    et alors

    p[a;+[,t]0;+[,|kupk|Ma,k|f(t)|=φa,k(t).

    La fonction φa,k est intégrable sur ]0;+[.

    Par domination, L(f) est de classe 𝒞 sur [a;+[. Puisque cela vaut pour tout a>0, L(f) est de classe 𝒞 sur ]0;+[. Au surplus, on peut calculer les dérivées successives de L(f) en dérivant sous l’intégrale.

 
Exercice 151  4721   

(Transformation de Laplace)

Soit f:[0;+[ une fonction continue et bornée. On appelle transformée de Laplace de f l’application L(f) définie par

L(f)(x)=0+f(t)e-xtdtpour tout x]0;+[.
  • (a)

    Montrer que la fonction L(f) est définie et continue sur ]0;+[.

  • (b)

    Déterminer la limite de xL(f)(x) quand x tend vers +.

On suppose que la fonction f admet une limite finie λ en +.

  • (c)

    Déterminer la limite de xL(f)(x) quand x tend vers 0 par valeurs supérieures.

 
Exercice 152  4944     CCINP (MP)Correction  

Soit

F:x0+e-xtsin(t)tdt.
  • (a)

    Justifier que F est définie et de classe 𝒞1 sur +*.

  • (b)

    Calculer F(x).

  • (c)

    En déduire une expression simplifiée de F(x) valable pour tout x>0.

Solution

  • (a)

    Posons

    f(x,t)=e-xtsin(t)t

    définie sur ]0;+[×]0;+[.

    Pour tout x>0, la fonction tf(x,t) est continue par morceaux sur ]0;+[ et intégrable car

    f(x,t)t0+1ett2f(x,t)t+0.

    La fonction f admet une dérivée partielle

    fx(x,t)=-e-xtsin(t).

    Celle-ci est continue en x et continue par morceaux en t.

    Soit [a;b]]0;+[. On a

    (x,t)[a;b]×]0;+[,|fx(x,t)|e-at=φ(t).

    La fonction φ est intégrable sur ]0;+[. Par domination sur tout segment, on obtient F de classe 𝒞1 sur ]0;+[ et

    F(x)=-0+e-txsin(t)dt.
  • (b)

    En employant

    0+e-txsin(t)dt=Im(0+e-txeitdt)

    on obtient

    F(x)=-11+x2.
  • (c)

    On en déduit

    F(x)=-arctan(x)+Cte sur ]0;+[.

    Montrons limx+F(x)=0. On a |sin(t)|t pour tout t>0 et donc

    |F(x)|0+e-xtdt=1xx+0.

    On conclut

    F(x)=π2-arctan(x).
 
Exercice 153  3889   Correction  

Soit

g:x0+e-xt1+tdt.

Montrons que g est solution sur +* de l’équation différentielle

-y+y=1x.

Solution

Considérons f:(x,t)e-xt1+t définie sur ]0;+[×[0;+[
Pour t[0;+[, la fonction xf(x,t) est fois dérivable sur ]0;+[ f admet une dérivée partielle

fx(x,t)=-te-xt1+t.

Pour tout x]0;+[, tf(x,t) est continue par morceaux et intégrable sur [0;+[ car

t2f(x,t)t+0.

De plus,
x]0;+[,tfx(x,t) est continue par morceaux.
t[0;+[,xfx(x,t) est continue.
Enfin, pour [a;b][0;+[. On a

(x,t)[a;b]×[0;+[,|fx(x,t)|e-at

avec φ:te-at continue par morceaux et intégrable sur [0;+[.
Par domination sur tout segment, la fonction g est de classe 𝒞1 sur +* et

-g(x)+g(x)=0+te-xt1+tdt+0+e-xt1+tdt=0+e-xtdt=1x.

On peut aussi constater le résultat plus directement en procédant aux changements de variable u=1+t puis v=ux ce qui ramène l’expression étudiée à une primitive

g(x)=exx+e-vvdv

et on peut alors vérifier la satisfaction de l’équation différentielle.

 
Exercice 154  538   Correction  

Soit

F:x0+e-xt1+t2dt.

Montrer que F est solution sur +* de limite nulle en + de l’équation différentielle

y′′+y=1x.

Solution

Considérons f:(x,t)e-xt1+t2 définie sur ]0;+[×[0;+[
Pour tout x]0;+[, tf(x,t) est continue par morceaux sur [0;+[ et intégrable car

|f(x,t)|11+t2.

Pour t[0;+[, la fonction xf(x,t) est de classe 𝒞2 sur ]0;+[ et

fx(x,y)=-te-xt1+t2 et 2fx2(x,t)=t2e-xt1+t2.

Pour tout x]0;+[, la fonctions tfx(x,t) est continue par morceaux et intégrable.
La fonction 2fx2 est continue en x, continue par morceaux en t.
Soit [a;b]]0;+[. Sur [a;+[×[0;+[, on a

|2fx2(x,t)|e-at

avec φ:te-at continue par morceaux et intégrable sur [0;+[.
Par domination sur tout compact, la fonction F est de classe 𝒞2 sur +* et

F′′(x)+F(x)=0+t2e-xt1+t2dt+0+e-xt1+t2dt=0+e-xtdt=1x.

Enfin F+0 car

|f(x)|0+e-xt1+t2dt0+e-xtdt=1xx+0.
 
Exercice 155  2989     ENSTIM (MP)Correction  

Pour x>0, on pose

f(x)=0+e-xtln(t)dt.
  • (a)

    Montrer que f est bien définie sur +*.

  • (b)

    Justifier que f est de classe 𝒞1 sur +*.

  • (c)

    Former une équation différentielle linéaire vérifiée par f et en déduire une expression de f à l’aide de f(1).

Solution

  • (a)

    Pour x+* et t]0;+[, on pose

    u(x,t)=e-xtln(t).

    Pour tout x+*, la fonction te-xtln(t) est continue par morceaux sur ]0;+[ avec

    tu(x,t)t0+tln(t)t0+0ett2u(x,t)t+0.

    La fonction tu(x,t) est donc intégrable sur ]0;+[ et l’intégrale définissant f(x) est alors convergente.

  • (b)

    Pour tout t]0;+[, la fonction xu(x,t) est dérivable avec

    ux(x,t)=-tln(t)e-xt.

    La fonction associée est continue en x et continue par morceaux en t. Pour tout a>0,

    (x,t)[a;+[×]0;+[,|ux(x,t)|=t|ln(t)|e-xtt|ln(t)|e-at=φa(t).

    La fonction φa:]0;+[+ est définie, continue par morceaux et intégrable sur ]0;+[ car prolongeable par continuité en 0 et négligeable devant t1/t2 en +.

    Par domination, f est de classe 𝒞1 sur [a;+[. Or cela vaut pour tout a>0 et la fonction f est donc de classe 𝒞1 sur ]0;+[ avec

    f(x)=0+-tln(t)e-xtdt.
  • (c)

    On réalise une intégration par parties généralisée avec

    u(t)=tln(t)-tetv(t)=e-xt.

    Les fonctions u et v sont de classe 𝒞1 sur ]0;+[ et le produit uv admet des limites finies (toutes deux nulles) en 0+ et +. Par intégration par parties généralisée,

    f(x)=0+ln(t)e-xtdt=[(tln(t)-t)e-xt]0++x0+(tln(t)-t)e-xtdt

    avec convergence de l’intégrale introduite.

    Par linéarité et avec convergence des intégrales manipulées,

    f(x)=x0+tln(t)e-tdt-0+xte-xtdt

    avec

    0+xte-xtdt=1x0+ue-udu.

    Par une nouvelle intégration par parties généralisée,

    0+ue-udu=[-ue-u]0++0+e-udu=1.

    Au final, on obtient que f est solution sur ]0;+[ de l’équation différentielle linéaire

    xy+y+1x=0.

    Après résolution de cette équation différentielle, on obtient

    f(x)=-ln(x)x+Cx avec C=f(1)

    En fait, le changement de variable u=xt dans l’intégrale définissant f(x) permet d’obtenir initialement

    f(x)=-ln(x)x+Cx avec C=0+ln(t)e-tdt.
 
Exercice 156  4716  

Pour x0, on pose

f(x)=0+e-xt1+t3dt.
  • (a)

    Montrer que f est définie et continue sur +.

  • (b)

    Déterminer la limite de f en +.

 
Exercice 157  537   Correction  

Soit

f:x0+e-xt21+t2dt.
  • (a)

    Montrer que f est définie et continue sur +.

  • (b)

    Montrer que f est dérivable sur +* et solution de l’équation différentielle

    y-y=π2x.

Solution

  • (a)

    g:(x,t)e-xt21+t2 est définie continue en x et continue par morceaux en t sur +×[0;+[ avec

    |g(x,t)|11+t2=φ(t)

    et φ intégrable sur [0;+[.
    Par domination, on peut affirmer que f est définie et continue sur +.

  • (b)

    gx existe et est continue en x et continue par morceaux en t sur +*×[0;+[.
    Pour x[a;b]+* on a

    |gx(x,t)|=|-t21+t2e-xt2|e-at2=ψ(t)

    avec ψ intégrable sur +.
    Par domination sur tout segment de +*, on peut affirmer que f est de classe 𝒞1 sur ]0;+[ avec

    f(x)=-0+t2e-xt21+t2dt.

    Enfin,

    f(x)-f(x)=0+e-xt2dt=u=xt1x0+e-u2du=π2x.
 
Exercice 158  532   Correction  

Soit

g(x)=0+e-tx2dt1+t3.
  • (a)

    Calculer g(0) en réalisant le changement de variable t=1/u.

  • (b)

    Étudier les variations de g sur son domaine de définition.

  • (c)

    Étudier la limite de g en +.

Solution

  • (a)

    t11+t3 est intégrable sur + car équivaut à t1t3 en +. On en déduit que l’intégrale définissant g(0) existe. La fonction u1/u est une bijection de classe 𝒞1 entre +* et +*: on peut réaliser le changement de variable t=1/u. Celui-ci donne

    0+dt1+t3=0+udu1+u3.

    En sommant ces deux expressions de g(0),

    2g(0)=0+dtt2-t+1=[23arctan(2t-13)]0+=4π33

    puis

    g(0)=2π33.
  • (b)

    La fonction g est paire. Pour 0xy, on a pour tout t0, e-tx2e-ty2 et par intégration g(x)g(y). On en déduit que g est décroissante sur +.

  • (c)

    Pour x>0,

    0g(x)0+e-tx2dt=1x2x+0.

    Par encadrement,

    limx+g(x)=0.

[<] Transformée de Laplace et intégrales apparentées[>] Applications variées

 
Exercice 159  5539  Correction  

On introduit la fonction Γ:]0;+[ définie par

Γ(x)=0+tx-1e-tdt.
  • (a)

    Soit x>0. Exprimer Γ(x+1) en fonction de x et Γ(x).

  • (b)

    Calculer Γ(n) pour tout n*.

  • (c)

    Soient α+* et n*.

    Exprimer α(α+1)××(α+n-1) en fonction de Γ(α+n) et Γ(α).

  • (d)

    Sachant 0+e-t2dt=π2, calculer Γ(n+12) pour tout n.

Solution

  • (a)

    Soit x>0. On réalise une intégration par parties avec

    u(t)=txetv(t)=-e-t.

    Les fonctions u et v sont de classe 𝒞1 et le produit uv:t-txe-t présente des limites finies en 0+ et +. Par intégration par parties généralisée,

    Γ(x+1)=0+txe-tdt=0+xtx-1e-tdt=xΓ(x).
  • (b)

    Par une simple récurrence,

    Γ(n)=(n-1)!  pour tout n*.
  • (c)

    On remarque

    Γ(α+n) =(α+n-1)Γ(α+n-1)
    =(α+n-1)(α+n-2)Γ(α+n-2)=
    =(α+n-1)(α+1)αΓ(α)

    et donc

    α(α+1)××(α+n-1)=Γ(α+n)Γ(α)

    (formule que l’on valide par récurrence sur n*).

  • (d)

    Par le changement de variable u=t2 (de classe 𝒞1 strictement croissant),

    0+e-t2dt=0+e-u2udu=12Γ(12).

    On en déduit

    Γ(12)=π

    puis, à l’instar de ce qui précède,

    Γ(n+12)=(n-12)(n-32)××12×Γ(12).

    On réécrit

    Γ(n+12)=(2n-1)(2n-3)××12nπ=(2n)!22nn!π.
 
Exercice 160  4724   
  • (a)

    Determiner les réels x permettant d’introduire

    Γ(x)=déf0+tx-1e-tdt.
  • (b)

    Montrer que la fonction Γ est continue sur son intervalle de définition.

  • (c)

    Vérifier Γ(x+1)=xΓ(x) pour tout x>0.

  • (d)

    Exprimer simplement Γ(n) pour n*.

 
Exercice 161  561   Correction  
  • (a)

    Démontrer que la fonction Γ donnée par

    Γ(x)=0+tx1etdt

    est définie et continue sur ]0;+[.

  • (b)

    Démontrer que la fonction Γ est de classe 𝒞2 sur ]0;+[.

  • (c)

    En employant l’inégalité de Cauchy-Schwarz, établir que la fonction lnΓ est convexe.

Solution

  • (a)

    Posons f(x,t)=tx1et définie sur +*×]0;+[. Pour tout x>0, la fonction tf(x,t) est intégrable car

    tx1ett0+tx1 avec x1>1 et t2f(x,t)t+0.

    La fonction Γ est donc définie sur ]0;+[.

    Pour tout t]0;+[, la fonction xf(x,t) est continue sur +*
    Pour x[a;b]]0;+[, on a tx1ta1 ou tx1tb1 selon que t1 ou t1 et donc

    (x,t)[a;b]×]0;+[,|f(x,t)|f(a,t)+f(b,t)=φ(t).

    La fonction φ est intégrable et donc, par domination sur tout segment, Γ est continue sur ]0;+[.

  • (b)

    Pour tout t]0;+[, la fonction xf(x,t) est de classe 𝒞2 sur ]0;+[ avec

    k=1,2,kfxk(x,t)=(ln(t))ktx1et.

    Pour tout x>0: tfx(x,t) est intégrable sur ]0;+[ car

    taln(t)tx1etx0+0 pour a]1x;1[ et t2×ln(t)tx1ett+0

    Pour tout [a;b]]0;+[

    (x,t)[a;b]×]0;+[,|2fx2(x,t)|(ln(t))2(ta1+tb1)et=φa,b(t).

    Par des arguments analogues aux précédents, on obtient que φa,b est intégrable sur ]0;+[.

    Par domination sur tout segment, Γ est de classe 𝒞2 sur ]0;+[ avec

    Γ(x)=0+ln(t)tx1eydtetΓ′′(x)=0+(ln(t))2tx1eydt.
  • (c)

    La dérivée seconde de lnΓ est du signe de

    Γ′′(x)Γ(x)Γ(x)2.

    Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz:

    (0+ tx1et(ln(t))2tx1et)dt
    (0+tx1etdt)(0+(ln(t))2tx1etdt).

    Ainsi,

    Γ(x)2Γ(x)Γ′′(x)

    et donc

    (lnΓ)′′0.

    Finalement, xln(Γ(x)) est convexe.

 
Exercice 162  4723   

(Formule d’Euler-Gauss)

On reprend la fonction Γ introduite dans le sujet 4724.

Soit x un réel strictement positif.

  • (a)

    Justifier

    Γ(x)=limn+0n(1-tn)ntx-1dt.
  • (b)

    En déduire la formule d’Euler-Gauss

    Γ(x)=limn+nxn!x(x+1)(x+n).
 
Exercice 163  560   Correction  

Démontrer que la fonction

Γ:x0+tx-1e-tdt

est définie et de classe 𝒞 sur ]0;+[.

Solution

Posons f(x,t)=tx-1e-t définie sur +*×]0;+[.
Pour tout x>0, la fonction tf(x,t) est intégrable sur ]0;+[ car

tx-1e-tt0+tx-1 avec x-1>-1 et t2f(x,t)t+0.

La fonction f admet des dérivées partielles

kfxk(x,t)=(ln(t))ktx-1e-t.

Pour tout x>0, la fonction tkfxk(x,t) est continue par morceaux et intégrable sur ]0;+[ car

ta(ln(t))ktx-1e-tx0+0 pour a]1-x;1[ et t2×(ln(t))ktx-1e-tt+0.

Pour [a;b]]0;+[,

(x,t)[a;b]×]0;+[,|kfxk(x,t)|(ln(t))k(ta-1+tb-1)e-t=φ(t)

car

tx-1ta-1+tb-1 que t1 ou t1.

La fonction φ est intégrable sur ]0;+[ et donc, par domination sur tout segment, Γ est de classe 𝒞 sur ]0;+[

 
Exercice 164  2635    Correction  

On rappelle

0+e-t2dt=π2.

Pour x>0, on pose

Γ(x)=0+e-ttx-1dt.
  • (a)

    Montrer que cette fonction est définie et indéfiniment dérivable sur ]0;+[.
    On étudiera la régularité en se restreignant à x[a;b]]0;+[.

  • (b)

    Calculer Γ(n+1) pour n.

  • (c)

    En réalisant le changement de variable t=n+yn, transformer l’intégrale Γ(n+1) en

    nnenn-+fn(y)dy

    fn(y)=0 pour y-x, 0fn(y)e-y2/2 pour -t<y0 et 0fn(y)(1+y)e-y pour y>0 et t1.

  • (d)

    En appliquant le théorème de convergence dominée établir, la formule de Stirling:

    n!2πnnnen.

Solution

  • (a)

    Posons f(x,t)=tx-1e-t définie sur +*×]0;+[.
    Pour tout x>0, la fonction tf(x,t) est intégrable sur ]0;+[ car

    tx-1e-tt0+tx-1 avec x-1>-1 et t2f(x,t)t+0.

    La fonction f admet des dérivées partielles

    kfxk(x,t)=(ln(t))ktx-1e-t.

    Pour tout x>0, la fonction tkfxk(x,t) est continue par morceaux et intégrable sur ]0;+[ car

    ta(ln(t))ktx-1e-tx0+0 pour a]1-x;1[ et t2×(ln(t))ktx-1e-tt+0.

    Pour [a;b]]0;+[,

    (x,t)[a;b]×]0;+[,|kfxk(x,t)|(ln(t))k(ta-1+tb-1)e-t=φ(t)

    car

    tx-1ta-1+tb-1 que t1 ou t1.

    La fonction φ est intégrable sur ]0;+[ et donc, par domination sur tout segment, Γ est de classe 𝒞 sur ]0;+[

  • (b)

    Par intégration par parties avec u(t)=e-t et v(t)=tx, on obtient

    Γ(x+1)=xΓ(x).

    Sachant Γ(1)=1, on obtient par récurrence Γ(n+1)=n!.

  • (c)

    Par le changement de variable proposé

    Γ(n+1)=nnenn-+fn(y)dy

    avec

    fn(y)=0 sur ]-;-n],fn(y)=e-yn(1+yn)n sur ]-n;+[.

    Sur ]-n;0], une étude fonctionnelle montre

    nln(1+yn)-yn-y22

    qui donne 0fn(y)e-y2/2.

    Sur [0;+[, une étude fonctionnelle montre

    nln(1+yn)-yn-y+ln(1+y)

    pour t1. Cela donne 0fn(y)(1+y)e-y.

  • (d)

    La fonction

    φ:y{e-y2/2 si y0(1+y)e-y sinon

    est intégrable sur .

    En réalisant un développement limité du contenu de l’exponentielle,

    fn(y)=e-yn+nln(1+yn)n+e-y2/2.

    Par convergence dominée,

    -+fn(y)dy-+e-y2/2dy=2π

    d’où

    Γ(n+1)=n!2πnnnen.

[<] Fonction d'Euler

 
Exercice 165  4195   Correction  

Soit f: définie par

f(x)={sin(x)x si x01 si x=0.

Montrer que f est de classe 𝒞 sur et vérifier

supt|f(n)(t)|1n+1.

Solution

Pour x0, on écrit

f(x)=1x0xcos(t)dt=t=xs01cos(xs)ds.

La relation obtenue vaut aussi pour x=0.

Introduisons la fonction u:×[0;1] définie par

u(x,s)=cos(xs).

Cette fonction est indéfiniment dérivable en x avec

nuxn(x,s)=sncos(xs+nπ2).

Cette dérivée partielle est dominée par s1 qui est intégrable sur [0;1].

Par théorème de domination, la fonction f est de classe 𝒞 sur avec

f(n)(x)=01sncos(xs+nπ2)ds

et donc

|f(n)(x)|01snds=1n+1.
 
Exercice 166  1657   Correction  

(Théorème de d’Alembert-Gauss)

On veut établir que tout polynôme complexe non constant possède au moins une racine dans . On raisonne par l’absurde en supposant qu’il existe un polynôme complexe P non constant n’ayant aucune racine complexe et l’on pose

F(r)=02πdθP(reiθ)pour r+.
  • (a)

    Montrer que la fonction F est définie et de classe 𝒞1 sur +.

  • (b)

    Établir que F est constante.

  • (c)

    Conclure en étudiant la limite de F en +.

Solution

  • (a)

    On pose

    f(r,θ)=1P(reiθ)pour (r,θ)+×[0;2π].

    Par l’hypothèse absurde, la fonction f est correctement définie sur +×[0;2π] et, pour tout r+, l’application partielle θf(r,θ) est continue par morceaux sur [0;2π]. La fonction F est donc correctement définie sur +.

    Pour tout θ[0;2π], la fonction rf(r,θ) est dérivable avec

    fr(r,θ)=eiθP(reiθ)P2(reiθ).

    Pour tout θ[0;2π], l’application rfr(r,θ) est continue sur +.

    Pour tout r+, l’application θfr(r,θ) est continue par morceaux sur [0;2π].

    Soit a+*. La fonction (r,θ)|P(reiθ)| est continue sur le compact [0;a]×[0;2π]. Cette fonction admet donc un maximum ce qui permet d’introduire un réel Ma tel que

    (r,θ)[0;a]×[0;2π],|P(reiθ)|Ma.

    Aussi, la fonction (r,θ)|P(reiθ)| est continue sur le compact [0;a]×[0;2π]. Cette fonction admet donc un minimum et, puisque celle-ci est positive et ne s’annule pas, il existe un réel ma tel que

    (r,θ)[0;a]×[0;2π],|P(reiθ)|ma.

    On a alors

    (r,θ)[0;a]×[0;2π],|fr(r,θ)|Mama2=φa(θ).

    La fonction constante φa:[0;2π]+ est intégrable sur [0;2π].

    Par domination, F est de classe 𝒞1 sur [0;a]. Or cela vaut pour tout a>0, on peut donc affirmer que F est de classe 𝒞1 sur + avec

    F(r)=02πeiθP(reiθ)P2(reiθ)dθ.
  • (b)

    Par calcul de primitive,

    irF(r)=02πireiθP(reiθ)P2(reiθ)dθ=[1P(reiθ)]02π=0.

    On en déduit que F(r)=0 pour tout r+*. Par continuité de F, cela vaut aussi pour r=0. On en déduit que la fonction F est constante.

  • (c)

    On écrit

    P=aNXN++a1X+a0 avec aN0.

    Pour r assez grand,

    |aN|rN|aN-1|rN-1++|a1|r+|a0|

    et alors

    θ[0;2π],|P(reiθ)| =|P(reiθ)-aNrNeiNθ+aNrNeiNθ|
    |aNrNeiNθ|-|P(reiθ)-aNrNeiNθ|
    |aN|rN-(|aN-1|rN-1++|a1|r+|a0|)

    puis

    θ[0;2π],|1P(reiθ)|1|aN|rN-(|aN-1|rN-1++|a1|r+|a0|)

    et enfin

    |F(r)|2π1|aN|rN-(|aN-1|rN-1++|a1|r+|a0|)r+0.

    Or la fonction F est constante, elle est donc constante égale à 0. Cela est absurde car

    F(0)=2πP(0)0.


Édité le 08-12-2023

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